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Cathédrale de Poitiers : les vierges sages et folles

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 1, position

Le thème des vierges sages et des vierges folles a connu un grand succès en Poitou à l’époque romane. On le retrouve ici à l’époque gothique, au début de la deuxième moitié du 13e siècle (dans les années 1260) sur la façade occidentale de la cathédrale de Poitiers. Vu le thème, que je vais vous expliquer tout de suite, on se serait plutôt attendu à le voir associé au portail central avec le Jugement dernier (avec la résurrection des morts, le paradis et l’enfer) et le Christ de la résurrection. Mais en fait, il est sur le portail consacré à Thomas.

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 2, la voussure à gauche Voici de plus près la partie gauche (nord) de la voussure…

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 3, la voussure à droite …et sa partie droite. Les Vierges sages et folles se trouvent sur le rouleau interne. Sur les autres se trouvent divers personnages.

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 4, les sages Voici donc l’histoire… La parabole des vierges sages et folles se trouve dans, juste avant la parabole des talents. Il y avait dix vierges. Cinq étaient sages (prudentes) et avaient prévu de l’huile de rechange en attendant l’époux. Elles se trouvent à la droite du Christ (à gauche en regardant le portail). J’ai fait un montage en partant en bas à gauche jusqu’en haut à droite. Dans l’art roman, elles portent systématiquement une lampe dressée, parfois avec une flamme. Ici, beaucoup de bras sont cassés. Seule la première tient encore la lampe. La seconde tient un gros livre.

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 5, les folles Les vierges folles ont été imprudentes. Elles n’ont pas prévu d’huile pour recharger leur lampe, qui s’est étiente pendant la nuit. Dans l’art roman, les lampes sont souvent renversées vers le bas et les têtes penchées en signe de folie et d’imprévoyance. Ici, aucune lampe n’est conservée, impossible de savoir si elles ont existé et dans quelle position. Le montage est fait depuis le haut à gauche jusqu’en bas à droite.

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 4, le Christ Au centre se tient le Christ, l’Époux de la parabole, représenté en buste, les bras ouverts en signe d’accueil. La morale de l’histoire est: « Veillez, car vous ne savez ni le jour, ni l’heure », en clair, vous ne savez pas quand viendront la mort et l’Apocalypse, et le chrétien doit toujours être prêt…

Cathédrale de Poitiers : le portail de Thomas

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 01, vue générale Je vous emmène à nouveau visiter la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers, sculptés sans doute au milieu du 13e siècle, dans un style gothique., un siècle après le début de la construction de l’édifice Alors qu’en Poitou-Charentes (contrairement à d’autres régions), il n’y a pas de tympan sculpté à l’époque romane, nous trouvons juste après des chefs-d’œuvre de sculpture sur les trois tympans de cette façade.je vous ai déjà montré le portail central avec le Jugement dernier (avec le paradis et l’enfer) et le Christ de la résurrection, et le portail nord, avec la dormition et le couronnement de la Vierge (et aussi des personnages sur les rouleaux à voir sur la partie externe droite). Aujourd’hui, direction le portail sud (à droite quand on regarde la façade. Alors que Poitiers avait développé les mêmes thèmes que la cathédrale Notre-Dame de Paris sur les deux autres portails, on trouve ici l’histoire de l’apôtre Thomas, là où à Paris on trouve la vie de sainte Anne (la mère de Marie). Je vous montre aujourd’hui le tympan, je vous montrerai une autre fois la sculpture de la voussure (voir les Vierges sages et les Vierges folles). Les différentes scènes du tympan sont encadrées de quatre anges encadrant le Christ situé sur la clef de l’arc, un livre dans la main gauche et bénissant de la main droite.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 02, le tympan Saint Thomas est rarement représenté sur les cathédrales. On le trouve par exemple isolé dans l’ébrasement du portail nord de la façade occidentale de la cathédrale de Strasbourg. Mais Poitiers est probablement le seul tympan entièrement consacré à la vie de l’apôtre Thomas. Le tympan est organisé en deux registres, séparé par une ligne horizontale ondulée (symbolisant les nuages) et interrompue.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 03, le registre inférieur Sur le registre inférieur se trouvent trois groupes de trois personnages, plus les deux anges du rouleau qui participent à la gloire du Christ mais aussi observent cette scène.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 07, petit monstre à gauche Sous les pieds de ces deux anges se trouvent des petits monstres simiesques (d’habitude plutôt associés aux forces du mal), voici celui de gauche…

