George Kaplan de Frédéric Sonntag

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014Il y a déjà trois semaines, j’ai vu la pièce de théâtre George Kaplan de Frédéric Sonntag, par la compagnie AsaNisiMasa (avec Lisa Sans, Fleur Sulmont, Alexandre Cardin, Antoine Gouy, Jérémie Sonntag et
Thomas Rathier), au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP mais dans la programmation des Amis du théâtre populaire de Poitiers. Merci à Joëlle, abonnée à la saison et qui m’a fait bénéficier d’une invitation à ce spectacle!

Le spectacle (présentation du site Format/accompagnement de projets artistiques) :

« GEORGE KAPLAN est une pièce en trois parties aux multiples liens narratifs, une pièce sur les enjeux politiques des mythes et des récits, sur le rôle du café (et de la bière) dans le bon déroulement des réunions, sur l’influence d’Hollywood dans notre représentation de la géopolitique mondiale, sur la participation d’Alfred Hitchcock à un complot international, sur la guerre de l’information et la manipulation des foules, sur une poule qui peut sauver l’humanité, sur un nom qui pourrait changer la face du monde ».

Mon avis: j’ai un peu eu du mal avec la deuxième partie, où j’ai dû lutter contre un gros coup de barre (merci à mon voisin de siège qui m’a réveillée). Chacune des trois parties met en jeu des acteurs et une reconstitution filmée. Dans la première partie, un groupe d’activistes dans une ferme, dans la seconde, des scénaristes cherchent une idée d’émission de télé-réalité, dans la troisième, réunion de crise des services secrets d’un grand pays qui ont mis sous surveillance une chambre d’hôtel et analysent la menace. La première partie est ma préférée, toute ressemblance avec des réunions associatives (ou même professionnelles) n’est pas fortuite! Ordre du jour, vote, retour sur les décisions prises les fois précédentes, palabres sans fin pour la rédaction d’un texte consensuel… Nous avons tous dû vivre ça et j’ai beaucoup aimé. La deuxième partie, qui se termine dans un bain de sang, m’a moins plu, j’en ai manqué une partie certes, mais ne suivant pas la télé-réalité (et très peu la télé), ça ne m’a pas vraiment marqué. George Kaplan donc est un personnage insaisissable, incarné par différentes personnes, une fiction (qui se termine néanmoins dans un bain de sang) ou une menace terroriste. Le mélange entre l’action sur scène et des parties projetées est, je trouve (mais ce n’est visiblement pas le cas de certains critiques) très réussi, interrogeant sur la place entre la fiction et la réalité. Le « film » avec des images plus « réelles » que la représentation sur scène reflète-t-il davantage la réalité? Une belle interrogation sur le monde actuel, les peurs collectives, la relation au réel et à la fiction. De mon côté, j’ai beaucoup aimé, mais j’ai croisé des personnes qui ont assisté à la même représentation et pas du tout adhéré…

Merci Capucine!

Carte à publicités envoyées par Capucine en janvier 2014Cela fait une éternité que je ne vous ai pas montré les envois de cartes à publicité et de marque-pages de Capucine O! Une énorme merci à toi, Capucine! Si longtemps que le premier que je ne vous ai pas montré était accompagné des ailes d’anges de Noël, qu’elle a partagées ici avec ses lecteurs (je vous ai montré le lutin du père noël ici)!

Carte à publicités envoyées par Capucine en janvier 2014, avec bandes illustrées de Vierge à l'EnfantAu passage, vous voyez les petites bandes de papier qu’elle utilise pour que les cartes ne se dispersent pas dans l’enveloppe. j’ai eu un faible pour celle-ci, avec deux Vierge à l’Enfant qui se répondent…

Carte à publicités envoyées par Capucine en janvier 2014Je vous montre à la suite ses différents envois, vous pourrez constater la plus ou moins grande créativité des graphistes, ainsi que la grande variété de spectacles et expositions à Paris!

Carte à publicités envoyées par Capucine en janvier 2014

Carte à publicités envoyées par Capucine en février 2014

Carte à publicités envoyées par Capucine en avril 2014

Carte à publicités envoyées par Capucine en avril 2014

Transat de Aude Picault

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgCouverture de Transat de Aude PicaultIl y a quelques mois, j’avais lu de cette auteure Eva, J.F. se cherche désespérément, j’ai emprunté un autre album à la médiathèque pour voir s’il me plaisait plus.

