Archives par étiquette : lecture

Juge Bao et les larmes du Bouddha, de Patrick Marty et Chongrui Nie

pioche-en-bib.jpgCouverture de Juge Bao et les larmes du Bouddha , de Patrick Marty et Chongrui NieAprès Juge Bao et le Phoenix de Jade, Juge Bao et le roi des enfants, Juge Bao et la belle endormie, et Juge Bao et l’auberge maudite, j’ai lu le cinquième et avant-dernier titre de la série de Patrick Marty et Chongrui Nie. Un livre emprunté à la médiathèque.

Le livre : Juge Bao et les larmes du Bouddha (tome 5 de la série Juge Bao), de Patrick Marty (scénario) et Chongrui Nie (dessins), éditions Fei, 2013, 157 pages, ISBN 978-2-35966-008-1.

L’histoire : En Chine, aux abords de la ville de Taiyuan au 11e siècle. Le juge Bao, pris dans une tempête de neige, est victime d’un accident, la roue d’un charriot s’est brisée. Un paysan qui arrivait derrière lui s’engage sur le pont qu’il devait prendre, qui s’effondre et le tue. Voici le juge Bao privé d’une partie de son escorte, devant attendre la réparation du pont. Il se réfugie dans le riche monastère voisin, d’où justement le novice Tian Yi qui l’accompagne s’était enfui. La vie au monastère n’est pas de tout repos! Le Bouddha miraculeux attise les convoitises, un fantôme féminin terrorise les moines depuis un certain temps, les soldats de l’escorte tombent malades, vite pris en charge par le médecin du monastère…Ne serait-ce pas un complot pour tuer le juge?

Mon avis: Comme les autres titres de la série, cet album en noir et blanc est dans un format « à l’italienne » (horizontal), de 13 sur 18 cm. Le dessin au trait à l’encre est toujours aussi détaillé et rend très bien les visages, les détails d’architecture, etc. J’ai particulièrement admiré la machine hydraulique qui alimente en eau le Bouddha… et ses larmes « miraculeuses ». L’histoire est cette fois plus facile à suivre, sans récits imbriqués comme dans Juge Bao et l’auberge maudite. Si la question de la justice sociale est abordée (le riche monastère redistribue-t-il bien ses riches réserves aux pauvres des alentours qui souffent de la famine?), ce volume se centre plus sur l’intrigue « policière », le savoir scientifique des Chinois au Moyen Âge (l’hydraulique, la poudre, le savoir savant et sa copie dans des livres…). Le tome 6 est annoncé!

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Petites scènes capitales, de Sylvie Germain

Logo du défi rentrée littéraire 2013 chez HérissonCouverture de Petites scènes capitales, de Sylvie GermainJ’ai commencé la lecture des livres pour la voix des lecteurs par le plus facile à lire pour moi… typographiquement! Merci à Grégory qui a organisé ce groupe de lecteurs avec Florence, Jenny, Michèle. Et en plus, ce livre, par sa date de parution, peut aussi entrer dans la rentrée littéraire 2013 organisé par Hérisson jusque fin juillet 2014 (je n’en ai pas lu autant que les années précédentes, avec mes problèmes de nerf optique). Pour l’auteure du jour, Sylvie Germain, vous pouvez aussi relire mes avis sur Rendez-vous nomades et Hors champ de Sylvie Germain (prêtés par Grégory).

Le livre : Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, éditions Albin Michel, 2013, 247 pages, ISBN 9782226249791.

L’histoire: quelque part en province, dans l’immédiate après-guerre. Lili, une petite fille, est élevée seule par son père, Gabriel, la mère les a abandonnés peu après sa naissance puis a été portée disparue en mer. Accident? Suicide? Très vite, son père se remet en ménage avec Viviane et ses quatre enfants, Jeanne-Joy, des jumelles, Christine et Chantal, qui ont son âge, et Paul. A l’école, Lili apprend que son véritable prénom est Barbara, Liliane n’étant que son deuxième prénom. Elle aime se réfugier chez sa grand-mère, où elle a une chambre pour elle toute seule, apprend peu à peu à vivre avec ses demi-frère et sœurs, avec Viviane et Gabriel qui vieillissent peu à peu, joies et soucis quotidiens, année après année.

