Dans le parc Mirabeau à Tours, outre la fontaine inaugurale et les mystères douloureux de Camille Alaphilippe, se trouve une stèle dédiée aux céramistes tourangeaux. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre, même si l’état de cette stèle me fait plutôt pencher pour du béton armé dont l’armature serait en train d’exploser de l’intérieur plutôt qu’à du calcaire comme évoqué dans ce dossier.
Cette stèle a été érigée en 1934 par le sculpteur Médéric Bruno, sculpteur sur lequel il m’a été quasiment impossible de trouver des informations. J’ai juste trouvé qu’il était aussi l’auteur à Vouvray d’un monument au musicien Charles Bordes (Vouvray, 1863 – Toulon, 1909), que vous pouvez voir par exemple sur le blog Tourainissime….
Aucune trace de ce sculpteur dans les bases de données Mérimée, Palissy ou Joconde du ministère de la Culture… La signature sur la stèle est « BRUNO ARCH[itecte] ».
[PS du 02/08/2011 à 19h : sur un site consacré aux monuments aux morts, blog Tourainissime m’a communiqué ces informations : Bruno, Médéric (Azay-le-Rideau, 1887-1958), a habité à Tours et sculpté les monuments aux morts de Luzillé et de Saint-Christophe-sur-le-Nais en Touraine… le deuxième lien vous amenant sur le dossier de mes collègues de l’inventaire de la région Centre, mais ils ont mis Bruno comme auteur, et non Médéric Bruno, il avait échappé à ma première interrogation. Je file sur les archives de l’état civil d’Indre-et-Loire avec ces informations… et j’ai trouvé sa date de naissance, 17 mai 1887 dans la table décennale des naissances d’Azay-le-Rideau. Il n’y a pas accès à l’acte, dont pas possible de vérifier si le décès est reporté en mention marginale, les actes de 1958, année de son décès, ne sont bien sûr pas accessibles, comme tout acte postérieur à 1910].
Revenons à notre stèle aux céramistes tourangeaux. Elle porte une longue dédicace : » Aux céramistes tourangeaux rénovateurs de l’art de Bernard Palissy » (non visible ici) puis » Ch. Avisseau / 1795-1861 / J. Landais 1800-1863 / Ch. Landais / 1829-1908 / A. Landais / 1868-1912 / Deschamps Avisseau / 1844-1910 « .
Et sur l’autre face : « Ed. Avisseau / 1831-1911 / L. Brard 1830-1902 / A. Chauvigné /père 1829-1904 / fils 1855-1929 « . Je vous propose un lien intéressant pour les œuvres de ces artistes, surtout un catalogue de l’exposition qui a eu lieu en 2003 à Limoges et à Tours : un bestiaire fantastique, Avisseau et la faïence de Tours 1840-1910, sur Charles-Jean Avisseau (1795-1861, il avait son atelier à Saint-Pierre-des-Corps) et ses successeurs, à savoir ses enfants Édouard (1831-1911) et Caroline, Joseph Landais (1800-1863) et son fils Léon Brard (1830-1902), les Chauvigné, père et fils, et Carré de Busserolle, qui ont essayé de retrouver les techniques de Bernard Palissy (1509-1589).
Sur la face de la stèle est sculptée une salamandre crachant du feu.
Au sommet se trouvent deux têtes que je n’ai pas identifiées…
Détail à gauche…
… et à droite.
Le parc Mirabeau a été aménagé après le déménagement du cimetière Saint-Jean-des-Coups, fermé suite à l’inondation de 1856 (les tombes ne furent déménagées qu’en 1889). Ce cimetière, aussi appelé cimetière de l’est, avait lui-même été aménagé en 1777 dans les jardins d’un ancien prieuré. De ce cimetière subsiste une allée de marronniers qui conduisait à la chapelle. En 1891, il est réaménagé par Louis Ernest Madelin, jardinier en chef du
L’inauguration du parc a été marquée par la pose de cette fontaine originale, qui est à la fois le support de la mémoire de l’inauguration (« Parc Mirabeau / inauguré le 25 décembre 1891 / M. le Dr A. Fournier maire / MMrs E. Gorce et L. Loiseau adjoints »)…
…avec à son sommet un buste de la République (buste de Marianne), ce qui est plutôt rare dans un jardin public… Grâce au dossier sur les
Cette Marianne est représentée en buste, avec les épaules. Elle est coiffée d’un bonnet phrygien avec cocarde et d’une couronne végétale de laurier.
