Archives par étiquette : Châtellerault

Poitou-Charentes mourra ce soir, vive A poil!!!

Pour faire barrage à l’extrême-droite (chut, pas de nom de parti, c’est interdit), n’oubliez pas d’aller voter aujourd’hui, même si vous c’est à reculons que certains devront mettre un bulletin de droite dans l’urne, une pensée pour les habitants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Champagne-Ardennes-Alsace-Lorraine et Provence-Alpes-Côte-d’Azur… Si vous voulez sourire avant de glisser (ou après avoir glissé) votre bulletin dans l’urne, n’hésitez pas à relire cette bisbille électorale en juin 1912 (à Poitiers). Pour plus d’impartialité, j’ai emprunté la carte au site du gouvernement, comme ça, pas de choix partial de couleurs.

Poitou-Charentes vit ses dernières heures et rejoindra Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, soit au choix Police (POitou LImousin CEntre), CCCP (façon URSS en cyrillique, Centre Charentes Corrèze Poitou) ou, mon préféré, Plouc (PoitouLimOUsinCentre)…  ou A poil (Aquitaine Poitou charentes Limousin), la proposition de DD du Pwatoo (Dédé du Poitou) qui a connu un certain succès.

J’espère que nos futurs élus, majoritairement girondins (non, pas les opposants révolutionnaires à la Montagne, juste les habitants de la Gironde, vu la démographie, ils auront une place prépondérante en plus de la capitale régionale et de la quasi totalité des services déconcentré de l’État), seront plus forts en géographie que la SNCF! Voulant aller vendredi dernier voir l’exposition Robert Combas à l’école d’art de Châtellerault , j’ai consulté les horaires de Poitiers à Châtellerault sur le site Voyages Sncf plutôt que sur le site des TER ou mieux Comment J’y Vais Poitou-Charentes, qui regroupe bus et TER… Et là, je n’ai pas été déçue du voyage proposé! Il me conseille de faire le trajet Poitiers Saint-Pierre-des-Corps en TGV (vitesse normale, la nouvelle voie ouvrira dans un moment, et pas sur ce trajet), changement pour prendre la navette pour Tours, et retour vers le sud et Châtellerault… en TER! le tout en 1h55 et pour 33 € alors qu’il faut 20 minutes et 7€ plein tarif (25% de moins avec la carte TER Poitou-Charentes en semaine, 50% en moins le week-end)! Bon, je prendrai le TER dans le bon sens, Poitiers-Châtellerault à 13h34 (après ma séance de rééducation).

Mi amusée, mi agacée, je titille alors la SNCF en privé sur twitter (@sncf), belle réactivité, quelques minutes plus tard, je reçois cette réponse:

Bonsoir. Effectivement, 2 correspondances sur cet horaire. Mais aussi 5 autres trajets directs entre 8h et 17h 😉 #SNCFaujourdhui

Bravo pour la réponse rapide et le smiley, mais vu du centre d’appel qui gère le compte twitter de la SCNF, ils ne semblent pas avoir perçu l’absurdité du trajet… et je décide de poursuivre l’échange :

Je prends souvent le TER, là 2h et 33€ en faisant coucou au passage à Châtellerault en TGV, c’est #cop21? 18 min et 7€ normalement

Décidément, ils ont l’esprit joueur en répondant:

@VeroDuj C’est pour cela qu’il y a d’autres trajets, directs, à 7,20€. 😊#SNCFaujourdhui

Allez, sans rancune 😉 J’ai pris le TER de 13h34 (la proposition suivante de Voyages SNCF) pour 5,10€. Voici la carte (fonds de l’IGN / géoportail) qui vous explique mieux la situation! Saint-Pierre-des-Corps est dans la périphérie de Tours… et suivant une des versions du projet de réforme des régions, nous aurions pu former une région Centre-Poitou-Charentes. N’oubliez pas, votez!!!

Crucifixion de Paul Bony à Saint-Jacques de Châtellerault

Châtellerault, église Saint-Jacques, vitrail de la crucifixion par Paul Bony, vue généralePour les catholiques, la crucifixion du Christ, c’est demain! J’ai choisi aujourd’hui de vous montrer un vitrail contemporain qui se trouve dans l’église Saint-Jacques à Châtellerault. J’aime beaucoup ce vitrail très coloré.

