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La statue de Henri IV de l’hôtel de ville de La Rochelle

Hôtel de ville de La Rochelle, statue de Henri IV, 1, position Lors de ma dernière visite à la Rochelle en juin 2011, la restauration de l’hôtel de ville n’était pas achevée, mais la statue de Henri-IV flamboyait de toutes ses couleurs retrouvées. Il s’agit d’une statue en céramique polychrome, porcelaine ou grès (d’après le dossier documentaire) exécutée par le céramiste Théodore Deck (Guebwiller, 1823 – Paris, 1891, directeur de la Manufacture de Sèvres de 1887 à 1891) d’après le plâtre original de [Jean] Jules Salmson (Paris, 1823 – Coupvray, 1902) présenté en 1876 sous le n° 3598 au salon des artistes français, à découvrir au centre de cette photographie. Un autre exemplaire avait été attribué dès1876 au Musée de Nérac (Lot-et-Garonne). Il s’agissait de remplacer la statue du 17e siècle détruite lors de la Révolution. Cette statue se trouve dans la cour de l’hôtel de ville (au bout de la flèche jaune sur la photographie ci-dessus).

Hôtel de ville de La Rochelle, statue de Henri IV, 2, vue dans le clocheton

On le voit mieux ici dans le campanile à gauche de la façade sur cour.

Hôtel de ville de La Rochelle, statue de Henri IV, 3, vues de face et de profil

Henri IV se tient fièrement debout, jambe gauche légèrement en avant, main droite à la taille, tenant son gant dans l’autre main… Roi de Navarre, il a habité la ville, roi de France, il s’en est souvent dit l’ami… Il faut dire qu’en 1590, il a autorisé La Rochelle, ville où le culte protestant était autorisé (ainsi qu’à Montauban et Nîmes) par la paix de Boulogne de 1573 (après le premier siège de La Rochelle la même année), à ériger une nouvelle enceinte qui aura toute son importance lors du siège de la ville en 1627-1628 (voir le document pédagogique publié par la ville de la Rochelle et l’article sur Jean Guiton).

Photographies de juin 2011.

Pour en savoir plus : Hôtels de ville de Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen et Geneviève Renaud-Romieux, Collection Itinéraires du patrimoine, n° 208, édition et diffusion C.P.P.P.C. (Connaissance et Promotion du Patrimoine en Poitou-Charentes), 1999, ISBN : 2-905764-19-8.

Raccommodage et remailleuses… Publicité ancienne et exposition à Civaux

Publicité des Cahiers de l'ouest en 1956 pour des chaussettes inusables... En cherchant un article très sérieux dans les Cahiers de l’ouest, n° 14, novembre 1956 (une revue de poésie et de recueil ethnographique), un collègue (oui, un…) a pensé à nous… avec cette publicité pour les chaussettes Stemm, distribuées par Pingouin… « plus jamais de raccommodages »…

la nécropole mérovingienne de Civaux C’était donc la ruine pour les remailleuses professionnelles, auxquelles le musée de Civaux (à l’ombre de ma centrale nucléaire préférée, et juste en face du site antique, de l’église avec un bel ensemble de sculptures romanes et non loin de de la nécropole mérovingienne) consacre une exposition jusqu’au 18 novembre 2012, avec une démonstration de leur savoir-faire ce jour-là de 16h à 18h par Paulette Bernard, l’une de ces travailleuses à domicile, qui rattrapaient pour ces belles de toute la France les mailles filées des bas en soie… Voir les informations pratiques

Remailleuse Passez donc aussi voir chez Emmanuelle / le Marquoir d’Élise, elle a retrouvé dans son grenier magique une repriseuse à découvrir ici… ou clic sur la vignette!