Malgré l’ombre des feuilles, on voit peut-être mieux de dos cette superposition de la couronne végétale sur le bonnet phrygien.
Le parc renferme plusieurs statues dont je vous reparlerai : Les
…que voici de plus près.
Je vous ai déjà montré cet
Il est donc signé d’Antoine Durenne, qui était fondeur à Paris et à Sommevoire en Haute-Marne. Ces
Bon, revenons au sujet du jour. Amour sur un griffon, dit le
…et sur son côté droit, point d’ailes pour le félin… Mais celles de l’amour sont toutes petites… Amour représenté nu, sauf une espèce de bracelet au niveau du biceps et un linge pudiquement drapé autour de la taille.
Ce félin n’ayant pas de crinière, je dirais donc qu’il s’agit d’une lionne… [Finalement,
Un dernier petit détail pour le carquois très court chargé de flèches.
Le jardin des plantes ou jardin botanique de Tours est situé à l’ouest de la ville, juste à côté de l’hôpital, ce qui est logique puisque, à l’origine, ces jardins servaient à l’enseignement des futurs médecins et surtout pharmaciens. Il a été d’ailleurs construit de 1831 à 1843 en grande partie grâce à l’un d’eux, Jean-Anthyme Margueron, sur les plans de l’architecte Charles Loyau (le premier projet ayant été abandonné). Il a été installé sur une zone humide, le marécage a été donné à l’hôpital en 1813, le ruisseau Sainte-Anne a dû être dévié. Je tire une grande partie des informations du
Le parc animalier a été installé à partir de 1863, avec notamment deux grandes volières encadrant une « piscine » pour les animaux.
Le pavillon rustique destiné aux daims (au bout de la flèche) a été construit en 1909. Les autres pavillons aussi, probablement.
Certains ont besoin d’une sérieuse restauration, notamment ce toit de chaume…
…ou ces murs en terre.
Comme tout jardin botanique qui se respecte, il comporte une section pédagogique pour apprendre à identifier les plantes.
Les serres et l’orangerie, détruites par un incendie en 1869, sont reconstruites par l’architecte E. Auger, l’orangerie étant transformée en jardin d’hiver. La serre (ici la façade sud) que l’on voit aujourd’hui n’est pas celle dont je vous ai parlé plus haut, ni la nouvelle serre construite en 1890 et agrandie en 1904 pour accueillir une collection d’azalées, elle a été entièrement reconstruite en 1926… et restaurée après les bombardements de 1944 et les tempêtes de 1953 et 1987.
La façade nord s’ouvre sur un petit espace en herbe.
L’ancienne orangerie abrite maintenant d’administration… qui prône un traitement écologique des jardins…
Il y a d’ailleurs un « hôtel des insectes »…
…et des pièges pour les chenilles processionnaires dans les pins.
Mais alors, pourquoi arroser les pelouses en plein midi (il était environ 11h jeudi dernier 19 mai 2011) alors que la sécheresse sévit? Peut-être utilisent-ils de l’eau recyclée, mais ce n’est dit nulle part…
Tout au bout, vers le nord de la parcelle, un bâtiment neuf, mais je ne connais pas sa fonction…
Je suis rentrée depuis une dizaine de jours, mais vous savez maintenant que je suis allée passer quelques jours de vacances à Londres (pour les loisirs, les
On entre directement dans le choeur, et on sort par la nef et l’entrée occidentale. Bizarre, bizarre, ça permet de fluidifier le flux des visiteurs, mais pas de comprendre le fonctionnement d’une abbaye.