Mon avis: Au fil de petites scènes charmantes (les oiseaux qui gazouillent dans la volière près de la maison d’enfance) ou dramatiques (la mort accidentelle de Christine, la courte vie de Sophie, phocomèle à cause du distilbène / thalidomide pris par sa mère, Jeanne-Joy) se trace à petites touches la vie de Lili. Le contexte historique n’apparaît qu’en suggestion, la seconde guerre mondiale est le nid du secret de la naissance de Paul, la guerre d’Algérie est évoquée par la radio, mai 1968 n’apparaît que dans l’ambiance d’une maison collective et quelques slogans. Le récit est centré sur la famille et même sur le ressenti de Lili, on apprend sur son lit de mort que Viviane était d’origine roumaine. La « maison » semble être un sujet de préoccupations, les maisons successives plutôt, mais il faut attendre la page 237 pour avoir un indice sur la localisation de la maison d’enfance, dans le hameau de la Capelle-Porette, désormais enfoui sous un lac de barrage! Bon, il y a eu un certain nombre de villages engloutis dans les années 1950-1970, je n’ai pas cherché où ce lieu-dit pouvait se trouver… Un tableau par petites touches donc, comme les essais de peinture de Lili (avant la destruction des œuvres). Attention, au fil des pages, il faut se méfier des scènes heureuses, le pique-nique tourne ainsi en drame en quelques lignes. Cette écriture peut devenir un peu dérangeante, tient le lecteur en éveil, peut-on se laisser porter par cette scène de bonheur ou va-t-elle dégénérer?  D’où vient-on, où va-t-on? Peut-on se construire avec l’incertitude de l’abandon par la mère? La scène finale m’a laissée sceptique…

D’autres avis: ils ont aimé… ou pas, voir les blogs de Laure /MicMélo littéraire, École des Lettres, les lectures d’Asphodèle, Blablabla Mia, Le tour du Nombril, etc.

Pour aller plus loin: écouter un extrait lu par Sylvie Germain sur France Culture. et une émission où elle parle de son « métier d’écrivain ».

Suivre mes (nos) lectures de la sélection de la Voix des lecteurs 2014 (liens au fur et  mesure des lectures):

Profanes, de Jeanne Benameur, éditions Actes sud
Composite, de Denis Bourgeois, éditions Ego comme X
Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, éditions Albin Michel
Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, éditions Le Vampire actif
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, Paola Pigani, éditions Liana Levi

Top BD des blogueurs, juin 2014

Couverture du tome 1 de Quartier Lointain de Jiro TaniguchiCouverture du tome 2 de Quartier Lointain de Jiro Taniguchi Le grand prix de la BD d’Angoulême 2014 a été attribué à Bill Watterson, le créateur de «Calvin et Hobbes». Problème, il ne participe à aucune manifestation publique depuis des années, et en principe, c’est le grand prix qui organise la grande exposition au musée de la Bande dessinée (revoir le musée de la BD d’Angoulême transformé en 2012 en musée privé par Art Spiegelman). Du coup, les organisateurs viennent d’annoncer que le grand invité de l’exposition en janvier 2015 sera Jirô Taniguchi (revoir Quartier Lointain)… A suivre dans quelques mois, les deux auteurs figurent dans le classement.

