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L’Alcazar à Angers

L'Alcazar à Angers, 1, les deux façades Chose promise, chose due, après le monument aux morts de 1914-1918 aux Sables-d’Olonne, voici l’Alcazar à Angers (en attendant le Palace, également à Angers), dont la sculpture est également l’œuvre de Maurice Legendre, situé à l’angle de la rue Saint-Laud et de la rue Claveau. Il s’agit d’un ancien café-concert ouvert en 1902, construit avec une façade sur chaque rue et une entrée dans l’angle en pan coupé.

L'Alcazar à Angers, 2, signatures de l'architecte, du statuaire, de l'entrepreneur, du sculpteur

Il porte les signatures suivantes : « O. David ent. / L. André sculp. / 1901 / G. Réchin arch. / M. Legendre stat. / 1902 ». Nous avons donc un bâtiment conçu par l’architecte Gaston Réchin et construit par l’entrepreneur Olivier David, un décor dessiné par le statuaire Maurice Legendre et exécuté par le sculpteur Louis André.

L'Alcazar à Angers, 3, bacon et sculpture au-dessus de la porte

L’entrée principale est surmontée d’un balconnet en pierre. Deux têtes monumentales souriantes encadrent la porte, au milieu d’un décor végétal foisonnant de feuilles et de fleurs.

Carte postale ancienne montrant l'alcazar à Angers avec encore son bow-window rue Claveau Sur les façades latérales lui répondaient des bow-windows détruits dans les années 1930, que l’on peut voir sur cette carte postale ancienne.

L'Alcazar à Angers, 4, verrière à gauche

Les baies « art nouveau » du rez-de-chaussée ont été préservées sur les deux façades.

L'Alcazar à Angers, 5, sculptures de la façade gauche

Sous la corniche du dernier niveau, dans les angles, des femmes en buste, aux seins nus, attendent le client, alors que de grandes marguerites ont pris place entre les fenêtres du troisième étage. Voici trois détails sur la rue Claveau…

L'Alcazar à Angers, 6, sculptures de la façade droite … et les deux dames de la rue Saint-Laud. Les quatre femmes ramènent l’une de leur main sous le menton ou contre l’une de leur joue.

Pour aller plus loin:

Voir le dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire des Pays-de-la-Loire, vous y trouverez notamment les plans de l’architecte qui a modifié les façades en 1932/1933 et d’autres vues anciennes.

Word trade center, la reconstruction d’un site (maison de l’architecture de Poitiers)

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, 4, entre la passerelle du millénaire et le quaiJusqu’au 10 novembre 2012, la maison de l’architecture organise une exposition et des rencontres sur la reconstruction du quartier du Word Trade center à New-York, tout le programme sur leur site. Les panneaux sont très clairs… et vous serez accueillis par une grande structure en kapla (vous savez, ces petits bâtonnets en bois)…

Pour l’instant, j’ai participé à deux événements, et irai peut-être voir le pecha-kucha (késako? allez voir le premier pecha kucha).

Le premier événement était une conférence de Frédéric Edelman, journaliste au monde et à France Culture, qui tournait (retournait et « ratatournait » avec une projection en désordre et sans préparation réelle) autour des destructions et des reconstructions, en vrac New-York, Berlin, Banyan, Dresde, le palais de Bucarest. Mieux préparé et organisé, le propos aurait pu être intéressant…

Le deuxième événement était un documentaire suivi d’un débat, Norman Foster de Carlos Carcas et Norberto Lopez Amado. Un public clairsemé (contrairement au lendemain, dans la même salle, pour Tous Cobayes de Jean-Paul Jaud). Ce film était consacré à Norman Foster (né en 1935), de l’agence Foster + Partners… Mais si, vous le connaissez au moins de réputation, pour le viaduc de Millau… et les deux tours qui ne se construiront sans doute pas sur le site de La Défense à Paris…Le film retrace sa vie et son œuvre, de la banlieue pauvre de Manchester et ses débuts avec Rogers (voir Richard Rogers + architectes, grrr, avec la refonte du site du Centre Pompidou, j’ai dû rechercher leur lien… tous les anciens liens que j’ai mis sur des expos du centre sont cassés) aux constructions de tours géantes, en passant par le pilotage d’avions ou la participation à de grands projets ces dernières années, comme la reconstruction du Reichstag à Berlin, le carré d’art à Nîmes, les aéroports de Londres Stasted (celui des low-cost) et de Pékin (où le visiteur n’est pas censé se perdre dans le terminal 5), la ville utopique dans le désert des Émirats…

Londres, le pont du millénaire vu depuis la Tate Modern Cela m’a fait pensé que j’avais en stock quelques-unes des réalisations londoniennes de Foster, prises lors de mon dernier séjour londoniens en avril 2011, avant LE mariage. La première photographie de cet article est le pont du Millénaire, pris depuis les escaliers qui descendent de la cathédrale Saint-Paul (voir des escaliers londoniens), la deuxième est la vue prise dans l’autre sens, depuis la Tate Modern (revoir les expositions Orozco et Miro, Ai Weiwei).

