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Maus (tome 2) de Spiegelman

Couverture du tome 2 de maus, de Spiegelman pioche-en-bib.jpgDepuis le début, cette bande dessinée figure en tête du classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. J’ai donc emprunté les deux tomes à la médiathèque, je vous ai parlé du tome 1 : mon père saigne l’histoire, voici aujourd’hui le tome 2. L’année prochaine, fin janvier 2012, Art Spiegelman, grand prix 2011, présidera le festival d’Angoulême. Maus a d’ailleurs reçu le prix Alfred du meilleur album étranger pour le tome 1 au festival d’Angoulême de 1988 et en 1993 l’Alph-Art du meilleur album étranger pour le tome 2 (également prix Pulitzer spécial en 1992).

Le livre : Maus, un survivant raconte, tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé (De Mauschwitz aux Catskill et au-delà) de Art Spiegelman (scénario et dessin), traduit de l’anglais par Judith Ertel, éditions Flammarion,1992, 136 pages, ISBN 2-08-066618-5.

L’histoire : 1944. Vladek et Anja pensent avoir réussi à mettre à l’abri Richieu, leur petit garçon, avant d’être envoyés en déportation à Auschwitz (rebaptisé Mauschwitz). Hommes et femmes sont envoyés dans des camps différents, mais ils réussissent à s’entrevoir de temps à autre. Par ses connaissances et sa volonté de survie, Vladek réussit plus ou moins à se planquer dans des tâches moins dures. En parallèle, quelques planches s’insèrent et montrent la collecte du témoignage de son père part Art, dans les années 1970 et 80. Son père est malade, mais cela n’empêche pas Art d’exploser quand il apprend que son père a détruit le journal écrit pendant la guerre par sa mère, qui s’est suicidée en 1968.

Mon avis : un témoignage encore plus fort que le premier tome. D’autant plus par l’implication de Art Spiegelman, né après les camps, un peu le remplaçant de son frère mort, dépressif (à 18 ans, il sortait d’un hôpital psychiatrique lors du suicide de sa mère). Pour lui, écrire et dessiner Auschwitz (et dire ses difficultés de le faire dans les planches intercalées) est à la fois un devoir de mémoire et une manière de reconstruire son histoire familiale et de mieux vivre dans le présent. L’emploi des animaux (corps humain et tête animale) rend ce récit toujours plus fort. Sans long discours, on a vu dans le tome 1 des juifs (souris) participants aux rafles aux côtés des nazis. On en voit aussi dans l’encadrement des prisonniers à Auschwitz. De nouveaux animaux apparaissent ici, les grenouilles pour les Français, les chiens pour les Américains, des bombyx pour les Roms, des poissons pour les Anglais, etc. Ce code permet aussi de montrer du métissage, une souris au pelage de félin pour un enfant né d’une juive et d’un Allemand. À lire absolument, et pas seulement pour un devoir de mémoire…

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

La pissotière de Warwick Collins

Couverture de La pissotière de Warwick Collins Logo God save the livreUn livre trouvé sur une brocante en juin…

Le livre : La pissotière, de Warwick Collins, traduit de l’anglais par Robert Davreu, collection Domaine Etranger, n° 3109, éditions 10/18, 1999, 142 pages, ISBN 978-2264027696.

L’histoire : Londres, métro Charring Cross, dans les années 1990. Ez vient prendre un emploi d’homme de ménage dans la pissotière pour hommes. Avec Reynolds et Jason, ils sont maintenant trois immigrés jamaïcains à assurer la propreté des lieux qui sont aussi un lieu de rendez-vous d’homosexuels. La ville leur demande aussi d’améliorer la réputation du lieu en empêchant les rencontres furtives dans les cabines… sous peine de fermer les lieux s’il y a encore des plaintes de clients. Efficace, mais les recettes chutent de 40%. Les emplois sont alors menacés, faute de recettes…

Mon avis : un court récit sur l’homophobie ordinaire. Quand morale et réalité financière se heurtent, comment trouver l’équilibre?

Maus (tome 1) de Spiegelman

Couverture du tome 1 de maus, de Spiegelman pioche-en-bib.jpgDepuis le début, cette bande dessinée figure en tête du classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. J’ai donc emprunté les deux tomes à la médiathèque, je vous parle aujourd’hui du tome 1, et bientôt du tome 2. L’année prochaine, fin janvier 2012, Art Spiegelman, grand prix 2011, présidera le festival d’Angoulême. Maus a d’ailleurs reçu le prix Alfred du meilleur album étranger pour le tome 1 au festival d’Angoulême de 1988 et en 1993 l’Alph-Art du meilleur album étranger pour le tome 2 (également prix Pulitzer spécial en 1992). Ces deux tomes ont aujourd’hui rassemblés dans un seul gros album, mais je les ai lu dans la première édition, donc le tome 1 aujourd’hui, et le tome 2 dans quelques semaines.

