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La centrale nucléaire de Civaux, la Vienne et le karst…

La centrale nucléaire de Civaux vue depuis la ville haute de ChauvignyAprès les incertitudes sur les cuves des deux réacteurs forgées au Japon, le 11 mars 2017, Centre presse et la Nouvelle République parlaient du béton fissuré de la centrale nucléaire de Civaux, révélé dans La farce cachée du nucléaire(Sortir du nucléaire, Éditions Yasnost), un problème connu de longue date et toujours minimisé par EdF, la commission locale d’information / CLI qui a eu lieu depuis a été apparemment agitée. Bientôt ils découvriront qu’elle est aussi installée dans un contexte géologique qui pose aussi problème, le karst, en gros des grottes partout autour et sans doute en-dessous de la centrale, comme avoué à moitié lors de la fuite de tritium de janvier 2012! L’occasion pour moi de rééditer un article publié ici en mars 2011. Et au passage, la première photo est prise depuis la cité médiévale de Chauvigny, des projets d’éoliennes viennent de se faire recaler parce qu’elles allaient gâcher le paysage de la cité médiévale, mais cela n’avait pas posé de problème pour implanter les tours de la centrale nucléaire!!! N’oubliez pas non plus que l’énergie nucléaire n’est pas une énergie sans carbone, il en faut pour construire les centrales, les entretenir, véhiculer chaque jour les milliers de travailleurs des centrales, extraire et transporter l’uranium (produit souvent sans protection des ouvriers en Afrique, ce n’est pas par hasard qu’une usine d’Areva avait été la cible de terroristes), couler les déchets dont on ne sait que faire dans des blocs de béton, etc…


Et pour rappel, avant de vous laisser relire mon ancien article sur le karst de Lussac-les-Châteaux, il est aujourd’hui possible d’acheter de l’énergie sans nucléaire, en devenant comme moi coopérateur chez Enercoop est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Un fournisseur plus cher qu’EdF… quoi que, à force, il va finir par être moins cher, puisque nous payons de l’énergie sans apport du nucléaire (qui financera la prolongation de durée de vie des centrales nucléaires, le juste prix pour l’uranium et le stockage des déchets produits, le « grand carénage, bidouillage pour prolonger la vie des centrales?), une énergie payée au juste prix de la production, visitez leur site, si vous ne souhaitez pas sauter le pas de changement de fournisseur d’énergie, actuellement, vous pouvez aussi participer à « l’aventure » en finançant de nouvelles unités de production d’énergie non nucléaire (biomasse, solaire, éolien, etc.)… Dans le département de la Vienne, ceux qui sont abonnés chez Sorégies et non chez EdF ne peuvent toujours pas changer d’opérateur.

Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centraleSur la centrale nucléaire de Civaux, vous pouvez aussi (re)lire mes autres articles sur ses problèmes avec la sécheresse, avec une petite crue de la Vienne (et une promenade imprévue de carburant radioactif), une fuite de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012)

Article du 17 mars 2011

La centrale nucléaire de Civaux dans le département de la VienneJe vous ai déjà montré cette photographie de la centrale nucléaire de Civaux dans la Vienne à l’occasion d’une sortie sur les orchidées l’année dernière… (vous pouvez relire ces articles : liens vers le musée, sortie sur les orchidées (à retrouver sur le récapitulatif, sortie orchidées à Civaux (2) : Ophrys mouche, quelques orchidées (petites) araignées, plusieurs orchidées pyramidales (Orchis pyramidal ou Anacamptis pyramidalis), sortie orchidées à Civaux (3) : première orchidée bouc, Ophrys abeille, et côté petites bêtes, un clairon, sortie orchidées à Civaux (4) : orchis homme pendu, orchidées boucs, céphalentères à longues feuilles).

Je vous avais d’ailleurs signalé la disparition sur le coteau visité d’une des espèces présentes avant la construction de la centrale, l’hypothèse avancée par les spécialistes de la faune et la flore étant que la présence quasi permanente du panache de vapeur d’eau a modifié l’ensoleillement de ce coteau et pu entraîner cette disparition. Le site d’EDF présente cette centrale comme sûre, mais il y a deux inconnues majeures, le karst et la Vienne.

Quand je suis arrivée dans la région, en 1991, les fouilles archéologiques préventives s’achevaient (leurs résultats sont publiés en plusieurs volumes aux éditions de la société archéologique de Chauvigny). Ensuite, pendant des mois, le chantier a été retardé car il y avait des cavités naturelles dans le terrain… Quelle surprise ! Un karst est connu depuis toujours dans ce secteur, on rapporte la disparition de bêtes dans des trous qui ont pu s’ouvrir naturellement, etc. La présence de ce karst a d’ailleurs permis le développement de nombreuses grottes qui ont pu être occupées ou fréquentées au Paléolithique, certaines dès le Moustérien (Les Rochers de Villeneuve à Lussac-les-Châteaux, où a été trouvé un fémur de Néandertalien daté de 40 à 45.000 ans), d’autres avec des œuvres d’art pariétal (le réseau Guy Martin et la Font-Serein à Lussac-les-Châteaux – cette dernière a un réseau profond, terrain de jeu des spéléogues et qui contient une résurgence) ou mobilier (grottes de La Marche et des Fadets à Lussac-les-Châteaux, grotte de Loubressac à Mazerolles, grotte du Bois-Ragot à Gouex), tous ces sites et quelques autres (comme les Plumettes (aller pages 468-470), la grotte de la Tannerie ou Larrault / Laraux toujours à Lussac-les-Châteaux) ayant aussi livré de nombreux renseignements sur les habitats en grotte entre 28.000 et 10.000 ans avant notre ère. Vous pouvez en savoir plus au musée de préhistoire de Lussac-les-Châteaux, dont je vous ai parlé il y a quelques mois… Les liens sur les sites archéologiques renvoient vers diverses publications, pas toujours la plus récente, mais elles vous donneront déjà une petite idée de ces sites.