Je n’aime pas trop son réaménagement de la cour du British museum (revoir l’exposition Afghanistan crosswoards of the ancient world), je n’ai pas retrouvé la photographie, mais je trouve que l’espace d’exposition aménagé dans la cour est trop petit.

Londres, l'hôtel de ville depuis le parvis Voici aussi l’hôtel de ville de Londres, pris depuis le parvis en venant de la tate modern…

Londres, l'hôtel de ville vu depuis l'autre rive de la Tamise … et pris de la rive en face, avec la tamise boueuse.

Photographies d’avril 2011.

Mon voyage à Nantes (11), la suite du parcours en ville…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 01, Agnès varda dans le passage Pommeray Allez, c’est reparti pour le VAN / Voyage à Nantes (site officiel), pour revoir les autres épisodes, voir les liens en fin d’article ou chez Mamazerty… N’hésitez pas non plus à suivre les liens vers les sites des artistes ou autres… J’y étais par un week-end pluvieux, du 6 au 8 juillet 2012, et ai déjà participé à la manifestation Estuaire 2007 (je n’avais pas pu y aller en 2009).

Aujourd’hui, nous poursuivons le fil rose en ville… (suivre le lien pour revoir le début du parcours en ville)

Dans le passage Pommeray, dont je vous reparlerai sans doute un jour, avec Des chambres en ville, Agnès Varda (revoir Les plages d’Agnès, où elle avait fait une un film très original, synthèse de ses films précédents) a reconstitué l’ancien magasin de télévisions de Michel Piccoli dans Une chambre en ville de Jacques Demy (son compagnon aujourd’hui décédé), dont certaines scènes se passent dans ce passage (comme des scènes de Lola) et dont des extraits sont projetés dans la deuxième pièce. Dans la première salle, elle propose des petits films sur les visiteurs du passage. Vous pouvez aussi voir d’autres commentaires et photographies du passage Pommeray par ce lien direct chez Mamazerty…Et pour en savoir lus sur ce passage, y compris avec des images du tournage de Lola et de une chambre en ville, voir l’article de Pascale Wester, Le passage Pommeraye, une rue tout droit sortie du XIXe, Nantes au quotidien, n° 158, octobre 2005, p. 29-31.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 02, sur le balcon de l'hôtel Pommeray En sortant du passage Pommeray par le haut, l’hôtel Pommeray propose une sorte de gros ectoplasme en matière expansée… Ça me rappelle un peu la « mousse à blaireaux », pour les non-initiés, de la mousse d’isolation pour les maisons que l’archéologue que je suis a utilisé (comme beaucoup d’autres archéologues) pour remplir des terriers dans les grottes et pouvoir fouiller la partie non détruite par les fouisseurs sans effondrement des couches archéologiques dans les terriers sous-jacents.Bon, revenons à nos moutons ou plutôt à l’œuvre, Kiss of the paraghost de Danny Steve. J’ai eu la flemme de ressortir le soir (averses, bises glaciale) pour le voir éclairé… Quatre artistes ont également redécoré des chambres, à voir sur place ou sur le site de l’hôtel. Vous pouvez même y faire juste la sieste pendant le voyage à Nantes (vite, il ne reste que deux jours!). Vous pouvez aussi voir d’autres commentaires et photographies par ce lien direct chez Mamazerty… Sur la vue plus éloignée, à gauche, vous apercevez une paire de chaussures, nouveau rituel urbain dont je vous ai parlé pour Poitiers et vous reparlerai pour Nantes

