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Bright Star de Jane Campion

Affiche du film Bright star de Jane Campion Je poursuis mes avis sur les films du festival Télérama avec Bright Star de Jane Campion.

Le film : Dans un quartier périphérique de Londres, en 1818. John Keats, un jeune poète romantique sans le sou de 23 ans, a pour belle et jeune voisine Fanny Brawne. Celle-ci est tout à sa couture, à sa broderie, prépare soigneusement ses habits pour le bal, se moque gentiment de ses poèmes, elle est une des seules de la petite société qu’elle fréquente à les avoir vraiment lus, d’ailleurs. Fanny vit avec sa mère, son jeune frère et sa petite sœur dans une maison louée aussi à Mr Brown, un écrivain qui se moque gentiment de Fanny et de ses tenues. Le frère de Keats est mourant, Fanny souhaite l’aider, et ils tombent amoureux l’un de l’autre. Ni Mr Brown, ni Mme Brawne auraient aimé pouvoir interrompre cette passion ni empêcher Fanny de prendre des cours de poésie auprès de Keats… Y parviendront-ils ?

Mon avis : Un magnifique film en tenue d’époque, il faut vraiment féliciter Janet Patterson qui a créé les décors et les costumes. Inspirée de l’histoire vraie du grand poète romantique John Keats (surtout reconnu par la critique après sa mort de tuberculose à l’âge de 25 ans), Bright star est à la fois un film romantique et une belle histoire d’amour bien servie par les trois acteurs principaux, Abbie Cornish (Fanny Brawne), Ben Whishaw (John Keats) et Paul Schneider (Mr Brown). Je ne suis pas une fan de ces films en costume, d’habitude, mais là, j’ai beaucoup aimé…

Pour aller plus loin : Voir le site officiel du film.

Pour en savoir plus sur John Keats : voir ce site (en anglais) avec ses poèmes et plus de 100 pages de biographies…

La liste des films de la sélection 2011 du festival Télérama que j’ai vus :

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen

Affiche de vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen Finalement, j’ai réussi à voir sept films de la sélection du festival Télérama, ce qui est presque autant que l’année dernière (neuf films) alors que je partais de zéro cette année. Je poursuis mes avis sur les films avec Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.

Le film : aujourd’hui à Londres. Alfie (Anthony Hopkins), vieux beau qui cultive son image, vient de quitter sa femme Helena (Gemma Jones) pour une call-girl. Helena, en pleine déprime, abuse du scotch et tombe sous l’emprise d’une médium qui prétend lire l’avenir. Sally (Naomi Watts), leur fille, travaille dans une galerie et est amoureuse de son patron, Greg (Antonio Banderas), alors que Roy (Josh Brolin), son mari qui tente d’écrire depuis des années un nouveau livre, tourne dans leur appartement et s’entiche de la nouvelle voisine en vis-à-vis, Dia, qui habite là en attendant son mariage dans quelques semaines… Toutes ces histoires se mêlent, s’emmêlent, s’entrecroisent, les couples se font et se défont, quand l’un des amis de Roy, qui vient d’écrire un livre qu’il n’a fait lire qu’à lui, décède d’un accident de voiture… Et s’il s’attribuait le manuscrit ?

Mon avis : Pas le meilleur Woody Allen, mais j’ai passé un agréable moment quand même devant ces portraits sans complaisance de la société d’aujourd’hui… à travers une galerie d’une douzaine de portraits qui auraient peut-être gagné à être moins nombreux mais plus approfondis…

La liste des films de la sélection 2011 du festival Télérama que j’ai vus :

Pour Woody Allen, vous pouvez relire mes articles

Couleur de peau : miel (tome 1) de Jung

Couverture de Couleur de peau meil, tome 1, de Yung pioche-en-bib.jpgDepuis le début de ma participation au TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible, ce titre figure en tête de classement, mais c’est finalement un avis de Theoma. Je l’ai emprunté à la médiathèque. Si vous voulez mon avis sur la suite, il suffit de suivre le lien… ainsi maintenant que pour l’adaptation au cinéma puis le tome 3.

Le livre : Couleur de peau : miel, tome 1 de Jung (scénario et dessin), Collection : Astrolabe, éditions Quadrant (Soleil), 2007, 144 planches noir et blanc (plus, en fin de volume, 5 pages de biographie sur Jung et 3 d’éditorial de Quadrants), 978-2-84946-950-7.