Sous la centrale nucléaire de Civaux se trouve donc un réseau karstique directement en liaison avec les nappes phréatiques… Si vous voulez tout savoir sur les karsts de manière assez claire (enfin, à mon avis, mais il y a quand même quelques notions de géologie), je vous invite à lire le dossier de l’école normale supérieure de Lyon sur le sujet, avec de nombreux schémas. Mais aucun risque, nous dit EDF, le karst a été comblé (sauf que tout géologue sait bien qu’un karst actif, ça peut continuer à soutirer, même des dizaines ou des centaines de mètres-cubes de béton ne sauraient suffire), et puis, pas de panique, l’enceinte de confinement passe aussi sous le réacteur… Ces enceintes de confinement ont seulement été calculées par des ingénieurs… Nous avons vu ces derniers jours qu’en grandeur nature au Japon, leur solidité et leur résistance ne sont peut-être pas aussi sûres. Et à Civaux, il n’y aura pas l’océan pour refroidir les réacteurs s’ils s’emballent : le débit de la Vienne est déjà insuffisant pour refroidir deux réacteurs fonctionnant normalement en été, il y en a toujours au moins un à l’arrêt (officiellement pour maintenance) pendant les mois chauds… quand ce ne sont pas des amibes tropicales qui pourraient se développer à cause du réchauffement de l’eau (c’est arrivé en 1998, sur la Loire, devant la centrale de Dampierre)… En 2011, c’est dès le printemps qu’elle connaît des problèmes avec la sécheresse. On nous dit qu’au moins, il n’y aura pas de tsunami… Mais il peut y avoir de grandes crues, comme celles que je vous ai montrées… en 1896 à Confolens ou celle de 1913 à Châtellerault… Civaux est juste entre ces deux villes, il paraît que les aménagements en amont doivent limiter l’impact de ces crues centenaires, mais qu’en sera-t-il si un barrage lâche ??? Si l’enceinte de confinement ne tient pas, la radioactivité pourra partir bien sûr dans l’air, mais aussi directement dans les nappes phréatiques via le système karstique, merci EDF (et les décideurs politiques de l’époque…). Sans oublier celle qui s’échappera dans l’atmosphère, chouette, j’habite à un peu plus de 30 km… hors du périmètre où chacun a reçu -au cas « hautement improbable » où un accident se produirait – des pastilles d’iode. On voit très bien les tours de la centrale depuis le CHU de Poitiers, c’est rassurant, non? Ah, une dernière chose, les gens d’EDF n’arrêtent pas de dire que Civaux n’est pas sur une faille… mais il y a tout un réseau de failles à environ 8km au sud-est. Certes, ce sont des failles qui n’ont pas bougé depuis longtemps, mais pourquoi ne pas le dire? Ce n’est pas difficile à vérifier, il suffit d’aller acheter une carte géologique du BRGM dans n’importe quelle bonne librairie ou sur le site du BRGM (la zone concernée est dans l’angle de quatre cartes, les 590, Chauvigny, 591, La Trimouille, 613, Gençay et 614, Montmorillon). Enfin, côté séismes, il ne semble pas avoir été pris en compte ceux de force supérieure à 6 (Poitiers en grande partie ravagée le 18 octobre 1018 et le 15 novembre 1083, puis à nouveau au 14e siècle notamment le 15 février 1318), séisme estimé à une force 7,5 le 6 octobre 1711 à Loudun. La carte des tremblements de terre de ces 300 dernières années est disponible sur le site de l’observatoire régional de l’environnement en Poitou-Charentes. Celui de 1711 a été étudié dans un rapport très détaillé du BRGM. Certes, ce n’est pas la même faille, mais cela montre que le risque existe aussi dans notre région.

[PS: pour le tremblement de terre de 1083, il est notamment rapporté dans la chronique de Saint-Maixent, voir la transcription du texte latin à la date de 1083 sur le site histoire passion. : « Eodem anno terrae motus factus est magnus, XV° kalendas novembris, in die natalis Sancti Lucae. Pars civitatis Pictavis magna cum ecclesia Sanctae Radegundis combusta est« . Dans la même chronique, des tremblements de terre sont signalés dans la région en 1097 (13 octobre), 1098 (4 octobre)].

Alors, ces derniers jours, la presse, la radio et la télé locales ont bien évoqué la question de la Vienne (pas assez d’eau pour refroidir en été, trop en cas d’inondation en hiver), mais personne n’a parlé de la question du réseau karstique… Un oubli, monsieur le directeur de la centrale de Civaux qui a tenté de justifier sa sécurité lundi dernier au journal régional de France-3?

