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Voitures électriques et méthane du pôle nord, je suis énervée!!!

Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centrale

 

Je regarde très rarement la télé, encore moins le journal télévisé… Exception aujourd’hui, j’allume France 2… Mal m’en a pris, maintenant, je suis énervée par deux sujets successifs, et je ne résiste pas à remettre le dessin fuite de tritium et prothèses PIP, aussi au JT de ce soir… Les lobbyistes des multinationales ont bien travaillé. Qu’est-ce qui me hérisse?

– Les voitures électriques, l’avenir??? Sûrement pas… Car vous les alimentez comment, ces voitures, sinon avec l’électricité des centrales nucléaires, dont celle de ma centrale nucléaire préférée (Civaux)? [enfin, pas trop celle là en ce moment, une tranche sur deux est toujours arrêtée depuis février, bilan décennal puis une sombre histoire de boulons défectueux dans le réacteur]. Comme on n’est pas près de rouvrir les mines d’uranium du Limousin, cette matière première devrait devenir de plus en plus chère si, enfin, on l’exploite dans des conditions correctes de sécurité pour les mineurs et si on le paye au juste prix aux pays où on le « vole » quasiment actuellement (au Niger, entre autres, pour Areva). Et les batteries, vous croyez qu’elles sont « écologiques »? Que le lithium qu’elles contiennent est une ressource durable??? Non, il faut vraiment favoriser les transports en commun et diminuer la consommation des véhicules thermiques… Au passage, interdire le diesel ou le taxer normalement (plus que le super puisque plus polluant avec les particules fines)… Vous savez pourquoi le diesel est subventionné par rapport au super en France? Justement à cause du nucléaire, pour écouler le fuel des raffineries qui n’alimentait plus les centrales thermiques… Au passage, si vous le pouvez, évitez aussi le carburant Super-95 devenu SP95-E10, il contient une part non négligeable (jusqu’à 10%) d’agro-carburants sous la forme d’éthanol, une aberration encore qui entraîne de la déforestation et la conversion de terres agricoles non pour nourrir les gens, mais pour leur permettre de rouler en voiture… Préférez le super 98… un tout petit peu plus cher (moins privilégié par les taxes), mais qui donne une consommation légèrement inférieure. On vit très bien sans voiture en ville…

La broderie pour le concours de Nans-sous-Sainte-Anne en 2012, 4, la vache à lire – Le méthane du pôle nord : là, je n’ai rien compris à l’intérêt de cette exploitation, les risques de tsunami par suite de chutes de glaces ont été soulevés, mais le méthane, vous savez où on le trouve en abondance, ce méthane? Tout simplement « au cul des vaches », et oui, et de tous les ruminants, il y a d’ailleurs une filière pour ce méthane ou biogaz (en faisant fermenter des végétaux comme dans un tube digestif, pas en récupérant le pet des vaches, qui émettent pourtant autour de 75kg de méthane par vache et par an)… C’est aussi le méthane qui est à l’origine des coups de grisous dans les mines de charbon, on peut peut-être le récupérer? Euh, non, ça, c’est une mauvaise idée… le gaz de schiste, c’est aussi du méthane… piégé dans des schistes bitumeux et… du charbon, son exploitation est très polluante et destructrice de l’environnement (voir au Canada et aux États-Unis).

Et pendant ce temps là, le thème des assises du journalisme qui se tiennent depuis hier à Poitiers débattent sur l’indépendance de la presse… en évitant le sujet des groupes de communication et des lobbyistes (super soirée quand même hier soir avec Plantu)…

Allez, un espoir, que le plus de monde possible aille voir tous Cobayes de Jean-Paul Jaud… et la Russie vient d’interdire l’importation sur son territoire du maïs OGM NK 603 (tolérant au round’up) de Monsanto…

Tous cobayes de Jean-Paul Jaud

Affiche de Tous cobayes de Jean-Paul Jaud

Vendredi dernier avait lieu à Poitiers une séance spéciale de Tous Cobayes de Jean-Paul Jaud, en présence du réalisateur et de quelques acteurs régionaux présents dans le film :

– Benoît Biteau, ingénieur agronome, conservateur du patrimoine, conseiller régional… et agriculteur bio en Charente-Maritime (voir une présentation complète avec le procès en appel des faucheurs volontaires à Poitiers et l’aventure de la reconversion de l’exploitation agricole de ses parents sur son site, voir aussi des vidéos ici)

– le père Gourrier, curé (engagé) de l’église Saint-Porchaire à Poitiers (il est aussi chroniqueur dans une émission humoristique sur une grande chaîne de radio nationale… que je n’écoute jamais)

– Bruno Joly, agriculteur en cours de conversion bio à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers, qui a redécouvert il y a quelques années les semences paysannes (ici de maïs et de blé « population »), celles que le précédent gouvernement souhaitait taxer parce qu’elles échappent au paiement des semences aux groupes internationaux de vendeur de semences et de produits chimiques… Voir le réseau Inpact, initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale.

