Archives par étiquette : cathédrale

Marc Chagall à Metz (1) : paradis terrestre

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 1, vue généraleJe vous ai promis cet article lorsque je vous ai parlé l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix (qui devait être bien plus grande que l’actuelle exposition sur le même artiste au musée du Luxembourg jusqu’au 21 juillet 2013 à Paris), et puis, l’actualité a fait que je l’ai plusieurs fois reporté, les photographies sont même incrustées de l’adresse de mon ancien blog… Les photographies datent de fin juillet 2012. Marc Chagall (1887-1985) a réalisé plusieurs séries de vitraux après la seconde guerre mondiale. Son ensemble pour la cathédrale de Reims est célèbre, comme ceux de la chapelle des Cordeliers à Sarrebourg, de la chapelle du Saillant à Voutezac en Corrèze ou de la synagogue de l’Hôpital Hadassah à Jérusalem, il a également réalisé trois grandes verrières pour la cathédrale de Metz. Je vous montre aujourd’hui l’ensemble qui se trouve sur le mur ouest du transept nord. La verrière de la deuxième lancette a été endommagée par un vandale en août 2008 mais restaurée depuis.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 2, signature Chagall Reims 1963Le vitrail est signé « Chagall / Reims / 1963 ». Il a été réalisé, comme tous les vitraux de Marc Chagall, par l’atelier Simon Marq à Reims (maîtres-verriers de père en fils depuis 1640). Les deux autres verrières réalisées par Marc Chagall pour la cathédrale de Metz sont plus anciens de quelques années, mais je commence par vous montrer celle-ci parce qu’elle se situe au tout début de l’histoire et de la Genèse…

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 3, deux détails de la partie supérieure

Le jaune flamboyant domine sur les vitraux qui ferment les baies à réseau.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 4, les quatre vitres centrales

La partie centrale raconte l’histoire d’Adam et Ève, soit de gauche à droite : Ève est créée à partir de la cote d’Adam, ils vivent heureux au paradis, Ève accepte la pomme du serpent, Adam et Ève sont chassés du paradis (dans la partie froide, en bleu).

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 5, Eve nait de la cote d'Adam et Eve au paradis

Sur la lancette de gauche, Adam est endormi et Ève sort devant son corps. Sur la troisième lancette, Ève prend la pomme au serpent que l’on voit à droite. Elle a fait l’objet d’un timbre-poste en 2002.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 6, les animaux de la création

Les animaux de la création foisonnent et se cachent dans tous les vitraux.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 7, deux détails

Sur la deuxième lancette, Adam et Ève profitent du paradis terrestre. En haut de cette même lancette, remarquez le geste tendre de Ève toujours nue.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 8, Vierge à l'eEnfant et Christ en croix En haut de la première lancette, Marie, nouvelle Ève selon la tradition chrétienne, tient l’Enfant Jésus dans ses bras… Jésus que l’on voit ensuite à sa droite dans un mouvement de bras qui évoque la crucifixion.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 9, visages Les visages se mêlent dans la petite verrière tout en haut.

Pour aller plus loin, voir :

– mes articles autour de , dont l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix, et la suite de la cathédrale de Metz: les Rois et les propètes, baie droite et baie gauche

– le musée national Marc Chagall, musée du message biblique à Nice

– les vitraux de la cathédrale de Reims (et bientôt sur mon blog ceux de la cathédrale de Metz)

– le plafond de l’opéra de Paris

Index des scènes dans l’art roman et gothique

J’ai ouvert en août 2010 cette page pour essayer d’y regrouper les thèmes bibliques, représentés surtout à l’époque romane et un peu à l’époque gothique, dont je vous ai parlé au fil des articles… Sur le nouveau blog, je l’ai modifié en article, avec de petites vignettes pour le rendre plus vivant. Si je ne me suis pas trompée en programmant (sur la quantité, il y a sans doute des erreurs…), un clic sur les vignettes renvoie à l’article d’où l’image est extraite.
Les épisodes se complèteront au fil des articles dans les prochains mois. Attention, le lien sur le nom pour un même édifice renvoie directement à l’article sur le thème concerné… Pour un même édifice, il est donc différent à chaque ligne. Quand il y a une indication de lieu mais pas de lien, c’est qu’un article est programmé dans les prochains mois, je mettrai le lien lors de la parution de l’article. Comme vous le voyez, j’ai de l’avance en articles à vous montrer! Et des compléments indispensables à préparer, je ne vous ai pas encore montré de crucifixion du Christ…

