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Le dos crawlé de Éric Fottorino

Couverture de Le dos crawlé de Éric Fottorino Logo rentrée littéraire 2011 Il y a quelques semaines, Schlabaya / Scriptural avait parlé ici et qui n’avait pas trop aimé. Elle l’avait reçu par Libfly et me l’a gentiment envoyé pour que je le lise. De cet auteur, Éric Fottorino, j’ai déjà parlé de Un territoire fragile et de la préface de Lire tue de Nicolas Vial.

Le livre : Le dos crawlé de Éric Fottorino, collection blanche, éditions Gallimard (où je n’ai pas trouvé la fiche du livre… il porte un achevé d’imprimé de mai, mais semble réservé pour la prochaine rentrée littéraire, sortie prévue fin août 2011), 2011, 204 pages, ISBN 978-2-07-013418-2.

L’histoire : été 1976, à Pontaillac à la sortie de Royan. Marin, 13 ans, est envoyé par ses parents agriculteurs en Corrèze en vacances chez son oncle Abel, brocanteur. Régulièrement, il accueille aussi pour la journée Lisa, 11 ans, dont la mère la dépose pour aller vaquer auprès de ses amants – la relation avec son mari est houleuse. Entre la plage et la piscine, Marin va apprendre à nager à Lisa, la brasse puis le dos crawlé, avec des rêves de départ en Afrique (si bien décrite par Malik, le médecin), tombe dans les bras de la mère, ex Miss Pontaillac…

Mon avis : une narration à la première personne dans la bouche de Marin, donc avec un style oral supposé d’enfant de 13 ans. Certes, comme le dit Schlabaya / Scriptural, l’histoire n’est pas toujours très crédible, mais j’ai trouvé que c’était un moment agréable (et court, 200 pages en grands caractères, je l’ai lu en deux petites heures) de lecture. Comme elle ne souhaite pas le récupérer et comme elle le suggérait, je le propose en livre voyageur… Si vous êtes plusieurs à le souhaiter, il ira chez l’un(e) puis l’autre…Et en remerciement, j’ai envoyé à Schlabaya / Scriptural ce marque-page.

La gare de La Rochelle et ses mosaïques

La gare de La Rochelle, 01, la façade sur la place

La gare de la Rochelle a été reconstruite à partir de 1909 (approbation des plans de l’architecte Pierre-Joseph Esquié, grand prix de Rome d’architecture en 1882)-1910 (début de la construction). Les travaux sont interrompus pendant la Première Guerre mondiale et la gare n’est inaugurée qu’en 1922. Deux ailes organisées de manière symétrique autour d’une grosse horloge.

La gare de La Rochelle, 02, la tour d'horloge à l'éextérieur Voici un détail de l’horloge.

La gare de La Rochelle, 03, les médaillons Etat Partout, les médaillons portent le mot « État »… nous sommes bien après la nationalisation des chemins de fer.

La gare de La Rochelle, 04, le hall encombré de pièces en toc Les charpentes métalliques sont réalisées par l’entreprise Ménard et Gourdon, de Nantes. Malheureusement, les aménagements intérieurs de la gare avec toutes ces petites pièces cassent complètement la vision que l’on devait en avoir.

La Rochelle, l'intérieur de la gare sur une carte postale ancienne Voici ce que cela donnait il y a des dizaines d’années, sur une carte postale ancienne, vaanat l’enlèvement des anciens guichets.

La gare de La Rochelle, 05, un lanterneau Voici quand même un détail des lanterneaux (ils avaient été endommagés par la tempête de 1999 et leur restauration a été achevée en 2009).

La gare de La Rochelle, 06, le panneau de mosaïque avec les bateaux De chaque côté du grand hall de voyageurs se trouvent des mosaïques exécutées par A. Biret, sur des cartons de Godefroy. Voici celle à gauche quand on entre. Désolée pour la déformation, mais impossible de se mettre dans l’axe pour prendre la photographie. L’océan semble couvert de bateaux…

La gare de La Rochelle, 07, la signature Biret sous les bateaux Voici la signature « A. Biret mosaïste / Paris ».