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 08, petit monstre à droite … et celui de droite. Sous les pieds des anges du portail de la Vierge se trouvent aussi des personnages, mais il s’agit alors de deux femmes prosternées.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 04, registre inférieur, groupe à gauche Sur la scène de gauche, trois personnes debout portent des livres, celui de droite avec une inscription. Il s’agit d’apôtres.. Derrière eux se tient un ange qui les observe tout en participant à la scène du rouleau.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas,05, registre inférieur, groupe au centre Au centre, un personnage jeune (imberbe) et saint (auréolé), sans doute aussi un apôtre, regarde Thomas, au centre, mettre le doigt dans la plaie du Christ (dont on devine à peine la croix sur le nimbe) qui leur fait face.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 06, registre inférieur, groupe à droite Sur la scène de droite, on retrouve deux hommes barbus et un imberbe. Celui de gauche semble porter un rouleau, celui du centre une croix et celui de droite un livre enfermé dans un coffret orné de pierreries. Ce sont également des apôtres. Parmi les sept apôtres / disciples accompagnant Thomas, Marie-Thérèse Camus a reconnu Pierre, André et Jean, je trouve que les attributs ne sont pas très clairs et ne permettent pas d’identification certaine (mais bon, je ne suis pas spécialiste de la sculpture religieuse…). Derrière, l’ange qui participe à l’autre scène tout en regardant celle-ci.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 10, registre supérieur, la maison au centre Au centre du registre supérieur se trouve une maison portée vers le ciel par deux anges, alors qu’un ange sort de chacune des deux portes au rez-de-chaussée de cette maison et deux autres sont accoudés aux fenêtres. Quatre têtes sont représentées sous la maison. Il fait allusion à la légende rapportée dans la légende dorée (écrite par Jacques de Voragine au début du 13e siècle) de Thomas aux Indes. Celui-ci avait dilapidé tout l’argent donné par le roi des Indes pour construire un palais en le distribuant aux pauvres. Le roi l’avait condamné à mort, mais son frère, mourant, avait eu la vision dans le ciel un palais (représenté par cette maison) en or, en argent et en pierreries.Thomas est alors gracié, le roi se convertit au christianisme et reçut le baptême.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 11, registre supérieur, scène à gauche Dans la partie gauche du registre supérieur se trouvent trois personnages debout au centre, un quatrième, accroupi devant eux, les regarde alors qu’un cinquième est agenouillé en position de prière à l’arrière.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 12, registre supérieur, scène à droite Sur la droite du registre supérieur, quatre personnages discutent debout et légèrement penchés (le premier pourrait être Thomas) devant un cinquième assis devant eux (sans doute le frère mourant du roi) et un sixième agenouillé à l’arrière de la scène.

Pourquoi Thomas ici à Poitiers? Marie-Thérèse Camus a évoqué qu’il pourrait s’agir d’une allusion à l’assassinat de Thomas Becket assassiné en 1170 dans la cathédrale de Canterbury sur l’ordre d’Henri II Plantagenêt (le deuxième mari d’Aliénor d’Aquitaine, qui ont fondé la cathédrale de Poitiers et que l’on voit sur le grand vitrail du chœur). Les reliques de Thomas Becket, canonisé entre temps, étaient arrivées en 1174 à la cathédrale de Poitiers. L’apôtre saint Thomas serait alors ici par substitution à l’autre saint Thomas (Becket). Pourquoi pas…