L’Ancien et le Nouveau Testament

Scène Sites Aperçu
Dieu endort Adam pour créer Ève (Genèse 2, 21) chapiteau du chœur de l’église d’Airvault
la Tentation d’Adam et Ève (Genèse 3, 1-19) à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande et sur un chapiteau du rond-point du chœur de l’église
Sainte-Radegonde
; sur un chapiteau de la nef de l’église Saint-Pierre à Aulnay (Charente-Maritime), sur un chapiteau du chœur de l’église d’Airvault (Deux-Sèvres), sur un chapiteau de l’église Notre-Dame à Chauvigny (Vienne)
Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 1, la Tentation d'Adam et Eve
Dieu revêt Adam et Ève d’une tunique (Genèse 3, 21) sur un chapiteau du chœur de l’église d’Airvault
Ève filant sur la voûte de Saint-Savin
le meurtre d’Abel par Caïn (Genèse 4, 1-15) sur un chapiteau dans l’église Saint-Pierre à Aulnay
l’arche de Noé (Genèse 7, 1-24) sur la voûte de Saint-Savin
l’ivresse de Noé (Genèse 9, 20-24) sur la voûte de Saint-Savin
Loth et ses deux filles (Genèse 19, 17-38) sur la voûte de Saint-Savin
Nabucchodonosor à Poitiers, sur un chapiteau du choeur de l’église Sainte-Radegonde et sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande Poitiers, église Sainte-Radegonde, chapiteau du choeur, Nabucchodonosor
les prophètes à Poitiers, Daniel, Jérémie, Isaïe et Moïse, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande Façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, les prophètes
l’arbre de Jessé (Isaïe 11, 1 ; Matthieu 1, 5 ; Luc 3, 32 ; Acte des Apôtres 13, 22 ; Romains 15, 12, etc.) à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, l'arbre de Jessé, 02, vue générale
David en musicien à Poitiers sur la façade de Notre-Dame-la-Grande Poitiers, la façade de Notre-Dame-la-grande, David jouant de la harpe-psaltérion
Daniel dans la fosse aux lions (Daniel 6, 2-29) sur un chapiteau de la façade de l’église Saint-Porchaire et sur un chapiteau du rond-point du chœur de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers Poitiers, église Saint-Porchaire, 7, chapiteaux droits du portail, Daniel dans la fosse aux lions
Samson et Dalila (Juges 16) sur la façade de l’église Saint-Nicolas à Civray ; dans la nef de l’église Saint-Pierre à Aulnay
la traditio legis sur le sarcophage de Guillaume Taillefer dans l’église Saint-Sernin à Toulouse Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 03, le Christ entouré de Pierre et Paul
l’Annonciation (Luc 1, 26-38) à Chauvigny sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre ; à Poitiers, sur la partie droite du portail Saint-Michel de la cathédrale et sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 02, Annonciation
la Visitation (Luc 1, 39-56) à Poitiers, sur la partie droite du portail Saint-Michel de la cathédrale et sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande Façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, la Visitation, la scène centrale, Elisabeth et Marie encadrées de deux servantes
la Nativité (Luc 2, 7) à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, vue d'ensemble
le bain de Jésus à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande et sur un chapiteau de l’église Saint-Hilaire Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain de l'Enfant
Joseph contemplant Jésus enfant à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande et sur la partie droite du portail Saint-Michel de la cathédrale Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 04, Joseph derrière l'Annonciation
l’annonce aux bergers (Luc 2, 8-15) sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre à Chauvigny Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 02, annonce aux bergers
les rois mages comparaissent devant Hérode (Matthieu 2, 7-10) sur la partie gauche du portail saint Michel de la cathédrale de Poitiers Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 04, les rois mages devant Hérode
les rois mages voient l’étoile du berger (Matthieu 2, 11) sur le portail de l’église de Nuaillé-sur-Boutonne, sur la partie gauche du portail saint Michel de la cathédrale de Poitiers Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 10, rois mages à cheval montrant l'étoile
l’adoration des mages (Matthieu 2, 11) sur le portail de l’église de Nuaillé-sur-Boutonne, sur la partie droite du portail saint Michel de la cathédrale de Poitiers, à Chauvigny sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 04, Adoration des mages
la circoncision du Christ (Luc 2, 21)
la présentation au Temple (Luc 2, 22-39) sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre à Chauvigny Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 07, présentation au Temple
la fuite en Égypte (Matthieu 2, 13-15) sur un chapiteau de l’église Saint-Hilaire, sur la partie gauche du portail saint Michel de la cathédrale de Poitiers Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la fuite en Egypte, 2, fuite en Egypte
le massacre des innocents (Matthieu 2, 16-18) sur la partie gauche du portail saint Michel de la cathédrale de Poitiers, sur le portail de l’église de Nuaillé-sur-Boutonne, sur la façade de l’abbaye aux dames à Saintes Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 18, massacre des innocents
le retour à Jérusalem
la tentation au désert (Luc 4, 1-13) sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre à Chauvigny Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 09, Tentation au désert
la résurrection de Lazare
la Crucifixion
les saintes femmes au tombeau sur un chapiteau de l’église de Saujon, sur un chapiteau de l’église Saint-Eutrope de Saintes, sur un chapiteau de l’église de Lesterps
l’Ascension du Christ  sur un chapiteau de Notre-Dame-la-Grande de Poitiers  Poitiers, Notre-Dame-la-Grande, Ascension du Christ, vue de face
la dormition de la Vierge sur le portail nord de la façade occidentale de la cathédrale de Poitiers Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, le Christ à côté de sa mère morte
l’assomption de la Vierge
le couronnement de la Vierge sur le portail nord de la façade occidentale de la cathédrale de Poitiers
les vierges sages et les vierges folles (Matthieu 25, 1-13) sur la façade de l’église Saint-Nicolas de Civray, sur le portail sud de la façade occidentale de la cathédrale de Poitiers Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 4, les sages
la résurrection des morts sur le portail central de la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 02, partie gauche de la résurrection des morts
le jugement dernier, l’enfer et le paradis / les damnés et les élus sur le portail central de la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 18, l'enfer
le jugement dernier, la pesée des âmes sur un chapiteau de l’église de Saujon ; à Chauvigny sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre, sur un chapiteau de l’église Saint-Eutrope de Saintes Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 08, la pesée des âmes
la Babylone maudite sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre à Chauvigny Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 07, le prophète méditant sur les ruines
la grande prostituée de Babylone (Apocalypse 17, 1-18) sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre à Chauvigny Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 11, la Grande prostituée de Babylone
le collège apostolique (les douze apôtres) à Poitiers, à l’époque romane sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande et à l’époque gothique sur le portail de l’église Sainte-Radegonde (avec des vues plus rapprochées ici) Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 4, quatre apôtres en bas à gauche
le Christ bénissant sous le clocher de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers Poitiers, relief sous le clocher de Sainte-Radegonde : le Christ
le Christ porté par des anges à Poitiers sur le portail de l’église Sainte-Radegonde
l’Agneau porté par des anges à Confolens sur des reliefs de la façade de l’église Saint-Barthélemy et dans l’église Saint-Maxime sur des reliefs provenant de l’église Saint-Michel  Les reliefs de l'ancienne église Saint-Michel à Confolens, 3, l'Agneau pascal
le Tétramorphe et les Evangélistes 86, Poitiers, façade de l’église Notre-Dame-la-Grande;


