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Un nouvel hôtel en secteur sauvegardé de Poitiers: pas de contrainte pour lui?

Poitiers, hôtel Ibis rue Victor-Hugo, enseignes criardes

J’avais publié cet article le 29 décembre 2013, en période très creuse pour le blog… Pour ceux qui ne l’auraient pas lu, je le ré-édite aujourd’hui…

Article d’origine

Il y a quelques mois, un nouvel hôtel (Ibis style) a ouvert rue Victor-Hugo à Poitiers, à la place de la Caisse d’épargne, qui n’a gardé que le rez-de-chaussée. Le bâtiment n’a pas un grand intérêt architectural, contrairement à certains immeubles dans cette rue (voir par exemple le remploi du portail des Augustins que l’on aperçoit à droite de la photographie, le 3 rue Victor-Hugo, la tête de jeune fille de Couvègnes dans la cour du lycée Victor Hugo ou l’ancien cercle industriel), mais il n’en est pas moins en secteur sauvegardé (voir Poitiers, Patrimoine, stop ou encore?, et Secteur sauvegardé de Poitiers… ma lettre au commissaire enquêteur, article actualisé par un petit post-scriptum avec la délibération et l’avis du commissaire enquêteur). Il devrait donc respecter un certain nombre de contraintes. La couleur vert criard des enseignes verticales, visibles de loin (remarquez, c’est le rôle des bannières publicitaires…) est-elle bien dans la palette des couleurs autorisées en secteur sauvegardé? Récemment, une enseigne d’un petit magasin indépendant a dû être déposée (à juste titre) dans la Grand’Rue car elle ne répondait pas à la réglementation, y aurait-il deux poids deux mesures, selon que vous êtes riche ou misérable…???

Poitiers, hôtel Ibis rue Victor-Hugo, fil électrique à travers la ruePlus gênant, un branchement électrique curieux qui traverse la rue alors que tous les réseaux ont été effacés dans le cadre de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…

Poitiers, hôtel Ibis rue Victor-Hugo, branchements électriques bizarresDepuis plusieurs mois, ce fil « provisoire » traverse la rue (rejoint provisoirement par les décorations de Noël), avec des raccordements qui à première vue ne semblent pas très sécurisés… étrange, pour un hôtel et donc un bâtiment accueillant du public!

Poitiers, hôtel Ibis rue Victor-Hugo, rampe bizarre rue RenaudotSur l’arrière, rue Théophraste-Renaudot, ils ont récemment fait un aménagement étrange, genre « rampe pour handicapés » [mais Grégory l’a précisé en commentaire, il s’agit de la rampe pour évacuer le linge sale, ce qui ne change pas grand-chose, elle est moche!], avec une marche de presque 10 cm par rapport au trottoir, et face à leur porte, au bout de la pente, une petite « réglette » qui n’arrêtera pas un fauteuil roulant [ni un charriot à linge s’il n’est pas retenu fermement] mais risque bien de le précipiter encore plus vite tête la première sur le trottoir en contre-bas.

Poitiers, hôtel Ibis rue Victor-Hugo, bac à caillouxQuant au « bac à fleurs », il a été rempli de cailloux et rien que de cailloux pendant des mois, depuis, des arbustes sont apparus, mais rien à voir avec ce qui était promis sur le dessin d’architecte sur le permis de construire.

PS: le 14 janvier 2014, j’ai reçu la réponse suivant de l’hôtel Ibis sur la page facebook où j’avais partagé le lien:

ibis a écrit : « Bonjour Véronique, Nous sommes reconnaissants pour votre temps de partager vos remarques avec nous. Nous vous prions de retrouver ci-dessous quelques précisions concernant les points évoqués sur votre blog : Nous vous confirmons que ce bâtiment des années 70, dessiné et travaillé en accord avec les architectes des bâtiments de France, répond parfaitement à toutes les normes de sécurité et d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. La rampe Rue Théophraste Renaudot est en fait une zone de livraison et non pas une rampe pour personnes à mobilité réduite. L’espace PMR se trouve du côté de la rue Victor Hugo où aucun accès public n’est autorisé. Le câble provenant du local situé à la droite de l’entrée de l’hôtel était une installation provisoire de la part d’ERDF- transformateur local du quartier – pour alimentation exceptionnelle lors des festivals (les « expressifs » et les fêtes de fin d’année). Quant aux câbles qui traversent la rue Victor Hugo, ils se situent sur le bâtiment de  » Centre Presse » et non sur l’hôtel. Les jardins et les bacs à fleurs seront aménagés dans les jours qui suivent comme les plantations étaient encore récentes. La direction de l’hôtel reste à votre entière disposition pour toute éventuelle information afin de vous faire une visite objective de l’hôtel. En vous souhaitant une très bonne journée. »