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

La grande poste d’Angers

La poste centrale d'Angers, 1, deux vues générales de l'extérieur. La grande poste d’Angers, rue Franklin-Roosevelt, a été construite à partir de 1934 par l’architecte des PTT Gabriel Guchet (ouverte en 1937), en remplacement de l’ancienne poste qui est maintenant un café place du ralliement (je vous le montrerai…). Je tire les informations du dossier établi par le service de l’inventaire des Pays-de-la-Loire (avec des photographies des destructions de 1993), complété par ce que j’ai remarqué sur place… Je n’ai pas eu le temps de faire de recherches plus approfondies et pas trouvé le nom du sculpteur… Pas de doute, c’est un bâtiment typique des années 1930, qui a l’intérieur a été entièrement ravagé par les aménagements de la poste (comme ce qui est actuellement en train de se passer pour la grande poste de Poitiers, avec pour résultat des guichets et des mosaïques massacrés) : en 1961, puis en 1992, la poste d’Angers a perdu ses vitraux (qui étaient consacrés aux productions de l’Anjou), les mosaïques des sols et des comptoirs (ça rappelle furieusement ce qui est en train de se passer à Poitiers, je vous en reparle très vite) ainsi que les parties ouvrantes de la grille d’entrée. Nous avons donc maintenant une enveloppe qui n’a plus rien à voir intérieurement avec le projet initial. l’extérieur est préservé, l’intérieur massacré…

Elle reste néanmoins extérieurement très colossale… au sens propre, avec ses colonnes lisses à gros chapiteaux en fleur de lotus et ses façades en arc de cercles.

La poste centrale d'Angers, 2, relief au-dessus de l'entrée et caducée Le caducée ailé et les foudres (les éclairs terminés en flèche, en arrière-plan) rappellent Mercure, messager des dieux, et lui-même dieu du commerce et des voleurs, fréquemment représenté sur les postes… Mercure est aussi représenté sur un bas-relief imposant sur la rue Saint-Julien, encadré de l’ancien et du nouveau continent, mais oups, mes trois photos de ces reliefs sont inutilisables (ouf, je suis retournée à Angers début 2012, voir maintenant la façade rue Saint-Julien). Revenons donc sur la façade principale. Au-dessus de l’entrée, les armoiries de la ville sont encadrées de deux monuments symboliques d’Angers…

La poste centrale d'Angers, 3, reliefs au-dessus de l'entrée, la cathédrale et le château A gauche, la cathédrale, à droite, le château d’Angers, chacun avec une corne d’abondance qui part du blason central… en dépit de gros nuages qui s’amoncellent au-dessus des deux reliefs.

La poste centrale d'Angers, 4, les reliefs avec la poste ancienne

Deux séries de reliefs ont pris place à gauche et à droite de la porte principale, sur des reliefs au-dessus des fenêtres du rez-de-chaussée. Sur la gauche sont représentés les moyens anciens de faire parvenir le courrier : les pigeons voyageurs (qui eurent encore une grande importance pendant la première guerre mondiale), les ballons et le dirigeable, le voilier, la callèche qui transporte aussi des voyageurs « avec armes et bagages ».

La poste centrale d'Angers, 5, les reliefs avec la poste moderne

Sur la droite, voici les moyens modernes de transport du courrier : le train (à vapeur), le bateau façon transatlantique (aussi à vapeur, avec un minuscule petit bateau à voile sur sa droite), le camion façon croisière jaune et l’avion biplan de l’aéropostale…

Un beau décor sculpté… En prenant mes photographies, une dame d’un certain âge s’est arrêtée… elle vit près de cette poste depuis 30 ans et n’avait jamais remarqué la sculpture… Nous avons papoté un petit moment…

Photographies d’octobre 2011.

Cathédrale de Poitiers : le jugement dernier

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 2, le tympan sculpté

Sur la façade occidentale de la cathédrale de Poitiers, le tympan du portail central est consacré au jugement dernier et à la résurrection. Je vous ai déjà présenté le le Christ de la résurrection, encadré de quatre anges, de Marie et de Jean dans le registre supérieur. Je vous montre aujourd’hui les registres inférieur et central. Pour ceux qui connaissent la cathédrale de Paris, la représentation du tympan du portail central y traite le même sujet, dans une figuration assez proche. On trouve ce thème aussi sur les cathédrales de Bourges, de Strasbourg (portail sud de la façade occidentale à découvrir bientôt ici), d’Amiens ou encore de Bazas. Dans la Vienne, il était également figuré sur le portail gothique central (aujourd’hui détruit) de l’abbaye de Charroux. La sculpture du portail de Poitiers daterait du milieu du 13e siècle ou juste après, presque un siècle après le début de la construction de cette cathédrale.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 01, vue générale

J’avais publié le seul Paradis en janvier 2009, à l’occasion du spectacle du même nom de Romeo Castellucci, librement inspiré de Dante.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 02, partie gauche de la résurrection des morts Dans le registre inférieur, les morts, représentés nus et asexués, comme à Bourges (alors qu’ils sont habillés à Paris et à Strasbourg).

