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Un relief en hommage à Sauquet-Javelot par Pairault à Niort

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 1, la façade de la maison Au n° 50 de la rue de Paris à Niort se trouve un relief sculpté que peu de monde semble regarder au passage…

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 2, le relief C’est dommage, c’est une œuvre d’une grande qualité de sculpture, même si le thème peut sembler aujourd’hui étrange… pas de problème pour l’identification du sujet, c’est écrit dessus : « élevé par souscription en 1903 / A. Sauquet-Javelot ».

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 3, la signature de Pairault Pas difficile non plus d’identifier le sculpteur, son nom est écrit en bas à gauche : « A. Pairault sculp[teur] ». Il semblerait que le sculpteur Alphonse Pairault avait son atelier justement au 50 avenue de Paris, adresse où se trouve le relief. Il travaillait le bois, le marbre et le calcaire.

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 4, la signature de Bouneault Et en bas à droite, on trouve le nom de l’architecte, « A. Bouneault arch[itecte] ». Il s’agit d’Arthur Bouneault, dont on trouve aussi la signature sur un immeuble rue de la gare aussi à Niort (je vous renvoie à l’article précédent pour des précisions sur cet architecte, voir deux maisons rue de la gare).

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 5, le médaillon sculpté Le monument comprend deux parties, un médaillon sculpté en haut et un haut relief en bas. Il rend hommage à Jean-Baptiste Sauquet (Niort, 1763 – Niort, 1838), dit Sauquet-Javelot (en référence au montfortain Javelot, mort en 1797, dont Sauquet répétait les prédications). Jardinier de métier, il portait secours aux indigents et aux sans-abri. Sur le médaillon, on voit le profil gauche de cet homme déjà âgé, ridé, le front dégarni mais les cheveux longs.

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 6, le relief sculpté

La scène du relief représente un intérieur de maison, avec les poutres du plafond, la cheminée et sa crémaillère (et le crucifix au-dessus), les armoires, et deux groupes de personnages.

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 7, la partie gauche du relief

Dans la partie gauche, Sauquet (avec le même profil que sur le médaillon) apporte une soupière sur la table. Autour de celle-ci, des femmes (les jeunes avec un enfant sur les genoux, les vieilles avec une canne et un voile de veuve) sont assises alors que les hommes sont debout, chapeaux sur la tête ou à la main.

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 8, la partie droite du relief Dans la partie droite, deux hommes assis (l’un avec une canne) se chauffent devant la cheminée, quatre adultes (dont une femme avec une coiffe traditionnelle portant des pains dans un plat, une autre femme tenant un bébé dans ses bras) et un enfant plus grands que les autres se tiennent debout.

Pour aller plus loin : il est assez facile de trouver la plaquette d’une trentaine de pages publiée en 1902 pour aider à la souscription, Sauquet-Javelot, Le Père Des Pauvres. (1763-1838), par Henri Clouzot.

Photographies de mi juillet 2011.

Le pilori de Niort

Niort, le pilori, assemblage de quatre vues générales L’ancien hôtel de ville de Niort a été construit au 16e siècle, à partir de 1535, par Mathurin Berthomé (que l’on trouve aussi sur le chantier de l’église Notre-Dame) à l’emplacement de l’ancien pilori médiéval. Il a une forme trapézoïdale. Si l’horloge date de 1756, elle a subi comme le reste du bâtiment d’importantes restaurations entre 1877 et 1885 (le bâtiment est protégé au titre des monuments historiques sur la liste de 1879). Les lucarnes à fronton sculpté sont peut-être à peu près d’origine, mais les candélabres, les créneaux et les merlons soutenus par des consoles, les gargouilles semblent très largement refaits.

A la base du beffroi, vers la rue Saint-Gelais, se trouvent les anciennes armoiries de Niort avec deux sauvages placés de part et d’autre d’une tour, que l’on retrouve aussi sur l’actuel hôtel de ville.

Niort, les gargouilles du pilori Pour ces dernières, j’ai plus qu’un sérieux doute et suis presque certaine qu’elles datent de la restauration de l’édifice vers 1885, qui a aussi vu l’apparition d’un décor peint de Charles Lameire dans la grande salle du premier étage. Après le déménagement de l’hôtel de ville (d’abord dans un immeuble loué puis dans le nouvel hôtel de ville en 1901), le bâtiment a servi de musée lapidaire (dont le conservateur fut l’architecte , dont je vous reparlerai pour le relief sculpté à Sauquet-Javelot et un immeuble rue de la gare, tous deux à Niort). C’est aujourd’hui une salle d’expositions.

Les photographies datent de juillet 2011.

Deux maisons rue de la gare à Niort

Niort, avenue de la gare, deux immeubles de la fin 19e siècle, 1, les façades Rue de la gare à Niort, en plus de la salle des ventes et d’une statue de la Vierge, il faut jeter un coup d’œil à ces deux immeubles voisins.

Niort, avenue de la gare, deux immeubles de la fin 19e siècle, 2, la façade gaucheCommençons par celui de gauche, sans doute le plus ancien, il est daté de 1889.

Niort, avenue de la gare, deux immeubles de la fin 19e siècle, 3, la signature et la date 1889Il porte la signature « ? OUNEAULT Ext Entr / 1889 ». Il s’agit en fait très probablement de l’architecte Arthur  Bouneault (1839-1910), architecte du département des Deux-Sèvres puis conservateur du musée lapidaire de la ville de Niort, dont on trouve le nom sur le relief en hommage à Sauquet-Javelot par Pairault avenue de Paris à Niort, qui a donné en 1910 à la bibliothèque de Niort un important fonds de plus de 2600 dessins archéologiques représentant des dessins et relevés archéologiques (détails d’architecture, gisants, blasons, etc.). Il est aussi l’architecte du temple de Cherveux dans les Deux-Sèvres. [PS: d’autres dessins ont été donnés en octobre 2013 par la société historique des Deux-Sèvres au musée d’Agesci à Niort].

Niort, avenue de la gare, deux immeubles de la fin 19e siècle, 4, la lucarne Les lucarnes et le décor le placent bien dans la seconde moitié du 19e siècle.

Niort, avenue de la gare, deux immeubles de la fin 19e siècle, 5, la façade de droite L’immeuble de droite devait être un magasin, réhabilité en bureaux et appartements.

Niort, avenue de la gare, deux immeubles de la fin 19e siècle, 6, des détails de la façade de droite Il doit dater des environs de 1900, même s’il ne porte aucune des innovations architecturales de l’art nouveau. Le décor utilise un vocabulaire assez classique avec des pilastres et des jeux sur l’appareil en bossage.

Pour aller plus loin : voir de Alphonse Farault, Répertoire des dessins archéologiques légués par A. Bouneault à la Bibliothèque de Niort, Niort, G. Clouzot, 1915.