Noël 2013 par Dalinele

Envoi de Dalinele pour Noël 2013, enveloppe, carte et ATCPour cette nouvelle année, j’ai aussi reçu une carte de Dalinele (vite, allez lui rendre visite!), envoyée dans une enveloppe maison comme j’aime en préparer aussi…

ATC de Dalinele pour noël 2013 : Coupe du monde à Notre-Dame… et accompagnée d’une jolie ATC (Art trading card, carte de 2,5 sur 3,5 pouces) avec pour titre « coupe du monde à Notre-Dame ». Avec en fond une photographie du ballon qui est resté coincé pendant des mois sur la façade de la cathédrale de Poitiers (j’en ai aussi une photographie quelque part mais ne pense pas vous avoir montré ce ballon, vous pouvez le voir chez Monsieur Echo, il a été enlevé beaucoup plus tard lorsqu’une nacelle est venue pour des travaux sur les vitraux) et deux personnages découpés, issus de miniatures, qui se lancent le ballon…

Report de l’ouverture du viaduc des Rocs (Léon Blum) à Poitiers

Poitiers, viaduc des Rocs ou Léon-Blum, état au 21 décembre 2013Depuis mon dernier point en septembre, la construction du viaduc des Rocs, rebaptisé Léon Blum, qui va remplacer la passerelle des Rocs (revoir les épisodes précédents : la démolition des premières travées et de la maison Rolland, la mise en place d’échafaudages sur les derniers piliers, la préparation de  la dépose de deux travées sur les voies, les deux travées sur les voies, la dernière travée sur les voies, le début de la reconstruction, les premières nouvelles travées, la jonction côté ouest et côté plateau, la mise en place de la dernière travée, l’avancée pendant l’été 2013) a encore pris du retard. A l’époque, on parlait d’une ouverture le 21 décembre, au lieu de mi novembre d’abord envisagé, avec une arrivée des bus en janvier (dans la presse, mais dès le 21 décembre sur le site de la régie de bus, Vitalis). Ces deux dernières semaines, la communication de la ville (enfin, de l’agglomération du Grand Poitiers, mais il n’est pas toujours facile de distinguer les deux, cumul des mandats du maire et président de l’agglomération, pas toujours facile de savoir quelle casquette il porte) a annoncé le report probable puis certain de l’ouverture de l’ouvrage d’art fin janvier. Avec d’abord comme excuse que le froid empêchait de couler le revêtement,parce qu’il fallait trois jours d’affilée à plus de 8° (voire 15° dans certains communiqués) pour pouvoir le faire. Étrange, non, il gèle en hiver??? Finalement, grâce à un redoux en journée cette semaine, le revêtement a été mis en place, mais le chantier est loin d’être achevé (ci-dessus photographie faite hier 21 décembre 2013), il manque notamment toujours les garde-corps et l’éclairage. Bref, le chantier a pris du retard, et pas seulement à cause du froid, pourquoi ne pas le dire simplement? Les ouvriers ont pourtant été contraints (ah non, ils étaient sans doute volontaires…) de travailler de nuit et le dimanche ces dernières semaines; La fédération des acteurs économiques (Poitiers le Centre), qui comptait sur l’arrivée facilité en ville des habitants de Poitiers Ouest grâce au viaduc… pour les achats de Noël, ne pourra même pas se réjouir de le voir ouvert pour les soldes… A suivre, notamment pour savoir si les bus (en grève depuis hier… la grève devait concorder avec l’ouverture du viaduc) pourront tourner sur le boulevard côté ville…

