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Saint Pierre crucifié à Aulnay…

L'église Saint-Pierre d'Aulnay, la façade occidentaleJe vous ai déjà parlé plusieurs fois d’Aulnay, en Charente-Maritime (mais dans l’ancien Poitou historique), par Rémy Prin, un couple, un soldat et un griffon, la Tentation. Je vous ai déjà montré cette vue de la façade occidentale, nous allons nous approcher de l’arcature nord de cette façade, à gauche du portail donc…

Aulnay, église Saint-Pierre, arcature nord de la façade occidentale Allez, on s’approche un peu…

Aulnay, église Saint-Pierre, faux tympan nord de la façade occidentale: crucifixion de Saint-Pierre … encore un peu plus, les chapiteaux seront pour une autre fois… Vous voyez au centre, vous le reconnaissez? Facile, c’est dans le titre de l’article… et c’est quasiment le seul à être représenté comme ça…

Aulnay, église Saint-Pierre, faux tympan nord de la façade occidentale: crucifixion de Saint-Pierre Et oui, vous avez reconnu Saint-Pierre, non pas avec les clefs comme à Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, mais crucifié la tête en bas. Il est encadré de deux bourreaux qui lui enfoncent à la masse (bien visible pour celui de droite, qui prend de l’élan avec l’engin tenu à deux mains derrière sa tête) des clous pour tenir les pieds sur la croix. Si les longs vêtements des bourreaux marquent le mouvement, ceux de saint Pierre, par miracle, restent bien en place et ne lui tombent pas sur la tête, en dépit de sa position…

De la fête des mères (1)

Vitrine avec des déesses mères en terre cuite, Âge du Bronze, musée nationale d'archéologie à Athènes Mon article étant un peu long, je le coupe en deux, qui paraîtront à une demi-heure d’intervalle… Pas d’article sur Poitiers aujourd’hui… mais il y en aura un demain. Pour les fanatiques de la fête des mères, passez la lecture et revenez demain, je risque de vous fâcher…

La mère, la matrone, et d’autres femmes étaient fêtées dans l’Antiquité, voire déifiées dès le Néolithique (peut-être avant ?) car elles étaient indispensables au renouvellement des populations. Je vous mets ici une photographie d’une vitrine de statuettes en terre cuite de déesses-mères de l’Âge du Bronze en Grèce, conservées au musée national d’archéologie à Athènes. Même la Nature (résultat d’une longue évolution de l’espèce humaine mais aussi des mammifères en général) favorise la femelle, la femme, les bourrelets dans les fesses et le ventre, ce n’est pas que pour nous embêter, c’est avant tout pour permettre de nourrir le futur bébé en cas de disette. Les régimes sont souvent vains, car cette graisse est génétiquement protégée par notre organisme, vitale pour la survie de l’espèce humaine. L’Église (chrétienne, catholique et autres), en se fondant sur la Genèse et la Tentation, récits mythiques qui ouvrent la Bible, a diabolisé la femme.

aulnay_adam_eve.jpg La Tentation est attribuée à la seule Ève, qui aurait cédé aux propos du serpent, incarnation du diable et de Satan, en mangeant le fruit défendu, alors qu’Adam aussi croque ce fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. La preuve sur ce chapiteau d’Aulnay (et oui, une de mes églises préférées), Adam aussi a goûté au fruit… Et dans les textes, vous pouvez (re)lire les premières pages de la Genèse, en particulier la fin de Ge 3, 6, pour ceux qui ont la flemme de chercher une Bible, un petit clic pour une traduction ici (pas ma préférée, mais ça ira). Petit rappel, Adam et Ève s’appellent l’homme et la femme jusqu’à ce qu’ils soient chassés du Paradis, ils ne sont nommés Adam et Ève qu’après avoir « fauté », « chuté » ou tout autre terme judéo-chrétien culpabilisant. Tant que vous y êtes, comparez Ge 1, 27 (Dieu créa l’homme et la femme à son image) au second récit de la création, le plus souvent cité, et le seul qui parle de côte… (dans Ge 2, 21). Quel rapport avec la fête des mères ? Et bien, grâce à ces textes machistes, écrits par des hommes et pour des hommes, la femme est condamnée à enfanter dans la douleur, est souvent assimilée au mal, à la tentation, il n’y a que par la maternité qu’elle trouve un peu grâce aux yeux de ces hommes… Il faut bien assurer sa descendance .

