Archives par étiquette : Georges Simenon

La chambre bleue de Mathieu Amalric

Affiche de La chambre bleue de Mathieu AmalricSortie cinéma samedi dernier avec un film court (1h15), La chambre bleue de Mathieu Amalric, adapté d’un roman de Georges Simenon dont je ne me souvenais pas.

Le film: de nos jours dans un petit village, Saint-Justin dit un panneau entraperçu. Julien Gahyde [Mathieu Amalric], entrepreneur d’engins agricoles, marié à Delphine [Léa Drucker], une charmante petite fille, est rentré depuis 4 ans dans son village natal après un séjour à Poitiers. Il y retrouve une amie d’enfance, Esther Despierre [Stéphanie Cléau], la pharmacienne, et noue avec elle une relation adultère passionnée. Le voici arrêté, dans un commissariat puis dans le bureau du juge d’instruction [Laurent Poitrenaux], qui est mort? Que s’est-il passé?

Mon avis: deux lieux principaux, la chambre d’hôtel (bleue…) et la salle d’interrogatoire du commissariat, quelques autres lieux, la plage et les rues (avec les murs ornés des coquillages de Danielle Aubin-Arnaud sur l’île Penotte) des Sables-d’Olonne, une belle villa à l’architecture contemporaine, un palais de justice au décor intéressant (celui de Baugé dans le Maine-et-Loire), La Flèche dans la Sarthe qui figure Saint-Justin-du-Loup. Mais surtout une intrigue bien menée (je ne me souvenais plus du tout de l’histoire, dont il y a pourtant eu de nombreuses adaptations), un choc de deux personnages formidablement joués par Mathieu Amalric et Léa Drucker.

Bibliothèque polars avec la série des SimenonLa transposition des années 1960 du roman à nos jours est réussie, il faut que je regarde si ce titre figure dans les Simenon qui sont soigneusement rangés dans ma bibliothèque… mieux que l’étagère du dessous où vous pouvez revoir mes serre-livres chats!

L’horloger d’Everton de Georges Simenon

Couverture de Le monde de SImenon, volume 5, AmériqueJ’avais acheté lors de sa sortie ce volume édité en supplément du Monde contenant trois histoires américaines de Georges Simenon (un auteur dont j’ai lu beaucoup de titres il y a longtemps, dans les volumes de la collection Tout Simenon, et récemment depuis l’ouverture de ce blog Les noces de Poitiers)…

Le livre : L’horloger d’Everton de Georges Simenon, Le monde de SImenon, volume 5, Amérique (contient L’horloger d’Everton, Feux rouges et La jument perdue) éditions du Monde, 2011, 502 pages (p. 9-158), ISBN 9782361560539 (première édition en 1954).

L’histoire : à Everton, un village de l’état de New-York aux États-Unis, après la seconde Guerre mondiale. L’horloger, Dave Galloway, élève seul son fils adolescent, Ben, sa femme Ruth l’a abandonné peu après sa naissance. En rentrant de sa sortie hebdomadaire chez son ami le menuisier, Frank Musak, un samedi soir, il s’aperçoit que Ben n’est pas là, une nuit d’angoisse commence, accentuée avec l’arrivée des parents d’une adolescente voisine, Lillian Hawkins. Les deux tourtereaux se sont enfouis ensembles pour se marier dans un état où c’est possible à leur âge. En route, ils ont commis un meurtre dans l’état de l’Indiana, la chasse à l’homme est ouverte… Le père retrouvera-t-il son fils grandi à ses côtés sans qu’il le connaisse vraiment?

Mon avis : la longue nuit d’attente avec à ses côtés son ami Frank Musak est un modèle de description psychologique d’un père qui essaye de comprendre comment son fils a pu en arriver là. Qu’est-il arrivé il y a quinze ans, quand sa femme l’a quittée? Qu’a-t-il manqué dans l’éducation de son fils, pour lequel il a l’impression d’avoir sacrifié une partie de sa vie? Comment n’a-t-il pas vu l’amour de celui-ci pour cette jeune adolescente, alors que ses parents à elle recevait régulièrement chez eux le garçon? L’incompréhension grandit quand, arrêté, le fils refuse de lui parler… Un beau roman sur un amour filial étouffant qui se termine par un drame…