Logo top BD des bloggueursLe classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois de juin est arrivé… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation. Un mois calme après plusieurs classements bouleversés les mois précédents, voir ses commentaires dans son article! En gras, ceux (qui deviennent rares) que j’ai lus…

1- (=) Le journal de mon père, 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
2- (=) Persépolis, 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
3- (=) Le loup des mers, 18.55, Riff Reb, Soleil
4- (=) Asterios Polyp, 18.5, David Mazzuchelli, Casterman
5- (=) Idées Noires , 18.5, Franquin, Fluide Glacial
6- (=) NonNonBâ, 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius
7- (=) Maus, 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
8- (-) Un printemps à Tchernobyl, 18.45, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
9- (=) Les derniers jours de Stefan Zweig, 18.44, L. Seksik, G. Sorel, Casterman, voir mon avis Les derniers jours de Stefan Zweig,
10- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici, 18.41, Tome 1, Tome 2,
11- (=) Tout seul, 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
12- (=) Le sommet des dieux 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
13- (=) Universal War One, 18.33, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
14- (=) Les vieux fourneaux tome 1, 18.3, Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, Dargaud
15- (=) Daytripper, 18.27, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
16- (=) V pour Vendetta, 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
17- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
18- (=) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? , 18.13, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud
19- (=) Abélard, 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2.
20- (=) Universal War Two tome 1, 18, Denis Bajram, Casterman
21- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
22- (=) Herakles, 17.88, Tome 1, Tome 2, Edouard Cour, Akiléos
23- (=) Habibi, 17.95, Craig Thompson, Casterman
24- (+) Les derniers jours d’un immortel, 17.92, Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Futuropolis
25- (=) Gaza 1956, 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
26- (=) Trois Ombres, 17.9, Cyril Pedrosa, Delcourt
27- (=) Les ombres, 17.88, Zabus, Hippolyte, Phébus
28- (=) Rouge Tagada, 17.86, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur
29- (=) Scalped 17.86, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7, Manabé Shima, 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
31- (=) Anjin-san, 17.75, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
32- (=) Joker , 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
33- (=) Mon arbre, 17.75, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
34- (=) L’histoire des trois Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
35- (=) Blankets, 17.73, Craig Thompson, Casterman
36- (=) Le pouvoir des innocents Cycle 3- Les enfants de Jessica tome 1, 17.73, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
37- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,
38- (=) Les seigneurs de Bagdad, 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
39- (=) Urban, 17.69, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2,
40- (=) Washita 17.69, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.
41- (=) Les ignorants, 17.67, Etienne Davodeau, Futuropolis, je l’ai aussi beaucoup aimé
42- (=) Holmes, 17.67, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3.
43- (=) La petite famille , 17.67, Loïc Dauvillier, Marc Lizano, Editions de la Gouttière
44- (=) Lorenzaccio, 17.67, Régis Peynet, 12 Bis
45- (=) Tokyo Home, 17.67, Thierry Gloris, Cyrielle, Kana
46- (=) Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Soleil, Tome 1, Tome 2,
47- (=) L’Orchestre des doigts, 17.65, Osamu Yamamoto, Editions Milan, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.
48- (+) Une métamorphose iranienne, 17.6, Maya Neyestani, Ca et Là
49- (=) Voyage aux îles de la Désolation , 17.58, Emmanuel Lepage, Futuropolis
50- (=) Elmer, 17.58, Gerry Alanguilan, Ca et là

Ne vous inquiétez pas, de Tian

pioche-en-bib.jpgCouverture de Ne vous inquiétez pas, de TianJ’ai emprunté à la médiathèque la suite de L’année du Lièvre, de Tian, (revoir le tome 1, Au revoir Phnom Penh). Un troisième tome est annoncé.

Le livre : L’année du Lièvre, tome 2 Ne vous inquiétez pas de Tian (scénario, dessins et couleur), collection Bayou, éditions Gallimard, 2013, 116 pages, ISBN 9782070629589.