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 03, résurrection des morts Je vous les montre tous, depuis la gauche vers la droite…

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 04, résurrection des morts Vous avez vu, les morts se lèvent, repoussent les couvercles, certains restent dans le cercueil, d’autres en sortent les jambes…Il sont plusieurs par cercueil, ou plutôt par sarcophage, il semble plutôt s’agir ici de cuve monolithe (d’une seule pièce) en pierre, alors que dans les fouilles des cimetières de cette époque, on trouve plutôt des coffres en pierre composés de plusieurs pierres ou des inhumation en pleine terre (dans les linceuls dont on peut retrouver les épingles) ou dans des cercueils en bois (disparus mais dont il reste les clous).

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 05, résurrecttion des morts, à droite Il y en a même un qui semble inquiet et se bouche les oreilles, vous le voyez coincé entre deux couvercles? D’autres prient, vous en voyez sur chaque photographie ou ici tout à droite.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 15, le jugement, partie centrale Dans le registre central, les morts ont retrouvé leur vêtements, les femmes leur voile… Seul un archange (Michel) se trouve au milieu de la scène et dirige les uns et les autres soit vers sa droite (la gauche quand on regarde) et le paradis soit vers sa gauche et l’enfer. Mais contrairement à d’autres représentations de la même époque, il n’y a pas ici la balance de la pesée des âmes. Il tient juste une épée (de feu) dans la main droite.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, le jugement, 17, l'enfer Des diables à la tête simiesque et dénudés accueillent les pécheurs en enfer.Celui que l’on voit sur la gauche de cette image semble forniquer avec l’une des pécheresses.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 18, l'enfer Et jusqu’au dernier, au centre de cette photograhie, qui porte un damné sur son dos avant de le lâcher dans la gueule d’un monstre symbolisant cet enfer.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 19, la gueule de l'enfer

Voici cette gueule de plus près… et quelques flammes en arrière-plan. Vers le centre de la gueule, l’un des pécheurs semble être transformé à l’état de squelette.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 20, le paradis Les élus, souriants, sont quant à eux emmenés vers la porte un paradis…La chose cylindrique qui dépasse du faux linteau (la séparation horizontale entre les registres), entre deux têtes, est en fait le pavillon de la trompe de l’ange agenouillé au-dessus. Les trompettes de l’Apocalypse ne sont pas loin de cette scène, c’est assez logique…

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 21, détail du paradis

…où un archange (il a bizarrement un visage étrange) leur pose la couronne des élus sur la tête. Le cinquième élu (si l’on compte les têtes à partir de la gauche) porte (comme celui qui est derrière lui) un vêtement de moine à capuche et une ceinture faite d’une cordelette, il pourrait s’agir de saint François d’Assise, qui avait été canonisé en 1228. (donc une trentaine d’années environ avant la sculpture de ce portail). Pas de trompettes à Poitiers, contrairement à d’autres représentations du Jugement dernier.

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

La cathédrale de Poitiers : le Christ du portail central

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 1, vue générale

Pour Pâques 2009 (j’avais lié Pâques, la résurrection et le Jugement dernier…), j’avais édité cet article avec une seule photographie et un très bref commentaire. Je vous montrerai en détail dans un autre article le Jugement dernier (avec le paradis et l’enfer). Je vous emmène donc aujourd’hui dans une visite plus approfondie de la partie haute du tympan… Pour ceux qui connaissent la cathédrale de Paris, la représentation du tympan du portail central y traite le même sujet, dans une figuration assez proche. On trouve ce thème aussi sur les cathédrales de Bourges et Strasbourg et quelques autres.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 2, le tympan sculpté