L’histoire : 2007, en Belgique. Jung décide de partir à la recherche de ses origines. Retour en arrière, à Séoul, à la fin des années 1960, donc bien après la séparation des deux Corée. Jun Jung-sik, 5 ans, erre dans les rues, chaparde pour vivre quand un policier l’attrape et l’emmène au Holt, un grand orphelinat américain où il va rester que 2 mois, matricule 8015, couleur de peau : miel. Les enfants semblent tous trouver très vite des parents d’adoption et se dispersent aux quatre coin du monde. Jung arrive dans une famille belge, où il y a déjà quatre enfants. Une éducation sévère, une mère qui ne semble pas l’aimer, les jeux avec ses frère et sœurs, l’arrivée à l’école, les copains, les bêtises, toute une enfance avec en arrière plan l’image de cette mère qui l’a abandonnée…

Mon avis : Jung raconte avec beaucoup d’humour sa vie en Corée, l’orphelinat, le déracinement, l’arrivée en Belgique dans une famille déjà constituée. Pas vraiment aimé par ses parents et notamment sa mère, mais il fait quand même toutes les bêtises des enfants de son âge, fui les autres enfants adoptés… Car si la Corée du Sud est aujourd’hui un pays riche (ce qui ne devait pas être le cas à la fin de la guerre de Corée), elle fut et reste un pays où l’on abandonne énormément d’enfants, d’après ce qui est dit dans la postface. Une belle réflexion sur l’adoption, le sentiment d’abandon, la double identité. J’ai hâte de lire le deuxième tome (PS: vous pouvez maintenant découvrir mon avis sur le tome 2).

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

L’assassin du Banconi suivi de L’honneur des Keïta de Moussa Konaté

Couverture de l'assassin du Banconi de Konate pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à l’annexe des Couronneries de la médiathèque, étant à la recherche de livres africains pour le tour du monde des livres, organisé par Livresque.

Le livre : L’assassin du Banconi suivi de L’honneur des Keïta de Moussa Konaté, collection Série Noire, numéro 2650, éditions Gallimard, 2002, 300 pages, ISBN 978-2070423492 (première édition au Mali, aux éditions du Figuier, en 1998).

L’histoire : dans les années 1990, à Banconi, un quartier de Bamako. Une première femme est retrouvée morte dans les latrines et immédiatement enterrée par ses proches. Son fils, étudiant, pense à un meurtre et voudrait une enquête, il est mis en garde par un marabout qui le menace des pires affres (ce qui commence immédiatement, en rentrant chez lui, il est arrêté et de faux billets, placés là en son absence, sont trouvés chez lui). Le lendemain, une autre femme est retrouvée elle aussi morte dans les latrines, cette fois, le commissaire Habib et son jeune inspecteur Soso se rendent sur place, le corps est emporté ) l’institut médico-légal, mais une émeute bizarre éclate. Les chefs des quatre principaux services de police sont convoqués, leur supérieur attise leur concurrence, le chef de la police politique va aller examiner les émeutiers arrêtés et essayer de trouver (sous la torture) le(s) fomentateur(s) des troubles. Le commissaire Habib a trois jours pour résoudre les meurtres et l’affaire de faux billets qui semble liée… quand un troisième meurtre est découvert, toujours dans les latrines, mais cette fois, il s’agit d’un homme. Mais qui tue ainsi à Banconi ? Cette affaire à peine résolue, une seconde arrive. Un homme est retrouvé tout gonflé dans un bassin près d’un chantier. Il est mort depuis plusieurs jours, massacré à la hache ou à la machette. Très vite, l’enquête emmène notre duo de flics dans un village en amont de Bamako, sur un affluent du fleuve Niger, tenu par une famille (les Keïta) formant clan autour de son chef… et d’une histoire de famille que l’on imagine lourde.

Mon avis : sur le plan du polar, ces deux récits sont un peu lents… mais sur le plan du portrait de la société, ce sont des petits bijoux de découverte. D’un côté, les croyances populaires, l’influence voire l’emprise du marabout, et surtout, la dénonciation de la police politique et de ses méthodes de torture. De l’autre, la vie et les secrets de famille dans un village pas si reculé, mais qui vit en clan fermé, malgré de lourds secrets de famille. Dans les deux cas, mes cours d’ethnologie (notamment sur les systèmes de parentalité) m’ont aidé à mieux saisir les subtilités du roman, le système des concessions (qui n’ont rien à voir avec une concession minière, LOL, mais une sorte d’ensemble de cases dans un enclos qui regroupe la famille polygame et est régi par un certain nombre de règles, à découvrir par exemple sur le site de Yann Arthus Bertrand), les castes et les familles nobles, les pêcheurs Bozos, les construction en banko ou banco (une variété d’adobe ou terre crue, à entretenir tous les ans, matériau utilisé pour les maisons notamment en ou pour la grande mosquée de Djenné, inscrite sur la liste de l’Unesco depuis 1988 dans le cadre du bien culturel « villes anciennes de Djenné »)… À défaut de notes, un petit lexique ou une petite annexe expliquant ces termes.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Mali.

