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Le monument aux morts de 1914-1918 à Angoulême

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin et de la République Place Beaulieu à Angoulême, au bout du plateau dominant la Charente, non loin du lycée Guez-de-Balzac, se dresse l’imposant monument aux morts de 1914-1918. Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente, situé près de l’hôtel de ville.

En 1923, la ville d’Angoulême avait lancé un concours et retenu la maquette du sculpteur René Pajot, sculpteur dont je vous ai montré le buste d’Émile Roux à Confolens. Le deuxième prix avait été attribué au sculpteur Charles André Valère Juin et le troisième à Émile Peyronnet.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 2, signatures Baleix et Peyronnet C’est finalement le projet arrivé en quatrième et dernière position, proposé par l’architecte Breil, qui est mis en œuvre non pas par lui, mais par l’architecte Roger Baleix et le sculpteur Émile Peyronnet, avec une nouvelle maquette présentée en 1924 au salon de la société des artistes français sous le numéro 3813. Le monument a été inauguré le 11 novembre 1926, en dépit de la polémique sur le coût du monument et le dépassement des devis initiaux. Leurs signatures (« R. Baleix architecte / E. Peyronnet sculpteur ») se trouvent au dos du monument. D’Émile Peyronnet, je vous ai aussi montré à Angoulême le buste de Raoul Verlet, et à Saint-Jean-d’Angély le monument à Joseph Lair et la fillette du monument à André Lemoyne.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 3, les femmes de chaque côté de la porte

Ce dernier se compose d’une sorte de chambre funéraire installée sur un podium de quelques marches, surmontée d’une sorte de pyramide tronquée très massive sur laquelle est sculptée en bas-relief une république aux bras levés brandissant deux couronnes végétales (voir la vue rapprochée à droite de la première photographie). De part et d’autre de la chambre funéraire se tiennent la mère du soldat défunt (à gauche), sa femme et sa fille (à droite). Le modèle des femmes voilées est à rapprocher du modèle qu’il avait présenté au salon de 1911 pour le monument aux soldats morts pour la patrie de Castelnaudary.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 4, la mère âgée, de loin et de près

La mère du soldat est représentée sous les traits d’une femme âgée, debout, vêtue d’une longue cape avec une capuche qui lui couvre la tête. De sa main gauche toute ridée, aux veines apparentes, elle maintient sa cape fermée alors que sa main droite apparaît juste un peu, tenant vers le bas un bouquet de fleurs.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 5, la femme et la fillette, de loin et de près

De l’autre côté se tient la femme du soldat, triste, la tête couverte d’un long voile de deuil, soutenant leur fillette en lui posant une main sur la tête et en lui tenant la main droite. La fillette est vêtue, comme celle du monument de Parthenay, d’une robe à manches courtes et elle tient de la main gauche un bouquet de fleurs qu’elle laisse pendre vers le bas, comme sa grand’mère.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 6, vues de côté et de dos

De dos et de côté, on voit bien l’aspect massif du monument…

Pour aller plus loin, voir le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995)., voir notamment pages 11-12, 66, 80, 84.

Vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes).

Voir aussi le livre de Charlotte Pon-Willemsen, Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes. Parcours du Patrimoine, n° 342. Geste éditions, 2008, page 48.

Le monument aux morts de Parthenay (Deux-Sèvres)

Parthenay, le monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin Je vous ai déjà montré le monument aux instituteurs morts pour la France, au Marchioux à Parthenay. Ce monument ne concernait que les instituteurs élèves de l’école normale. Je vous emmène cette fois dans le jardin public avenue du Général-de-Gaulle (entre la gare et le centre-ville).

Parthenay, le monument aux morts de 1914-1918, 3, vu de face et de dos Dédié « Aux morts pour la Patrie », il se compose d’un socle en pierre surmonté d’un obélisque massif sur lequel est apposée une plaque en bronze avec un soldat dans un médaillon, auquel une fillette vient apporter un bouquet de fleurs. Il a été inauguré le 26 novembre 1922.

