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Poitiers, église Sainte-Thérèse, vitraux d’Auguste Labouret

Poitiers, église Sainte-Thérèse, vitraux du choeur d'Auguste Labouret, les vitraux du choeurAprès la visite générale de l’église Sainte-Thérèse à Poitiers, son chemin de croix, les peintures des murs nord et sud du transept et les autels secondaires de Marie Baranger (1902-2003) et le décor à l’ouest (anges, Sagesse, Force, mosaïque de saint Hilaire, rosace), je termine la visite de cette église avec les vitraux du chœur. Chacune des cinq verrières s’organise avec le saint auquel se rapporte le vitrail en pied, en grand, encadré en haut et en bas par des épisodes de sa vie, et une légende tout en bas qui permet d’identifier la scène. La verrière centrale est occupée par la Vierge accompagnée des saintes titulaires de l’élise, Thérèse et Jeanne d’Arc, encadrée de Martin et Joseph et, sur les extérieurs, deux saints locaux. Ces vitraux ont été réalisés dans un deuxième temps, en 1948 (l’église a été consacrée en 1935), les premiers vitraux avaient été détruits lors des bombardements de 1944, juste après la canonisation Grignion de Montfort (il y est qualifié de saint, il n’a été canonisé qu’en 1947).

Poitiers, église Sainte-Thérèse, vitraux du choeur d'Auguste Labouret, signature de LabouretChacune des cinq verrière de cet ensemble porte la signature d’Auguste « Labouret, Paris » (Laon, 1871 – Kerveron, 1964), inventeur de la technique du cloisonné de ciment tenant des dalles de verre, technique qu’il a brevetée en 1933.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, vitraux du choeur d'Auguste Labouret, Théophane Vénard

Le premier vitrail à gauche est consacré au « B[ienheur]eux Théophane Vénard / glorieux martyr du Poitou ». Théophane Vénard (Saint-Loup-sur-Thouet, 1829 – Hanoï, 1861), élève au petit séminaire de Montmorillon (où Léon Pineau avait refusé d’aller) puis au grand séminaire de Poitiers, est un prêtre missionnaire, mort par décapitation (en bas du vitrail, il attend, enchaîné, l’exécution de la sentence), béatifié en 1909 et canonisé en 1988.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, vitraux du choeur d'Auguste Labouret, saint MartinLe deuxième est consacré à saint Martin (« Saint Martin / évêque, père des Bénédictins »): je vous ai déjà exposé dans un précédent article (saint Martin à Ligugé) l’importance la venue de Martin auprès de saint Hilaire, avant de fonder l’abbaye de Ligugé puis de devenir évêque de Tours (voir un aperçu de la basilique, la charité de Martin par Varenne, la messe miraculeuse de saint Martin par Alaphilippe). En haut, Martin partage son manteau avec le pauvre, à comparer avec la version romane et le vitrail du 19e siècle dans l’église Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, vitraux du choeur d'Auguste Labouret, le Vierge, sainte Thérèse et Jeanne-d'ArcLe troisième, au centre, est consacré à la Vierge entourée, dans le motif central, de Jeanne d’Arc à gauche (avec son épée) et de sainte Thérèse. En haut, le sacré cœur est encadré du texte suivant : « Le / coeur / de Jésus / a donné à / la France / le / coeur / [de] Marie / reine de / la Paix ». Il est complété par cette légende en bas : « Le cœur de Marie a choisi / pour protéger la France / Jeanne et Thérèse ».

Poitiers, église Sainte-Thérèse, vitraux du choeur d'Auguste Labouret, saint JosephLe quatrième est dédié à Joseph, qui dans la partie centrale tient tendrement Jésus qui s’accroche à son manteau : « Saint Joseph / Patron des travailleurs chrétiens ». Sur la scène du bas, on peut aussi lire « Nazareth ».

Poitiers, église Sainte-Thérèse, vitraux du choeur d'Auguste Labouret, Grignon de Montfort

Le cinquième et dernier met en scène la vie de « S[ain]t Grignion de Montfort / le grand saint du Poitou ». Louis Marie Grignion de Montfort (Montfort, 1673 –  Saint-Laurent-sur-Sèvre, 1716), prêtre, prêtre est le fondateur de la Compagnie de Marie (Pères Montfortains) et des Frères de l’instruction chrétienne de Saint-Gabriel.

