J’ai lu le tome 3 chez mon père, les deux premiers tomes il y a déjà un bon moment… je pensais vous en avoir parlé, mais en fait, j’ai juste mentionné dans mon avis sur Le grand A, de Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer (très complémentaire du film Chez nous, de Lucas Belvaux), qu’il fallait que je rédige mon avis… Voici donc les trois tomes d’un coup! Le tome 1 avait reçu le Fauve d’or au festival de la bande dessinée d’Angoulême en 2015.
Les livres : L’arabe du futur, de Riad Sattouf, Allary éditions, tome 1 Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984), 2014, 160 pages, ISBN 9782370730145 ; tome 2 Une jeunesse au Moyen-Orient (1984-1985), 2015, 160 pages, ISBN 9782370730541 ; tome 3 Une jeunesse au Moyen-Orient (1985-1987), 2016, 160 pages, ISBN 9782370730947.
L’histoire : Le petit Ryad, tout blondinet, est né d’une mère bretonne (Clémentine) et d’un père syrien (Abdel-Razak) qui ont fait leurs études à la Sorbonne. Ce dernier trouve un poste de professeur à Tripoli en Libye de Kadhafi. En 1984, la famille, agrandie d’un petit frère, déménage dans le village natal du père, à Ter Maaleh, près de Homs en Syrie. Enfance rude avec ses cousins, à l’école, tentatives d’agriculture du père, blues de la mère qui voudrait rentrer en Bretagne (ou au moins habiter en ville, à Damas, plutôt que dans ce village paumé) plus longtemps que les deux semaines de vacances annuelles, la tension monte peu à peu jusqu’à la naissance du troisième enfant…
Mon avis : chaque album prend le temps d’exposer le propos, avec des planches aux dessins assez simples, des cases à la mise en page assez « rigide », avec de grands aplats monochromes où les couleurs qui dominent sont liées au pays, bleu pour la France, jaune et orange (avec des touches de vert) pour la Libye, rose et rouge pour la Syrie. Du côté de l’histoire, il rend bien le partage entre sa mère qui s’ennuie et sacrifie sa vie au père, qui lui rêve de panarabisme et de devenir un notable dans son village… et si possible plus loin! Ses sorties avec le cousin influent sont mémorables, en tout cas ont assez marqué le petit Ryad pour qu’il le rapporte de cette façon! Il faut dire qu’il grandit d’un album à l’autre, que de petit garçon soumis qui veut être premier de la classe en échappant aux châtiments corporels du maître, il est passé à une réflexion propre, dans le tome 3, il commence à s’interroger, tiraillé par les tensions entre ses parents. La naissance du troisième enfant en France lui fait découvrir une école très différente de celle qu’il a connue en Syrie! Je vous recommande la lecture de ces trois albums… en attendant la suite!