Viaduc des Rocs à Poitiers, avancée du chantier en octobre 2013Vu l’état du chantier mi octobre 2013, il était déjà évident que la première date avancée, en novembre, ne pourrait pas être tenue…

Viaduc des Rocs à Poitiers, fin octobre 2013Fin octobre 2013, ça s’activait toujours…

La guerre d’Alan, tome 3, d’Emmanuel Guibert

pioche-en-bib.jpgLa guerre d’Alan, tome 3, d’Emmanuel GuibertUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque, si Emmanuel Guibert a d’abord publié la guerre d’Alan, j’avais de mon côté d’abord lu L’enfance d’Alan puis le tome 1 et le tome 2 de la guerre d’Alan. De cet auteur, j’avais adoré le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3) et Des nouvelles d’Alain (Keller Alain, Guibert Emmanuel et  Lemercier Frédéric).

Le livre : La guerre d’Alan, d’après les souvenirs d’Alan Ingram Cope, tome 3, de Emmanuel Guibert (scénario et dessin), collection Ciboulette, éditions de L’Association, 2008, 122 pages, ISBN 978-2-84414-261-0.

L’histoire : 1945. Alan Cope est démobilisé en Tchécoslovaquie. Il est embauché par le pasteur comme aide civil. Après un passage en Autriche et en Allemagne, où il fait la connaissance d’un couple de musicien, le voici de retour aux États-Unis, où il profite du programme d’aide aux soldats pour reprendre ses études… en optant pour la religion, y compris un séjour à Séquoïa Park. Études qu’il finit par plaquer (« crise de foi »), le voici de retour en Europe, comme employé civil de l’armée américaine, notamment à Poitiers… et à la recherche de ses souvenirs, des soldats et des civils qu’il a rencontré au cours de la guerre…

Mon avis : Emmanuel Guibert a rencontré par hasard Alan Ingram Cope sur l’île de Ré en 1994, ils sont devenus amis, Alan est mort en 1999. De leurs rencontres, Emmanuel Guibert a tiré cette série de trois albums en noir et blanc sur la deuxième guerre mondiale puis L’enfance d’Alan. Pas facile pour un jeune homme qui a vécu la guerre un peu à la marge de revenir à la vie civile et de reprendre des études qui n’avaient pas commencé avant guerre… La rencontre d’un pasteur l’oriente vers des études de théologie vite abandonnées, habitué à suivre les ordres, jeune homme, il reste très influençable, incapable de décider vraiment lui-même, tire le diable par la queue… avant de quitter les États-Unis où il ne trouve décidément pas sa place et revenant en Europe, une formation aux Arts et métiers à paris, la coupure de la bourse d’étude, un boulot de traducteur, civil au service de l’armée américaine. Cet album parle aussi de la quête du passé, arrivé à la retraite, Alan cherche à renouer avec ces fantômes, ces « amis » souvent perdus de vue. En noir et blanc comme les deux tomes précédents, celui-ci se termine par trois planches en couleur qui m’ont semblé décalées, hors chronologie de l’album.

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Fukushima après le désastre, exposition de Pierre Chauvin au Local à Poitiers

Affiche de Fukushima après le désastre, exposition de Pierre Chauvin au Local à PoitiersLa maison des jeunes et de la culture Le Local rue Saint-Pierre-le-Puellier à Poitiers (avant d’entrer, n’oubliez pas de jeter un coup d’œil à frise sculptée de Jean Claro) accueillera tout au long de l’année 2013-2014 des expositions programmées par l’artiste Pierre Chauvin. Le premier opus, jusqu’au 5 janvier 2014, Fukushima, après le désastre (suivre le lien pour découvrir le catalogue et l’univers des artistes), rassemble des œuvres de Pierre Chauvin (une quinzaine de peintures en grand format), René Plunian (des sculptures avec du fer et de grosses boules de bois), Élisabeth Blanchart-Bouvier / Elishtar (j’ai beaucoup aimé ses fantômes de Fukushima, avec de nombreuses récupérations dont des plaquettes de médicaments dont les alvéoles sont occupées par des visages ou des cercueils). Des lectures de Dominique Bacquey sont programmées autour de l’exposition. N’hésitez pas à y passer si vous habitez Poitiers ou les environs, ou à suivre les liens vers le catalogue et les sites des artistes pour tout le monde!