Parthenay, le monument aux morts de 1914-1918, 2, la signature du sculpteur Elie Ottavy

Il porte la signature du sculpteur [Antoine] Élie Ottavy (Lyon, 1887 – Paris, 1951), auteur de monuments aux morts dans toute la France (voir dans l’Aude, de l’un des monuments de Cambrai, etc.), qui avait proposé en 1923 de compléter le monument avec des plaques en bronze, mais ce projet, trop cher, a été rejeté par la commune. L’architecte du monument est E. Bidet (voir un dessin du projet en figure 1 et une description du projet rejeté p. 97 de l’article de Michel Bernier, en référence en bas de cette page).

Parthenay, le monument aux morts de 1914-1918, 4, la fillette de face et de dos

La fillette est représentée debout, à peu près grandeur nature, un pied légèrement en avant, elle vient se recueillir sur le médaillon représentant son père mort à la guerre. Elle est vêtue d’une robe à manches courtes dont les deux jupons ne descendent pas plus bas que les genoux, serrée à la taille par une cordelette nouée dans le dos. Elle est coiffée d’une longue tresse retenue par un nœud.

Parthenay, le monument aux morts de 1914-1918, 5, bouquet de fleurs et souliers de la fillette

Elle tient un bouquet de marguerites et de roses au creux de son bras gauche et porte des souliers plats.

Parthenay, le monument aux morts de 1914-1918, 6, détail du médaillon avec le soldat

De sa main droite elle dépose une fleur sur le médaillon où est figuré le portrait de profil de son défunt père, coiffé du casque de Poilu. Le médaillon est encadré de palmes et de branches de chêne, surmontées de rameaux de chêne (symboles de la force) et de laurier (symboles de la victoire) entre lesquels prennent place de matériel du soldat (grenade, ceinturon, gourde, pochette-cartouchière en cuir, fourragères, couteau).

Ces photographies datent de février 2012.

Pour aller plus loin : voir l’article de Michel Bernier, Les monuments commémoratifs de la Première Guerre mondiale en Gâtine, Bulletin de la société historique de Parthenay et du Pays de Gâtine, n° 3, 2007, p. 91-106.

Le monument aux morts de 1914-1918 à Cahors

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de face

Pour cette semaine qui se terminera le 11 novembre, j’ai choisi de vous présenter chaque jour un monument aux morts de 1914-1918 dont j’ai fait les photographies ces trois dernières années… Ne vous étonnez donc pas de voir cette semaine trois articles par jour, pour les lectures (cet après-midi et mercredi), je suis restée dans le thème des deux dernières guerres mondiales…

Le monument aux morts de Cahors a été inauguré tardivement, le 10 novembre 1935. Il a été conçu par l’architecte Maurice Barthet (1887-1958) à partir d’un groupe sculpté de François Sicard (1862-1934), sculpteur dont je vous ai parlé pour les atlantes de l’hôtel de ville de Tours et pour le buste du poète Racan.

Ce groupe se compose de deux statues debout, représentant le soldat de retour de la guerre et sa femme qui l’a attendu. À l’origine, il s’agit d’une commande de l’État de plâtres à différents artistes pour le défilé de la victoire en 1918 à Paris sur les Champs-Élysées. Le soldat fut ensuite présenté au salon des artistes français de 1927, sous le numéro 3562. Acheté par l’État, ce Retour du soldat n’a pas été affecté à une commune et ne l’est finalement qu’en décembre 1934, juste après la mort de l’artiste, à la ville de Cahors. Le modèle en plâtre du groupe complet est conservé au musée des beaux-arts de Tours. Les deux statues du groupe sculpté encadrent une large stèle portant la liste des soldats morts, surmontée de l’inscription « Aux enfants de Cahors / morts pour la France / 1914 / 1918 ». Les noms des morts des autres conflits ont été ajoutés postérieurement, ceux de 1939-1945 sont peu lisibles, masqués par les statues.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 2, dédicace Au dos se trouve la dédicace :  » Ce monument a été érigé / par souscription publique / monsieur Jacquier / étant préfet / monsieur A. de Monzie / député du Lot / président du conseil général / étant maire de Cahors / MCMXXXV « .

