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Hommage aux Hommes de fer de Metz

Metz, monument aux Hommes de fer, vue générale et vue rapprochéeSur les hauteurs de Metz, entre les fortifications (qui font largement office de décharge sauvage) se trouve le monument aux « Hommes de fer de Metz ». De face, on voit un cube qui porte une plaque commémorative et un aigle posé sur un socle qui adopte la forme de la pente. Sur ce socle, on peut lire l’inscription suivante :

A la /95e D.I. des États-Unis / les hommes de fer de Metz /  novembre 1944 / The Iron Men of Metz

Metz, monument aux Hommes de fer, vue de dos et inscriptions

Vu de derrière, le monument ressemble à une tombe… Une inscription élucide les circonstances de l’érection du monument :

Ce monument a été / érigé par les amis de la colline de Bellecroix / qui en ont fait dont à la ville de Metz / 19 novembre 1989 / Conception H. Zayer / réalisation S.N.C.P. Marly

[PS: l’auteur est Henri Zayer, qui a laissé un commentaire ci-dessous]. Sur le cube à l’avant, la plaque commémorative, écrite en français et en anglais, rend hommage à la 95e division d’infanterie des  États-Unis qui a libéré la ville de Metz:

A la mémoire des soldats de la 95e D.I. des États-Unis / qui ont vaillamment combattu pour/ la libération de l’agglomération messine en novembre 1944. / Leur action courageuse et déterminée leur a valu / de la part de l’adversaire / le qualificatif d’ « hommes de fer de Metz »

In memory of the soldiers of the 95th U.S. Infantry Division / who vallantly fought for the liberation / of the city of Mtz in november 1944. / Their courageous an resolute action led / their adversaries to colla them « the Iron Men of Metz ».

Pour en savoir plus sur la libération de Metz, voici une petite sélection de sites:

La libération de Metz sur le site du ministère de la Défense / ECPAD (Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense)

– un article du général J. Collins  : Contribution à l’histoire de la libération de la ville de Metz, les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Mémoires de l’Académie nationale de Metz (ANM), n° 105, 1962, p. 105-124.

Voir les autres monuments commémoratifs de Metz:

Metz, le monument aux morts de 1914-1918, en 2012, de face et de trois quarts le monument aux morts de 1914-1918,

Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, vue ancienne avec les reliefs latéraux Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, vue ancienne avec les reliefs latérauxle monument a Albert Ier roi des Belges,

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle version, trois vuesle monument au Poilu libérateur de la Moselle

Clichés d’août 2012.

Frontstalag et camp d’internement de Poitiers

Poitiers, emplacement du camp d'internement de la route de Limoges et plaque de la rue du Père Jean FleuryLes camps d’internement de Poitiers posent le problème de la question de la mémoire, même pour des événements relativement récents et pour lesquels il reste encore des témoins vivants. Ici en effet, on entend régulièrement parler du « camp de la route de Limoges », dont l’emplacement est signalé par une stèle située à l’emplacement du camp, au bord de l’avenue Jacques-Coeur (qui mène au campus universitaire) et un nom donné à la petite rue perpendiculaire, « Rue du Père Jean Fleury, aumônier du camp, 1905-1982 ».

Poitiers, stèle du camp d'internement de la route de Limoges
La stèle, inaugurée le 4 septembre 1985, porte deux plaques. Sur la première se trouve le texte suivant:

En ce lieu se trouvait le / « camp d’internement de la route de Limoges ». / Du mois de décembre 1940 à la libération, / le 5 septembre 1944, plusieurs milliers d’hommes, / de femmes, d’enfants, juifs ou tsiganes / et des résistants y furent entassés dans des / conditions inhumaines, avant d’être déportés / vers des camps de concentration / et d’extermination nazis.

La deuxième plaque a été ajoutée le le 16 juillet 1994 avec ce texte :

La République française / en hommage aux victimes / des persécutions raciste et antisémites / et des crimes contre l’humanité / commis sous l’autorité de fait / dite gouvernement de l’État français / (1940-1944) / N’oublions jamais.

Ce camp a été beaucoup moins étudié que le camp de Montreuil-Bellay (voir les références à la fin de mon article sur la bande dessinée Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay de Kkrist Mirror), mais des cérémonies du souvenir y sont régulièrement organisées et des témoignages de tsiganes qui y ont été internés ont été récemment recueillis (voir les actions de la FNASAT / Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage. N’oubliez pas que les Tsiganes n’ont pas été libérés en 1944, mais éloignés encore plus loin, jusqu’au camp d’Angoulême, d’où les derniers ne seront délivrés qu’en juin 1946 [PS: voir leur histoire romancée dans N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani, prix des lecteurs Poitou-Charentes 2014]…

L’AJPN consacre cette page au camp de la Route de Limoges, le VRID / Vienne, Résistance, Internement, Déportation en parle aussi… Voir aussi la référence bibliographique en fin d’article.

