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Adam et Eve, griffons et lions romans à Notre-Dame de Chauvigny

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 1, la Tentation d'Adam et Eve Après vous avoir montré deux splendides chapiteaux historiés de l’église Saint-Pierre de Chauvigny (avec l’Enfance de Jésus, avec des scènes de l’Apocalypse), en ville haute, et avant de retourner voir cette église, nous descendons aujourd’hui en ville basse, direction l’église Notre-Dame et un petit ensemble de chapiteaux romans situés dans la croisée du transept. Le premier porte la Tentation d’Adam et Ève, représentés assez classiquement pour cette époque, Adam à gauche, Ève à droite et l’arbre avec un serpent enroulé autour du tronc entre eux deux. Vous trouvez la même position sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande et sur un chapiteau du rond-point du chœur de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers, mais pas sur le chapiteau de la nef de l’église Saint-Pierre à Aulnay (Charente-Maritime), pour ne citer que ceux que je vous ai montrés jusqu’à présent.

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 1, la Tentation d'Adam et Eve, deux détails Le serpent tend le fruit à Ève mais Adam et Ève semblent déjà avoir mordu dedans puisqu’ils ont pris conscience de leur nudité : une feuille cache le sexe d’Ève, qui porte sa main gauche sous sa poitrine, et Adam a posé main gauche sur son sexe, sa main droite sur la poitrine. Remarquez qu’ils ont tous les deux les orteils en appui sur le rebord de l’astragale. L’arbre central ne porte pas de feuilles, seulement des fruits au bout des branches. Sur les petites faces du chapiteau, derrière chacun des personnages, se trouvent des arbres bien feuillus (vestiges du jardin d’Eden?).

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 3, griffons affrontés et lions affrontés Les autres chapiteaux romans portent des représentations animales. Sur l’un d’eux, des griffons se font face de part et d’autre d’une coupe, un peu dans la même position que les plus classiques oiseaux à la coupe, dont je vous ai déjà parlé à propos d’un chapiteau de la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers. Sur un autre, des lions se font face, chacun regarde vers l’arrière, avec le corps emmêlé avec un autre lion situé à l’arrière,et une tête unique sur chaque angle. A noter leurs longues crinières, une patte avant levée.

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 4, lions affrontés Les lions d’un autre chapiteaux sont représentés dressés, groupés deux par deux, dos à dos, avec une tête unique dans l’angle et des queues tressées entre elles.

Photographies de juillet 2012.

La Nativité et la fuite en Egypte sur un chapiteau de Saint-Hilaire à Poitiers

Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la fuite en Egypte, 1, Marie alitée et bain du Christ A l’approche de noël, et pour changer de la Nativité et du Bain de Jésus sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, j’ai choisi de vous montrer cette année une scène assez similaire et peu vue des visiteurs de l’église Saint-Hilaire-le-Grand , toujours à Poitiers (revoir pour cette église la liste des articles ci-dessous).

Il faut dire que ce chapiteau est situé très haut sur la colonne orientale engagée dans la pile sud-ouest de la croisée du transept, et que l’on voit plus facilement la face principale. Ici, contrairement à la représentation de l’église Notre-Dame-la-Grande ou à celle de Saint-Laurent à Montmorillon, Jésus n’est pas représenté dans sa crèche encadré du bœuf et de l’âne. marie est représentée de manière très simplifiée, allongée dans un lit dont les draps plissent. Comme à Notre-Dame-la-Grande en revanche, le Christ est baigné par deux sages-femmes, scène qui ne se trouve pas dans les Évangiles officiels mais dans les évangiles apocryphes -non reconnus par l’Église (attention, à ne pas confondre avec le baptême, reçu à l’âge adulte par Jésus). Marie alitée et le bain de Jésus sont représentés dans un décor d’architecture, avec des chapiteaux sculptés, bien loin de l’étable… Trois anges, représentés en buste, déploient leurs ailes sur le registre inférieur du chapiteau.

Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la fuite en Egypte, 2, fuite en Egypte

Sur la face principale, la fuite en Égypte a pris place.Le sculpteur a singulièrement raccourci l’histoire, en sautant Joseph contemplant Jésus, l’Annonce aux bergers, les rois mages devant Hérode et suivant l’étoile du berger, l’adoration des mages, la présentation au Temple, le massacre des Innocents… (j’ai pris des exemples dans différents articles déjà parus sur ce blog, je vous laisse découvrir les édifices en suivant les liens…). Vous pouvez comparer cette scène de Saint-Hilaire à la fuite en Égypte du portail au nord de la cathédrale de Poitiers.

