Archives par étiquette : théâtre

Et mon mal est délicieux de Michel Quint

pioche-en-bib.jpgCouverture de Et mon mal est délicieux de Michel QuintAprès Effroyables jardins et Aimer à peine, Avec des mains cruelles, La folie Verdier et Close-up, j’ai sorti de la médiathèque un autre livre de . [depuis, j’ai aussi lu L’espoir d’aimer en chemin et Fox-trot].

Le livre : Et mon mal est délicieux de Michel Quint, collection Arcanes, éditions Joëlle Losfeld, 2004, 88 pages, ISBN 978-2070789047.

L’histoire : de nos jours (au début des années 2000?). Un auteur en résidence d’écriture à la chartreuse restaurée de Villeneuve-lès-Avignon cueille une fleur de jasmin et est abordé par Max, qui lui narre son histoire. Juin 1940. La chartreuse en ruines est occupée par de nombreux réfugiés, certains venus du Nord, d’autres qui ont fui la guerre d’Espagne, dont Luz. Max, le jeune fils du juge, devient son Rodrigue chaque soir, récitant le Cid. Un jour, Gérard s’interpose, prend le rôle. Et si c’était Gérard Philipe? 9 mai 1945, à la fin du bal populaire, Luz est frappée d’un étrange mal, Max parti à Paris fera vivre son rêve de revoir Gérard…

Mon avis : un court roman qui, pour une fois chez , ne se passe pas dans le Nord de la France. Il réussit le tour de force de parler en moins de cent pages de la deuxième guerre mondiale, des réfugiés espagnols, d’un crime passionnel, de la déportation et du retour, du monde du théâtre à Paris et au festival d’Avignon, d’une maladie neurologique rare jamais citée mais dont l’un des symptômes est une monoplégie crurale. Un texte dense qui se lit d’une traite…

La sculpture du théâtre d’Angoulême

Façade du théâtre d'Angoulême, vue généraleDirection Angoulême en ce jeudi, avec des photographies de novembre 2010, mais je ne pense pas que la sculpture du théâtre ait été nettoyée depuis, n’est-ce pas, Emmanuelle / le Marquoir d’Élise ? Le théâtre d’Angoulême a été construit de 1866 et 1870 sur les plans de l’architecte parisien Antoine Soudée (Dreux, 1839 – Joinville, 1909). A l’intérieur, le décor peint est l’œuvre de [Charles] Antoine Cambon (Paris, 1802 – Paris, 1875). Mais aujourd’hui, c’est de la sculpture dont je vais vous parler…

Façade du théâtre d'Angoulême, fronton avec le Drame et la ComédieQuatre allégories ont pris place sur la façade, œuvres de Jules Blanchard (Puiseaux, 1832 – Paris, 1916), un artiste dont je vous reparlerai pour l’allégorie de la science sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris. Sur les rampants du fronton, en appui sur les armoiries de la ville d’Angoulême, ont pris place à gauche le Drame et à droite, la Comédie. Sur l’entablement du fronton est inscrite la devise de la comédie classique « castigat ridendo mores » (La comédie châtie les mœurs en riant), généralement attribuée au poète du 17e siècle Jean de Santeul.

Façade du théâtre d'Angoulême, allégorie du drameVoici de plus près le Drame…

Façade du théâtre d'Angoulême, allégorie de la comédie… et la Comédie. Si un jour ils sont nettoyés, je referai des photographies de détail…

Façade du théâtre d'Angoulême, allégories de la musique et de la danseEn-dessous, dominant la colonnade, deux autres allégories sous forme d’angelots, la musique à gauche et la danse à droite.

Juste à côté du théâtre, vous pouvez voir : l’hôtel de ville d’Angoulême, avec dans la cour les bustes de Raoul Verlet et de Paul Abadie et devant, le monument à Marguerite de Valois, à l’autre bout de l’allée, le monument à Sadi Carnot.

Photographies de novembre 2010.