Château d’eau et monument aux morts à Châtellerault

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 02, vue générale En visitant l’autre jour l’intérieur du château d’eau de Blossac, à Poitiers, je me suis souvenue que je ne vous ai jamais montré un château d’eau de la même conception, de grandes cuves à même le sol, sur un point plutôt haut de la ville, à Châtellerault, dans le jardin public square Gambetta, près de l’avenue Schumann, sur l’allée du Souvenir-Français. Il faut dans un premier temps que vous fassiez abstraction de la colonne avec sa statue au sommet et de la statue située un peu en avant…

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 03, inauguration du château d'eau Le château d’eau a été construit un peu avant celui de Poitiers, ainsi qu’en atteste l’inscription au milieu du grand mur de façade :  » En l’année 1868 sous le règne de Napoléon III empereur des Français / Alexandre Rivière, chevalier de la légion d’honneur et maire de Châtellerault / a fait installer en vertu des délibérations du conseil municipal / cette distribution d’eau dont les travaux ont été réalisés par MMrs Coudère, Prévignault, Sichère et Bollée / sous la direction de M. Carmejeanne, architecte de la ville « .

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 04, château d'eau Voici quatre vues de la partie « château d’eau » de cet ensemble, avec au sommet un périmètre de protection sur lequel sont installées des ruches.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 01, carte postale ancienne Au sommet de ce monument a été ajouté en 1890 une grande colonne encadrée de deux lions en bronze et surmontée d’une Liberté de Gustave Michel, œuvre de série fondue par Louis Gasne et dont on trouve, à Jonzac, une version dans une mise en scène très différente (1894, voir ici le monument du centenaire de la Révolution à Jonzac).

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 06, la Révolution

Il s’agit d’un monument érigé pour le centenaire de la fête de la fédération qui, le 14 juillet 1790, a célébré le premier anniversaire de la chute de la Bastille. Une fête pleine d’enthousiasme de la Révolution… juste avant le déchaînement de la Terreur. La colonne porte en son centre l’inscription « A la gloire de la Révolution française », surmontée des armoiries de la ville de Châtellerault. Tout autour de la colonne sont inscrites des dates et des devises (certaines illisibles, puisqu’il est impossible de faire le tour à l’arrière de la statue, en raison du périmètre de protection du château d’eau), mais on peut au moins lire « Égalité / 5 mai/ 14 juin/ 20 juin/ 4 août », dates qui correspondent aux événements suivants:

5 mai 1789 : ouverture de la réunion des États-Généraux au château de Versailles

14 juin 1789 : l’abbé Grégoire quitte les bancs du clergé et va rejoindre le Tiers État

20 juin 1789 : serment du jeu de paume par les députés de l’Assemblée nationale

4 août 1789 : abolition des privilèges.

Sur le socle en dessous de la colonne sont portés les noms de grands révolutionnaires, là encore, impossible de faire le tour, mais je pense avoir réussi à tous les reconstituer :  » La Fayette/ Desmoulins / Brissot / Sieyes/ Pétion/ Grégoire/ Danton/ Bailly / Mirabeau / Condorcet « . Vous pouvez en découvrir les exploits très résumés par exemple ici. Tiens, cela me rappelle ma première « colle » d’histoire moderne et contemporaine de classe préparatoire à l’école des Chartes, deux semaines pour tout savoir sur les années 1789-1791!

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 07, la Révolution, 4 vues La Liberté est coiffée d’un bonnet phrygien recouvert par une couronne végétale. Vêtue à l’antique, elle porte une épée courte dans un baudrier (qui au passage lui met en valeur les seins…), elle tient au sol de la main droite les tables de la Loi (la Constitution) et de la gauche un flambeau, soit une position inversée par rapport à la statue de la Liberté (la Liberté éclairant le monde) de Frédéric Bartholdi. Comme cette dernière, elle foule des pieds des chaînes brisées. Au dos de la colonne se trouve la dédicace, qu’il n’est pas possible de lire en entier sans entrer sur le château d’eau, j’ai seulement pu lire, entre les branches du cèdre : « République française / Ce monument a été érigé en l’an 1890 / Carnot président de la République/ M. Cleiftie préfet / M. Denoël sous-préfet/ Duvau maire/ et J.C. Duh… adjoints/ la statue … / et … « . Pour un récit de cette inauguration et les discours, voir Le Mémorial du Poitou, 40e année, n° 58, samedi 19 juillet 1890, qui donne même les paroles (de Camille Dehogues père) et la musique (de Camille Dehogues fils) d’une « Cantate dédiée à Monsieur le maire de Châtellerault à l’occasion de l’inauguration du monument commémoratif de la Révolution française […] exécutée par l’orphéon et l’harmonie de Châtellerault […] à la suite de deux répétitions seulement »!
Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 08, lion