Le film (présentation officielle du site J+B séquence, producteur du film :  » Comment se fait-il que les OGM agricoles soient dans les champs et dans les assiettes alors qu’ils n’ont été testés que pendant trois mois sur des rats ? Comment se fait-il que l’énergie nucléaire soit toujours l’énergie du futur alors que les hommes ont vécu Tchernobyl et Fukushima? Les conclusions seraient-elles accablantes ? OGM, Nucléaire : L’homme s’est approprié ces technologies sans faire de tests sanitaires ni environnementaux approfondis alors que la contamination irréversible du vivant est réelle. Serions-nous tous des cobayes ?« .

Mon avis : Jean-Paul Jaud a filmé dans le plus grand secret l’expérience menée pendant deux ans par le professeur Gilles-Eric Séralini sur les effets d’un OGM de maïs (qui lui permet d’être tolérant au roundup) sur les rats… Vous en avez forcément entendu parler ces derniers mois et Monsanto a déjà contre-attaqué en essayant de discréditer cette étude… Alors qu’au siège de l’ONU à Genève, Olivier De Schutter rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation venait le 8 mars 2011 de conclure que le seul modèle agricole viable sur le long terme était l’agroécologie (voir ici, désolée, je n’ai trouvé que la version officielle résumée en anglais, le lien dans le pdf vers la version intégrale multilingue ne fonctionne plus), le tsunami a entraîné trois jours plus tard la destruction de la centrale nucléaire de Fukushima… Dans les deux cas, la folie des hommes (manipulation du vivant pour les OGM, radiations pour des millénaires pour le nucléaire) entraîne des conséquences irréversibles et à long terme… Un public « acquis à la cause », et pourtant, une de mes voisines de fauteuil, d’un certain âge, a découvert seulement ce jour là qu’on était passé à deux doigts de la catastrophe nucléaire au Blayais lors de la tempête de 1999 (la tempête a submergé les installations, l’évacuation de Bordeaux a sérieusement été envisagée)… Ce n’est pas dans le film, mais presque 13 ans après, les travaux de rehaussement de la route d’accès à cette centrale ne sont toujours pas correctement réalisés, comme l’a montré le rapport post-Fukushima. Un film à voir absolument, à faire connaître, en attendant la sortie officielle en librairie du livre du professeur Gilles-Eric Séralini.

Pour aller plus loin :

 

– dimanche 7 octobre 2012 à Vivonne (Vienne) : cinquième fête des cueilleurs de biodiversité, participez à la récolte et à la sélection du maïs population à la ferme de Vaumartin, plus de renseignements sur le site du réseau des semences paysannes [je cherche une possibilité de co-voiturage pour y aller, la gare de Vivonne est un peu loin].

– économisez l’énergie [j’en suis à moins de 180€ par an d’électricité et 80€ de gaz, surtout de l’abonnement à ce niveau, hors chauffage et eau-chaude, collectifs, mais avec une très faible consommation en mètres-cubes].

Si vous voulez allez plus loin dans la démarche et si ce fournisseur est disponible chez vous, changez de fournisseur d’électricité et choisissez Enercoop (recommandé par Jean-Paul Jaud) et arrêtez de financer les centrales nucléaires (enfin, ça sera toujours le contribuable qui paiera le stockage des déchets voire le démantèlement des centrales). 15 à 25% plus cher (d’après le devis que j’ai fait faire), l’engagement à un coût… que je n’ai pas encore franchi [PS : que j’ai franchi au 1er janvier 2013].

 

– mangez bio si vous le pouvez, au moins, vous éviterez les pesticides (revoir dans Severn, Nos enfants nous accuseront les dégâts sur les agriculteurs) et vous pourrez même tester certaines recettes avec des épluchures . Vous serez aussi certain de ne pas manger du poulet ou du bœuf nourri aux maïs et soja OGM, en élevage conventionnel, ce type de nourriture est devenu habituel… voir ici une comparaison du prix du poulet.

le 16 octobre 2012, ne ratez pas sur Arte le reportage de Marie-Monique Robin (présenté le week-end dernier en avant première à l’écofestival de Parthenay) et achetez son livre… Les moissons du future, comment l’agroécologie peut nourrir le monde.
Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centrale
PS: je reviens très vite vous parler à nouveau de ma centrale nucléaire préférée (Civaux), construite sur le karst, ses problèmes avec la sécheresse, avec une petite crue de la Vienne (et une promenade imprévue de carburant radioactif), une fuite de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012)…

Des arbres sur les monuments historiques à Poitiers

Poitiers, arbres sur un mur, rue Saint-Hilaire Avec la suppression des pesticides et des herbicides en ville, à Poitiers comme ailleurs, les plantes et les fleurs reconquièrent l’espace urbain, quelques ruches ont fait leur apparition en ville (par exemple sur le toit du Conseil régional). C’est une très bonne chose… En revanche, il faut remplacer à certains endroits la chimie par de « l’huile de coude » et un minimum d’entretien… Voici deux exemples pris ces derniers jours dans mon quartier, autour de l’église Saint-Hilaire, jalon sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle (protection UNESCO). Dans les deux cas, il s’agit d’édifices protégés au titre des monuments historiques, et les racines des arbres et du lierre peuvent mettre en péril la stabilité de ces murs…