Je sais bien qu’il est difficile de sortir du nucléaire, vus les choix faits en France… La gestion des déchets à longue durée de vie (cf. les laboratoires d’enfouissement) posait déjà problème, la question de la sécurité des enceintes de confinement mérite d’être posée, ainsi que les choix qui ont été faits par le passé pour l’implantation des centrales, plus guidés par des considérations politiciennes (donner de l’emploi à tel ou tel endroit, par exemple, la centrale de Civaux, petite avec deux réacteurs, emploie plus de 800 personnes) que des contraintes environnementales (présence de failles, de karst, de la mer avec ses tempêtes, de fleuves en crue en hiver ou à sec en été, etc.). Peut-être devrions-nous quand même réfléchir non pas à des énergies alternatives, pas forcément plus propres (il faut tout compter dans l’impact, y compris la production et le démantèlement voire la gestion des déchets à long terme), mais à de sérieuses économies d’énergie, à une fin du gaspillage, à une aide à l’isolation notamment des logements anciens, l’énergie la plus propre est celle que l’on ne consomme pas! Et si on interdisait vraiment l’éclairage nocturne des vitrines, la climatisation ou le chauffage des magasins portes grandes ouvertes??? Vous trouverez d’autres gestes simples ou plus compliqués (isolation, etc.) sur le site de l’association négaWatt.

Centrale nucléaire de Civaux, juillet 2016, record de rejets dans la Vienne!

La centrale nucléaire de Civaux dans le département de la VienneCela fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de la centrale nucléaire, installée sur un karst, de ses problèmes avec la sécheresse, de crue de la Vienne (et une promenade imprévue de carburant radioactif), de ses fuites de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012)…

Un entrefilet, hier, dans la presse locale, m’a alertée:

« État des rejets dans la Vienne, de la Centrale de Civaux

La centrale de Civaux est située sur le bassin de la Vienne, entre les stations débitmétriques de Lussac-les-Châteaux (en amont) et de Cubord (en aval). La station de Cubord est la station débitmétrique de référence pour le suivi du fonctionnement de la centrale. Selon l’Autorité de Sûreté Nucléaire, « l’exploitant de la centrale prend toutes les dispositions pour garantir un débit moyen journalier minimum en Vienne à l’aval du rejet de la centrale supérieur à 10 m ». Au cours du mois de juillet, il est à noter que différents seuils de rejets ont été dépassés. Au total, le seuil de rejets chimiques a été franchi sur 22 jours, et huit jours pour le seuil de rejets radioactifs (avec dérogation) » (Centre presse, 10 août 2016).

Direction le site de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour vérification, mais je n’y ai pas trouvé l’information… le dernier avis d’incident date de juillet 2015 (pas à jour??? dernier arrêt de réacteur signalé en 2015 alors qu’il y en a eu plusieurs en 2016) et les lettres de suite d’inspection du 27 juillet 2016, mais cela ne concerne pas les rejets. Rien non plus sur celui de la commission locale d’information (CLI)…  En cherchant bien, j’ai fini par trouver les chiffres des rejets de juin 2016 sur le site d’EDF (dans la lettre d’information de juillet), mais pas ceux du mois dernier. Ils sont tous en vacances? Pourtant, 22 jours sur 31 de dépassement des rejets chimiques, et à nouveau des rejets radioactifs en dehors de la norme (encore du tritium? pire?), ça ne devrait pas être ainsi caché! Le dernier twitt de la centrale concerne… l’attentat de Nice, ils feraient mieux de surveiller ce qu’ils balancent à la rivière, d’autant qu’avec l’été, il y a des gens qui se baignent en aval…

Déjà en janvier 2016, les rejets de tritium liquide dans la Vienne avaient atteint 19 terrabecquerels (TBq), soit 21,5 % d’autorisation annuelle accordée à la centrale. A fin juin 2016, ils en étaient à 62,153 TBq sur 90 autorisés annuellement (70%). A suivre!

Un nouveau mouton poitevin me fait réfléchir sur EELV…

Un mouton poitevin, devant un panneau publicitaire pour une centrale nucléaireLes mystérieux colleurs de moutons poitevins (revoir la première série et la suite, et encore par là après cet article, et plein d’autres regroupés dans la synthèse…) continuent à nous proposer leurs messages… Parmi la nouvelle livraison, ce mouton qui regarde un panneau publicitaire avec une centrale nucléaire… Une version montrait déjà des moutons devant un panneau publicitaire… Désolée, la photo est déformée, j’ai trouvé ce mouton derrière un panneau routier mais impossible de le photographier en face.

La centrale nucléaire de Civaux vue depuis la ville haute de ChauvignyCette fois, elle m’invite à vous renvoyer à mes précédents articles sur ma centrale nucléaire préférée (Civaux, sur la photographie ci-contre, vue depuis la ville haute de Chauvigny en juillet 2012), construite sur le karst, ses problèmes avec la sécheresse, avec une petite crue de la Vienne, une fuite de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012), etc.

Logo Enercoop Elle me remémore aussi une information relayée il y a quelques jours sur son compte facebook par  Enercoop, mon fournisseur d’électricité, le seul à garantir une énergie électrique sans apport du nucléaire. Qu’y ai-je lu? La transcription d’un extrait de l’émission Tous politiques sur France Inter où la nouvelle secrétaire nationale d’Europe écologie les verts déclarait (à écouter par le premier lien ou le petit outil en fin d’article):

– « Qu’est-ce qui n’est pas écologique chez vous ? Dans vos comportements par exemple ? […] »
– Emmanuelle Cosse (secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts) « Je ne suis pas encore abonnée à Enercoop pour payer mon électricité et je devrais le faire ! »

Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centraleDonc « on » peut toujours se clamer contre l’énergie nucléaire mais continuer à être abonné à l’énergie nucléaire d’EdF même en zone accessible à Enercoop (dans le département de la Vienne, ceux qui sont abonnés chez Sorégies et non chez EdF ne peuvent toujours pas changer d’opérateur), comme « on » peut être député(e) ou sénateur(trice) EELV (Europe écologie les verts) et se plaindre de quitter un gouvernement favorable aux OGM, à l’exploitation des gaz de schiste, à l’Airault-port et à la prolongation de la vie des centrales nucléaires. Pour information, Enercoop est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Un fournisseur plus cher qu’EdF… quoi que, à force, il va finir par être moins cher, puisque nous payons de l’énergie sans apport du nucléaire (qui financera la prolongation de durée de vie des centrales nucléaires, le juste prix pour l’uranium et le stockage des déchets produits?), une énergie payée au juste prix de la production, visitez leur site, si vous ne souhaitez pas sauter le pas de changement de fournisseur d’énergie, actuellement, vous pouvez aussi participer à « l’aventure » en finançant de nouvelles unités de production d’énergie non nucléaire (biomasse, solaire, éolien, etc.)…

Et n’oubliez pas que l’électricité la moins chère est celle que l’on ne consomme pas, éteignez les lumières inutiles, débranchez vos chargeurs quand ils ne servent pas (le transformateur consomme de l’énergie), éteignez vos appareils électriques au lieu de les mettre en veille (une multiprise à interrupteur est bien pratique), sortez le linge dehors plutôt qu’utiliser le sèche-linge (bien plus énergivore que la machine à laver)… Vous trouverez d’autres gestes simples ou plus compliqués (isolation, etc.) sur le site de l’association négaWatt.

Deux moutons poitevins, élevé pour l'abattage et aux dents de loupJ’ai aussi repéré deux autres moutons « nouvelles versions », un « élevé pour l’abattage » (Pâques approche, les agneaux mâles vont passer à la casserole… comme les électeurs qui gobent couleuvres sur couleuvres) et un autre aux dents de loup! Il me fait penser au Loup et l’agneau, brodé il y a quelques années… En commentaire du précédent article, Véro bis me rappelait que je lui avais envoyé il y a déjà un bon moment une pochette avec un mouton en blackwork. Suivez le mot-clef mouton, vous y trouverez plein d’autres congénères, en broderie, en sculpture, en autocollants…

Ci-dessous, l’émission de France Inter:

L’usine électrique de Vincent Vanoli

pioche-en-bib.jpgCouverture de L'usine électrique de Vincent VanoliUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : L’usine électrique de Vincent Vanoli (scénario et dessins), collection Ciboulette, éditions de l’Associaiton, 2002, pages non numérotées, ISBN 978-2844140517.

L’histoire : dans le massif des Vosges, à Orbey dans le Haut-Rhin, en hiver dans les années 1960 sans doute [après vérification, l’usine construite à la fin des années 1920 et mise en service en 1934 n’a été arrêtée qu’en 2002 suite à des inondations et doit être remise prochainement en activité après des travaux]. L’usine hydroélectrique du Lac Noir va fermer, vaincue par le développement de l’électricité nucléaire. Si la plupart des ouvriers partent résignés, Aloysus Bergeon décide de rester un peu sur place. Il se retrouve avec deux inspecteurs (« vérificateurs »), Schmit et Schmidt, dans une usine fantôme… et hantée par des fantômes, le directeur qui s’est suicidé, un ouvrier mort d’un accident du travail.

Mon avis : un album en noir et blanc qui commence comme un roman graphique social (les conditions de travail dans une usine hydro-électrique perdue dans le massif des Vosges) et dérive peu à peu vers la science fiction ou le fantasy avec des personnages aux visages déformés. Je n’ai pas totalement adhéré au graphisme ni au scénario, pensant trouver un récit plus « social » sur le fonctionnement d’une usine isolée dans la montagne, avec des ouvriers qui vivent sur place en huis-clos pour la faire fonctionner.

Pour aller plus loin : voir le site personnel de Vincent Vanoli.

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Grand central de Rebecca Zlotowski

Affiche du film Grand central de Rebecca ZlotowskiNouvelle sortie cinéma avec le film de Rebecca Zlotowski, Grand central [de la même réalisatrice, voir aussi Planétarium].

Le film : de nos jours dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (quatre réacteurs nucléaires) dans la vallée du Rhône en Ardèche. Gary (), gamin attardé (la petite trentaine, il est né en 1984) de la banlieue lyonnaise, erre de petit boulot en petit boulot quand il est embauché sans grande difficulté par une entreprise sous-traitante du nucléaire. Après une brève « formation », il est intégré dans une équipe dont il partage aussi la vie au camping du coin avec Toni, le quadra stérile (Denis Ménochet, il a pris trop de « dose » radioactive?), Karole (), l’amie avec laquelle il doit bientôt se marier, Gilles (), l’aîné du groupe, désabusé par ce sale boulot. Les intérimaires se retrouvent à réaliser les tâches qu’il vaut mieux ne pas confier aux permanents d’EdF (mieux payés, moins exposés à la radioactivité, parking à part, électricité gratuite, dixit le film). Sur fond de course à éviter de prendre trop de rayonnement radioactif (surtout synonyme de fin du boulot), avec la complicité des dirigeants de la société sous-traitante pour traficoter les résultats des dosages, Gary tombe amoureux de Karole…