Les lions (oui, Grégory préfère dire des tigres, mais la commande et la description de l’inauguration parlent de « lions millésimés 1789 et 1889 ») assis gardent bien le monument…

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 05, de profil Mais quand on arrive aujourd’hui devant le monument, il y a encore un troisième élément remarquable, le monument aux morts de 1914-1918 érigé en 1926…

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 09, monument 1914-1918 Il s’agit d’un soldat vêtu à l’antique portant dans sa main droite une petite Victoire.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 10, signature Aimé Octobre

Il porte la signature « Octobre Aimé 1926 ». Je vous ai déjà parlé de Aimé Octobre, grand prix de Rome en 1893, pour la grande poste (1913) et le monument aux morts (1925) de Poitiers ainsi que pour le monument aux morts d’Angles-sur-l’Anglin (1926), sa commune natale, dont la Victoire est un modèle agrandi de la petite victoire portée par le soldat de Châtellerault. Il avait déjà réalisé en 1903 le monument aux morts de 1870 de l’arrondissement de Châtellerault, situé à quelques centaines de mètres (je vous le montrerai très bientôt).

Un modèle en plâtre du monument de 1914-1918 a été présenté au Salon de 1926 sous le n° 3588 et un tirage en bronze exposée au Salon de 1927 sous le n° 3435. Un élément de plâtre pour ce modèle, daté 1926, a été donné par son fils Daniel Octobre en 1944 au musée Sainte-Croix de Poitiers où il est conservé.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 11, marque de Rudier

Il porte au dos la marque du fondeur « Alexis Rudier / fondeur Paris », également une « vieille connaissance » de mes fidèles lecteurs… (voir les monuments aux morts de La Rochelle et Angers, Héraklès archer à Toulouse, la statue du maréchal Joffre à Paris).

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 12, dédicace Sur le socle en pierre, sous la statue en bronze se trouve une très touchante dédicace :

 » Ce monument a été consacré / par la / ville de Châtellerault / à l’impérissable souvenir / du dévouement sublime de ses enfants / héroïques serviteurs de la Patrie / pendant la grande tourmente « . Il a été inauguré le 14 juillet 1927.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 13, soldat

Voici deux vues du groupe sculpté en bronze… Vous trouvez que la Victoire a une drôle d’allure? Et oui, elle a été victime de vandalisme, vous le verrez mieux sur une autre vue. Elle était intacte en 2008, voir dans ce dossier documentaire.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 14, tête du soldat Le soldat a un visage inexpressif, comme beaucoup de statues d’empereurs romains, il est coiffé à l’antique…

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 15, soldat de face et de dos

Il est drapé dans une toge qui lui laisse les jambes et l’épaule droite nues. Il tient dans la main gauche une épée et des feuilles de chêne.

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 16, la Victoire aux ailes cassées

La Victoire est une stricte réplique miniature de celle du monument aux morts d’Angles-sur-l’Anglin, vêtue d’une longue robe, nu-tête, coiffée d’un chignon. De dos, on voit bien la fracture de son aile gauche… La ville de Châtellerault va-t-elle la faire restaurer correctement???

Photographies prises en août 2012.

Pour aller plus loin : voir Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen, édité dans la collection des Parcours du patrimoine chez Geste édition, 2008 (ISBN 978-2-84561-483-3) .

Et cet article paru depuis : Grégory Vouhé paru dans l’Actualité Poitou-Charentes n° 106 (automne 2014) : De la femme éplorée à la Victoire, p. 24.