Poitiers, terrain entre les Montgorges et la Chauvinerie, emplacement du Fronstalag 230Le cas du deuxième camp (ou plutôt le deuxième lieu, où se sont succédé deux camps) est beaucoup plus délicat… Il n’apparaît pas du tout sur le site du VRID / Vienne, Résistance, Internement, Déportation [dernière consultation 5 mai 2013], ni dans la liste des camps d’internement de la Vienne édité par l’office national des anciens combattants, mais figure bien sur la page de la Vienne de l’AJPN, sur deux pages, le Frontstalag 230 et La Chauvinerie, mais avec des données très incomplètes. Son histoire a été remise en évidence récemment (en 2008), à l’occasion de sondages archéologiques préalables à l’aménagement de la Chauvinerie et des Montgorges, sur un terrain situé à l’ouest de Poitiers, entre les casernes de Ladmirault et l’aéroport de Biard. Des « anomalies » sur des photographies aériennes ont conduit le service régional de l’archéologie à prescrire des sondages archéologiques, menés par l’Inrap… et qui ont « redécouvert » le Frontstalag 230 et le camp de la Chauvinerie… pourtant parfaitement visibles sur les photographies aériennes de 1947 de l’IGN (institut géographique national) disponibles en ligne (se positionner sur Poitiers puis cliquer « remonter le temps). La découverte (fouilles archéologiques préalables à la zone des Montgorges), est cependant restée confidentielle, à part une conférence organisée par la Société des Antiquaires de l’Ouest au musée Sainte-Croix lors des journées du patrimoine en septembre 2012. Aucune publication depuis, même si le fond du camp déposé aux archives départementales de la Vienne (avec un inventaire en ligne) a été dépouillé par Jean Hiernard [PS: publication fin 2014 d’un gros article de Véronique Rochais-Cheminée, Sonia Leconte et Jean Hiernard, Des camps oubliés de la Seconde Guerre mondiale dans la Vienne, Revue historique du Centre-Ouest, t. XII, p. 7-87]. J’avais évoqué le sujet dans une première réflexion il y a quelques mois, après avoir lu Sauve-toi, la vie t’appelle de Boris Cyrulnik. Alors qu’un camp de prisonniers allemands a fait l’objet d’une vraie fouille donnant de nombreuses informations en Normandie en 2006 (camp de la Glacerie à La Motterie), le camp de la Chauvinerie à Poitiers a été livré aux constructeurs sans prescription de fouilles après les sondages de diagnostic… un nouveau quartier est en train de voir le jour (la partie centrale n’est pas encore commencée), et pour l’instant, pas même un panneau n’est prévu pour rappeler le passé à jamais détruit de ce site… Les historiens (poussés ici par les archéologues) s’exprimeront-ils enfin sur le sujet dans une revue spécialisée et/ou une revue grand public?

Sur ce lieu donc se sont succédé deux établissements.

Le Fronstalag 230 était un camp d’internement des prisonniers de guerre issus des troupes coloniales, administré par l’armée allemande. Parmi les prisonniers se trouvait Léopold Sédar Senghor, qui, avec l’interprète de l’administration du camp, Walter Pichl (un Autrichien qui avait travaillé sur des langues orientales), et ses camarades d’infortune, a lors de son internement proposé une transcription écrite du Wolof (parlé au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie) et recueilli de nombreux contes et légendes. Il a raconté son internement dans un document exhumé en 2011, je vous invite aussi à (re)lire Hosties noires, écrit pendant la guerre et paru en 1948 (quatre des poèmes de ce recueil portent la mention « Frontstalag 230 »), réédité dans Œuvres poétiques (Point Seuil, n° 210, 1966, réédité de multiples fois). Léopold Sédar Senghor a été envoyé fin 1941 dans un camp disciplinaire dans les Landes avant d’être libéré pour cause de maladie en 1942. Le Frontstalag 230 a fonctionné du mois d’août 1940 au mois de février 1942. Le fichier des matricules (voir le répertoire) indique que plus de 12698 personnes sont passées par ce camp. Après cette date, les prisonniers sont regroupés dans le  Frontstalag 221 de Saint-Médard-d’Eyrans en Gironde, qui regroupe les anciens Frontstalag 221 sud (Bordeaux), 221 ouest (Renne), 135 (Quimper) et 230 (Poitiers) et renfermait les prisonniers des troupes coloniales détenues auparavant dans les  départements de la Vienne (partie occupée), des Deux-Sèvres, de la Charente-Inférieure, de la Charente (partie occupée), de la Gironde et de la Dordogne (partie occupée).