Le livre : Transat d’Aude Picault (scénario et dessins), collection Shampoing, éditions Delcourt, 2009, 170 pages, ISBN 978-2-7560-1798-3.

L’histoire : de nos jours à Paris puis sur l’île de Stagadon et un voilier. Aude, graphiste, la trentaine, en a marre de sa vie parisienne. Une opportunité s’offre à elle pour traverser l’Atlantique comme passagère payante sur un voilier mené par Yvon Fauconnier… Mais avant, elle part se ressourcer sur une île bretonne, au large de Plouguerneau, dont elle sera la seule habitante pendant une semaine. Avec l’électricité, un poêle à bois mais pas d’eau chaude. Avant la grande aventure… mais je vous laisse la découvrir!

Mon avis : l’album est réalisé à la plume en noir et blanc. Je l’ai préféré à Eva, J.F. se cherche désespérément! Avec beaucoup d’humour, l’auteure parle à la fois de son aventure qui s’annonce, de l’ennui de sa vie parisienne métro (et vélo)-boulot-dodo, mais aussi les relations à son père (breton des Glénans, il a appris à naviguer à ses amis mais pas à sa fille), de son apprentissage des termes de navigation, avant la découverte de la vie collective sur le (petit) voilier. Elle me donnerait presque l’envie de faire un vrai « break », de partir un certain temps au calme après ces derniers mois un peu compliqués. Bon, pour l’instant, pas encore question de prendre un avion ni de m’éloigner trop d’un CHU, mais dans quelques mois, qui sait?

Pour aller plus loin: voir le site de Aude Picault.

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Plaid au tricot de Maryse (suite et fin)

Plaid au tricot de Maryse, vue généraleAprès le crochet (revoir le plaid, le premier et le deuxième coussins), Maryse était revenue au tricot avec un projet de plaid qu’elle avait bien commencé quand elle vous en a parlé… Voici son texte et ses images.

Le plaid au tricot et à bordure au crochet, article de Maryse.

25°/° laine peignée
25°/° acrylique
50°/° polyamide

Plaid au tricot de Maryse, vue généraleCe plaid est terminé, même si je n’ai pas tenu tout à fait le rythme prévu au départ, à savoir 4 carrés par jour, mais je suis plutôt contente de son évolution. Le plus dur pour moi a été de rentrer tous les fils et de coudre les bandes. En fait non, pas si long que je pensais car le fait d’avoir opté pour les bandes de carreaux a simplifié la couture.

Plaid au tricot de Maryse, détailEnsuite j’ai fait la bordure au crochet et non au tricot comme j’avais vu dans un autre modèle. Pour cette bordure, j’ai choisi le beige car il n’y a pas de carreaux beiges sur les côtés et j’ai fait un rang en mailles serrées marron (2 par 2 séparées par 2 mailles en l’air) pour trancher un peu et faire plus type galon. Le beige est crocheté par des groupes de 3 brides simples séparées par une maille en l’air. C’était très lourd et cette dernière phase m’a provoqué des bonnes douleurs au pouce et à  l’index droits. Au total le plaid fait un carré d’1,45m de côté et j’ai utilisé 22 pelotes (il y a quelques restes) de cette laine Phildar très douce et moelleuse, ce qui fait un plaid confortable pour mon fils… pour l’hiver prochain.

Crucifixion de Paul Bony à Saint-Jacques de Châtellerault

Châtellerault, église Saint-Jacques, vitrail de la crucifixion par Paul Bony, vue généralePour les catholiques, la crucifixion du Christ, c’est demain! J’ai choisi aujourd’hui de vous montrer un vitrail contemporain qui se trouve dans l’église Saint-Jacques à Châtellerault. J’aime beaucoup ce vitrail très coloré.

Châtellerault, église Saint-Jacques, vitrail de la crucifixion par Paul Bony, signatureIl porte la signature « M. Bony 1957-1958 ». Il s’agit de Paul Bony (1911-1982), gendre de  Jean Hébert-Stevens (1888-1943, fondateur en 1924 d’un atelier de vitrail à Paris). Paul Bony a exécuté des vitraux pour de grands artistes contemporains, Henri Matisse (notamment les vitraux de la chapelle Notre Dame du Rozaire des dominicaines de Vence), Georges Rouault (ensemble pour l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce à Passy, sur le du Plateau d’Assy, en Haute-Savoie) ou Marc Chagall (pour le baptistère de la même église de Passy, en 1957, Chagall travaille ensuite avec l’atelier de Simon Marq). Près de Poitiers, Paul Bony a réalisé en 1962 la verrière géométrique de l’église de Buxerolles.