Poitiers, arbres sur un mur, rue Saint-Hilaire, détails Le premier exemple se trouve rue Saint-Hilaire, la partie « sale » du mur (et le conifère qui y pousse) est propriété de la ville de Poitiers, la partie propre est la partie qui fait désormais partie du Clos Saint-Hilaire, un beau scandale de destructions archéologiques et historiques (suivre le lien sur mon précédent article) alors que la ville aurait pu préempter le terrain lors de sa vente par une association religieuse et mettre en valeur le cloître et les bâtiments de la collégiale, dont le réfectoire avec ses poutres du 13e siècle irrémédiablement sciées pour passer un ascenseur qui, aux dernières nouvelles, ne fonctionnait même pas… Voir les photographies de ce saccage dans l’article Saint-Hilaire dénaturé paru en début d’année dans le Tribune de l’art.

Aujourd’hui, c’est le mur de clôture qui est envahi par les arbres (au moins deux) et le lierre. Or ce mur est spécifiquement protégé au titre des monuments historiques: « Chapitre de Saint-Hilaire, les vestiges du mur d’enceinte situés en bordure de la rue Saint-Hilaire : inscription par arrêté du 5 juin 1941″… Si ce mur finit par tomber, cela fera désordre, non seulement parce que c’est un mur ancien (en partie du 12e siècle) et en théorie protégé au titre des monuments historiques, mais aussi parce que la rue Saint-Hilaire est devenue, depuis Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… et son changement de sens de circulation il y a presque deux ans jour pour jour, beaucoup plus fréquentée, les voitures qui quittent le parking de l’hôtel de ville rejoignent le « boulevard circulaire » en passant pas là…

Poitiers, arbre sur un mur, rue du Doyenné

Le second mur menacé par un arbre qui pousse à son sommet se trouve du côté du chevet… Au passage, vous pouvez « admirer » la qualité du mobilier urbain (horodateur et benne à verre) en secteur sauvegardé et dans le périmètre de protection très rapproché de trois édifices protégés au titre des monuments historiques. Nous sommes au 4 rue du Doyenné, « ancien doyenné Saint-Hilaire, classé par liste de 1889 », classement confirmé au journal officiel du 18 avril 1914 (les listes de protection établies à partir de Prosper Mérimée et sa commission en 1840 ont été confirmées après la loi sur les monuments historiques de 1913).

Qui fait appliquer l’obligation d’entretien des monuments historiques???

Tchernobyl mon amour de Chantal Montellier

Couverture de Tchernobyl mon amour de Chantal Montellier

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgUn album trouvé à la médiathèque en cherchant des albums de cette auteure engagée. Zazimuth avait parlé de cet album il y a déjà un bon moment… mais je l’avais inscrit dans le petit carnet offert par Emmanuelle. J’ai poursuivi la découverte de cette auteure avec Les damnés de Nanterre puis Paris sur sang, mystère au Père Lachaise.

Le livre : Tchernobyl mon amour de Chantal Montellier (scénario et dessin), et C.T. Monteson (couleurs), éditions Actes sud BD, 2006, 130 pages, ISBN 978-2742760435.

L’histoire : à Paris en 2006. Chris Winckler, journaliste indépendante, a reçu du journal de gauche La Vérité la commande d’une série d’articles pour les vingt ans de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Elle se plonge dans les documents de l’époque, dont le fameux arrêt du nuage aux frontières de la France, la minimisation par les diverses autorités, l’évacuation tardive des populations les plus contaminées. En allant à l’inauguration d’une exposition destinée à lever des fonds pour les victimes, elle tombe sur un homme qui dénonce les organisateurs, qui ne lèveraient les fonds que pour eux… il finit battu par les sbires des Organisateurs. Intriguée, Chris réussit à le faire parler, c’est un ancien ingénieur, qui état présent sur place le jour de la catastrophe… Est-il si simple d’en parler vingt ans après? Chris va devoir affronter aussi la censure par son propre journal…

Mon avis sur la BD : dans le contexte de Fukushima, il est indispensable de lire cet album… et de voir qu’aucune leçon n’a été tirée ni de la catastrophe par elle-même, ni pour la gestion de la crise, la chaîne de prises de décisions est aussi défaillante aujourd’hui! Du côté de la bande dessinée, j’ai eu un peu de mal avec ces dessins très noirs, et l’utilisation de couleurs vives. Toutes les citations en russe ne sont pas traduites (mais compréhensibles avec un niveau très basique et rouillé en russe, en fait)… Aucune révélation pour qui s’intéresse un peu au sujet, mais pour ceux qui n’ont suivi que de loin cette catastrophe ou cru les autorités, sans regarder les divers témoignages, documentaires et synthèses de contre-enquêtes, alors cet album est une bonne base pour mieux comprendre Tchernobyl, ses causes et ses conséquences.

Sur le nuage radioactif qui contourne la France, je préfère le dessin proposé par Grégory Jarry et Otto T. dans Village toxique.