Le camp de la Chauvinerie, sous administration française, a été installé dans une série de baraquements adjacents et a accueilli des droits communs et des personnes destinées à la déportation. Cependant, les différents sites que j’ai consultés le confondent souvent avec le camp de la route de Limoges, il faudra donc attendre des publications sérieuses pour séparer ce qui relève de chacun des camps. Après la libération, il devient un camp d’internement de prisonniers allemands (avec aussi des malgré-nous alsaciens), dont l’actrice Dita Parlo (Gerda Kornstädt) qui, contrairement à ce que dit la légende et le non-lieu dont elle a bénéficié à la Libération, a été très proche des Nazis et de la Gestapo (voir le livre Un pedigree de Patrick Modiano). Des centaines d’entre eux (et tous les enfants) sont morts, une partie lors du transfert, beaucoup suite à l’accaparement des vivres par les responsables du camp : voir en 2002 l’article de Loïc Rondeau, Prisonniers et civils allemands dans la Vienne (1945-1948) (Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, tome 109, n° 4, 2002, p. 217-227), un article publié en 2005 de Denis Peschanski intitulé Morbidité et mortalité dans la France des camps (paru dans « « Morts d’inanition ». Famine et exclusions en France sous l’Occupation, Isabelle von Bueltzingsloewen (dir.), Rennes, PUR, 2005, p. 201-212), et les études encore inédites du rapport de sondage de 2008 (compte rendu au cours d’une conférence lors des journées du patrimoine 2012, mais toujours pas de publication)… Comment toute une ville, y compris les associations d’anciens combattants peut-elle avoir oublié voire nié l’existence de ce camp???

PS: sur ce camp de la Chauvinerie à Poitiers, voir aussi le témoignage de Paulette.

Véronique Rochais-Cheminée, Sonia Leconte et Jean Hiernard, Des camps oubliés de la Seconde Guerre mondiale dans la Vienne, Revue historique du Centre-Ouest, t. XII, 2014, p. 7-87.

Photographies de novembre 2012 (en compagnie de Grégory pour la Chauvinerie).

Pour aller plus loin :

Jacques Sigot, Un camp pour les Tsiganes à Poitiers, un camp de concentration oublié, une allée pour la mémoire, paru dans Le Picton, n° 204, novembre-décembre 2010, p. 9-10.

La Vienne pendant la seconde guerre mondiale sur le site de l’ONAC / office national des anciens combattants (avec une vue du camp de la route de Limoges)

La liste officielle des prisonniers de guerre est disponible sur Gallica, si vous avez la date où la personne que vous recherchez a été arrêtée et son nom, ça sera plus facile, même s’il y a un outil de recherche à partir de ce fichier numérisé sur Généanet. Le fichier des matricules par Frontstalag est consultable aux archives nationales (voir le répertoire).

Recham Belkacem, Les indigènes nord-africains prisonniers de guerre (1940-1945), Guerres mondiales et conflits contemporains, 3/2006 (n° 223), p. 109-125.

Sur le site officiel du ministère de la Défense, Chemins de mémoire, lire aussi les articles sur les Fronstalag et celui sur les prisonniers de guerre indigènes.

Et je ne l’ai pas encore lu, mais ça manque à ma culture générale:

Armelle Mabon, Les prisonniers de guerre indigènes, Visages oubliés de la France occupée, éditions La Découverte, 2010.

Et paru après la publication de cet article:

Véronique Rochais-Cheminée, Sonia Leconte et Jean Hiernard, Des camps oubliés de la Seconde Guerre mondiale dans la Vienne, Revue historique du Centre-Ouest, t. XII, 2014, p. 7-87.

Le monument aux Cinquante Otages à Nantes (et De Gaulle)

Nantes, monument des cinquante otages, 1, vue généraleLe 20 octobre 1941, le militant communiste Gilbert Brustlein abat à Nantes Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation allemande, qui avait de 1929 à 1933, au titre des réparations des dommages de la Première Guerre mondiale, dirigé les travaux de remblaiement de l’Erdre à Nantes depuis 1929. En rétorsion, les autorités allemandes arrêtent 50 otages à Nantes, Châteaubriant (camp de Choisel, parmi lesquels Guy Moquet) et Paris (fort de Romainville), 48 ont été fusillés le 22 octobre 1941, 2 épargnés. Les seize otages nantais ont été fusillés  sur le champ de tir du Bèle à Nantes, où se trouve un autre monument commémoratif que j’essayerai de voir lors d’un prochain voyage à Nantes. Vous pouvez voir le récit de ces événements sur cette vidéo.

 

Nantes, monument des cinquante otages, deux vues rapprochées

Le monument se compose d’un socle en granite sur le bord de l’Erdre, aménagé en gradin côté avenue, surmonté du socle avec le nom des otages et d’un grand obélisque composé de six lances monumentales, en cuivre martelé, de 13,5 mètres de haut, encadré de deux statues longilignes.