N’hésitez pas à aller jusqu’au fond de l’abbaye, dans le petit cloître et le jardin qui était désert (alors que le reste de l’abbaye était envahi de touristes)… J’ai pris subrepticement une photographie, mais chut… je vous la montre quand même…
Ah, ne vous fiez pas aux pelouses bien vertes, elles étaient abondamment arrosées… Ici Saint-Jame’s Park, juste à la sortie de l’abbaye…
…avec au fond, Buckingham Palace…
Sur le côté, la foule des touristes, les premiers gardes de la relève arrivaient…
Mais moi, je préférais les chaises longues, mieux que les
Et derrière, la maison des gardes à cheval… attention, ça répétait déjà à tour de bras pour demain…
Quant aux parterres de fleurs dans tout Londres, ils avaient été calculés, pour être à leur apogée le jour J (demain), mais commençaient déjà à faner il y a quinze jours (la photographie date du dimanche 17 avril, pas loin de la cathédrale Saint-Paul)…
Ah, si, quand même, j’ai craqué pour ce livre de tricot très kitch, qui a à la fin un livret cartonné qui permet de faire un décor pour jouer avec les poupées royales…
Voici une autre carte postale ancienne où on le voit de plus près.
La voici en septembre 2010.
Approchons-nous, au sommet, le buste de Léon Bazile Perrault, peintre né le 16 juin 1832 à Poitiers et décédé le 6 août 1908 à Royan. Il est inhumé au cimetière de Passy (près du Trocadéro à Paris). Il réalisait des oeuvres vraiment trop académiques à mon goût, beaucoup de portraits… Je n’apprécie guère que ses paysages. Vous pouvez voir quelques-unes de ses réalisations à Poitiers au musée Sainte-Croix, ou dans
Mais aujourd’hui, je ne vous parle pas tant de Perrault que du groupe sculpté du parc de Blossac. Il est l’œuvre de Raymond Sudre, dont je vous ai déjà parlé pour
Au pied du haut socle ont pris place deux enfants qui jouent ensembles, un garçon et une fillette. D’après les informations que j’ai trouvées, le peintre n’avait qu’une fille.
Je ne sais pas ce que Raymond Sudre a voulu montrer ici avec ces deux enfants qui semblent vivre une histoire d’amour d’enfance… Le jeune couple Perrault, peut-être?
En 2008, pour le centenaire de sa mort, le comité de quartier Saint-Hilaire à Poitiers a fait apposer une plaque sur sa maison natale rue Carnot (juste devant les Trois-Piliers, qui sont aujourd’hui dans la cour d’un restaurant et dont il faudra que je vous parle un jour).
Cela fait longtemps que je ne vous ai pas emmenés au parc de Blossac à Poitiers (voir la liste des articles en bas de celui-ci). Aujourd’hui, je vous présente son fondateur, Paul Esprit Marie de la Bourdonnaye, marquis de la Bourdonnaye et comte de Blossac, né le 29 août 1716 à Rennes et décédé en 1800 à Goven (voir ici la transcription de l’acte de décès du comte de
Par exemple ici, une vue générale prise au cours de l’hiver 2010/2011.
Revenons donc à Paul Esprit Marie… Pour combattre le chômage, il entreprit la relance de l’emploi par la commande publique. C’est ainsi qu’il créa ce parc, dont les travaux furent terminés en 1770. La
C’est la ville de Poitiers qui aurait commandé ce groupe sculpté à Raymond Sudre en 1911 [il figure dans le catalogue du
Le groupe sculpté se compose d’un buste du comte de Blossac sur un piédestal, qui tourne la tête vers une figure allégorique féminine, debout à ses pieds. Il s’agirait de la Vienne, d’après la notice de la
Elle porte une coiffe et un gros bouquet de fleurs…
…alors que l’intendant de Blossac porte une perruque impeccable!
Sur le rebord de la terrasse se trouve la signature : « RAYMOND SUDRE SCLPT » (pour sculpteur).
En ce dimanche, je vous emmène à nouveau dans le
Dans quelques jours (5, 6, 7 juin 2009), ça sera le voir
Vous aurez peut-être l’occasion d’y aller un jour, il est au sud de Paris, pas loin du grand hôpital Pompidou (un bon lieu pour s’échapper un peu si un jour vous devez vous y rendre, ce que je ne vous souhaite pas). Et désolée pour le doigt en bas de la photo, LOL!
Et il paraît que la vue depuis le ballon captif est superbe, je ne peux pas confirmer, je n’ai pas essayé ! Pas plus que les montgolfières autour de
Alors que le rendez-vous aux jardins aura lieu dans une dizaine de jours (5, 6, 7 juin 2009, voir
Si vous allez à Caen, à plus forte raison au mémorial, faites donc un petit tour dans ce parc ! Et il faudra que je vous montre encore quelques lieux que j’ai gardés en réserve pour cette ville…