La gare de La Rochelle, 08, la signature Godefroy sous les bateaux Et la signature du cartonniste avec la date : « G. Godefroy Pxt / 1922 » (Pxt pour pixit, a peint).

La gare de La Rochelle, 09, mosaïque avec le voilier à gauche Voici quelques détails. D’abord le voilier à gauche…

La gare de La Rochelle, 10, mosaïque avec les trois mâts au centre Les deux grands trois-mâts au centre…

La gare de La Rochelle, 11, mosaïque avec un voilier à droite Le petit voilier à droite, avec son reflet dans l’eau et de petits bateaux qui semblent perdus dans la brume à l’arrière-plan.

La gare de La Rochelle, 12, les mosaïques de droite De l’autre côté (à droite quand on entre dans la gare depuis la place), l’horloge monumentale (sans aiguilles aujourd’hui…) est encadrée de deux mosaïques.

La gare de La Rochelle, 13, la mosaïque avec la tour de la lanterne A gauche, la tour de la lanterne et des bateaux, ainsi que plein de constructions sur ce qui est aujourd’hui Saint-Jean-d’Acre.

La gare de La Rochelle, 14, la signature Godefroy sous la tour de la lanterne Avec la signature du cartonniste : « G. Godefroy Pxt « .

La gare de La Rochelle, 15, la mosaïque avec les tours de la Chaîne et Saint-Nicolas A droite, la tour Saint-Nicolas et la tour de la chaîne, et un grand arbre sur la droite.

La gare de La Rochelle, 16, la signature Biret sous les tours Voici à nouveau la signature « A. Biret mosaïste / Paris ».

La gare de La Rochelle, 17, le vieux port avec la tour de la Chaîne et la tour Saint-Nicolas Voici ce que cela donne aujourd’hui, pour les tours, vues depuis la médiathèque…

La gare de La Rochelle, 18, la tour de la lanterne aujourd'hui Et tant que j’y suis, aussi la tour de la lanterne…

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

Le monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire à La Rochelle

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 01, le monument vu de loin

Le monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire à La Rochelle se situe rue de la Noue, près des anciennes fortifications de La Rochelle.

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 02, le monument vu de près Il se compose d’une stèle centrale en calcaire sur laquelle sont apposés trois médaillons en bronze, encadré de deux stèles un peu plus basses portant chacune la sculpture d’un éléphant, tête tournée vers la stèle centrale.

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 03, la signature de l'architecte et des artistes Sur le côté droit du monument sont inscrits le nom des auteurs,  » Pierre Grizet / Architecte DPLG / G. Prud’homme / médaillons / L. et G. Chaumot / sculpteurs « . Pierre Grizet était l’architecte de la ville de La Rochelle, je reviendrai sur les autres plus bas, avec leurs signatures.

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 04, l'éléphant de gauche Voici de plus près l’éléphant de gauche…

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 05, l'inscription de gauche … qui surmonte l’inscription  » à la mémoire de trois conquérants pacifiques / de la Côte-d’Ivoire partis de La Rochelle / Arthur Verdier, capitaine de navire, marchand / armateur, colon, résident de France à / Grand Bassam et Assinie et à ses collaborateurs « .

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 06, l'éléphant de droite Voici l’éléphant de droite…

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 07, la signature L. G. Chaumot qui porte la signature des sculpteurs, L et G. Chaumot. Il s’agit de Louis Chaumot et de son fils Georges. Georges Chaumot a aussi réalisé à La Rochelle la sculpture de Pierre Doriole dans le parc animalier.