La suite du programme, ça sera:

Le dessin, clé pour lire le réel. Du 20 janvier au 26 février 2014. Pierre Chauvin, Julie de l’Ecluse, Marie-José Lolmède.
Entre sombre et pénombre. Du 14 mars au 4 mai 2014. Œuvres d’Arielle Johannet, Dominique Maltier, Laurent Grasset, Elisabeth Blanchart.
– De la clarté à la lumière. Du 16 mai au 27 juin 2014. Œuvres de Volkmar Ernst, Elisabeth Blanchart, Patricia Martellosio, Philippe Richard.

Marie Tijou expose à Poitiers…

Illustration de Marie Tijou pour la bourse aux spectacles 2013 à PoitiersLa ville de Poitiers organise en ce moment une exposition de trois artistes qui ont eu des résidences dans ses ateliers. La première à avoir ouvert est celle de Marie Tijou, une artiste dont vous avez déjà pu découvrir des œuvres ces derniers mois sur le flyer (prospectus, c’est mieux, non?) annonçant la bourse aux spectacles, qui permet des réductions aux spectacles pour ceux qui ont des difficultés financières (la photographie qui illustre cet article) ou dans la revue L’Actualité Poitou-Charentes. Jusqu’au 29 novembre 2013 (inauguration vendredi 15, avec celle de l’exposition qui vient juste d’ouvrir à la galerie Louise Michel), vous pouvez découvrir à la galerie Art Cella du CRDP de Poitiers (du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h30, gratuit) Rencontres animales, 15 aquarelles grand format (57 sur 77 cm) avec des animaux aquarelles et de petits personnages au feutre fin. La visite peut être accompagnée de livrets pour les enfants. Cette exposition fait suite à celle que je n’ai pas vu cet été, présentée à la biennale d’art contemporain de Melle. Vous pouvez aussi découvrir d’autres œuvres dans le quartier de Bellejouanne (à la bibliothèque de Médiasud, à la mairie annexe et au relai Habitat 86).

N’hésitez pas à aller visiter l’exposition de Marie Tijou ou à défaut découvrir son univers sur son site!

Vous cherchez le basptistère? Toujours des problèmes de relecture de panneaux à Poitiers…

Panneau signalant la direction du bapstistère Saint-Jean à Poitiers, 26 octobre 2013La ville de Poitiers continue à « améliorer » sa signalétique. Après les plaques de rue (revoir les coquilles multiples, liste en fin d’article) et la pose de panneaux d’orientation où le nouveau viaduc Léon-Blum restera pour longtemps encore le viaduc des Rocs, les flèches pour les piétons sont petit à petit remplacées, parfois avec une orthographe curieuse, comme ce panneau signalé la semaine dernière (26 octobre 2013) par Arnaud Clairand à l’angle de la rue de la Cathédrale et de la rue du Marché, où l’on peut lire « basptistère »… Bon, c’est un mot compliqué, non, le baptistère? Je ne relève même plus la grande pagaille sur les traits d’union… et je ne sais pas ce que veut dire « musée-baptistère ». Cela indique le musée lapidaire dans le baptistère? Le musée Sainte-Croix voisin regroupé sur le même panneau?

[Poitiers, panneau vandalisé avec la flèche Basptistère, 4 novembre 2013PS: oups, dès le week-end suivant la parution de cet article, le panneau a été vandalisé et les flèches arrachées, photographie du lundi 4 novembre 2013].

