Il y a quelques semaines, Maryse a retrouvé une lettre très émouvante de l’un de ses aïeuls, le père d’Adorise, dont j’ai brodé l’un des torchons… Je lui laisse la parole…
Lettre d’un soldat de la guerre de 1870-71: François, Louis Poplineau (11.06.1845-?), par Maryse
J’ai dû vider la maison de mes parents récemment, et au hasard des rangements, j’ai trouvé cette lettre datée du 23 février 1871 en provenance de Grenoble et signée de mon arrière-arrière-arrière grand-père (côté grand-mère paternelle), Louis Poplineau qui a
enlevé son premier prénom pour ne garder que celui de son père. Bien sûr cette découverte est émouvante car c’est une page de mon histoire où cet aïeul y parle de l’acquisition de la ferme familiale: il donne son avis sur cet éventuel achat avec beaucoup de respect et de réalisme. Il est conscient des difficultés financières que pose cet achat tout en pensant que ce serait une bonne chose de l’effectuer à condition de ne pas se faire avoir. Il témoigne d’une très grande lucidité, son écriture est belle et soignée, malgré des fautes, mais vue l’époque et son origine rurale, il écrit bien mieux que beaucoup de
bacheliers actuels. Il avait sans doute le certificat d’études ou tout au moins le niveau (sa fille Adorise a eu le brevet élémentaire).
Le récépissé du mandat de 10 francs posté de Niort prouve que sa mère avait dû faire le déplacement à la ville pour lui envoyer cette somme qui devait être conséquente à l’époque. Ils habitaient Ternanteuil, commune d’Échiré (célèbre pour son beurre), à 10km au nord de Niort (Deux-Sèvres).
Personnellement cette lettre m’a fait revivre une page d’histoire familiale. Il était le père d’Adorise, dont les initiales figurent sur le torchon donné à Véronique: « AE »‘, pour le concours de broderies de Nans-sous-Sainte-Anne. Beaucoup de ces informations lui sont dues car elle souhaitait mettre la date de naissance d’Adorise sur le torchon pour me faire une surprise et elle a commencé une recherche sur l’état civil en ligne. Il y a eu de sa part un bel enthousiasme et une grande pugnacité pour effectuer sa recherche avant de trouver. Il s’en est suivi un échange de SMS palpitant et fructueux une soirée de veille d’élections et l’aboutissement de ses recherches a permis de créer un début d’arbre généalogique. Merci à toi Véro! 🙂 Donc après Adorise, je me suis mise à la recherche d’informations sur son père, Louis. Ces coïncidences entre le torchon et la lettre ont été à l’origine de ces recherches d’état civil. Je ne suis pas très « arbre généalogique » mais les circonstances ont fait pression sur moi involontairement et le résultat plein de promesses si je veux continuer.
Voici le texte retranscrit intégralement (avec les fautes et les maladresses):
« Grenoble le 23 février 1871
Ma chere mère,
Je suis très satisfait de reçevoir de vos nouvelles et d’apprendre que vous étiez tous en bonne santé pour le moment, et aussi je vous dirai que j’ai reçu votre lettre le 20 à Chambéry et que j’ai touché les 10 francs que vous m’avez envoyé.Chere Mère je suis très étonné de la demande que vous me faites, seulement je vous remercie beaucoup de l’honneur que vous me porté en me demandant des conseils, pour moi, aujourd’hui je ne sais pas trop quoi vous répondre dans le cas où nous nous trouvons tous, car pour prendre cet endroit à prix de ferme je ne nous vois pas trop riche car n’étant pas à peu près monté et ne vois pas de quoi pouvoir le faire. Aujourd’hui, je crois bien que le bétail ne doit pas être bien cher seulement il faudrait savoir la où je pourrais prendre un peu d’argent pour commencer un peu, car maintenant pour le prendre à moitié s’à cerait bien plus facile et bien moins de dangé d’engagé ce que nous avons, seulement il n’y a pas tant d’avance comme si nous pouvions le prendre à prix de ferme et que nous aurions moyen de nous monté.
