Archives par étiquette : famille

Pièce rapportée de Hélène Lenoir

Couverture de Pièce rapportée de Hélène Lenoir pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Pièce rapportée de Hélène Lenoir, éditions de Minuit, 2011, 189 pages, ISBN 978-2-7073-2165-7.

L’histoire : de nos jours à Paris. Alors qu’elle vient d’appeler son amoureux qu’elle devait aller rejoindre au restaurant, Claire, 24 ans, est renversée par un motard qui a pris la fuite. Transportée dans le coma à l´hôpital Beaujon, elle y est immédiatement rejointe par sa mère, Elvire, et par son père, Frédéric, qui ont fait séparément le trajet en train depuis la province au bord de la mer où ils vivent (elle, sans profession, lui, avocat connu). Elvire raconte les jours d’angoisse puis la rééducation de sa fille, tout en reconstituant le passé de Claire, ses tentatives de suicide (l’accident en est-il vraiment un?), son autre fille, Anne, avec qui elle a peu de contact, un mystérieux cousin allemand, Claas, et surtout la famille de son mari, les Bohlander…

Mon avis : un roman sur une famille qui peut paraître étrange, au moins dans laquelle les membres sont étrangers les uns aux autres, un accident de la fille… qui va bouleverser la vie de celle-ci, mais surtout celle de sa mère. Aux deux-tiers du livre, un chapitre rédigé comme une pièce de théâtre avec didascalies (indications des jeux de scène), la scène où tout finit par basculer, mais chut, je ne vous en dirai pas plus… Je vous laisse découvrir ce livre sur la mémoire, celle abîmée par le trauma crânien comme celle de l’histoire familiale et intime.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

La communauté de Tanquerelle et Yann Benoît (tome 1)

Couverture de La communauté de Tanquerelle et Yann Benoît (tome 1) pioche-en-bib.jpgLe contexte de lecture de cette bande dessinée est assez étrange, je vais prendre le temps de vous situer le contexte, pour une fois. C’était il y a quelques semaines, début septembre. Quelques jours avant, Zazimuth avait parlé de cette bande dessinée et je l’avais fait venir d’une autre bibliothèque du réseau de la médiathèque. Ce vendredi soir, temps lourd, orage menaçant, je me fais une soirée BD au lit… Une pile de livres, une pile d’oreillers, un fond de musique classique… Il faut dire que j’étais revenue de la médiathèque avec un sac lourd, deux mangas de Tatsumi (mes premiers mangas!, voir Les larmes de la bête), quatre bandes dessinées (en respectant la parité, deux volumes d’auteures féminines, Une chance sur un million de Cristina Durán et Miguel A. Giner Bou et Anna en cavale de Lucie Lomová, et les deux tomes de La communauté), deux volumes de nouvelles (Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Ruffin et La lettre de Buenos Aires de Hubert Mingarelli), deux polars (La chambre des morts et Le syndrome [E], de Thilliez)… Le week-end était annoncé pluvieux, je voulais un minimum de réserve et pouvoir abandonner un livre s’il ne me plaisait pas… J’avais déjà lu les deux mangas et les deux BD de femmes quand j’ai attaqué La communauté vers 22h. Surprise dès la première page, il s’agit de la transcription d’un entretien de type sociologique… alors que je sortais de la deuxième journée d’une formation à … l’entretien sociologique (pour mon boulot). Je n’avais pas repéré qu’il s’agissait de ce type de travail! Je pensais juste tomber sur une BD de reportage dans le genre de celles d’Étienne Davodeau… (pour lequel je vous ai parlé de chute de vélo, Lulu femme nue, le tome 1 et le tome 2, Rural!, un monde si tranquille, 1 La gloire d’Albert, 2 Anticyclone, 3 Ceux qui t’aiment, je dois encore vous parler des Mauvaises gens, acheté l’année dernière en 2010 lors du festival Filmer le travail à Poitiers). J’ai lu ce soir là le tome 1, et le tome 2 le lendemain matin. Voilà, vous savez tout… ou presque. J’ai rédigé tous mes avis le samedi matin, programmés pour les semaines suivantes, en attendant une éclaircie pour aller au marché. Ah, au fait, je vous parlerai aussi du tome 2 de La communauté.