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 3, signatures

La signature mentionne : « F. Sicard statuaire / membre de l’institut / M. Barthet architecte SADG / E. Mompart sculpteur / G. Soupiré entrepreneur « . La sculpture ornementale du monument a été réalisée par Émile Mompart, qui signa plusieurs monuments aux morts dans le Lot.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 4, le soldat, la mère et le bébé

La stèle sépare les deux éléments du groupe sculptés, comme deux étrangers qui se ré-apprivoisent peu à peu, à gauche le soldat, en face, sa femme portant leur bébé.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 7, vue de côté On voit peut-être mieux ainsi la distance qui les séparent.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 5, deux vues du soldat Le soldat porte sa tenue réglementaire, avec le casque de Poilu, mis en service en 1915.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 6, deux vues de la mère et du bébé

Voici un détail de la mère, aux traits raides, vêtue d’une longue robe recouverte d’une cape, tenant au creux de son bras gauche leur enfant endormi.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 8, vue de dos Le dos est massif, dominé par l’inscription patriotique « Pro Patria » (à la patrie).

Louis Pasteur à Dole

Louis Pasteur à Dole, 01, maison natale Il y a déjà longtemps, je vous ai parlé du monument à Pasteur par Alexandre Falguière, avec des vues d’hier et d’aujourd’hui, à Paris (place de Breteuil), je vous renvoie à ces articles pour quelques repères sur la vie de Louis Pasteur. Début août 2012, lors de mes vacances dans le Jura, j’ai fait une halte de quelques heures à Dole… j’en ai rapporté cette photographie de la maison où il est né le 27 décembre 1822, aujourd’hui transformée en musée, dans le quartier des tanneurs.

Louis Pasteur à Dole, 02, monument près de la maison natale Dans le jardin voisin (passage de l’abreuvoir) a été élevé un petit monument le 14 juillet 1931 (date inscrite sur le socle)…

Louis Pasteur à Dole, 03, buste près de la maison natale Il renferme un buste en bronze… Il ne porte pas de signature, mais d’après le site du musée, il s’agit d’une copie récente du buste réalisé en 1877 par Paul Dubois (Nogent-sur-Seine, 1829 – Paris, 1901). En cherchant, j’ai trouvé le plâtre original qui semble correspondre à ce tirage dans la base Joconde, mais date de 1880 d’après la notice (présenté au présentée au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6285, la notice fait bien allusion au tirage de Dole). Ce plâtre original se trouve aujourd’hui au musée Paul Dubois-Alfred Boucher à Nogent-sur-Seine. Le monument de Dole de 1931 a été conçu par Jean Hézard.

Louis Pasteur à Dole, 04, monument dans le parc Mais le grand monument à Louis Pasteur se trouve un peu plus loin, dans le jardin public près du cours Saint-Mauris (un jardin dont je vous reparlerai dans les prochaines semaines). Il se compose d’une colonne au sommet de laquelle se trouve une statue en bronze représentant Louis Pasteur pensant et au pied, une mère tenant sur ses genoux deux enfants et une allégorie féminine figurant l’humanité. Sur la colonne se trouvent également des reliefs sculptés. Le projet a été choisi à l’issue d’une souscription internationale et un concours lancés en 1898, sous le patronage de Félix Faure, soit trois ans après la mort de Pasteur. Le monument a été inauguré le 3 août 1902, donc avant le monument parisien.