Le livre : Maus, un survivant raconte, tome 1 : mon père saigne l’histoire de Art Spiegelman (scénario et dessin), traduit de l’anglais par Judith Ertel, éditions Flammarion,1987 (réimpression 1994), 159 pages, pas d’ISBN.

L’histoire : aux États-Unis dans les années 1970. Un fils va interviewer son père rescapé du génocide de la Seconde Guerre mondiale. Retour dans la Pologne des années 1930, Vladek vient d’épouser Anja, ils ont une vie plutôt aisée, un bébé, Richieu, naît. Avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir, leur vie devient de plus en plus difficile de 1939 à 1944, ils sont regroupés dans des quartiers juifs, transformés en ghetto, spoliés de leurs biens, puis du droit à travailler… avant de partir un à un vers les camps de concentration.

Mon avis : un témoignage fort, qu’Art Spiegelman semble avoir eu du mal à tirer de son père… L’utilisation du noir et blanc et des animaux (enfin, des hybrides, corps humains et tête d’animal) rend le récit encore plus pognant… Les Juifs sont des souris (Maus), les Polonais des porcs, les Allemands des chats, etc. Un témoignage à lire absolument pour ne pas oublier…

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Fais péter les basses, Bruno ! de Baru

Couverture de Fais pêter les basses Bruno, de Baru pioche-en-bib.jpgBaru avait gagné le grand prix de la bande dessinée d’Angoulême en 2010 et était donc le président de l’édition 2011 avec une exposition à la cité de la Bande dessinée (dans le bâtiment Castro). Avant d’aller au festival cette année, j’avais donc emprunté trois titres à la médiathèque, je vous parle aujourd’hui du plus récent… (les autres sont L’enragé, tome 1 et le tome 2).

Le livre : Fais péter les basses, Bruno ! de Hervé Barulea, dit Baru (scénario et dessin), éditions Futuropolis, 2010, 125 pages, ISBN 978-2754804099.

L’histoire : aujourd’hui en Afrique noire et en France. Ousmane Traoré, footballeur en Europe, retourne dans son pays et y repère un jeune garçon doué, Slimane, à qui il propose de venir en France… dans la soute à bagages. Et le voilà travailleur clandestin, esclave de bonnes âmes qui acceptent de lui donner du boulot… Au même moment, Zinedine, petite frappe de banlieue parisienne, sort de prison et a une idée fixe, aller faire la peau de celui qui l’a envoyé au trou et se refaire une santé financière en braquant un fourgon blindé la veille de noël… Il va lui falloir monter une équipe… entre vieux de la vieille école et petits jeunes sans cervelle…

Mon avis : bof… Je ne suis pas vraiment rentrée dans ce scénario qui certes, aborde des questions d’actualité, notamment l’exploitation de l’homme par l’homme, du truand par son caïd, du travailleur clandestin par les employeurs, etc. Mais que ce soit le graphisme ou le détail du scénario, rien ne m’a vraiment séduite…

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Le cri de l’engoulevent de Kjell Eriksson

Couverture du cri de l'engoulevent de Eriksson pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010J’ai emprunté ce livre à la médiathèque. Il est édité par Gaïa, éditeur qui a aussi publié Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti.

Le livre : Le cri de l’engoulevent de Kjell Eriksson, traduit du suédois par Philippe Bouquet, collection Polar, éditions Gaïa, 2010, 381 pages, ISBN 978-2-84720-177-2.

L’histoire : à Upssala (en Suède) du 10 au 14 mai (2003 je pense, d’après un indice page 212. Très tôt le 10 mai, une rue a été dévastée par des vandales. Dans une librairie est retrouvé le corps massacré à coups de chaises d’un jeune homme, Sebastian. Un jeune iranien a été témoin du meurtre, son cousin Ali, adolescent, pense qu’il en est l’auteur. Mais un autre jeune homme est vite arrêté par la police, même si Ann Lindell, chargée de l’enquête, semble douter de sa culpabilité. Les policiers d’une patrouille semblent avoir eu une attitude douteuse. Le grand-père d’Ali retrouve une certaine jeunesse au retour d’une promenade à la campagne, où il se rend régulièrement en bus: il a sauvé les vaches d’un agriculteur et est invité par eux à venir les revoir (avec son petit-fils Ali pour traducteur). Quand des actes de provocation raciste apparaissent, la confusion atteint son comble à Upssala.

Mon avis : il s’agit de la quatrième enquête de Ann Lindell, mais je crois que je ne lirai pas les autres. L’organisation en chapitres datés (tel jour à telle heure) qui se succèdent du point de vue de l’un ou de l’autre protagoniste n’aide pas à comprendre facilement le récit. Confus et sans grand intérêt, à mon avis, sinon à montrer que le racisme est aussi présent en Suède, y compris chez les forces de l’ordre.