Le livre : La communauté [entretiens] première partie de Hervé Tanquerelle (dessin et scénario) et Yann Benoît (scénario), éditions Futuropolis, 2008, 173 pages, ISBN 9782754801614.

L’histoire : dans la région de Nantes, de 1968 à 1974 et de nos jours. Hervé mène un entretien avec Yann, son beau-père, pour reconstituer l’expérience qu’il a vécue, la création d’une communauté à la campagne. En mai 1968, Hervé était étudiant à Nantes. En 1972, avec ses frères, deux de ses sœurs et des amis (et l’aide de son père), il rachète le site d’une ancienne minoterie à moitié en ruine à la campagne. Ils y déménagent l’atelier de sérigraphie qu’ils avaient en ville, font le minimum de travaux pour rendre le lieu habitable par plusieurs familles, avec des espaces collectifs et des espaces individuels. Deux ans plus tard, le projet est bien lancé, la communauté est assez différente d’autres expériences de ce type: pas de drogue (mais pas mal de vin…), pas de sexe libre, du travail (à la sérigraphie pour des clients du monde capitaliste). Un récit de l’installation, du potager, des animaux, de la rénovation (puis de la construction de nouveaux bâtiments), les décisions collectives, l’intégration dans le tissu local avec les voisins méfiants, les amis devenus agriculteurs dans les Pyrénées-Orientales, etc.

Mon avis : j’ai adoré, tant sur le fond, le récit de l’expérience, que sur le graphisme. Les astuces de narration, qui permettent de voir tout le temps que l’on est dans le récit et la transcription d’un entretien, la vision « de haut », à la façon de témoins, de l’expérience, de la minoterie qui se transforme, de Hervé qui prend les traits d’un enfant au début, etc. L’alternance aussi de dessin à la plume et de dessins estompés, à l’encre, avec un effet presque photographique.

Pour aller plus loin : voir le site de Hervé Tanquerelle.

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L’accordeur de silences de Mia Couto

Couverture de L'accordeur de silences de Mia Couto pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, un auteur dont j’avais lu l’année dernière, Le fil des Missangas [depuis, j’ai aussi lu La pluie ébahie].

Le livre : L’accordeur de silences de Mia Couto, traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues, éditions Métailié, 2011, 238 pages, ISBN 978-2-86424-839-2.

L’histoire : à « Jérusalem », une ancienne concession de chasse isolée au Mozambique ravagé par les guerres. Silvestre Vitalício, veuf, accusé d’avoir tué sa femme Aminha Dordalma, y a entraîné ses deux enfants, Mwanito, 11 ans, le narrateur, et Ntunzi, son frère aîné. Mwanito est voué au silence. Avec eux, Zacaria Kalash, domestique et ancien militaire, et Jezibela, l’ânesse. Ce trou perdu est baptisé Jésusalem par Silvestre. Il les a coupé du monde, interdit la prière, les femmes, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à Mwanito, qui le fait en secret (en lisant des caisses de munitions et en écrivant sur un jeu de cartes à jouer). En marge, l’oncle des enfants, Aproximado, qui les ravitaille. Jusqu’au jour où une femme brave l’interdit, Martha tente d’oublier Marcello en se livrant à la photographie animalière…

Mon avis : un livre étrange, une écriture poétique, à la limite du rêve et du réel. Un livre sur la mémoire reconstruite, aussi, l’interrogation d’un enfant sur la mort de sa mère, qui reste longtemps un mystère. Avant un retour à la ville avec son père qui est à son tour devenu muet, à la limite de la folie. Mia Couto a été annoncé plusieurs fois comme pouvant recevoir le prix Nobel de littérature, son écriture n’est pas facile à aborder dans ce roman, moins en tout cas que dans le recueil de nouvelles que j’avais lu, Le fil des Missangas.

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Les mystères douloureux de Camille Alaphilippe à Tours

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 1, vue générale

Petite erreur de programmation, l’article était prévu pour le 20 décembre 2011…

Cela faisait un moment que je ne vous avais pas emmenée en visite à Tours… Aujourd’hui, nous retournons dans le parc Mirabeau, où je vous ai déjà montré la fontaine inaugurale et la stèle aux céramistes. Cette fois, il s’agit d’un groupe sculpté en marbre, Les mystères douloureux. Il est composé d’un couple, un homme et une femme, qui se lamentent sur le corps inanimé d’un jeune enfant (cela vous rappelle peut-être une sculpture sur le même thème que je vous ai montrée à Poitiers, La douleur maternelle de Antoine Etex, 1859). Le père est un homme assis, nu, musclé, qui passe le bras gauche autour de la taille de sa femme assise à son côté, vêtue d’une longue robe, la tête nue aux longs cheveux décoiffés, et soutient de son autre main la tête de l’enfant dont le corps est allongé sur ses genoux.