Pour aller plus loin : voir l’article de Christian Hottin, L’art du vitrail en France au temps de la reconstruction et de la croissance. Note sur les fonds Hébert-Stevens – Bony conservés aux Archives nationales du monde du travail (Fonds n° 2002 001), revue In Situ,12 | 2009 : Le patrimoine religieux des XIXe et XXe siècles – 2e partie

Nans 2014, 9, la partie gauche du lustre

Torchon brodé pour Nans-sous-Sainte-Anne 2014, la gauche et le centre du lustreAprès le centre, j’ai brodé la partie gauche de la grille, Pampilles et cristal, proposée par Histoires de lin et parue dans Passion fil n° 17 (octobre 2012), comme les lettres que j’ai utilisées pour Adorise. Toujours avec le gris 3799 de DMC, la broderie mesure qui mesure 31 cm de haut sur 7 cm de large.

Affiche pour le salon de Nans 2014Aventure à suivre jusqu’au salon de Nans-sous-Sainte-Anne 2014, les 3 et 4 mai prochains, voire au delà (articles programmés), pour le concours d’idées 2014. Vous trouverez chez Marlie un feuilleton autour de l’histoire du beau torchon ancien d’Irénée Gerriet. J’ai déjà participé à ce concours en 2011 avec un motif brodé inspiré des bannières de Cluny terminé en trousse à deux compartiments, en 2012 avec des vaches rouges, en 2013 ma prairie fleurie, et aussi brodé le village de Nans-sous-Sainte-Anne sur une grille de Marie-Thérèse Saint-Aubin/MTSA.

Torchon brodé pour Nans-sous-Sainte-Anne 2014, neuvième étapeRevoir les étapes du torchon :

– le torchon brut

– la couture, pour ramener ses coutures à 53 sur 80 cm

– l’école sur une grille de Raquel Blasco trouvée dans Mains et merveilles n° 98, rêves d’automne, septembre/octobre 2013: le début avec enfants et chats, les autres enfants, l’école, les arbres et le banc

Adorise, avec des lettres tirées de la grille l’atelier de couture de Pic et Pic et Petits points, parue dans Passion fil n° 17 (octobre 2012)

– le lustre (Pampilles et cristal), grille d’Histoires de lin et parue dans Passion fil n° 17 (octobre 2012), le centre,

Juge Bao et le Phoenix de Jade, de Patrick Marty et Chongrui Nie

pioche-en-bib.jpgCouverture de Juge Bao et le Phoenix de Jade, de Patrick Marty et Chongrui NieAprès Juge Bao et la belle endormie, j’ai lu le premier titre de la série de Patrick Marty et Chongrui Nie (voir aussi le tome 2, Juge Bao et le roi des enfants et le tome 4, Juge Bao et l’auberge maudite, le tome 5, Juge Bao et les larmes du Bouddha). Un livre emprunté à la médiathèque.

Le livre : Juge Bao et le Phoenix de Jade (tome 1 de la série Juge Bao), de Patrick Marty (scénario) et Chongrui Nie (dessins), éditions Fei, 2010, 156 pages, ISBN 978-2359660005.

L’histoire : En Chine, sous la dynastie des Song du Nord au 11e siècle. Le juge Bao est envoyé par l’empereur pour enquêter sur l’usage de subsides qu’il y a envoyé pour reconstruire une partie de la préfecture du nord-est détruite par un incendie. A peine arrivés, ils sont interpellés par une vieille femme mourante qui veut attirer leur attention sur son fils qui croupit depuis trois ans en prison, accusé d’un meurtre qu’il nie. Après avoir envoyé son adjoint comme infiltré dans la prison, le juge Bao acquiert la certitude que le juge local, le préfet et les notables ont mis en place un système pour incarcérer des innocents et s’accaparer leurs biens…

Mon avis: Cet album en noir et blanc est dans un format assez inhabituel, 13 sur 18 cm « à l’italienne » (horizontal). Le dessin au trait à l’encre est très détaillé et rend très bien les visages, les détails d’architecture etc. Côté scénario, entre meurtres, corruption et arts martiaux, le lecteur ne s’ennuie pas! Vite, il faut que je trouve le deuxième tome à la médiathèque!

