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Une famille respectable de Massoud Bakhshi

Affiche de Une famille respectable de Massoud Bakhshi

Après Dans la maison de François Ozon et Amour de Michael Haneke, je suis allée voir ce week-end Une famille respectable de Massoud Bakhshi.

Le film : de nos jours à Téhéran. Alors qu’il est dans un taxi pour l’aéroport et rentrer en France où il a fait ses études et où il vit habituellement, Arash (Babak Hamidian), un universitaire, est enlevé. Retour quelques semaines en arrière. Il vient de passer un semestre à l’université de Chiraz où vit sa mère (Ahoo Kheradmand) pour monter un séminaire intitulé Iran, 3.000 ans de guerre. A l’invitation de son neveu Hamed (Mehrdad Sedighian), il accepte de retourner voir à Téhéran son père mourant qu’il n’a pas vu depuis 22 ans… Retour sur la guerre avec l’Irak, en 1981. Sa mère s’était aperçu que son mari détournait à son profit une partie des vivres destinés à la population. A la mort de son frère Amir, son père a installé chez eux sa deuxième femme et le demi-frère de Arash, Jafar (Mehran Ahmadi pour le rôle adulte), alors que la mère partait vivre chez sa tante avec le petit Arash à Chiraz. Aujourd’hui, c’est l’avenir de la fortune familiale, construite sur cet accaparement et sur l’exploitation du « martyre » d’Amir, qui est en jeu..

Mon avis : décidément, le cinéma (voir les enfants de Belle Ville et Une séparation de Asghar Farhadi) et la littérature (voir Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann) iraniens sont créatifs ces derniers mois, même si la répression y reste effroyable (mort en prison le 10 juin 2011 du journaliste iranien Reza Hoda Saber). S’ils doivent composer avec la censure ou s’exiler, les réalisateurs réussissent à aborder des sujets graves liés à la famille et au passé récent de leur pays avec la Révolution et la guerre Iran-Irak. Ici encore, c’est de la femme (la mère d’Arash) que naît l’espoir : elle refuse le détournement des vivres par son mari, elle refuse de toucher à l’argent qu’il veut lui léguer. Il montre aussi le décalage entre les exilés (Arash a quitté depuis longtemps son pays et ne le comprend plus) et ceux qui sont restés au pays, l’idéal de liberté et les compromissions, la corruption. L’omniprésence de la police politique, la soi-disant liberté de donner un séminaire… mais les hommes de main qui viennent reprendre les documents aux étudiants avant qu’ils ne puissent les lire.

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Massoud Bakhshi.

Opium Poppy de Hubert Haddad

Couverture de Opium Poppy de Hubert Haddad

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions. Il a reçu le prix du Cercle Interallié 2012. Depuis, j’ai aussi lu Palestine du même auteur.

Le livre : Opium Poppy de Hubert Haddad, éditions Zulma, 2011, 171 pages, ISBN 978-2-84304-566-0.

L’histoire : de nos jours à Paris. Dans un centre de rétention, ou plutôt dans un centre pour mineurs isolés. Un petit garçon d’une douzaine d’années est interrogé par le médecin, il refuse de dire son nom, de raconter son histoire, mais ses cicatrices disent les balles qu’il a reçues. Il a juste montré sur une carte son pays d’origine, l’Afghanistan. Alors, on lui donne le prénom d’Alam, lui, ça lui va, c’était le prénom de son frère aîné… Dans ce centre où se côtoient des mineurs de toutes origines, un Kosovar fait la loi, les enfants sont censés apprendre le français à partir de cours de grammaire… Alam s’en échappera assez vite. Pour revenir sur son histoire, celle d’un fils de paysan originaire de la région montagneuse du Kandahar. Il avait été retrouvé gravement blessé lors d’un accrochage entre paysans et rebelles, récupéré par des militaires. Là-bas, auparavant, il était l’Évanoui, à la honte de son père, il s’était évanoui lors de la cérémonie de circoncision. Son père qui produisait du pavot pour survivre… Une prise de livraison s’était mal passée, les seigneurs de la guerre avaient été attaqués, le père avait fait une attaque cérébrale, devenu légume, sa femme l’avait transporté dans la ville minière voisine, ses deux fils livrés à la débrouille… Alam finit enrôlé par les talibans.