Si dans qu’elque temps j’avais le bonheur de pouvoir allé vous rejoindre s’à me ferait bien plaisir de me voir dans cet emploi.
Maintenant vous en ferez ce que bon vous semblera mais, si par hasard vous le prenez à moitié c’est à vous de faire entention de ne donné pas trop d’arres et ensuite de pouvoir se rangé aussi dans les affaires.
Maintenant vous en ferez ce que vous voudrez et si vous voullez en prendre des renseignements faites entention à qui vous vous adresserez.
Aujourd’hui nous sommes à Grenoble mais je ne crois pas que nous y soyons dans deux ou trois jours mais ne me faites pas réponse au moins que s’à cerait qu’il y aurait du nouveau.
Au revoir chers parents, je vous embrasse mille fois
Pour la vie Louis Poplineaud
Mon adresse Poplineaud [ill.] 47ème de ligne 34è de marche 3ème bataillon 5ème Compagnie à Grenoble Ysère
Je vous dirai qu’étant à Chambéry j’ai rencontré le camarade Garnier de Niort qui sort de mon ancien régiment, ce qui fait que le temps ne dure pas trop, et qu’il est en bonne santé. »
Maintenant vous en ferez ce que vous voudrez et si vous voullez en prendre des renseignements faites entention à qui vous vous adresserez.
Comme pour la première semaine du mois de mai 2013, je vous propose une nouvelle semaine avec des articles quotidiens consacrés à des
Je commence par une série de stèles commémoratives situées en Poitou-Charentes. La première se trouve à 
Les plus récentes sont dédiées aux élèves:
Au stade poitevin se trouve également un monument commémoratif du décès du rugbyman Joffre Laurentin le 12 mai 1935 (un talonneur étudiant alors âgé de 20 ans, victime d’une fracture des vertèbres cervicales suite à un choc), sous lequel se trouve une stèle avec le nom des victimes sportifs de la première et de la deuxième guerre mondiale. Le grand bâtiment rouge à l’arrière est la patinoire juste rénovée. Voici le relevé des textes:

Dans l’espace Saint-Vaize, rue Saint-André à Niort, restauré et réhabilité il y a quelques années par l’architecte Milou après une étude d’archéologie du bâti, a reçu au milieu de la cour une œuvre de
En bronze, elle a pour titre Cosmos (dans la série hybrids) et a été mise en place en 2005, lors de la rénovation de cet espace. Un gros anneau plat avec au-dessus un oiseau, lui-même surmonté dans le creux de son dos d’un mince anneau plus petit.
Sur la colline de Niort existait une église romane dont il ne reste que quelques vestiges… au musée Bernard d’Agesci (installé dans l’ancien
La façade est surmontée de deux flèches. Au-dessus du portail, sur un fronton à pinacle (pas de tympan ici) a pris place un haut-relief sculpté.
Sur des nuées, au centre, le Christ est assis sur son trône. De sa main droite, il bénit le passant… et saint André agenouillé et portant sa croix. De sa main gauche, il tend les clefs à saint Pierre, également agenouillé.
Quand on entre dans l’église, on est accueilli par deux statues de saints.
Comme annoncé
PS: signalé au Canard Enchaîné, qui l’a repris, édition du 19 février 2014!]
Direction tout d’abord pour Melle, dans les Deux-Sèvres, avec la façade de l’église Saint-Savinien, en centre-ville, à côté de l’ancien château (devenu hôpital) et de l’hôtel de Ménoc. Ce n’est pas l’église la plus célèbre des églises romanes de Melle où les églises Saint-Hilaire et Saint-Pierre sont sans doute plus visitées, mais elle vaut le détour. Quand elle est ouverte au public, n’hésitez pas à entrer, vous verrez entre autre un beau chapiteau sur l’histoire de saint Savinien.