Nous sommes donc sur la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers, sculptés sans doute un peu après le milieu du 13e siècle, dans un style gothique, un siècle après le début de la construction de cet édifice. Alors qu’en Poitou-Charentes (contrairement à d’autres régions), il n’y a pas de tympan sculpté à l’époque romane, nous trouvons juste après des chefs-d’oeuvre de sculpture sur les trois tympans de cette façade. Celui du portail central s’organise en trois registres. En bas, les morts sortent des cercueils pour le Jugement dernier. Au-dessus a lieu le Jugement dernier, l’archange Michel procède au tri, avec le paradis à gauche quand on regarde (à droite de l’archange) et l’enfer à droite. J’y reviendrai… dans un autre article!

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 4, le Christ au centre en haut Tout en haut, le Christ trône en majesté, les avant bras sont cassés mais il semble avoir eu les deux mains levées. Il est représenté assis, de face, et encadré de quatre anges (il n’y en a que deux à Notre-Dame de Paris), Marie et Jean, qui intercèdent auprès de lui pour les âmes des registres inférieurs. Vous remarquerez que le trône sur lequel il est assis est large mais sans dossier. Son vêtement lui laisse le torse découvert, faisant apparaître la plaie au niveau de son sein droit. Derrière son nimbe cruciforme sortent des rinceaux végétaux, sans doute de la vigne.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 5, deux anges et une sainte en haut à gauche A la droite du Christ (à gauche quand on regarde le portail), se trouvent un ange agenouillé, Marie également agenouillée, portant un voile, un peu plus grande et un ange debout qui présente de la main gauche un linge au Christ. L’ange de gauche sonnait de la trompette (la trompe de l’Apocalyse) : le corps de l’instrument a disparu mais on en voit le pavillon qui déborde dans le registre juste en-dessous.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 6, un ange et la sainte Les anges ont une adorable… bouille d’ange, avec des cheveux bouclés. Marie lève légèrement la tête vers Jésus, son fils.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 7, deux anges et un saint en haut à droite A la gauche du Christ (à droite quand on regarde la façade), deux anges dans la même position que les premiers encadrent saint Jean.Celui tout à droite devait lui aussi sonner de la trompe, si l’on en juge par la position de ses bras (ses mains sont elles aussi cassées) et surtout par ses joues gonflées (comme le premier).

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 8, un ange et un saint en haut à droite L’ange le plus proche du Christ porte une croix écotée (faite de bois brut, tout juste ébranché, on voit le départ des petits rameaux notamment sur la barre horizontale) alors que Jean, agenouillé, prie en position agenouillée. Il tient autre chose dans la main droite, sans doute un fragment de la couronne d’épines.

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Mes autres articles sur la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers : un coq, deux dragons affrontés, aux cous entrelacés, un animal fantastique, plus ou moins un griffon avec un buste et une tête d’oiseau et un arrière-train de cheval, deux étranges dragons, repris plus en détail ici, un lion mange un dragon, un phénix dans les flammes, le Paradis.

La tuerie du cochon à la cathédrale de Poitiers

Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochon Cela fait longtemps que je ne vous ai pas emmenés à la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers (retrouvez en fin d’article la liste des articles que j’ai publié sur le sujet). Nous y retournons donc aujourd’hui, avec un détail des stalles du 13e siècle…

Poitiers, les stalles sud de la cathédrale, écoinçon 8, la tuerie du cochon, carte postale ancienne Je suis désolée pour la photo, mais les stalles sud sont toujours à contrejour et trop cirées pour des photographies au flash… et je ne peux quand même pas, à titre privé, installé un éclairage indirect… Du coup, je vous mets quand même une carte postale ancienne, où l’écoinçon est peut-être plus clair… Ce charcutier se trouve sur le huitième écoinçon si l’on compte depuis la gauche en se mettant face aux stalles sud (celles à droite quand on rentre dans la cathédrale… à gauche quand on rentre par l’entrée prévue pour la visite des stalles, dos au chœur). Vous avez donc le cochon tout recroquevillé sur la gauche, en train d’être abattu à la hache par un homme. Dans le coin en haut à droite de l’écoinçon se trouve déjà une autre tête de porc. Est-il utile de rappeler l’importance des cochonnailles dans l’alimentation, bien salé, le porc se conserve longtemps en boudins, saucisses et autres terrines. Ici, il s’agit sans doute plutôt à un renvoi à une confrérie, une association de charcutiers, si l’on veut…

