Archives par étiquette : agroécologie

Les moissons du futur demain sur Arte

Pochette du DVD les moissons du futur de Marie-Monique Robin A ne pas rater demain 16 octobre 2012 sur Arte, à 16h55 et à 20h50, les Moissons du futur réalisé par Marie-Monique Robin (qui a déjà produit le monde selon Monsanto et Notre poison quotidien sur les pesticides), suivi d’un débat. J’ai raté il y a quinze jours l’avant-première lors de l’écofestival de Parthenay, mais en ai beaucoup entendu parler. Il sera question de l’agroécologie, dont Olivier De Schutter rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation à l’ONU a affirmé le 8 mars 2011 (quelques jours avant Fukushima…) que c’était le seul modèle agricole viable sur le long terme… Il en a été déjà question dans tous Cobayes de Jean-Paul Jaud (toujours projeté dans quelques salles d’art et essai). Vers la fin du modèle agricole dominant à la sauce pesticides (et OGM tolérants aux pesticides)??? En attendant, certains agriculteurs commencent à se convertir… plus par peur des maladies (ils ont plus de cancers, de problèmes de reproduction, de puberté précoce chez leurs fillettes, etc.) que par réelle conviction pour certains, mais c’est déjà ça…

Un livre aussi (aux éditions de la découverte) et un DVD dans quelques jours…

Tous cobayes de Jean-Paul Jaud

Affiche de Tous cobayes de Jean-Paul Jaud

Vendredi dernier avait lieu à Poitiers une séance spéciale de Tous Cobayes de Jean-Paul Jaud, en présence du réalisateur et de quelques acteurs régionaux présents dans le film :

– Benoît Biteau, ingénieur agronome, conservateur du patrimoine, conseiller régional… et agriculteur bio en Charente-Maritime (voir une présentation complète avec le procès en appel des faucheurs volontaires à Poitiers et l’aventure de la reconversion de l’exploitation agricole de ses parents sur son site, voir aussi des vidéos ici)

– le père Gourrier, curé (engagé) de l’église Saint-Porchaire à Poitiers (il est aussi chroniqueur dans une émission humoristique sur une grande chaîne de radio nationale… que je n’écoute jamais)

– Bruno Joly, agriculteur en cours de conversion bio à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers, qui a redécouvert il y a quelques années les semences paysannes (ici de maïs et de blé « population »), celles que le précédent gouvernement souhaitait taxer parce qu’elles échappent au paiement des semences aux groupes internationaux de vendeur de semences et de produits chimiques… Voir le réseau Inpact, initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale.

Le film (présentation officielle du site J+B séquence, producteur du film :  » Comment se fait-il que les OGM agricoles soient dans les champs et dans les assiettes alors qu’ils n’ont été testés que pendant trois mois sur des rats ? Comment se fait-il que l’énergie nucléaire soit toujours l’énergie du futur alors que les hommes ont vécu Tchernobyl et Fukushima? Les conclusions seraient-elles accablantes ? OGM, Nucléaire : L’homme s’est approprié ces technologies sans faire de tests sanitaires ni environnementaux approfondis alors que la contamination irréversible du vivant est réelle. Serions-nous tous des cobayes ?« .

Mon avis : Jean-Paul Jaud a filmé dans le plus grand secret l’expérience menée pendant deux ans par le professeur Gilles-Eric Séralini sur les effets d’un OGM de maïs (qui lui permet d’être tolérant au roundup) sur les rats… Vous en avez forcément entendu parler ces derniers mois et Monsanto a déjà contre-attaqué en essayant de discréditer cette étude… Alors qu’au siège de l’ONU à Genève, Olivier De Schutter rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation venait le 8 mars 2011 de conclure que le seul modèle agricole viable sur le long terme était l’agroécologie (voir ici, désolée, je n’ai trouvé que la version officielle résumée en anglais, le lien dans le pdf vers la version intégrale multilingue ne fonctionne plus), le tsunami a entraîné trois jours plus tard la destruction de la centrale nucléaire de Fukushima… Dans les deux cas, la folie des hommes (manipulation du vivant pour les OGM, radiations pour des millénaires pour le nucléaire) entraîne des conséquences irréversibles et à long terme… Un public « acquis à la cause », et pourtant, une de mes voisines de fauteuil, d’un certain âge, a découvert seulement ce jour là qu’on était passé à deux doigts de la catastrophe nucléaire au Blayais lors de la tempête de 1999 (la tempête a submergé les installations, l’évacuation de Bordeaux a sérieusement été envisagée)… Ce n’est pas dans le film, mais presque 13 ans après, les travaux de rehaussement de la route d’accès à cette centrale ne sont toujours pas correctement réalisés, comme l’a montré le rapport post-Fukushima. Un film à voir absolument, à faire connaître, en attendant la sortie officielle en librairie du livre du professeur Gilles-Eric Séralini.

Pour aller plus loin :

 

– dimanche 7 octobre 2012 à Vivonne (Vienne) : cinquième fête des cueilleurs de biodiversité, participez à la récolte et à la sélection du maïs population à la ferme de Vaumartin, plus de renseignements sur le site du réseau des semences paysannes [je cherche une possibilité de co-voiturage pour y aller, la gare de Vivonne est un peu loin].

– économisez l’énergie [j’en suis à moins de 180€ par an d’électricité et 80€ de gaz, surtout de l’abonnement à ce niveau, hors chauffage et eau-chaude, collectifs, mais avec une très faible consommation en mètres-cubes].

Si vous voulez allez plus loin dans la démarche et si ce fournisseur est disponible chez vous, changez de fournisseur d’électricité et choisissez Enercoop (recommandé par Jean-Paul Jaud) et arrêtez de financer les centrales nucléaires (enfin, ça sera toujours le contribuable qui paiera le stockage des déchets voire le démantèlement des centrales). 15 à 25% plus cher (d’après le devis que j’ai fait faire), l’engagement à un coût… que je n’ai pas encore franchi [PS : que j’ai franchi au 1er janvier 2013].

 

– mangez bio si vous le pouvez, au moins, vous éviterez les pesticides (revoir dans Severn, Nos enfants nous accuseront les dégâts sur les agriculteurs) et vous pourrez même tester certaines recettes avec des épluchures . Vous serez aussi certain de ne pas manger du poulet ou du bœuf nourri aux maïs et soja OGM, en élevage conventionnel, ce type de nourriture est devenu habituel… voir ici une comparaison du prix du poulet.

le 16 octobre 2012, ne ratez pas sur Arte le reportage de Marie-Monique Robin (présenté le week-end dernier en avant première à l’écofestival de Parthenay) et achetez son livre… Les moissons du future, comment l’agroécologie peut nourrir le monde.
Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centrale
PS: je reviens très vite vous parler à nouveau de ma centrale nucléaire préférée (Civaux), construite sur le karst, ses problèmes avec la sécheresse, avec une petite crue de la Vienne (et une promenade imprévue de carburant radioactif), une fuite de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012)…

Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire d’Edem Kodjo

Couverture de la lettre ouverte à l'Afrique cinquantenaire, de Kodjo pioche-en-bib.jpg

J’ai trouvé ce livre à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions…

Le livre : Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire de Edem Kodjo, collection Continents noirs, éditions Gallimard, 2010, 77 pages, ISBN 978-2-07-013150-1.

L’histoire : à l’occasion des multiples fêtes du cinquantenaire des indépendances des pays africains, l’auteur s’adresse à l’Afrique et à ses dirigeants réunis pour de multiples festivités pour faire le constat d’un grand retard de ce continent par rapport aux autres pays devenus « émergents » (dont le fameux trio Brésil, Inde, Chine), dénonce l’exploitation de ses richesses par quelques dirigeants à leur profit ou à celui de quelques multinationales, et propose quelques solutions comme le développement de l’agriculture, la réorganisation du système bancaire au profit du crédit aux particuliers et aux entreprises (et non à celui des banquiers), une vraie démocratie ou la création d’une monnaie unique à l’échelle du continent.

logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010Mon avis : bien que faisant partie des livres de la rentrée littéraire 2010 (catégorie essais, donc en dehors du défi du challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya), ce livre de Edem Kodjo, ancien Premier ministre du Togo et secrétaire général de l’OUA (devenue l’Union Africaine) est presque complètement dépassé par les événements de ces derniers mois en Afrique-du-Nord ou en Côte-d’Ivoire. Certes, les coups d’État signalés pour l’année 2009 peuvent être vus comme les prémices de ce grand mouvement, et les solutions proposées pour permettre le développement économique de l’Afrique sont sans doute encore d’actualité, mais quand même, l’histoire s’est accélérée à un tel point sur ce continent qu’il faudrait une nouvelle version de ce livre… Je ne suis pas sûre d’être entièrement d’accord avec l’auteur sur le développement de l’agriculture en Afrique qui passerait par le productivisme, la mécanisation (là, d’accord), le déversement de produits chimiques (engrais et pesticides) et les OGM (ils permettent surtout aux semenciers et aux vendeurs de pesticides de s’en mettre plein les poches avec des graines impossibles à resemer d’une année sur l’autre et des produits résistants aux pesticides qui permettent d’en verser encore plus dans les champs).

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Togo.