Sol LeWitt au Pompidou Metz

Metz, le centre Pompidou

Cet été (début août 2012), au centre Pompidou de Metz, en dehors de l’exposition 1917, j’ai aussi vu l’exposition Sol LeWitt, je ne vous en ai pas parlé plus tôt car vous avez le temps de la voir, jusqu’au 29 juillet 2013, voir les informations pratiques sur le site du centre.

Sol Lewitt est décédé en 2007, mais ses œuvres relèvent de l’art conceptuel et sont reproduites, suivant ses instructions et cahiers des charges, par des intervenants (ici étudiants aux beaux-arts) sous le contrôle d’artistes mandatés par la fondation Sol LeWitt. Il faut dire qu’il s’agit de tracer des formes géométriques plus ou moins répétitives sur les murs, parfois le plafond, selon un schéma préétabli. Difficile de vous expliquer, alors, je vous invite à regarder cette vidéo… Et si vous visitez l’exposition, je vous conseille aussi de commencer par la vidéo… qui se trouve normalement en fin de parcours, mais qui permet de mieux apprécier le travail réaliser… et ma fois fort répétitif, d’autant plus que la commissaire de l’exposition, Béatrice Gross, a choisi uniquement des œuvres en noir et blanc… et divers niveaux de gris!

PS : si vous voulez découvrir ses œuvres en couleur, outre celle proposée en commentaire sous cet article, vous pouvez aller voir l’exposition organisée de juin à mi octobre 2012 à Louvain en Belgique (avec aussi une vidéo sur la mise en place des œuvres)…

Le monument aux mobiles du Lot, à Cahors

Cahors, monument aux mobiles du Lot (morts de 1870), 1, deux vues générales Je vous ai déjà montré un certain nombre de monuments aux morts de 1870, en général dits monuments aux [troupes] mobiles, vous pouvez revoir ceux de Tours, Poitiers, Angoulême, La Rochelle et Niort. Cette fois, je vous emmène voir le monument aux mobiles du Lot, à Cahors, en ville haute, non loin du rempart, place Lafayette. Les photographies sont de mars 2011. Vous pouvez en lire le dossier documentaire ici, et notamment l’illustration du projet soumis en 1876. Il se compose d’un très haut socle cubique, avec à l’avant un soldat allongé, surmonté d’un autre cube moins large, avec un soldat sur chaque face, et une sorte de colonne octogonale terminée en couronne crénelée.

A l’avant du socle du soldat allongé, sur une plaque rapportée, on peut lire :  » A la mémoire / des Mobiles et des soldats du Lot / morts pour la défense nationale / 1870-1871 « . Sur les faces sud et nord du du socle inférieur,  » Armée du Rhin / Défense nationale / Armée de Paris  » et  » Armée du Nord / 1re et 2me armées de la Loire / Armée de l’Est « .

Cahors, monument aux mobiles du Lot (morts de 1870), 2, signature C.A. Calmon 1879 La sculpture a été réalisée par Cyprien Antoine Calmon (Creysse, 1837 – Cahors, 1901), dont la signature ( » C. A. Calmon, 1879 « ) se trouve sur le côté du commandant allongé. Le monument par lui-même a été dessiné par Coëque-Verdier, architecte, élève d’Abadie de l’arrondissement, et Ficat, exécuté par l’entrepreneur Deltheil. Le monument a été inauguré le 27 mai 1881 par Léon Gambetta.

Cahors, monument aux mobiles du Lot (morts de 1870), 3, deux vues du gisant En avant du monument est sculpté en marbre blanc (euh, s’il était propre…) un soldat allongé, identifiable grâce à l’inscription sur la terrasse à l’avant,  » Le commandant des Mobiles du Lot mort à Origny le 10 décembre 1870 « , soit Ferdinand Foulhiade (1828-1870)… Chauve, mais avec une belle moustache… il ne semble pas trop souffrir, pourtant, il est tombé au sol, allongé en appui sur son coude gauche, mortellement blessé, et continuant à encourager ses soldats.

Cahors, monument aux mobiles du Lot (morts de 1870), carte postale ancienne L’épée qu’il brandissait de la main droite a disparu, mais on peut la voir sur cette carte postale ancienne.