16, Confolens, reliefs de la façade


31, Saint-Bertrand-de- Comminges, pilier des Évangélistes dans le cloître de la cathédrale

 Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le Tétramorphe, 4, l'aigle de Jean, en haut à droite
le soleil et la lune à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande  Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le soleil et la lune, 1, vue générale
Les oiseaux à la coupe à Poitiers, sur un chapiteau de la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande  Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 7, oiseaux à la coupe

La vie des saint(e)s

Scène Sites Aperçu
Georges luttant contre le dragon pour protéger la Princesse sans la princesse sur la façade de l’église Saint-Nicolas à Civray avec la princesse à Airvault et Aulnay Eglise Saint-Nicolas de Civray (Vienne), façade occidentale, arcature sud, détail diable, saint Georges et un dragon
Hilaire 86, Poitiers, la mort d’Hilaire sur un chapiteau de l’église Saint-Hilaire et son cénotaphe dans l’église Saint-Hilaire-de-la-Celle Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la mort d'Hilaire, 1, vu de face
Nicolas 16, Champagne-Mouton Champagne-Mouton, saint Nicolas, debout
Paul et Pierre entourant le tombeau du Christ 31, Toulouse, sarcophage de Guillaume Taillefer dans l’église Saint-Sernin Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 04, le peit côté gauche (tombeau du Christ)
Pierre, crucifixion à Aulnay et sur un vitrail de la cathédrale de Poitiers Aulnay, église Saint-Pierre, faux tympan nord de la façade occidentale: crucifixion de Saint-Pierre
Pierre, avec les clefs à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande


à Chauvigny  en remploi sur le chevet

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 6, saint Pierre
Radegonde sous le clocher de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers Poitiers, relief sous le clocher de Sainte-Radegonde : Radegonde vue de près
Thomas le doute et le palais en Inde : sur le portail sud de la façade occidentale de la cathédrale de Poitiers Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 02, le tympan
Triaise à propos du livre Triaise de François Perche

Des sous… pour le pèlerin du cloître de la cathédrale de Cahors

Cloître de la cathédrale de Cahors, chapiteau du pèlerin, 1, vue de face En cette période de cadeaux et d’étrennes, je n’ai pas résisté à vous montrer cette console de la galerie nord du cloître de la cathédrale Saint-Étienne à Cahors. Il fait partie d’un très bel ensemble de chapiteaux, consoles, clefs de voûte, culots, etc. datant de 1493 à 1509 et qui mériterait un petit nettoyage et une mise en valeur.

Cloître de la cathédrale de Cahors, chapiteau du pèlerin, 2, le pèlerin Le personnage de droite est sans aucun doute possible un pèlerin, ainsi qu’en atteste la coquille Saint-Jacques sur son chapeau. Il porte une épaisse cape de voyage.

Cloître de la cathédrale de Cahors, chapiteau du pèlerin, 3, le personnage de gauche Il se dispute avec le personnage situé en face de lui, à gauche sur le chapiteau. Ce dernier est parfois interprété comme un usurier ou un prêteur sur gage (ceux de Cahors étaient réputés…). D’autres auteurs voient en lui un autre pèlerin et une métaphore de la dispute (de l’ancienne et de la nouvelle loi), telle qu’on peut la voir assez fréquemment dans l’art roman, plus rarement au tournant du 16e siècle.

Un bâtiment de l'octroi de Cahors Les pèlerins qui fréquentent aujourd’hui les chemins de Saint-Jacques de Compostelle (inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco et pour l’instant encore itinéraire culturel européen, même si ce label semble menacé) pourront faire halte à Cahors dans ce bâtiment de l’octroi (encore une histoire de sous… de taxe cette fois) transformé en halte jacquaire…

Photographies de mars 2011.

Le miracle de la croix de Migné dans la cathédrale de Poitiers

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 1, vue générale

Dans la cathédrale de Poitiers se trouve le monument de l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé (1759-1842, évêque à partir de 1819).

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 2, buste de l'évêque En haut du monument se trouve son buste…

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 3, relief, miracle de la croix Mais le plus intéressant est le relief apposé en bas. Il représente le « miracle de la croix » à Migné-Auxances. En 1826, l’évêque devait bénir une nouvelle croix de mission à Migné (c’était la grande période des missions, reconquête catholique des campagnes après la révolution). Au cours de la cérémonie dirigée par M. Pasquier, curé de Saint-Porchaire à Poitiers et M. Marsault, aumônier du collège royal, le 17 décembre 1826, les personnes présentes affirment avoir vu une croix lumineuse apparaître dans le ciel. Le procès-verbal du miracle est rédigé quelques jours plus tard, l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé ouvre une enquête canonique fin janvier 1827, le miracle est reconnu par lui presque un an après…

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 4, signature Thomas Louis Le relief est signé « sculpsit / Thomas Louis / pictavius / 1845 « .