Nantes, monument des cinquante otages, signature de l'architecte Pradin

Si je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur,  (Saint-Brieuc, 1908 – 1984, dont je vous ai parlé pour le nouveau buste de Jules Verne au jardin des plantes de Nantes), celle de l’architecte est en revanche inratable sur le socle, « M. Fradin Architecte 1952 » (Marcel Fradin). Contrairement à ce qui est dit sur de nombreux sites en ligne, l’inauguration a eu lieu en 1952 et non en octobre 1951, date du dixième anniversaire de cet événement. Le cour avait pris le nom de « Cinquante Otages » dès 1944 et la décision prise d’élever un monument dédié aux otages et à tous les martyrs de la Résistance.

 

Nantes, monument des cinquante otages, 6, inscriptions sur le socle Le socle porte les inscriptions suivantes :

– « A la gloire / des otages / fusillés par les Allemands / le 22 octobre 1941 »

– le nom des 48 otages fusillés classés par ordre alphabétique (à retrouver par exemple ici avec l’histoire de l’attentat)

– la devise de la Résistance : « Patriam servando victoriam [T]ulit » (En servant la patrie il a remporté la victoire)

– « La Résistance à ses morts ».

Diverses plaques et stèles ont été ajoutées depuis.

Nantes, monument des cinquante otages, 4, le socle et les deux figures sculptées

Les statues sont en cuivre martelé et ont été réalisées par l’entreprise de chaudronnerie Coyac, à Nantes. Les deux allégories représentent à gauche, la France renaissante (parfois aussi identifiée à la Paix) et à droite, la Résistance.

Nantes, monument des cinquante otages, les deux allégories

La France, aux cheveux longs, porte un grand épi de blé. La Résistance,aux cheveux réunis en chignon, porte la main à l’épée qu’elle porte au côté.

Nantes, monument à De Gaulle, deux vues Le monument à Charles de Gaulle a été mis en place en face du monument aux Cinquante Otages en 2010.

Nantes, monument à De Gaulle, signature F. Boudier et marque du fondeur Il s’agit d’un tirage unique d’une œuvre de Françoise Boudier, qui a apposé sa signature à côté de la marque du fondeur : « Christophe Le Floch / fonderie d’art Blain 44 / F. Boudier 1/1″.

Photographies de juillet 2012.

Pour aller plus loin : voir l’article de Xavier Trochu, Le monument des 50 Otages, dans Les Annales de Nantes et du Pays nantais, n°280, p. 7-12.

Tous les lieux de mémoire de la résistance à Nantes sur le site du château de Nantes… et l’exposition En guerres à Nantes et Saint-Nazaire (jusqu’au 23 février 2014).

Retrouvez d’autres monuments aux morts et monuments à la résistance sur cet index des monuments aux morts.

Le monument de la résistance de La Rochelle

Monument de la résistance de La Rochelle, vue généralePrès du casino de la Rochelle, à quelques centaines de mètres du monument aux morts de 1914-1918, a été érigé un monument aux Forces Françaises Intérieures / FFI. Il se compose d’une grande stèle à la Résistance, avec la copie de l’appel du 18 juin, une croix de Lorraine et l’inscription « Résistance / 1940-1945 / Forces françaises libres / résistance intérieure »…

Monument de la résistance de La Rochelle, la stèle avec le nom des camps de concentration… et d’une stèle plus petite où est incluse une plaque en bronze dominée par un déporté et qui porte le nom des camps de concentration européens (y compris certains rarement cités, comme le camp de Rawa-Ruska en Ukraine) et ainsi que le nom de camps d’internement en Poitou-Charentes et au-delà, j’espère n’avoir rien oublié dans mon relevé, je reparlerai dimanche prochain des camps de Poitiers / Pierre Levée et Biard (la Chauvinerie aux Montgorges: voir le Frontstalag, le camp de la Chauvinerie et le camp de la route de Limoges, ainsi que le témoignage de Paulette).

Voici la liste qui figure sur la stèle :

Auschwitz
Ravensbruck
Neuengamme
Sachsenhausen
Buchenwald
Mathausen
Dachau
Rawa-Ruska
Struthof
Miranda
Tonnay-Charente
Rétaud
Ferrières
Marans
Saujon
Château-Gaillard
Gué-d’Alleré
Yves
Saint-Simon-de-Bordes
Marignac
Heurtebise
Eysses
Souges
Mont-Valérien
Biard
Romainville
Pierre-Levée
Fort du Ha
Saint-Maurice
Lafond

Monument de la résistance de La Rochelle, signature de H. GayotIl porte la signature de Henri Gayot, qui a donné son nom au square où se trouve le monument. Professeur de dessin à La Rochelle, Henri Gayot (1904-1981) fut résistant du groupe « honneur et patrie » sous le pseudonyme de « le normand », déporté, revenu des camps avec de puissants carnets de dessins des camps de Natzweiler-Struthof dans le Bas-Rhin (voir aussi ses dessins dans l’exposition sur ce camp) puis de Dachau en Allemagne. A son retour, il a repris ses dessins et les a fait graver.