Photographies de novembre 2012 et avril 2013.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, anges, saint Hilaire et vitraux secondaires

Poitiers, église Saainte-Thérèse, tribune et mur ouestAprès la visite générale de l’église Sainte-Thérèse à Poitiers, son chemin de croix, les peintures des murs nord et sud du transept et les autels secondaires, je continue à vous faire découvrir les peintures de Marie Baranger (1902-2003) dans cette église, cette fois avec les peintures ajoutées sur le mur ouest fin 1944, lorsqu’elle a repris également la peinture de Jeanne d’Arc et sainte Thérèse sous la tribune (à revoir dans la présentation de l’église Sainte-Thérèse). De part et d’autre, deux grands anges encadrent les allégories de la Sagesse (à gauche du portail) et de la Force (à droite).

Poitiers, église Sainte-Thérèse, mur ouest, peintures de Marie Baranger, un ange et la sagesse

Poitiers, église Sainte-Thérèse, mur ouest, peintures de Marie Baranger, la force et un ange

Poitiers, église Sainte-Thérèse, mur ouest, peintures de Marie Baranger, détail de la sagesse et de la force

La Sagesse est tournée de dos alors que la Force porte une épée et un ostensoir.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, saint Hilaire, mosaïque de Moreau et peinture de Marie Baranger Sur le mur nord sous la tribune, saint Hilaire veille sur les fonts baptismaux.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, saint Hilaire, mosaïque, signature de MorceauLa mosaïque est signée « A. Morceau, carreleur ».

Poitiers, église Sainte-Thérèse, détail de saint Hilaire, en mosaïque, avec le visage et les mains peintsLe visage et les mains de saint Hilaire sont peints par Marie Baranger. « De trinitate » est le nom du traité de saint Hilaire qui a tranché la délicate question de la Trinité (le Père, le Fils et le saint Esprit).

Poitiers, église Sainte-Thérèse, rosace ouestA l’ouest, la rosace…

Poitiers, église Sainte-Thérèse, vitraux du côté nordLes vitraux de la nef sont de simples dalles de verre coloré dans un réseau en ciment, ici au nord.

Il me reste à vous montrer les vitraux du chœur réalisés par Auguste Labouret, Paris.

Photographies de novembre 2012 et avril 2013.

Marc Chagall à Metz (2) : les rois et les prophètes, baie gauche

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, localisationAprès le paradis terrestre, j’ai interrompu ma présentation des vitraux de dans la cathédrale de Metz… Vous pouvez toujours revoir mon article sur l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix, qui devait être bien plus grande que l’actuelle exposition sur le même artiste au musée du Luxembourg jusqu’au 21 juillet 2013 à Paris, que je n’ai pas vue. L’ensemble sur les Rois et les Prophètes est réalisé sur deux grandes fenêtres à réseau au nord du déambulatoire, je commence aujourd’hui par la baie gauche, je vous montrerai samedi prochain la baie droite (l’article est programmé… tout mettre aujourd’hui aurait donné un article trop long).

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, deux signaturesChaque grande lancette porte la signature de Marc Chagall, sur la deuxième, Reims a été écrit Riems… L’ensemble a été réalisé, comme presque tous les vitraux de Marc Chagall, par l’atelier Simon Marq à Reims (maîtres-verriers de père en fils depuis 1640), ici entre 1959 et 1961.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, les quatre grandes lancettes

Le thème principal est développé dans les quatre grandes lancettes où l’on peut voir, de gauche à droite, le sacrifice d’Abraham, la lutte de Jacob et de l’Ange, le songe de Jacob et Moïse devant le buisson ardent.

Le sacrifice d'Abraham, par Marc Chagall dans la cathédrale de Metz

Dieu ordonne à Abraham de sacrifier son fils Isaac, au dernier moment, il retient sa main et remplace l’enfant par un agneau, un mouton ou un bélier (selon les options de traduction…, Genèse 22: 1-19). Sur le vitrail de Metz, Marc Chagall a représenté la scène dans des dominantes froides, bleues. Isaac se distingue par sa blancheur, Abraham tient dans la main droite un grand couteau, alors que l’ange apparaît tout en haut de la lancette, dans un rouge flamboyant. Pour les juifs, il s’agit d’akéda, texte lu le deuxième jour de Roch Hachana, le nouvel an. Les Musulmans célèbrent chaque année ce sacrifice et la soumission d’Abraham/Ibrahim à Dieu lors de l’Aïd-el-Kebir, dernier jour du pèlerinage à La Mecque (le 10 Dhou Al Hiija, dernier mois de l’année, en 2013 elle devrait tomber le 15 octobre en France).