Mon avis sur le sujet : Quand on lit les rapports de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), notamment sur la gestion des incidents avec des chaînes de décision également approximative (revoir l’épisode de la fuite de tritium à la centrale de Civaux dans la Vienne en janvier 2012, la suite de cette fuite en février 2012, incident certes mineur mais très mal géré, ça serait pareil avec un accident plus important), ou la qualité déplorable du béton pour la construction de l’EPR de Flammanville (voir la page de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur l’EPR), on ne peut qu’être inquiet sur la construction du super sarcophage de Tchernobyl, qui doit recouvrir l’actuel, plein de fissures et de fuites par le même mastodonte du BTP qu’à Flammanville… sans l’ASN pour contrôler et faire casser tout ce qui est trop approximatif, comme du béton avec des cailloux mais sans ciment (voir les lettres de suite d’inspection du réacteur EPR de Flamanville de l’ASN, notamment une intéressante série en 2010 et 2011, ça semble un peu mieux en 2012)…

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Chantal Montellier et voir le mini-reportage sur Arte TV.

Logo 2012 du Top BD des blogueurs, nouvelle version Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

La mort verte de Laurent Cornut

Couverture de La mort verte de Laurent Cornut

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque dans une sélection de nouvelles acquisitions…

Le livre : La mort verte de Laurent Cornut, collection Polar, éditions le Manuscrit, 2011, 233 pages, ISBN 978-2-304-03592-6.

L’histoire : de nos jours en Bretagne. Yves-Marie est allé au bout de la déchéance dans son alcoolisme, allant jusqu’à gifler sa femme (une seule fois, elle l’a quitté). Abandonné de ses enfants, il a eu finalement une greffe du foie, s’est guéri de l’alcool, et est tombé amoureux d’une infirmière, Sylvie. Il fait le tour de la Bretagne pour prévenir l’alcoolisme, mais aussi pour acheter de vieux livre. A la foire aux livres de Noirmoutier, il a acheté un livre qui va changer sa vie. L’auteur, Ronan Arvorig, y parle d’événements mystérieux qui se passent à deux pas de chez lui, près du lac de Kerloc’h (sur la presqu’île de Crozon), où il soupçonne un centre de stockage des algues vertes de ne pas être très net. Et voici qu’une marcheuse qui faisait en groupe un tour à pied de la Bretagne disparaît près du lac, puis l’auteur du livre se serait suicidé, son frère disparaît… Que se passe-t-il?

Mon avis : ce livre pose une question éthique importante, jusqu’où peut aller la recherche médicale pour avancer? Et surtout, franchit toutes les barrières de l’éthique, puisqu’ici, un groupe d’hommes se permet de tuer pour protéger sa recherche, et même pour l’alimenter (au sens propre…). A priori impossible dans nos pays occidentaux, même si certains jouent aux apprentis sorciers, cf. les organismes génétiquement modifiés ou OGM, la manipulation génique étant ici encore pire (quoique, rendre les plantes résistantes aux herbicides pour en déverser encore plus ne soit pas sans risque pour la santé, la nôtre et celle du biotope en général, voir ce précédent article).

Bon, sinon, pour le livre, ce n’est pas l’un de mes coups de cœur de l’année… Il se lit facilement, rapidement, mais sans plus. Et une sorte de malaise, sans doute parce que la recherche, aussi monstrueuse soit-elle, passe ici avant les questions d’éthique.

N’oublions pas que les thérapies géniques ont engendré quelques morts… les premiers « bébés bulles » traités ont pu sortir de leur bulle… mais le gène inséré a en quelque sorte appuyé sur un gène « non-stop » et provoqué un cancer très agressif chez plusieurs de ces enfants (certains sont morts, la plupart des médias ont oublié d’en parler, les essais ont été arrêtés en France et aux États-Unis). Jouer aux apprentis sorciers en introduisant des gènes dans le génome d’autres espèces n’est pas sans risque, bien au contraire…

Le salon des berces de Gilles Clément

Couverture de Le salon des berces de Gilles Clément

pioche-en-bib.jpgAprès Thomas et le voyageur, voici le salon des Berces, également trouvé à la médiathèque.

Rappel : j’ai pu apprécier par le passé un certain nombre de réalisations de Gilles Clément (à retrouver sur son site officiel), le jardin des Sens à Poitiers, le jardin des orties à Melle, le parc André Citroën et le jardin du musée du quai Branly à Paris (un musée à revoir ici). Il a aussi réalisé une installation sur le toit de la base sous-marine de Saint-Nazaire. J’ai aussi participé au grand week-end (pluvieux) de replantation en 2002 d’une parcelle à côté du centre d’art de Vassivière en Limousin, dévastée par la tempête de 1999, plantation guidée par Gilles Clément… Je n’ai bien sûr pas raté son dernier passage en avril à la librairie La Belle Aventure à Poitiers, pour une entrevue guidée par la libraire et Dominique Truco (commissaire, entre autre, de la biennale de Melle), et ai eu envie de relire certains de ses livres, dont je n’avais pas parlé même pour ceux parus depuis la création du blog (et oui, je parle de deux livres par semaine, mais en lis le double à peu près…).