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 03, place Graslin, opéra et légumes L’opéra est actuellement en travaux et une station de légumes a pris place au milieu de la place Graslin… à voir par ce lien direct sur le blog de Mamazerty lors de son installation. La photographie du programme pouvait laisser croire à la présence d’une girafe sur scène, mais en fait, il n’y avait « que » de la diffusion sonore et une découverte du magnifique plafond peint par Hippolyte Berteaux et inauguré en 1881, dont je vous reparlerai à l’occasion d’un article sur le patrimoine (pour les impatients, vous pouvez toujours aller voir l’article de Laure Nemski, Le théâtre Graslin, Nantes au Quotidien, supplément au n° 143, mars 2004, p. 26-29)… Sur la vue du bas, vous apercevez la brasserie La Cigale, avec ses célèbres mosaïques…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 04, la compagnie générale d'accidents La Danseuse échevelée (réalisée dans une série de 1934-1936) de Julio Gonzalez a pris place, minuscule, sous la grand coupole en verre coloré de style art déco du siège de la Compagnie Générale des Accidents, construit de 1928 à 1933 par l’architecte Henri Vié et l’entrepreneur Jean Le Guillou et donc quasiment contemporain de l’œuvre qui y est présentée.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 05, la coupole de la compagnie générale d'accidents Je n’ai pas résisté à prendre une vue de la belle coupole…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 06, devant le muséum Je vous montrerai aussi plus tard le très beau fronton du muséum d’histoire naturelle, mais n’hésitez pas à voir Estuaire, une histoire naturelle ?, avec une passerelle dehors dans le square Louis-Bureau, sur les milieux humides, et à l’intérieur, de nouveaux espaces consacrés à l’estuaire, dont une mise en scène très sympathique des différents milieux de l’estuaire accompagnés d’animaux empaillés. Dans le cadre de Sans cimaise et sans pantalon du musée des beaux-arts, des paysages de l’estuaire réalisés par des peintres des 19e et 20e siècles sont présentés à l’étage, ainsi que l’autruche naturalisée de Maurizio Cattelan. J’ai été moins séduite par les aquarelles de Denis Clavreul.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 07, le musée Dobrée Direction maintenant, juste à côté, le musée Dobrée, fermé pour travaux. En attendant, on peut visiter la tour construite à partir de 1864 que Thomas Dobrée, descendant d’une famille d’armateurs nantais et grand passionné d’art, par petits groupes (14 personnes, la jauge imposée dans les lieux qui accueillent du public sans issue de secours) pour une visite de trois quarts d’heure qui nous emmène jusqu’au sommet de la tour carrée au deuxième plan sur la photographie…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 08, le bâtiment de la faculté de pharmacie Dans le nouvel UFR des sciences pharmaceutiques et biologiques, rue Bias, tout juste rénové par l’architecte Jean-Pierre Lott en 2011…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 09, les oeuvres de la faculté de pharmacie

ORLAN (pseudonyme de Mireille Suzanne Francette Porte) a installé dans le cadre du 1% artistique son œuvre Radiographie des temps, au sol et au plafond.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 10, la façade de l'amphithéâtre Kerneis Juste à côté, l’amphithéâtre Kerneis n’était pas accessible à l’heure où je suis passée, mais les installations sur les parois sont visibles de l’extérieur… L’université avait invité en résidence les artistes Interim (Marie Bouts, Julien Celdran, Lou Galopa, Séverine Hubard, Ramona Poenaru, Alice Retorré et Till Roeskens), qui ont réalisé des portraits des usagers de l’université.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 11, la façade de l'amphithéâtre Kerneis Voici l’autre côté de la façade… certains ont choisi de montrer leurs carnets de notes de laboratoire pour se faire représenter…

Mon voyage à Nantes en 2012:

– un premier aperçu,

– croisière de Nantes à Saint-Nazaire : le début et la fin du trajet

– à Saint-Nazaire

– ça grimpe : trois plates-formes et le mont Gerbier de Jonc

– au jardin des plantes : avec des plantes et des œuvres contemporaines

– sur l’île de Nantes : à l’ouest et au centre

– en ville : le début et la suite du parcours, de l’art dans la rue

– le mémorial de l’esclavage

Quelques commerces et magasins autour de 1900 à Niort

Niort, magasin de 1898 près du pilori, 1, la façade Après les deux commerces de Georges Lasseron, A la ménagère (1906) et le grand café (1908) (revoir ici ces deux commerces), je vais vous montrer d’autres magasins créés dans les mêmes années dans le même secteur. Une architecture de transition, qui tire tantôt vers la tradition du 19e siècle, tantôt vers l’art déco. Nous commençons rue Berthomé avec ce magasin qui porte la date de 1898 sur le fronton tout en haut.

Niort, magasin de 1898 près du pilori, 2, détail de la façade Un entresol, deux étages réunis par une même très large baie couverte en anse de panier partagée en trois par deux colonnes. Cet immeuble qui utilise encore largement la pierre de taille reste dans une tradition du 19e siècle.

Niort, les galeries parisiennes, 1, vue de trois quarts En face ou à peu près, les Galeries parisiennes sont construites à partir de 1906, dans un îlot qui permet trois façades, la principale rue Victor Hugo, une dans la montée de la rue Berthomé et la façade postérieure rue du Faisan. Une architecture qui fait encore la part belle à la pierre de taille, la structure métallique est limitée à la façade principale. Les formes courbes chères à l’art nouveau (et que l’on trouve la même année au Grand Café) ne sont pas retenues (sauf pour l’angle à peine arrondi), donnant un aspect de grande rigidité…

Niort, les galeries parisiennes, 2, montage de trois vues La marquise (l’auvent vitré au-dessus de l’entrée) de la façade postérieure a été conservée. En revanche, il est très dommage que le lanterneau (partie surélevée du toit permettant le passage de la lumière), qui devait fournir un bel éclairage soit masqué à l’intérieur par un horrible faux plafond. L’intérieur du bâtiment est d’ailleurs complètement déprimant, sans fenêtre et avec une lumière artificielle blafarde.

Niort, un magasin de 1906 près des halles, 1, la façade La même année, en 1906, est construit cet immeuble d’habitation avec magasin en rez-de-chaussée tout au bout de la rue Victor Hugo, sur la place devant les halles.