La présentation de l’éditeur :

Phnom Penh, 1975. Après la prise du pouvoir par les Khmers rouges, Khim, Lina et leur famille sont obligés de quitter la ville sans savoir où aller. Pour avoir tenté de passer la frontière, ils sont arrêtés et transférés dans un village. Ils vont y subir de plein fouet la violence du nouveau régime : les adultes travaillent dans les champs sans relâche tandis que les enfants apprennent à devenir des espions et à se méfier de leurs parents…

Mon avis : un album en couleur moins sombre dans sa forme que d’autres que j’ai lu ces derniers mois sur le sujet du Cambodge, mais plus dur que le premier tome, Au revoir Phnom Penh. Ici, il s’agit de « casser » les intellectuels en les soumettant au travail agricole. Les enfants sont endoctrinés, élevés à dénoncer leurs parents s’ils ne se soumettent pas. Les délateurs peuvent se trouver partout, ne serait-ce que pour améliorer leur propre condition de vie (pas toujours avec succès d’ailleurs). Torture morale, torture physique, disparitions, espoirs des familles peuplent cet album qui donne une autre vision (autobiographique) du génocide khmer vécu de l’intérieur, ne pas oublier, tout montrer, mais avec plus de retenue que dans les albums de Séra  (voir L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993). A découvrir absolument, en attendant la parution de la suite!

Pour aller plus loin sur l’histoire du Cambodge, voir aussi:

L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993, de Séra

L’année du Lièvre, tome 1, Au revoir Phnom Penh, de Tian

L’élimination de Rithy Panh

Kampuchéa de Patrick Deville.

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Relation fortuite de Charles Chadwick

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Couverture de Relation fortuite de Charles ChadwickJ’ai tenté de lire un livre « normal » pour le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres: j’ai un peu fait le tour du rayon large vision (qui reste bien plus confortable pour moi) de la médiathèque: le choix y est vraiment limité, surtout en littérature étrangère et encore plus en nouveautés…

Le livre: Relation fortuite de Charles Chadwick, traduit de l’anglais par Patrice Repusseau, éditions Actes Sud, 2014, 205 pages, ISBN 978-2-330-02749-0.

La quatrième de couverture:

Un ancien condamné pour meurtre et une femme que sa laideur a isolée des autres se rencontrent par hasard dans un bus. Stan sort de prison, travaille en usine et, en dehors de quelques menus larcins, se tient à carreau. Quant à Elsie, c’est à peine si elle existe. Sa mère lui dit que c’est la beauté intérieure qui compte, mais elle sait que ce ne sont que des mots. Les gens ne supportent pas sa vue. Elle les révulse.
Peu à peu, les deux réprouvés vont se rapprocher. Stan doit se mettre au vert pour échapper à un ancien complice, et demande de l’aide à Elsie. Ils se réfugient dans un petit cottage au bord de la mer, dans le Dorset. Les jours passent paisiblement, et bientôt les semaines. Stan et Elsie partagent les corvées, entretiennent le jardin et s’habituent à la compagnie l’un de l’autre – deux âmes esseulées qui jouent au couple marié. Mais lorsque le poursuivant de Stan retrouve leur trace, les choses prennent un tour imprévu.

Mon avis: c’est peut-être parce que j’ai encore des difficultés à lire en normal et donc en fractionnant ma lecture (dix pages maximum à la fois) que je n’ai pas vraiment adhéré à ce livre. Un ancien trafiquant qui a été plus ou moins contraint au meurtre et qui s’est fait prendre, juste sorti de prison, une femme laide, dont on ne sait pas grand chose sauf qu’elle a les yeux enfoncés et les dents qui sortent (ou bien c’est l’inverse?), des personnages annexes, la mère des deux protagonistes, pas de père, un oncle qui prête, un peu contre son gré, une maison de campagne qu’il veut vendre parce qu’il part s’installer en Espagne, ce n’est pas suffisant pour avoir retenu mon attention et encore moins mon intérêt. « Humour délicieux » dit la quatrième de couverture (dans le dernier paragraphe de dithyrambe que je n’ai pas recopié), je dois être hermétique à cet humour… je n’ai même pas trouvé de mots-clefs pour classer ce livre!