Geronimo (3) de Davodeau et Joub

Couverture du tome 3 de Geronimo, de Davodeau et Joub pioche-en-bib.jpgJ’ai vu l’autre jour à la médiathèque le tome 3/3 de la série Geronimo de Davodeau et Joub (voir ici le tome 1 et le tome 2).

Le livre : Geronimo, tome 3 d’Étienne Davodeau et Joub (scénario et dessin), éditions Dupuis, 2010, 56 pages, 9782800146874.

L’histoire : Geronimo (voir tomes précédents) avait été élevé en dehors de la société de consommation. Alors que ses amis Ben, Malo et Virgile testent des bêtises d’ado (marcher sur le parapet d’un pont…), Geronimo traîne sur un chantier mené par un entrepreneur qui exploite des travailleurs clandestins, les payant mal, leur imposant un travail infaisable… L’un d’eux partage avec lui un sandwich, lui leur donne un coup de main. Et voilà qu’un accident arrive, l’un des travailleur est hors-jeu, le patron furieux, il embauche Géronimo comme les autres, sans rien lui demander. Un jour, c’est la descente de police, ils sont tous arrêtés… Que va faire Geronimo?

Mon avis : comme le reste de la série (et des titres écrits par Davodeau seul), sous une histoire en apparence banale sont abordés des thèmes importants, ici l’exploitation des travailleurs clandestins dans le milieu du bâtiment.

Pour découvrir l’auteur : voir le site d’Étienne Davodeau, que je trouve très riche… et le récapitulatif dans l’article écrit pour la venue à Poitiers de l’auteur.

Pour rappel, je vous ai parlé de nombreux albums d’Étienne Davodeau

de Kris et Davodeau

et de Davodeau et Joub

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La géographie du danger de et avec Hamid Ben Mahi

Le parvis du théâtre auditorium de Poitiers Et voici le deuxième spectacle de ma saison au TAP (théâtre et auditorium de Poitiers).

Le spectacle : de spectacle était programmé en co-réalisation avec la Maison des 3 Quartiers dans le cadre du Festival Hip Hop & co. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de l’algérien Hamid Skif (que je n’ai pas lu, mais qui me tente bien, maintenant…).

L’histoire : un sans-papier raconte sa vie de galère… D’abord l’arrivée, le passeur, les dangers… Et puis, sa vie aujourd’hui, enfermé dans une chambre prêtée par un militant, qui le ravitaillait mais qui n’est pas venu depuis longtemps… Dans sa petite chambre sans fenêtre, sur fond d’une émission de Monsieur X sur France Inter (celle sur la vente de centrifugeuse à l’Iran), il raconte la faim, la peur (les lieux dangereux à ne pas fréquenter, etc.), mais aussi l’impossibilité de revenir d’où il vient.

Mon avis : j’ai beaucoup aimé ce spectacle court (1h). L’artiste, Hamid Ben Mahi (chorégraphe, metteur en scène et interprète) a un tonus incroyable, même s’il alterne quelques périodes calmes (quand il dit les textes) avec les parties dansées en hip-hop. Et pour une fois au TAP, un public très varié, des collégiens qui devaient suivre le stage de hip-hop du festival, des personnes âgées curieuses de découvrir cet art (le prix était imbattable, dix euros maxi, et moins avec la bourse aux spectacles).

Mangue amère de Bulbul Sharma

Couverture de Mangue amère de Bulbul Sharma pioche-en-bib.jpg logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010 La médiathèque commence à acheter et recevoir les livres de la rentrée littéraire 2010, je peux donc commencer sérieusement le challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya.

logo tour du monde en lecture Et je fais d’une pierre deux coups, ce livre entrant dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Inde.

Le livre : Mangue amère de Bulbul Sharma, traduit de l’anglais (Inde) par Mélanie Basnel éditions Philippe Picquier, septembre 2010, 171 pages, ISBN 978-2809702002.

L’histoire : en Inde aujourd’hui. Pour l’anniversaire des funérailles de Bharueai Jog, il convient que des femmes de sa famille (huit ici, menées par Badibua préparent un repas constitué de ses mets préférés, ce qui leur prendra de l’aube à l’heure du déjeuner. En épluchant les légumes puis en préparant les divers plats, chacune de ces femmes prend la parole à tour de rôle pour raconter une anecdote, une histoire qui met en scène une femme, presque toujours mariée dans le cadre d’un arrangement, vivant selon la tradition dans la belle-famille et dans une relation à la nourriture et à la préparation des repas.