Les chaussures italiennes de Henning Mankell

Couverture des chaussures italiennes de Mankell pioche-en-bib.jpgJ’ai récupéré ce livre à la médiathèque, je l’avais noté dans le petit carnet offert par Emmanuelle après un article de Monique / Bidouillette / Tibilisfil en mars. Henning Mankell est un auteur que j’ai beaucoup lu, mais je ne vous ai parlé que du cerveau de Kennedy. Depuis, j’ai aussi lu L’homme inquiet.

Le livre : Les chaussures italiennes de Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, Editions du Seuil, 2009, 341 pages, ISBN 9782020944656.

L’histoire : de nos jours un peu avant noël sur une minuscule île de la Baltique en Suède. Fredrik Welin, ancien chirurgien orthopédique, 66 ans, y vit reclus depuis douze ans avec son chien et son chat, avec juste pour visiteur le facteur de l’archipel, deux fois par semaine. Au fil des pages, on apprend qu’il s’est retiré dans cette île qui appartenait à ses grands-parents suite à une terrible erreur médicale. Chaque matin, il creuse un trou dans la glace et s’y plonge quand, un jour, en sortant nu de son trou, il voit apparaître une femme avec un déambulateur… Cette femme, c’est Harriet, qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt alors qu’il était encore étudiant, partant en Amérique… Et là, sa vie va basculer, cette femme mourante lui demande de l’emmener voir un lac dont il lui avait parlé… puis sa fille, dont il ne connaissait pas l’existence. Il découvre alors la vie de sa fille qui vit dans une caravane dans la forêt, avec de curieux amis dont ce très vieil italien qui fabrique deux ou trois paires de chaussures sur mesure chaque année. Rentré précipitamment sur son île, il décide de prendre contact avec la victime de son erreur médicale, de rester en contact avec son ex-amie et sa fille…

Mon avis : un roman qui s’étale sur un an et demi, deux hivers et un été qui ont bouleversé la vie d’un homme. Une réflexion sur la solitude choisie… Une erreur médicale due au surmenage du chirurgien et de son équipe… dans un pays, la Suède, qu’ici nous pensons comme un paradis social. La maison d’accueil de trois jeunes adolescentes pommées montre aussi une autre face noire (ou en tout cas pas très reluisante) du système social suédois. Aussi une belle approche de la fin de vie, des soins palliatifs à domicile, de l’accompagnement de la fin de vie et d’une sorte de choix de mourir dans la dignité (ici avec la mort naturelle, pas un suicide assisté). Un beau portrait aussi de la vie dans les îles, le facteur est un personnage haut en couleur, les garde-côtes sont moins présents mais aussi intéressants. Un Mankell sans Kurt Wallander (dont l’ultime aventure vient de paraître), à lire sans aucune hésitation, de quoi relativiser aussi notre petit hiver 2010-2011.

Au commencement était la mer de Tomàs Gonzàlez

Couverture de Au commencement était la mer, de Tomas Gonzales logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions… et atteins ainsi le 1 % de livres de la rentrée littéraire 2010 (dans le cadre du challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya).

Le livre : Au commencement était la mer de Tomàs Gonzàlez, traduit l’espagnol colombien par Delphine Valentin, Editions Carnets Nord, 2010, 224 pages, ISBN 9782355360442 (Première édition en Colombie en 1983, mais il s’agit de la première édition en français ; attention, ce titre est aussi le titre d’un livre de Maïssa Bey).