Le livre : Le salon des berces de Gilles Clément, NiL éditions, 2009, 206 pages, ISBN 978-2-84111-394-1.

L’histoire : à partir de 1977 en Creuse et ailleurs… Après plusieurs années de recherche à travers la France, Gilles Clément se rend à la conclusion qui s’impose à lui, le terrain idéal pour implanter sa maison est en Creuse, à quelques kilomètres de la maison paternelle où il ne veut (peut?) plus aller. Une fois le terrain acheté commence la difficile et ubuesque demande de permis de construire: sans électricité, impossible d’avoir le permis (en zone agricole, mais il compte y installer son activité de paysagiste), sans permis, impossible de se faire installer l’électricité… Il décide de commencer à construire quand même, seul ou avec des amis, il réunit pierre après pierre, éléments de récupérations, etc. Jusqu’à ce que, sur dénonciation d’un puissant voisin, débarquent les gendarmes… à la recherche de cannabis chez ces jeunes qui vivent à l’écart, ils trouvent… une maison construite sans permis! Mais après deux visites de la DDE, il peut brandir aux gendarmes un permis en bonne et due forme… avant de voir débarquer EdF qui lui propose de brancher le courant à un prix exorbitant. Ce qu’il refuse, il fonctionnera sans électricité (un groupe électrogène intermittent, des panneaux solaires en 2006). L’histoire de la construction de la maison, et de l’aménagement du jardin, les deux étant intimement liés…

Mon avis : un récit jubilatoire, avec de charmants portraits des voisins, ceux qui sont favorables comme ceux qui sont hostiles, ceux qui passent régulièrement voir l’avancée des travaux (et boire un coup). Quelques éléments qui ne peuvent que me réjouir, comme page 56 les cartes postales du collectif Plonk & Replonk (dont je vous ai parlé pour la première fois en septembre 2009), ou encore le château de Crozant… Je suis plus surprise par l’éloge des berces du Caucase, présentes sur le terrain et qu’il choisit de conserver, même si elles sont généralement considérées comme invasives et dangereuses (elles peuvent provoquer de graves brûlures, voir dans cet article sur les plantes invasives). Un récit à lire absolument pour un autre rapport au monde et à la nature, à la maison et au jardin!

Thomas et le voyageur de Gilles Clément

Couverture de Thomas et le voyageur de Gilles Clément

pioche-en-bib.jpgJ’ai pu apprécier par le passé un certain nombre de réalisations de Gilles Clément (à retrouver sur son site officiel), le jardin des Sens à Poitiers, le jardin des orties à Melle (il y a d’ailleurs eu le week-end dernier la fête de l’ortie, au départ, il s’agissait de protester contre l’interdiction à la vente du purin d’orties), le parc André Citroën et le jardin du musée du quai Branly à Paris (un musée à revoir ici). Il a aussi réalisé une installation sur le toit de la base sous-marine de Saint-Nazaire. J’ai aussi participé au grand week-end (pluvieux) de replantation en 2002 d’une parcelle à côté du centre d’art de Vassivière en Limousin, dévastée par la tempête de 1999, plantation guidée par Gilles Clément… Je n’ai bien sûr pas raté son dernier passage en avril 2012 à la librairie La Belle Aventure à Poitiers, pour une entrevue guidée par la libraire et Dominique Truco (commissaire, entre autre, de la biennale de Melle), et ai eu envie de relire certains de ses livres, dont je n’avais pas parlé même pour ceux parus depuis la création du blog (et oui, je parle de deux livres par semaine, mais en lis le double à peu près…). Je commence par « son » roman, trouvé à la médiathèque, j’en avais parlé avec Mamazerty, qui était curieuse de lire mon avis sur ce livre… avant de poursuivre avec Le salon des berces.

Le livre : Thomas et le voyageur de Gilles Clément, éditions Albin Michel, 2011 (première édition 1999), 277 pages (avec les annexes), ISBN 978-2226218650.

L’histoire : à Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai (commune associée de Bressuire, dans les Deux-Sèvres) et à travers le monde de nos jours. Dans les Deux-Sèvres, Thomas le peintre habite dans la maison de son oncle décécé, Auguste Piépol, qui était entomologiste et a tapissé les murs de boîtes de petites bêtes. Il a pour projet de peindre le jardin planétaire selon les observations à travers le monde de son ami le voyageur, chargé de lui parler des plantes, des animaux, mais aussi de l’horizon, de la ville, etc… Pendant que le voyageur … voyage et décrit son environnement, Thomas est en prise avec la maison, dévorée par les termites qu’avait élevés Auguste Piépol….

Mon avis : le roman alterne des parties de chapitres de Thomas et d’autres du voyageur, mais aucun risque de se perdre, en haut des pages impair est reporté soit ‘Thomas », soit « le voyageur ». A la fin également, la plupart des documents dont il est question dans le texte, dont la fameuse carte du voyageur, un planisphère australien, centré sur l’Australie et avec le sud au nord et vice-versa… le monde d’un autre point de vue. Très vite (page 37), il est question de plantes invasives, la berce du Caucase et la renouée du Japon, notamment (deux plantes dont je vous ai déjà parlé à propos de plantes invasives). Un livre dans lequel il faut entrer puis se laisser porter par le récit… Les insectes voyagent, les plantes voyagent, le monde est un immense espace, comme un jardin planétaire… le grand projet de Thomas!