Mon avis : un récit haletant, dévoré d’une traite, qui alterne la vie passée et tragique de cet enfant en Afghanistan, et sa vie tout aussi tragique en France, du centre de rétention au squat où il finit par arriver… Comment peut-on imposer ainsi à des enfants l’apprentissage du français par la grammaire et la conjugaison du verbe être? Il existe de meilleures manières d’aborder le français langue étrangère (FLE)… Comment peut-on livrer un enfant à un interrogatoire sur sa vie passée, le mettre aux mains d’un psychologue, sans s’assurer qu’il comprend bien, lui proposer un interprète, tenter de comprendre ce qui lui est arrivé autrement qu’en jargon psy (traumatisme de guerre…)? Comment peut-on laisser ces enfants isolés ainsi entre eux, la loi du plus fort de leur vie antérieure, souvent très difficile, ne peut que conduire à des drames… Comment cet enfant peut-il n’avoir pas été identifié lorsqu’il a été blessé (personne ne l’a réclamé, mais personne ne semble s’être soucié de retrouver as famille)? Comment peut-il ensuite rester à vivre dans la rue, sous la protection d’un chef de squat, jusqu’à la fin inévitable… Sans oublier que les mineurs isolés devraient être pris en charge par la France, la société, plus prosaïquement les conseils généraux, chargés de l’aide sociale à l’enfance, mais chaque jour, en région parisienne, des dizaines de ces enfants sont rejetés des centres d’hébergement, livrés à la loi de la rue…

Sur le sujet des mineurs isolés en France, voir par exemple le dossier de France terre d’Asile et le rapport parlementaire de Isabelle Debré (mai 2010) sur le site de la documentation française, la situation a encore empiré depuis ce rapport.

Bienvenue en arabeUn livre qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya. L’auteur, Hubert Abraham Haddad, est né à Tunis en 1947, il a suivi l’exil de ses parents quelques années plus tard, à Belleville.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Tunisie.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

Le ministère de la douleur de Dubravka Ugresic

Couverture de Le ministère de la douleur de Dubravka Ugresic

pioche-en-bib.jpgLe château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai fait une descente à la médiathèque où j’ai emprunté une dizaine de livres…

Le livre : Le ministère de la douleur de Dubravka Ugresic, traduit du serbo-croate par Janine Matillon, éditions Albin Michel, 2008, 322 pages, ISBN 978-2226179661.

L’histoire : après la fin de la guerre de l’ex-Yougoslavie (il est question du procès de Slobodan Milošević, qui s’est ouvert en 2002 – et clos par sa mort en 2006). Tania Lusic et son mari Goran ont d’abord été réfugiés en Allemagne. Puis Goran a trouvé un poste au Japon, Tania a refusé de le suivre et a, grâce à une amie d’enfance mariée à un professeur néerlandais, trouvé un poste pour deux semestres à Amsterdam, dans le département de slavistique. Ses étudiants sont pour la plupart issus de l’ex-Yougoslavie, qui ont besoin de valider un cursus universitaire notamment pour des questions de papier. Alors, au lieu de faire un cours formel, et d’ailleurs, comment s’y prendre quand la séparation du serbe et du croate a été réalisée artificiellement pour des raisons politiques, elle décide de révéler avec eux la « yougonostalgie », de parler du pays et des fractures de la guerre, de prolonger les cours au bistrot. Mais entre les deux semestres, après un bref séjour de quelques jours chez sa mère, elle apprend le suicide de l’un de ses étudiants dont le père était jugé pour crime de guerre et elle est rappelée à l’ordre, des étudiants se sont plaints, elle est priée de faire des vrais cours…

Mon avis : un beau roman sur l’exil, la difficulté de refaire sa vie à l’étranger. as facile pour la narratrice d’admettre l’explosion de son ancien pays et de sa langue en trois entités (bosniaque, serbe, croate) aux différences linguistiques fixées par les trois nouveaux pays. C’est aussi l’évocation des conditions de vie de l’exil (appartement en sous-sol, les grands sacs où toute une vie est rangée, etc.).