Monument de la résistance de La Rochelle, détail du déportéLa stèle est dominée par un déporté de retour des camps, rasé et décharné, portant une flamme de la liberté. L’artiste a utilisé toutes les possibilités de la sculpture, du haut-relief de la flamme et de la main droite à la gravure fine pour les jambes. Une sculpture d’une très grande force, je trouve…

Photographies de juin 2011.

Pour aller plus loin :

– Henri Gayot, Occupation, Résistance, Libération en Charente-Maritime, Comité d’histoire de la deuxième guerre mondiale, 196 pages, 1973.

– le site du camp de Natzweiler-Struthof.

– Service départemental de l’ONAC de Charente-Maritime et l’Union départementale des Combattants Volontaires de la Résistance, La plume, le crayon et le bronze, sources de mémoire – Henri Gayot, un résistant rochelais déporté au Struthof, 2002.

Retrouvez d’autres monuments aux morts et monuments à la résistance sur cet index des monuments aux morts.

Le monument aux morts de la déportation des Sables-d’Olonne et le buste de Mignonneau

Les Sables-dOlonne, monument aux morts en déportation, vue généraleLa semaine précédent le 11 novembre 2012, je vous avais proposé une semaine d’articles sur des monuments aux morts de la première guerre mondiale, regroupés avec les autres dont j’ai parlé sur l’index des monuments aux morts. Je renouvelle l’opération cette semaine, avec chaque après-midi un article sur un monument consacré à la deuxième guerre mondiale, à la résistance, aux déportés ou à des personnages marquants de ce conflit. Si le sujet vous intéresse, je vous conseille vivement le site de l’AJPN / Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France. Si la période commence à être assez bien étudiée, même si l’on peut avoir des « trous de mémoire », comme on le verra dimanche pour Poitiers, les architectes et sculpteurs qui ont réalisés ces monuments sont très peu voire pas du tout documentés. Il s’agit assez souvent d’artistes directement liés aux événements, parfois des artistes eux-mêmes déportés comme pour Henri Gayot à La Rochelle. Je n’ai pas eu le temps de dépouiller les différents journaux de l’époque de l’édification des monuments pour préciser la vie de ces artistes, tous renseignements complémentaires sont les bienvenus. C’est le cas pour l’article d’aujourd’hui.

Je commence aujourd’hui aux Sables-d’Olonne en Vendée, avec des photographies de novembre 2010.

Le monument aux déportés se trouve près de l’abbaye Sainte-Croix, qui abrite le musée et le centre culturel, dont le square a été baptisé en novembre 2003 square Simone Feuvre, sage-femme, résistante, arrêtée le 19 juillet 1944, déportée à Ravensbrück dont elle a réussi à s’échapper (plus d’informations sur ce document de l’amicale des déportais sablais, où vous trouverez le parcours des 27 déportés originaires des Sables-d’Olonne).

Les Sables-dOlonne, monument aux morts en déportation, signature du sculpteur Langént_deportation_2Sur la grande stèle du monument, deux mains enchaînées sortent des flammes. Le monument porte la signature « R. Lange / sculpteur / 1959 » [Complément du 4 août 2016 : pour Robert LANGE, né à Paris le 23 mai 1914 et décédé à la Roche sur Yon le 6 septembre 1999, voir commentaires ci-dessous].

La presse locale a annoncé en mars 2013 que le monument allait déménager près du monument au capitaine Mignonneau, pour permettre l’extension de la médiathèque…

Le monument du capitaine Mignonneau, vue généraleVoici ce monument au capitaine Mignonneau (1929-1944),  sur le boulevard Castelnau. Le mémorial Genweb nous renseigne sur son identité: Louis Guy Constant Georges était parachutiste, arrêté le 7 août 1944, torturé, abattu à Lille lors d’une tentative d’évasion. Son nom figure sur le monument aux morts des Sables-d’Olonne.

Le monument du capitaine Mignonneau, le busteLe buste est représenté de manière très classique, le capitaine étant représenté de face, en uniforme.

Le monument du capitaine Mignonneau, signature de sculpteur M. SuinIl porte la signature (oups, désolé(e pour le flou) « Suin M. / 1947 ».

PS (5 octobre 2014): Grâce aux descendants de l’artiste, je peux désormais préciser qu’il s’agit de Marius Suin (1920-1972).

Mon voisin le Père Noël, de Béatrice Tillier et Philippe Bonifay

Couverture de Mon voisin le Père Noël, de Béatrice Tillier et Philippe Bonifaypioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Mon voisin le Père Noël de Philippe Bonifay (scénario) et Béatrice Tillier (dessin), éditions Casterman, 2005, 46 planches, ISBN 9782203391291.