Poitiers, un panneau qui indique aux piéton la mauvaise direction pour rejoindre l'église Saint-Jean-de-MontierneufSi la ville devait commander d’autres panneaux à l’occasion des corrections nécessaires, j’ai quelques suggestions de changements à aire… En bas de la rue de la Chaîne, depuis des années, le piéton est envoyé à l’église (et pas Montierneuf comme signalé sur les panneaux anciens et nouveaux) par le chemin des écoliers… plus exactement par la rue des trois-Rois à gauche alors que l’église est juste en face, par la rue Jean-Bouchet…

Poitiers, panneau signalant le ministère des affaires culturellesaffaire_culturelleJe ne pense pas que le siège du « ministère des affaires culturelles » ait jamais été situé à Poitiers (panneau dans la Grand-Rue)… de toute façon, c’est ministère de la Culture (et de la communication) depuis longtemps, et il vaudrait mieux signaler la Direction régionale des Affaires culturelles (dans l’hôtel de Rochefort qui a aussi le droit à une flèche), service déconcentré de l’Etat… tant qu’elle existe encore, pas gagné avec toutes ces coupes budgétaires actuelles!

Poitiers, panneau avec un curieux logo des monuments historiquesIl existe encore des panneaux avec des logos fantaisistes pour signaler les monuments historiques, vaguement la bonne couleur (ici à l’angle de la rue Jean-Jaurès et de la rue Arsène-Orillard)…

Panneau avec le bon logo des monuments historiques… mais pas le motif officiel (depuis des dizaines d’années) du labyrinthe.

Il y aurait encore beaucoup d’autres suggestions, mais cela suffit pour aujourd’hui.

Pour revoir la « saga des nouvelles plaques de rue »:

rues Renaudot et Carnot (anciennes rues des Hautes Treilles, des Trois Piliers, des halles),

– rue de Blossac (corrigée en février 2013)

rues Montgau(l)tier et du Souci(s),toujours du scotch sur le s de souci, mais la rue Montgautier a été corrigée

rue des frères Lumière(s) et cité de la Traverse, les Lumières ont enfin perdu leur S (voir ici la plaque corrigée)

– la rue Sainte-Radegonde scotchée

– les rues Scheurer-Kestner (sans C), Augouard, Foch (corrigée en février 2013)

– et Philippe de Tout Poitiers en a trouvé une excellente pour la rue de la Cueille aigüe / aiguë / aigüë!

Le cénotaphe de Guillaume VIII d’Aquitaine dans l’église Saint-Jean-de-Montierneuf à Poitiers

cénotaphe de Guy Geoffroy Guillaume dans l'église Saint-Jean-de-Montinerneuf à Poitiers, deux vues, de côté et depuis les piedsAujourd’hui, je vous emmène dans l’église Saint-Jean-de-Montierneuf à Poitiers, à droite de l’actuelle entrée principale. L’inscription sur la tranche du cénotaphe (monument commémoratif qui, contrairement au tombeau, ne contient pas le corps du défunt) et sur la plaque en cuivre parle de Guillaume VII… en fait, la numérotation des Guillaume, ducs d’Aquitaine et comte de Poitou, est compliquée et décalée de deux numéros, il ne s’agit pas de Guillaume VII mais de Guy Geoffroy (vers 1025-1086), aussi connu sous le nom de Guillaume VIII duc d’Aquitaine et Guillaume VI, comte de Poitiers de 1058 à 1086, fils de Guillaume III de Poitiers et d’Agnès de Bourgogne, successeur de son frère Guillaume V Aigret. C’est le père de Guillaume VII /IX dit le Troubadour, le grand-père de Guillaume VIII / X le Toulousain… et donc l’arrière grand-père d’Aliénor d’Aquitaine. En conflit avec le pape Grégoire VII pour une sombre histoire de mariage (sa troisième épouse, Audéarde de Bourgogne, était une cousine trop proche), il fait construire hors les murs de Poitiers l’abbaye Saint-Jean-de-Montierneuf (et de nombreux dons de terres à l’église et aux moines de Cluny) pour obtenir une dispense et ensuite s’y faire enterrer. Pour une histoire complète des tombeaux successifs jusqu’au cénotaphe actuel, voir le lien en fin d’article…