Louis Pasteur à Dole, 05, signatures de Antonin Carles Plusieurs signatures sur le monument, celle du sculpteur, [Jean] Antonin Carlès (Gimont, 1851 – Paris, 1919) qui se trouve à la fois sur les plis de la femme (pas de photo), sur le socle avec la date 1902 et sur la terrasse (le rebord) de la statue de Pasteur. Celle de l’architecte, [Jules] Léon Chifflot (Lyon, 1869 – Bréhat, 1949, grand prix de Rome d’architecture en 1898, l’architecte en 1920 de la Casa Velasquez) se trouve sur le socle, désolée, pas de photographie, elle était floue.

Louis Pasteur à Dole, 06, Pasteur debout et pensant au sommet Au sommet donc se tient Louis Pasteur, représenté debout et pensif… Une statue de bronze assez classique…

Louis Pasteur à Dole, 08, la mère et les enfants Au pied du monument, voici le groupe en bronze avec la mère éplorée tenant sur ses genoux deux enfants, et devant elle, une femme qui désigne l’inscription  » A / LOUIS / PASTEUR / NE A DOLE / LE 27 DECEMBRE / 1822  » … et qui se prolonge donc en bas (voir photographie précédente) … « L’HUMANITE RECONAISSANTE ».

Louis Pasteur à Dole, 09, l'humanité

La femme debout, qui lève la main droite vers Pasteur, peut être assimilée à une allégorie de « l’humanité reconnaissante ».

Louis Pasteur à Dole, 10, les reliefs sur la colonne Au dos de la colonne, l’inscription rappelle l’origine des fonds…  » SOUSCRIPTION / INTERNATIONALE ».

Louis Pasteur à Dole, 11, reliefs avec la vigne, le loup enragé et les moutons Voici de plus près les reliefs où l’on reconnaît de la vigne et du raisin (travaux sur la fermentation autour de 1865) des moutons (allusion au vaccin contre le charbon du mouton qu’il mit au point en 1881), un loup enragé (travaux sur la rage à partir de 1881, premiers essais du vaccin en 1885).

PS: si vous êtes « fans » de maisons natales, vous pouvez aussi aller lire mon article sur Théophraste Renaudot à Loudun (Vienne).

Jules Verne à Nantes

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 1, vue de loin Jules Verne est né à Nantes en 1828 et y a vécu 20 ans. Le groupe sculpté du jardin des plantes (informations recueillies sur la base de données Monumen) est l’une des trois sculptures qui lui rendent hommage.

Sur le jardin des plantes de Nantes, voir dans mon voyage à Nantes des œuvres avec des plantes et des oeuvres contemporaines. Voir aussi le Premier miroir de Camille Alaphilippe.

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 2, la signature de Georges Bareau Il porte la signature du sculpteur Georges [Marie Valentin] Bareau (Paimboeuf, 1866 – Nantes, 1931), un sculpteur dont je vous reparlerai pour d’autres réalisations à Nantes. Il a été mis en scène par l’architecte Félix Ollivier. Le concours pour la réalisation d’une statue à Jules Verne avait été lancé dès sa mort en 1905, trois sculpteurs avaient postulé, Georges Bareau, Gabriel Pech et Fabio Stecchi. Le premier, retenu, avait proposé trois variantes, une statue en pied, un buste et une fontaine.

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 5, carte postale ancienne, vue générale Le monument retenu se compose d’un piédestal avec deux enfants sculptés en pierre de Chauvigny (dans la Vienne) et un buste en bronze. Le monument fut inauguré le 29 mai 1910 (et pas 2010 comme tapé par erreur !). Comme de nombreuses statues, ce buste, en bronze, a été fondu en 1942.

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 7, le buste refait Le buste que l’on voit actuellement a été réalisé en pierre par le sculpteur Jean Mazuet. Il s’agit d’une nouvelle sculpture et non d’une réplique… le costume en particulier est très différent. Je vous reparlerai de ce sculpteur pour le Monument des 50 otages, toujours à Nantes.