Cahors, monument aux mobiles du Lot (morts de 1870), 4, les quatre soldats debout

Sur chaque face se trouve un soldat dont la provenance géographique peut être déterminée par le blason de la ville qui le surmonte, soit ici de gauche à droite Figeac, Martel, Gourdon et Cahors. Ils portent des armes différentes et représentent les différents corps d’armée (là, je ne suis pas douée pour vérifier les identifications proposées avec précautions dans le dossier documentaire, qui propose dans l’ordre un fantassin, un artilleur, un cavalier et un mobile, je n’ai pas chez moi de livre sur les uniformes et armements de la fin du 19e siècle). Ce dossier précise que le monument est construit en pierre de Poitiers… une pierre que je ne connais pas pour être apte à la sculpture, car elle est pleine de blocs de silex, il s’agit plus vraisemblablement de pierre de Chauvigny, réputée pour ses qualités et largement exportée dans toute la France. Le reste du monument serait, selon le même dossier, construit en pierre de Chancelade (petite commune à l’entrée nord de Périgueux en Dordogne, surtout connu pour ses restes humains préhistoriques…).

 

Portes ouvertes des ateliers d’artistes dans le Nord… et chez mon père

Flyer pour l'ouverture de l'atelier d'artiste de Lucien Dujardin Ce week-end (19 au 21 octobre 2012), le conseil général du Nord organise à nouveau les Poaa/portes ouvertes d’ateliers d’artistes. A nouveau, mon père ouvrira le sien à Mouchin (voir la vision des enfants dans les années 1930, revue Enfantines Tous à la douane), rendez-vous sur place, j’y serai aussi…

Rendez-vous vendredi de 14h00 à 18h00, samedi et dimanche de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00…

… et sur son blog.

Aux mêmes dates, les ateliers des artistes du département du Pas-de-Calais et de la province de Flandre occidentale (oups, je n’ai trouvé que la version flamande) en Belgique ouvriront aussi!

L’émaillerie de l’abbaye de Ligugé

Abbaye de Ligugé, quatre vues dans l'atelier d'émaillerie L’abbaye de Ligugé possède depuis une dizaine d’année une pâtisserie qui fabrique le scofa, mais son émaillerie est beaucoup plus ancienne, créée en 1945. Cette partie n’est pas accessible au public, mais Père Vincent, doyen de l’atelier, nous en a fait une visite très approfondie, avec démonstrations, lors de notre visite avec Philippe de Tout Poitiers (vous pouvez découvrir ici sa vision de la visite), Grégory Vouhé et Coccinelle à Poitiers. Un grand merci à lui pour sa patience et le partage de sa passion (et métier).

Comme vous pouvez le voir dans ces vues de l’atelier, les moines travaillent à l’ancienne, un travail physique pour le découpage et la mise en forme des plaques de cuivre, mais aussi et surtout pour le broyage des émaux.

Les étapes suivantes sont plus faciles, fabrication de colle de pépins de coings (il faudra que j’essaye, après les colles de farine et de riz)…

Abbaye de Ligugé, quatre vues dans l'atelier d'émaillerie … cuisson du contre-émail au dos (qui évitera les déformations de la plaque à la cuisson de l’émail), choix des couleurs avec des nuanciers selon les fabricants, mise en place des poudres soigneusement lavées sur la plaque, avant la cuisson. Au fait, si vous connaissez un fond d’atelier d’émailleur qui ne sert plus, je suis sûre que les moines de Ligugé lui trouveraient une seconde vie. La palette des émaux se rétrécit d’année en année par les fabricants, ils sont preneurs de « galettes » d’émail non broyé (ou même broyé), si vous en connaissez qui n’ont plus d’usage…

Abbaye de Ligugé, musée, la vitrine de Georges Braque

Revenons dans la partie ouverte au public. En face de la boutique se trouve le musée qui présente des œuvres d’art réalisées par l’atelier d’émaillerie. Car si les moines réalisaient au quotidien des croix et autres sujets religieux, ils ont aussi collaboré avec les plus grands artistes contemporains, Georges Rouault, Georges Braque (la vitrine de la photographie ci-dessus), Alfred Manessier, Marc Chagall etc. De toutes petites séries (quelques exemplaires) numérotées et signées par les artistes. J’aime beaucoup aussi les créations de Frère Pascal, qui a utilisé des inclusions assez improbables (pour la tenue physique) au cœur des parties émaillées. Ces dernières années, des collaborations se sont créées avec des auteurs de bandes dessinées, profitant du festival de bande dessinée de Ligugé.

