Je vous ai déjà beaucoup parlé des problèmes d’accessibilité à Poitiers : revoir des clous espacés et des piquets; Poitiers ville inaccessible; toujours des problèmes (9 novembre 2011), et aussi quelques bonnes nouvelles parfois, comme en février 2013… Certes, en quelques années, il y a eu des améliorations, mais seulement sur quelques rues ou certains types de handicap. L’Association des paralysés de France a classé Poitiers 5e (dans quelle catégorie?) pour son accessibilité, mais elle n’a travaillé que sur le handicap physique et sans doute sur du déclaratif et des plans… Dans la réalité, si des arrêts de bus ont été équipés de quais et les bus de plateformes, ces dernières ne sont jamais déployées par les chauffeurs (trop long, horaires à respecter) pour des personnes âgées ou des poussettes, les chauffeurs se garent souvent loin des quais et il faut faire un grand pas pour passer, impossible pour beaucoup de personnes âgées qui renoncent alors à prendre le bus: à quand le système automatique de stationnement comme le système TCSP utilisé par le bus à haut niveau de service de Rouen ? En attendant, Poitiers a réalisé un nouveau jardin qui ne respecte pas les normes pour les handicaps visuels et moteurs: (re)voir l’ouverture du jardin du Puygarreau et Retour sur les travaux du jardin du Puygarreau. Aucune annonce de correction de ces erreurs… La question de l’accessibilité est tellement prioritaire qu’elle a été confiée au 14e (si si, il n’y a que les espaces verts derrière lui dans la hiérarchie) adjoint de la ville, Christian Petit, « adjoint délégué à la prévention, à la sécurité, aux établissements recevant du public et commissions de sécurité, à l’accessibilité, à la police municipale, aux risques naturels et technologiques, à l’hygiène publique, aux périls d’immeubles, à l’occupation du domaine public, aux permis de stationnement et aux taxis »! Et comme il n’y a pas de rubrique « contact avec les élus » sur le site de la ville de Poitiers, ni d’affichage de permanence, pas facile de prendre rendez-vous avec lui (j’ai essayé la rubrique « rencontre avec les élus », on verra bien)!
Après des mois de travaux (voir cœur d’agglomération, cœur de pagaille…) et des dizaines de chutes sur les pavés glissants depuis son ouverture il y a deux ans, la place d’Armes n’est toujours pas équipée d’un fil d’Ariane pour permettre aux aveugles et mal-voyants de traverser l’immense place désertique en toute sécurité… Pire, les grilles de récupération d’eau de pluie ne sont pas entretenues. Beaucoup sautent à cause de la circulation des poids lourds, des animations, des voitures qui traversent la zone piétonne (que fait la police?), et ne sont jamais remises en place. D’autres se sont espacées au fil des mois, et sont espacées de plus de 2,5 cm. Lubie des normes qui tuent entrepreneuriat, disent certains… Mais regardez ce que cela donne, en bas, avec la canne blanche de mon ami Olivier (le marathonien, impossible de traverser seul la place), photographie prise mercredi dernier (28 mai 2014).
Ne parlons pas des pavés qui s’autodétruisent à grande vitesse (revoir De quoi souffrent les nouveaux pavés poitevins?), qui glissent tant que quand il pleut, de nombreux poitevins ont vu les bus glisser rue Carnot et rue Magenta, là aussi, la ville attend sans doute que l’un d’eux s’encastre dans cette banque (ça a failli arriver l’autre jour, un piéton a eu très très chaud aussi).
Les larges trottoirs, c’est idéal pour étendre les terrasses, sans toujours respecter les 1,40m pour laisser circuler les piétons, les personnes en fauteuil roulant ou avec des poussettes d’enfant. Ou quand elles le respectent « presque », comme ici (1,20m), comment on fait au bout de la terrasse avec le mobilier urbain? Sans parler qu’il faut slalomer d’un restaurant à l’autre, les espaces de circulations étant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. C’est un peu moins criant cette année, avec les faillites, il y a moins de terrasses. Chacun sait que c’est un vrai jeu de changer de direction en fauteuil roulant ;-(
Ce restaurant a de toute façon une interprétation bizarre de la réglementation. Vous voyez cette entrée? Derrière, avec un plafond, trois murs et en façade un mur sur plus des quatre cinquièmes de la longueur, et oui, la porte sans porte derrière la flèche, c’est ce qui fait de cet espace une « terrasse ouverte » aux fumeurs. Les non-fumeurs n’ont plus qu’à traverser en apnée pour atteindre la salle de restauration. Ce restaurant a rouvert depuis plus d’un an et visiblement, personne n’a rien trouvé à y redire, pour ma part, je n’y suis allée qu’une fois, avec une amie, et ne suis pas prête à retourner.