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 2, signature Ce groupe sculpté est beaucoup plus récent et est daté de 1905, année où il a aussi été présenté au salon des artistes français sous le n° 2786. Il est signé de Camille Alaphilippe, dont je vous ai déjà montré, aussi à Tours, la messe miraculeuse de saint Martin (voir cet article pour un bref aperçu de la vie de ce sculpteur) dans la basilique Saint-Martin. Il a aussi réalisé plusieurs monuments aux morts en Algérie, où il a poursuivi sa vie, dont celui de Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse, ainsi que par exemple le Premier miroir dans le jardin des plantes de Nantes.

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 3, l'enfant très endommagé Ce groupe en marbre a subi de nombreuses dégradations, en particulier, l’enfant a eu les bras et les jambes fracturés…

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 4, quatre vues de détail

Voici quelques détails qui montrent comment le sculpteur a représenté la douleur notamment de la mère, soutenue par son mari, qui contraste avec le visage serein de l’enfant.

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 5, quatre vues de détail dont les visages

Voici quelques détails des visages de la mère, de l’enfant et du père. De dos, on voit la position relâchée, effondrée du père.

Les photographies datent d’octobre 2011.

Les larmes de la bête de Yoshihiro Tatsumi

Couverture de Les larmes de la bête de Yoshihiro Tatsumi pioche-en-bib.jpgIl y a quelques semaines, Télérama recommandait le dernier titre autobiographique de Yoshihiro Tatsumi. Il n’était pas encore arrivé à la médiathèque, mais j’ai découvert le rayon manga et lu mon premier livre de ce genre… Je n’ai pas eu trop de mal à lire de droite à gauche… et j’ai récidivé avec Good bye du même auteur.

Le livre : Les larmes de la bête de Yoshihiro Tatsumi (scénario et dessin), traduit du japonais par Maho Nakamura, éditions Vertige Graphic, 2004, 110 pages, ISBN 2908981874.

L’histoire : le volume comprend plusieurs histoires courtes assez intemporelles qui se passent toutes au Japon. Dans La colline où abandonner les siens, un fils vit avec sa mère grabataire dans un petit appartement avec des parties communes. Pour pouvoir recevoir sa petite amie, où loger sa mère? Les larmes de la bête met en scène un ouvrier, son fils qui joue au tac-tac (les boules que l’on entrechoque), un gorille et un « ami » qui revient, avec des pratiques sexuelles anormales (zoophilie entre autre). Dans Le Pied, un homme, une prostituée et des bottes… Retrouvailles est l’histoire d’un croque-mort qui retrouve son ancien amour (non partagé) du temps de ses études dans un cercueil…

Mon avis : des histoires dans un monde qui ne m’est pas du tout familier… Les transports en commun japonais semblent être un vrai cauchemar, et le sexe tient une place non négligeable dans ce volume. Bon, pas complètement convaincue, j’avais sorti deux volumes de cet auteur, je vais essayer l’autre, Good bye, quand même avant de le rendre à la médiathèque.

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Le fils de Rembrandt de Robin

Couverture de Le fils de Rembrandt de Robin

pioche-en-bib.jpgJ’avais lu il y a quelques semaines l’avis de Zazimuth et l’ai emprunté à la médiathèque… La prolongation d’octobre en L’automne Fritissime me l’a fait programmé plus tôt que prévu…

Le livre : Le fils de Rembrandt de Robin (dessin et scénario), éditions Sarbacane, 2010, 300 pages, ISBN 978-2848654003.