Tito est mort de Marica Bodrožić

Couverture de Tito est mort de Marica Bodrožić

pioche-en-bib.jpgLe château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus prèsPour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai fait une descente à la médiathèque où j’ai emprunté une dizaine de livres…

Le livre : Tito est mort de Marica Bodrožić, traduit de l’allemand par Colette Kowalski, éditions de l’Olivier, 2004, 184 pages, ISBN 9782879293943.

L’histoire : vingt-quatre nouvelles qui se passent à une époque indéterminée en Europe centrale, généralement dans de petits villages dalmates (aujourd’hui en Croatie). Au fil des pages, on découvre la pauvreté, la précarité mais aussi les drames de l’émigration, comme ce père parti travaillé en Allemagne, qui envoie de l’argent à sa femme qui finalement le trompe (tout en profitant de son argent). Mais aussi des notes plus gaies, la nature et notamment les papillons omniprésents ou un champ de lis, mais aussi les serpents, la famille et la figure du grand-père, etc.

Mon avis : un recueil de nouvelles parfois sombres, mais toujours pleines de poésie, un grand contraste entre une nature accueillante (sauf les serpents…) et des hommes et des femmes parfois à l’esprit fermé, rétrograde… Une découverte que je ne regrette pas!

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Croatie, car même si Marica Bodrožić a rejoint ses parents en Allemagne à l’âge de dix ans, elle est née en Dalmatie et y place ses nouvelles.

Le Havre de Aki Kaurismäki

Affiche du film Le Havre de Aki Kaurismäki

J’avais raté la projection spéciale du film Le Havre de Aki Kaurismäki donnée à Poitiers en lien avec l’exposition Le Havre : ville reconstruite. Auguste Perret – Oscar Niemeyer à la maison de l’architecture (jusqu’au 24 février 2011, elle ira ensuite à Royan et Angoulême, je crois), puis quand j’ai vu que le film était sélectionné dans le festival Télérama 2012, j’ai attendu pour aller le voir…

Le film : Le Havre, dans les années 1950 sur fond d’actualité de l’année 2007… Marcel Marx (André Wilms) vit dans une des baraques provisoires en attendant la reconstruction avec sa femme, Arletty (Kati Outinen). Elle, femme dévouée à la maison, lui, cireur de chaussures et pilier du bistrot voisin. Un jour, celle-ci tombe gravement malade, alors que Marcel recueille Irissa (Blondin Miguel), un jeune clandestin qui a réussi à s’échapper du container où il a été retrouvé, plus ou moins grâce au commissaire Monet (), qui a empêché ses collègues de l’abattre… Réussira-t-il à sauver ce gamin et à l’aider à rejoindre Londres, malgré les dénonciations de son voisin ?

Mon avis : le mélange de périodes est un peu déroutant au début, avec les baraquements en attendant la reconstruction (sous la direction de Auguste Perret) qui côtoient la ville et le port du Havre d’aujourd’hui, la jungle de Calais, les CRS en tenue de combat de dernière génération… Un moyen original d’aborder la question des sans-papier, de la délation mais aussi de l’aide directe et indirecte : organisation, ravitaillement, commissaire humain qui va agir contre le préfet et les autres policiers, concert de soutien du rockeur Little Bob… J’ai beaucoup aimé!

J’ai revu  quelques jours plus tard dans Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian…

Pour la reconstruction du Havre, et les grèves des ouvriers, lire aussi Un homme est mort de Kris et Davodeau, dont j’avais aussi beaucoup aimé l’adapation en BD-concert.

Ce film était sélectionné pour le festival télérama 2012. Voici les dix films que j’ai vus dans cette sélection de quinze films:

Ce qu’on peut lire dans l’air de Dinaw Mengestu

Couverture de Ce qu'on peut lire dans l'air de Dinaw Mengestu

Jpioche-en-bib.jpg‘ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, un auteur dont j’avais lu l’année dernière Les belles choses que porte le ciel.

Le livre : Ce qu’on peut lire dans l’air de Dinaw Mengestu, traduit de l’américain par Michèle Albaret-Maatsch, éditions Albin Michel, 2011, 369 pages, ISBN 9782226229779.