Les noces de Poitiers de Georges Simenon (et les aléas du forum)

Poitiers, le forum de la médiathèque, défense de bouger les sièges et robot en panne J’avais cru que le nouveau forum criard de la médiathèque de Poitiers se voulait un espace convivial… Une affichette a douché mon « enthousiasme » lors de ma dernière visite…  » Pour des raisons de sécurité / ne déplacez pas les sièges / n’en ajoutez pas « . Ah bon, je croyais quand même que c’était modulable, et je ne vois pas où est le problème de sécurité si on les bouge… l’espace nouveau est déjà hors norme pour les personnes en situation de handicap visuel ou mental du fait de l’encombrement et du mélange de couleurs pour la seconde catégorie, les tapis et la plupart des nouveaux sièges sont inaccessibles aux personnes en fauteuil roulant, et la boucle magnétique semble mal installée et empêche le fonctionnement de certaines prothèses auditives (pour tester, c’est facile, pas besoin de faire venir un technicien, allez chercher à l’office de tourisme ou dans le service qui en a hérité l’un des casques de l’installation des Promenades électro-magnétiques de Christina Kubisch, vous entendrez ce qu’entend un sourd équipé de prothèses utilisant des boucles magnétiques). Quant aux super robots – automates d’emprunt (que je refuse d’utiliser), deux sur trois sont déjà en panne, et ce depuis au moins trois semaines maintenant… Allez, ne soyez pas grognon, la nouvelle banque d’accueil a un comptoir surbaissé, en fauteuil, c’est pas mal, déjà. Oh, je sais, vous ne pourrez pas vous approcher, le concepteur a juste oublié de prévoir un dégagement pour que vous puissiez passer les genoux! J’arrête là, je prépare pour les prochains jours une petite promenade dans Poitiers avec tous ses obstacles pour tous les handicaps qui inclura… les toilettes handicapées derrière le forum. Un peu de patience pour cette visite édifiante…

Couverture de Les noces de Poitiers de Georges Simenon pioche-en-bib.jpgPassons au sujet du jour… J’ai lu dans le passé beaucoup de Simenon, j’ai cherché à la médiathèque un titre que je n’avais pas lu (ou du moins dont je ne me souvenais pas) pour Octobre, le mois Fritissime.

Le livre : Les noces de Poitiers de Georges Simenon, collection Folio policier, n° 385, éditions Gallimard, 2005 (édition originale en 1946), 172 pages, ISBN 9782070309304.

L’histoire : dans un hôtel près de la gare de Poitiers entre les deux guerres. Avec quelques membres de leurs familles, Gérard Auvinet, 20 ans, et Linette fêtent leur mariage, désapprouvé par tous… et notamment par la mère de Gérard, veuve sans ressources qui comptait sur l’aide financière de son fils. Au dessert, ils s’éclipsent, direction Paris, Linette est enceinte,impossible de cacher cette grossesse à Poitiers, ils comptent sur la grande ville où ils logeront dans un petit hôtel et où Gérard a trouvé un petit boulot mal défini et mal payé comme secrétaire du romancier Jean Sabin, en fait de la ligue qu’il a fondée, un de ces mouvements d’extrêmes droites qui ont fleuri après la première guerre mondiale. Toujours juste, très juste, côté budget, Gérard réussira-t-il à se faire une place à Paris, à faire vivre sa femme, à rembourser ses dettes (ne serait-ce que les frais du mariage…), à arrêter de vivre dans le mensonge?

Mon avis : d’après ce que j’ai lu, ce roman est assez autobiographique, en 1922 et en quittant Liège, Simenon était devenu l’homme à tout faire de Binet-Valmer, publiciste d’extrême droite à la tête d’une ligue d’anciens combattants. Ceci dit, c’est loin d’être mon Simenon préféré… Il ne va pas assez loin dans le démontage du fonctionnement de cette ligue (l’argent des donateurs détourné au profit des ses fondateurs), le personnage de Gérard manque d’épaisseur dans sa lâcheté, son manque de courage pour avouer (à sa femme, à sa mère, à lui-même) l’échec de sa nouvelle vie parisienne. De Georges Simenon, voir aussi L’horloger d’Everton.

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.