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 5, détail du relief

Il faudra que je vous montre la « nouvelle » église de Migné-Auxances, un de ces jours, elle a été agrandie dans le sens de l’apparition de la croix, consacrée le 31 mai 1841 par Jean-Baptiste de Bouillé. Sur le relief, on voit l’église telle qu’elle était et la croix, en revanche, l’évêque, visible ici au centre (avec mitre et crosse), n’était pas présent le jour du « miracle »…

Pour aller plus loin:

– sur l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé:

Voir l’article de Jacques Marcadé, Monseigneur de Bouillé et la restauration du diocèse de Poitiers (1819-1842), Revue Historique du Centre-Ouest, tome 9 (2010), p. 339-361.

– sur l’église de Migné

Dans cette église, il faut notamment que je vous montre le chemin de croix et les vitraux réalisés par Jean Gaudin en 1927, à l’occasion des fêtes du centenaire du « miracle », ainsi que les fresques de Marie Baranger réalisées dans le chœur en 1933. Si vous voulez déjà les découvrir, voir l’image du patrimoine n° 253 Autour de Poitiers, les communes de l’agglomération, par Thierry Allard, Geneviève Renaud-Romieux et Yannis Suire (Geste éditions, 2009).

Voir aussi l’article de Yves-Jean Riou, La collaboration de l’architecte André Ursault (1894-1971) avec le maître verrier et mosaïste Jean Gaudin (1879-1954), Revue Historique du Centre-Ouest, tome 9 (2010), p. 299-334.

Cathédrale de Poitiers : le portail de la Vierge

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 01, vue générale

En attendant le retour des articles originaux sur Poitiers, je réédite celui-ci, paru pour la première fois le 20 novembre 2011… Un peu d’actualité, juste après le 15 août…

Et une pensée pour les trois militantes des Pussy Riot (Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina), condamnées à Moscou à deux ans de camp pour avoir adressé cette prière à la Vierge : « Sainte Marie, mère de Dieu, chasse Poutine […] Sainte Marie, mère de Dieu, deviens féministe […] »… Voir leur site officiel (en russe et en anglais) et leur chanson (en russe) sur youtube

Article du 20 novembre 2011, n’hésitez pas à cliquer sur les liens pour approfondir la visite… sans les 35° attendu aujourd’hui à Poitiers (38° hier)!.

Les trois portails de la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers. Cette sculpture date sans doute au milieu du 13e siècle, dans un style gothique. Alors qu’en Poitou-Charentes (contrairement à d’autres régions), il n’y a pas de tympan sculpté à l’époque romane, nous trouvons juste après des chefs-d’œuvre de sculpture sur les trois tympans de cette façade. Je vous ai déjà montré le portail central avec le Jugement dernier (y compris le paradis et l’enfer) et le Christ de la résurrection. Je vous montrerai bientôt le portail sud, consacré à l’histoire de l’apôtre saint Thomas, avec sur la voussure les Vierges sages et les Vierges folles. Je vous emmène aujourd’hui voir en détail le tympan du portail nord (à gauche quand on regarde la façade), je reviendrai une autre fois sur la sculpture des rouleaux de la voussure (voir les personnages sur la partie externe droite des rouleaux).

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 02, le tympan Comme d’autres portail de la même époque (par exemple au même emplacement mais dans une représentation différente sur le portail nord de la façade de la cathédrale de Paris ou sur le portail central du transept nord de la cathédrale de Chartres), il est consacré à la dormition de la Vierge. Jusqu’à ce que Pie XII fasse de l’Assomption (la montée au ciel de Marie, fêtée le 15 août) un dogme pour l’église catholique en 1950, la dormition désignait à la fois la mort de Marie et la montée au ciel de son âme. Le tympan est partagé en deux registres, avec en bas Marie sur son lit de mort et en haut, le Christ couronnant sa mère.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 03, la dormition de la vierge Dans le registre inférieur donc, Marie repose morte sur son lit, encadré d’un archange à son pied et à sa tête (on les reconnaît à leurs ailes, ils sont chargés d’emporter Marie vers le ciel, ils tiennent déjà son linceul), et des douze apôtres (avec leurs auréoles, certains barbus, d’autres non) derrière et de part et d’autre de ce lit et du Christ.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, le Christ à côté de sa mère morte Au centre de la scène se trouve le Christ (avec son nimbe cruciforme, le rond avec la croix derrière sa tête). Bien sûr, il est mort bien avant sa mère, mais rien ne l’empêche d’être présent partout