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 08, l'incription à droite En-dessous, la suite de l’inscription :  » qui moururent à la tâche / Amédée Brétignère et Marcel Treich-Laplène / ce monument a été élevé 50 ans / après les traités qui donnèrent à la France / cette belle et riche colonie « . Un monument colonial donc, inauguré en septembre 1937, qui mériterait sur place une petite explication… et au moins la mention de l’indépendance de la Côte-d’Ivoire en 1960.

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 09, la carte de Côte d'Ivoire Sur la stèle centrale se trouve une carte de l’Afrique avec de petits carrés à l’emplacement de la Côté-d’Ivoire.

les pionniers de Côte d'Ivoire, 10, les trophées coloniaux Au pied de cette carte, deux masques traditionnels avec des sceptres, à la manière de trophées ou de prises de guerre avec les dates  » 1887-1937 « . Sur le projet, ils étaient prévus en bronze, ils ont finalement été réalisés en calcaire.

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 11, les trois médaillons en haut de la stèle centrale Le haut de cette stèle identifie clairement le monument :  » Aux pionniers / de la Côte-d’Ivoire « , puis trois médaillons en bronze reliés entre eux et enfin… quatre noms et non trois! Soit :  » Treich Laplène / 1860-1890 / Brétignière 1856-1890 / Verdier / 1835-1898 / commandant Charles-Emmanuel Valteau / 1855*1907.

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 12, date MCMXXXVII (1937) Les médaillons portent la date de leur réalisation,  » MCMXXXVII  » (1937)…

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 13, signature G. Prud'homme … et la signature du médailliste, Georges Henri Prud’homme (Capbreton, 1873 – Paris, 1947), assez connu, dont je vous ai parlé pour un médaillon de Jeanne-d’Arc à Poitiers et dont je vous reparlerai pour un monument à Vieljeux aussi à La Rochelle.

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 14, médaillon avec Treich Laplène Trois médaillons avec des portraits, donc, si on se fie aux inscriptions sur la stèle, Marcel Treich-Laplène à gauche,

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 15, médaillon avec Verdier Arthur Verdier au centre

La Rochelle, les pionniers de Côte d'Ivoire, 16, médaillon avec Brétignière et Amédée Brétignère à droite. Vous remarquerez la mode de la moustache dans les années 1880, que tous trois portent, associée à une barbe taillée en pointe pour Marcel Treich-Laplène et Amédée Brétignère.

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

Défi photo : du bois à Poitiers et La Rochelle

Défi photo, du bois, La Rochelle, 1, villa sur le mail Le nouveau défi de la semaine de Monique / Bidouillette / Tibilisfil porte sur du bois, à l’exclusion, dit-elle, des bancs publics et des poubelles, déjà traités, j’exclus donc aussi les arbres (vus pour leurs fourches, par en dessous ou en haies). Voici donc une mini promenade à Poitiers vendredi et une grande ballade samedi à La Rochelle, par laquelle je commence, dans l’ordre de la promenade avec cette villa sur le Mail.

Défi photo, du bois, La Rochelle, 2, villa sur le mail, détail La voici de plus près, usage intensif du bois. Pour les maisons des 16e et 17e siècles, les pans de bois à La Rochelle sont protégés par des ardoises. Mais pour les villas du 19e et du 20e siècle, le soucis des embruns salés ne semble plus le même…

Défi photo, du bois, La Rochelle, 3, faux bois en béton au parc animalier Du faux bois en béton, très à la mode dans la deuxième moitié du 19e siècle pour les parcs publics notamment. Nous sommes ici sur les anciennes fortifications, en partie transformées en parc avec quelques animaux.

Défi photo, du bois, La Rochelle, 4, la maison des chèvres au jardin botanique La maison des chèvres de ce parc, justement, tout en bois. Dans l’ombre sur le tronc d’arbres, trois petits chevreaux. Et juste à côté, n’oubliez pas de jeter un coup d’œil à la statue de Pierre Doriole.

