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L’homme inquiet de Henning Mankell

Couverture de L'homme inquiet de Henning Mankell

Un livre acheté à la librairie, pour une fois…

Le livre : L’homme inquiet de Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, éditions du Seuil / Points Policier , 2012 (1ère édition au Seuil en 2010), 594 pages, ISBN 9782757825099.

L’histoire : à Ystad et Stockholm en 2007. Linda apprend à son père, Kurt Wallander, qu’elle va avoir un enfant. Son compagnon, Hans Von Enke, travaille dans la finance à Copenhague. Un peu plus tard, Kurt est invité aux 70 ans du père de ce dernier, Hakan. Il le prend à part pour lui parler d’événements qui se sont passés en 1983, la violation de l’espace maritime suédois par des sous-marins, une opération d’interception arrêtée in-extremis par le nouveau Premier ministre, Olof Palme, et l’enquête menée par cet officier sous-marinier, sans succès… Peu après, Wallander, déprimé, sort manger (et boire) dans un bar, il y oublie son arme de service chargée… Il est suspendu, le temps d’une enquête interne. Peu après, Hakan disparaît, suivi quelques semaines plus tard par sa mère. À côté de l’enquête officielle, Wallander mène l’enquête, découvre que Hans a une sœur gravement handicapée, dont il ne connaît pas l’existence, puis plonge dans ce qui a pu se passer dans le milieu des sous-marins il y a 25 ans… quand le cadavre de la mère est retrouvé.

Mon avis : une progression lente dans le récit, où l’on croise aussi l’ex-femme de Wallander et son ex-amante, Baiba, en fin de vie… les pertes de mémoire de Kurt Wallander aussi, son inquiétude, son diabète mal pris en charge. Mais l’essentiel du roman porte sur l’espionnage et la violation des eaux territoriales suédoises, en principe neutres, en pratique convoitée par les Russes et les Américains… J’avais entendu parler de cette histoire il y a quelques mois (M. X le samedi sur France-Inter), cela m’a aider à comprendre les tenants et les aboutissants de ce roman… Parce que vu d’ici, des sous-marins qui font des ronds dans des eaux peu profondes, ça peut paraître futile, même sur fond de guerre froide… Ce n’est pas mon préféré parmi les livres de Henning Mankell (voir Le cerveau de Kennedy, Les chaussures italiennes, j’ai lu les autres avant ce blog), mais il permet encore une fois d’avoir une vision de la Suède d’aujourd’hui et d’hier…

Les chaussures italiennes de Henning Mankell

Couverture des chaussures italiennes de Mankell pioche-en-bib.jpgJ’ai récupéré ce livre à la médiathèque, je l’avais noté dans le petit carnet offert par Emmanuelle après un article de Monique / Bidouillette / Tibilisfil en mars. Henning Mankell est un auteur que j’ai beaucoup lu, mais je ne vous ai parlé que du cerveau de Kennedy. Depuis, j’ai aussi lu L’homme inquiet.

Le livre : Les chaussures italiennes de Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, Editions du Seuil, 2009, 341 pages, ISBN 9782020944656.

L’histoire : de nos jours un peu avant noël sur une minuscule île de la Baltique en Suède. Fredrik Welin, ancien chirurgien orthopédique, 66 ans, y vit reclus depuis douze ans avec son chien et son chat, avec juste pour visiteur le facteur de l’archipel, deux fois par semaine. Au fil des pages, on apprend qu’il s’est retiré dans cette île qui appartenait à ses grands-parents suite à une terrible erreur médicale. Chaque matin, il creuse un trou dans la glace et s’y plonge quand, un jour, en sortant nu de son trou, il voit apparaître une femme avec un déambulateur… Cette femme, c’est Harriet, qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt alors qu’il était encore étudiant, partant en Amérique… Et là, sa vie va basculer, cette femme mourante lui demande de l’emmener voir un lac dont il lui avait parlé… puis sa fille, dont il ne connaissait pas l’existence. Il découvre alors la vie de sa fille qui vit dans une caravane dans la forêt, avec de curieux amis dont ce très vieil italien qui fabrique deux ou trois paires de chaussures sur mesure chaque année. Rentré précipitamment sur son île, il décide de prendre contact avec la victime de son erreur médicale, de rester en contact avec son ex-amie et sa fille…