Quant à Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai, pour moi, c’est un hameau gris que l’on traverse pour aller à Bressuire, et où effectivement j’ai vu une fois une belle gelée blanche en mai, mais il avait aussi gelé aux alentours… En s’éloignant de la « grande route » (Poitiers-Nantes), il y a quand même à voir une église très partiellement romane, et de belles promenades à faire dans le bocage.

Est-ce l’effet du printemps à Poitiers???

Poitiers, rue des Trois Rois le 6 avril 2012, chaussures suspendues Après de petites promenades en ville cette semaine, j’ai reporté l’article patrimoine prévu pour vus montrer ces quelques photographies prises à Poitiers… Tout d’abord vendredi, rue des Trois-Rois… Est-ce un effet des soirées estudiantines trop arrosées le jeudi soir? [PS: il paraît que c’est une sorte de nouveau rituel estudiantin (fin d’études, etc.), mais cela cause des courts-circuits et d’autres ennuis aux villes… j’en ai aussi trouvé à Nantes].

Poitiers, rue des Trois Rois le 6 avril 2012, chaussures suspendues, vue rapprochée Voici de plus près… chaussures suspendues… Peut-être un geste artistique, après tout…

Avril 2012, dégradations des étudiants, rétroviseurs cassés Des étudiants bourrés peuvent aussi arriver à commettre des délits… dans la nuit de vendredi à samedi (du 6 au 7 avril 2012), un groupe d’étudiants de l’Escem (l’école supérieure de commerce de Tours et Poitiers, ils en portaient les couleurs) s’est défoulé en hurlant à tue-tête et en cassant les rétroviseurs de voitures garées dans la rue de la Cathédrale et de la rue Montgautier… riverains réveillés, arrestations (pour une fois, la police est intervenue), comment cette école (qui a perdu certains labels internationaux) peut-elle justifier le débordement de ses étudiants apparemment rassemblés ce week-end à Poitiers??? Le service vie associative et ouverture sociale de cette école a du boulot, j’espère que ces étudiants répareront l’intégralité des dégâts, y compris le coût de remplacement des rétroviseurs, et qu’ils auront droit à une journée de prévention de l’alcoolisme la prochaine fois qu’ils se retrouveront en groupe… Une condamnation pénale avec peine d’intérêt général et mise à l’épreuve leur feraient peut-être enfin prendre conscience de la gravité de leurs débordements.

Avril 2012, dégradations des étudiants, sacs poubelles sur un toit Encore dans la rue Montgautier, des sacs poubelles ont été balancés sur un toit assez bas… mais qui va aller les chercher? Sûrement pas la propriétaire âgée, un petit geste de réparation des étudiants est-il envisageable?

Avril 2012, dégradations des étudiants, enseigne cassée Rue Scévole-de-Sainte-Marthe, juste à côté, je vous avais montré cette enseigne d’Arsène couture avec d’autres enseignes du même artiste… Des étudiants s’y sont suspendus (la barre était déjà dessoudée vendredi matin, ce n’est donc pas le même groupe qui est l’auteur de cette dégradation, ou bien ils étaient passés aussi le jeudi)… Une autre du même artiste a lui eu un accident de chantier: l’enseigne de Roberte et Julienne a été en partie emportée par un engin de chantier…

Poitiers, recépage des berbéris près du musée (3 avril 2012), vue générale Cette fois, c’était mardi en fin d’après-midi… le matin, Monsieur Echo avait fait état d’un étrange communiqué de presse de la mairie, sur le recépage de la haie de béribéris près du musée Sainte-Croix, qui avait gelé cet hiver…

Poitiers, recépage des berbéris près du musée (3 avril 2012), vue rapprochée C’est peut-être parce qu’ils ont été coupés très ras et recouverts de copeaux de bois que la ville a pris des précautions pour dire qu’elle ne les avait pas coupés… Il a fallu que je regarde de très près pour découvrir les touffes… reprendront ou pas? A suivre… (PS: la plupart ont bien repris)

Contournement des plots voitures rue du Marché à Poitiers Comment dépasser les bornes? Au rayon incivisme à nouveau, une pratique que j’avais observée plusieurs fois ces derniers mois, mais je n’avais pas réussi à photographier… Puisqu’une borne bloque la rue le long de la place du Marché (place de Gaulle de son vrai nom), le nouveau sport consiste à la contourner en montant sur le trottoir, la bordure est haute, en accélérant fort, au moment du passage de la bordure, j’ai vu une fois un piéton frôlé par ces abrutis qui pratiquent ce nouveau sport… Espérons que la ville trouvera vite la parade à cette pratique dangereuse… [PS : la ville de Poitiers a mis en place des poteaux qui empêchent désormais cette attitude dangereuse].