L’histoire : 1976, dans un île au large de la Colombie. J. et Elena ont quitté Medellín, après des heures de bus et encore 4 de bateau, les voici arrivés dans leur nouvelle demeure. Pas d’eau courante, un couple avec enfants, qui s’occupaient de la maison avec le précédent propriétaire et qu’ils embauchent, beaucoup de ménage à faire pour s’installer, un peu (de plus en plus) d’alcool pour aider à vivre, une malle de livres pour lui, une machine à coudre qui a été cassée dans le voyage pour elle, deux lits de camp jusqu’à la construction d’un grand lit à deux places. Très vite, on sait que l’histoire va mal se terminer, avec la mort de J… Mais comment vont-ils en arriver là, alors qu’ils rêvent de paradis? De prêt en prêt, de voyage à Medellín (le couple a été escroqué de toutes leurs économies) au montage d’un magasin qui ne vend presque qu’à crédit, de bains de mer sous les yeux curieux des villageois au montage d’une scierie sans expérience de la coupe du bois, ou comment un rêve va tourner au cauchemar…

Mon avis : ce livre est écrit dans un style très particulier, avec une sorte de distanciation au personnage principal, qui n’est jamais désigné que par J alors que sa femme et les autres personnages sont désignés par leur prénom pour les plus proches, leur nom pour les plus lointains (le cousin, certains habitants du village). La lente dérive du couple, le rêve de départ, mais aussi la progression des deux personnages sont fascinants. Elena, qui semble ne communiquer que dans le conflit, hurlant sur le chauffeur de la compagnie de bus, la femme qui s’occupe de la maison, les villageois qui la regardent sur la plage. J, qui fuit on ne sait quoi, mais surtout ses responsabilités, complètement à côté des réalités du monde et plongé dans ses livres et son journal intime, qui se réfugie de plus en plus dans l’alcool. Les villageois, qui à la fois ont du mal à les accepter, profitent de l’épicerie, craignent Elena mais accueillent J tout en exploitant ses faiblesses. Le batelier qui assure le transport régulièrement… Des portraits par petites touches, assez fascinants.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Colombie, en complément de Douze contes vagabonds du cosmopolite Gabriel García Márquez.

La hache et le fusil (1) de Servais

Couverture de La hache et le fusil, tome 1, de Servais pioche-en-bib.jpgJe poursuis la découverte du bac consacré à Servais à la médiathèque. Après Le jardin des glaces, voici la hache et le fusil… le tome 1, pour le tome 2, il faut suivre le lien…

Le livre : La mémoire des arbres, tome 1, La hache et le fusil, tome 1 de Jean-Claude Servais (dessin), Jean-Claude Servais, Gérard Frippiat et Jean-Claude Bissot (scénario) et Émile Jadoul (couleurs), collection Repérages, éditions Dupuis, 1994, 56 pages, ISBN 978-2800121300.

L’histoire : dans la campagne belge, en août 1964. Une jeune fille en pleurs dans une cabane dans les bois, un homme rondouillard et menotté mène les gendarmes vers cette cabane. Une dame plus âgée, en attelage de chien, vient ravitailler dans les bois un homme qui semble être le fugitif recherché… Petit retour en arrière, été 1929. Près d’un camp de roulottes habité par des bûcherons, qui vivent aussi de charronnage de bêtes décédées chez les éleveurs, un notaire riche bruxellois, Henry, vient passer ses loisirs., un bébé naît dans le camps de nomades. 1934, à Bruxelles, le notaire épouse en grande noce Marie-Astrid, qui mène une vie citadine agréable et confortable, elle profite de la vie et trompe son mari. Pendant la guerre, la jeune femme se réfugie à la campagne dans la propriété de son époux, resté à Bruxelles, où il traficote et mourra… Marie-Astrid fait la connaissance d’un jeune bûcheron (celui qui est né au début de l’album), Robert, beaucoup plus jeune qu’elle, illettré (elle va essayer de lui apprendre à lire et écrire). Caprice de riche veuve? Elle l’épouse, mais vivront-ils heureux longtemps?

Mon avis : j’ai beaucoup aimé le scénario et le graphisme de cet album librement inspiré d’une histoire vraie, l’affaire Champenois. J’attends avec impatience de trouver la suite à la médiathèque.

De Jean-Claude Servais, j’ai lu :

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L’héritage d’Esther de Sándor Márai

Couverture de l'héritage d'Esther, de Sandor Marai pioche-en-bib.jpgIl y a peu, Schlabaya, qui dirige le challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, a parlé de ce livre et m’a tentée… surprenant, court, et… hongrois, idéal aussi pour mon tour du monde des livres, organisé par Livresque. Et coup de chance, il était à la médiathèque, dont j’attaque la seconde moitié avec ce 27e pays (sur 50 à parcourir). [Depuis, j’ai aussi lu Ce que j’ai voulu taire].

Le livre : L’héritage d’Esther de Sándor Márai, traduit du hongrois par Georges Kassai et Zéno Bianu, éditions Albin Michel, 2001 [première édition en Hongrie en 1939], 163 pages, ISBN 978-2226122452.