affiche de Alain Saint-Ogan pour la fête des mères de 1941Beaucoup d’autres pays la fêtaient le 9 mai cette année, comme nos ami(e)s belges par exemple. Mais chez nous, elle a été d’abord instituée par le décret du 25 mai 1941 par le Maréchal Pétain, la « journée nationale des mères » s’inscrivant dans l’idéologie nazie du Kinder, Kirche, Küche (les enfants, l’Église, la cuisine ou les tâches ménagères, si vous préférez). Nous n’en sommes pas si loin… Combien de mixers et autres aspirateurs auront été vendus cette année à l’occasion de la « fête des mères »? Et ces messieurs, combien en recevront lors de la fête des pères dans quelques semaines ? Certes, la fête des mères était célébrée avant, dans certaines villes en France. Le Ministre de l’Intérieur crée médaille de la famille française le 26 mai 1920 (elle est toujours délivrée à ce jour en France, et à même un site officiel que j’appellerais de propagande… au risque de blesser certains lecteurs, ou si vous préférez, les mêmes informations générales se trouvent sur le site de la CAF, caisse d’allocations familiales). Elle fut délivrée pour la première fois le 19 décembre 1920 dans le cadre de la première journée des mères de famille nombreuse… La suite dans une petite demi-heure sur le prochain article.

Un guerrier et des amoureux à Aulnay (Charente-Maritime)

église Saint-Pierre d'Aulnay, en Charente-Maritime, corniche du transept sud, partie gauche L’église Saint-Pierre d’Aulnay, en Charente-Maritime, est l’une des églises romanes (enfin, en très grande partie romane) de la région Poitou-Charentes que je préfère, où je me sens bien à l’extérieur comme à l’intérieur… Je vous en reparlerai, j’aime m’y arrêter quand je passe à proximité. Je ne suis pas la seule, c’est un lieu cher à Rémy Prin, qui en parle sur son site parole et patrimoine, dans un livre (Aulnay d’ombre et de lumière – Un art roman d’exception , de Rémy Prin, collection voyages sensibles aux éditions Jean-Michel Bordessoules, 2009) dont je vous ai parlé ici. Il en parle aussi admirablement bien dans des poèmes de Toute la terre à vif, qu’on voit, qu’il m’a autorisé à citer ici…

église Saint-Pierre d'Aulnay, en Charente-Maritime, corniche du transept sud, quatrième modillon, un couple d'amoureux  » Il y a là-haut le couple d’amoureux qui côtoie le
guerrier
il y a les bruits du monde
tous les schémas de la violence entre nous
depuis des siècles, et qu’on n’épuise pas « .

(extrait de Toute la terre à vif, qu’on voit, de Rémy Prin, éditions paroles et patrimoine, 2007, p. 37).

Nous sommes sur le transept sud de l’église, à l’extérieur. Son portail en est très richement orné d’une série de monstres et d’animaux que je vous montrerai, c’est sûr. Au-dessus, la corniche est soutenue par des modillons (clic sur le lien suivant sur le site de la région Poitou-Charentes si vous voulez voir un schéma avec ces mots). Le quatrième modillon en partant de la gauche est ce mignon petit couple qui s’embrasse tendrement (il y a un autre couple sur une absidiole).

église Saint-Pierre d'Aulnay, en Charente-Maritime, corniche du transept sud, cinquième modillon, un soldat À sa droite, sur le cinquième modillon, se trouve le soldat du poème, armé d’une courte épée et protégé par un bouclier dont la forme rappelle ceux des vertus sur la baie juste au-dessus, au deuxième niveau du mur sud du transept sud, ou encore celles du portail de la façade occidentale, mais c’est un autre sujet pour d’autres articles. La manche droite du soldat (à gauche de l’image) tire-bouchonne un peu, il est sans doute plus à l’entraînement ou à un tournoi qu’à la guerre.