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 3, les deux enfants lisant un livre Les deux enfants lisent un recueil des Voyages extraordinaires….

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 6, carte postale ancienne, les enfants … il s’agit bien du groupe original…

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 4, les reliefs sur la stèle Sur le piédestal sont gravés des éléments emblématiques de l’œuvre de Jules Verne : la lune De la Terre à la lune, le ballon des Cinq semaines en ballon, un train à vapeur (le tour du monde en 80 jours?), un volcan (voyage au centre de la terre), etc.

Jules Verne à la médiathèque de Nantes, 1, vue générale La plupart des manuscrits de Jules Verne sont conservés à la médiathèque de Nantes. Sur son parvis se trouve la sculpture « Michel Ardan, monument à Jules Verne » de Jacques Raoult (voir son site officiel).

Jules Verne à la médiathèque de Nantes, 2, vue rapprochée Michel Ardan, le héros de la Terre à la Lune, est représenté debout avec son chien à côté de lui… près à partir dans son obus vers la lune et à s’y arrimer avec son ancre…

Jules Verne à la médiathèque de Nantes, 3, le chien Et voici le chien (est-ce Diane ou Satellite?).

Jules Verne à la médiathèque de Nantes, 4, la plaque La plaque porte la citation suivante : ‘Remplacez obus sphérique / par projectile cylindro- / conique partirai dedans… / Michel Ardan / De la terre à la lune / Jules Verne ».

La troisième statue se trouve devant le musée Jules Verne, sur la butte Sainte-Anne, où je ne suis pas allée : mes trois jours du voyage à Nantes ont été bien remplis… Le service de la ville d’art et d’histoire propose aussi un parcours libre de 1h30 sur les traces de Jules Verne à travers les rues de Nantes.

J’ai relu il y a deux ans Les cinq cents millions de la Bégum de Jules Verne.

 

Le relief de l’hôpital de Niort

Niort, le relief de l'hôpital, 1, vue générale En vous parlant de l’hôpital de Niort, agrandi et reconstruit en grande partie entre 1930 et 1938, je vous ai laissé apercevoir ce relief sculpté situé au-dessus de l’entrée rue de Saint-Jean-d’Angély. Merci à Daniel C. pour sa piste, après vérification, l’auteur de ce relief est René Letourneur (Paris, 1898 – Paris, 1990), grand prix de Rome en 1926, œuvre commandée entre 1935 et 1938, payée en 1941, reprise en 1954. René Letourneur a aussi réalisé le buste de l’administrateur et chirurgien de cet hôpital, Georges Renon (1875-1942), toujours visible à l’hôpital ou dans cet article).

Niort, le relief de l'hôpital, 3, la partie centrale Ce haut-relief est constitué de trois scènes juxtaposées. Au centre, sur une partie un peu en saillie, se trouve une figure allégorique féminine, debout, seins nus, un large vêtement drapé autour des reins et des jambes et maintenu sur son bras gauche, des cheveux longs. Elle pose sa main droite sur la tête d’un enfant nu, asexué, debout à son côté. Près de son épaule droite se trouve le serpent (échappé du caducée?). Elle tend la main gauche d’un mouvement souple vers la scène située à sa gauche (à droite quand on regarde le relief). Il peut s’agir d’une allégorie de la médecine.

Niort, le relief de l'hôpital, 4, la partie droite Sur cette scène, une femme agenouillée, soutenue par une autre femme debout mais penchée vers elle, tend un très jeune enfant vers l’allégorie. Un enfant un peu plus grand, nu, fait face à ces trois personnages.

Niort, le relief de l'hôpital, 2, la partie gauche Sur la scène opposée, un homme torse-nu est allité. Une femme se tient derrière lui, en regardant vers l’allégorie, et une autre est agenouillée à son côté.