Châtellerault, église Saint-Jacques, vitrail de la crucifixion par Paul Bony, signatureIl porte la signature « M. Bony 1957-1958 ». Il s’agit de Paul Bony (1911-1982), gendre de  Jean Hébert-Stevens (1888-1943, fondateur en 1924 d’un atelier de vitrail à Paris). Paul Bony a exécuté des vitraux pour de grands artistes contemporains, Henri Matisse (notamment les vitraux de la chapelle Notre Dame du Rozaire des dominicaines de Vence), Georges Rouault (ensemble pour l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce à Passy, sur le du Plateau d’Assy, en Haute-Savoie) ou Marc Chagall (pour le baptistère de la même église de Passy, en 1957, Chagall travaille ensuite avec l’atelier de Simon Marq). Près de Poitiers, Paul Bony a réalisé en 1962 la verrière géométrique de l’église de Buxerolles.

Pour aller plus loin : voir l’article de Christian Hottin, L’art du vitrail en France au temps de la reconstruction et de la croissance. Note sur les fonds Hébert-Stevens – Bony conservés aux Archives nationales du monde du travail (Fonds n° 2002 001), revue In Situ,12 | 2009 : Le patrimoine religieux des XIXe et XXe siècles – 2e partie

La sculpture du palais de justice de Châtellerault

Palais de justice de Châtellerault, carte postale ancienne avec l'hôtel de ville au premier planA Châtellerault, après une histoire mouvementée (voir lien à la fin de l’article), le palais de justice est reconstruit à partir de 1842/1844 à son emplacement actuel qui correspond à une partie de l’ancien couvent des Minimes, sur les plans de Dulin, architecte du département, juste à côté du théâtre (qui vient juste d’être restauré). L’ensemble comprend l’hôtel de ville, le palais de justice installé dans le corps de bâtiment central, une école, le musée et la bibliothèque. C’est sans doute sur cette carte postale ancienne que l’on voit le mieux l’organisation de l’ensemble.

Palais de justice de Châtellerault, la façade de l'hôtel de villeVoici aujourd’hui (enfin, en 2012) la façade de l’hôtel de ville côté cours de Blossac (à revoir à une extrémité du boulevard le monument aux morts de 1870 et à l’autre bout celui de 1914-1918)…

Palais de justice de Châtellerault, façade du palais de justice…et celle du palais de justice.

Palais de justice de Châtellerault, carte postale ancienne, façade du palais de justiceVoici la même façade sur une carte postale ancienne.

Palais de justice de Châtellerault, frontonLe fronton a été sculpté par Honoré Hivonnait, qui a aussi réalisé une partie du décor peint du théâtre voisin mais qui est surtout connu dans le département de la Vienne pour ses vitraux et ses peintures religieuses (à voir prochainement sur ce blog le chemin de croix peint de l’église Saint-Jacques de Châtellerault et le décor peint de l’église de Civaux).

Palais de justice de Châtellerault, fronton, détail de la JusticeAu centre du fronton trône une allégorie de la Justice encadrée par la ville et l’art… La Justice, vêtue à l’Antique, cheveux longs nattés et chaussée de sandales, porte ses attributs habituels, un glaive (levé vers le haut) et une balance. Sa tête est cernée de foudres et ses épaules se détachent sur un fond de drapeaux déployés. Une tête de lion est posée à son côté.

Palais de justice de Châtellerault, fronton, partie gauche, la ville et ses activitésA gauche (côté hôtel de ville), la Ville avec ses armoiries, assise mais manches retroussées, tient un rouleau de parchemin et des outils liés à la métallurgie, tenailles et massette. La production métallurgique locale, couteaux et baïonnettes (en savoir plus sur la manufacture d’armes de Châtellerault), ainsi qu’une hache, se détachent d’un fond lié à la Vienne (roseaux) qui sépare la ville en deux et avait un intense trafic de bateaux jusqu’à la Loire… l’artiste en a représenté deux avec leurs mâts entre la tête de la ville et les baïonnettes.