Au centre, Marie, tenant Jésus sur ses genoux, est assise sur un cheval mené par Joseph. Deux anges les accompagnent en partie haute.

Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la fuite en Egypte, 3, église

Sur la petite face droite du chapiteau, deux personnages, dont l’un faisant le signe de bénédiction, les accueille à la porte d’une église couverte de trois coupoles, avec une croix sur la coupole centrale. Là aussi, les colonnes portent des chapiteaux sculptés. A comparer par exemple à l’église assez différente figurée dans la scène de la Visitation de la façade de Notre-Dame-la-Grande.

Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers

Le musée Tomi Ungerer à Strasbourg

Le musée Tomi Ungerer à Strasbourg, façade sur le quai Tomi Ungerer est en pleine actualité cette semaine, avec la sortie mercredi dernier -19 décembre 2012 – d’un documentaire sur lui (l’esprit frappeur, de Brad Bernstein) et d’une adaptation en film d’animation de Jean de la Lune par Marie Lechner.

Le musée Tomi Ungerer à Strasbourg, rampe d'accès handicapé Je vous ai déjà parlé de Tomi Ungerer à propos de A la guerre comme à la guerre, dessins et souvenirs d’enfant. J’avais visité le musée qui lui est consacré à Strasbourg en novembre 2010, installé dans la villa Greiner -un bâtiment néoclassique construit en 1884-, au n° 2 de l’avenue de la Marseillaise. Une longue rampe en pente douce permet un accès facile pour tous par le jardin.La collection est constituée essentiellement de dons de Tomi Ungerer à sa ville natale.

Comme les oeuvres sur papier sont fragiles et ne peuvent pas être éclairées trop fort, l’accrochage est régulièrement renouvelé. Il présente quatre grands ensembles très différents : des affiches, des dessins satiriques, des illustrations de livres pour enfants (accompagnés de jouets) et une collection d’oeuvres érotiques… pas du tout pour les enfants !

Un musée à visiter si vous passez sur Strasbourg!

Pour aller plus loin : visiter le site du musée Tomi Ungerer à Strasbourg. Et pour découvrir les dessins qui illustrent le livre, vous pouvez aller voir ce dossier pédagogique du CRDP de Strasbourg pour voir des extraits de ces dessins réalisés par Tomi Ungerer (qui, né en 1931, je le rappelle, était encore bien jeune de 1940 à 1944).

Audouin-Dubreuil et la croisière noire à Saint-Jean-d’Angély par Henri Bouchard

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 1, le monument

Né à Saint-Jean-d’Angély en 1887 (et mort en 1960), Louis Audouin-Dubreuil a participé à plusieurs missions Citroën, croisière jaune et croisière noire. C’est à cette dernière qu’est consacré ce monument commémoratif, ainsi qu’en témoignent les inscriptions : en haut,  » Raid Citroën / Mission / G.M. Haardt – Audouin-Dubreuil « , en bas,  » Partie de Toucourt une mission organisée par André Citroën / arrivée à Tombouctou ayant pour la première fois / en automobile franchi le désert du Sahara / 7 décembre 1922 – 7 janvier 1923 « .

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 2, la signature Bouchard Le bas-relief pour la signature « H. Bouchard Sr ». Il s’agit de Henri Bouchard (Dijon, 1875 – Paris, 1960), voir le site qui lui est consacré… Ses collections ont été transférées récemment de son atelier parisien au musée de la Piscine à Roubaix [PS: initialement prévue en 2012, l’ouverture de la collection est annoncée en 2014, voir dans mon article sur l’exposition Marc Chagall à la piscine à Roubaix; du même artiste, voir aussi le monument au Poilu libérateur de la Moselle à Metz].

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 3, le relief Le monument représente la première grande expédition menée par Louis Audouin-Dubreuil, alors adjoint de Georges-Marie Haard : la première traversée du Sahara en voiture, qui a précédé la croisière noire de 1924-1925 puis la croisière jaune en 1931-1932.

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 4, inscription et caravane de voitures Sur le bas du monument se trouve la caravane des cinq voitures / autochenilles.