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 05, les personnages à gauche du lit Voici à gauche du lit trois apôtres et l’ange. Celui tout à gauche tient un seau à eau bénite dont on voit même dépasser le goupillon sur la gauche.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 06, les personnages à gauche du lit Voici les apôtres situés à droite du lit.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 07, l'ange à gauche de la scène Tout à gauche, un ange regarde la scène de la dormition tout en participant à l’autre scène qui se développe sur le rouleau (voir ci-dessous). Il a les pieds sur les flots ou des nuages et en dessous de lui se trouve un personnage recroquevillé. On retrouve la même disposition sur le portail sud consacré à la vie de saint Thomas.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 08, le personnage sous les pieds de l'ange à gauche Voici un détail de ce personnage, une femme en raison du voile qui couvre ses cheveux.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 09, l'ange à droite dela scène L’ange à droite, comme le précédent, regarde la scène de la dormition tout en participant à la gloire de Dieu. Il porte, comme son vis à vis, un encensoir qui peut participer des deux scènes. Il a lui aussi les pieds sur un petit personnage.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 10, le personnage sous l'ange à droite de la scène Voici le détail du personnage recroquevillé (prosterné) sous les pieds de l’ange à droite. Pour Marie-Thérèse Camus, qui suit l’avis de Chiara Piccinini, il s’agit également d’une femme, même si je trouve que son voile est moins facile

Des moines sur un portail de la cathédrale de Poitiers

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, voussure, rouleau externe

Cela fait un moment que je ne vous ai pas parlé de la cathédrale de Poitiers… Je vous emmène aujourd’hui devant la façade occidentale, sur le portail nord ou portail de la Vierge. Si la plupart des visiteurs regardent la partie centrale (suivre le lien précédent), peu s’attardent sur les cinq rouleaux richement sculptés qui forment la voussure (tout autour du tympan sculpté). Je vous montre aujourd’hui la partie droite des deux rouleaux les plus extérieurs. Commençons par l’extérieur et en bas à droite… ces deux rouleaux portent une grande variété de moines, tous assis, presque tous lisant la Bible, et portant les vêtements de leur ordre, avec soit une capuche, soit des cheveux tonsurés. Approchons-nous…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, rouleau externe à droite, moines 1 et 2

Les deux les plus à droite, en bas, tiennent leur Bible fermée sur les genoux…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, rouleau externe à droite, moines 3 à 5

Même si l’un de ces moines a été mutilé et a perd sa tête, on voit sur ces trois moines des vêtements différents, un rapport à la Bible aussi différent, l’un semble lire activement (livre ouvert et main gauche marquant des pages), l’autre a fermé son Livre, le dernier ne semble pas en avoir (quoique, ses mains sont mutilées et il a pu disparaître).

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, rouleau externe à droite, moines 6 à 8

Les trois derniers, situés à la droite du Christ de la clef de voûte, ont chacun des attitudes très différentes…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, voussure, quatrième rouleau Passons maintenant sur le quatrième rouleau en partant de l’intérieur, ou l’avant-dernier en partant de l’extérieur, toujours dans la partie droite.

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, quatrième rouleau, moines 1 et 2

Tout en bas à droite (à gauche de l’assemblage), le moine a refermé sa Bible et caresse tendrement son chien qui a mis ses pattes avant sur ses jambes. Le moine suivant a posé la Bible sur un lutrin… qui lui sert aussi à reposer son bras droit qui soutient sa tête… Concentration maximale sur la lecture qu’il suit de la main gauche? Rien de moins sûr, le regard semble perdu vers l’horizon…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, quatrième rouleau, moines 3 et 4

Si le troisième a perdu la tête, le suivant a l’air de trouver la lecture passionnante… et s’est carrément endormi (ou bien il médite en se concentrant fortement?) sur la lecture de la Bible. Ouf, le Livre n’est quand même pas tombé de ses genoux et il suit du doigt l’avancée de sa lecture…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, quatrième rouleau, moines 5 à 7 Et voici les trois derniers pour aujourd’hui…

Défi photo de Bidouillette, endroit/envers

Poitiers, le 21 juin 2011, 14, le funambule sur la tête Pour cette semaine, Monique / Bidouillette / Tibilisfil nous a proposé de photographier le bon roi Dagobert… endroit/envers… J’ai cherché en vain un panneau de chantier à l’envers, pourtant, Monsieur Echo, de Centre Presse, nous en a montré un joli il y a peu… J’aurais aussi pu sortir des photographies anciennes, comme celle-ci tirée du superbe spectacle de funambule par la compagnie DAVASI et toute la série dans le diaporama ici… photographies prises lors de la ré-ouverture de la place d’Armes à Poitiers le 21 juin 2011…

Mais foin de triche, le principe, c’est de prendre son appareil photographie (avec les batteries chargées, de la place sur la carte mémoire etc.) et de sortir! Direction donc les églises du plateau de Poitiers, pour de nouvelles photographies bien cadrées sur le thème…Vous trouverez aussi dans cet autre article l’interprétation du même défi tout en reflets par mon ami Jac

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 1, saint Pierre sur le grand vitrail de la cathédrale Je file d’abord à la cathédrale avec une idée bien précise en tête, prendre la crucifixion de saint Pierre sur la maîtresse vitre (le grand vitrail central derrière le chœur) datée des environs de 1162… (juste à la transition art roman / art gothique, une commande d’Alienor d’Aquitaine et de Henri II, roi d’Angleterre) Et oui, saint Pierre a été crucifié tête en bas, je vous ai déjà montré une scène similaire, à peine plus anciennes, sur la façade romane de l’église Saint-Pierre à Aulnay en Charente-Maritime… Bon, il faudra vraiment que je fasse un article complet sur cette grande verrière, ce n’est ici qu’une petite partie de ce chef-d’œuvre… pas facile à prendre en photographie avec un petit appareil photo (enfin, un appareil compact assez puissant, mais pas assez pour cela).