Et comme Michel Vallière l’a précisé en commentaire,  » n’oubliez pas l’assimilation des Juifs au cochon ! Et l’Église n’a eu de cesse de prier pour leur conversion avec de bons coups sur la tête : leur sacrifice. Un ouvrage traite très bien de cela: Claudine Fabre-Vassas: La Bête singulière : Les juifs, les chrétiens et le cochon, Paris, éditions Gallimard-NRF, 1994 (Collection Bibliothèque des sciences humaines) »… Une interprétation à creuser…

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • écoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • écoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • écoinçon 10 : un architecte
  • écoinçon 12 : l’avarice
  • écoinçon 14 : l’orgueil
  • écoinçon 16 : un homme âgé et barbu
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

Le chevet

La façade occidentale

Les modillons de la nef

D’autres éléments dans la nef

Pour aller plus loin :

  • un schéma de stalles et un vocabulaire normalisé de description des stalles en français et en anglais, ont été établis par l’université Paris 4-Sorbonne (mais il manque les écoinçons…).
  • Un article ancien, mais intéressant : Amédée Boinet (1913) – Les stalles de la cathédrale de Poitiers, Compte-rendu du LXXVIIIe Congrès archéologique de France tenu en 1912 à Angoulême, 1913, p. 325-338. Consultable dans la bibliothèque numérique / Gallica de Bibliothèque nationale de France par ce lien
  • un beau livre récent avec quelques éléments sur les stalles : Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Le labyrinthe de la cathédrale de Poitiers

le labyrinthe gravé sur le mur nord de la cathédrale de Poitiers

Cet article a été enrichi de liens par rapport à sa première parution le dimanche 6 juin 2010 à midi. Vous pouvez ainsi découvrir plus facilement les autres labyrinthes des cathédrales françaises.

Cela faisait longtemps que je ne vous avais rien montré de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers… Aujourd’hui, direction le mur nord, à l’intérieur, un peu avant la porte latérale. Gravé sur ce mur (rehaussé d’un malheureux trait noir), un labyrinthe. Probablement le modèle de celui qui se trouvait au sol, comme dans de nombreuses cathédrales en France, vers 1200, et qui a dû être détruit lors d’une des réfections du sol. Le plus connu de ces labyrinthes encore conservé est celui de la cathédrale de Chartres. Il y en a également un toujours visible, sauf mention contraire, dans la cathédrale, à Amiens (reconstruit), Saint-Omer, Bayeux (dans la salle capitulaire), Guingamp (basilique, labyrinthe créé en 1854…), Mirepoix (ancienne cathédrale), Saint-Quentin (ancienne collégiale), etc. Ils sont le plus souvent construits en mosaïque. Celui de Reims, détruit en 1778/1779 par les chanoines qui géraient la cathédrale, portait le nom des constructeurs de l’édifice. Il est, depuis quelques mois, projeté par vidéo-projecteur au sol, je ne sais pas si c’est permanent.

Panneau avec le bon logo des monuments historiquesC’est le labyrinthe de Reims qui sert de logo pour signaler tous les monuments historiques de France. Ceux d’Arras, Sens, Auxerre, etc., ont aussi été détruits. Ces labyrinthes ont donné lieu à de nombreuses interprétations, référence au labyrinthe du palais de Dédale à Cnossos (en Crête), à une représentation symbolique de la marche difficile du chrétien sur terre et jusqu’au royaume de Dieu… Dans certains cas, des illuminés (euh, pardon, de fervents croyants… qui n’ont sans doute pas beaucoup lus les textes sacrés et frôlent l’idolâtrie) les parcourent à genoux, en signe de pénitence.

Sur celui de Poitiers, deux trajets, l’un qui part du haut, l’autre du bas, sont imbriqués par un seul trait continu.