L’histoire : à Lyon (pas nommée, mais la vue aérienne de la planche 1, avec la confluence de la Saône et du Rhône et la position des ponts sur une vignette de la planche 1 ne laissent aucun doute), de nos jours. Les commerçants enlèvent les décorations de Noël. Un vieux monsieur, monsieur Claus, gît ivre mort en bas de la cage d’escalier de son immeuble. Georges, son voisin de palier, le raccompagne chez lui. Monsieur Claus commence à raconter son histoire: il a été fait Père Noël pour faire le bien et expier une faute de jeunesse quand, jeune résistant pendant la deuxième guerre mondiale, arrêté et torturé, il a donné ses camarades qui seront fusillés alors qu’il a eu la vie sauve… Aujourd’hui, il cherche un successeur… pourquoi par Georges, qui a aussi une faute ancienne à expier… je vous laisse découvrir laquelle.

Mon avis : un conte de noël… pour adultes et pas vraiment gai sur fond de torture, de trahison, de viol, de suicide, d’exécution sommaire. Le bien (distribuer les cadeaux de Noël) peut-il racheter le mal (les fautes commises dans le passé)? Les dessins sont très détaillés, mais je n’ai pas vraiment adhéré à ce discours de « rédemption », oui, je pense qu’on peut parler de rédemption, certaines vignettes ou pleines pages jouent sur les référents des tableaux religieux classiques…

Logo du top BD des blogueurs 2013   Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Marc Chagall à La Piscine (Roubaix)

Affiche de l'exposition Chagall à Roubaix

Au cours de ma semaine de vacances chez mon père, nous avons pu voir quelques-unes des expositions proposées dans le cadre de Lille 3000 / Fantastic, troisième déclinaison (après Bombaysers de Lille en 2006, avant ce blog, et Europe XXL en 2009 où j’avais vu Hypnos) de Lille 2004, capitale européenne de la culture. L’une de ces expositions, histoires de fantômes pour grandes personnes, au Fresnoy/Studio national des arts contemporains à Tourcoing, est terminée depuis dimanche dernier (30 décembre 2012) et j’en parlerai donc plus tard, trois autres se terminent le 13 janvier 2013, La ville magique au LAM [Lille métropole musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut] à Villeneuve-d’Ascq,  Phantasia au tri postal à Lille et Marc Chagall, l’épaisseur des rêves à La Piscine (musée d’art et d’industrie André Diligent) à Roubaix. C’est de celle-ci dont je vis vous parler aujourd’hui, il y avait foule lorsque nous y sommes allés, la queue se prolongeant à l’extérieur (heureusement par une petite éclaircie le temps que nous puissions entrer). L’exposition présente des costumes de scène, des céramiques, des toiles bien sûr, des collages, mais aussi un très intéressant ensemble de sculptures. Ne pas rater non plus la série des dessins préparatoires et maquettes pour le plafond de l’opéra de Paris (1963/1964).

J’ai beaucoup aimé cette visite, comme pour mon père, la sculpture de Marc Chagall (1887-1985) a été une vraie découverte – deux des reliefs viennent du musée national Marc Chagall, musée du message biblique à Nice, s’ils sont présentés en salle, je les ai déjà vus, mais ils ne m’avaient pas frappés. Pour les costumes de scène, j’ai beaucoup aimé ceux du Théâtre d’art juif de Moscou en 1919-1921 et ceux créés lors de son exil à New-York pendant la seconde guerre mondiale, pour Aleko et la reprise de l’Oiseau de feu de Stravinski en déclinant un vocabulaire emprunté au monde amérindien. Un petit conseil pour ceux qui en ont besoin, n’hésitez pas à réviser un peu la mythologie et la Bible avant d’aborder l’exposition, ce n’est pas indispensable, mais cela aide à mieux apprécier certaines œuvres. Cela me fait penser qu’il faut absolument que je vous montre les vitraux de Marc Chagall photographiés cet été dans la cathédrale de Metz… Un seul regret, en période de forte affluence, je ne comprends pas que l’on autorise des visites guidées (qui plus est sans port de casque par le conférencier et ses auditeurs, qui rend l’exercice un peu plus discret pour les autres visiteurs, comme cela se fait de plus en plus souvent dans les grands musées et monuments) dans les salles exiguës de l’exposition…

Affiche de l'exposition Werhlin à Roubaix Le musée présente également plusieurs expositions dossiers dans ses salles, en marge des collections permanentes, et un « sapin de noël » de Benjamin Ottoz allongé au milieu du bassin de l’ancienne piscine, à découvrir dans le bandeau d’accueil de La Piscine : Monique / Bidouillette / Tibilisfil, tu en penses quoi par rapport à celui de la Grand’Place à Bruxelles? Parmi les dossiers expositions-dossiers, l’une est consacrée à Robert Wehrlin (1903-1964) (jusqu’au 13 janvier 2013), suite à une donation du fils de l’artiste. J’avoue que j’ai eu du mal avec ses toiles, mais j’ai plutôt bien aimé ses dessins, estampes et aquarelles, dont la série autour du nazisme (catalogue aux éditions Gourcuff Gradenigo).