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

La femelle de l’espèce, d’Andrea Japp

Couverture de La femelle de l'espèce, d'Andrea JappJ’ai lu il y a quelques semaines Dans la tête, le venin d’Andrea Japp en large vision, j’ai trouvé sur la brocante du vendredi à Poitiers, en édition club, un autre livre de cette auteure écrit en assez gros, mais avec des interlignes encore un peu trop petits pour moi. Même s’il est court (200 pages dans cette édition), cela a été assez compliqué à lire. Il a reçu en 1996 le prix des éditions du Masque.

Le livre: La femelle de l’espèce, de H. Andrea Japp [Lionelle Nugon-Baudon], éditions du Masque, 1996 (lu en édition Le Club, 1997, 204 pages, il existe encore, je crois, en livre de poche).

L’histoire: Boston, en juillet d’une année non précisée (dans les années 1990?). Toni Magnani vend de grosses voitures, sa femme Sarah, d’origine irlandaise, est maman au foyer, a dû mal à vivre dans le Northend, ce quartier de la diaspora italienne. Mais un soir, leur fille, Sophia, 12 ans, ne rentre pas à la maison. Elle n’est pas chez sa copine habituelle, une enquête de police superficielle révèle qu’elle est partie apparemment volontairement à la sortie de l’école avec un homme blond. Sarah ne croît pas à une fugue de sa fille, elle va voir le FBI, y est mal reçue, décide de se lancer seule, enfin, avec l’aide de la coiffeuse et un informateur limite mafieux, sur les traces de sa fille. La retrouvera-t-elle?

Mon avis: en quelques pages, la mère au foyer rangée plaque son mari et se retrouve en femelle féroce à la recherche de sa fille dans les bas-fonds de Boston, entre mafias (italienne et asiatique), drogue, avocat ayant abandonné le métier après avoir obtenu la relaxe de son client pédophile,militaire devenu zen… Le style est efficace, le récit plutôt original pour ce type de livre. Même si ce n’est pas mon polar préféré, si je mets de côté mes problèmes ‘techniques » de lecture (voir en introduction), il est agréable à lire, même tronçonné chapitre par chapitre (un ou deux par jour).

Une vie chinoise, 3, le temps de l’argent, de Ôtié et Li Kunwu

pioche-en-bib.jpgUne vie chinoise, tome 3, le temps de l'argent, de Ôtié et Li KunwuJ’ai emprunté à la médiathèque les trois tomes de Une vie chinoise. Après le temps du père, et le temps du parti voici le temps de l’argent pour clore cette plongée dans la grande mutation de la Chine ces cinquante dernières années, par le prisme d’une histoire personnelle et autobiographique de Li Kunwu dans le Yunnan.

Le livre : Une vie chinoise, tome 3, le temps de l’argent, de Philippe Ôtié (scénario) et Li Kunwu (dessin), collection Made in, éditions Kana, 2011, 271 pages, ISBN 9782505008828.

L’histoire : dans le Yunnan, à partir de 1982 et surtout dans les années 1990 et 2000. La Chine est en pleine évolution vers la société de consommation, de nombreux commerces privés voient le jour, des familles éclatent, la corruption semble généralisée. A Kunming, la capitale du Yunnan, des gratte-ciel vient le jour au détriment des vieux quartiers dont les maisons à cour carrée sont peu à peu détruites. Xiao Li, qui vient d’épouser FengFeng, une jeune doctoresse, fille d’un ami de son père, est journaliste-dessinateur au journal officiel de la province, le Yunnan Ribao (et bientôt aussi pour des campagnes publicitaires). En parallèle, quelques flashs vers sa vie actuelle, des entretiens avec son éditeur, l’interrogation sur comment parler du 6-4 (nom donné aux événements de la place Tien an Men en juin 1989) alors qu’il n’y a pas assisté.