Roméo et Juliette par David Bobee

Le parvis du théâtre auditorium de PoitiersJ’ai terminé ma saison 2012-2013 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP mardi dernier (14 mai 2013) avec Roméo et Juliette de Shakespeare mis en scène par David Bobee et son collectif Rictus, sur une nouvelle traduction de Pascal et Antoine Collin.

D’abord, un grand bravo à l’équipe du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP qui a réussi, en deux ans, à passer d’un retard minimal de 20 minutes à chaque spectacle (quand ça n’a pas été de presque une heure pour Stéphane Guillon), à des spectacles qui commencent à l’heure! L’année dernière, ils avaient déjà programmé une mise en scène de Shakespeare par David Bobee, mais je n’avais pas eu envie de voir Hamlet avec un thanatopracteur dans un coin de la scène pendant le premier acte… Cette année, le TAP a choisi de programmer son Roméo et Juliette, suivi cette semaine (22 et 23 mai) par un autre mis en scène par Yves Beaunesne avec la Comédie Poitou-Charentes et transposé entre wallons (les Montaigu) et flamands (les Capulet)… Je n’ai pas pris cette deuxième version.

Le spectacle : sur une scène très sobre, quelques gros blocs parallélépipédiques. Est-il nécessaire de rappeler l’histoire? A Vérone, au 16e siècle. Deux familles, les Capulet (avec Juliette / Sara Llorca) et les Montaigu (avec Roméo / Mehdi Dehbi), s’affrontent et se chamaillent en permanence, sous l’arbitrage du Prince.

Mon avis : presque trois heures de spectacle, sans entracte, menées à un train d’enfer par la troupe cosmopolite de David Bobee, entrecoupées de chants en arabe, d’acrobaties, de hip-hop, sur un texte modernisé (parfois osé…), vous pouvez les apercevoir sur la page officielle de la troupe. Cette tragédie a soulevé de nombreux rires dans la salle (la nourrice / Véronique Stas est irrésistible), avec des passages très légers, d’autres plus graves (et oui, Tybalt /Pierre Cartonnet meurt quand même, ainsi que Mercutio / Pierre Bolo, Roméo et Juliette). Un grand spectacle, il n’est pas si fréquent de voir une troupe de spectacles avec des acteurs venus de divers horizons, qui jouent avec leurs accents, leurs talents d’acrobates ou de danseurs, au service d’un texte qui, s’il est donné dans une nouvelle traduction, reste globalement fidèle à l’original. Si vous avez l’occasion de voir cette adaptation, n’hésitez pas, foncez!

 

Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay

Affiche de Alceste à bicyclette de Philippe Le GuayAlceste à bicyclette, de Philippe Le Guay, était passé dans les salles périphériques mais seulement une semaine en ville, à des horaires pas du tout pratiques. C’est comme si CGR ne voulait plus de ses salles en ville, qu’il garde parce que c’était le seul moyen d’ouvrir un autre complexe à l’extérieur, mais ils font tout pour ne pas avoir de spectateurs en ville et pouvoir fermer des salles « déficitaires ». Pour moi, hors de question d’aller aux nouvelles salles de Fontaine-le-Comte, inaccessibles en bus (je n’ai pas de voiture), et je ne suis allée que deux fois en quelques années à Buxerolles, il faut pouvoir y aller à une séance à 17h en semaine si on veut un bus au retour (le samedi, trop peu de bus, attendre 45 minutes, non merci, et pas desservi le dimanche). Ils ont quand même programmé Alceste à bicyclette pour le printemps du cinéma en ville, encore à une heure peu pratique (13h30), mais avec les giboulées, aucun regret pour s’enfermer dans une salle de cinéma.