Côté stationnement, c’est un problème plus que récurrent revoir le stationnement anarchique, ou encore là (avec un bilan sur plusieurs autres points), des voitures à la place des piétons. Je pourrais vous montrer chaque soir et chaque dimanche les voitures qui envahissent notamment la rue du Petit-Bonneveau. C’est bien de faire des trottoirs larges et sans marche par rapport à la rue, mais au moins, avant les travaux, les piétons pouvaient marcher sur les trottoirs. La ville attend sans doute qu’un piéton forcé de marcher sur la chaussée se fasse renverser par une voiture pour chercher une solution? Quelques PV chaque soir et chaque dimanche devraient venir à bout pourtant facilement de ces incivilités, ce sont souvent les mêmes voitures que l’on y voit (cette fois, photographies un dimanche de fin avril 2014)! Rappelons que le parking Carnot / hôtel de Ville, à proximité, est à 0,5€ de 19h à 3h du matin, et le dimanche matin 9h-14h et le dimanche après-midi 14h-19h (coupure à 14h, au pire, 1€ pour le temps du déjeuner).
Il paraît que la ville veut sévir du côté de la place Lepetit (qui a connu une certaine activité l’année dernière suite à une évasion spectaculaire et récemment Ceci n’est pas, de Dries Verhoeven) : mais je vous ai déjà montré cette fontaine-lave voiture en 2011!
Et ce n’est pas mieux dans les parkings officiels, ici au dernier niveau du parking Toumaï, recherché parce qu’il débouche directement pour les piétons sur le nouveau viaduc Léon-Blum, ce qui n’empêche pas les automobilistes, qui vont devenir piétons, de se garer sur les cheminements en théorie prévus pour eux (ici en mai 2014)!
La question des bandes podotactiles d’alerte (en haut des escaliers de plus de plus de trois marches), des mains-courantes, des garde-corps pourrait à nouveau (suivre les liens précédents…) être posée pour le square de la République (avec le monument aux morts de 1870-1871, qui a ensuite perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle), le début de la restauration, restauré, de nouvelles grilles moches, une œuvre démontée (février 2013), le ratage du nouveau square de la République). Pas de bandes podotactiles (ou alors très partielles, surlignage en vert, absentes dans la zone rouge), pas d’avertissement en haut de ces hautes marches (sièges???) contiguës à l’escalier du fond (avec mes problèmes de vision et de contrastes, j’ai failli dévaler ces sièges il y a quelques semaines), contraste insuffisant sur les nez de marches et absent sur les première et dernière contremarches, une seule main courante. Mais de quoi je me plains, c’est une pointure de l’urbanisme (les ateliers Lion) qui a redessiné ce « square »!
Et pourtant, il est possible de bien faire les choses, je vous ai déjà montré cet escalier de la Mutualité sociale agricole.
J’ai été aussi agréablement surprise, en mars 2014, lors de la découverte des nouveaux halls de la foire exposition et des cheminements extérieurs. Quand on le veut vraiment, on peut faire les choses bien! Les normes ne sont pas là pour em…er les collectivités et les entrepreneurs, comme on me l’a dit encore il y a quelques jours, mais pour permettre à tous de bien vivre ensemble dans l’espace urbain!
Dans les établissements récents, comme la médiathèque, le forum a été revu, mais les toilettes n’ont toujours pas mis aux normes (revoir Poitiers ville inaccessible)… Il faut toujours avoir le bras très long en fauteuil roulant pour accéder à la chasse d’eau et ne pas compter sur le lavage des mains.
Du nouveau mobilier est aussi apparu, sans contraste! Je me suis prise les pieds dans ce présentoir, et j’ai aussi vu une vieille dame faire de même. Couleur bois sur bois, quand on a des problèmes de vision périphérique, c’est invisible!
La loi a donné à nouveau des délais pour la mise aux normes d’accessibilité, parions qu’elle ne sera à nouveau pas appliquée à l’issue de ces délais… La cour du musée de Poitiers, avec ses marches et ses pavés, donne un aperçu du trajet à parcourir… c’est encore pire à l’intérieur du musée!
Quant aux Salons de Blossac, où se tiennent régulièrement des manifestations (concerts, salons…), c’est un cauchemar de marches, Maryse a dû renoncer à y amener sa mère, en fauteuil roulant, pour le salon Frou-frou… Il y a encore plein de marches derrière la porte vitrée!