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 5, le relief principal Au centre du relief, l’autochenille, avec ses passagers (dont un chien), casque colonial sur la tête, est accompagnée d’un nomade à dos de chameau (ou de dromadaire?).

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 6, le musée et l'autochenille Le musée des Cordeliers à Saint-Jean d’Angély a restauré il y a quelques années à grands frais une des auto-chenilles B2 qui a participé à ces expéditions… une ouverture dans le mur permet aux visiteurs de la voir depuis l’extérieur.

Pour aller plus loin, voir

L’autochenille Citroën. Le Croissant d’Argent, par Caroline Antier, dans Le Picton, n° 192, novembre-décembre 2008, p. 61-62.

Archive de l’INA sur le départ de la croisière noire…

Photographies d’octobre 2010.

Gambetta par Falguière à Cahors

Gambetta par Falguières à Cahors, 1, de loin de face et de dos

En plein centre-ville de Cahors, sur la minérale place F. Mitterrand (ci-devant place d’Armes, en bordure des allées Fénelon), se dresse sur un haut socle le monument  » à / [Léon] Gambetta / né à Cahors / le 2 avril 1838 « , ainsi qu’il est indiqué sur le socle. Avocat, il devient député en 1868. Partisan de la guerre jusqu’au bout en 1870-1871, participant à la chute du Second Empire et à la fondation de la Troisième République, il entre au gouvernement de Défense nationale en tant que ministre de l’intérieur, et quitte Paris en ballon le 7 octobre 1870 et devient alors ministre de la guerre. C’est en tant que chef de guerre qu’il est représenté sur ce monument érigé peu après sa mort le 31 décembre 1882 suite à un accident (sa blessure avait dégénéré en septicémie… Vivent les antibiotiques découverts depuis). Le monument a été inauguré le 14 avril 1884 en présence de Jules Ferry et de Pierre Waldeck-Rousseau.

Gambetta par Falguières à Cahors, 2, la signature de Falguière La statue de Gambetta porte la signature de A[lexandre] Falguière, un sculpteur dont je vous ai déjà montré le monument à Pasteur à Paris avec des vues d’hier et d’aujourd’hui, ainsi que le Vainqueur du combat de coq et le monument à Pierre Goudouli à Toulouse.

Gambetta par Falguières à Cahors, 3, carte ancienne avec les soldats sur le socle Le monument a été dessiné par l’architecte Paul Pujol. Il comportait à l’origine trois sculptures en bronze, fondues par Thiébaut frères. Au sommet, la statue de Léon Gambetta, à sa droite (à gauche sur la carte), un soldat (fusiller marin) en position de tir et à sa gauche, un fantassin blessé. Au centre sur le piédestal se dressait aussi un grand drapeau et un bouclier au chiffre de la République (RF). Les deux soldats et les armes ont été fondus suite à la réquisition des bronzes par l’Allemagne en 1943, la statue de Gambetta a été sauvée.

Gambetta par Falguières à Cahors, 4, carte ancienne avec soldat mourant Sur cette autre carte, on peut voir le fantassin mourant (ils aiment bien les soldats mourants à Cahors, voir le monument aux morts de 1870), je n’ai pas trouvé de carte postale montrant de plus près le marin.

Gambetta par Falguières à Cahors, 5, deux vues de face Léon Gambetta est donc représenté debout, en position de tribun, haranguant les troupes. De sa main droite, il s’appuie sur un canon et tient une carte.

Gambetta par Falguières à Cahors, 6, deux vues de dos De l’autre main, il désigne la frontière…

Gambetta par Falguières à Cahors, 7, le canon et le soldat mort Coincé sous le canon gît un autre soldat, dont on voit surtout les pieds.

Gambetta par Falguières à Cahors, 8, la citation à l'arrière du socle A l’arrière du piédestal se trouve cette citation :  » Français / Elevez vos âmes et vos résolutions à la / hauteur des effroyables périls qui / fondent sur la patrie / il dépend encore de nous de lasser [sic] la / mauvaise fortune et de montrer à l’univers / ce qu’est un grand peuple qui ne veut / pas périr et dont le courage s’exalte au / sein même des catastrophes « .

Gambetta par Falguières à Cahors, 9, vue dans son environnement Allez, une dernière vue… statue qui semble coincée entre une terrasse de bistrot (fermée, en mars…) et le campanile du lycée à l’autre bout de la place.

Photographies de mars 2011.