Le film: de nos jours en plein hiver. Gauthier Valence (Lambert Wilson), acteur à succès notamment dans une série médicale sur une grande chaîne de télévision, souhaite monter Le Misanthrope de Molière dans un théâtre parisien. Il souhaiterait jouer Alceste et confier Philinte à Serge Tanneur (Fabrice Luchini), un acteur qui s’est retiré depuis trois ans sur l’île de Ré après une grave dépression. Serge Tanneur hésite, finit par accepter de faire des italiennes, à condition de jouer Alceste et pas Philinte, finalement, ils se mettent d’accord pour alterner les rôles… mais il ne donnera sa décision -jouer ou pas- qu’à l’issue d’une semaine de répétitions, qui alternent avec des promenades à bicyclette et la rencontre avec Francesca (Maya Sansa), une italienne qui vient de mettre en vente sa maison…

Mon avis: contrairement aux derniers films où il a joué, cette fois, Fabrice Luchini « fait » du Fabrice Luchini! Ce rôle d’acteur aigri et retiré du monde lui va à merveille, n’en déplaise à Pierre Murat qui avait descendu le film en flèche dans Télérama. L’équilibre entre les répétitions (en intérieur ou dans la cour de la maison) et les intermèdes (promenades à vélo, sorties au restaurant, visites immobilières, projet de vasectomie, chut, je ne vous en dirai pas plus) est assez réussi. Alors certes, le scénario n’est pas d’une grande originalité, mais il donne envie d’aller revoir un Misanthrope au théâtre (et de guetter certaines répliques telles « l’effroyable haine »), et j’ai passé un bon moment de détente…

Pour rebondir : voir plus en détail la gare (et ses mosaïques) de La Rochelle, aperçue plusieurs fois dans le film.

L’avenir du théâtre de Poitiers : parodie de concertation

Affiche de la réunion sur la cession du théâtre de Poitiers, 7 février 2013Jeudi dernier (7 février 2013), le maire de Poitiers avait invité les comités de quartier et les commerçants du centre-ville à une « réunion de concertation » sur l’ancien théâtre de Poitiers… Quelques jours plus tôt, la presse locale faisait état du vote en commission plénière du conseil municipal de la mise en vente du bâtiment… Et le panneau à l’entrée donnait clairement la teneur des décisions déjà prises : « cession de l’ancien théâtre ». Pourquoi annoncer une concertation? Depuis le déménagement de l’activité de théâtre et concerts au  TAP/théâtre et auditorium de Poitiers, en 2008, puis celle de cinéma il y a deux mois dans les murs désormais partagés du cinéma commercial, le bâtiment est sans affectation.

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 01, vue généraleLes enjeux: le bâtiment, construit au début des années 1950 par l’architecte Édouard Lardillier, spécialiste en construction de salle de spectacles, comprend une intéressante façade et surtout, parmi son mobilier d’origine, un grand miroir en verre églomisé (suivre le lien pour en savoir plus) des ateliers Pansart, un grand maître miroitier qui a notamment réalisé des œuvres pour des paquebots (à découvrir par exemple dans cet article paru dans L’Oeil, n° 499, en septembre 1998). C’est probablement le plus grand miroir conservé pour cet artiste.

La réunion fut à la hauteur du peu d’espoir mis en elle: le maire a expliqué pendant une demi-heure qu’il y avait beaucoup d’efforts pour la culture dans les quartiers, avec de nouveaux projets en cours (rénovation du centre de Beaulieu, construction d’une médiathèque à Saint-Eloi, rénovation du confort moderne) qui coûtent cher… Garder un établissement culturel en ville (genre maison des associations ou maison de la culture) n’est donc pas envisageable et comme il ne veut pas augmenter les impôts, la mise en vente du bâtiment pour y installer des commerces (encore, alors que beaucoup soufrent et ferment en centre-ville) est pour lui la seule solution… puis, si j’ai bien compris, le rachat ou la prise en bail d’une partie pour y installer une salle d’exposition d’art plastique (tiens, mais ce n’est pas de la culture?). Il a renvoyé d’un revers de main les « propositions de café du commerce », parues dans la presse le matin même mais discutées depuis des mois, comme  celles proposées par Poitiers jeunes (qui, entre autres, organise le carnaval et le festival des expressifs), ou celles des Verts (dans la majorité municipale) et de Pour une alternative à gauche (dans l’opposition de gauche au conseil municipal) qui demandent le maintien du bâtiment dans le domaine public, comme lieu d’échange culturel. Réponse du maire: « une fausse bonne idée » pour la maison des jeunes, pas dans nos moyens pour garder le théâtre dans les biens municipaux… mais aucun argument chiffré n’a été donné… En réponse, les partisans d’un maintien du théâtre dans le domaine public (avec un projet culturel et/ou associatif) annoncent une manifestation devant le théâtre le samedi 16 février 2013 à 14h.