Niort, un magasin de 1906 près des halles, 2, montage de photographies du décor

Ici, nous sommes complètement dans une tradition d’au moins 30 ans auparavant, avec le monogramme MN sur le fronton, des têtes de lion portant un cartouche avec la date, un décor résolument issu de la deuxième moitié du 19e siècle pour les linteaux des fenêtres.

Niort, Au gagne petit, 1, la façade Rue Victor-Hugo, à côté ou presque de la Ménagère, se trouve le magasin « Au Gagne-Petit »…

Niort, Au gagne petit, 2, la signature de l'architecte Mongeaud et la date 1910 …signé et date « P. Mongeaud / Archte 1910 ». Pierre Mongeaud est l’architecte des ailes de la préfecture des Deux-Sèvres.

Niort, Au gagne petit, 3, montage de quatre photographies avec le décor Ici, nous avons un curieux mélange de vocabulaire architectural. S’il n’y avait pas le premier étage, les panneaux sculptés avec le caducée du commerce, les baies et les lucarnes tendraient à attribuer ce bâtiment au dernier quart du 19e siècle. Mais le propriétaire, F. Foucher, qui a fait mettre son nom dans la travée d’angle, a fait quelques concessions à la modernité au premier étage avec l’utilisation d’huisseries métalliques et une baie en anse de panier sur la travée d’angle.

Niort, le passage du commerce vu des deux côtés Enfin, voici le passage du commerce, percé en biais entre la rue Ricard et la place du Temple. Ici, il s’agissait d’accueillir des boutiques de luxe, le passage était d’ailleurs à l’origine fermé par des grilles, sur le modèle des passages couverts des grandes villes (Paris, Nantes, etc.).

Niort, le passage du commerce sur une carte postale ancienne Sur une carte postale ancienne, ce n’est pas plus mal…

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 1, le corps central La préfecture des Deux-Sèvres, inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, a été construite à côté du donjon de Niort, à l’emplacement du premier jardin botanique de la ville. Le corps central a été construit en 1828 sur les plans de l’architecte  (1798-1864), qui à Niort a aussi construit l’église Saint-Hilaire, l’église Saint-André, le palais de justice et la prison. A noter la large marquise qui protège l’entrée d’honneur.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 2, le fronton sculpté Le fronton porte la figure allégorique des Deux-Sèvres sous la forme de deux femmes nues aux cheveux longs (la Sèvre nantaise et la Sèvre niortaise) avec des jarres d’où jaillissent les eaux des deux rivières. Je n’ai pas réussi à trouver de signature du sculpteur…

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 3, la marianne du fronton sculpté Au centre, en très faible relief, sur un médaillon inscrit dans un décor de parchemin se trouve une figure de Marianne, l’allégorie de la République coiffée du bonnet phrygien.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 4, une des deux Sèvres La Sèvre à gauche a les jambes allongées, la gauche légèrement fléchie, et le corps redressé, elle s’appuie du bras gauche sur la jarre d’où l’eau s’échappe, et étend souplement son autre bars sur sa jambe.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 5, la deuxième Sèvre Et voilà l’autre Sèvre en symétrie a aussi les jambes allongées, mais elle a ramené sa main droite sous son menton.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 6, l'aile droite Les ailes datent de 1894 et ont été réalisées selon les plans de l’architecte , dont je vous ai parlé à propos d’un magasin rue Victor-Hugo. Voici l’aile droite (quand on est face à la façade…)

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 7, l'aile gauche … et l’aile gauche.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 8, le décor d'arhitecture de l'aile gauche Et pour finir, un détail du décor d’architecture, qui utilise un appareil lisse et un appareil en bossage, des baies en plein cintre et en arc segmentaire, et un fronton triangulaire, une entrée secondaire en légère avancée.

Pour aller plus loin, lire :

Callais, Chantal, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (Niort, 1798-1864). Les architectes et la fonction publique d’État au XIXe siècle, Niort, Geste éditions et Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (ouvrage issu de la thèse de doctorat soutenue en janvier 2009), 2010.

 

Callais, Chantal, La triple carrière de Pierre-Théophile Segretain, architecte dans les Deux-Sèvres au milieu du XIXe siècle, catalogue de l’exposition éponyme, Musées de la Communauté d’Agglomération de Niort, à paraître 2012.

L’hôtel de ville de Niort par Georges Lasseron

L'hôtel de ville de Niort, 1, la façade

La construction d’un nouvel hôtel de ville à Niort est évoquée à partir de 1892 par le maire, Martin Bastard. C’est l’architecte Georges Lasseron, qui venait de construire le lycée de jeunes filles Jean Macé qui est choisi avec un bâtiment de style renaissance. La première pierre est posée en 1897 par le président de la République Félix Faure et le bâtiment inauguré en 1901… Entre temps, l’équipe municipale avait changé : le monument commémorant cet événement, au premier palier du grand escalier à l’intérieur, comporte les noms des membres des deux équipes municipales… Beaucoup l’ont comparé à l’hôtel de ville de Paris (reconstruit de 1874 à 1882, le précédent avait été détruit par la commune de Paris), mais il répond surtout à une forme d’hôtels de ville très à la mode vingt à trente ans avant Niort, pas la peine d’aller à Paris, il suffit de voir ceux de Poitiers, construit entre 1869 et 1875 par Antoine Gaëtan Guérinot ou de Saint-Jean-d’Angély, construit entre 1882 et 1884 par Charles François Bunel.