Léon Perrault dans la salle des mariages de l’hôtel de ville de Poitiers

Poitiers, salle des mariages de l'hôtel de ville, 1, le plafond Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de l’hôtel de ville de Poitiers… avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Ernest Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain… Si la construction l’hôtel de ville est achevée en 1875, la réalisation du décor intérieur va encore prendre plusieurs années. Je vous ai déjà montré les plafonds de la salle des fêtes par Jean Brunet et celui de la salle du blason par Émile Bin. Je vous emmène aujourd’hui dans la salle des mariages.

Poitiers, salle des mariages de l'hôtel de ville, 2, signature Perrault sur le plafond La toile centrale porte la signature et la date « Léon Perrault 1882 », revoir son portrait et sa maison natale dans cet article.

Ce plafond a été présenté hors concours au salon de la Société des artistes français de 1882, sous le n° 2091, le Triomphe de l’Hyménée, « plafond pour la salle des mariages de l’hôtel de ville de Poitiers », vous pouvez le découvrir dans les albums photographiques par G. Michelez (clic sur les liens pour voir ces photographies dans la base de données des archives nationales, où ils sont conservés sous la cote F/21/*7652).

Poitiers, salle des mariages de l'hôtel de ville, 3, vue rapprochée du plafond Comment dire, j’ai beaucoup de mal avec le style de Léon Perrault, les nuées, les puttis (dont certains sont armés d’un arc comme Eros), la vision très allégorique…

Poitiers, salle des mariages de l'hôtel de ville, 4, détail du plafond

Voici quand même un détail…

Poitiers, salle des mariages de l'hôtel de ville, 5, la cheminée Dans la même salle, il a aussi réalisé le tableau qui se situe sur le manteau de la cheminée.

Poitiers, salle des mariages de l'hôtel de ville, 6, signature Perrault sur la cheminée Ici, il a signé « L. Perrault ».

Poitiers, salle des mariages de l'hôtel de ville, 7, détail du tableau de la cheminée Là encore, un tableau très allégorique et « pompier… ».

Photographies de septembre 2011.

Pour en savoir plus :

– Hôtels de ville de Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen et Geneviève Renaud-Romieux, Collection Itinéraires du patrimoine, n° 208, édition et diffusion C.P.P.P.C. (Connaissance et Promotion du Patrimoine en Poitou-Charentes), 1999, ISBN : 2-905764-19-8.

– Anne Benéteau-Péan, Grégory Vouhé, Un Louvre pour Poitiers, catalogue d’exposition du Musée Sainte-Croix, 2011.

Tours, rue Paul-Louis-Courier, Jeanne d’Arc et hôtels

Tours, rue Paul Louis Courier, 01, hôtel particulier avec la plaque de Jeanne-d'Arc Lorsque je vous avais parlé de la plaque commémorative avec le médaillon en bronze (1929) de Georges Henri Prud’homme rue de la cathédrale à Poitiers, je vous avais signalé qu’il en existait des dizaines similaires en France… J’ai photographié celle de Tours lors d’une journée dans cette ville en novembre 2011 (oui, j’ai du retard pour vous montrer es photographies…). Elle se situe rue Paul-Louis-Courier, une rue étroite qui manque de recul…

Tours, rue Paul Louis Courier, 02, plaque de Jeanne d'Arc avec médaillon de Prud'homme Le médaillon, signé  » G. Prud’homme  » (le même qui a réalisé les trois médaillons du monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire rue de la Noue à La Rochelle, sur l’hôtel de ville, toujours à La Rochelle, il a aussi réalisé le médaillon représentant Léonce Vieljeux), est le même que sur toutes les plaques de marbres apposées en 1929. Le texte est adapté à Tours:  » Jeanne d’Arc / reçut en 1429 l’hospitalité Chez Jean Dupuy / conseille de ma reine de Sicile / Yolande d’Arangon, duchesse d’Anjou et de Touraine. / Cet hôtel fut bâti au début du XVIIème siècle / par Charles Robin et Marie Quantin / sur l’emplacement de la maison de Jean Dupuy / Cinquième centenaire « .