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 2, métopes de Saint-Hilaire Juste derrière chez moi, sur les métopes du chevet de l’église Saint-Hilaire, des lions se demandent où est l’endroit et l’envers… La queue est passée entre les pattes, reviens sur le corps et est avalée par la tête complètement retournée vers l’arrière… (pour un petit schéma expliquant le vocabulaire, voir Corniche, modillons, métopes, chapiteaux sur un chevet roman).

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 3, arcatures nord de la façade de Notre-Dame-la-Grande Mais l’art roman comme l’art gothique sont des arts de la contorsion, aiment jouer avec l’endroit et l’envers… Petit passage par la façade de Notre-Dame-la-Grande. Je vous promets, c’est une nouvelle photographie, même si je passe plusieurs fois par jour devant… J’ai choisi deux oiseaux complètement emmêlés, sur l’arcature aveugle sud de la façade occidentale (à droite, copie d’après l’original)…

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 4, animaux sur des modillons du baptistère Les animaux du baptistère Saint-Jean, eux aussi romans, se contorsionnent quant à eux sur les modillons (ces pierres qui portent la corniche et dont l’extrémité visible est souvent sculptée). Celui du haut est dans une position très classique à cette époque, le corps dans un sens et la tête retournée dans l’autre… Celui du bas est beaucoup plus rare, il a les pattes collées au plafond… Endroit? Envers?

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 5, des modillons avec acrobates dans deux églises gothiques On saute environ un siècle, et nous voici en haut dans la nef de la cathédrale et en bas, dans celle de l’église Sainte-Radegonde. Désolée pour les photos, ces modillons sont placés trop haut pour mon flash… Le sculpteur (« gothique ») a repris un thème déjà abondamment utilisé à l’époque « romane » précédente, celui des acrobates et des contorsionnsites…

Défi photo, endroit/envers, Poitiers,6, les singes du portail de Sainte-Radegonde A Sainte-Radegonde, il y a aussi les petits singes monstrueux plus récents (du 15e siècle) qui dansent dans tous les sens sur le portail… Je n’ai pas résisté à reprendre une autre photographie, pour celles plus détaillées, suivez le lien précédent…

Il y a encore, tant pour l’art roman que pour l’art gothique, les anges qui ne savent souvent pas où sont l’endroit et l’envers… Pour l’illustrer, j’ai plongé dans mes archives et non en ville…

Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la mort d'Hilaire, 1, vu de face

D’abord avec cette photographie que je vous ai déjà montrée sur le chapiteau dit de la mort d’Hilaire dans l’église qui porte son nom… En haut à droite et à gauche, les anges portent son âme (le petit homme nu) libérée de son corps mortel allongé sur le lit…

Défi photo endroit enveres, ange de la Couldre à Parthenay Et sur la façade occidentale de Notre-Dame de la Couldre à Parthenay (une série de photographies prises il y a une dizaine de jours, que je n’ai pas encore triée), l’archange tête en bas vient annoncer à Marie qu’elle porte en elle l’Enfant Jésus… Une représentation de l’Annonciation assez différente de celle que je vous ai montrée sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande ou sur la partie droite du portail Saint-Michel à Poitiers.

Une plaque de la rue Montgautier à Poitiers avant et après correction Et pour terminer, hors sujet, mais comme je suis passée juste à côté… La plaque de la rue Montgau(l)tier, qui avait été reposée avec un L en trop à un bout (mais était correcte à l’autre bout, voir par le lien précédent) a été reposée avec la correction faite… En haut avant, en novembre dernier, en bas fin février 2012… Ils auraient pu mettre une plaque aux mêmes dimensions ou reboucher les trous des chevilles de la plaque précédente (à côté des angles entourés en rouge), cela ne fait pas un travail très propre, mais au moins, la rue a le même nom avec la même orthographe que l’on arrive par la grand’rue (où la plaque est en majuscules) ou par la rue de la cathédrale (la nouvelle plaque)…

Cathédrale de Poitiers, porte Saint-Michel (2) : partie gauche

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 01, position sur le portail

La porte Saint-Michel, sur le côté nord de la cathédrale, est construite dans le premier quart du 13e siècle. La sculpture développe le thème de l’enfance de Jésus, rapportée un peu dans le désordre… Je vous ai déjà montré la sculpture du piédroit droit (ouest) avec l’Annonciation, la Visitation et l’adoration des mages, je vous montre aujourd’hui celle du piédroit gauche (est, encadré sur la photo), qui se répartit à la fois sur les chapiteaux et sur leurs tailloirs (revoir si besoin les éléments d’un chapiteau : corbeille, tailloir, astragale).

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 02, vue générale Je vais présenter l’article dans l’ordre biblique des événements…On commence par le tailloir, qui se lit à peu près de gauche à droite en illustrant le deuxième chapitre de l’Évangile de Matthieu.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 03, arbre, oiseaux et personnage Je ne comprends pas trop la première scène, et oui, c’est mal parti… Un arbre, des oiseaux aux ailes déployées qui semblent attaquer un homme agenouillé devant eux, et sur la droite, un personnage debout dans un décor d’architecture.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 04, les rois mages devant Hérode Juste devant, c’est plus clair. Les rois mages comparaissent devant Hérode (Matthieu 2, 7-9) : le roi Hérode demande aux rois mages d’aller se renseigner sur la naissance de Jésus. Au passage, vous remarquez l’étoile du berger entre la tête du premier roi mage et Hérode.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 05, les rois mages devant Hérode On tourne un peu, et on voit derrière Hérode assis sur son trône un ange… ou plutôt, un démon, ailé mais à la tête monstrueuse, le diable qui souffle les idées à Hérode.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 06, plusieurs scènes

On continue vers la droite… Deux scribes sont assis devant Hérode qui est toujours mal conseillé par son démon…

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 07, scribe et Hérode Voici les scribes, un jeune imberbe à gauche et un plus âgé droite.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 08, Hérode et démon Et voici Hérode sur son trône suivi du démon qui lui met la main sur l’épaule…

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 09, roi mage à cheval et peuple Sur la dernière scène du tailloir, ça se gâte pour Hérode. Le peuple à pied suit les rois mages à cheval. Tous suivent l’étoile (qu’ils montrent tous du doigt) et vont aller rendre hommage à Jésus.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 10, rois mages à cheval montrant l'étoile

Voici les deux rois mages de tête sur leur cheval, le deuxième à son manteau qui vole au vent…

L’adoration des mages (Matthieu 2, 11) est représentée sur l’autre piédroit du portail.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 11, la fuite en Egypte Ensuite, il faut descendre sous la corbeille du chapiteau tout à droite. Nous y voyons la fuite en Égypte (Matthieu 2, 13-15) : Joseph ayant appris par un songe le projet de massacre des enfants par Hérode a décidé de fuir en Égypte avec Marie et Jésus et d’y rester jusqu’à la mort d’Hérode. Vous pouvez voir une autre fuite en Égypte à Poitiers, plus ancienne (romane, du 11e siècle), sur un chapiteau du transept sud dans l’église Saint-Hilaire-le-Grand. Remarquez au passage qu’ici Joseph porte toujours la calotte juive.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 12, la vierge et l'enfant sur l'âne Marie monte son âne en amazone, avec son enfant sur les genoux. Derrière elle, un décor végétal.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 15, non identifié Derrière Marie se tient un personnage très endommagé, pas facile à identifier. Même si les ailes ne sont pas visibles, j’y aurais bien vu l’ange du songe de Joseph, mais sans aucune garantie.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 14, le massacre des innocents

Tout le reste représente le massacre des innocents (Matthieu 2, 16-18) : le roi Hérode ordonne aux soldats de tuer tous les enfants mâles de moins de deux ans, se vengeant ainsi de ce que Jésus lui ait échappé. On en trouve plusieurs à l’époque romane en Poitou-Charentes, par exemple en Charente-Maritime à l’abbaye aux Dames de Saintes ou sur le portail de l’église de Nuaillé-sur-Boutonne près d’Aulnay.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 16, Hérode et démon Tout à gauche, Hérode, toujours assis, et toujours conseillé par un mauvais génie… Ici, on voit très bien ses ailes, sa nudité (par opposition aux riches vêtements des anges) et sa tête simiesque.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 17, massacre des innocents Devant se déroule le massacre proprement (salement?) dit.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 18, massacre des innocents Les soldats se livrent au massacre. Au centre de l’image, vous devez réussir à voir une épée enfoncée dans sa victime, malgré la saleté de ce chapiteau.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, gauche, 19, innocents morts Voici un détail des enfants morts…

Cathédrale de Poitiers, porte Saint-Michel (1) : partie droite

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 01, position sur le portail,

La porte Saint-Michel, sur le côté nord de la cathédrale de Poitiers, a été construite dans le premier quart du 13e siècle (donc presque 50 ans après le début du chantier de la cathédrale et 50 ans avant la sculpture de la façade occidentale).

La sculpture développe le thème de l’enfance de Jésus, rapportée un peu dans le désordre… Je vais vous montrer aujourd’hui la sculpture du piédroit droit (ouest, encadré sur la photographie), je vous parlerai bientôt du piédroit gauche (est). Contrairement à la façade occidentale, ici, il n’y a pas eu de nettoyage récent, et si vous voulez venir le visiter, attention aux pigeons (la photographie de l’autre jour a été prise ici), il y a d’archaïques piques qui ne fonctionnent guère, en tout cas, pas comme les fils à décharge électrique de la façade occidentale.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 02, vue générale

De gauche à droite, les chapiteaux sculptés montrent l’Annonciation, les rois mages et la Visitation. Remettons donc ces scènes dans l’ordre.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 03, l'Annonciation Le premier chapiteau à gauche montre l’Annonciation (Luc 1, 26-38). Sur la gauche se tient l’archange Gabriel qui annonce à Marie, debout devant lui, sa grossesse. Marie est coiffée d’un voile assez couvrant et tient un livre dans la main gauche. Tous les personnages sont richement vêtus.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 04, Joseph derrière l'Annonciation Juste derrière se tient un homme dubitatif, qui se tient la tête de la main droite, coiffé de la calotte juive, il s’agit de Joseph… Ben oui, Marie (enfin, Dieu…) lui a fait un enfant dans le dos, comme qui dirait…

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 05, la visitation Le dernier chapiteau à droite montre la Visitation (Luc 1, 39-56). Il s’agit de la visite que rend Marie, future mère du Christ, à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste. Les deux femmes, voilées, s’enlacent.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 06, l'adoration des mages Au centre, sur la gauche, on trouve l’adoration des mages (Matthieu 2, 11) : les trois rois mages, couronnés, viennent offrir leurs présents à la vierge Marie, assise à droite de la scène avec Jésus sur ses genoux. Les rois mages sont couronnés et se tiennent devant un fond d’arbres luxuriants.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 07, un mage Voici un détail du premier mage (celui à droite), qui a une position un peu bizarre, en plein mouvement… genoux fléchis, le corps penché en arrière.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 08, la vierge à l'enfant Et enfin, la Vierge avec Jésus sur ses genoux, qui attend leur visite.

Si vous voulez comparer avec l’art roman de Poitiers, vous pouvez aller revoir sur la façade de Notre-Dame-la-Grande (en gros un siècle plus tôt) l’Annonciation, la Visitation, Joseph méditant. Vous pouvez aussi voir sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre à Chauvigny l’Annonciation et l’adoration des mages.

 

Les clefs de voûte de la cathédrale de Poitiers

Poitiers, la clef portant la date de 1167 dans la cathédrale Il existe dans la cathédrale de Poitiers des clefs de voûte très intéressantes, hélas pas facile à photographier avec un appareil ordinaire et sans éclairage. Si vous voulez les voir vraiment, il faut que vous alliez les voir sur place avec des jumelles ou dans le livre que je vous ai signalé en fin d’article (page 48 pour la première, pages 133-135 pour les autres). La première se trouve dans la dernière travée centrale du chœur (juste devant le grand vitrail). Elle porte l’inscription « IN QUO A(nno) MCLXVII », en cette année 1167. Mais elle est écrite de manière curieuse. Vous avez la nervure centrale et les petits bourrelets autour. Dans les angles en bas de ce dernier, vous avez I d’un côté, N de l’autre. Sur la nervure en haut, A à gauche, VO à droite. Le A. pour Anno se trouve entre le Q et le VO. Ensuite, il faut lire en tournant. Sur la barre horizontale de la nervure, vous pouvez lire à gauche le M, en bas le C écrit tourné vers le haut, à droite le LX et au centre VII.

Schéma de la cathédrale de Poitiers, 1, dates sur la clef

Voici ci-dessous ce que ça donne sur un schéma. A quoi correspond cette année? A la fin de la construction de la voûte au moins de la partie orientale de la cathédrale, c’est l’année de la naissance de Jean (sans Terre), fils d’Aliénor d’Aquitaine, en Angleterre, que l’on ne voit pas non plus sur le grand vitrail (en bas à droite de celui-ci, il y a le plan de la cathédrale porté par les commanditaires des premiers travaux, Aliénor d’Aquitaine et Henri II Plantagenêt, encadrés de 4 enfants, soit Henri, Mathilde, Richard -le futur Richard Cœur de Lion et Geoffroy, Guillaume étant déjà décédé et Aliénor, Jeanne et Jean pas encore nés, donc le vitrail a sans doute été réalisé avant 1161, année de naissance de Mathilde. D’après les estimations (pour plus d’arguments, voir le livre cité en fin d’article), le chantier de la cathédrale a dû commencer entre 1154 et 1162.

Poitiers, les clefs historiées de la cathédrale

Vraiment désolée, on n’y voit pas grand chose…Nous sommes ici un peu plus tard que pour la clef de voûte portant la date, il y a eu un changement d’option de voûtement dans le chantier, et ces clefs sont sans doute réalisées entre 1180 et 1220/1230. J’ai organisé ici ce que l’on voit autour de la croisée du transept (au centre) où il y a un oculus pour laisser passer la corde des cloches, et les 7 clefs de voûte qui l’entourent, en haut nous sommes vers le chœur (dans la première des trois travées du chœur), en bas dans la troisième et dernière travée de la nef et les collatéraux, sur la ligne centrale dans l’axe du transept. Voici un schéma pour mieux vous repérer (attention, c’est juste un schéma, non conforme à l’échelle et à la forme exacte de la cathédrale).

Schéma de la cathédrale de Poitiers, 2, plan de la cathédrale

A part l’agneau, toutes les figures sont représentées à mi corps. Sur l’oculus central se trouvent 13 anges, 5 groupes de deux et trois seuls. Ils portent des livres, une croix, une couronne, un linge, une couronne d’épines. Pour les autres clefs, voici leurs thèmes en commençant en bas à gauche et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre autour de l’oculus :

– un ange portant une petite croix avec un tau gravé,

– saint Paul déroulant un phylactère, une Vierge à l’Enfant (tous deux couronnés),

– saint Pierre bénissant de la main droite et portant une grosse clef dans la main gauche,

– un ange portant une croix dans sa main droite et une couronne dans la gauche,

– l’Agneau de Dieu avec une croix et un oriflamme sur le dos, son nimbe a un curieux décor,

– et le Christ représenté en buste sur un fond de feuillage et tenant une hostie dans la main gauche sa main droite est cassée, mais la position du coude laisse supposer qu’il bénissait).

Les clefs de voûte de la cathédrale de Poitiers ont été exclues par Y. Blomme de son étude sur les clefs de voûte du domaine Plantagenêt (parce qu’ici, il y a une influence d’artistes venus du nord), mais je trouve qu’elles sont quand même très proches de celles qu’il mentionne (voir référence ci-dessous), en particulier celles de l’église d’Airvault dans les deux-Sèvres.

Pour aller plus loin :

  • un livre : Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).
  • un article : Blomme, Yves. L’image de l’apocalypse dans la sculpture gothique Plantagenêt (XIIe et XIIIe siècles). Dans Apocalypse, imaginaire et création artistique, sous la direction de Marie-Claude Rousseau, Cahiers du CIRHiLL, Hors série 2004, Angers, Édition de l’UCO, p. 19-45.