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, lutte de Jacob et de l'AngeLa lutte de Jacob et de l’Ange (Genèse 32: 24-32) est un épisode de la Bible assez rarement représenté avant le 19e siècle, même si on le trouve sur un chapiteau roman de Vézelay et si Rembrandt l’a illustré avec force vers 1659 sur ce tableau conservé au Staatliche Museen à Berlin. Pour mémoire, Jacob est  le fils d’Isaac, donc le petit-fils d’Abraham. C’est un thème que Marc Chagall a exploré à plusieurs reprises. Comme sur le tableau de Rembrandt, Jacob (en bleu) étreint carrément l’ange représenté en rouge, avec juste la tête bleue. des couleurs vives, comme des flammes, s’échappent au-dessus de l’ange, dans une position assez différente de cette version sur toile du musée national Marc Chagall, à Nice.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, détails du songe de JacobLe songe de Jacob (épisode de la Bible aussi appelé l’échelle de Jacob, Genèse 28:11-19) est également un thème souvent exploré par Marc Chagall, voir par exemple cette version à dominantes bleues du musée national Marc Chagall, à Nice, où l’échelle est présente. A Metz, Jacob est représenté tout en bas de la lancette, dans des tons froids, tenant un livre entre ses mains. Au-dessus, les couleurs chaudes dominent, avec des anges représentés en blanc, l’échelle est limitée à deux barreaux.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, Moïse et le buisson ardent

Il faut maintenant passer quelques pages de la Bible et aller au chapitre 3 de l’Exode pour retrouver Moïse devant le buisson ardent. La version de Nice montre une scène plus développée, avec Dieu, le buisson et Moïse. Sur le vitrail de Metz, Dieu apparaît tout en haut de la lancette, en rouge vif, l’essentiel de la scène est constituée par le buisson et Moïse, dans des tons froids, bleus, noirs et verts.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, lancette droite, ange souflant dans une trompeTout en haut de la lancette, un ange souffle dans une trompe(tte) (de l’Apocalypse?) au milieu d’une explosion de couleurs et de rayons divins.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, motifs supérieurs

Dans le réseau supérieur de la baie, Marc Chagall a placé plusieurs scènes tirées notamment de l’histoire de Noé (Genèse, chapitres 7 à 9). L’on reconnaît (détail de gauche) Noé offrant en sacrifice un agneau à la sortie de l’arche (« il offrit des holocaustes sur l’autel », Genèse 8:20), répondant à Abraham devant l’Agneau qui a remplacé Isaac lors du sacrifice. A droite, Noé nu entre ses fils… à comparer à l’ivresse de Noé sur la voûte romane de Saint-Savin (Genèse 9:20-24)…

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, détail du réseau supérieur

En voici d’autres détails. A gauche, les animaux qui ont été entassés dans l’arche. A droite, vous devez réussir à distinguer au centre la colombe que Noé envoie en reconnaissance pour estimer le retrait des eaux (Genèse 8:8-12).

Photographies de juillet 2012.

Pour aller plus loin, voir :

– mes articles autour de , dont l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix

– le musée national Marc Chagall, musée du message biblique à Nice

– les vitraux de la cathédrale de Reims (et bientôt sur mon blog ceux de la cathédrale de Metz)