Tours, rue Paul Louis Courier, 03, fenêtres de l'hôtel particulier Le manque de recul ne permet pas de photographier facilement la façade, qui recèle un bel ensemble de visages sculptés sur les fenêtres…

Tours, rue Paul Louis Courier, 04, visages sur l'hôtel particulier Les voici de plus près…

Tours, rue Paul Louis Courier, 05, hôtel particulier des Giusti, du début de 16e siècle L’hôtel voisin (à gauche quand on regarde la façade) a aussi de beaux restes… D’après la plaque apposée signalant qu’il s’agit d’un monument historique, il a été construit dans la première du 16e siècle pour les sculpteurs d’origine florentine, les Giusti ou Juste, qui ont réalisé le tombeau de Louis XII dans la basilique de Saint-Denis et la vasque des fonds baptismaux dans la cathédrale Saint-Gatien de Tours. Les rinceaux du linteau de la porte doit rappeler à mes fidèles lecteurs ceux que je vous ai montrés pour la même période à Poitiers sur l’hôtel Geoffroy d’Estissac (vers 1520)et sur l’hôtel Berthelot (1529). Les deux visages portent le linteau de la fenêtre ) l’étage.

Niort, l’église Saint-Hilaire

niort_st_hilaire_01-copie-1.jpg L’église Saint-Hilaire de Niort a été construite entre 1862 (pose de la première pierre) et 1866 (ouverture au public le 14 janvier, jour de la saint Hilaire auquel est consacré l’édifice) sur les plans de l’architecte  (1798-1864, qui à Niort a aussi construit l’église Saint-André, le palais de justice, la prison et le bâtiment central de la préfecture des Deux-Sèvres), dans le cadre de l’aménagement du quartier de la gare (achevée en 1856). L’église est d’ailleurs installée entre ces deux édifices. Elle n’est consacrée qu’en 1868. Je vous en ai déjà montré le chemin de croix réalisé par Rosine Sicot (1958).

Niort, église Saint-Hilaire, 02, le Christ, le Tétramorphe et saint Hilaire sur la façade En haut de la façade, le Christ est représenté sur des nuées avec l’Evangile sur ses genoux et est encadré du tétramorphe (symbole des quatre évangélistes, voir mon article sur celui de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers pour l’art roman). Sur le sommet du pignon du portail se dresse saint Hilaire, dont la tête vient cacher à moitié les pieds du Christ et les nuées sur lesquelles il repose.

Niort, église Saint-Hilaire, 03, saints Ambroise et Anasthase sur la façade Dans des niches placées un peu plus bas, mais au-dessus des piliers du portail de part et d’autre, se tiennent debout à gauche saint Ambroise (« Stus AMBROSIUS » inscrit sur le socle), docteur de l’Église d’Occident et à droite saint Athanase (« Stus Athanasius »), docteur de l’Église d’Orient, tous deux revêtus de leurs vêtements sacerdotaux.

Niort, église Saint-Hilaire, 04, vues extérieurs L’église est construite en style « romano-byzantin », mais ça se voit mieux à l’intérieur que sur ces vues extérieures du chevet et des murs nord et sud.

Niort, église Saint-Hilaire, 06, vue intérieure du collatéral gauche et de la nef, vers le choeur A l’intérieur, l’espace est organisé en une nef encadrée d’un bas-côté de chaque côté, séparés par de gros piliers qui lui donnent un aspect basilical. Les vitraux, dont je n’ai pas pris de photographies, sont des ateliers Lobin de Tours et Dragant de Bordeaux.

Niort, église Saint-Hilaire, 07, vue intérieure vers l'orgue Voici une vue prise dans l’autre sens, vers l’entrée, avec l’orgue sur sa tribune.

Niort, église Saint-Hilaire, 05, les fonds baptismaux A gauche quand on entre se trouvent les fonts baptismaux entourés de peintures, réalisées par Lecoq d’Arpentigny.

Niort, église Saint-Hilaire, 08, le choeur L’autel principal, dans le chœur, est consacré à saint Hilaire.

Niort, église Saint-Hilaire, 09, la Cène sur l'autel majeur du choeur Sur le devant d’autel est sculptée une Cène (dernier repas du Christ entouré des douze apôtres).

Niort, église Saint-Hilaire, 10, la chapelle de la Vierge Dans le transept nord, la chapelle est consacrée à sainte Radegonde.

Niort, église Saint-Hilaire, 11, la peinture de Germain au nord Les peintures monumentales au-dessus des chapelles sont de Louis Germain, peintre niortais de l’école de David (il a aussi réalisé des peintures dans l’église Saint-André à Niort). Celle du transept nord représente la résurrection de Lazare.