La restitution de l’atelier de Henri Bouchard (voir mon article sur le monument à Audouin-Dubreuil à Saint-Jean-d’Angély), initialement prévue pour 2012, est désormais annoncée pour 2014…

Pour aller plus loin, voir :

– le catalogue de l’exposition Marc Chagall. L’épaisseur des rêves, éditions Gallimard, 2012, 260 pages

– le musée national Marc Chagall, musée du message biblique à Nice

– les vitraux de la cathédrale de Reims (et bientôt sur mon blog ceux de la cathédrale de Metz)

– le plafond de l’opéra de Paris

La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec

Couverture de La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec

Un livre lu chez mon père

Le livre : La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec, éditions Anne Carrière, 2012, 469 pages, ISBN 9782843376665.

L’histoire : à Vienne en Autriche puis à Princeton aux États-Unis, de 1928 au début de l’année 1981. 1980, Anna Roth, fille de mathématicien, qui rentre d’un séjour en Europe, a été embauchée comme documentaliste par l’université de Princeton et est chargée de convaincre Adèle Gödel, hospitalisée, de remettre les archives de son mari, le célèbre logicien Kurt Gödel, récemment décédé. Le roman se scinde alors en deux: les relations qui se nouent -difficilement- entre Adèle et Anna, et le récit de la vie de Kurt et Adèle depuis leur rencontre à Vienne jusqu’à leur fuite du nazisme par la Russie et leur arrivée et leur vie à Princeton, sur fond de la maladie de Kurt, dévoré de tocs et anorexique, avant de devenir carrément paranoïaque à l’époque du maccarthysme, sur fond d’amitié avec Albert Einstein, Robert Oppenheimer, Oskar Morgenstern, Wolfgang Pauli, John von Neumann. Anna récupèrera-t-elle ces précieuses notes écrites dans une sténographie allemande que seules quelques personnes (dont elle) peuvent encore déchiffrer?

Mon avis : le roman alterne les chapitres à la première personne, dans la bouche d’Adèle Gödel et les chapitres à la troisième personne sur les rencontres d’Anna Roth et Adèle Gödel. Une note en fin de livre explique ce qui est proche de la réalité et ce que l’auteur a extrapolé pour rendre le roman vivant. Après l’arrivée de Hitler au pouvoir en Allemagne, de nombreux physiciens et mathématiciens ont fui l’Allemagne, l’Autriche et le reste de l’Europe centrale, Kurt Gödel fut l’un des derniers à partir… Ils se sont pour la plupart retrouvés à l’université de Princeton (à l’institute for advanced studies/IAS). Ce roman est aussi l’histoire de la maladie mentale de Gödel et les relations du couple qu’il forme avec Adèle, qui habitait la même rue à Vienne, fille de commerçants et girl dans un cabaret… une rencontre improbable. Les mathématiques sont mis de côté dans ce roman, à part ce que peut comprendre Adèle (les opérateurs logiques et une approche des ensembles), presque rien sur les théorèmes d’incomplétude. Ce ne sont pas les travaux de Gödel qui sont au cœur du roman mais ses relations aux autres et en particulier à sa femme, ainsi que ses troubles psychiques. Pour les chapitres intermédiaires, le sujet tourne autour de l’apprivoisement d’une vieille dame acariâtre par une jeune fille assez déprimée. Un gros livre qui se lit tout seul.

Si vous voulez retrouvez Princeton en 2011, alors je vous conseille la lecture de Théorème vivant de Cédric Villani.

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Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

La bascule du souffle de Herta Müller

Couverture de La bascule du souffle de Herta Müller

pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu L’homme est un grand faisan sur terre, La convocation et Animal du cœur, j’ai eu envie de poursuivre la lecture de cette auteure, prix Nobel de littérature en 2009. J’ai trouvé ce livre à la médiathèque.

 

Le livre : La bascule du souffle de Herta Müller, traduit de l’allemand par Claire de Oliveira, éditions de Gallimard, 2010, 306 pages, ISBN 9782070128839.