En ce jour des jardins organisé par le ministère de la culture (???oui, de la culture, pas de l’agri…culture), vous pourrez peut-être visiter des labyrinthes végétaux dans des parcs de châteaux, ou d’autres, au cours de l’été, découpés dans un champ de maïs…

D’autres articles sur mon blog sur la cathédrale de Poitiers :

Cathédrale Saint-Pierre

Le chevet

La façade occidentale

Les modillons de la nef

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • écoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • écoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • écoinçon 10 : un architecte
  • écoinçon 12 : l’avarice
  • écoinçon 14 : l’orgueil
  • écoinçon 16 : un homme âgé et barbu
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

D’autres éléments dans la nef

Tours (3), la cathédrale…

2009 11 tours 01 cathedrale Après expositions Max Ernst, Yves Elléouët et sur la fondation des Treilles et le muséum d’histoire naturelle, retournons vers le musée des Beaux-Arts, installé dans les anciens bâtiments du 18e siècle de l’évêché, les tours de la cathédrale Saint-Gatien apparaissent…

Cela fait des années, et c’est peu dire, que la façade est recouverte d’échafaudages.

2009 11 tours 04 cathedrale La cathédrale actuelle a été construit principalement entre le 13e et le 16e siècle. Elle fait suite à un premier édifice construit en bordure du rempart du bas Empire romain, fondée par (saint) Lidoire, évêque de Tours de 337 à 371 et prédécesseur de (saint) Martin. Incendiée en 561, elle est restaurée par Grégoire de Tours et dédicacée en 590 ; elle porte alors le vocable de saint Maurice. Une cathédrale romane lui succéda au 12e siècle, comme dans beaucoup de grandes villes médiévales, mais elle connut une brève existence. Gravement endommagée par un incendie en 1166 lors des luttes entre Louis VII de France et Henri II d’Angleterre (également comte d’Anjou), elle est détruite (sauf les deux premières travées de la nef) et progressivement remplacée par la cathédrale telle qu’on la voit aujourd’hui. Cette réutilisation partielle de l’édifice antérieur explique la plus faible largeur de la nef par rapport au chœur, et la forme très trapézoïdale de la croisée du transept. Les travaux de reconstruction commencent par les tours dès les années 1170 (mais celles que l’on voit aujourd’hui ont été reconstruites au 16e siècle, sauf la base qui date donc du dernier quart du 12e siècle). Puis vient le tout du chœur, élément le plus important pour la liturgie, entre 1236 à 1279. Les travaux se poursuivent par la nef, les bas-côtés, les chapelles, puis la reconstruction des tours. Au milieu du 14e siècle (en 1356), elle prend le nom de saint Gatien, premier évêque de Tours. À l’intérieur, ne pas rater les vitraux (oups, les verrières, pour les puristes), le tombeau des enfants de Charles VIII et d’Anne de Bretagne (initialement, ce tombeau se trouvait dans la basilique Saint-Martin et a été déplacé en 1815 dans la cathédrale) et le grand orgue daté du début du 16e siècle.

2009 11 tours 05 cathedrale cloitre Sur le côté nord de la cathédrale se trouve le cloître des chanoines. Pour la visite, placée sous la responsabilité du centre des monuments nationaux, l’entrée se fait dans le bas-côté nord de la cathédrale. Il a été reconstruit entre 1442 (galerie ouest et aile nord achevés vers 1460) et 1524 (escalier à jours dans l’angle nord-est du cloître à la façon de l’escalier du château de Blois, mais oups, photo floue, j’en referai une la prochaine fois) et montre un curieux mélange d’architecture gothique (tardive) et Renaissance. Il porte le nom de cloître de la Psalette, en raison des psaumes qu’on y chantait. Au-dessus de la galerie du cloître se trouvait la bibliothèque des chanoines. Des copies (qui ont bien mal vieilli) des superbes manuscrits enluminés produits ici y sont présentées.

2009 11 tours 06 cathedrale En sortant du cloître, n’oubliez pas d’admirer à nouveau les tours de la cathédrale.