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Fritillaires et autres plantes printanières rares

Fritillaire en fleur, cliché A. RoquetJe ne me suis pas encore aventurée en bord de Clain (je me méfie des rives irrégulières). Je n’ai donc pas vu les fritillaires qu’Aniko a repérées : je vous invite à relire son article de l’année dernière sur les fritillaires et lui laisse la parole pour un nouveau partage en texte en en photographies! A regarder, admirer, mais surtout ne pas cueillir, elles sont protégées! Je laisse la parole à Aniko

Elles sont en fleur !

Lors de vos promenades sur les bords du Clain, vous admirerez les fritillaires (meleagris ou pintade), mais surtout ne les cueillez pas ! Les fritillaires sont des plantes rares du fait de la disparition de leurs milieux aquatiques très fragiles. Ces jolies fleurs, d’aspect délicat, nous enchantent à chaque printemps, c’est un des nombreux cadeaux que nous gratifie la nature. Par ces belles journées de printemps on ne se lasse jamais d’admirer la beauté et la singularité de ces fleurs pourpres à petits carreaux. Elles égaient les zones herbeuses humides un peu en fouillis en cette saison cette année, peut être en raison des inondations qui ont duré dans le temps à cause d’un automne et d’un hiver particulièrement pluvieux.

Fritillaires classiques et blanches, Photo-  guide des 400 meilleurs bulbes de jardin – Patrick Taylor -  Edition Ulmer

Il arrive parfois que l’on trouve des fritillaires à fleurs blanches, les petits carreaux sont alors d’un vert très pâle. Mais ces exemplaires sont très rares on les rencontre lorsque les peuplements de fritillaires sont assez denses. Ce qui n’est pas le cas sur les bords du Clain du fait de leur rareté, on espère en voir de plus en plus à l’avenir…

Autres jolies fleurs

populages des marais ou soucis d’eau, cliché A. RoquetLe printemps nous réserve d’autres surprises sur les bords du Clain et de la Boivre. On peut y voir les populages des marais ou soucis d’eau (Caltha palustris famille des renonculacées), de jolies plantes aquatiques d’un jaune lumineux, voisines des nénuphars, présentes par endroits sur les bords de la Boivre.

Les orchidées : pas encore en fleurs, il faut leur laisser le temps

Et aussi les orchidées, petites merveilles de nos pelouses calcaires, certes aux fleurs de petites tailles mais très belles elles aussi. Présentes sous formes de rosettes de feuilles brillantes ou d’un vert argenté, plus ou moins grandes en ce moment du printemps. Les orchidées Ophrys sont les premières à fleurir. Petites fleurs discrètes ressemblant à de petits insectes ou à des abeilles. Puis les Orchis fleurissant vers la fin du printemps et en début d’été comme les Himantoglossum hircinum, très présent en Poitou-Charentes. On peut en observer des exemplaires dans les pelouses des espaces verts de la ville à condition que celles-ci ne soient pas tondues.

Orchidées trouvées à Civaux début mai 2010PS (V. Dujardin): pour les orchidées sauvages, vous pouvez revoir quelques articles sur mon blog… une sortie sur les orchidées (à retrouver sur le récapitulatifsortie orchidées à Civaux (2) : Ophrys mouche, quelques orchidées (petites) araignées, plusieurs orchidées pyramidales (Orchis pyramidal ou Anacamptis pyramidalis), sortie orchidées à Civaux (3) : première orchidée bouc, Ophrys abeille, et côté petites bêtes, un clairon, sortie orchidées à Civaux (4) : orchis homme pendu, orchidées boucs, céphalentères à longues feuilles.

couverture du numéro 85, 'été 2009, de l'Actualité Poitou-CharentesPour aller plus loin, voir

– le n° 85 (été 2009) de la revue l’Actualité Poitou-Charentes, l’article Tous pour la fritillaire de David Perrault et la couverture;

– un article de Nature-environnement des Deux-Sèvres, avec une carte de répartition de la fritillaire en France (merci à Catherine qui m’a suggéré cet ajout l’année dernière et rappelé cette année); vous trouverez une carte de répartition actualisée sur le site de l’inventaire national du patrimoine naturel;

– inventaire de la Fritillaire pintade dans la Vienne, par Vienne Nature;

– rapport sur la présence de la fritillaire en Loire-Atlantique par la LPO et d’autres associations.

Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet

Affiche de Parce que j'étais peintre de Christophe CognetParce que j’étais peintre, l’art rescapé des camps n’a été projeté qu’une semaine à Poitiers, le dernier jour en présence du réalisateur Christophe Cognet.

Le film (présentation officielle):

« Ce film mène une enquête inédite parmi les œuvres réalisées clandestinement dans les camps nazis. Il dialogue avec les rares artistes déportés encore vivants et avec les conservateurs de ces œuvres : des émotions qu’elles suscitent, de leur marginalisation, leurs signatures ou leur anonymat, de leur style, ainsi que de la représentation de l’horreur et de l’extermination. Surtout peut-être, il contemple longuement les dessins, croquis, lavis, peintures, conservés dans les fonds en France, en Allemagne, en Israël, en Pologne, en Tchéquie, en Belgique, en Suisse… Dans ce voyage parmi ces fragments d’images clandestines et les ruines des anciens camps, il propose une quête sensible entre visages, corps et paysages, pour questionner la notion d’oeuvre et interroger frontalement l’idée de beauté. L’enjeu en est dérangeant, mais peut-être ainsi pourrons-nous mieux nous figurer ce que furent ces camps, appréhender les possibles de l’art et éprouver ce qu’est l’honneur d’un artiste – aussi infime et fragile que soit le geste de dessiner ». 

Mon avis : Le réalisateur s’est penché sur les camps de concentration, où le dessin et la peinture étaient interdit, pas sur les camps de transit ou les ghettos, où l’activité était tolérée voire encouragée (cf. le camp de Terezin où je vous ai parlé de la musique avec L’empereur d’Atlantis). Cependant, certains de ces artistes sont d’abord passés dans les camps de transit: Yehuda Bacon est passé par Terezin avant d’être transféré à Auschwitz. Le réalisateur a mis dix ans pour mener à bien ce film, monté sans aucune musique (sauf dans les dernières minutes, avec la Mort d’un camarade sur la route de Bergen-Belsen par Léon Delarbre) mais avec des sons d’ambiance qui permettent de s’imprégner des œuvres. Les dessins ont été sélectionnés avec soin, quelques artistes survivants en  parlent avec émotion, sinon, ce sont les conservateurs qui en sont les médiateurs. Le papier vient le plus souvent du système D (emballage, intérieur de gaines). Les dessins avaient été pour la plupart soigneusement cachés (par exemple le Carnet d’Auschwitz, d’un peintre anonyme aux initiales MM, retrouvé dans des fondations), mais beaucoup ont été perdus. Dans le débat, il a souligné que si certains dessins sont des témoignages (voire des commandes, comme les portraits de tziganes de Dinah Gottliebova réalisés à la demande du Dr Mengele juste avant qu’il ne les exécute), d’autres, comme certains portraits, sont « arrangés » par le dessinateur pour que la personne représentée ne s’inquiète pas trop de son état. C’est le cas de l’ensemble de 144 portraits réalisés par Franciszek Jazwiecki à Buchenwald, Gros Rosen, Sachsenhausen et Auschwitz, et conservés au musée d’Auschwitz-BirkenauWiktor Siminski, le seul artiste à avoir représenté la chambre à gaz, ne l’a pas vue mais reconstituée sur la base de témoignages. Pour les dessins montrant l’univers concentrationnaire (Auschwitz et Birkenau, Sachsenhausen, Ravensbrück, Treblinka, etc.), la confrontation avec les lieux est discrète mais efficace. Les pochoirs (fleurs et soleil) réalisés sur ordre par un artiste inconnu dans le crématorium de Mittelbau-Dora ne peuvent qu’interroger… Quelques lectures (comme un extrait de La peinture à Dora de François Le Lionnais, un des membres fondateurs de l’Oulipo,  déporté à Buchenwald et Mittelbau-Dora, Le Tambour battant de Boris Taslitzky, déporté à Buchenwald), complètent les impressions laissées par les dessins et les vues actuelles des camps. Un film à voir absolument, s’il passe près de chez vous!