Mon avis : deux aspects dans ce film, l’histoire d’amour entre Karole et Gary, ou plutôt Gary et Karole, car on peut se demander si cette dernière ne s’est pas engagée avec lui uniquement pour trouver un « donneur de sperme » qui pourrait suppléer à la défaillance de Toni, l’amour de sa vie devenu stérile, probablement suite à une trop grande exposition à la radioactivité. Le deuxième est une dénonciation somme toute soft et pas militante des conditions de travail dans le nucléaire, l’abus d’emplois d’intérimaires bien pratiques puisque leur exposition aux doses est plus discrète, ils finiront par disparaître dans la nature… Et ne croyez pas que c’est une vue de l’esprit, cela a été l’objet de plusieurs reportages en France, et actuellement à Fukushima (voir cet article du Monde sur la nouvelle fuite en cours, avec de nombreux liens utiles pour comprendre ce qui se passe), Tepco recoure aux mêmes méthodes (voire pire: les dosimètres individuels ne sont pas seulement cachés, certains ont avoué avoir été contraints de les planquer sous des plaques de plomb pour qu’ils n’enregistrent pas la radioactivité). , découvert dans Un prophète de Jacques Audiard, est vraiment excellent, comme , que j’avais bien aimé aussi dans L’enfant d’en haut de Ursula Meyer. La partie bricolage et défaut de sécurité des intérimaires du nucléaire est traitée par suggestions que je trouve très efficaces: elles devraient amener les spectateurs « non militants » à se poser des questions de manière peut-être plus douce que les films militants, finalement vus plus par des militants déjà convaincus que par ceux qui auraient intérêt à comprendre ce qui se passe dans nos centrales, où les incidents de niveau 0 et 1, liés le plus souvent à des non-respects des procédures de sécurité se multiplient année après année, dénoncés rapports après rapports par l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) sans qu’aucune mesure ne soit prise sur le long terme. EdF sera-t-il enfin contraint d’assumer les risques et d’embaucher en direct ce sous-prolétariat du nucléaire, qui prend la plus grande partie des doses radioactives et sans suivi médical à long terme?

Pour aller plus loin : EdF n’a bien sûr pas autorisé le tournage à l’intérieur de l’une de ses centrales nucléaires « si sûres » (revoir ma centrale nucléaire préférée (Civaux), construite sur le karst, ses problèmes avec la sécheresse, avec une petite crue de la Vienne, une fuite de tritium en janvier 2012, etc.) de tels manquements à la sécurité, le film a donc été tourné en Autriche, sur le Danube, dans la centrale nucléaire de Zwentendorf… la seule centrale nucléaire autrichienne, construite à une cinquantaine de kilomètres de Vienne, et jamais mise en service suite à un référendum en 1978! Elle se visite depuis 2010 et sert aussi à des tournages…

A titre personnel, je me suis engagée avec Enercoop un fournisseur plus cher… quoi que, à force, il va finir par être moins cher, puisque nous payons de l’énergie sans apport du nucléaire, payée au juste prix de la production, visitez leur site, si vous ne souhaitez pas sauter le pas de changement de fournisseur d’énergie, actuellement, vous pouvez aussi participer à « l’aventure » en finançant de nouvelles unités de production d’énergie non nucléaire (biomasse, solaire, éolien, etc.)…

Les « Verts » partiront seuls aux municipales à Poitiers

Europe écologie les Verts lance le journal de campagne pour les municipales 2014 à PoitiersEn 2014, dans la plupart des grandes villes, Europe écologie les Verts / EELV (et aussi les groupes de la Vienne) partira seul au premier tour des élections municipales. A Poitiers, ils siègent au conseil municipal avec la majorité socialiste depuis 1989. Ils lançaient hier dans leur local devant la presse et quelques blogueurs et ce matin au marché leur journal de campagne, Transition, au vert citoyen(ne)s. En couverture, un petit bonhomme asexué, qui symbolise la stricte parité dans leur parti: les têtes de listes seront dans chaque ville, jusqu’à l’automne, un doublet homme/femme élu par les militants, puis il y aura une harmonisation nationale pour qu’il y ait autant de têtes de listes hommes que femmes à l’échelle régionale et nationale. De même, ils s’appliquent le non-cumul des mandats et la limitation à trois mandats électifs consécutifs, pour favoriser le renouvellement des élus.

Ils souhaitent construire leur programme de manière participative (co-construction du programme), et ont déjà organisé des réunions d’information et des rencontres dans les différents quartier de la ville. La prochaine aura lieu centre-ville (au biblio café, rue de la cathédrale, le 18 avril 2013 à 20h). Ces rencontres vont déboucher sur des soirées thématiques, dans un lieu à définir le 29 avril autour de la sortie du nucléaire, le 2 mai à la maison du Peuple sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Et pour ceux qui sont intéressés, ils sont réunis depuis ce matin (samedi 13 avril 2013) pour une grande journée de rencontre ouverte à tous dans l’amphithéâtre de la faculté de droit place du Général de Gaulle (place du marché) autour du thème « La transition énergétique dans l’habitat: une opportunité pour l’emploi? ». Vous pouvez les rejoindre cet après-midi!

Le programme des différentes rencontres sera mis à jour sur le site des groupes EELV de la Vienne.

EELV envisage la campagne au niveau de l’agglomération de Poitiers: les délégués à l’agglomération resteront désignés par les différents conseils municipaux, or c’est à l’échelle de l’agglomération que se négocient les enjeux de déplacement, d’emploi, etc.