Voitures mal garées rue Sainte-Radegonde à Poitiers, 3 et 7 avril 2012 Enfin, je suis passée rue Sainte-Radegonde, à deux pas de chez le maire, le 3 (en haut) et le 7 avril (en bas)… toujours une voiture mal garée… à comparer avec celle de ce précédent article.

Tri sélectif et civisme à Vienne en Autriche, il y a 20 ans…

Tri sélectif à Vienne en Autriche il y a 20 ans...

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

En cherchant dans mes photographies à scanner pour le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche (dans le cadre du défi du mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya), j’ai retrouvé aussi cette photographie… C’était en juin/juillet 1993. En centre-ville, il n’y avait déjà plus de ramassage des ordures au porte-à-porte. La conteneurisation (quel vilain mot!) qui se met en place actuellement dans un certain nombre de communautés de communes actuellement, et pas sans grincement de dents, était déjà en place. En plus, le tri était beaucoup plus poussé, vous voyez toutes ces poubelles, et bien, il n’y en a pas une pour la même chose… Ici, il fallait (et je pense qu’il faut toujours) séparer le verre blanc du verre coloré, le papier du carton, les restes compostables, le fer de l’aluminium (il faut bien lire sur les canettes…), deux types de plastique… Et les Viennois étaient très organisés, la dame que l’on voit de dos avait plein de sacs différents pré-triés (posés devant les poubelles avant qu’elle ne mette le contenu dans la bonne poubelle). Quant aux sacs de caisse, ils avaient déjà disparu (en Allemagne aussi). Et vous voyez le truc blanc sur le poteau au milieu de la photo? C’est le journal du dimanche, dans une pochette étanche. Vous vous servez vous même, vous prenez le journal et vous laissez l’argent dans la « pochette-tirelire ». Aucun vandalisme, aucun truandage, apparemment. Vous imaginez ce système chez nous??? Bon, je ne sais pas si c’est toujours comme ça, je n’y suis pas retournée depuis…

Défi photo, quelle empreinte laissons-nous

Empreinte, photo des liquidateurs de Tchernobyl, 1, galerie au sol

Le nouveau thème du défi marche / photo de Monique / Bidouillette / Tibilisfil est cette fois-ci « Quelle empreinte laissons-nous »… J’aurais pu vous montrer des empreintes de pas (d’hommes ou d’animaux) fossilisés dans le bitume des trottoirs ou dans la boue au bord de la rivière… J’aurais pu vous parler de l’empreinte carbone ou autre que nous laissons sur terre…

J’ai choisi de vous montrer cette empreinte photographique laissée par les liquidateurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl… qui a explosé le 26 avril 1986. Beaucoup sont morts dans les jours, les mois ou les années suivantes, d’autres souffrent toujours de graves cancers. Preuve vivante (morte plutôt) s’il en est de la dangerosité de la radioactivité… A la veille du premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima et alors que les incidents continuent à s’égrener dans nos propres centrales nucléaires (mon dernier article sur la vie de nos centrales parlait de Cattenom sur le Rhin et de Civaux près de Poitiers, avec sa désormais célèbre fuite de tritium… dans la nappe phréatique), il s’agissait pour le collectif Sortir du Nucléaire et les organisations amies de rappeler ces catastrophes et de se souvenir des milliers d’hommes qui se sont sacrifiés à Tchernobyl. Sur les 700.000 personnes qui ont participé à la gestion de la catastrophe (25.000 dans les premiers mois, quasiment tous sont morts) puis à la construction du sarcophage (qu’il va maintenant falloir encore renforcer), au moins 25.000 sont morts pour les évaluations les plus basses, 125.000 pour les estimations hautes (et 90% des survivants seraient gravement malades), et l’on ne parle que des liquidateurs, pas des populations.

La mairie de Poitiers avait interdit que des portraits en grand format soient présentés samedi dernier (10 mars 2012) sur la place d’Armes (place Leclerc) et le samedi suivant sur la place du marché près de Notre-Dame-la Grande (place De Gaulle). Au motif, d’après la presse, que ces portraits pourraient choquer les jeunes enfants… Ce ne sont que des photographies avec le nom, la date de naissance et de décès de 270 liquidateurs…

Empreinte, photo des liquidateurs de Tchernobyl, 2, devant Notre-Dame Chaque manifestant a donc pris l’une de ces photographies… Direction Notre-Dame la Grande, pour quelques discours, notamment sur Besson qui s’est dégonflé et n’est pas allé à Civaux pour célébrer la mise en place d’une force d’intervention nucléaire. Il faut dire que cette centrale nucléaire est toujours construite sur le karst, en zone sismique, en aval du barrage réputé indestructible de Vassivière, accumule les incidents ces derniers mois, la Vienne déjà très basse ne va pas améliorer les choses et nous risquons encore de revivre cette année le cycle sécheresse, puis crue de la Vienne qui emporte la jussie qui se développe encore plus dans l’eau chaude, voire une fuite de tritium à cause de bassins de stockage trop sollicités (impossible de jeter le tritium et les déchets chlorés à la rivière si elle n’a pas assez de débit).