Mon avis : un livre que j’ai dévoré, même si, après avoir lu la dernière histoire, je n’aurais eu droit qu’à un curry ultra-léger réservé aux malades et à ceux qui n’ont jamais vécu en Inde! Mais les piments ne sont pas que dans les plats, ils sont aussi dans les histoires, qui montrent une Inde traditionnelle, la femme soumise à sa belle-famille (et surtout la belle-mère) et aux prêtres de divers temples. Mais aussi la ruse de ces femmes pour prendre le contrôle de leur mari, qu’elles n’ont souvent pas choisi. L’exil pour les études ou le travail, en Inde ou aux États-Unis, des hommes surtout, est aussi évoqué au fil de ces pages qui cachent derrière un ton badin une réalité profonde et difficile pour ces femmes. Un livre à lire absolument si vous le trouvez !

Le baobab fou de Ken Bugul

Couverture du Baobab fou de Ken Bugul pioche-en-bib.jpgJ’ai pris ce livre sur une sélection de livres acquis récemment par la médiathèque. Il a été écrit par Ken Bugul, pseudonyme (qui veut dire « personne n’en veut » en wolof) de Mariètou Mbaye Bilèoma, née à Maleme Hodar au Sénégal en 1948.

Le livre : Le baobab fou de Ken Bugul, éditions Présence africaine, 2010, 222 pages, ISBN 978-2-7087-0803-7 (première édition en 1982).

L’histoire : dans les années 1950, dans le village de Ndoucoumane au Sénégal. Une petite fille vit avec son frère à l’ombre d’un baobab. Un jour, sa mère s’en va, sans qu’elle comprenne pourquoi… Nous la retrouvons une vingtaine d’année plus tard à Bruxelles, elle a reçu une bourse pour poursuivre ses études en Belgique. Débarquée dans une institution catholique, elle part vite vivre en colocation avec une jeune fille rencontrée dans ce foyer. Le choc des cultures, pas bien préparée, elle voit vite la différence entre ce qu’elle a lu de l’Europe dans les livres et la vie réelle. Elle commence par dépenser une partie de sa bourse en achats divers… très vite, elle fréquente le milieu artistique, mais plus l’école où elle est inscrite, tombe dans la prostitution pour payer sa drogue… tout en restant très lucide sur sa vie, entre plaisirs des fêtes et piège de la drogue.

Mon avis : un récit autobiographique très beau, très fort… Sexe, drogue, homosexualité, désillusion par rapport à l’image de l’Europe, mais aussi amitiés, fêtes, vie dans le milieu artistique de la fin des années 1970, ce livre ne laisse pas le lecteur indifférent. Le retour sur l’enfance, en fin de récit, éclaire beaucoup le début… Au passage, dans le contexte actuel belge, elle signale le sort d’un de ses amis africains. Repéré un jour par un religieux qui lui propose de lui payer ses études s’il vient dans son couvent, ce dernier vient dès le lendemain dans sa chambre lui demander un « paiement en nature »… Le jeune homme réussit à s’enfuir, renonce aux études, mais n’en sort pas indemne.

Pour aller plus loin et comprendre le rejet que ce livre a suscité dans le milieu littéraire africain, je vous propose de lire l’avis de l’écrivain Sokhna Benga.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Sénégal, même si l’auteure habite aujourd’hui au Bénin.

L’arabe comme un chant secret de Leïla Sebbar

Couverture de l'arabe comme un chant secret de Leila Sebbar pioche-en-bib.jpgJ’ai pris ce livre sur une sélection de livres proposée par la médiathèque… tentée par cette auteure que j’aime bien (je vous ai parlé de Mon cher fils et d’un recueil de nouvelles qu’elle a dirigé, Une enfance algérienne). Il fait partie de la sélection des passeurs de monde(s) 2010 sur le thème Péninsules & Méditerranée(s). (avec de nombreuses lectures dans toute la région la semaine du 13 au 22 octobre).

Le livre : L’arabe comme un chant secret, récit, deuxième édition augmentée de Leïla Sebbar, éditions Bleu Autour, 2010, 111 pages, ISBN 978-2-35848-015-4 (première édition en 2007).

L’histoire : ce livre regroupe plusieurs textes de l’auteure sur un même thème. Née en 1941 d’un père algérien et d’une mère française (de Dordogne, dans la vallée de la Dronne), tous deux instituteurs, elle a été élevée dans la langue française, coupée de la langue de son père, qu’elle ne parle et ne comprend pas, mais en reconnaît la musicalité. Pourquoi son père a refusé qu’elle apprenne sa langue, celle des autres enfants dans la cour, dehors? Elle aborde aussi le rapport à la laïcité, l’impossibilité de parler de cette question avec son père, même après le retour en France et une fois devenue écrivain…

Mon avis : de beaux textes sur le rôle de la langue, de la double culture interdite, du colonialisme, de « l’intégration » ou plutôt de la désintégration de la culture d’origine, du non-dit avec le père, de la colère de la mère face à ce reproche de l’avoir coupée de ses racines, de la famille de son père…