Palais de justice de Châtellerault, fronton, partie droite, l'art et ses attributsA droite (côté musée), l’art est assise la tête penchée en avant, un papier posé sur les genoux avec à ses côtés tout ce qui lui est utile (palette, équerre, compas, lyre, tambour, globe terrestre etc.).

Pour en savoir plus : voir l’article d’Alexandra Enault, Le Palais de justice de Châtellerault au XIXe siècle, CCHA / Centre Châtelleraudais Histoire Archives), 2001, n° 2, p. 130-141.

Photographies d’août 2012.

Aux martyrs de la Résistance de Châtellerault

Châtellerault, monument aux martyrs de la résistance, 1, vue générale

En ce 8 mai 2013 s’achève ma semaine sur des monuments dédiés à la deuxième guerre mondiale, à la résistance, aux déportés ou à des personnages marquants de ce conflit. Tous ces monuments sont regroupés dans l’index des monuments aux morts. Pour ceux qui ont raté des épisodes (le sujet ne semble pas intéresser grand monde si j’en juge par les statistiques de lecture de ces articles), voici les sujets abordés cette semaine:

– le monument aux morts de la déportation des Sables-d’Olonne et le buste de Mignonneau

– le monument de la résistance de La Rochelle

– le monument aux Cinquante Otages à Nantes (et De Gaulle)

– le monument à la gloire de la résistance jurassienne, à Lons-le-Saunier

– Frontstalag et camp d’internement de Poitiers

Hommage aux Hommes de fer de Metz

– Les premiers déportés étaient Espagnols… hommage à Angoulême

 

Aujourd’hui, je vous emmène à Châtellerault. Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870 de l’arrondissement de Châtellerault et l’ensemble avec le château d’eau, le monument pour le centenaire de la fête de la fédération (et la Révolution française) et le monument aux morts de 1914-1918. Il existe encore un autre monument, tout simple, « Aux martyrs de la / Résistance », comme il est écrit en haut… « La ville de Châtellerault reconnaissante » écrit en bas. Ce monument se trouve près de la Vienne, à proximité immédiate de l’ancien site de la manufacture d’armes, quai des Martyrs de la Résistance. Quelques hommes de la Manufacture avaient monté très tôt une cellule de résistants et une grève durement réprimée en 1942 (voir la page du VRID / Vienne, Résistance, Internement, Déportation sur Châtellerault).

Châtellerault, monument aux martyrs de la résistance, 2, signature de l'architecte et de l'entrepreneur

Il porte les signatures suivantes : « Louis Befroy, architecte de la ville / Paul Vachon, entrepreneur ».

Châtellerault, monument aux martyrs de la résistance, 3, vue des deux côtés

Le monument très simple se compose d’une grande stèle encadrée par des chaînes. Sur la stèle, outre le texte déjà mentionné, on peu lire la liste des victimes châtelleraudaises, suivi de ce texte : « Unis par la même volonté de / résistance / Ils sont morts en martyrs / pour briser les chaînes / de l’esclavage ennemi », et des armoiries de la ville encadrées de 1940 – 1945.

Châtellerault, monument aux martyrs de la résistance, plaque commémorative

Au pied de la stèle, une plaque a été apposée… Son texte est difficile à lire, d’autant que je n’ai pas retrouvé mes notes! Si je les retrouve ou à l’occasion d’un prochain passage à Châtellerault, je complèterai… A moins qu’un lecteur de Châtellerault ne donne la transcription avant?

Ici est déposée
? des ?
? allemand
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?ons de martyrs
? 1940
plus de 200.000
françaises et français

Pour aller plus loin, voir l’article de Marie-Claude Albert, Les Châtelleraudais et la guerre,

Voir aussi la page du VRID / Vienne, Résistance, Internement, Déportation sur Châtellerault

La Vienne pendant la seconde guerre mondiale sur le site de l’ONAC / office national des anciens combattants

Photographies d’août 2012.

Le monument aux morts de 1870 à Châtellerault

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 1, carte postale ancienne Je vous ai déjà montré le monument pour le centenaire de la fête de la fédération (et la Révolution française) et le monument aux morts de 1914-1918 à Châtellerault, nous allons lui tourner le dos, remonter le boulevard de Blossac et faire face, au début de la contre allée de l’avenue Jean-Jaurès, quelques centaines de mètres plus loin, au monument aux morts de 1870.