cénotaphe de Guy Geoffroy Guillaume dans l'église Saint-Jean-de-Montinerneuf à Poitiers, plaque de cuivre avec la dédicaceUne plaque en cuivre retrace aux pieds du gisant l’histoire un peu ré-interprétée : « Hic jacet / Willemus VII [sic] qui et Gaufredus / dux Aquitaniae et Pictavorum / comes / hujus monasterii novi / fundator / obiit anno 1086 / Saeviente impiorum insanea / dirutum / suis reddito rege Lud[ovic]o XVIIIo / restitutum / Episcopo R.R. D.D. de Bouillé / Prefecti D.D.  Locard / Hujus ecc[lesie rectore D. Sabourain » (soit à peu près : ci-git Guillaume VII qui est aussi appelé Geoffroy, duc d’Aquitaine et comte de Poitiers, fondateur de ce monastère qui mourut en 1086. Détruit par la folie des impies quand elle sévissait, rendu aux siens par Louis XVIII sous l’épiscopat du révérend de Bouillé, Locard étant préfet et Sabourain [sic, en fait Sabourin] recteur de cette église). En fait, si les tombeaux des ducs d’Aquitaine (celui-ci et celui de son fils) ont été en partie détruits lors du sac de la ville par les protestants en 1562, il semble, contrairement à ce que dit le texte (« la folie des impies ») que celui de Guy Geoffroy Guillaume ait été au moins en partie épargné et que ce soit plutôt l’effondrement des voûtes de la nef en 1643 qui est à l’origine de la destruction du tombeau en marbre. Reconstruit en pierre et visible dans le chœur en 1657, déplacé dans la nef lors de la grande campagne de restauration de l’église de 1668-1672, il est à nouveau détruit sous la Révolution.

cénotaphe de Guy Geoffroy Guillaume dans l'église Saint-Jean-de-Montinerneuf à Poitiers, signature du sculpteurLe cénotaphe porte la signature « Bonniot sculpt. » et a été réalisé en 1822, à l’issue d’une grande campagne de « restauration » de l’église (qui voit la destruction de la plupart des chapiteaux romans) menée à partir de 1817 et de « fouilles » à la recherche de Guy Geoffroy. Il n’a jamais plu, encore moins à l’abbé Sabourin pourtant « mouillé » dans la dédicace, et a été relégué dans un coin sombre de l’église.

cénotaphe de Guy Geoffroy Guillaume dans l'église Saint-Jean-de-Montinerneuf à Poitiers, détails de la tête et des piedsIl ne présente pas un grand intérêt, le gisant est figuré allongé la tête couronnée reposant sur un oreiller et les pieds appuyés sur son chien, d’après les représentations classiques (qui ici ressemble plus à un lion!).

Allez, la prochaine fois que je vous emmène dans l’église Saint-Jean-de-Montierneuf à Poitiers, je vous montre des choses plus intéressantes, comme les dédicaces médiévales. En attendant, vous pouvez (re)lire mes articles précédents, le chevet sous la neige, la façade avec les remplois romans et le décor de 1643/1644, les bâtiments installés sur l’ancien cloître : Ensma puis rectorat et bâtiment abritant le cinéma le Dietrich et un projet de restaurant.

Pour aller plus loin, voir l’article de Cécile Treffort, La mémoire d’un duc dans un écrin de pierre : le tombeau de Guy Geoffroy à Saint-Jean-de-Montierneuf de Poitiers, Cahiers de civilisation médiévale, 47e année (n° 187), juillet-septembre 2004, pages 249-270.

Les messages de Radio-Londres par Christian Robert-Tissot ne remplacent pas les trous de mémoire de Poitiers

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, vue généraleAprès l’installation de Benoît-Marie Moriceau dans le nouveau square raté de la République cadre de la commande publique liée à Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille…, et en attendant celles qui seront mises en place dans le nouveau jardin de Puygarreau encore en travaux, des messages issus de radio-Londres sont apparus sur six murs du quartier du Pont-Neuf, visibles dans le sens « montée » autour de la place de la Croix, que les riverains proposent de rebaptiser  place radio-Londres (le conseil municipal ne s’est pas encore prononcé). Les pignons, bien gris foncés et noirs dans ce secteur où passent des centaines de voitures chaque jour, poussant les gaz à fond à cause de la côte, ont été repeints et les messages réalisés au pochoir en blanc sur fond rouge sous le direction de l’artiste suisse Christian Robert-Tissot. Pour l’instant, ça a un aspect net et propre, mais ouvrons les paris sur la date où ils vont devenir grisonnants et dégoulinants de pollution… Six mois? Un an?