L’humain sera au cœur de leurs actions, il s’agira de montrer que le « vivre ensemble » et la sobriété (énergétique entre autre) peuvent être gais!  La « conversion écologique de l’économie » sera une source d’emploi…

Et puisque nous sommes en période de grande « transparence politique », j’ai demandé où ils en étaient à titre personnel sur la transition énergétique (moins grande consommation individuelle, sortie du nucléaire, possible par exemple avec Enercoop, le fournisseur que j’ai choisi, production d’eau chaude solaire)… Et oui, comment encourager la reconversion énergétique si on ne l’applique pas soi-même… Bonne nouvelle, si aucun(e) des présents n’a quitté le « fournisseur nucléaire national », certain(e)s y réfléchissent;

– l’un(e) [pour respecter le neutre…] tente de poser des panneaux solaires chez lui, mais se heurte de manière inexplicable à l’architecte des bâtiments de France, bien qu’habitant en secteur sauvegardé, il devrait y avoir des solutions acceptables à trouver pour utiliser le soleil sans nuire au patrimoine…

– un(e) autre a renoncé à la voiture individuelle: quand on habite et travaille en ville, c’est faisable. De mon côté, je me débrouille très bien depuis 20 ans entre la marche à pied, les bus et la location occasionnelle de voiture, simplifiée encore depuis quelques années avec l’auto-partage;

– l’isolation des habitations, pourtant pas toujours simple dans le bâti ancien, est en bonne voie chez chacun(e), et prônée dans le programme: elle permet de réduire les dépenses en énergie et donc de récupérer du pouvoir d’achat…

– l’un(e) a choisi un réseau bancaire de l’économie sociale et solidaire (crédit coopératif),

– tous sont cyclistes, le vélo semble même poser un problème dans leur local, une affichette recommande de les « laisser à l’extérieur » ;-),

– etc…

A suivre… leur journal de campagne est mensuel!

Petit complément très personnel (non abordé dans la conférence de presse, mais puisque, aujourd’hui, je parle politique…): je me moque bien des déclarations de patrimoine des élus, les conflits d’intérêts sont plus importants (avocats d’affaire et lobbyiste, médecin ou pharmacien conseillant l’industrie pharmaceutique et.), mais soigneusement évités dans le débat actuel. Un(e) « vert(e) » en 4×4 me choque autant qu’un(e) « vert(e) » (comme Mme Duflot il y a quelques mois) en voiture électrique tant que celle-ci est alimentée en énergie nucléaire avec des batteries extrêmement polluantes à produire et éliminer… Mais j’en ai déjà parlé dans cet article

 

Petite histoire des colonies françaises, tome 4 : la Françafrique, de Grégory Jarry et Otto T.

Couverture de Petite histoire des colonies françaises, tome 4, la Françafrique, de Jarry et Otto

Après Village toxique et le début de la saga de la Petite histoire des colonies françaises de Grégory Jarry et Otto T. (tome 1, l’Amérique française, tome 2, l’Empire, tome 3, la décolonisation), voici venu le temps de vous parler du quatrième tome de la série…

Le livre : Petite histoire des colonies françaises, tome 4 : la Françafrique de Grégory Jarry et Otto T., éditions Flbl, 2009, non paginé, ISBN 978-2357610248.

L’histoire : dès l’amorce du mouvement de décolonisation, la France a posé ses billes et tenté (et souvent réussi) à imposer des dirigeants africains dans ses anciennes colonies qui ont été formés en France et sont sensibles aux intérêts… des entreprises françaises. Quitte, si cela ne se passe pas comme on le souhaiterait, à envoyer des mercenaires (un chapitre entier sur les « exploits » de Bob Denard) ou des conseillers militaires français, histoire de ne pas perdre de marché… Droite ou gauche au pouvoir, rien ne change…

Mon avis : avec le même humour et le même décalage que dans les tomes précédents, les auteurs dénoncent la Françafrique, ou comment maintenir les anciennes colonies sous la coupe de dirigeants souvent dictateurs mais à la botte des entreprises françaises… qui s’enrichissent sur le dos des populations locales exploitées et spoliées… Elf, la Cogema, Bouygues etc. ont bénéficié du système… et continuent à mettre en coupe réglée ces pays, au profit de leurs seuls intérêts (et de ceux de quelques dirigeants corrompus). Une petite réflexion personnelle : pourquoi ne parle-t-on pas plus des mines d’uranium d’Areva (qui a absorbé la Cogema) en Afrique du Nord et en Afrique centrale, exploitées à bas prix et sans respect de l’environnement ni des ouvriers sous payés et non protégés des radiations…

Voitures électriques et méthane du pôle nord, je suis énervée!!!

Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centrale

 

Je regarde très rarement la télé, encore moins le journal télévisé… Exception aujourd’hui, j’allume France 2… Mal m’en a pris, maintenant, je suis énervée par deux sujets successifs, et je ne résiste pas à remettre le dessin fuite de tritium et prothèses PIP, aussi au JT de ce soir… Les lobbyistes des multinationales ont bien travaillé. Qu’est-ce qui me hérisse?

– Les voitures électriques, l’avenir??? Sûrement pas… Car vous les alimentez comment, ces voitures, sinon avec l’électricité des centrales nucléaires, dont celle de ma centrale nucléaire préférée (Civaux)? [enfin, pas trop celle là en ce moment, une tranche sur deux est toujours arrêtée depuis février, bilan décennal puis une sombre histoire de boulons défectueux dans le réacteur]. Comme on n’est pas près de rouvrir les mines d’uranium du Limousin, cette matière première devrait devenir de plus en plus chère si, enfin, on l’exploite dans des conditions correctes de sécurité pour les mineurs et si on le paye au juste prix aux pays où on le « vole » quasiment actuellement (au Niger, entre autres, pour Areva). Et les batteries, vous croyez qu’elles sont « écologiques »? Que le lithium qu’elles contiennent est une ressource durable??? Non, il faut vraiment favoriser les transports en commun et diminuer la consommation des véhicules thermiques… Au passage, interdire le diesel ou le taxer normalement (plus que le super puisque plus polluant avec les particules fines)… Vous savez pourquoi le diesel est subventionné par rapport au super en France? Justement à cause du nucléaire, pour écouler le fuel des raffineries qui n’alimentait plus les centrales thermiques… Au passage, si vous le pouvez, évitez aussi le carburant Super-95 devenu SP95-E10, il contient une part non négligeable (jusqu’à 10%) d’agro-carburants sous la forme d’éthanol, une aberration encore qui entraîne de la déforestation et la conversion de terres agricoles non pour nourrir les gens, mais pour leur permettre de rouler en voiture… Préférez le super 98… un tout petit peu plus cher (moins privilégié par les taxes), mais qui donne une consommation légèrement inférieure. On vit très bien sans voiture en ville…