L’histoire : Amsterdam, 1675. Une petite fille demande à une femme, Cornelia, qui semble être sa mère (en fait, sa tante) de lui raconter l’histoire de son père, Titus. Retour en arrière, toujours à Amsterdam, Rembrandt Van Rijn et sa femme Saskia viennent d’avoir un fils, Titus. Au travers du petit garçon se trace l’histoire de son père, Rembrandt, pour qui la peinture passe avant tout et même les créanciers. Ses apprentis non seulement préparent son travail, mais en plus payent pour pouvoir le côtoyer… Titus a à peine un an quand sa mère meurt de la tuberculose. Geertje Dircks est chargée d’élever Titus, elle devient vite le modèle et la maîtresse de Rembrandt, qui va bientôt la remplacer par une autre femme… Parallèlement, Titus grandit, joue avec ses cousines dont Magdalena, un peu garçon manqué, doit surmonté la réputation de son père, coureur, poursuivit par les religieux (calvinistes) pour son concubinage, acculé par ses dettes…

Mon avis : un gros album avec un dessin aux traits très simples, seuls les tableaux de Rembrandt sont traités de manière différente). J’ai beaucoup aimé ce récit qui nous plonge dans l’Amsterdam du milieu du 17e siècle, avec un Rembrandt amateur de femmes, colérique, mais aussi tendre, négligeant avec ses affaires. La peste, qui n’épargne pas Hendrickje Stoffels, la bonne qui a succédé à Geertje, mère de Cornelia, la demi-sœur de Titus. Les jeux d’enfant de Titus et Magdalena, qui vont finir par s’aimer et se marier (avec une belle manipulation de Magdalena pour faire accepter Titus par sa famille)… Un récit tantôt grave, tantôt léger, que j’ai dévoré…

Pour aller plus loin : le blog de Robin, l’auteur.

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de L’automne Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

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Le voyage vers l’enfant de Vonne van der Meer

Couverture de Le voyage vers l'enfant de Vonne van der Meer

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre presque par hasard à la médiathèque en cherchant à la case « Van »… plus de chances d’y trouver des auteurs d’origine flamande (que ce soit la Flandre française, belge ou néerlandaise)… [Depuis, j’ai aussi lu, de la même auteure, Le bateau du soir].

Le livre : Le voyage vers l’enfant de Vonne van der Meer, traduit du néerlandais par Daniel Cunin, éditions Héloïse d’Ormesson, 2009 [1ère édition originale en néerlandais en 1989], 172 pages, ISBN 978-2350871264.

L’histoire : dans les années 1980, aux Pays-Bas puis au Pérou. D’abord, Julia et Max ne voulaient pas d’enfant. Et puis un jour, en voyant un siège bébé sur un vélo, Julia veut un bébé, mais le couple n’y arrive pas, bien qu’aucun problème n’ait été trouvé chez aucun d’entre eux. Ils s’engagent alors dans une procédure ubuesque d’agrément d’adoption, mais le temps presse : dans quelques mois, Max aura 40 ans et la loi (néerlandaise) lui interdira l’adoption… Ils décident alors de se tourner vers l’adoption internationale, une rencontre et les voici sur la piste d’un bébé au Pérou… Mais là, les intermédiaires font durer le plaisir (et fonctionner la pompe à fric)…

Mon avis : un récit dont je ne vous raconterai pas la fin, que j’ai trouvée assez dérangeante… Ou quand le désir d’enfant peut faire faire n’importe quoi à un couple qui semblait uni et normal (banal, comme dirait l’autre…). La procédure d’agrément en vue de l’adoption est un peu différente chez nous, mais pas moins ubuesque… Les futurs parents sont prêts à tout pour parvenir à l’adoption, quitte à rompre tous leurs interdits moraux, à croire le premier venu et à lui donner de l’argent pour parvenir à leurs fins. Alors oui, un récit court, dense, plein d’odeurs (du parfum à la ville péruvienne), de couleurs dans les descriptions, mais même si le récit est plus que plausible (sauf peut-être la fin…), il laisse un arrière goût d’inachevé, de pas approfondi jusqu’au bout. Avis mitigé donc pour moi…

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Les noces de Poitiers de Georges Simenon (et les aléas du forum)