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, deux messaagesL’un des pignons qui aurait dû recevoir un message a finalement été abandonné, faute d’accord du propriétaire… Voici les messages choisis par l’artiste :

Les girafes ne portent / pas de faux-cols

La vache saute / par-dessus / la lune

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, trois messages

Demain la mélasse / deviendra du Cognac

Le canapé / est au milieu / du salon

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, un message

L’acide / rougit le / tournesol

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, deux messages

Il faut avoir / des pipes pour / trier les lentilles.

Dans le dossier de présentation, la ville souligne que le quartier du Pont-Neuf était habité de nombreux résistants. Soit, mais sans doute pas plus ni moins que dans d’autres quartiers, ou bien une vraie étude historique l’aurait prouvé? Cela m’étonnerait, d’autant que Poitiers a toujours un gros problème de mémoire des deux dernières guerres mondiales:

Le monument auxmorts pour 1914-1918 à Poitiers– aucun nom de soldat n’est porté sur le monument aux morts de 1914-1918 (ce qui est très rare, même s’il s’agit comme dans la plupart des préfectures, d’un monument dédié aux soldats du département morts pour la France, la quasi totalité de ces monuments portent le nom des morts pour la France de la ville, voir par exemple ceux dont je vous ai parlés, à Niort, La Rochelle, Lons-le-Saunier, Nantes, Skikda / PhilippevilleToulouse, etc.);

– le Frontstalag 230, le camp de la Chauvinerie et le camp de la route de Limoges n’ont aucune reconnaissance sur place, pas de noms de victimes (des centaines d’Allemands sont morts à la Chauvinerie suite à l’accaparement des vivres par la direction du camp), une plaque route de Limoges, rien aux Montgorges où se trouvaient les deux premiers camps, je vous laisse relire l’article en suivant le lien

– le monument au réseau Louis Renard dans le cimetière de Chilvert n’a pas non plus de plaque avec tous les fusillés du réseau, seulement quelques plaques avec le nom d’une partie d’entre eux (il faudra que je vous le montre un jour)

– où peut-on trouver le nom des victimes des bombardements alliés de 1944 (sans aller dépouiller les archives)? (sur le sujet, voir la gare avant et après le bombardement de 1944 ainsi que la reconstruction du quartier).

BD: rencontres du 9e art à Poitiers et top de septembre 2013

Affiche du festival Rencontre du 9e type en VienneDemain 12 octobre 2013, l’association 9e art en Vienne organise une nouvelle édition (la quatrième) des rencontres du 9e type… Attention, changement de lieu, ça sera cette année au Local à Poitiers (n’oubliez pas de regarder avant d’entrer la frise sculptée de ). Parmi les invités qui dédicaceront leurs ouvrages, il y aura Julie Maroh, dont j’ai adoré Le bleu est une couleur chaude, on en parle beaucoup ces jours-ci puisqu’il est à l’origine du film Adèle, d’Abdellatif Kechiche, que je n’irai pas voir pour l’instant (d’abord parce qu’il dure 3h, que je suis souvent déçue par des adaptations de livres que j’ai beaucoup aimé, que la grogne des techniciens et de  témoignent de conditions de travail pas très nettes, que le réalisateur n’a pas vraiment remercié l’auteure de la bande dessinée le soir de la remise des prix à Cannes).

Logo du top BD des blogueurs 2013Et pour rester dans le domaine de la bande dessinée, voici le classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois de septembre… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation. Attention, c’est un nouveau lien… car à son tour, Yaneck a quitté Overblog et choisi wordpress… Quelques changements ce mois-ci avec l’arrivée d’une nouvelle chroniqueuse…