Défi photo, du bois, La Rochelle, 5, la plage Un petit regard quand même sur la plage du centre ville, tout juste ratissée le maton pour enlever les mégots et autres déchets laissés par les gens inciviques…

Défi photo, du bois, La Rochelle, 6, passerelle sur le fossé Retour dans la vieille ville en franchissant cette passerelle en bois…

Défi photo, du bois, La Rochelle, 7, villa près du rempart Une autre villa avec beaucoup de bois d’œuvre le long des remparts…

Défi photo, du bois, La Rochelle, 8, totem du jardin des plantes Le totem en bois du jardin des plantes (dans la cour du muséum d’histoire naturelle, où vous pourrez aussi voir Héro et Léandre).

Défi photo, du bois, La Rochelle, 9, jeux du jardin des plantes Dans le même jardin, des jeux d’enfant en bois, ça change des jeux en plastique, non?

Défi photo, du bois, La Rochelle, 10, le Gabut J’ai eu la flemme (j’ai quand même marché plus de 25 km sur cette journée…) d’aller jusqu’aux Minimes (je sais, j’aurais pu prendre le bus de mer solaire) pour prendre en photographie au retour la ville de bois. Voici donc à la place le petit quartier du Gabut…

Défi photo, du bois, La Rochelle, 11, le gabut … vu de plus loin (là, c’était en arrivant de la gare avec ses belles mosaïques)…

Défi photo, du bois, La Rochelle, 12, girouette bateau sur la grosse horloge Ah, et avant de vous emmener à Poitiers, je n’ai pas résisté, un petit rab pour les girouettes, avec ce bateau en haut de la tour de la grosse horloge.

Défi photo, du bois, Poitiers, 1, devanture rue de la Tranchée Pour Poitiers, j’ai pris l’option des devantures… en commençant par celle-ci rue de la Tranchée, très abîmée et abandonnée…

Défi photo, du bois, Poitiers, 2, devanture rue de la tête noire En voici une autre abandonnée dans un bel ensemble de boiseries rue de la Tête-Noire, avec la devanture de la boutique, la porte et les volets…

Défi photo, du bois, Poitiers, 3, devanture de la pharmacie rue Carnot Je n’ai bien sûr pas oublié de photographier la devanture très bien entretenue, elle, et très ouvragée, de la pharmacie de la rue Carnot (celle que je fréquente). [PS : en mai 2012, elle a subi un accident de circulation].

Défi photo, du bois, Poitiers, 4, pan de bois avec marques rue des Vieilles Boucheries

Et pour terminer, cette maison à pans de bois de la rue des Vieilles-Boucheries, que j’avais photographiée il y a quelques jours pour Zazimuth,qui s’interrogeait sur des marques trouvées sur sa charpente. il s’agit de marques d’assemblages que l’on peut aussi trouver sur des pans de bois, elles servaient au menuisier à s’y retrouver, il préparait chaque pièce au sol, pas question de mélanger au moment du montage, contrairement aux fermes des charpentes industrielles d’aujourd’hui, chaque pièce de bois est ici différente des autres, pour un assemblage parfait.

Le jardin de Gabriel Albert à Nantillé (Charente-Maritime)… suite

Couverture de l'Image du patrimoine sur Gabriel Albert

Je vous ai parlé il y a peu du jardin de Gabriel Albert à Nantillé (Charente-Maritime), à l’occasion de la fin de l’étude et de la publication du jardin de Gabriel Albert à Nantillé, près de Saint-jean d’Angély en Charente-Maritime, par mes collègues Thierry Allard et Yann Ourry (dans la collection des Images du patrimoine, n° 266, Geste éditions, 2011, Le jardin de Gabriel, l’univers poétique d’un créateur saintongeais, ISBN 978-2-84561-764-3, sous la direction de Fabrice Bonnifait et de Michel Valière). Il est bien sûr toujours disponible dans les bonnes librairies!