Poitiers, le forum de la médiathèque, défense de bouger les sièges et robot en panne J’avais cru que le nouveau forum criard de la médiathèque de Poitiers se voulait un espace convivial… Une affichette a douché mon « enthousiasme » lors de ma dernière visite…  » Pour des raisons de sécurité / ne déplacez pas les sièges / n’en ajoutez pas « . Ah bon, je croyais quand même que c’était modulable, et je ne vois pas où est le problème de sécurité si on les bouge… l’espace nouveau est déjà hors norme pour les personnes en situation de handicap visuel ou mental du fait de l’encombrement et du mélange de couleurs pour la seconde catégorie, les tapis et la plupart des nouveaux sièges sont inaccessibles aux personnes en fauteuil roulant, et la boucle magnétique semble mal installée et empêche le fonctionnement de certaines prothèses auditives (pour tester, c’est facile, pas besoin de faire venir un technicien, allez chercher à l’office de tourisme ou dans le service qui en a hérité l’un des casques de l’installation des Promenades électro-magnétiques de Christina Kubisch, vous entendrez ce qu’entend un sourd équipé de prothèses utilisant des boucles magnétiques). Quant aux super robots – automates d’emprunt (que je refuse d’utiliser), deux sur trois sont déjà en panne, et ce depuis au moins trois semaines maintenant… Allez, ne soyez pas grognon, la nouvelle banque d’accueil a un comptoir surbaissé, en fauteuil, c’est pas mal, déjà. Oh, je sais, vous ne pourrez pas vous approcher, le concepteur a juste oublié de prévoir un dégagement pour que vous puissiez passer les genoux! J’arrête là, je prépare pour les prochains jours une petite promenade dans Poitiers avec tous ses obstacles pour tous les handicaps qui inclura… les toilettes handicapées derrière le forum. Un peu de patience pour cette visite édifiante…

Couverture de Les noces de Poitiers de Georges Simenon pioche-en-bib.jpgPassons au sujet du jour… J’ai lu dans le passé beaucoup de Simenon, j’ai cherché à la médiathèque un titre que je n’avais pas lu (ou du moins dont je ne me souvenais pas) pour Octobre, le mois Fritissime.

Le livre : Les noces de Poitiers de Georges Simenon, collection Folio policier, n° 385, éditions Gallimard, 2005 (édition originale en 1946), 172 pages, ISBN 9782070309304.

L’histoire : dans un hôtel près de la gare de Poitiers entre les deux guerres. Avec quelques membres de leurs familles, Gérard Auvinet, 20 ans, et Linette fêtent leur mariage, désapprouvé par tous… et notamment par la mère de Gérard, veuve sans ressources qui comptait sur l’aide financière de son fils. Au dessert, ils s’éclipsent, direction Paris, Linette est enceinte,impossible de cacher cette grossesse à Poitiers, ils comptent sur la grande ville où ils logeront dans un petit hôtel et où Gérard a trouvé un petit boulot mal défini et mal payé comme secrétaire du romancier Jean Sabin, en fait de la ligue qu’il a fondée, un de ces mouvements d’extrêmes droites qui ont fleuri après la première guerre mondiale. Toujours juste, très juste, côté budget, Gérard réussira-t-il à se faire une place à Paris, à faire vivre sa femme, à rembourser ses dettes (ne serait-ce que les frais du mariage…), à arrêter de vivre dans le mensonge?

Mon avis : d’après ce que j’ai lu, ce roman est assez autobiographique, en 1922 et en quittant Liège, Simenon était devenu l’homme à tout faire de Binet-Valmer, publiciste d’extrême droite à la tête d’une ligue d’anciens combattants. Ceci dit, c’est loin d’être mon Simenon préféré… Il ne va pas assez loin dans le démontage du fonctionnement de cette ligue (l’argent des donateurs détourné au profit des ses fondateurs), le personnage de Gérard manque d’épaisseur dans sa lâcheté, son manque de courage pour avouer (à sa femme, à sa mère, à lui-même) l’échec de sa nouvelle vie parisienne. De Georges Simenon, voir aussi L’horloger d’Everton.

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Une chance sur un million de C. Duran et M. A. Giner Bou

Couverture de Une chance sur un million de Cristina Duran et Miguel A. Giner Bou Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté cette bande dessinée à la médiathèque, un peu au hasard, en cherchant dans les bacs des auteures pour maintenir la parité et tenir l’alternance pour les BD de femmes .

Le livre : Une chance sur un million de Cristina Durán (dessin et couleurs) et Miguel A. Giner Bou (scénario), traduit par Geneviève Maubille (et Anne de Smet pour les deux pages en portugais), éditions Dargaud, 2010, 126 pages, ISBN 978-2505008101.