Comme d’habitude, en gras, les albums que j’ai chroniqués ici…

1- (-) Le journal de mon père, Jiro Taniguchi, Casterman, 18.67
2- (=) Maus, Art Spiegelmann, Flammarion, 18.66, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
3- (-) Un printemps à Tchernobyl, Emmanuel Lepage, Futuropolis, 18.63, voir mon avis
4- (=) Persépolis, Marjanne Satrapi, L’Association, 18.55
5- (=) Asterios Polyp, David Mazzuchelli, Casterman, 18.5
6- (=) Idées Noires , Franquin, Fluide Glacial, 18.5
7- (=) NonNonBâ, Shigeru Mizuki, Cornélius, 18.5
8- (=) Daytripper, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics, 18.46
9- (+) Le loup des mers, Riff Reb, Soleil, 18.43
10 (-) Tout seul, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest, 18.38
11- (=) Le sommet des dieux, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, 18.33, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
12- (N) Grandville, Bryan Talbot, Milady Graphics, 18.3, Tome 1, Tome 2,
13- (-) Portugal, Cyril Pedrosa, Dupuis, 18.27
14- (=) Universal War One, Denis Bajram, Soleil, 18.27,  Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
15- (=) Les derniers jours de Stefan Sweig, L. Seksik, G. Sorel, Casterman, 18.25
16- (=) V pour Vendetta, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt, 18.22
17- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, Van Hamme, Rosinski, Casterman, 18.19
18- (N) Rouge Tagada, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur, 18.17
19- (=) Les enfants de Jessica tome 1, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis, 18.16
20- (-) Les ignorants, Étienne Davodeau, Futuropolis, 18.12, je l’ai aussi beaucoup aimé
21- (=) Il était une fois en France, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, 17.98, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
22- (=) Habibi, Craig Thompson, Casterman, 17.95
23- (+) Abélard, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, 17.92, Tome 1, Tome 2.
24- (=) Gaza 1956, Joe Sacco, Futuropolis, 17.92, voir mon avis : Gaza 1956
25- (=) Herakles tome 1, Edouard Cour, Akiléos, 17.88
26- (+) Une métamorphose iranienne, Mana Neyestani, Editions Ca et là, 17.87
27- (=) Pinocchio, Winschluss, Les Requins Marteaux, 17.85
28- (=) Scalped, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, 17.85, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,
29- (=) Manabé Shima, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier, 17.83
30- (=) Trois Ombres, Cyril Pedrosa, Delcourt, 17.82
31- (=) L’histoire des trois Adolf, Osamu Tezuka, Tonkam, 17.75
32- (=) Calvin et Hobbes, Bill Watterson, Hors Collection, 17.7, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17
33- (N) Saga, Bryan K. Vaughan, Fiona Staples, Urban Comics, 17.7, Tome 1, Tome 2,
34- (=) Holmes, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, 17.69, Tome 1, Tome 2, Tome 3.
35- (=) Urban, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, 17.69, Tome 1, Tome 2,
36- (=) Anjin-san, Georges Akiyama, Le Lézard Noir, 17.67
37- (=) Lorenzaccio, Régis Peynet, 12 Bis, 17.67
38- (-) Alice au pays des singes, Tébo, Nicolas Keramidas, Glénat, 17.62
39- (+) Voyage aux îles de la Désolation, Emmanuel Lepage, Futuropolis, 17.58
40- (=) Moi, René Tardi, prisonnier au Stalag IIB, Tardi, Casterman, 17.58
41- (+) L’enfant cachée, Loïc Dauvillier, Marc Lizano, Le Lombard, 17.56
42- (=) Pyongyang, Guy Delisle, Delcourt, 17.55, j’en ai parlé ici
43- (=)  Paracuellos, Carlos Gimenez, Fluide Glacial, 17.54
44- (=) L’orchestre des doigts, Osamu Yamamoto, Editions Milan, 17.5, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.
45- (=) Alpha… Directions, Jens Harder, Editions de l’An 2, 17.5
46- (=) Les seigneurs de Bagdad, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics, 17.5
47- (=) Les petites gens, Vincent Zabus, Thomas Campi, Le Lombard, 17.5
48- (=) La chronique des immortels, Von Eckartsberg, Van Kummant, Paquet, 17.5, Tome 1, Tome 2,
49- (=) Une araignée des tagliatelles et au lit, tu parles d’une vie!, C. Jourdy, Drozophile, 17.5
50- (=) Quartier Lointain , Jiro Taniguchi, Casterman, 17.43, voir mon avis