Le palais de justice d’Angers

Angers, palais de justice, 1, la façade Le palais de justice d’Angers a été inauguré en 1875 dans ces nouveaux locaux près du Mail sur des plans établis en 1863 par l’architecte Isabelle Charles-Edmond (voir le dossier d’inventaire général). Le monument aux morts a été déplacé juste devant en 1988. L’architecture joue sur la monumentalité de l’ordre classique, monumentalité renforcée par la présence de marches, dispositif très fréquent pour les palais de justice de la seconde moitié du 19e siècle.

Angers, palais de justice, 2, fronton sculpté Le fronton comporte un groupe sculpté. Au centre trône la Justice, portant les tables de la Loi, encadrée de chaque côté de trois personnages ou groupes formés par une mère et son enfant.

Angers, palais de justice, 3, partie gauche du fronton sculpté

Sur la gauche, une femme tient tendrement enlacé son petit enfant nu, debout.

Angers, palais de justice, 4, partie gauche du fronton sculpté, mère et enfant La voici de plus près… La position semi allongée épouse la forme se la pointe du fronton.

Angers, palais de justice, 5, partie gauche du fronton sculpté, mère et enfant et homme Plus à droite, un homme portant un gourdin (qui rappelle celui des sauvages des armoiries de l’hôtel de ville de Niort. A ses pieds, une femme éplorée, il pose sa main droite sur son épaule, la mère soutient le corps d’un enfant qui semble mourant sinon déjà mort…

Angers, palais de justice, 6, partie centrale du fronton sculpté, justice encadrée de deux hommes

Au centre donc trône la justice… Assise sur son siège, vêtue à l’Antique et les pieds nus, elle tient les tables de la Loi.

Angers, palais de justice, 7, partie centrale du fronton sculpté, détail de la Justice

Voici de plus près la justice et les deux personnages qui l’encadrent.

Angers, palais de justice, 8, partie droite du fronton sculpté,

Sur la partie droite du fronton, une femme tenant une épée est assise un peu plus bas que la justice sur son trône. Devant elle se tient un homme barbé, visiblement pieds et mains liés. Il est devant une mère et son enfant qui semblent dormir, à moins qu’il ne s’agisse plutôt de ses victimes décédées.

L’Enfant d’en haut d’Ursula Meier

Affiche de L'Enfant d'en haut d'Ursula Meier Deux gros mois sans cinéma, ça ne pouvait pas durer… Le cinéma, si on n’y va pas pendant une semaine ou deux, on ne voit pas de présentation et on y va de moins en moins… Après avoir lu et entendu plusieurs critiques sur ce film, je suis allée le voir, même si j’avais eu du mal avec le précédent film d’Ursula Meyer, Home, vu dans le cadre du festival télérama 2009.

Le film : dans les Alpes suisses, de nos jours. Simon (Kacey Mottet Klein), 12 ans, habite dans un HLM dans la vallée avec sa sœur, Louise (Léa Seydoux), plus ou moins présente entre deux aventures masculines, plus ou moins sans travail… Alors Simon prend régulièrement la télécabine pour se rendre dans la station huppée au-dessus… Là, anorak et sac à dos, chaussures de ski au pied, il profite de la négligence des riches touristes pour voler de quoi déjeuner, des lunettes de soleil, des casques, des skis… Il revend aux gamins de son quartier, aux saisonniers, au bord de la route, et organise un trafic de skis avec l’un des saisonniers du resto d’altitude. Un trafic qui prend de plus en plus d’ampleur, c’est désormais lui qui permet à sa sœur de vivre…

Mon avis : ça serait bien si les saisons étaient respectées dans les films… Apercevoir en début de film des feuilles d’arbre en train de sortir alors qu’on est en début de saison de ski, ça me gène… un détail, me direz-vous, mais cela arrive de plus en plus souvent au cinéma… J’avais eu le même problème il y a quelques mois avec Toutes nos envies de Philippe Lioret. Ceci dit, j’ai bien aimé le film, le rebondissement sur Louise (mais cela, il faudra que vous alliez voir les film pour comprendre), l’excellent jeu de l’adolescent (qui jouait déjà dans Home), le scénario (qui a eu l’Ours d’argent au dernier festival de Berlin), qui rappelle la grande tradition des films sociaux francophones (haro sur les riches, les pauvres font ce qu’ils peuvent pour survivre)…