L’histoire : Valence, en Espagne, de nos jours. Cristina et Miguel Angel, tous deux dessinateurs, viennent d’avoir une petite fille, Laia, 3,640kg. Tout va bien… jusqu’à la première nuit. Elle est toute molle, la nuit suivante, elle fait de violentes convulsions. Après une batterie d’examens, il apparaît qu’elle a fait une hémorragie cérébrale suite à une maladie très rare due au manque d’une protéine. Celle-ci, chère car produite seulement pour quelques enfants, peut lui être donnée par injection, mais l’état de son cerveau et les lésions sont impossibles à évaluer dans l’immédiat. La maman va tout tenter pour faire revenir la lactation qui avait été stoppée par des médicaments. Puis, de retour à la maison, ils mettent en place une technique de stimulation très contraignante, l’idée étant de profiter de la plasticité du cerveau pour que les parties saines prennent le relai de la partie lésée.

Mon avis : je n’ai pas trop aimé le graphisme, je trouve les têtes des personnages trop carrées, mais l’idée d’utiliser plus de noir les mauvais jours ou lors des mauvaises nouvelles et plus de vert quand ça va mieux est assez efficace. C’est au final un beau récit autobiographique sur une expérience dure mais qui, pour une fois, se termine bien ou du moins bien mieux que le premier diagnostic ne pouvait le laisser supposer. Les auteurs ont choisi de mettre l’accent sur l’aspect prise en charge, avec ses difficultés, pour l’allaitement en néonatologie, plus tard à la crèche…

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Blast t. 1, grasse carcasse, de Manu Larcenet

Couverture de Blast t. 1, grasse carcasse, de Manu Larcenet pioche-en-bib.jpg

À l’occasion de la dernière opération de masse critique spéciale bande dessinée proposée par Babelio, j’avais reçu le tome 2 de Blast de Manu Larcenet (j’ai aussi lu les tomes 3 la tête la première, et 4 : pourvu que les bouddhistes se trompent). J’ai donc d’abord sorti le tome 1 de la médiathèque… dont je vous parle donc aujourd’hui.

Le livre : Blast, tome 1, grasse carcasse de Manu Larcenet (scénario et dessin), éditions Dargaud, 2009, 204 pages, ISBN 9782205063974.

L’histoire : dans un commissariat quelque part dans une grande ville française, il y a quelques années (les policiers fument dans le bureau…). Polza Mancini, un monsieur très obèse, est en garde à vue, il est soupçonné d’avoir battu Carole Oudinot, qui est dans un état critique. Face à lui, deux flics (maigres) tentent de lui faire avouer tout en comprenant comment et pourquoi il a commis ce crime. Polza Manzini décide de commencer par le commencement et de raconter sa vie à son rythme. Il raconte la mort de son frère d’un accident de voiture, les relations qui se distendent avec son père, qu’il retrouve amaigri et à l’hôpital à la fin de sa vie. Il explique comment, après la mort de son père, il a décidé de prendre la route, de quitter son confort d’écrivain (de livres de cuisine), de devenir clochard, attention pas SDF, dit-il. Un jour, après avoir mangé trop de barres chocolatées, trop bu et pris des médicaments, il a une sorte de flash, le blast, comme il l’appelle. Pour retrouver cet état de bien-être intense et bref, il vit seul, sale, mal vêtu, dans la forêt et picole, picole encore… croise un groupe de clodos qui vivent en communauté dans la forêt mais préfère rester seul. Automutilations, hallucinations, excès d’alcool, saignements (dus à une l’excès d’alcool) le conduisent à l’hôpital. Mais il n’y restera pas…

Mon avis : un trait de dessin noir, très noir, très fort. La couleur n’explose que lors des flashs de Polza Manzini. Qu’est-ce que la folie, qu’est-ce que la normalité? Clochard peut-il vraiment être un choix de vie? Le jugement des flics, qui ont déjà condamné cet homme parce qu’il les écœure, trop gros, trop sale… Un livre fort, qui interroge sur de nombreux sujets…

De cet auteur, je vous ai déjà parlé de:

Larcenet

Le combat ordinaire

Blast

Larcenet et Casanave

  • Crevaisons (Une aventure rocambolesque du Soldat inconnu, tome 5)

Ferri et Larcenet

Le retour à la terre

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