Vous pouvez maintenant en faire sa visite grâce au diaporama illustré accessible directement à cette adresse (environ 5 minutes au format vidéo). L’occasion de découvrir ce jardin de sculptures sous tous ses aspects.

Edit du 17 juin: le site du conseil régional de Poitou-Charentes étant inaccessible depuis hier soir, le lien précédent et les suivants ne fonctionnent pas, j’espère que ça sera réparé rapidement… En attendant, vous pouvez voir le diaporama ici, mais avec un environnement où il peut y avoir de la publicité…

Des visites seront par ailleurs organisées le samedi 18 juin 2011 de 14h à 17h (dans le cadre des journées du patrimoine de pays). Les auteurs du livre assureront la visite… et peut-être des dédicaces?

Et toujours en ligne : la visite virtuelle du jardin à partir du plan interactif (clic sur chaque point pour voir la statue et avoir accès à son dossier documentaire) des quelque 400 sculptures réalisées entre 1969 et 1989 et d’autres ressources en ligne sur le site de la Région Poitou-Charentes / service de l’inventaire général du patrimoine culturel.

Saint Pierre crucifié à Aulnay…

L'église Saint-Pierre d'Aulnay, la façade occidentaleJe vous ai déjà parlé plusieurs fois d’Aulnay, en Charente-Maritime (mais dans l’ancien Poitou historique), par Rémy Prin, un couple, un soldat et un griffon, la Tentation. Je vous ai déjà montré cette vue de la façade occidentale, nous allons nous approcher de l’arcature nord de cette façade, à gauche du portail donc…

Aulnay, église Saint-Pierre, arcature nord de la façade occidentale Allez, on s’approche un peu…

Aulnay, église Saint-Pierre, faux tympan nord de la façade occidentale: crucifixion de Saint-Pierre … encore un peu plus, les chapiteaux seront pour une autre fois… Vous voyez au centre, vous le reconnaissez? Facile, c’est dans le titre de l’article… et c’est quasiment le seul à être représenté comme ça…

Aulnay, église Saint-Pierre, faux tympan nord de la façade occidentale: crucifixion de Saint-Pierre Et oui, vous avez reconnu Saint-Pierre, non pas avec les clefs comme à Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, mais crucifié la tête en bas. Il est encadré de deux bourreaux qui lui enfoncent à la masse (bien visible pour celui de droite, qui prend de l’élan avec l’engin tenu à deux mains derrière sa tête) des clous pour tenir les pieds sur la croix. Si les longs vêtements des bourreaux marquent le mouvement, ceux de saint Pierre, par miracle, restent bien en place et ne lui tombent pas sur la tête, en dépit de sa position…

Jardin d’hiver de Thierry Dancourt

Couverture de Jardin d'hiver, de Dancourt pioche-en-bib.jpg logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010 La médiathèque commence à acheter et recevoir les livres de la rentrée littéraire 2010, je peux donc continuer le challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya. Et voilà, j’en suis à trois livres sur sept au minimum, je suis sur la bonne voie, j’ai jusque juillet 2011 pour terminer ce défi… où il est bien sûr possible de lire plus de sept livres.

Le livre : Jardin d’hiver de Thierry Dancourt, éditions de la Table Ronde, août 2010, 169 pages, ISBN 9782710367338.

L’histoire : aujourd’hui en automne et en hiver à Royan… Hier, pendant la seconde guerre modiale, à Royan.. hier, il y a peu, à Paris… Pascal Labarthe, le narrateur, arrive par l’autocar en automne à Royan. Il cherche un hôtel, trouve l’Océanic, que le propriétaire est en train de fermer. Il ne loue plus qu’une chambre, à Serge Castel, un VRP qui vient y habiter lorsqu’il cherche des clients dans la région, des vieilles dames plutôt, pour leur placer de l’électro-ménager. À Paris, avec Helen, une jeune femme qui est venue quelques mois à Paris travailler pour des studios. À Royan, découverte d’une villa qu’il recherchait, d’une jeune étudiante qui termine une thèse sur la logique. À Royan, pendant la guerre, une jeune fille, et sa voisine, juive, raflée avec sa famille.