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 2, deux vues de loin

Aujourd’hui, la végétation a poussé, pas facile de trouver la signature s’il y en a une… Il se compose d’un rocher au-dessus duquel un soldat est aux trois quarts allongé, portant un drapeau.

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 6, dédicace

Il porte sur la plaque à l’avant « Les vétérans / des armées de terre et de mer / et les soldats de la grande guerre / aux morts de la Patrie ». Il s’agit probablement d’une plaque apposée tardivement, après la première guerre mondiale, en attendant la construction du monument aux morts de 1914-1918.

La plaque au dos explicite un peu son histoire : « Monument élevé par souscription / publique / remis à la ville de Châtellerault / le 14 juillet 1903 / par la 392eme section de vétérans / sous-préfet M. WINANDY ». Chouette, une date, cela facilite la recherche dans la presse locale en ligne, n’est-ce pas, Philippe, avoir une date précise, ça aide pour chercher dans L’Avenir de la Vienne, quatre pages très denses chaque jour (on peut sauter la page 4, en général, il n’y a que le feuilleton et la publicité). Avec la date donc, bingo, je trouve un grand article sur la vue 21 de l’Avenir de la Vienne numérisé (15 et 16 juillet 1903), consacré à l’inauguration de la copie de la statue de la Liberté à Poitiers et au monument de Châtellerault, sur la vue suivante (l’inauguration du monument de Châtellerault se trouve aussi dans le Mémorial du Poitou, daté des, 15-18 juillet 1903, il s’agit d’un bi-hebdomadaire qui paraît le mercredi et le samedi sur l’arrondissement de Châtellerault). On y apprend que le monument a été réalisé par Aimé Octobre (et oui, comme plus de vingt ans plus tard le monument aux morts de 1914-1918, et pour la grande poste (1913) et le monument aux morts (1925) de Poitiers ainsi que pour le monument aux morts d’Angles-sur-l’Anglin (1926). L’architecte est Bernard Chaussemiche, qui dix ans plus tard (1914) a aussi mis en scène le monument aux morts de 1870-1871 de Tours. L’article précise aussi que le socle est en pierre de Sainte-Maure et la statue en pierre de Chauvigny. La plaque, qui n’est pas sur la carte postale ancienne, doit recouvrir l’inscription d’origine signalée dans le journal, « Aux enfants de l’arrondissement morts pour la patrie ». Je vous laisse aller lire dans la presse les discours prononcés ce jour-là. Dans Le Mémorial du Poitou, il est précisé un tire, « Pour le Drapeau ».

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 3, deux vues rapprochées Voici deux détails du soldat, jambes nues et croisées, effondré en appui sur son bars droit et serrant de la main gauche le drapeau sur sa poitrine.

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 4, détail de la tête Aïe, il n’a pas l’air en forme mais bien mourant, les yeux déjà dans le vague…

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 6, de dos Voici ce qu’il donne de dos…

Photographies d’août 2012.

Dieu n’est même pas mort de Samuel Doux

Couverture de Dieu n'est même pas mort de Samuel Doux

pioche-en-bib.jpgC’est Grégory Vouhé qui m’a fait découvrir ce livre emprunté à la médiathèque.

Le livre : Dieu n’est même pas mort de Samuel Doux, éditions Julliard, 2012, 290 pages, ISBN 9782260020363.

L’histoire : plusieurs histoires qui se croisent, celles de Elias Oberer, de nos jours (enfin, en 2010) à Poitiers, Moshe Hershel à Radom en Pologne en 1910 puis à Poitiers en 1942, Paul Serré en 1938 à Morteau puis en 1943 à Paris et à Limoges en 1976, Emmanuelle Serré en 1957 à Poitiers puis en 1968 à Châtellerault… Elias arrive de Paris à Poitiers pour l’enterrement de sa grand-mère, qui s’est suicidée le jour de Yom Kippour. Sa mère, Emmanuelle Serré, y est morte d’un cancer il y a des années, son grand-père il y a quelques mois. Sa cousine Béatrice l’attendait sur place, mais à son départ, il ne connaît pas la manière dont sa grand-mère a mis fin à ses jours. Son oncle, Dominique, viendra-t-il à l’enterrement de sa mère? Alors qu’Elias part à la recherche à travers la maison d’une bague de famille, chargée de l’histoire de cette famille depuis les pogroms de Pologne jusqu’aux rafles de la seconde guerre mondiale. Trois jours à attendre l’incinération puis, le lendemain, l’enterrement des cendres, au milieu des fantômes dans une ville qu’il n’aime pas…