L’histoire : dans un village de Hongrie en 1938. Esther vit seule avec sa vieille Nounou (sa domestique) dans la maison de ses parents aujourd’hui décédés. Elle vient de recevoir une injonction de Lajos de le recevoir… Elle ne l’a pas vu depuis une vingtaine d’années… Manipulateur, amoureux d’elle, il avait alors épousé sa sœur, Vilma. Mais Vilma est morte avec des enfants en bas âge, Esther en a élevé les enfants pendant quelques années puis a fui avant le retour de l’étranger de Lajos. Aujourd’hui, elle se souvient et craint qu’il ne revienne, qu’il ne la manipule à nouveau, ne lui soutire à nouveau de l’argent… Comment la rencontre va-t-elle se passer ?

Mon avis : un texte court et surprenant… Qui montre à la fois une femme manipulée et consciente de l’être, sans pouvoir résister. Esther ne serait-elle pas, finalement, une victime consentante ? Un texte encore plus surprenant si on se replace dans le contexte de l’Europe centrale en 1938, à la veille de la seconde guerre mondiale. Je n’ai pas été absolument séduite, mais agréablement surprise.

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Broderies de Marjane Satrapi

Couverture de Broderies de Marjane Satrapi pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenUne BD à nouveau empruntée à la médiathèque. J’avais adoré Persepolis et son adaptation en dessin animé (lu et vu avant le blog). J’ai bien aimé aussi Poulet aux prunes

Le livre : Broderies, de Marjane Satrapi (scénario et dessins), collection Côtelette, éditions L’Association, 136 pages (petit format, à peu près A5), 2003, ISBN 978-2844140951.

L’histoire : en Iran dans les années 1970. Après le déjeuner, pendant que les autres femmes de la maison font la vaisselle, les hommes, la sieste, Marjane, enfant, est chargée de s’occuper du samovar… Le thé du midi est un vrai thé, alors que le matin, elle en prépare un assaisonné à l’opium, dont sa grand-mère est devenue dépendante. Une fois le thé servi, les femmes, toutes générations confondues, parlent de leur vie, de la mort d’une amie, de son mari qu’elle avait trompé, etc.

Mon avis : J’ai adoré, tant le graphisme (des dessins simples en noir et blanc) que le scénario. Comme dans Persepolis, Marjane Satrapi montre tout en finesse la vie des femmes en Iran, à une époque non précisée. Mais en considérant qu’il s’agit d’un récit autobiographique et que Marjane y est présentée comme enfant (née en 1969), disons dans la deuxième moitié des années 1970. Et pourquoi le titre, Broderies, me direz-vous ? C’est ainsi que les jeunes filles et les femmes de ce salon nomment l’opération de chirurgie réparatrice qui consiste à reconstituer l’hymen, pour permettre un mariage « virginal ».

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Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé

Couverture de Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé pioche-en-bib.jpgCette fois, j’ai sorti de la médiathèque un livre dont j’ai beaucoup entendu parlé depuis sa sortie pour la rentrée littéraire 2009… Il a d’ailleurs reçu le prix Renaudot des lycéens et le prix France Télévisions en 2009.

Le livre : Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé, éditions de l’Olivier, 2009, 293 pages, ISBN 978-2879296791.

L’histoire : ces soixante dernières années, sur l’île imaginaire de Vatapuna et sur le continent (Amérique du Sud) dans la ville de Lahomeria. Rose Bustamente, la grand-mère, prostituée puis vivant de sa pêche, avant d’être prise dans les filets de Jeronimo. Déjà âgée d’une quarantaine d’années, elle tombe enceinte, retourne vivre dans sa cabane où naît sa fille Violette. Celle-ci, un peu simplette, tombe enceinte très jeune… Maltraitant sa fille Vera Candida, celle-ci est élevée par sa grand-mère. Le jour où elle apprend la mort de sa mère, elle a alors 15 ans, elle doit aller annoncer la nouvelle à son grand-père… qui la viole! Elle tombe enceinte, s’enfuit à Lahomeria, trouve refuge chez une cousine, mais après la naissance de sa fille (oui, encore une fille), Monica Rose, elle va vivre dans un foyer de jeunes filles, où elle fait la rencontre, à l’occasion d’un reportage, du journaliste Itxaga. commence alors un lent apprivoisement…

Mon avis : un livre qui se lit bien, d’une traite, plaisant, mais je ne pense pas qu’il restera longtemps en ma mémoire… De ces livres qui laissent un vague souvenir à long terme, mais pas de ces grands livres dont on se souvient dans le détail des années plus tard…