L’histoire : aux États-Unis, en 1980 et de nos jours. Au début des années 1980, Yosef a réussi à fuir la révolution éthiopienne et à se réfugier aux États-Unis. Sa jeune épouse, Mariam, ne l’a rejoint que trois ans plus tard. Un couple qui ne se comprend plus, un mari violent, une femme qui tombe vite enceinte, un voyage improbable en voiture vers Nashville. Jonas Woldemariam, leur fils, se souvient de ses parents alors que lui-même est en pleine crise dans son couple… Après trois ans de vie commune, rien ne va plus avec sa femme. Elle travaille dans un cabinet juridique, lui devrait s’inscrire en thèse et donne en attendant des cours dans un établissement privé où il a été introduit par un collègue de sa femme. Il est sensé y enseigner la littérature, mais finira par raconter à ses élèves la vie romancée de ses parents…

Mon avis : une réflexion sur l’immigration, l’intégration dans un pays, la guerre, les relations de couple sur deux générations… La part du romanesque aussi, de l’histoire reconstruite, du mensonge même… Un roman intéressant, mais j’y ai trouvé quelques longueurs que je n’avais pas ressenties dans Les belles choses que porte le ciel.

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Assommons les pauvres de Sinha Shumona

Couverture de Assommons les pauvres de Sinha Shumona

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Assommons les pauvres de Sinha Shumona, éditions de l’Olivier, 2011, 155 pages, ISBN 978-2879297866.

L’histoire : dans un commissariat parisien, de nos jours. La narratrice est enfermée dans une cellule de garde à vue pour avoir fracassé une bouteille de vin rouge sur la tête d’un immigré… Elle revient sur ses derniers mois passés en grande partie en banlieue, auprès de demandeurs d’asile, elle y est traductrice dans le cadre des procédures pour les demandes de papiers. Elle y vit la misère du monde, le regard noir des hommes sur cette femme qui ose s’adresser à eux et en plus qui a une position supérieure à la leur, puisqu’elle a des papiers et que de sa traduction peut dépendre leur sort. Elle raconte les mensonges, appris par chœur, qui donne une image d’immense guerre civile en Inde… tout le monde semble y persécuter tout le monde… mais dès que des questions précises sont posées, les récits s’effondrent…

Mon avis : un texte très osé sur l’autre face de l’immigration… Quand il n’est plus possible d’avoir une régularisation pour raison économique, comment naissent les récits d’une persécution, indispensable pour obtenir le statut de réfugié… De récit incroyable en récit improbable, la pression des avocats (et si elle interprétait plutôt un récit en accord avec ce qu’ils vont plaider plutôt que de traduire les hésitations et les incohérences?), le flux de questions des experts (qui est le parti A, le B, qui persécute qui? victime de quoi?), le regard des hommes qui ne supportent pas cette femme qui s’interpose entre leur récit et les autorités qui détiennent peut-être la clef des papiers, un récit au cœur des contradictions que vit cette traductrice. Comment oublier son propre passé? Comment traduire de manière neutre, qui va néanmoins révéler les contradictions et les mensonges? Un livre à lire pour avoir une vision différente des discours entendus sur l’immigration… Ou comment le système broie ces vies déjà en morceaux, obligeant ces personnes à se créer une vie de persécutés pour avoir une maigre chance d’obtenir une carte de réfugié… le tout écrit dans un style très particulier. A découvrir absolument!

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La jeune fille et le nègre de Judith Vanistendael, t. 2

Couverture du tome 2 de La jeune fille et le nègre de Judith Vanistendael

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgAprès le tome 1 trouvé en fouillant les bacs de la médiathèque, je ne pouvais pas ne pas lire le tome 2…

Le livre : La jeune fille et le nègre tome 2 Babette et Sophie de Judith Vanistendael (dessin et scénario), éditions de l’an 2, 2009, 85 pages, ISBN 978-2-7427-7959-88.