Mon avis : Elias n’aime pas sa « ville natale, beige et gris, pleine d’ennui et de lourdeur, construite sur une colline faite pour dominer et qui pourtant s’enfonce dans l’éternité » (p. 37)… L’auteur non plus ne doit pas aimer la ville, y est-il seulement venu pour y avoir vu la Vienne? Au moins, il est cohérent, c’est toujours de la Vienne et non du Clain qu’il parle (p. 147, 182, 183, 222)… un éditeur qui se respecte aurait dû corriger, ainsi que quelques coquilles (au moins pages 37, 182) et quelques autres incohérences, si l’on veut ancrer un récit dans la réalité, alors il faut vérifier celle-ci, le crématorium de Poitiers n’est pas coincé entre un Bricorama et un Picard surgelé (page 185), il n’est pas loin d’une zone commerciale, mais encore entouré de verdure (ça risque de ne pas durer…)… Et la procédure d’une succession ne permet pas à un petit-fils (ni à personne) d’aller clôturer les comptes de sa défunte grand-mère à la banque… Si l’on passe outre ces détails agaçants, la construction du roman qui alterne les chapitres placés aujourd’hui et l’histoire de la famille sur quatre générations est assez intéressante. Une petite généalogie en annexe aurait aidé à s’y repérer parfois, mais les têtes de chapitre claires permettent de se repérer dans l’espace (en Pologne, à Limoges, à Paris, à Poitiers…) et dans le temps (de 1910 à 2010). L’histoire d’une famille juive, mais aussi des histoires de maladie (le grand-père et la mère d’Elias morts du cancer), maladies qui expliquent mieux la haine du jeune homme envers sa grand-mère que l’histoire familiale.

Logo rentrée littéraire 2012

Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

 

Château d’eau et monument aux morts à Châtellerault

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 02, vue générale En visitant l’autre jour l’intérieur du château d’eau de Blossac, à Poitiers, je me suis souvenue que je ne vous ai jamais montré un château d’eau de la même conception, de grandes cuves à même le sol, sur un point plutôt haut de la ville, à Châtellerault, dans le jardin public square Gambetta, près de l’avenue Schumann, sur l’allée du Souvenir-Français. Il faut dans un premier temps que vous fassiez abstraction de la colonne avec sa statue au sommet et de la statue située un peu en avant…

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 03, inauguration du château d'eau Le château d’eau a été construit un peu avant celui de Poitiers, ainsi qu’en atteste l’inscription au milieu du grand mur de façade :  » En l’année 1868 sous le règne de Napoléon III empereur des Français / Alexandre Rivière, chevalier de la légion d’honneur et maire de Châtellerault / a fait installer en vertu des délibérations du conseil municipal / cette distribution d’eau dont les travaux ont été réalisés par MMrs Coudère, Prévignault, Sichère et Bollée / sous la direction de M. Carmejeanne, architecte de la ville « .

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 04, château d'eau Voici quatre vues de la partie « château d’eau » de cet ensemble, avec au sommet un périmètre de protection sur lequel sont installées des ruches.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 01, carte postale ancienne Au sommet de ce monument a été ajouté en 1890 une grande colonne encadrée de deux lions en bronze et surmontée d’une Liberté de Gustave Michel, œuvre de série fondue par Louis Gasne et dont on trouve, à Jonzac, une version dans une mise en scène très différente (1894, voir ici le monument du centenaire de la Révolution à Jonzac).