Le nouveau théâtre de Poitiers, carte postale ancienne, vers 1955, façade sur la placeQuels risques pour le bâtiment? Actuellement, le théâtre ne fait l’objet d’aucune protection propre au titre des monuments historiques. Lors des travaux récent de ravalement, les lettres « théâtre » ont mystérieusement disparu. La mairie a saisi l’architecte des bâtiments de France pour inclure son avis dans le cahier des charges, il recommande:

– la conservation des deux façades principales, de l’escalier, du grand miroir et des ferronneries (dont les lustres)

– la possibilité de modifier les adjonctions sur le toit et de construire un étage supplémentaire vers l’arrière, ainsi que d’ouvrir des vitrines rue du Plat-d’Etain (aujourd’hui aveugle)

– la demande de protection au titre des monuments historiques du bâtiments et du miroir, immeuble par destination. Cette hypothèse a été balayée d’un revers de main par Maurice Monange, conseiller municipal à qui le maire avait donné la parole, estimant que le théâtre était déjà protégé par le secteur sauvegardé et par sa situation aux abords de plusieurs monuments historiques. Or aucune de ces deux protections ne vaut une protection du bâtiment en lui-même:

– à ma connaissance, le nouveau secteur sauvegardé n’est pas promulgué et opposable aux tiers, puisque, ainsi que cela a été dit, le règlement est encore en cours de rédaction!

– le premier secteur sauvegardé de Poitiers date de 1966, ce qui n’a pas empêché, dans son premier périmètre, une dizaine d’années plus tard, la construction de la « pénétrante » jusqu’aux pieds de Notre-Dame-la-Grande, la destruction de l’ancien marché Notre-Dame et des vestiges romains pour construire un parking souterrain alors même qu’une instance de classement au titre des monuments historiques était en cours

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, le mur de clôture protégé monument historique – les abords des monuments historiques sont bien peu pris en compte à Poitiers. Le scandale le plus récent est l’affaire du Clos Saint-Hilaire, avec le massacre du cloître et du réfectoire de la collégiale Saint-Hilaire, sans respecter les prescriptions pourtant minimes de l’architecte des bâtiments de France (voir (voir les photographies de Didier Rykner dans son article de la Tribune de l’art, Saint-Hilaire dénaturé) alors même que l’un des murs (en bord de rue) est protégé monument historique et que l’église voisine est l’église fait également fait partie depuis 1998 des 77 édifices /  jalons du bien culturel  « chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

– aux abords des monuments historiques et dans le périmètre de l’extension prévue du secteur sauvegardé, nous avons aussi vu ces derniers mois des restaurations approximatives et le massacre de la patine du monument aux morts de 1870-1871… sans parler de la destruction du square du paysagiste Édouard André. Permettez moi donc de douter de ces protections « suffisantes »!

– et si l’argent est le nerf de la guerre, la protection au titre des monuments historiques permet d’obtenir quelques subventions lors de la restauration (qui sera de toute façon nécessaire pour le miroir, il y a des copeaux de métal qui se décollent du verre).

Pour en savoir plus :

Grégory Vouhé, Théâtre de Poitiers, pour Pansart et Lardillier, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25.

Daniel Clauzier et Laurent Prysmicki, Poitiers. Le théâtre municipal, une salle de spectacle du milieu du XXe siècleBulletin monumental, tome 172-1, 2014, p. 65-68.