Mon avis : comme les précédents, cet album est en noir et blanc, à la plume et au pinceau. Le mode narratif est un peu différent, avec des planches sur la réalisation de l’album en cours et des interrogations de l’auteur. Une trilogie à découvrir absolument pour sa découverte assez différente de la Chine par rapport à ce que rapportent les médias occidentaux ou les dissidents chinois… et particulièrement ce troisième tome, où les messages publicitaires remplacent sur les murs les messages de la propagande officielle… A la fin de l’album, il découvre Paris… et Angoulême, au festival international de la bande dessinée (revoir mes articles autour de la bande dessinée à Angoulême : le musée, transformé en 2012 en musée privé par Art Spiegelman, le festival 2011, le buste d’Hergé, les murs peints : Margerin et Morris, façade d’une mutuelle par Sineux).

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Blast tome 4, pourvu que les bouddhistes se trompent, de Manu Larcenet

pioche-en-bib.jpgCouverture de Blast tome 4, pourvu que les bouddhistes se trompent, de Manu LarcenetJe viens d’emprunter le tome 4 de Blast, de Manu Larcenet, sélectionné dans les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Tiens, je m’aperçois que j’ai oublié de vous parler du tome 3… En attendant [voir désormais tome 3, la tête la première], vous pouvez relire Blast mes avis sur le tome 1, grasse carcasse et le tome 2, l’apocalypse selon saint Jacky.

Le livre : Blast, tome 4, pourvu que les bouddhistes se trompent de Manu Larcenet (scénario et dessin), éditions Dargaud, 2014, 202 pages, ISBN 9782205072730.

L’histoire : dans un commissariat quelque part dans une grande ville française, il y a pas mal d’années (les policiers fument dans le bureau… et les policiers qui reviennent aujourd’hui sur l’affaire pour un documentaire sont à la retraite). Confronté aux faits collectés par les enquêteurs, Polza Mancini continue à raconter sa vie jusqu’aux faits qui l’ont amené dans ce bureau. Toujours aussi obèse, il passe ses derniers mois d’hiver avec Roland et Carole, sa fille. Roland dessine des portraits pornographiques et révèle peu à peu à Blast son passé, jusqu’à ce qu’il commette le viol de trop sur sa fille… Quel est le rôle de cet emballage de barre chocolatée Funky ? Blast a-t-il bien tué Roland, Carole et quelques autres personnes croisées dans les tomes précédents?

Mon avis : comme dans les précédents albums, le noir domine, entrecoupé par quelques cases très colorées, les cauchemars, les dessins pornographiques de Roland et quelques planches de « Comics » de Jasper l’ours bipolaire, qui viennent donner comme une « respiration » dans la noirceur des planches et du récit. De même, bien que noires, certaines planches, généralement de nuit, montrent un nature de toute beauté (forêt, écureuil, rapaces, cerfs, renard, etc.) qui tranche avec la lourdeur du récit sur fond d’alcoolisme, de viol, d’inceste, de suicide. La forme narrative est aussi intéressante, avec d’un côté l’opposition interrogatoire par les flics / plongée dans la vie de Mancini  puis, dans la dernière partie, interrogatoire des flics à la retraite par le documentariste / récit des instants qui ont précédé le dénouement de l’affaire. Une série à découvrir absolument, une œuvre magistrale de près de 1000 planches au total qui ne laissera personne indifférent.

Manu Larcenet

Le combat ordinaire

Blast

Manu Larcenet et Daniel Casanave

  • Crevaisons (Une aventure rocambolesque du Soldat inconnu, tome 5)

Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet

Le retour à la terre

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La belle image d’Arnaud Rykner

couverture de La belle image d'Arnaud RyknerLogo du défi rentrée littéraire 2013 chez Hérisson Logo de pioché en bibliothèqueDans le cadre du défi de la rentrée littéraire 2013, projet désormais organisé par Hérisson, j’avais lu en 2010 Le wagon d’Arnaud Rykner. Avec mes difficultés de lecture, j’avance à peine dans ce défi, mais j’ai réussi à lire ce nouveau titre (assez court, écrit petit mais avec des interlignes suffisamment marqués pour que j’arrive à suivre les lignes) paru dans le cadre de la rentrée littéraire 2013. Un livre trouvé à la médiathèque.