Niort, l'hôtel de ville sur une carte postale ancienne La façade n’a guère changé depuis la prise de vue pour cette carte postale ancienne.

L'hôtel de ville de Niort, 2, vu depuis le bout de la rue Thiers Après de longs débats sur son implantation, il a été construit dans l’axe de la rue Thiers (légèrement montante…) et son campanile central devait cacher le clocher de l’église Notre-Dame… pas tout à fait réussi si on se place dans l’axe de la rue en partant des halles.

L'hôtel de ville de Niort, 3, le campanile Un peu mieux si on se décale un peu… Au passage, vous pouvez voir un campanile en plomb qui ressemble beaucoup à celui de Poitiers, mais sans les tigres chimères.

L'hôtel de ville de Niort, 4, le blason Georges Lasseron a dessiné tout le décor sculpté. Sur le fronton central se trouve le blason compliqué de la ville. En termes héraldiques et savants, il se lit ainsi : « D’azur semé de fleurs de lis d’or, à la tour d’argent sommée d’une autre tour du même, brochant sur le tout, crénelée, maçonnée et ajourée de sable, posée sur une rivière aussi d’argent, mouvant de la pointe ». En gros, un fond de fleurs de lys, une tour rappelant le donjon au milieu, et des vaguelettes en-dessous pour montrer la Sèvre qui coule au pied du donjon. Le blason est surmonté d’un heaume (casque de chevalier), le maire et les échevins avaient droit à la noblesse héréditaire. Enfin, il est encadré de deux sauvages, souvenir dit-on des fêtes costumées données par le duc de Berry à la fin du 14e siècle.

L'hôtel de ville de Niort, 5, les deux sauvages Voici un détail de ces deux sauvages.

Entre les fenêtres, des panneaux sculptés. J’ai fait un petit montage, d’abord à gauche de la porte centrale. Mes photographies datent du 13 juillet, les drapeaux pour la fête nationale étaient déjà de sortie…

Niort, les allégories de l'hôtel de ville, 1, industrie, commerce et beaux-arts

L’industrie est représentée par des cloches, de la céramique (assiette et pichet), une scie, un fronton de bâtiment, des engrenages, des poutres métalliques et une enclume. Le commerce, suspendu à une tête de bouc, est représentée avec un bateau à voile (avec un singe sur la cargaison), un caducée. Curieusement, pas de train, alors qu’ils sont arrivés depuis longtemps à Niort en entraînant la fermeture du port et son ravitaillement par des gabarres. Les beaux-arts sont représentés par la musique (partition, violon, lyre), la sculpture (chapiteau, médaillon, vase) et la peinture (palettes et pinceaux).

Niort, les allégories de l'hôtel de ville, 2, sciences, agriculture, instruction

Les sciences sont dominées par le ballon au centre, un livre d’astronomie ouvert, une longue vue, des foudres (symboles de l’électricité), des choses genre deux ventouses ou deux électrodes, un moule à objets allongés (balles?), un genre de boussole avec la série de lettres XYZABCDEFG, un sextant, un thermomètre. L’agriculture est symbolisée par les récoltes (blé, fruits variés dont du raisin), des instruments (fourche, pelle, panier à vanner, panier à récolte, sécateur, fléau). Pour l’instruction, on trouve des livres, un cahier avec des figures de géométrie, une tablette avec le début de l’alphabet, un profil de Marianne, une couronne végétale, une mappe-monde, une règle, un parchemin avec un dessin.

L'hôtel de ville de Niort, 6, quelques détails Voici quelques autres vues de l’hôtel de ville…

A côté se trouvent les services de la ville dans des bâtiments neufs réalisés par les architectes Jean-François Milou (auteur aussi du musée des tumulus de Bougon et de nombreuses réhabilitation à Niort) et Hervé Beaudouin (qui avait participé avec son frère à la médiathèque de Poitiers).

Niort, l'ancien musée Arthur Thaire Juste à côté, en 1936, est construit un ensemble avec le musée Arthur Thaire, la bibliothèque et une école (aujourd’hui école Michelet).

Pour en savoir plus :

– Hôtels de ville de Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen et Geneviève Renaud-Romieux, Collection Itinéraires du patrimoine, n° 208, édition et diffusion C.P.P.P.C. (Connaissance et Promotion du Patrimoine en Poitou-Charentes), 1999, ISBN : 2-905764-19-8.

Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.

Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…

  • 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
  • 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
  • 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
  • v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
  • 1896-1897: le lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
  • 1897-1901 : l’hôtel de ville
  • 1906 : le magasin A la ménagère
  • 1908 : le Grand café
  • 1913 : bains-douches dans la rue basse
  • 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
  • 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
  • et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières

Trois immeubles des frères Martineau à Poitiers

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 1, rue des écossais, façade

Je vous ai déjà parlé des architectes Maurice (1887-1982) et Lucien (1890-1972) Martineau à propos de l’ancienne chambre de commerce rue du Marché, à Poitiers, ainsi que de leur père Léon Martineau (1853-1921), qui a réalisé notamment la maison Vannier. Les archives abondantes de ces trois architectes font l’objet d’un répertoire bien pratique mis en ligne par les archives départementales de la Vienne. Je vous montre aujourd’hui trois autres immeubles qu’ils ont construits dans les années 1930.

Je commence par le n° 13 rue des Écossais, juste à côté du temple protestant (qu’ils vont reconstruire une quinzaine d’années plus tard), se trouve cet immeuble de rapport de cinq étages construit en 1931. Ses plans ont été présentés en 1988 dans l’exposition « 37 » et l’architecture des années 1930 à Poitiers (c’était avant mon arrivée, mais le Picton en a publié un long compte rendu et il existe un petit journal de cette exposition, les deux autres immeubles de l’article du jour y figuraient aussi). L’immeuble a été construit par M. Fraillon, négociant en matériaux de construction.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 2, rue des écossais, façade Les architectes ont décidé de jouer sur une architecture avec des poteaux en béton bien visibles en façade. Le rez-de-chaussée, qui devait renfermer des bureaux, se présente comme un gros bloc en saillie. Le porche est traversant et donne accès à la cour en arrière. Pour les étages, éclairés par de larges fenêtres, ils ont joué sur les formes droites pour les avant-corps et arrondies au centre (formant une sorte de V en retrait par rapport à l’alignement de la rue). Au dernier étage, une fausse balustrade forme un garde-corps devant les grandes fenêtres. Le toit est débordant avec un décor de cercles sous le chéneau.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 3, rue d'Alsace-Lorraine, vue générale Pour l’immeuble construit pour le dentiste Rat aux 21 et 23 rue d’Alsace-Lorraine, ils ont choisi encore des formes rondes, mais en saillie cette fois, formant comme une ré-interprétation du bow-window. Comme dans l’immeuble précédent, le rez-de-chaussée est prévu pour des bureaux et le porche est traversant.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 4, rue d'Alsace-Lorraine, vue générale Ici aussi, la structure porteuse en béton est visible de l’extérieur, avec des colonnes rondes sur la partie en saillie.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 5, rue d'Alsace-Lorraine, la rête sculptée Seule concession au décor, cette tête de femme sculptée au-dessus de la fenêtre du rez-de-chaussée, aux cheveux enroulés en volute qui ne parviennent pas à animer sa face rigide.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 6, rue du marché, façade Le troisième immeuble que je souhaite vous présenter aujourd’hui se trouve rue du Marché. Il a été construit pour la Banque nationale de crédit (c’est aujourd’hui une boutique). Il a été réalisé en lien avec les frères Auguste (1874-1954) et Gustave (1876-1952) Perret, oui, ceux de la reconstruction du Havre, ils étaient alors les architectes de la Banque nationale de crédit à Paris. La rue manque sérieusement de recul pour prendre la photographie. Mais vu ainsi, on voit mieux que les fenêtres du haut sont plus enfoncées dans la façade que les fenêtres du premier et du deuxième étage. Nous sommes un peu avant la construction des deux immeubles précédents, en 1928-1929. Point de formes rondes ici, des lignes droites et rigides…

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 7, rue du marché, décor de la façade Un petit décor quand même sous la corniche, seule concession aux formes rondes… Je vous ai fait un assemblage sur la ligne du haut la partie gauche et sur la ligne du bas la partie droite. J’aurais peut-être dû corriger les déformations de mes photos, mais ça vous donne une idée…

La cité Gabillet à Poitiers

Poitiers, cité Gabillet, 1, la plaque de la cité

A Poitiers près de la porte de Paris, sur le boulevard de l’Abbé-Frémont mais aussi rue Honoré-Gabillet et rue du Général-sarail se trouve la cité Gabillet, un ensemble de 20 maisons de type HBM (habitations à bon marché, concept créé en 1894 par la loi Siegfried), un peu comme celle de la cité Auguste Maître à l’extérieur de la ville, dans le quartier de la Pierre-Levée.