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 03, schémaPS: Grégory me signale que le cadre du dessin original qui se trouvait en bas de l’escalier a été cassé juste avant la fermeture du lieu… Espérons que ce dessin précieux a été conservé! Par ailleurs, il m’a envoyé un scan de son article sur le miroir, clic sur les vignettes pour les voir en grand…

Article de Grégory Vouhé sur Pansart, haut de pageArticle de Grégory Vouhé sur Pansart, bas de page

PPS : voir le blog du Comité de défense de l’ancien théâtre de Poitiers, avec de très belles photographies de Laurent Prysmicki.

Le grand retournement de Gérard Mordillat

Affiche du film Le grand retournement de Gérard Mordillat

Il me reste encore à vous parler de quelques films vus dans le cadre du festival Télérama 2013 (dont la plupart des films ne sont plus à l’affiche), mais je suis allée voir samedi dernier avec des amis bordelais Le grand retournement de Gérard Mordillat, je vous en parle d’abord…

Le film : de nos jours dans une usine abandonnée.Un groupe de banquiers, au bord de la faillite à cause de la crise des sub-primes demandent à l’État de les aider… traders, banquiers, conseillers, journalistes, politiques se trouvent emporter dans une tourmente où personne ne semble maîtriser grand chose…

Mon avis : de grands acteurs (dont Jacques Weber, François Morel et Édouard Baer) au service d’un texte écrit en alexandrins par Frédéric Lordon pour le théâtre. Réussir à faire rire en alexandrins de la crise économique, c’est plutôt fort… En revanche, heureusement que le film est assez court (1h17), sinon, on finirait par se lasser de cette forme de narration, une fois les jeux de mots épuisés, d’autant que le décor est assez limité, une usine désaffectée, ses murs blancs en guise de tableau noir pour dresser des constats, prendre des notes… Le texte, ciselé, vaut vraiment d’aller voir ce film!

Le jeu des 1000 euros par Bertrand Bossard au TAP

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelle J’avais commencé ma saison 2012-2013 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP par la visite déguidée (hors abonnement) et une lecture de Bertrand Bossard, j’ai poursuivi avec son jeu de Mille euros.

Le spectacle : il s’inspire du jeu des 1000€ sur France-Inter. Deux acteurs en tenue d’astronomes arrivent sur scène, la culture a disparu, ils veulent la remettre au goût du jour grâce à une résurrection du célèbre jeu, sélection dans la salle et métalophone compris…

Mon avis : j’ai plutôt aimé la première partie, mais après l’intermède musical, je me suis ennuyée dans les longueurs, le spectacle partant dans tous les sens… dommage!

Ce soir, je retourne au TAP, cette fois pour voir The Four Saisons Restaurant de Roméo Castellucci. Je n’avais pas pris Sur le concept du visage du fils de Dieu (pas envie de voir un spectacle sur la déchéance d’un vieil homme), joué sous protection policière (contrôle avant l’accès au parvis) la semaine dernière suite à des menaces de perturbations d’extrémistes soit-disant catholiques, sans la scène avec les enfants (dérogation refusée pour la première fois en France)… et en présence de l’archevêque de Poitiers, Mgr Wintzer, mardi dernier (voir compte rendu de la presse locale)… Mais finalement, contrairement à ce qui s’est passé ailleurs depuis un an, les intégristes (80 environ) se sont réfugiés dans leur chapelle.

La robe bleue – Camille Claudel par la Cie Tuchenn

Poitiers, le musée Sainte-Croix, 01, la cour Le musée Sainte-Croix à Poitiers propose cet été deux représentations de La Robe bleue par la compagnie Tuchenn, de Rennes (mise en scène Bernard Colin, interprétation Michèle Kerhoas et Violaine Vérité). J’étais à la première représentation le 17 juillet 2012, vous pouvez encore assister à celle du 7 août (à 19h, gratuit, ouverture des portes 20 minutes avant, attention, il y a du monde…). Une visite guidée des œuvres de Camille Claudel était organisée avant la pièce (je n’y ai pas assisté).