Pour aller plus loin : mes collègues du service de l’inventaire de la région Centre ont numérisé et mis à la disposition de chacun le dossier sur la cathédrale. Vous pouvez aussi feuilleter les dossiers du tombeau des enfants de Charles VIII ou de l’orgue.

Tours

En 2009 : abbaye Saint-Julien, les expositions Max Ernst, Yves Elléouët et sur la fondation des Treilles, le muséum d’histoire naturelle, la cathédrale Saint-Gatien, la basilique Saint-Martin, la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier et la place Plumereau.

Un centaure sagittaire

Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, centaure Puisque nous sommes entrés dans le signe du sagittaire, je vous propose aujourd’hui ce centaure sagittaire (qui porte un arc). Il se trouve sur le dix-huitième écoinçon des stalles nord de la cathédrale de Poitiers, stalles datées du 13e siècle. L’artiste a adapté la forme à celle de l’écoinçon.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, centaure, carte postale ancienne de Jules RobuchonLe torse humain s’appuie délicatement sur le rebord gauche, alors que la longue queue de cheval se déploie sur le bord opposé. Un chef-d’œuvre de sculpture, l’artiste ne devait pas casser la corde et l’arc qui se détachent à l’avant plan. Le visage semble être un portrait.

Photographie remplacée en septembre 1914 et carte postale ancienne d’après un cliché de Jules Robuchon.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde), je vous les montrerai tous un jour ou l’autre :

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

Pour aller plus loin :

  • un schéma de stalles et un vocabulaire normalisé de description des stalles en français et en anglais, ont été établis par l’université Paris 4-Sorbonne (mais il manque les écoinçons…).
  • Un article ancien, mais intéressant : Amédée Boinet (1913) – Les stalles de la cathédrale de Poitiers, Compte-rendu du LXXVIIIe Congrès archéologique de France tenu en 1912 à Angoulême, 1913, p. 325-338. Consultable dans la bibliothèque numérique / Gallica de Bibliothèque nationale de France par ce lien
  • un beau livre récent avec quelques éléments sur les stalles : Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Les anges gardiens

Stalles de la cathédrale de Poitiers, premier ange côté nord Il paraîtrait que les anges gardiens avaient leur fête le 2 octobre. Je vous ai donc préparé un article sur les anges des stalles nord de la cathédrale de Poitiers, datées du 13e siècle. Sur le premier écoinçon, en fait un demi-écoinçon, l’ange est de profil et présente une couronne à l’ensemble de la rangée de stalles.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, ange coupé à droite À l’autre extrémité, l’ange a été scié au milieu…

Stalles de la cathédrale de Poitiers, ange, carte postale ancienne de Jules RobuchonTous les autres écoinçons impairs portent un ange de face, les deux bras levés et tenant dans chaque main une couronne. Mais si vous regardez dans le détail, les coudes, les ailes ont des positions un peu différentes, de même que le drapé de la tunique, les visages, etc. Certains portent une sorte de médaille autour du cou.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, angeCelui du troisième écoinçon du côté nord a été retaillé en Vierge à l’Enfant.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, anges du côté nord, écoinçons 5, 7, 9 et 11Voici pour le côté nord les anges des écoinçons 5, 7, 9 et 11…

Stalles de la cathédrale de Poitiers, anges du côté nord, écoinçons 13, 15, 17 et 19et 13, 15, 17 et 19. Je vous montrerai une autre fois les anges du côté sud.

Photographies remplacées en septembre 1914 et carte postale ancienne d’après un cliché de Jules Robuchon.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde), je vous les montrerai tous un jour ou l’autre :

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

Pour aller plus loin :

  • un schéma de stalles et un vocabulaire normalisé de description des stalles en français et en anglais, ont été établis par l’université Paris 4-Sorbonne (mais il manque les écoinçons…).
  • Un article ancien, mais intéressant : Amédée Boinet (1913) – Les stalles de la cathédrale de Poitiers, Compte-rendu du LXXVIIIe Congrès archéologique de France tenu en 1912 à Angoulême, 1913, p. 325-338. Consultable dans la bibliothèque numérique / Gallica de Bibliothèque nationale de France par ce lien
  • un beau livre récent avec quelques éléments sur les stalles : Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Article de 2009, photographies refaites en 2014