Niort, église Saint-Hilaire, 12, le devant d'autel de la chapelle de la Vierge Le devant de l’autel secondaire qui se trouve dans cette chapelle du transept nord est en mauvais état et aurait grand besoin d’une restauration.

Niort, église Saint-Hilaire, 13, la chapelle au bout du colatéral nord Voici la chapelle qui se trouve dans le prolongement du collatéral nord… Elle est consacrée à Notre-Dame du Rosaire.

Niort, église Saint-Hilaire, 14, la chapelle au bout du colatéral sud … et celle dans le prolongement du collatéral sud, consacrée à Joseph, que l’on voit en statue au-dessus de l’autel, portant Jésus.

Niort, église Saint-Hilaire, 15, le tabernacle en forme de diamant Dans la chapelle du transept sud se trouve le tabernacle en cuivre contemporain (installé en 1968), en forme de diamant.

Niort, église Saint-Hilaire, 16, la peinture de Germain au sud
Voici la peinture monumentale de Louis Germain au-dessus du transept sud représente la libération de saint Pierre par l’ange.

Pour en savoir plus, lire:

Chantal Callais, La triple carrière de Pierre-Théophile Segretain, architecte dans les Deux-Sèvres au milieu du XIXe siècle, catalogue de l’exposition éponyme, Musées de la Communauté d’Agglomération de Niort, à paraître 2012.

Chantal Callais, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (Niort, 1798-1864). Les architectes et la fonction publique
d’État au XIXe siècle
, Niort, Geste éditions et Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (ouvrage issu de la thèse de doctorat soutenue en janvier 2009), 2010.

Art dans la rue (street art) à Nantes et Paris…

Nantes, art dans la rue, 10, des mosaïques Je vous ai déjà montré de l’art dans la rue (street art) à Nantes. Au fil des rues, j’ai aussi repéré une quinzaine de personnages de jeux vidéos ou formes diverses, réalisées en mosaïque ou en grosses briques de légo, collés sur un support lui même posé sur le mur avec du mastic… En cherchant un peu ici et là en ligne, il semble que les personnages Nintendo (Mario Bros, Zelda, etc.) ont été posés par « Waldo », les fantômes en mosaïque issus du jeu Pac-Man par « Chili RV » (je n’en ai pas trouvé cette fois), et les sapins en brique de légo par « Mr Sapin ». Une sorte de jeu, moins salissant et plus rigolo que les tags sauvages, qui peuvent facilement s’enlever…

Lors de mon nouveau voyage en octobre 2012, j’en ai trouvé quelques autres, en haut, des mosaïques probablement posées par Waldo (j’ai mis le lien sur la catégorie avec les bonhommes en mosaïque, n’hésitez pas à visiter le reste de son blog), un nouveau sapin en légo, et, en bas, des monstres (série serpents à plumes) sur autocollants signés Oré (vous pouvez en voir d’autres dans cet album).

Nantes, art dans la rue, 11, un lion Je n’ai pas résisté à photographier aussi ce lion (dans un quartier de Nantes découvert grâce à Mamazerty)… dont je n’ai pas identifié l’auteur (mine de rien, cet article m’a demandé par mal de recherches, surtout pour la suite…). J’ai aussi pris quelques murs peints supplémentaires à Nantes, mais cela sera pour un autre article…

Art dans la rue au nord-est de Paris, 01, mosaïques … car je vous emmène maintenant au nord-est de Paris, en gros entre la Butte du Chapeau-Rouge (où se trouve la Femme au bain de Couvègnes), le parc des Buttes Chaumont et le cimetière du Père-Lachaise (photographies prises en novembre 2012), soit un peu plus que le quartier de Ménilmontant. Je commence avec une série de mosaïques… dans la famille des Space invaders, qui ont même leur communauté mondiale! Les figures « militaires » relèvent d’une autre série, de Lil Soldia (voir d’autres oeuvres ici)… Je ne sais pas de qui est le dernier personnage en bas à droite…Il ressemble un peu aux personnages genre Zelda à Nantes (voir l’art dans la rue à Nantes).

