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La belle image d’Arnaud Rykner

couverture de La belle image d'Arnaud RyknerLogo du défi rentrée littéraire 2013 chez Hérisson Logo de pioché en bibliothèqueDans le cadre du défi de la rentrée littéraire 2013, projet désormais organisé par Hérisson, j’avais lu en 2010 Le wagon d’Arnaud Rykner. Avec mes difficultés de lecture, j’avance à peine dans ce défi, mais j’ai réussi à lire ce nouveau titre (assez court, écrit petit mais avec des interlignes suffisamment marqués pour que j’arrive à suivre les lignes) paru dans le cadre de la rentrée littéraire 2013. Un livre trouvé à la médiathèque.

Le livre : La belle image de Arnaud Rykner, collection La brune, éditions du Rouergue, 2013, 142 pages, ISBN 978-2-8126-0549-9.

La quatrième de couverture :

Ce livre est né d’une révolte. Un homme vient de sortir de prison, un autre tente de l’aider à reprendre pied dans la vie sociale. Ils s’échangent des lettres. Le condamné raconte les chemins qui l’ont mené derrière les barreaux. Il dit surtout qu’on n’en sort pas, que l’acte qu’il a commis l’a fait entrer dans une prison plus vaste, qui l’efface de la société. Qu’est-ce qui, dans son histoire dramatique, attire l’autre ? En quoi correspondent-ils ? Ce nouveau roman d’Arnaud Rykner s’inspire de la correspondance que l’auteur a menée avec un homme.
La belle image ne se veut pas un roman social sur la prison ou la double peine, qui marque souvent définitivement du fer de l’exclusion un homme condamné. Il ne veut pas donner de leçon. Avec Arnaud Rykner, on s’interroge sur la condition de chacun, notre part de liberté et d’enfermement ainsi que sur notre rapport aux passions. Comme dans Le Wagon, son précédent roman, Arnaud Rykner joue du réel et de la fiction avec la force de son écriture dépouillée.

Mon avis : la forme de la narration est originale. Tout est écrit à la première personne, en italiques les lettres de l’ex-prisonnier, en caractères droits les lettres et les réflexions du professeur d’université qui les reçoit. D’un côté, l’ex-prisonnier, qui était enseignant, révèle peu à peu ce qui l’a mené sept ans en prison et la fin de vie de son père, sa « nouvelle vie » dans son village natal du sud de la France, de l’autre le professeur, qu’il souhaitait avoir comme directeur de thèse et qui finalement voulait écrire un livre sur lui, et parle de ses états d’âme et de la question qui finit par se poser de la double peine, la condamnation par la justice, acceptée, et le second jugement, professionnel, par le ministère de l’éducatin nationale, qui empêche toute « réinsertion ». Un livre court qui m’a bien plu!

Le wagon de Arnaud Rykner

Couverture du wagon d'Arnaud Rykner logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque dans les nouvelles acquisitions… et poursuis ainsi ma marche vers le 2 % de livres de la rentrée littéraire 2010 (dans le cadre du challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya). [Depuis, j’ai aussi lu La belle image d’Arnaud Rykner].

Le livre : Le wagon de Arnaud Rykner, collection La brune, éditions du Rouergue, 2010, 139 pages, ISBN 978-2-8126-0163-7.

L’histoire : Compiègne, le 2 juillet 1944, Dachau, le 5 juillet 1944. Dans le dernier train de déportés qui partit de Compiègne, le narrateur, enfermé dans un wagon, fait le récit de ce terrible wagon. Ils étaient 100 hommes par wagon au départ, 22 wagons au total. Sous une chaleur étouffante, sans eau, sans nourriture. Entassés au point de ne pouvoir tenir tous debout ensemble. Quelqu’un réussi à organiser le wagon, alternativement, la moitié debout, la moitié assis. Ils ont de plus en plus chaud, de plus en plus soif, les premiers meurent, puis vient un vent de folie, ils s’entretuent, une quarantaine meurent, le wagon pue, les déjections, les corps en décomposition… Comment vont-ils survivre dans cette fournaise? Cela ne vaut-il d’ailleurs pas mieux de mourir tout de suite?

Mon avis : un terrible roman, inspiré d’un travail d’historien, à cheval sur le documentaire et le roman. Un texte court, très beau, terrible, les riverains témoins, les Allemands et leur organisation (pour vider les morts et les regrouper dans les deux wagons de tête, par exemple), la Croix Rouge impuissante (les infirmières distribuent une soupe claire à une « escale »). Un livre à lire pour ne pas oublier qu’après le débarquement en Normandie, il y eut encore des trains de déportés. Sur celui dont il est question ici, 500 sur plus de 2000 sont morts en trajet. L’introduction ne dit pas combien reviendront, quelques mois plus tard, de Dachau ou des camps où les rares survivants ont dû être évacués. Un livre à lire absolument, mais peut-être pas le soir avant de vous coucher si vous souhaitez dormir après…