– le plafond de l’opéra de Paris

La vie de Joseph, vitrail de l’église Saint-Hilaire à Poitiers

Poitiers, vitrail de l'église Saint-Hilaire, histoire de JosephJ’ai entendu que les cardinaux qui vont entrer en conclave vont essayer d’élire le pape pour le 19 mars, jour de la saint Joseph… J’ai cherché dans les photographies si j’avais des Joseph en dehors de ceux que je vous ai déjà montrés, notamment Joseph éberlué après la naissance de Jésus à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande et sur la partie droite du portail Saint-Michel de la cathédrale. J’ai finalement choisi un vitrail qui n’est pas vraiment exceptionnel, situé dans l’absidiole nord-est du chevet de Saint-Hilaire et exécuté par les ateliers Lobin de Tours dans les années 1860. Joseph apparaît notamment dans les Évangiles de Matthieu (1, 18) et Luc (2, 3) et dans un texte apocryphe, le proto-évangile de Jacques. Il ne prend une réelle importance dans l’église catholique qu’à partir du 16e siècle, avec la contre-réforme, et c’est surtout au 19e siècle qu’on le voit partout, en statue (nombreuses œuvres de série) ou sur les vitraux. Il est souvent représenté dans des scènes autour de la « Sainte Famille ».

Poitiers, vitrail de l'église Saint-Hilaire, histoire de Joseph, mariage de JosephEn bas, on assiste au mariage de Marie et Joseph… Oserais-je un blague que l’on a beaucoup entendu ces dernières semaines? Jésus, deux papas, une mère porteuse… Surtout, Marie apprend qu’elle est enceinte (voir l’Annonciation à Chauvigny sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre ; à Poitiers, sur la partie droite du portail Saint-Michel de la cathédrale et sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande) alors qu’elle n’est que fiancée à Joseph, un homme déjà âgé… Un mariage dans l’urgence s’impose (pour sauver les apparences?).

Poitiers, vitrail de l'église Saint-Hilaire, histoire de Joseph, fuite en EgypteDans la partie centrale, nous retrouvons la fuite en Égypte, franchement, je préfère la scène sculptée juste à côté à l’époque romane, sur un chapiteau de la croisée du transept, où l’on voit Marie alitée, le bain de Jésus et la fuite en Égypte. Je vous ai aussi montré une autre fuite en Égypte sur la partie gauche du portail saint Michel de la cathédrale de Poitiers. La scène est stéréotypée depuis le Moyen-Âge: Marie est assise sur un âne, avec Jésus sur les genoux, et l’âne est mené par Joseph.

Poitiers, vitrail de l'église Saint-Hilaire, histoire de Joseph, mort de JosephEnfin, en haut, la mort de Joseph, entouré par Marie et Jésus. Jésus est ici représenté dans la force de l’âge… mais Joseph n’apparaît plus dans la Bible après les 12 ans de Jésus, lors d’une visite au temple de Jérusalem (Luc 2, 41-50).

Sur Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers, voir aussi:

Cathédrale de Poitiers, porte Saint-Michel (1) : partie droite

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 01, position sur le portail,

La porte Saint-Michel, sur le côté nord de la cathédrale de Poitiers, a été construite dans le premier quart du 13e siècle (donc presque 50 ans après le début du chantier de la cathédrale et 50 ans avant la sculpture de la façade occidentale).

La sculpture développe le thème de l’enfance de Jésus, rapportée un peu dans le désordre… Je vais vous montrer aujourd’hui la sculpture du piédroit droit (ouest, encadré sur la photographie), je vous parlerai bientôt du piédroit gauche (est). Contrairement à la façade occidentale, ici, il n’y a pas eu de nettoyage récent, et si vous voulez venir le visiter, attention aux pigeons (la photographie de l’autre jour a été prise ici), il y a d’archaïques piques qui ne fonctionnent guère, en tout cas, pas comme les fils à décharge électrique de la façade occidentale.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 02, vue générale

De gauche à droite, les chapiteaux sculptés montrent l’Annonciation, les rois mages et la Visitation. Remettons donc ces scènes dans l’ordre.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 03, l'Annonciation Le premier chapiteau à gauche montre l’Annonciation (Luc 1, 26-38). Sur la gauche se tient l’archange Gabriel qui annonce à Marie, debout devant lui, sa grossesse. Marie est coiffée d’un voile assez couvrant et tient un livre dans la main gauche. Tous les personnages sont richement vêtus.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 04, Joseph derrière l'Annonciation Juste derrière se tient un homme dubitatif, qui se tient la tête de la main droite, coiffé de la calotte juive, il s’agit de Joseph… Ben oui, Marie (enfin, Dieu…) lui a fait un enfant dans le dos, comme qui dirait…