Empreinte, photo des liquidateurs de Tchernobyl, 3, rassurez-vous avec les pastis d'iode! Deux clowns du réseau des Deux-Sèvres étaient là pour détendre l’atmosphère… Leur « brigade de rassurage nucléaire » distribuait aux passants des « pastis à l’iode » (des bonbons à la menthe…).

Alors, quelle empreinte laissons-nous pour les générations futures? La demi-vie radioactive (durée après laquelle la radioactivité diminue de moitié) du plutonium 240 (un atome qui n’existe pas dans la nature, pur produit de l’industrie nucléaire) est de 6650 ans, le plutonium 239 et le plutonium 241 ont des demi-vies très différentes, 24.110 ans pour le premier, 14,4 ans pour le second, etc. il y a 19 isotopes du plutonium, tous ont une activité importante de rayonnements alpha, bêta et gamma. Pour qu’un stock de plutonium soit inoffensif ou presque, il faut plusieurs cycles complets, on estime cette durée à 200.000 ans… Une partie de ce plutonium est stockée (souvent en barres, c’est un métal, dans des fûts pas toujours étanches dans le temps), une autre part est intégrée dans le MOX, un combustible qui était présent à Fukushima et que certains experts soupçonnent d’avoir aggravé le problème au moment de la fusion du combustible des réacteurs.

Quelle empreinte les liquidateurs de Tchernobyl laissent-ils sur terre, sans monument commémoratif, niés par les autorités pour qui, officiellement, il y a eu 30 morts par irradiation directe et massive sur le site dans les premières heures, 1.500 morts parmi les habitants des zones les plus contaminées et 2.200 morts parmi les liquidateurs… à multiplier par dix ou cent suivant les experts…

Et demain, qu’en sera-t-il pour les liquidateurs de Fukushima? Il n’y a pas eu de gros incendie ni dissémination massive par explosion, mais nombre de liquidateurs ont mis et mettent encore leur vie en danger, des professionnels du nucléaire, mais aussi des SDF recrutés dans la rue, bien payés jusqu’à ce qu’ils atteignent une dose considérée comme dangereuse (recalculée à 5 fois la dose annuelle maximale autorisée en France pour les travailleurs du nucléaire).

Et pour les pro-nucléaires, et ceux qui répètent que c’est l’énergie la moins chère, n’oubliez pas que:

l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas! Isolons no
s habitations, éteignons les lumières la nuit, éteignons les appareils électriques plutôt que de les laisser en veille, etc.

– en cas de catastrophe nucléaire, il n’y a aucune provision de la part d’EdF, qui a obtenu une loi après Tchernobyl… Elle n’assurera que 91,5 millions d’euros maximum de responsabilité civile… Tchernobyl et Fukushima ont un coût de centaines de milliards de dollars (l’Ukraine aurait déjà dépensé 200 milliards de dollars pour Tchernobyl, 25% de son budget de 1985 à 1991, la Biélorussie aurait dépensé à peu près autant, la Russie refuse de communiquer, il est trop tôt pour chiffrer Fukushima)…

– la cour des comptes a demandé un vrai chiffrage du coût du démantèlement des centrales nucléaires… L’expérience de Brinellis, dont le démantèlement a commencé en 1985, a été évalué en 2005 à presque un demi milliard d’euros, et cela ne concerne pas encore la partie la plus sensible, le réacteur dont on ne sait que faire… A multiplier par 58 réacteurs actifs à eau pressurisée et 10 en cours de démantèlement très partiel (Brinellis, réacteur gaz-eau-lourde, et 9 graphite-gaz arrêtés progressivement après la fusion partielle des coeurs de Saint-Laurent-Nouan dans le Loir-et-Cheren 1969 et 1980)… pour ne compter que le nucléaire civil d’EdF, il faudrait ajouter Phénix et Superphénix. Quant à l’EPR de Flammanville, pour l’instant, il a tant de malfaçons (l’Autorité de sûreté nucléaire / ASN a rappelé dès 2008 à Bouygues comment faire du béton avec du ciment et pas que des cailloux, voir les différentes lettres d’inspection de l’ASN à Flamanville) que ce n’est pas sûr qu’il ouvre un jour, tant qu’il n’est pas chargé en combustible, il ne produit pas de déchet (mais il coûte! jusqu’à présent, il est estimé à 6 milliards d’euros, le double de ce qui était prévu).

– le coût de la prolongation de la durée de vie des 58 réacteurs en activité n’est pas vraiment chiffré… EdF l’a estimé à 50 milliards sur les 25 prochaines années, la cour des comptes est dubitative.

– le coût du stockage et de la surveillance des déchets radioactifs pendant des centaines de milliers d’années n’est bien sûr pas chiffré…la cour des comptes n’a pas pu savoir à quoi correspondaient exactement les 30 milliards d’euros annoncés par l’Andra (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs).

Un dernier chiffre, ramené en euros constant, la filière nucléaire a déjà coûté en France 228 milliards d’euros, valeur de 2010, d’après la cour des comptes.