Mon avis : mitigé… Vous avez trouvé mon résumé décousu? Le livre l’est aussi. alors certes, il y a des portraits sympathiques, notamment le vieux monsieur Smeyers qui vient lire des journaux de sa jeunesse à la bibliothèque, une bibliothèque terrible, d’où les livres disparaissent… Le portrait de Royan en hiver est très réaliste aussi, moche, morte (ce fut ainsi que je découvris Royan pour la première fois en arrivant dans la région, en 1992…). D’ailleurs, je n’aime pas cette ville reconstruite (entièrement rasée par un bombardement allié), trop de monde en été, trop désert en hiver. Mais Royan vient d’obtenir en novembre 2010 le label ville d’art et d’histoire, peut-être y aura-t-il des opérations de valorisation et de dynamisation hors saison? Après, trop d’approximation, comme ce couple de jeunes retraités, qui vient d’une bourgade près de Poitiers, Beaulieu, en fait, c’est juste un quartier de Poitiers… On ne peut pas non plus parler DES Poitou-Charentes (à plusieurs reprises dans le livre), éventuellement du Poitou (les deux départements actuels de la Vienne et des Deux-Sèvres, et historiquement ce qui correspond à une grande partie de la Vendée) et des Charentes (Charente et Charente inférieure devenue maritime), sinon, il faut parler de (ou du) Poitou-Charentes. Alors, quelques bonnes pages, mais trop brouillon, un récit trop emmêlé aussi entre aujourd’hui et hier, entre Royan et Paris. N’hésitez quand même pas à vous faire votre vais vous-même, j’ai lu beaucoup de critiques positives sur ce livre, ce n’est pas parce que je n’ai pas vraiment mordu que vous ne l’aimerez pas. Et il est court, vite lu…

La tête en friche de Jean Becker

Affiche du film la tête en firche de Jean Becker Cela faisait des mois (depuis mars…) que je n’étais pas allée au cinéma… Moi qui y vais d’habitude une ou deux fois par mois, voire plus, je ne sais pas comment cela s’est fait… Il faut dire que plus on y va, plus on voit de présentations et on a envie d’y retourner… Les vacances ont été l’occasion de voir avec mon père un film sorti depuis des semaines (juste deux mois en fait)… que j’avais envie de voir, mais qui ne passait déjà plus à Poitiers quand je suis partie en vacances.

Le film : La tête en friche de Jean Becker, avec notamment Gérard Depardieu et Gisèle Casadesus.

L’histoire : dans une petite ville (le film a été en grande partie tourné à Pons, en Charente-Maritime, que je vous ferai visiter à l’occasion…), Germain (Gérard Depardieu), la cinquantaine, vit de petits boulots (homme à tout faire ce qui nécessite une bonne dose de débrouillardise) et sinon, passe son temps au bistrot ou dans un square où il observe les pigeons. Petit, à l’école, ses camarades et son instituteur se moquaient de lui, c’est la même chose aujourd’hui pour ses copains de bistrot. Sa mère ne l’a pas voulu, il est le fruit d’une brève aventure un soir de 14 juillet. Il sait à peine lire, faute d’avoir pratiqué depuis l’école qu’il a quitté tôt. Un jour, dans le square, il rencontre une vielle dame, Margueritte avec deux t (Gisèle Casadesus), qui va lui faire peu à peu découvrir le plaisir de la lecture en lui lisant des livres…

Mon avis : sublime! Gisèle Casadesus, 96 ans, est magnifique, et Gérard Depardieu, que je n’ai pas beaucoup apprécié ces dernières années, absolument génial dans ce rôle qui lui va très bien. La découverte par Germain de La peste de Camus est un grand moment ! Comme l’incompréhension de Germain au « Guide Maupassant »… ainsi qu’il l’entend, faute de connaître l’auteur classique… Je sais bien qu’il ne passe presque plus, mais si vous avez l’occasion de le voir, foncez! Il sera de toute façon déjà bientôt disponible en DVD!