Si on se déplace un peu plus à gauche de la façade, une autre métope montre un homme nu, allongé sur le ventre, sexe bien visible aussi…
Il y a beaucoup d’autres scènes de ce type dans l’art roman, pas seulement de chastes
Comment ça, vous ne voyez rien? On s’approche, désolée pour la qualité de la photographie, en intérieur, mon appareil photo ne fait pas toujours bien le point… Bon, pas facile pour un sculpteur de bien montrer ces scènes. L’homme et la femme sont allongés sur le dos, sexe contre sexe au centre du chapiteau et tête vers l’extérieur, la femme à gauche et l’homme à droite. La femme, seins nus et tête sur un oreiller, semble passive, les bras levés. L’homme, tête tendue vers l’arrière, semble plus actif et lui tient fermement les jambes écartées de chaque côté de son corps à lui. Aucun doute sur la nature de leur relation, là aussi, le sexe de l’homme est bien engagé dans celui de la femme, ses jambes à lui sont repliées vers le haut. Position inconfortable et peu réaliste, il s’agissait plus de montrer l’acte. Alors, Tous à poil, même à l’église???

Partons à la découverte du bâtiment. Sur la rue du 14 juillet, il ne paye pas trop de mine…
… un peu de verdure à l’angle de la rue Barra et de la rue Paul-François-Proust.
Juste à côté à été construit en 1931 le patronage laïque… qui dans d’autres villes s’appelle le cercle laïque, chargé de donner des loisirs aux jeunes en concurrence aux patronages catholiques…
Sur une maison qui porte la date de 1840 située rue Saint-jean à Niort, juste en face de
Marie est représentée debout, portant une longue robe recouvert d’un large voile qui lui couvre légèrement la tête. Jésus est représenté nu tenant dans ses mains un globe.
Dans un ancien couvent rénové en logements d’étudiants près de la place Chanzy (donc à proximité immédiate de l’antenne universitaire située dans les anciennes
Elle est encadrée de deux serpents dont les têtes viennent lui mordre les cheveux. L’association d’une femme et de deux serpents fait plutôt penser à la luxure, mais cela ne colle pas non plus, dans les luxures, les serpents mordent plutôt les seins de la femme, et celle-ci est souvent montrée sous des traits grotesques ou lascive, pas comme cette femme debout bien sagement et richement vêtue.
Au n° 50 de la rue de Paris à Niort se trouve un relief sculpté que peu de monde semble regarder au passage…
C’est dommage, c’est une œuvre d’une grande qualité de sculpture, même si le thème peut sembler aujourd’hui étrange… pas de problème pour l’identification du sujet, c’est écrit dessus : « élevé par souscription en 1903 / A. Sauquet-Javelot ».
Pas difficile non plus d’identifier le sculpteur, son nom est écrit en bas à gauche : « A. Pairault sculp[teur] ». Il semblerait que le sculpteur Alphonse Pairault avait son atelier justement au 50 avenue de Paris, adresse où se trouve le relief. Il travaillait le bois, le marbre et le calcaire.
Et en bas à droite, on trouve le nom de l’architecte, « A. Bouneault arch[itecte] ». Il s’agit d’Arthur Bouneault, dont on trouve aussi la signature sur un immeuble rue de la gare aussi à Niort (je vous renvoie à l’article précédent pour des précisions sur cet architecte, voir deux
Le monument comprend deux parties, un médaillon sculpté en haut et un haut relief en bas. Il rend hommage à Jean-Baptiste Sauquet (Niort, 1763 – Niort, 1838), dit Sauquet-Javelot (en référence au montfortain Javelot, mort en 1797, dont Sauquet répétait les prédications). Jardinier de métier, il portait secours aux indigents et aux sans-abri. Sur le médaillon, on voit le profil gauche de cet homme déjà âgé, ridé, le front dégarni mais les cheveux longs.

Dans la partie droite, deux hommes assis (l’un avec une canne) se chauffent devant la cheminée, quatre adultes (dont une femme avec une coiffe traditionnelle portant des pains dans un plat, une autre femme tenant un bébé dans ses bras) et un enfant plus grands que les autres se tiennent debout.
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