Marzi, petite carpe de Sylvain Savoia et Marzena Sowa

Couverture de Marzi, petite carpe de Sylvain Savoia et Marzena Sowa pioche-en-bib.jpg Logo BD for Women

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Je cherchais une auteure pour le mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, et oui, je continue la parité en BD, un article auteur masculin, un auteure féminine, c’est Yaneck / Les chroniques de l’invisible qui m’a suggéré cette série, j’ai trouvé ce volume dans une annexe de la médiathèque, dans les bacs des bandes dessinées pour enfants.

Le livre : Marzi, tome 1, Petite carpe de Sylvain Savoia (dessin) et Marzena Sowa (scénario), collection Expresso, éditions Dupuis, 2005, 48 pages, ISBN 978-2800137207.

L’histoire : dans les années 1980 en Pologne, dans une cité d’une ville industrielle. Marzi a 7 ans, partage sa vie avec ses parents mais aussi ses voisins et ses copains de l’immeuble, passe des week-ends ou des vacances à la campagne avec ses grands-parents (des fêtes de Pâques interminables). La vie quotidienne est rythmée par les arrivées au magasin, un seul produit à la fois, une grande queue pour elle, sa mère, son père… Il y a aussi les bêtises de gamins, comme jouer avec les ascenseurs arrêtés à tous les étages… Ou l’arrivée de frigos à l’usine où travaille son père, vendus à tous les ouvriers qui veulent, et que l’on retrouve dans la plupart des appartements après…

Mon avis : une bande dessinée pleine d’humour pour aborder la vie d’une petite fille en Pologne… Une vie d’enfants, avec les bêtises des gamins, mais aussi une vie dans la Pologne soviétique, avec ses contraintes, les queues, la pénurie ou pour quelques heures l’abondance de quelques biens, tous les mêmes pour tout le monde… BD pour enfants? Alors, il faut les aider à décoder, au-delà des petites bêtises quotidiennes, il y a bien plus dans cet album!

Logo 2012 du Top BD des blogueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Jans va mourir de Anna Seghers

Couverture de Jans va mourir de Anna Seghers

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai fait une descente à la médiathèque où j’ai emprunté une dizaine de livres…

Le livre : Jans va mourir de Anna Seghers, traduit de l’allemand par Hélène Roussel, éditions Autrement, écrit en 1925 mais retrouvé tardivement, en 1999, par son fils, publié en français en 2001, 71 pages (y compris l’introduction de son fils Pierre Radvanyi et la postface de la traductrice), ISBN 9782746700857.

L’histoire : dans un lieu indéterminé, à une époque non précisée, sans doute dans les années 1920. Un couple dans une seule pièce, Martin Jansen, ouvrier, Marie, femme au foyer, enceinte. Et leur fils, Jans, sept ans, l’espoir d’une vie meilleure… Mais un jour, la maladie entre dans la maison, Jans est faible, plein de fièvre, crache du sang… Le père, d’absent, plus ou moins mis à l’écart par la mère, devient tendre… Puis Jans réussit à se lever, à passer la journée dans un fauteuil, sa sœur naît, survivra-t-il?

Mon avis : un texte parfois plein de poésie, comme quand Jans regarde tomber les flocons par la fenêtre et se perd dans ses rêves… La traduction du titre allemand me laisse perplexe… Jans VA mourir, dans la version française, mais Jans MUSS sterben en allemand, doit mourir, comme un fait inéluctable. Un fait dont on aimerait qu’il ne se passe pas, Jans le petit malade est attachant…