Poitiers, cité Gabillet, 2, la plaque de l'inauguration La plaque témoigne de ce passé : « Office public d’H.B.M. / de la ville de Poitiers / les bâtiments de l’office / ont été inaugurés / en MDCCCCXXXIII et MCCCCXXXVI / Mr Guillaume Roulle président / Mrs A. Baffrey (MDCCCCXXXIII) et / H. Moulonguet (MDCCCXXXIV) / préfets de la Vienne / G. Moraix et P. Umeau maires / J.M. Boudouin arch. D.P.L.G. ». Elle fut donc construite au début des années 1930 par l’architecte Marcel Boudouin (Poitiers, 1906 – Poitiers, 1986), qui avait des préoccupations hygiénistes, en construisant le sanatorium mais aussi ces habitations plus salubres et aérées que ce qui existait auparavant. Je vous reparlerai de cet architecte, qui est aussi l’auteur à Poitiers de l’église Saint-Cyprien, de la première partie du boulevard du Grand-Cerf, la cité de Bel Air et de la clinique des Hospitalières (ces deux derniers détruits ou remaniés ces dernières années). Dans le domaine hospitalier, il a aussi travaillé pour les hôpitaux de Montmorillon et de Lusignan dans la Vienne et de Cadillac en Gironde. Il est aussi l’auteur de l’ancien sanatorium et d’une partie du CHU de la Milétrie à Poitiers (qui a remplacé l’hôtel-Dieu du centre-ville).

Poitiers, vue aérienne des années 1950, le quartier de Montierneuf Pour mieux comprendre l’implantation de cette cité Gabillet, rien ne vaut une vue aérienne. J’ai trouvé une carte postale des années 1950-1960, que j’ai annotée avec les principaux monuments présents autour, le pont de Rochereuil, l’ancien château de Jean le Bon à la confluence de la Boivre et du Clain, l’église Saint-Jean-de-Montierneuf et son cloître qui a l’époque abritait encore la caserne Dalesme, transformée en bâtiments pour l’ENSMA (école d’aéronautique) et qui accueille aujourd’hui entre autres le rectorat.

Poitiers, vue aérienne des années 1950, le quartier de Montierneuf, détail de la cité Gabillet

En zoomant dans le scan, on voit très bien la structure de cette cité. Le long du boulevard de l’abbé Frémont et le long de la rue Gabillet, et au centre, des maisons toujours jumelles (deux habitations sous le même toit) séparées par des jardinets ou des espaces plus restreints du côté du boulevard. Les maisons accolées les unes aux autres au fond ne font pas partie de la cité.

Poitiers, cité Gabillet, 3, la maison double centrale Au centre, dans l’axe de l’entrée principale, se trouve une maison jumelle à laquelle un soin particulier a été donné. A chaque extrémité se trouve un avant-corps avec un toit en demi-croupe. Sur ce mur pignon est installée une pergola (bon, il n’y a plus de plantes grimpantes) avec un décor de colonnes encadrant une arcature aveugle.

Poitiers, cité Gabillet, 4, les maisons sur l'anneau central Les autres maisons, toutes jumelles, s’organisent autour d’une voie en forme d’anneau…

Poitiers, cité Gabillet, 5, maison sur le boulevard …et le long des rues.

Poitiers, cité Gabillet, 6, maisons sur le boulevard Voici le long du boulevard. Vous noterez les avancées qui permettent de protéger du froid, et à l’arrière (pas visible ici, mais sur la quatrième photographie) étaient prévus des jardins séparés de la voirie par un enclos en béton.

Poitiers, rue Gabillet, vue 1, la cité Passons rue Gabillet…

Poitiers, rue Gabillet, vue 2, la cité Vous voyez, c’est la même structure de maisons.

Poitiers, rue Gabillet, vue 3, alignement de maisons En revanche, de l’autre côté de la rue, l’alignement de maison jumelles (deux sous le même toit) mais accolées ne font pas partie au sens strict de la cité Gabillet.

Le temple protestant de la rue des Ecossais à Poitiers

Poitiers, le temple protestant tel qu'il était de 1875 à 1944

Le premier temple protestant de Poitiers a été détruit après la Révocation de l’édit de Nantes. Un second temple de style néo-gothique fut construit en 1873 et inauguré en 1874. C’est celui que l’on voit sur cette carte postale. Comme le monument aux coloniaux, la gare, les escaliers de la gare et d’autres immeubles du quartier, il fut détruit dans le bombardement des alliés (notamment anglais) dans la nuit du 12 au 13 juin 1944. Seule fut sauvée la Bible qui se trouvait, d’après les témoignages, sur la table de communion.

Poitiers, la façade du temple protestant La reconstruction, financée notamment par les paroissiens et une indemnisation des dommages de guerre, a été confiée aux architectes Lucien et Charles Martineau (dont je vous ai déjà parlé notamment pour la chambre de commerce et trois autres immeubles de Poitiers, dont celui situé dans la même rue que le Temple). Il fut dédicacé le 3 mai 1951. Mes photographies datent de juin 2011.

Poitiers, la façade du temple protestant vue de l'autre côté Le voici de plus près dans l’autre sens…

Poitiers, le portail du temple protestant Il est tout simple, avec un portail sans aucune décoration.