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 06, la Révolution

Il s’agit d’un monument érigé pour le centenaire de la fête de la fédération qui, le 14 juillet 1790, a célébré le premier anniversaire de la chute de la Bastille. Une fête pleine d’enthousiasme de la Révolution… juste avant le déchaînement de la Terreur. La colonne porte en son centre l’inscription « A la gloire de la Révolution française », surmontée des armoiries de la ville de Châtellerault. Tout autour de la colonne sont inscrites des dates et des devises (certaines illisibles, puisqu’il est impossible de faire le tour à l’arrière de la statue, en raison du périmètre de protection du château d’eau), mais on peut au moins lire « Égalité / 5 mai/ 14 juin/ 20 juin/ 4 août », dates qui correspondent aux événements suivants:

5 mai 1789 : ouverture de la réunion des États-Généraux au château de Versailles

14 juin 1789 : l’abbé Grégoire quitte les bancs du clergé et va rejoindre le Tiers État

20 juin 1789 : serment du jeu de paume par les députés de l’Assemblée nationale

4 août 1789 : abolition des privilèges.

Sur le socle en dessous de la colonne sont portés les noms de grands révolutionnaires, là encore, impossible de faire le tour, mais je pense avoir réussi à tous les reconstituer :  » La Fayette/ Desmoulins / Brissot / Sieyes/ Pétion/ Grégoire/ Danton/ Bailly / Mirabeau / Condorcet « . Vous pouvez en découvrir les exploits très résumés par exemple ici. Tiens, cela me rappelle ma première « colle » d’histoire moderne et contemporaine de classe préparatoire à l’école des Chartes, deux semaines pour tout savoir sur les années 1789-1791!

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 07, la Révolution, 4 vues La Liberté est coiffée d’un bonnet phrygien recouvert par une couronne végétale. Vêtue à l’antique, elle porte une épée courte dans un baudrier (qui au passage lui met en valeur les seins…), elle tient au sol de la main droite les tables de la Loi (la Constitution) et de la gauche un flambeau, soit une position inversée par rapport à la statue de la Liberté (la Liberté éclairant le monde) de Frédéric Bartholdi. Comme cette dernière, elle foule des pieds des chaînes brisées. Au dos de la colonne se trouve la dédicace, qu’il n’est pas possible de lire en entier sans entrer sur le château d’eau, j’ai seulement pu lire, entre les branches du cèdre : « République française / Ce monument a été érigé en l’an 1890 / Carnot président de la République/ M. Cleiftie préfet / M. Denoël sous-préfet/ Duvau maire/ et J.C. Duh… adjoints/ la statue … / et … « . Pour un récit de cette inauguration et les discours, voir Le Mémorial du Poitou, 40e année, n° 58, samedi 19 juillet 1890, qui donne même les paroles (de Camille Dehogues père) et la musique (de Camille Dehogues fils) d’une « Cantate dédiée à Monsieur le maire de Châtellerault à l’occasion de l’inauguration du monument commémoratif de la Révolution française […] exécutée par l’orphéon et l’harmonie de Châtellerault […] à la suite de deux répétitions seulement »!
Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 08, lion

Les lions (oui, Grégory préfère dire des tigres, mais la commande et la description de l’inauguration parlent de « lions millésimés 1789 et 1889 ») assis gardent bien le monument…

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 05, de profil Mais quand on arrive aujourd’hui devant le monument, il y a encore un troisième élément remarquable, le monument aux morts de 1914-1918 érigé en 1926…

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 09, monument 1914-1918 Il s’agit d’un soldat vêtu à l’antique portant dans sa main droite une petite Victoire.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 10, signature Aimé Octobre

Il porte la signature « Octobre Aimé 1926 ». Je vous ai déjà parlé de Aimé Octobre, grand prix de Rome en 1893, pour la grande poste (1913) et le monument aux morts (1925) de Poitiers ainsi que pour le monument aux morts d’Angles-sur-l’Anglin (1926), sa commune natale, dont la Victoire est un modèle agrandi de la petite victoire portée par le soldat de Châtellerault. Il avait déjà réalisé en 1903 le monument aux morts de 1870 de l’arrondissement de Châtellerault, situé à quelques centaines de mètres (je vous le montrerai très bientôt).

Un modèle en plâtre du monument de 1914-1918 a été présenté au Salon de 1926 sous le n° 3588 et un tirage en bronze exposée au Salon de 1927 sous le n° 3435. Un élément de plâtre pour ce modèle, daté 1926, a été donné par son fils Daniel Octobre en 1944 au musée Sainte-Croix de Poitiers où il est conservé.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 11, marque de Rudier

Il porte au dos la marque du fondeur « Alexis Rudier / fondeur Paris », également une « vieille connaissance » de mes fidèles lecteurs… (voir les monuments aux morts de La Rochelle et Angers, Héraklès archer à Toulouse, la statue du maréchal Joffre à Paris).

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 12, dédicace Sur le socle en pierre, sous la statue en bronze se trouve une très touchante dédicace :

 » Ce monument a été consacré / par la / ville de Châtellerault / à l’impérissable souvenir / du dévouement sublime de ses enfants / héroïques serviteurs de la Patrie / pendant la grande tourmente « . Il a été inauguré le 14 juillet 1927.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 13, soldat

Voici deux vues du groupe sculpté en bronze… Vous trouvez que la Victoire a une drôle d’allure? Et oui, elle a été victime de vandalisme, vous le verrez mieux sur une autre vue. Elle était intacte en 2008, voir dans ce dossier documentaire.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 14, tête du soldat Le soldat a un visage inexpressif, comme beaucoup de statues d’empereurs romains, il est coiffé à l’antique…

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 15, soldat de face et de dos

Il est drapé dans une toge qui lui laisse les jambes et l’épaule droite nues. Il tient dans la main gauche une épée et des feuilles de chêne.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 16, la Victoire aux ailes cassées

La Victoire est une stricte réplique miniature de celle du monument aux morts d’Angles-sur-l’Anglin, vêtue d’une longue robe, nu-tête, coiffée d’un chignon. De dos, on voit bien la fracture de son aile gauche… La ville de Châtellerault va-t-elle la faire restaurer correctement???

Photographies prises en août 2012.

Pour aller plus loin : voir Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen, édité dans la collection des Parcours du patrimoine chez Geste édition, 2008 (ISBN 978-2-84561-483-3) .

Et cet article paru depuis : Grégory Vouhé paru dans l’Actualité Poitou-Charentes n° 106 (automne 2014) : De la femme éplorée à la Victoire, p. 24.

Jour de Vienne et Yan Pei-Ming à Châtellerault…

Châtellerault, fête de la batellerie 2012, déchargement des bâteaux, de loin Les deux sujets du jour n’ont pas beaucoup de rapport, sauf qu’ils se déroulent tous deux à Châtellerault et que si vous souhaitez y assister, c’est urgent…

Sur la Vienne, l’ancien port accueille aujourd’hui dimanche 25 août 2012 Jour de Vienne, une fête de la batellerie…

Je m’interroge sur le choix de cette date pour faire cette fête. Nous sommes en pleine période d’étiage, la Vienne est au plus bas : en aval de ma centrale nucléaire préférée (Civaux, en amont de Châtellerault), le débit moyen journalier de la rivière oscillait la semaine dernière entre 14 et 15,5 mètres-cubes par seconde, malgré une tranche à l’arrêt depuis des mois (exactement depuis le 18 février 2012) pour cause de visite décennale puis remplacement de boulons défectueux au cœur du réacteur, mal-façon constatée d’abord sur le réacteur identique de Chooz (et hier, l’autre tranche a aussi été arrêtée pour d’autres tests). Avec un tel débit de la rivière, de toute façon, une seule tranche peut fonctionner -et encore-, il n’y a pas assez d’eau pour refroidir deux réacteurs, et il ne resterait pas assez de débit en amont. Chaque réacteur consomme plusieurs mètres cubes par seconde, qui s’évaporent dans le « panache de fumée », en fait de vapeur d’eau, qui s’échappe au-dessus de la tour de chaque réacteur. Et pour ceux que ça intéresse, en juin, suite à la fuite de tritium dans la nappe phréatique, la situation s’était améliorée, avec 36 becquerel/litre dans la nappe contaminée, beaucoup moins qu’en janvier 2012, avec 540 Bq/l, mais pas encore le taux constaté avant l’incident (autour de 10 Bq/litre).

Châtellerault, fête de la batellerie 2012, déchargement des bâteaux, de près

Revenons à Châtellerault. Comme vous pouvez le voir sur cette vue plus rapprochée, vendredi, les bateaux sont arrivés par camion et grue, impossible de les faire naviguer, vous voyez les ouvriers, ils n’ont même pas de l’eau jusqu’aux genoux… Quelques barques pourront quand même naviguer au centre du fleuve, à défaut d’accéder au port… C’est quand même bizarre de ne pas faire cette faite à la fin du printemps ou au début de l’été, quand le niveau de l’eau est en principe plus haut…

Des animations auront lieu toute la journée…

Ancien collège, aujourd'hui école d'art de Châtellerault Jusqu’au vendredi 31 août 2012 (voir les horaires ici), l’école d’art de Châtellerault, située dans l’ancien collège, 12 rue de la Taupanne (voir les horaires ici), présente deux petites expositions, l’une consacrée à Olga Luna, l’autre à quelques grands formats de Yan Pei-Ming, un artiste avec lequel j’ai du mal, que ce soit pour ces œuvres qui ont quelques années (j’ai quand même aimé un autoportrait en lithographie rouge, de 2007) ou pour la création récente vue dans le cadre du voyage à Nantes. Clic sur les liens pour découvrir ces artistes: Olga Luna et Yan Pei-Ming.

Handicap : un cabinet dentaire adapté à Châtellerault

Logo de l'association Valentin ApacIl y a quelques semaines, Roselyne Bachelot est venue dans la Vienne inaugurer notamment un cabinet dentaire spécifique pour les personnes en situation de handicap à Châtellerault. Mes fidèles lecteurs se souviennent sans doute que je suis secrétaire de l’association Valentin Apac s’occupe d’anomalies chromosomiques, qu’elles soient des anomalies de nombre ou des anomalies de structure, voir plus ici, dans cet article sur la remise du prix Femme actuelle en 2010 à la présidente, Isabelle Marchetti. N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez plus d’information sur l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques (ou contactez directement l’association par le dernier lien). Et nous aurons un stand le 23 septembre 2012 à la journée des associations de Poitiers, réservez la date!

Les soins dentaires sont très problématiques en cas de handicap, et encore plus en cas de handicap mental lourd ou de polyhandicap. J’étais donc particulièrement intéressée par cette structure… mais au lieu d’en parler, le journaliste local a fait une description de la tenue vestimentaire et du maquillage de la ministre… Ni une, ni deux, je proteste en ligne sur ce sexisme, en disant que j’aurais préféré une présentation du cabinet… et ma protestation est parue dans le courrier des lecteurs, puis quelques jours plus tard, une réponse de M. Fronty, avec les informations utiles. Il a aussi pris contact directement avec moi, puis envoyé cette présentation qui paraîtra prochainement dans le bulletin de notre association, et que je publie aussi ici, elle peut être utile à beaucoup de monde!

Voici donc la présentation de la structure, texte de M. Pierre Fronty, président de l’OASIS .

Depuis plus d’un an, à l’hôpital de Châtellerault dans la Vienne, fonctionne en hospitalisation de jour un service spécifiquement réservé aux patients atteints de handicap.

L’idée de regrouper toutes les pathologies dans un même service permet d’établir un bilan de santé complet, associé à une offre thérapeutique globale et sur le même site avec un personnel spécialement formé.

L’accès aux principales spécialités médicales est possible, y compris aux soins dentaires.

Dans ce cabinet dentaire d’exception, une douzaine de praticiens libéraux interviennent selon le cas, sous anesthésie locale, analgésie de courte durée, si nécessaire sous anesthésie générale du fait de la proximité des blocs opératoires. Ce travail d’équipe est géré par un médecin coordinateur au profit de la santé des patients souffrant d’un handicap physique ou mental ; il est issu d’une fructueuse collaboration entre pratique libérale et pratique hospitalière.

Renseignements :

Pour les prises de rendez-vous, contactez le secrétariat du service au 05 49 02 56 35.

Hôpital de jour pour personnes handicapées avec troubles du comportement
Rue du Docteur Luc Montagnier (rocade Est)
86100 CHATELLERAULT

Horaires d’ouverture:
Du lundi au vendredi de 8h30 à 17h30

Médecin coordinateur : Docteur Agnès MICHON

Chirurgien dentiste coordinateur : Docteur Didier GRIVELET

Secrétaire de l’association Aide Odontologique de Suivi Itinérant de Soins : AOSIS