La broderie pour le concours de Nans-sous-Sainte-Anne en 2012, 4, la vache à lire – Le méthane du pôle nord : là, je n’ai rien compris à l’intérêt de cette exploitation, les risques de tsunami par suite de chutes de glaces ont été soulevés, mais le méthane, vous savez où on le trouve en abondance, ce méthane? Tout simplement « au cul des vaches », et oui, et de tous les ruminants, il y a d’ailleurs une filière pour ce méthane ou biogaz (en faisant fermenter des végétaux comme dans un tube digestif, pas en récupérant le pet des vaches, qui émettent pourtant autour de 75kg de méthane par vache et par an)… C’est aussi le méthane qui est à l’origine des coups de grisous dans les mines de charbon, on peut peut-être le récupérer? Euh, non, ça, c’est une mauvaise idée… le gaz de schiste, c’est aussi du méthane… piégé dans des schistes bitumeux et… du charbon, son exploitation est très polluante et destructrice de l’environnement (voir au Canada et aux États-Unis).

Et pendant ce temps là, le thème des assises du journalisme qui se tiennent depuis hier à Poitiers débattent sur l’indépendance de la presse… en évitant le sujet des groupes de communication et des lobbyistes (super soirée quand même hier soir avec Plantu)…

Allez, un espoir, que le plus de monde possible aille voir tous Cobayes de Jean-Paul Jaud… et la Russie vient d’interdire l’importation sur son territoire du maïs OGM NK 603 (tolérant au round’up) de Monsanto…

Tous cobayes de Jean-Paul Jaud

Affiche de Tous cobayes de Jean-Paul Jaud

Vendredi dernier avait lieu à Poitiers une séance spéciale de Tous Cobayes de Jean-Paul Jaud, en présence du réalisateur et de quelques acteurs régionaux présents dans le film :

– Benoît Biteau, ingénieur agronome, conservateur du patrimoine, conseiller régional… et agriculteur bio en Charente-Maritime (voir une présentation complète avec le procès en appel des faucheurs volontaires à Poitiers et l’aventure de la reconversion de l’exploitation agricole de ses parents sur son site, voir aussi des vidéos ici)

– le père Gourrier, curé (engagé) de l’église Saint-Porchaire à Poitiers (il est aussi chroniqueur dans une émission humoristique sur une grande chaîne de radio nationale… que je n’écoute jamais)

– Bruno Joly, agriculteur en cours de conversion bio à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers, qui a redécouvert il y a quelques années les semences paysannes (ici de maïs et de blé « population »), celles que le précédent gouvernement souhaitait taxer parce qu’elles échappent au paiement des semences aux groupes internationaux de vendeur de semences et de produits chimiques… Voir le réseau Inpact, initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale.

Le film (présentation officielle du site J+B séquence, producteur du film :  » Comment se fait-il que les OGM agricoles soient dans les champs et dans les assiettes alors qu’ils n’ont été testés que pendant trois mois sur des rats ? Comment se fait-il que l’énergie nucléaire soit toujours l’énergie du futur alors que les hommes ont vécu Tchernobyl et Fukushima? Les conclusions seraient-elles accablantes ? OGM, Nucléaire : L’homme s’est approprié ces technologies sans faire de tests sanitaires ni environnementaux approfondis alors que la contamination irréversible du vivant est réelle. Serions-nous tous des cobayes ?« .

Mon avis : Jean-Paul Jaud a filmé dans le plus grand secret l’expérience menée pendant deux ans par le professeur Gilles-Eric Séralini sur les effets d’un OGM de maïs (qui lui permet d’être tolérant au roundup) sur les rats… Vous en avez forcément entendu parler ces derniers mois et Monsanto a déjà contre-attaqué en essayant de discréditer cette étude… Alors qu’au siège de l’ONU à Genève, Olivier De Schutter rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation venait le 8 mars 2011 de conclure que le seul modèle agricole viable sur le long terme était l’agroécologie (voir ici, désolée, je n’ai trouvé que la version officielle résumée en anglais, le lien dans le pdf vers la version intégrale multilingue ne fonctionne plus), le tsunami a entraîné trois jours plus tard la destruction de la centrale nucléaire de Fukushima… Dans les deux cas, la folie des hommes (manipulation du vivant pour les OGM, radiations pour des millénaires pour le nucléaire) entraîne des conséquences irréversibles et à long terme… Un public « acquis à la cause », et pourtant, une de mes voisines de fauteuil, d’un certain âge, a découvert seulement ce jour là qu’on était passé à deux doigts de la catastrophe nucléaire au Blayais lors de la tempête de 1999 (la tempête a submergé les installations, l’évacuation de Bordeaux a sérieusement été envisagée)… Ce n’est pas dans le film, mais presque 13 ans après, les travaux de rehaussement de la route d’accès à cette centrale ne sont toujours pas correctement réalisés, comme l’a montré le rapport post-Fukushima. Un film à voir absolument, à faire connaître, en attendant la sortie officielle en librairie du livre du professeur Gilles-Eric Séralini.