Art dans la rue au nord-est de Paris, 2, plaques collées

Je continue avec une série d’autocollants (plaques préparées à base d’autocollants). Les deux en bas à gauche porte la signature de Bastek, dont vous trouverez beaucoup d’autres œuvres sur ce blog. Celui en bas à droite ressemble à la série des serpents à plume de Oré (voir plus haut à Nantes), mais avec un texte en arabe, cela pourrait quand même bien être de lui, voir sur ce site, il y en a un assez similaire avec ce genre de texte. Les pieuvres (les trois à gauche sur la ligne du milieu) et peut-être aussi la version « robotisée » pourraient être de Gz’Up (voir une interview de l’artiste ici). Je n’ai pas réussi à identifier les auteurs de la première ligne…

Art dans la rue au nord-est de Paris, 3, papiers collés Dans ce quartier, il y a aussi beaucoup d’œuvres sur papier collé, éphémères, souvent à moitié déchirées… J’en ai sélectionné trois. Celui de gauche est probablement une œuvre de Philippe Hérard, dont j’ai trouvé d’autres œuvres similaires, avec une terre composée à partir de journaux et un homme en équilibre, dans le même quartier de Ménilmontant. Il est aussi l’auteur d’une autre série, l’homme à la bouée

Les deux à droite sont de Fred le Chevalier, dont on peut lire la signature sous le personnage de droite, vous pouvez lire ici une interview qui montre sa technique.

Art dans la rue au nord-est de Paris, 4, mur peint et sparadrap géant Enfin, je n’ai pas résisté à vous montrer ce mur peint en 1995 par Jérôme Mesnager, de l’art « officiel » cette fois. Et j’ai rigolé en voyant ce sparadrap géant collé sur une fissure bouchée au ciment. J’en ai trouvé un autre sur ce blog, mais l’auteur n’y est pas identifié.Un autre blog en montre deux (ici et ) et donne pour auteur un certain Jim… hypothèse confirmée après quelques minutes de recherche… voir le site de Jim! Il en a aussi posé à Manhattan, à Berlin… et à Bruxelles: Monique / Bidouillette / Tibilisfil, tu en as vus (il ne donne pas les adresses sur son site, mais tu reconnaîtras peut-être)???

Sur des sujets voisins, voir:

– mon premier article sur l’art dans la rue à Nantes

– un space invader à Chauvigny

– des panneaux détournés à Poitiers, ici et

– des tags à Poitiers

Nouvelles travées de la passerelle des Rocs à Poitiers

Poitiers, passerelle des Rocs, état au 23 novembre 2012

Le chantier de la reconstruction de la passerelle des Rocs à Poitiers, qui relie les quartiers ouest au centre-ville en passant au-dessus de la voie ferrée, a pris un tour visible ces dernières semaines… mais il y a encore un an de chantier avant sa ré-ouverture…En attendant, il faut toujours faire le tour, descendre et remonter la pente…

Pour rappel, voici les épisodes précédents: la passerelle des Rocs ou grande passerelle et sa démolition en plusieurs étapes : la démolition des premières travées et de la maison Rolland, la mise en place d’échafaudages sur les derniers piliers, la préparation de la dépose de deux travées sur les voies, les deux travées sur les voies, la dernière travée sur les voies, le début de la reconstruction.

Poitiers, passerelle des Rocs, état au 30 novembre 2012 Les premières photographies sont du 23 novembre 2012. Les premières piles sont reconstruites entre les voies, et au sol, l’assemblage des éléments métalliques, en provenance de Venise (enfin, de la zone industrielle à côté), avance à grands pas… Vive la ronde des camions de livraison la nuit (ils pourraient quand même utiliser le rail, vu l’emplacement du chantier, le trafic est interrompu la nuit pour les travaux, mais le transport pourrait s’effectuer de jour…

Une semaine plus tard, photographie du 30 novembre, les piles définitives et quelques piles provisoires (qui vont soutenir les travées le temps du chantier puis seront démontées) sont en place…

Poitiers, passerelle des Rocs, état au 7 décembre 2012 Et voici ce que cela donnait vendredi dernier (7 décembre), après des aléas climatiques (vent, en particulier), deux travées sont en place sur les piles… Il en reste une dizaine à poser pour relier les deux rives, à couler le béton, à modifier le carrefour côté ouest, pour permettre l’accès du bus (à haut niveau de service, enfin, c’est ce qui est annoncé): dans un an, il y aura sur la passerelle des vélos, des piétons et des bus, avec une nouvelle station au bout de la passerelle qui sort du parking (au premier plan à gauche de la photographie du milieu).