Un grand merci aux moines de Ligugé pour leur accueil et l’autorisation spéciale que m’a accordée le père Abbé pour entrer dans des espaces réservés aux moines. N’hésitez pas à aller à la boutique de l’abbaye, vous y trouverez de beaux émaux, de nombreux enregistrements (le père abbé est un grand musicologue), des livres (c’est une librairie affiliée au réseau des libraires indépendants de Poitou-Charentes/LIRE) ou même venez y passer quelques nuits… l’abbaye accueille chaque année 12000 personnes dans son hôtellerie, plus d’informations sur le site de l’abbaye de Ligugé. Un grand merci aussi à frère Patrick, pour son accueil avec le scofa et à la librairie.

Vous pouvez aussi relire d’anciens articles que j’ai consacrés à Ligugé: la chapelle du catéchumène, l’église et l’abbaye (en jouant pour un défi hongrois, vous comprendrez en lisant l’article), la gare et des toits, le monument aux morts, le scofa.

Pour en savoir plus sur l’émaillerie de Ligugé :

Grégory Vouhé, Rouault, Braque et Ligugé, L’actualité Poitou-Charentes, n° 92, avril 2011, p. 44 ; Jean-Claude Bessette, Le long chemin de l’émailleur, ibid., p. 45.

Sabine de Lavergne, Les émaux de Ligugé, d’après Georges Rouault, Charles Ranc, Georges Braque, Alfred Manessier, André Marchand, Edouard Goerg, Jacques Villon, Antoni Clavé, Marc Chagall, Frère Pascal, éditions Siloë, 1998 (en vente à la librairie de l’abbaye).

Adrien Dubouché par Raoul Verlet à Limoges

Le monument à Adrien Dubouché à Limoges, 2, signature Raoul Verlet, 1898 En vous montrant l’autre jour le monument à Sadi Carnot à Angoulême, j’ai pensé que, en dehors du monument aux mobiles de la Charente que je vous ai déjà montré, j’avais en stock d’autres œuvres de cet artiste, comme celle-ci, signée R[aoul] Verlet 1898…, ou encore les monuments à Villebois-Mareuil à Nantes et Grez-en-Bouère, que je vous montrerai une autre fois…

Le monument à Adrien Dubouché à Limoges, 1, vue générale Aujourd’hui, je vous emmène donc à Limoges (photographies de novembre 2010), dans le musée national de la céramique Adrien Dubouché, un musée qui par ailleurs a bien besoin d’une rénovation et d’une reprise des vitrines (présentation vieillotte, avec dans certaines de la moquette vieillissante et pas terrible pour la conservation des œuvres). mais le sujet du jour se trouve dans le hall d’entrée, il s’agit d’un monument en bronze dédié à Adrien Dubouché, dont la maquette en plâtre, datée de 1894, a été donnée en 1926 avec le fond d’atelier de l’artiste par sa veuve au musée des Beaux-Arts d’Angoulême. Un autre portrait d’Adrien Dubouché a été présenté par Raoul Verlet au Salon des artistes français en 1899 sous le n° 3988, étant donnée la date de 1898 inscrite sur le bronze, il s’agit sans doute du tirage qui se trouve maintenant à Limoges.. Adrien Dubouché, de son nom complet de baptême François Louis Bourcin-Dubouché (Limoges, 1818 – Jarnac, 1881), époux de Ermance Bisquit, héritière des cognacs Bisquit, était entre autre un riche collectionneur dont le don est à l’origine de la collection du musée national de la céramique.Le socle a été conçu par l’architecte du musée, Henri Mayeux, en l’insérant dans le dessin de la mosaïque.