La pièce est adaptée du livre de Michèle Desbordes, La robe bleue, aux éditions Verdier, 2004, sur la vie de Camille (et Paul) Claudel. J’aime bien les choix éditoriaux de cette maison d’édition, qui a aussi publié, sur un sujet voisin, Ferdière, psychiatre d’Antonin Artaud, de Emmanuel Venet (2006).

Le spectacle : deux femmes racontent la vie de Camille Claudel, son amour pour Auguste Rodin mais surtout son internement pendant plus de 30 ans à Ville-Evrard puis à l’asile de Montdevergues à Montfavet, dans le Vaucluse près d’Avignon, et surtout le rôle de sa mère et de son frère Paul dans cet internement puis son maintien à l’asile, avec de très rares visites de Paul.

Mon avis : un texte fort, avec des projections de photographies anciennes tout au long du spectacle, qui raconte bien le rapport complexe de Camille et de Paul Claudel, elle en admiration, lui niant tout simplement son existence. Je regrette juste que le texte, s’il ne donne certes pas la beau rôle à Paul Claudel, ne dise pas plus précisément à la fin que celui-ci a laissé mourir de faim sa sœur à l’asile, en toute connaissance de cause, et alors qu’il aurait eu la possibilité de la faire sortir au début de la seconde guerre mondiale comme à n’importe quel moment entre 1913 et 1943. Apparemment, bon nombre de spectateurs découvraient cet aspect de la vie de Camille et Paul Claudel, alors que c’est une tragédie bien connue – ou qui devrait l’être, et qui m’a été racontée dès la plus jeune enfance chaque fois que l’on croisait une œuvre de Rodin ou de Camille Claudel – qui fait que j’ai toujours détesté Paul Claudel et n’arrive absolument pas à lire ses textes.

La trilogie de Pagnol par la Comp. Marius

La carrière du Normandoux, le 10 juin 2012 sous la pluie Ma saison 2011-2012 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP s’est terminée par la trilogie de Pagnol par la Comp. Marius à la carrière du Normandoux à Tercé… J’étais un peu inquiète pour le co-voiturage (le TAP avait annulé la navette prévue lors de l’inscription en début de saison), mais ça s’est bien passé. La météo en ce dimanche n’était pas clémente: il a plu à verse pendant quasiment les 4h30 de spectacle (repas inclus), et la troupe a dû se replier sous l’abri de la carrière et abandonner les gradins installés face à l’eau qui devait être le vieux port de Marseille… Tout le spectacle s’est donc déroulé avec en bruit de fond l’eau sur les bâches (et lors d’une brève éclaircie, le chant des grenouilles…).

Le spectacle : il condense en quelques heures les trois pièces de Pagnol, Marius, Fanny et César (je ne vais pas raconté l’histoire, tout le monde la connaît), avec des intermèdes: accueil par une soupe bien chaude, une distribution par les acteurs de bière (belge!) et d’eau, le plat au milieu (à table pour nous, semoule et saumon mariné servis dans un gros artichaut évidé), les dragées du baptême et, après le spectacle, le gâteau aux carottes et le café, en forme de banquet funèbre après l’enterrement de César…

Mon avis : une carrière abandonnée en vieux port de Marseille (enfin presque… puisque nous avons vu le spectacle à 90° par rapport à l’eau), un accent belge flamand, des lunettes de soleil pour simuler la nuit, des intermèdes gourmands, un spectacle avec des acteurs plein d’entrain! Ils ont fait le choix de ne pas présenter la célèbre partie de cartes, que chacun a en tête avec l’adaptation au cinéma, et cela ne manque absolument pas! Si vous avez l’occasion de voir ce spectacle, n’hésitez pas! Que la longueur (4h30 sans la soupe ni le dessert..) ne vous rebute pas, avec les intermèdes, on ne voit pas passer le temps!