Mon avis : un roman qui s’étale sur un an et demi, deux hivers et un été qui ont bouleversé la vie d’un homme. Une réflexion sur la solitude choisie… Une erreur médicale due au surmenage du chirurgien et de son équipe… dans un pays, la Suède, qu’ici nous pensons comme un paradis social. La maison d’accueil de trois jeunes adolescentes pommées montre aussi une autre face noire (ou en tout cas pas très reluisante) du système social suédois. Aussi une belle approche de la fin de vie, des soins palliatifs à domicile, de l’accompagnement de la fin de vie et d’une sorte de choix de mourir dans la dignité (ici avec la mort naturelle, pas un suicide assisté). Un beau portrait aussi de la vie dans les îles, le facteur est un personnage haut en couleur, les garde-côtes sont moins présents mais aussi intéressants. Un Mankell sans Kurt Wallander (dont l’ultime aventure vient de paraître), à lire sans aucune hésitation, de quoi relativiser aussi notre petit hiver 2010-2011.

Le cerveau de Kennedy de Henning Mankell

Couverture du cerveau de Kennedy de Mankell J’avais acheté ce livre en poche dans une librairie de la rue Mouffetard à Paris (retrouvez l’arbre à lettres sur leur blog), lors de mon séjour en février, pour le train… mais ne l’ai lu qu’un peu plus tard. Henning Mankell est un écrivain engagé, il a été arrêté le 31 mai 2010 dans les eaux internationales lors de la scandaleuse bavure d’Israël contre la flottille de la paix qui voulait ravitailler Gaza.

Le livre : Le cerveau de Kennedy, de Henning Mankell, traduit du suédois par Rémi Cassaigne, collection Points (n° 2301), éditions du Seuil, 426 pages, 2009, ISBN 9782757816356 (première édition en suédois : 2005, en français : 2009).

L’histoire : à l’automne 2004, en Europe (Grèce, Suède, Espagne), en Australie, en Afrique (Afrique-du-Sud et Mozambique). L’archéologue Louise Cantor part de son chantier du Péloponnèse pour rentrer en Suède, où elle doit présenter une communication sur la céramique à un colloque. En sortant de la salle de conférence, elle se réjouit de revoir son fils Henrik. Mais celui-ci ne répond pas au téléphone, et pour cause, elle le retrouve quelques heures plus tard mort dans son lit. Suicide aux somnifères, dit la police. Elle croit plutôt à un meurtre, parce qu’il était en pyjama et n’en portait jamais… Elle part d’abord à la recherche de son ex-mari, Aron, crack d’informatique, qu’elle retrouve en Australie. Ils découvrent que Henrik avait un appartement inconnu d’eux, à Barcelone. Ils commencent une enquête à deux, mais très vite, Aron disparaît. Morte de peur, Louise poursuit son enquête au Mozambique, découvre que son fils était riche, et séropositif, en quête de réponse sur des mensonges d’État: qui a subtilisé le cerveau de Kennedy après sa mort, qui a tué Henrik, qu’avait-il découvert?

Mon avis : j’ai moins aimé que la série des Wallander, père et fille ensuite. Mais il s’agit d’une enquête dans un pays que Henning Mankell connaît bien, puisqu’il vit une partie de l’année au Mozambique. Il y décrit un pays littéralement décimé par le SIDA, abandonné par l’Occident, sauf quand des laboratoires sans scrupules décident de se servir de cobayes humains pour leurs recherches totalement illégales…

PS : depuis, je vous ai parlé, aussi de Mankell, des chaussures italiennes et de L’homme inquiet.