Le livre : La belle image de Arnaud Rykner, collection La brune, éditions du Rouergue, 2013, 142 pages, ISBN 978-2-8126-0549-9.

La quatrième de couverture :

Ce livre est né d’une révolte. Un homme vient de sortir de prison, un autre tente de l’aider à reprendre pied dans la vie sociale. Ils s’échangent des lettres. Le condamné raconte les chemins qui l’ont mené derrière les barreaux. Il dit surtout qu’on n’en sort pas, que l’acte qu’il a commis l’a fait entrer dans une prison plus vaste, qui l’efface de la société. Qu’est-ce qui, dans son histoire dramatique, attire l’autre ? En quoi correspondent-ils ? Ce nouveau roman d’Arnaud Rykner s’inspire de la correspondance que l’auteur a menée avec un homme.
La belle image ne se veut pas un roman social sur la prison ou la double peine, qui marque souvent définitivement du fer de l’exclusion un homme condamné. Il ne veut pas donner de leçon. Avec Arnaud Rykner, on s’interroge sur la condition de chacun, notre part de liberté et d’enfermement ainsi que sur notre rapport aux passions. Comme dans Le Wagon, son précédent roman, Arnaud Rykner joue du réel et de la fiction avec la force de son écriture dépouillée.

Mon avis : la forme de la narration est originale. Tout est écrit à la première personne, en italiques les lettres de l’ex-prisonnier, en caractères droits les lettres et les réflexions du professeur d’université qui les reçoit. D’un côté, l’ex-prisonnier, qui était enseignant, révèle peu à peu ce qui l’a mené sept ans en prison et la fin de vie de son père, sa « nouvelle vie » dans son village natal du sud de la France, de l’autre le professeur, qu’il souhaitait avoir comme directeur de thèse et qui finalement voulait écrire un livre sur lui, et parle de ses états d’âme et de la question qui finit par se poser de la double peine, la condamnation par la justice, acceptée, et le second jugement, professionnel, par le ministère de l’éducatin nationale, qui empêche toute « réinsertion ». Un livre court qui m’a bien plu!

Juge Bao et l’auberge maudite, de Patrick Marty et Chongrui Nie

pioche-en-bib.jpgCouverture de Juge Bao et l'auberge maudite, de Patrick Marty et Chongrui NieAprès Juge Bao et le Phoenix de Jade, Juge Bao et le roi des enfants, Juge Bao et la belle endormie, j’ai lu le quatrième titre de la série de Patrick Marty et Chongrui Nie. Un livre emprunté à la médiathèque. [voir aussi la suite, le tome 5, Juge Bao et les larmes du Bouddha].

Le livre : Juge Bao et l’auberge maudite (tome 4 de la série Juge Bao), de Patrick Marty (scénario) et Chongrui Nie (dessins), éditions Fei, 2012, 157 pages, ISBN 978-2359660074.

L’histoire : En Chine, dans la province de He Zhong, sous la dynastie des Song du Nord au 11e siècle. Le juge Bao arrive dans une petite ville où des voyageurs disparaissent mystérieusement. Pour sortir la province de la famine, le juge propose un regroupement des silos par les notables, en payant mieux les paysans, ce qui ne plaît pas à ces notables qui complotent pour faire échouer ce projet. L’assistant du juge doit de son côté aller passer un examen à la capitale… alors que la princesse Xi revient dans l’histoire et veut faire valoir ses capacités de raisonnement.

Mon avis: Comme les autres titres de la série, cet album en noir et blanc est dans un format « à l’italienne » (horizontal), de 13 sur 18 cm. Le dessin au trait à l’encre est toujours aussi détaillé et rend très bien les visages, les détails d’architecture etc. Ce volume mélange savamment plusieurs histoires qui se déroulent en parallèle et s’entrecroisent parfois. Derrière l’enquête sur les disparitions de voyageurs apparaissent la grande misère des paysans, la cupidité des notables… et la grande justesse de jugement de Bao! Vite, je suis sur liste d’attente pour le tome 5 à la médiathèque!

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