De la fête des mères (1)

Vitrine avec des déesses mères en terre cuite, Âge du Bronze, musée nationale d'archéologie à Athènes Mon article étant un peu long, je le coupe en deux, qui paraîtront à une demi-heure d’intervalle… Pas d’article sur Poitiers aujourd’hui… mais il y en aura un demain. Pour les fanatiques de la fête des mères, passez la lecture et revenez demain, je risque de vous fâcher…

La mère, la matrone, et d’autres femmes étaient fêtées dans l’Antiquité, voire déifiées dès le Néolithique (peut-être avant ?) car elles étaient indispensables au renouvellement des populations. Je vous mets ici une photographie d’une vitrine de statuettes en terre cuite de déesses-mères de l’Âge du Bronze en Grèce, conservées au musée national d’archéologie à Athènes. Même la Nature (résultat d’une longue évolution de l’espèce humaine mais aussi des mammifères en général) favorise la femelle, la femme, les bourrelets dans les fesses et le ventre, ce n’est pas que pour nous embêter, c’est avant tout pour permettre de nourrir le futur bébé en cas de disette. Les régimes sont souvent vains, car cette graisse est génétiquement protégée par notre organisme, vitale pour la survie de l’espèce humaine. L’Église (chrétienne, catholique et autres), en se fondant sur la Genèse et la Tentation, récits mythiques qui ouvrent la Bible, a diabolisé la femme.

aulnay_adam_eve.jpg La Tentation est attribuée à la seule Ève, qui aurait cédé aux propos du serpent, incarnation du diable et de Satan, en mangeant le fruit défendu, alors qu’Adam aussi croque ce fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. La preuve sur ce chapiteau d’Aulnay (et oui, une de mes églises préférées), Adam aussi a goûté au fruit… Et dans les textes, vous pouvez (re)lire les premières pages de la Genèse, en particulier la fin de Ge 3, 6, pour ceux qui ont la flemme de chercher une Bible, un petit clic pour une traduction ici (pas ma préférée, mais ça ira). Petit rappel, Adam et Ève s’appellent l’homme et la femme jusqu’à ce qu’ils soient chassés du Paradis, ils ne sont nommés Adam et Ève qu’après avoir « fauté », « chuté » ou tout autre terme judéo-chrétien culpabilisant. Tant que vous y êtes, comparez Ge 1, 27 (Dieu créa l’homme et la femme à son image) au second récit de la création, le plus souvent cité, et le seul qui parle de côte… (dans Ge 2, 21). Quel rapport avec la fête des mères ? Et bien, grâce à ces textes machistes, écrits par des hommes et pour des hommes, la femme est condamnée à enfanter dans la douleur, est souvent assimilée au mal, à la tentation, il n’y a que par la maternité qu’elle trouve un peu grâce aux yeux de ces hommes… Il faut bien assurer sa descendance .

affiche de Alain Saint-Ogan pour la fête des mères de 1941Beaucoup d’autres pays la fêtaient le 9 mai cette année, comme nos ami(e)s belges par exemple. Mais chez nous, elle a été d’abord instituée par le décret du 25 mai 1941 par le Maréchal Pétain, la « journée nationale des mères » s’inscrivant dans l’idéologie nazie du Kinder, Kirche, Küche (les enfants, l’Église, la cuisine ou les tâches ménagères, si vous préférez). Nous n’en sommes pas si loin… Combien de mixers et autres aspirateurs auront été vendus cette année à l’occasion de la « fête des mères »? Et ces messieurs, combien en recevront lors de la fête des pères dans quelques semaines ? Certes, la fête des mères était célébrée avant, dans certaines villes en France. Le Ministre de l’Intérieur crée médaille de la famille française le 26 mai 1920 (elle est toujours délivrée à ce jour en France, et à même un site officiel que j’appellerais de propagande… au risque de blesser certains lecteurs, ou si vous préférez, les mêmes informations générales se trouvent sur le site de la CAF, caisse d’allocations familiales). Elle fut délivrée pour la première fois le 19 décembre 1920 dans le cadre de la première journée des mères de famille nombreuse… La suite dans une petite demi-heure sur le prochain article.