Pub: ce soir à Toulouse, et bientôt à Poitiers, dans la Vienne

 

De Néandertal à Cro-Magnon… conférence à Toulouse

Reprise de fouilles à La Quina Aval en Charente

 

Rappel : je serai ce soir à Toulouse…

De mon côté, je donnerai une conférence à Toulouse à la Société méridionale de spéléologie et de préhistoire (SMSP) le jeudi 10 mai 2012 à 20 h 30 précises au siège de la société, 2 rue Malbec à Toulouse. Le titre de la conférence: De Néandertal à Cro-Magnon en Poitou-Charentes et au-delà… Si vous passez par là, la conférence accueille aussi des personnes qui n’adhèrent pas à la SMSP…

J’ai beaucoup d’amis qui pratiquent en amateur le théâtre, la musique, la chorale, etc. Dans les prochains jours, plusieurs spectacles auront lieu…et une conférence que je donnerai jeudi prochain à Toulouse.

Ce qu’il reste des jours

Affiche de Ce qu'il reste des jours

L’Ecume des jours de Boris Vian a été mise en scène dans un spectacle qui mêle théâtre, musique (ensemble de violoncelles), danse et chant choral, avec 70 comédiens, chanteurs, danseurs et musiciens professionnels et amateurs. L’adaptation, ré-intitulée Ce qu’il reste des jours, sera jouée le12 mai 2012 à La Hune à Saint-Benoit (Vienne), à 20h30, entrée payante (14 €), renseignements ici.

Le spectacle : la création de ce spectacle à la frontière du théâtre, de la musique et de la danse réunit amateurs et professionnels de plusieurs associations locales. Sur une idée de René Jamoneau (de L’Union parthenaisienne), adaptation de l’Écume des jours par Tangui Le Bolloc’h de la Compagnie Brigadier 404, mise en scène de Marina Brachet.

Sur scène, des chanteurs (chœur d’enfants de Parthenay, Mélusine, Baladins de la Trémoïlle, Chœur du Cri du Thouarsais, Bank’notes, Culture en chœur), des danseurs (Cie Aléa-Citta), des musiciens (Ensemble de violoncelles de Stéphane Bonneau), et des comédiens (Brigadiers 404).

Mon avis : j’ai vu la pièce le 24 mars 2012 à Parthenay (je ne pourrai pas y aller le 12 , je serai à Toulouse, voir plus bas). J’ai trouvé que certains passages étaient un peu longs. La détructuration de la pièce de l’Écume des Jours de Boris Vian peut aussi dérouter: si vous n’avez pas la pièce en tête, je vous conseille de la relire avant d’aller voir le spectacle, pour ne pas être dérouté par l’ordre un peu perturbant…

 « Après la pluie » de Sergi Belbel par la troupe de la DRAC

Affiche de Après la pluie

La pièce sera donnée par la troupe de l’atelier théâtre de la direction régionale des Affaires culturelles, avec des acteurs de plusieurs horizons (Christine Blondet, Dominique Chagneaud, Lydie Jousselin, Véronique Marchand, Patricia Molines, Geneviève Renaud, Hubert Fadier et Jean-Claude Martin), dans une mise en scène de Hervé Guérande-Imbert. Je ne les ai pas encore vu cette année, mais ai beaucoup entendu parlé des répétions dans la bonne humeur!

La pièce (communiqué par la troupe…) :  » des cadres et des employés se retrouvent sur la terrasse d’un immeuble, siège d’une multinationale pour leur pause. Deux années de sécheresse ont fini par détraquer tous les comportements. Sur la terrasse, on vient guetter les nuages mais surtout on se dit tout et on refait le monde. C’est une comédie qui stigmatise les jeux du pouvoir au travail « .

La grande tournée départementale :

  • samedi 12 mai 2012, 20h30, à la Maison de la Gibauderie à Poitiers (salle de spectacle) ;
  • dimanche 13 mai 2012, 15h30, Archigny (salle des fêtes) ;
  • vendredi 25 mai 2012, 20h30, Cheneché (salle des fêtes), gratuit ;
  • dimanche 27 mai 2012, 20h30, Migné-Auxances (salle Jean Ferrat), gratuit ;
  • mardi 29 et mercredi 30 mai 2012, 20h30, Le Local à Poitiers (salle de théâtre).

J’irai les voir le 30 mai au Local, je pense…