Pour aller plus loin : 

Voir l’interview de Christophe Cognet dans l’émission Mémoires Vives du 2 mars 2014 et le dossier pédagogique destiné aux enseignants de philosophie sur le site Zérodeconduite et qui est vraiment très complet (avec un séquençage du film, des pistes thématiques). Grâce à lui, j’ai pu compléter la liste des artistes cités, mentionnés ou interviewés pour les survivants, dans le noir de la salle, j’avais été incapable de prendre les noms. Il y a donc, par ordre alphabétique: Yehuda Bacon, Léon Delarbre, José FostyDinah GottliebovaFranciszek JazwieckiRoman JefimenkoMaria Hiszpanska-Neumann, un inconnu aux initiales MM, probablement dessinateur de presse (le Carnet d’Auschwitz), Zoran Music, Josef Richter, René SalmeWiktor SiminskiWalter Spitzer (qui a réalisé le monument commémoratif de la rafle du Vel’d’Hiv), Jozef Szajna, Boris TaslitzkySamuel Willenberg, Krystyna Zaorska.

Quand ma vue me le permettra avec plus de facilités, j’ajouterai des liens pour chacun d’entre eux… A moins que mes lecteurs ne puissent m’aider à compléter l’article en cherchant « le » site le plus pertinent pour chacun d’eux [merci à Grégory et à Carole!]. Je privilégie les sites officiels (d’abord ceux des musées et mémoriaux des camps, puis éventuellement ceux des artistes quand ils sont survivants ou que leur descendance a ouvert un site), j’exclus wikipédia (pages évolutives, pas toujours fiables, surtout pour des sujets où les négationnistes sévissent régulièrement) et les galeries (liens souvent non pérennes).

Voir également le dossier de la fondation de la résistance : les dessins comme forme de résistance dans les camps ou le site Learning about hococaust through art. Carole signale aussi L’art et la Shoah et Les belges à Buchewald.

Suivre aussi les liens vers les mots-clefs ci-dessous et notamment ceux sur les camps de concentration, et plus largement sur la deuxième guerre mondiale

J’ai un peu abordé le sujet à propos du monument de la résistance de La Rochelle, réalisé par Henri Gayot (1904-1981), résistant, déporté, revenu des camps avec de puissants carnets de dessins des camps de Natzweiler-Struthof dans le Bas-Rhin (voir aussi ses dessins dans l’exposition sur ce camp) puis de Dachau en Allemagne. A son retour, il a repris ses dessins et les a fait graver.

Nans 2014, 8, le centre du lustre

Torchon brodé pour Nans-sous-Sainte-Anne 2014, le début du lustreJe continue la broderie de mon torchon pour Nans-sous-Sainte-Anne 2014 avec une autre grille, Pampilles et cristal, proposée par Histoires de lin et parue dans Passion fil n° 17 (octobre 2012), comme les lettres que j’ai utilisées pour Adorise. J’ai pris un gris 3799 de DMC, comme proposé dans le modèle et commencé par la partie centrale, qui mesure 31 cm de haut sur 4 de large.

Aventure à suivre jusqu’au salon de Nans-sous-Sainte-Anne 2014, les 3 et 4 mai prochains, voire au delà (articles programmés), pour le concours d’idées 2014. Vous trouverez chez Marlie un feuilleton autour de l’histoire du beau torchon ancien d’Irénée Gerriet. J’ai déjà participé à ce concours en 2011 avec un motif brodé inspiré des bannières de Cluny terminé en trousse à deux compartiments, en 2012 avec des vaches rouges, en 2013 ma prairie fleurie, et aussi brodé le village de Nans-sous-Sainte-Anne sur une grille de Marie-Thérèse Saint-Aubin/MTSA.

Torchon brodé pour Nans-sous-Sainte-Anne 2014, huitième étapeRevoir les étapes du torchon :

– le torchon brut

– la couture, pour ramener ses coutures à 53 sur 80 cm

– l’école sur une grille de Raquel Blasco trouvée dans Mains et merveilles n° 98, rêves d’automne, septembre/octobre 2013: le début avec enfants et chats, les autres enfants, l’école, les arbres et le banc

Adorise, avec des lettres tirées de la grille l’atelier de couture de Pic et Pic et Petits points, parue dans Passion fil n° 17 (octobre 2012)