Des maisons à pan de bois à Confolens

Confolens, maisons à pan de bois, 1, maison du duc d'Epernon Confolens conserve de nombreuses maisons à pan de bois. Le problème, c’est qu’aucune ne porte de décor, mis à part dans de très rares cas de moulures non significatives pour la datation. Comme souvent, de nombreux bois sont remployés d’une construction à l’autre, et même si, comme on va le voir en photographies, il y a des différences dans le mode de construction (avec ou sans décharges en croix de Saint-André, ces pièces de bois croisées qui font la célébrité des maisons à pan de bois, mais il y a aussi des maisons sans ces croix, avec uniquement ou majoritairement des poteaux verticaux. Les rez-de-chaussée ont souvent été très modifiés, mais devaient dans la plupart des cas ici être en pierre. En l’absence de datations par dendrochronologie (étude des cernes des bois), il est impossible de dater ces maisons, qui doivent se répartir entre le 15e et le 18e siècle… Je vous en présente quelques-unes, avec des liens vers les dossiers documentaires réalisés en 2003 lors de l’inventaire du patrimoine culturel de Confolens (plus de précisions en fin d’article).

Confolens, maisons à pan de bois, 2, maison du duc d'Epernon La plus connue à Confolens est sans doute celle de ces premières photographies, dite maison du duc d’Epernon, située dans l’étroite rue du Soleil. Selon la tradition orale, sans aucune preuve, c’est dans cette maison que pendant les guerres de Religion, en février 1619, se seraient réunis Jean-Louis de Nogaret de La Valette, duc d’Epernon, son fils, archevêque de Toulouse, et 300 gentilshommes qui voulaient faire évader Marie-de-Médicis, retenue prisonnière à Blois. La maison a été partagée en deux et les réparations faites séparément sur chaque lot. Voir le dossier de la maison du 12 rue du Soleil.

Confolens, maisons à pan de bois, 3, rue du Soleil Juste à côté se trouvent d’autres maisons du même type, mais recouvertes d’un enduit… Les pans de bois n’étaient en général pas fait pour être à l’air libre, et des règlements des 18e et 19e siècles ont imposé dans la plupart des villes de les couvrir d’un enduit si ce n’était pas déjà fait, afin de limiter les risques de propagation des incendies. Les étroites ruelles de séparation entre les maisons (ici appelées andrones) ont également une fonction de coupe-feu. Voir le dossier de la maison du 10 rue du Soleil.

Confolens, maisons à pan de bois, 4, lattis place Fontaine de Guimard Le remplissage entre les pans de bois est variable. A Confolens, il s’agit souvent d’un mélange de terre et de végétaux, quasiment jamais de briques (ou alors, il s’agit de reprises de ces remplissages). Exceptionnellement sur cette maison située près de la Fontaine de la Fontorse, un lattis (un ensemble de planchettes longues, minces et étroites) a été fixé par dessus les bois, puis recouvert d’enduit (sa chute partielle permet de voir ce lattis). Voir le dossier de la maison du 1, rue Théophile Gibouin.

Confolens, maisons à pan de bois, 5, rue des portes d'Ansac Si vous allez un peu plus loin, rue des Portes-d’Ansac, la quasi totalité des maisons, qui étaient à l’origine un quartier de tanneurs, était construite en pan de bois. Voir le dossier de la maison du 2, rue des Portes d’Ansac, sa voisine (sans n°, l’entrée étant rue Fontaine de Guimard), celle du n° 4 et celle du n° 6.

Confolens, maisons à pan de bois, 6, rue du Vieux Château Si vous remontez vers la partie haute de la ville, près du donjon, rue du Vieux-Château, se trouve cette maison où l’on voit bien l’utilisation d’un remplissage en terre, ainsi qu’au centre, une construction en grille (poteaux verticaux sans décharge oblique ou en croix. La plupart des poteaux sont des remplois, on y distingue des encoches d’assemblage dans une mise en œuvre précédente. Cela ne se voit pas trop sur cette photographie, mais elle est complètement déformée, avec des aisseliers (les pièces de bois assemblées qui soutiennent le toit ici très débordant, pour protéger la façade de la pluie) déportés vers la gauche. Vous voyez aussi qu’à Confolens, la quasi totalité de ces maisons présente des encorbellements, avec l’étage plus large que le rez-de-chaussée, ce qui permet de gagner de l’espace, ici dans une mise en œuvre simple, avec des porte-à-faux des solives (les poutres horizontales perpendiculaires à la façade) coincées entre les sablières (les bois porteurs horizontaux parallèles à la façade)… Voir le dossier de la maison du 3 rue du Vieux Château.

Parfois, les bois peuvent porter des marques facilitant leur assemblage (voir la dernière photographie d’un ici précédent article ici)

Des violettes à Confolens, vues de prèsQuelques précisions : en mars 2010, j’ai profité d’une belle journée printanière à Confolens (pour un colloque) pour faire une série de photographies et partager avec vous quelques-une d’entre elles, comme ces violettes près de l’église Saint-Barthélemy (revoir ici sa façade). Pour plus d’informations sur Confolens et la communauté de communes du Confolentais, deux livres sont toujours en librairie, Parcours du patrimoine n° 325 consacré à Confolens, ou encore l’image du patrimoine Le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin.