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Les ostensions septennales limousines au patrimoine immatériel de l’Unesco

Carte postale ancienne, les ostensions de Charroux en 1904Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel s’est réuni la semaine dernière (début décembre 2013) à Bakou et a protégé toute une série de nouveaux sites au titre du patrimoine immatériel (17 et 11 sites sur la liste représentative, 2 sur la liste de sauvegarde urgente). La France a présenté le dossier des « ostensions septennales limousines », qui a été retenu et immédiatement relayé sur l’ethnoblog. Ostensions, qu’est-ce? Il s’agit de processions religieuses qui ont lieu tous les 7 ans en Limousin, au sens historique incluant donc des paroisses dépendant de l’ancien diocèse de Limoges mais aujourd’hui située en Charente, à Abzac et Esse (il en est brièvement question dans le livre Image du patrimoine, le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin), et dans la Vienne à Charroux (la carte postale ancienne ci-dessus illustre les ostensions de 1904 à Charroux, qui sont aussi prises comme exemple dans le dictionnaire du centre national de ressources textuelles et lexicales / CNRTL). La protection de l’Unesco s’étend sur 19 sites, les trois déjà mentionnés, Crocq dans la Creuse et,  en Haute-Vienne, Aixe-sur-Vienne, Aureil, Chaptelat, Eymoutiers, Javerdat, Le Dorat, Limoges, Nexon, Pierre-Buffière, Rochechouart, Saint-Junien, Saint-Just-le-Martel, Saint-Léonard-de-Noblat, Saint-Victurnien et Saint-Yrieix-la-Perche.

Les prochaines ostensions auront lieu en 2016. Pour tout savoir sur les ostensions, voir le dossier sur le site de l’Unesco, sans oublier de cliquer sur les onglets diaporama et vidéo et sur le lien du dossier de candidature…

Le salon des berces de Gilles Clément

Couverture de Le salon des berces de Gilles Clément

pioche-en-bib.jpgAprès Thomas et le voyageur, voici le salon des Berces, également trouvé à la médiathèque.

Rappel : j’ai pu apprécier par le passé un certain nombre de réalisations de Gilles Clément (à retrouver sur son site officiel), le jardin des Sens à Poitiers, le jardin des orties à Melle, le parc André Citroën et le jardin du musée du quai Branly à Paris (un musée à revoir ici). Il a aussi réalisé une installation sur le toit de la base sous-marine de Saint-Nazaire. J’ai aussi participé au grand week-end (pluvieux) de replantation en 2002 d’une parcelle à côté du centre d’art de Vassivière en Limousin, dévastée par la tempête de 1999, plantation guidée par Gilles Clément… Je n’ai bien sûr pas raté son dernier passage en avril à la librairie La Belle Aventure à Poitiers, pour une entrevue guidée par la libraire et Dominique Truco (commissaire, entre autre, de la biennale de Melle), et ai eu envie de relire certains de ses livres, dont je n’avais pas parlé même pour ceux parus depuis la création du blog (et oui, je parle de deux livres par semaine, mais en lis le double à peu près…).

Le livre : Le salon des berces de Gilles Clément, NiL éditions, 2009, 206 pages, ISBN 978-2-84111-394-1.

L’histoire : à partir de 1977 en Creuse et ailleurs… Après plusieurs années de recherche à travers la France, Gilles Clément se rend à la conclusion qui s’impose à lui, le terrain idéal pour implanter sa maison est en Creuse, à quelques kilomètres de la maison paternelle où il ne veut (peut?) plus aller. Une fois le terrain acheté commence la difficile et ubuesque demande de permis de construire: sans électricité, impossible d’avoir le permis (en zone agricole, mais il compte y installer son activité de paysagiste), sans permis, impossible de se faire installer l’électricité… Il décide de commencer à construire quand même, seul ou avec des amis, il réunit pierre après pierre, éléments de récupérations, etc. Jusqu’à ce que, sur dénonciation d’un puissant voisin, débarquent les gendarmes… à la recherche de cannabis chez ces jeunes qui vivent à l’écart, ils trouvent… une maison construite sans permis! Mais après deux visites de la DDE, il peut brandir aux gendarmes un permis en bonne et due forme… avant de voir débarquer EdF qui lui propose de brancher le courant à un prix exorbitant. Ce qu’il refuse, il fonctionnera sans électricité (un groupe électrogène intermittent, des panneaux solaires en 2006). L’histoire de la construction de la maison, et de l’aménagement du jardin, les deux étant intimement liés…

Mon avis : un récit jubilatoire, avec de charmants portraits des voisins, ceux qui sont favorables comme ceux qui sont hostiles, ceux qui passent régulièrement voir l’avancée des travaux (et boire un coup). Quelques éléments qui ne peuvent que me réjouir, comme page 56 les cartes postales du collectif Plonk & Replonk (dont je vous ai parlé pour la première fois en septembre 2009), ou encore le château de Crozant… Je suis plus surprise par l’éloge des berces du Caucase, présentes sur le terrain et qu’il choisit de conserver, même si elles sont généralement considérées comme invasives et dangereuses (elles peuvent provoquer de graves brûlures, voir dans cet article sur les plantes invasives). Un récit à lire absolument pour un autre rapport au monde et à la nature, à la maison et au jardin!