église Saint-Pierre d'Aulnay, en Charente-Maritime, corniche du transept sud, troisième modillon, un griffon De l’autre côté, sur le troisième modillon, se trouve un griffon, animal fantastique hérité de l’Antiquité à corps de lion avec une tête et des ailes d’aigle. On trouve le griffon en Mésopotamie (voir les grands griffons du palais de Darius à Suse, en Iran, aujourd’hui au Louvre), en Égypte ancienne, dans les mondes grec (une petite pensée pour eux) et romain. Pour ce petit modillon, je propose de ranger cet article dans la communauté des gargouilles, cariatides etc. créée par d’Amaryllis. Et désolée, cette photo de détail a été faite avec mon ancien APN, vous voyez la différence avec le nouveau, comme ça…

Si vous souhaitez découvrir un autre recueil de poésie de Rémy Prin, je vous conseille aussi Visage inépuisable.

Printemps de poètes : Toute la terre à vif, qu’on voit de Rémy Prin

COuverture de toute la terre à vif, qu'on voit Je vous ai déjà parlé de Rémy Prin à propos de son livre et de son site sur Aulnay de Saintonge et de son recueil de poésie, Visage inépuisable.

Dédicace de Rémy Prin Je vous présente aujourd’hui Toute la terre à vif, qu’on voit, qu’il m’a offert il y a quelques mois avec une très gentille dédicace. J’avais choisi de le garder pour voue le présenter à l’occasion du Printemps de poètes. L’occasion aussi de vous signaler l’ouverture d’une nouvelle librairie à Poitiers, au 12 rue des Grandes-Écoles, la Belle Aventure, librairie spécialisée pour les enfants, vient d’y ouvrir une belle librairie pour tous, avec au fond, dans un petit salon sous une verrière, le rayon Beaux-Arts et le rayon poésie, bien fourni, mais Rémy Prin y est absent… mais ils devraient très vite avoir en stock au moins le livre sur l‘église Saint-Pierre d’Aulnay (l’un des libraires vient d’une autre librairie que je ne fréquentais plus depuis quelques années pour diverses raisons).

Le livre : Toute la terre à vif, qu’on voit, de Rémy Prin, éditions paroles et patrimoine, 143 pages, 2007, ISBN 978-2-9529905-0-9.

L’histoire : rubrique délicate pour un recueil de poésie… La première partie, L’aigu des lieux, offre une promenade très sensibles de divers lieux marqués par de très belles églises romanes d’Aulnay et des environs (Doeuil-sur-le-Mignon, Nuaillé-sur-Boutonne, Contré, Salles-les-Aulnay, etc.). La seconde partie, Elle avait dit…, alterne des textes à la typographie et à la forme différentes (italiques, poèmes courts, longs, en prose…), autour de visions de femmes.

Mon avis : j’ai été beaucoup plus sensible à la première partie, dont j’avais entendu lire certains textes lors d’un spectacle proposé par la Comédie de l’Éperon (qui participe aussi à des lectures dans le cadre du Printemps de poètes). Probablement parce que je connais la plupart de ces lieux et qu’ils me parlent…

Pour aller plus loin : vous pouvez découvrir quelques extraits dans la colonne de gauche ici pour la première partie et là pour la deuxième partie. Et pour les dentellièr(e)s et autre amateurs de coiffes anciennes, je vous invite à aller voir le dossier sur les coiffes qu’il a mis en ligne ici (le lien est bon cette fois-ci). Vous y trouverez des coiffes, mais aussi leur contexte historique, territorial (toute la région Poitou-Charentes). Ainsi que le travail des femmes qui devaient réaliser, mais aussi entretenir, laver, repasser, mettre en forme ces coiffes.

Melle, Aulnay, Saint-Jean-d’Angély…

Pour celles qui attendaient un article sur la Corse cette semaine, vous allez devoir patienter un peu, trois articles aujourd’hui seront suffisants, j’ai reporté l’article programmé à la semaine prochaine…

Et oui, je crois que mon article sur les Les chemins de Saint-Jacques par Derry Brabbs est un peu long et manquait d’images. J’ai ajouté quelques vignettes par rapport à la première version, mais j’ai profité de la journée fériée pour chercher des photographies supplémentaires… Je ne vous mets pas de commentaires maintenant, je ferai de vrais articles une prochaine fois…

Pour Poitiers, je pense qu’il y avait pas mal d’images.

Nous prenons donc la route plein sud et nous arrêtons à Melle. Je n’ai pas retrouvé mes photos sur Saint-Hilaire (celle qui était une église de pèlerinage importante) ni sur Saint-Savinien, seulement deux vues de l’église Saint-Pierre, toutes deux prises vers le mur sud…

Mur sud de l'église Saint-Pierre de Melle, le portail sud … d’abord vers la nef et le portail nord…

Mur sud de l'église Saint-Pierre de Melle, le clocher … ensuite le clocher.

L'église Saint-Pierre d'Aulnay, le chevet Continuons vers le sud. Nous arrivons à Aulnay de Saintonge… son chevet à l’est…

L'église Saint-Pierre d'Aulnay, la façade occidentale … le portail à l’ouest (sur l’arcature nord se trouve la crucifixion de Saint-Pierre présentée dans le livre)…

L'église Saint-Pierre d'Aulnay, la voussure du portail sud … et un détail de la voussure du portail situé sur le mur sud du transept l’église, avec ses monstres, les Vieillards de l’apocalypse, c’est souvent celui-ci qui est montré et commenté.

Abbaye de Saint-Jean-d'Angély, façade de l'église Encore quelques kilomètres vers le sud et vous arrivez à Saint-Jean-d’Angély, la célèbre abbaye romane a été détruite pendant les guerres de religion en 1568, et la reconstruction de l’église n’a jamais été achevée, vous voyez ici la façade… qui ouvre sur du vide…

Abbaye de Saint-Jean-d'Angély, façade des bâtiments abbatiaux … et la façade moderne des bâtiments abbatiaux.

Pour Saintes et Pons, désolée, je n’ai pas remis la main sur mes clichés, j’ai eu la flemme de rouvrir les CD…

Aulnay de Saintonge…

Couverture du livre de Rémy Prin sur Aulnay Je participe pour trois jours à l’université d’automne des médiateurs du patrimoine en Poitou-Charentes, cette année entre Poitiers, Saint-Jean-d’Angély et Saintes… Ce soir est inaugurée au Centre de culture européenne, dans l’ancienne abbaye royale de Saint-Jean-d’Angély (je ne vous mets pas le lien, le site manque de mise à jour…), et jusqu’au 4 novembre, l’exposition « Le motif & l’image », un parcours audiovisuel et poétique à travers l’art roman en Poitou-Charentes, l’art arménien, l’art des terres d’Islam proposé par Rémy Prin, à découvrir avec des extraits ici, ou le dossier en pdf de présentation de cette exposition itinérante.

L’occasion aussi de vous parler du livre de Rémy Prin, paru au printemps et qui propose une visite poétique de l’Ymagier (avec un Y, il explique son choix…) de l’église Saint-Pierre d’Aulnay, qui fait partie des édifices protégés par l’Unesco au titre des chemins de Compostelle. J’aime beaucoup la façon dont les photographies sont positionnées sur le plan de l’édifice, en haut sur la page de droite, cela permet au visiteur de les retrouver plus facilement…

Le livre : Aulnay d’ombre et de lumière – Un art roman d’exception , de Rémy Prin, collection voyages sensibles aux éditions Jean-Michel Bordessoules, 211 pages, 2009,ISBN 978-2-916344-34-8.

Post-scriptum : le livre a reçu le prix des mouettes 2009 décerné par le conseil général de Charente-Maritime, dans la catégorie livres (il y en a aussi en peinture et en sculpture). C’est tout à fait mérité!

J’ai aussi lu Visage inépuisable et Toute la terre à vif, qu’on voit de Rémy Prin.