Un guerrier et des amoureux à Aulnay (Charente-Maritime)

église Saint-Pierre d'Aulnay, en Charente-Maritime, corniche du transept sud, partie gauche L’église Saint-Pierre d’Aulnay, en Charente-Maritime, est l’une des églises romanes (enfin, en très grande partie romane) de la région Poitou-Charentes que je préfère, où je me sens bien à l’extérieur comme à l’intérieur… Je vous en reparlerai, j’aime m’y arrêter quand je passe à proximité. Je ne suis pas la seule, c’est un lieu cher à Rémy Prin, qui en parle sur son site parole et patrimoine, dans un livre (Aulnay d’ombre et de lumière – Un art roman d’exception , de Rémy Prin, collection voyages sensibles aux éditions Jean-Michel Bordessoules, 2009) dont je vous ai parlé ici. Il en parle aussi admirablement bien dans des poèmes de Toute la terre à vif, qu’on voit, qu’il m’a autorisé à citer ici…

église Saint-Pierre d'Aulnay, en Charente-Maritime, corniche du transept sud, quatrième modillon, un couple d'amoureux  » Il y a là-haut le couple d’amoureux qui côtoie le
guerrier
il y a les bruits du monde
tous les schémas de la violence entre nous
depuis des siècles, et qu’on n’épuise pas « .

(extrait de Toute la terre à vif, qu’on voit, de Rémy Prin, éditions paroles et patrimoine, 2007, p. 37).

Nous sommes sur le transept sud de l’église, à l’extérieur. Son portail en est très richement orné d’une série de monstres et d’animaux que je vous montrerai, c’est sûr. Au-dessus, la corniche est soutenue par des modillons (clic sur le lien suivant sur le site de la région Poitou-Charentes si vous voulez voir un schéma avec ces mots). Le quatrième modillon en partant de la gauche est ce mignon petit couple qui s’embrasse tendrement (il y a un autre couple sur une absidiole).

église Saint-Pierre d'Aulnay, en Charente-Maritime, corniche du transept sud, cinquième modillon, un soldat À sa droite, sur le cinquième modillon, se trouve le soldat du poème, armé d’une courte épée et protégé par un bouclier dont la forme rappelle ceux des vertus sur la baie juste au-dessus, au deuxième niveau du mur sud du transept sud, ou encore celles du portail de la façade occidentale, mais c’est un autre sujet pour d’autres articles. La manche droite du soldat (à gauche de l’image) tire-bouchonne un peu, il est sans doute plus à l’entraînement ou à un tournoi qu’à la guerre.

église Saint-Pierre d'Aulnay, en Charente-Maritime, corniche du transept sud, troisième modillon, un griffon De l’autre côté, sur le troisième modillon, se trouve un griffon, animal fantastique hérité de l’Antiquité à corps de lion avec une tête et des ailes d’aigle. On trouve le griffon en Mésopotamie (voir les grands griffons du palais de Darius à Suse, en Iran, aujourd’hui au Louvre), en Égypte ancienne, dans les mondes grec (une petite pensée pour eux) et romain. Pour ce petit modillon, je propose de ranger cet article dans la communauté des gargouilles, cariatides etc. créée par d’Amaryllis. Et désolée, cette photo de détail a été faite avec mon ancien APN, vous voyez la différence avec le nouveau, comme ça…

Si vous souhaitez découvrir un autre recueil de poésie de Rémy Prin, je vous conseille aussi Visage inépuisable.