L’histoire : à Bruxelles, en 2005. Alors qu’elle se promène en ville avec sa fille Babette, Sophie croise fortuitement en ville Abou. L’occasion de revenir sur leur vie dix ans plus tôt… La même histoire que le tome 1, mais vue du point de vue de Sophie et non plus de son père… et en allant plus loin dans l’histoire… Pour permettre à Abou d’obtenir des papiers, Sophie avait fini par se marier avec Abou…

Mon avis : je ne suis pas plus fan du graphisme que dans le tome 1, je trouve l’idée de reprendre la même histoire du point de vue de Sophie plutôt bonne… mais pas complètement aboutie. Le passage sur l’étude qu’elle était allée faire en Afrique pour son diplôme sur la place des femmes dans la micro-économie est certes plus développée que dans le premier volume, mais la relation avec Abou et la bataille pour les papiers beaucoup trop édulcorée à mon goût…

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de L’automne Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Black Mamba Boy de Nadifa Mohamed

Couverture de Black Mamba Boy de Nadifa Mohamed

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comJ’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération « masse critique » organisée par Babelio.

Le livre : Black Mamba Boy de Nadifa Mohamed, traduit de l’anglais (Somalie) par Françoise Pertat, éditions Phébus, 2011, 276 pages, ISBN 978-2752904591.

L’histoire : Londres, 2008. Un homme se rappelle de la vie de son père. 1935, à Aden, au Yemen. Jama est un petit garçon somalien qui erre dans les rues pendant que sa mère tente de gagner sa vie. Son père a disparu il y a longtemps, parti à la recherche de travail après la mort de sa petite sœur. Un jour, il se fâche contre elle, fugue. Quand il revient, elle est mourante. Elle lui confie un maigre pécule, il décide de partir à la recherche de son père, qui pourrait se trouver au Soudan. Partout où il va, il survit grâce à la solidarité des gens de son clan. Mais le voici aux confins de l’Abyssinie et de l’Érythrée, en pleins prémices de la seconde guerre mondiale, pris entre les italiens fascistes et racistes et les Anglais qui veulent conquérir le territoire. Le voilà engagé comme enfant soldat…

Mon avis : un livre fort qui retrace la survie d’un gamin des rues qui va devenir enfant soldat puis tenter de s’en sortir par le système D. Un long périple au sein d’une Afrique en guerre, avec le racisme des colons, mais aussi chaque ethnie qui pratique l’entraide en son sein, quitte à écraser ceux d’une autre ethnie. J’ai eu du mal à rentrer dans le récit, puis me suis laissée bercée par les longues descriptions comme ce gamin qui flotte au dessus du monde, luttant contre la faim, pour sa survie au quotidien…

Apparemment, ces longues descriptions ont rebuté un certain nombre de lecteurs, pour ma part, j’ai trouvé très intéressant de presque vivre dans ces taudis ou de voir les brimades quotidiennes dont Jama est victime.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Somalie.

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La jeune fille et le nègre de Judith Vanistendael, t. 1, papa et Sophie

Couverture du tome 1 de La jeune fille et le nègre de Judith Vanistendael Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpg Une bande dessinée trouvée en fouillant les bacs de la médiathèque à la recherche d’une bande dessinée belge avec un auteur féminin…

Le livre : La jeune fille et le nègre tome 1 Papa et Sophie de Judith Vanistendael (dessin et scénario), éditions de l’an 2, 2008, 60 pages (plus deux de texte sur le droit d’asile en Belgique et en France), ISBN 978-2-7427-7330-5.

L’histoire : à Bruxelles, à partir de 1995. Sophie, jeune Bruxelloise, tombe amoureuse d’Abou, un Togolais demandeur d’asile. Domicilié d’abord au « château », grand centre d’accueil. La mère de Sophie se renseigne sur le Togo, le père est sceptique. Mais les parents de Sophie décident que le couple peut venir habiter chez eux, dans l’ancien grenier. La demande de papiers d’Abou traîne, aura-t-elle une suite favorable?

Mon avis : un dessin en noir et blanc, je ne suis pas fan du graphisme. En revanche, le scénario est bien monté, le récit se fait du point de vue du père de famille, d’abord très sceptique et qui peu à peu s’implique dans cette demande d’asile. En annexe, deux pages donnent la procédure de demande d’asile en Belgique et en France. Retrouvez la suite dans le tome 2, Babette et Sophie.

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