Le monument à Adrien Dubouché à Limoges, 2, de face et de côté Assis sur son fauteuil, barbiche et moustache très « troisième République », Adrien Dubouché examine l’une des pièces de sa collection… Au passage, remarquez les catalogues représentés par l’artiste sous le siège…

Le monument à Adrien Dubouché à Limoges, 4, détail de la partie supérieure, tête, buste et main Voici de plus près le visage et le vase…

Pour aller plus loin, lire le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995).

Laure Chabanne, Henri Mayeux et le musée national Adrien Dubouché à Limoges, une leçon d’art décoratif, Livraisons d’histoire de l’architecture, n°3, 1er semestre 2002, p. 129-138.

Les bains Juin à Niort

Niort, les bains Juin, 1, la façade Les anciens bains Juin, 28 rue Baugier à Niort, étaient en juillet 2011, lors de mon passage, en bien piètre état. Il s’agit du premier établissement de bains-douches à Niort, installé en 1804 (vous pouvez aussi y voir les bains-douches publics et chauffés construits un siècle plus tard par Georges Lasseron dans la rue Basse). Ils se trouvent entre deux bras de la Sèvre niortaise, sa façade donne sur les vieux ponts, en face du quartier de la Regratterie… où les tanneurs travaillaient les peaux et devaient sérieusement polluer la rivière…

Niort, les bains Juin, 2, assemblage de quatre vues, la façade et les élévations sur la Sèvre Voici quelques autres vues. La rumeur veut que la façade hispanisante soit l’œuvre d’un architecte mexicain. Ils ont été transformés dans les années1950 en immeuble de rapport et partagés en appartements. Un projet de réhabilitation en hôtel de charme a échoué il y a quelques années. La tour à l’arrière abritait les machines.

Les photographies datent de juillet 2011.

Quelques maisons, natales ou non, d’hommes célèbres

Façade du musée Champollion à Figeac Comme je commence à vous avoir montré plusieurs maisons natales et autres maisons de résidence de personnes célèbres, j’ai choisi de créer une nouvelle page de liens sur les maisons natales dont je vous ai déjà parlé et y ajouterai au fur et à mesure les articles à venir… Je les ai classées par ordre de département dans le tableau ci-dessous… et en ai certainement oublié dans mes anciens articles. Pour Dalinele qui m’avait posé une question, j’ai ajouté la photographie de l’ancien lycée Émile Roux à Confolens dans l’article que j’avais consacré à son buste… Je reviens la semaine prochaine sur le thème avec la maison natale de Michel Foucault à Poitiers…

Personnalités concernées :

Napoléon Bonaparte

Jean-François Champollion

Michel Foucault

Louis Pasteur

Ernest Pérochon

Léon Bazile Perrault

Théophraste Renaudot

Claude Joseph Rouget-de-Lisle

Émile Roux

Paul Verlaine

Département Commune Personnalité Vignette
Charente Confolens Émile Roux Confolens, l'ancien lycée Emile Roux
Corse-du-Sud Ajaccio Napoléon Bonaparte La maison Bonaparte à Ajaccio
Jura Dole Louis Pasteur Louis Pasteur à Dole, 01, maison natale
Jura Lons-le-Saunier Rouget-de-Lisle Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 01, maison natale
Lot Figeac Jean-François Champollion Façade du musée Champollion à Figeac
Moselle Metz Paul Verlaine Metz, la maison natale de Paul Verlaine
Deux-Sèvres Niort Ernest Pérochon Niort, Ernest Pérochon, 1, la façade de sa maison
Vienne Loudun Théophraste Renaudot Le musée Théophraste Renaudot à Loudun et sa plaque commémorative
Vienne Poitiers Michel Foucault la maison natale de Michel Foucauld, 10 rue Arthur Ranc à Poitiers
Vienne Poitiers Léon Bazile Perrault Poitiers, rue carnot, plaque commémorative à Louis Bazile Perrault