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 05, la visitation Le dernier chapiteau à droite montre la Visitation (Luc 1, 39-56). Il s’agit de la visite que rend Marie, future mère du Christ, à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste. Les deux femmes, voilées, s’enlacent.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 06, l'adoration des mages Au centre, sur la gauche, on trouve l’adoration des mages (Matthieu 2, 11) : les trois rois mages, couronnés, viennent offrir leurs présents à la vierge Marie, assise à droite de la scène avec Jésus sur ses genoux. Les rois mages sont couronnés et se tiennent devant un fond d’arbres luxuriants.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 07, un mage Voici un détail du premier mage (celui à droite), qui a une position un peu bizarre, en plein mouvement… genoux fléchis, le corps penché en arrière.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 08, la vierge à l'enfant Et enfin, la Vierge avec Jésus sur ses genoux, qui attend leur visite.

Si vous voulez comparer avec l’art roman de Poitiers, vous pouvez aller revoir sur la façade de Notre-Dame-la-Grande (en gros un siècle plus tôt) l’Annonciation, la Visitation, Joseph méditant. Vous pouvez aussi voir sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre à Chauvigny l’Annonciation et l’adoration des mages.

 

Joseph n’en revient pas (façade de Notre-Dame la Grande de Poitiers)

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain du Christ et Joseph, 1, vue générale Jésus est né et les rois mages ne sont pas encore arrivés… Mais Joseph n’en revient toujours pas que sa femme, Marie, vierge (si, les sages-femmes l’ont assuré !?!), ait accouché de Jésus. Alors, sur la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Joseph, la tête en appui sur son bras droit, admire encore et encore ce bébé en train de prendre le bain.

Car pour cette scène, que je vous ai montrée la semaine dernière et que l’on voit sur la gauche de l’image de cette semaine, c’est bien le BAIN Jésus (scène aussi appelée le bain de l’Enfant) et non le baptême du Christ.

Je vous rappelle juste que le bain de l’Enfant est un épisode des évangiles apocryphes, par exemple dans le protévangile de Jacques, qui narre l’enfance de Jésus, ou, dans une version un peu différente, dans l’évangile du Pseudo-Mathieu. Jésus dans une cuve en forme de calice et deux femmes le baignent. Jésus a été baptisé à l’âge adulte par son cousin saint Jean Baptiste dans le Jourdain… Vous pouvez (re)lire l’épisode dans l’évangile selon Matthieu, 3, 13-17.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain du Christ et Joseph, 2, Joseph assis Joseph est représenté assis, de profil ou plutôt légèrement de trois quarts et regarde Jésus qui lui fait face dans son bain.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain du Christ et Joseph, 3, les pieds de Joseph Il est assis sur un riche siège dont les montants et la boule rappellent le lit de Marie juste en face de lui. Il pose le pied gauche sur une sorte de repose-pied, que l’on trouve parfois dans l’art roman en Poitou-Charentes, notamment sous les pieds de David (pas ici, mais sur d’autres édifices).

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain du Christ et Joseph, la tête de Joseph Joseph est représenté avec la main droite contre sa joue, la main gauche sur son avant-bras droit. Il est barbu et moustachu et coiffé de la calotte juive sur ses cheveux mi-longs.

Le bain du Christ et Joseph, leur position sur la façade de Notre-Dame la Grande à Poitiers Voici la position de cette scène sur la façade.

Un peu d’histoire (bis), même si je reparlerai de cette église : mentionnée au Xe siècle, l’église Notre-Dame-la-Grande est construite en partie sur des fondations romaines et conserve sur son élévation nord un mur qui pourrait dater entre l’Antiquité tardive et l’époque carolingienne… Elle a été reconstruite et consacrée en 1086 par Eudes de Châtillon, le futur pape . La façade daterait plutôt des années 1115-1130. Il s’agissait alors d’une collégiale (avec un chapitre de chanoines). Il faudra que je vous montre le reste de la façade et l’intérieur…

Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.

Si vous voulez un beau livre beaucoup plus cher, alors il vous faut le livre dirigé par Marie-Thérèse Camus et Claude Andrault-Schmitt, Notre-Dame-Grande-de-Poitiers. L’œuvre romane, éditions Picard/CESCM Université de Poitiers, 2002.

Notre-Dame-la-Grande

La façade occidentale