Pour aller plus loin :

 

– dimanche 7 octobre 2012 à Vivonne (Vienne) : cinquième fête des cueilleurs de biodiversité, participez à la récolte et à la sélection du maïs population à la ferme de Vaumartin, plus de renseignements sur le site du réseau des semences paysannes [je cherche une possibilité de co-voiturage pour y aller, la gare de Vivonne est un peu loin].

– économisez l’énergie [j’en suis à moins de 180€ par an d’électricité et 80€ de gaz, surtout de l’abonnement à ce niveau, hors chauffage et eau-chaude, collectifs, mais avec une très faible consommation en mètres-cubes].

Si vous voulez allez plus loin dans la démarche et si ce fournisseur est disponible chez vous, changez de fournisseur d’électricité et choisissez Enercoop (recommandé par Jean-Paul Jaud) et arrêtez de financer les centrales nucléaires (enfin, ça sera toujours le contribuable qui paiera le stockage des déchets voire le démantèlement des centrales). 15 à 25% plus cher (d’après le devis que j’ai fait faire), l’engagement à un coût… que je n’ai pas encore franchi [PS : que j’ai franchi au 1er janvier 2013].

 

– mangez bio si vous le pouvez, au moins, vous éviterez les pesticides (revoir dans Severn, Nos enfants nous accuseront les dégâts sur les agriculteurs) et vous pourrez même tester certaines recettes avec des épluchures . Vous serez aussi certain de ne pas manger du poulet ou du bœuf nourri aux maïs et soja OGM, en élevage conventionnel, ce type de nourriture est devenu habituel… voir ici une comparaison du prix du poulet.

le 16 octobre 2012, ne ratez pas sur Arte le reportage de Marie-Monique Robin (présenté le week-end dernier en avant première à l’écofestival de Parthenay) et achetez son livre… Les moissons du future, comment l’agroécologie peut nourrir le monde.
Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centrale
PS: je reviens très vite vous parler à nouveau de ma centrale nucléaire préférée (Civaux), construite sur le karst, ses problèmes avec la sécheresse, avec une petite crue de la Vienne (et une promenade imprévue de carburant radioactif), une fuite de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012)…

Tchernobyl mon amour de Chantal Montellier

Couverture de Tchernobyl mon amour de Chantal Montellier

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgUn album trouvé à la médiathèque en cherchant des albums de cette auteure engagée. Zazimuth avait parlé de cet album il y a déjà un bon moment… mais je l’avais inscrit dans le petit carnet offert par Emmanuelle. J’ai poursuivi la découverte de cette auteure avec Les damnés de Nanterre puis Paris sur sang, mystère au Père Lachaise.

Le livre : Tchernobyl mon amour de Chantal Montellier (scénario et dessin), et C.T. Monteson (couleurs), éditions Actes sud BD, 2006, 130 pages, ISBN 978-2742760435.

L’histoire : à Paris en 2006. Chris Winckler, journaliste indépendante, a reçu du journal de gauche La Vérité la commande d’une série d’articles pour les vingt ans de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Elle se plonge dans les documents de l’époque, dont le fameux arrêt du nuage aux frontières de la France, la minimisation par les diverses autorités, l’évacuation tardive des populations les plus contaminées. En allant à l’inauguration d’une exposition destinée à lever des fonds pour les victimes, elle tombe sur un homme qui dénonce les organisateurs, qui ne lèveraient les fonds que pour eux… il finit battu par les sbires des Organisateurs. Intriguée, Chris réussit à le faire parler, c’est un ancien ingénieur, qui état présent sur place le jour de la catastrophe… Est-il si simple d’en parler vingt ans après? Chris va devoir affronter aussi la censure par son propre journal…

Mon avis sur la BD : dans le contexte de Fukushima, il est indispensable de lire cet album… et de voir qu’aucune leçon n’a été tirée ni de la catastrophe par elle-même, ni pour la gestion de la crise, la chaîne de prises de décisions est aussi défaillante aujourd’hui! Du côté de la bande dessinée, j’ai eu un peu de mal avec ces dessins très noirs, et l’utilisation de couleurs vives. Toutes les citations en russe ne sont pas traduites (mais compréhensibles avec un niveau très basique et rouillé en russe, en fait)… Aucune révélation pour qui s’intéresse un peu au sujet, mais pour ceux qui n’ont suivi que de loin cette catastrophe ou cru les autorités, sans regarder les divers témoignages, documentaires et synthèses de contre-enquêtes, alors cet album est une bonne base pour mieux comprendre Tchernobyl, ses causes et ses conséquences.

Sur le nuage radioactif qui contourne la France, je préfère le dessin proposé par Grégory Jarry et Otto T. dans Village toxique.

Mon avis sur le sujet : Quand on lit les rapports de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), notamment sur la gestion des incidents avec des chaînes de décision également approximative (revoir l’épisode de la fuite de tritium à la centrale de Civaux dans la Vienne en janvier 2012, la suite de cette fuite en février 2012, incident certes mineur mais très mal géré, ça serait pareil avec un accident plus important), ou la qualité déplorable du béton pour la construction de l’EPR de Flammanville (voir la page de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur l’EPR), on ne peut qu’être inquiet sur la construction du super sarcophage de Tchernobyl, qui doit recouvrir l’actuel, plein de fissures et de fuites par le même mastodonte du BTP qu’à Flammanville… sans l’ASN pour contrôler et faire casser tout ce qui est trop approximatif, comme du béton avec des cailloux mais sans ciment (voir les lettres de suite d’inspection du réacteur EPR de Flamanville de l’ASN, notamment une intéressante série en 2010 et 2011, ça semble un peu mieux en 2012)…

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Chantal Montellier et voir le mini-reportage sur Arte TV.

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