L’histoire : janvier 1945, en Transylvanie, région germanophone de Roumanie. Leopold Auberg, le narrateur, a 19 ans, homosexuel à l’occasion, vient d’apprendre qu’il a été désigné sur une liste pour être envoyé en URSS pour participer à la reconstruction du pays. Il part, accompagné des mots de sa grand-mère «Je sais que tu reviendras»… Mais à l’arrivée, le travail est dur, interné dans un camp, mal nourri comme ses camarades (sauf la dernière des 5 années qu’il passe là-bas), le travail est dur entre l’usine de charbon et une cimenterie, peu de pain, beaucoup de poussière, et en permanence, l’ange de la faim qui l’accompagne comme ses compagnons d’infortune, dont plus 300 vont mourir rien que dans son camp…

Mon avis : Herta Müller a commencé, en 2001, pour rédiger ce texte, par interroger le poète germano-roumain Oskar Pastior. ils devaient écrire le récit à quatre mains, mais celui-ci est décédé prématurément. Elle raconte ici un épisode peu connu de l’après Seconde Guerre mondiale. Celle-ci n’est pas encore terminée que les Russes exigent de la Roumanie qu’ils envoient en Russie de jeunes roumains germanophones (la région d’om est originaire Herta Müller et qui est au centre des ses autres livres), soupçonnés d’avoir été d’importants soutiens de l’Allemagne nazie. La mère de l’auteure a été elle-même déportée dans ces camps. Le texte est fort, poétique malgré le sujet lourd qui est traité, et j’ai de plus en plus envie de découvrir cette auteure en version originale… de toute façon, la VO est indispensable pour lire d’autres livres, puis que j’ai maintenant lu presque tous ceux qui ont été traduits en français (L’homme est un grand faisan sur terre, La convocation et Animal du cœur), il ne me reste plus qu’à lire Le renard était déjà le chasseur… Pourquoi les éditeurs français ne nous permettent-ils pas d’accéder à d’autres textes?

Dieu n’est même pas mort de Samuel Doux

Couverture de Dieu n'est même pas mort de Samuel Doux

pioche-en-bib.jpgC’est Grégory Vouhé qui m’a fait découvrir ce livre emprunté à la médiathèque.

Le livre : Dieu n’est même pas mort de Samuel Doux, éditions Julliard, 2012, 290 pages, ISBN 9782260020363.

L’histoire : plusieurs histoires qui se croisent, celles de Elias Oberer, de nos jours (enfin, en 2010) à Poitiers, Moshe Hershel à Radom en Pologne en 1910 puis à Poitiers en 1942, Paul Serré en 1938 à Morteau puis en 1943 à Paris et à Limoges en 1976, Emmanuelle Serré en 1957 à Poitiers puis en 1968 à Châtellerault… Elias arrive de Paris à Poitiers pour l’enterrement de sa grand-mère, qui s’est suicidée le jour de Yom Kippour. Sa mère, Emmanuelle Serré, y est morte d’un cancer il y a des années, son grand-père il y a quelques mois. Sa cousine Béatrice l’attendait sur place, mais à son départ, il ne connaît pas la manière dont sa grand-mère a mis fin à ses jours. Son oncle, Dominique, viendra-t-il à l’enterrement de sa mère? Alors qu’Elias part à la recherche à travers la maison d’une bague de famille, chargée de l’histoire de cette famille depuis les pogroms de Pologne jusqu’aux rafles de la seconde guerre mondiale. Trois jours à attendre l’incinération puis, le lendemain, l’enterrement des cendres, au milieu des fantômes dans une ville qu’il n’aime pas…

Mon avis : Elias n’aime pas sa « ville natale, beige et gris, pleine d’ennui et de lourdeur, construite sur une colline faite pour dominer et qui pourtant s’enfonce dans l’éternité » (p. 37)… L’auteur non plus ne doit pas aimer la ville, y est-il seulement venu pour y avoir vu la Vienne? Au moins, il est cohérent, c’est toujours de la Vienne et non du Clain qu’il parle (p. 147, 182, 183, 222)… un éditeur qui se respecte aurait dû corriger, ainsi que quelques coquilles (au moins pages 37, 182) et quelques autres incohérences, si l’on veut ancrer un récit dans la réalité, alors il faut vérifier celle-ci, le crématorium de Poitiers n’est pas coincé entre un Bricorama et un Picard surgelé (page 185), il n’est pas loin d’une zone commerciale, mais encore entouré de verdure (ça risque de ne pas durer…)… Et la procédure d’une succession ne permet pas à un petit-fils (ni à personne) d’aller clôturer les comptes de sa défunte grand-mère à la banque… Si l’on passe outre ces détails agaçants, la construction du roman qui alterne les chapitres placés aujourd’hui et l’histoire de la famille sur quatre générations est assez intéressante. Une petite généalogie en annexe aurait aidé à s’y repérer parfois, mais les têtes de chapitre claires permettent de se repérer dans l’espace (en Pologne, à Limoges, à Paris, à Poitiers…) et dans le temps (de 1910 à 2010). L’histoire d’une famille juive, mais aussi des histoires de maladie (le grand-père et la mère d’Elias morts du cancer), maladies qui expliquent mieux la haine du jeune homme envers sa grand-mère que l’histoire familiale.

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Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.