Archives par étiquette : carte postale ancienne

Tours, l’ancienne entrée de la rue royale côté Loire

Tours, l'ancien hôtel de ville et l'ancien musée Quand on venait de franchir la Loire à Tours par le pont de pierre se trouvaient juste en face à gauche le musée d’art et d’histoire et à droite l’hôtel de ville, séparés par la rue royale devenue rue nationale en 1883.

Tours, l'ancien hôtel de ville et la statue de Rabelais Après le transfert de l’hôtel de ville en 1904 à son emplacement actuel, le bâtiment est transformé en bibliothèque. Devant lui se trouvait la statue de Rabelais par Étienne Henri Dumaige et devant le musée la statue de Descartes par le comte de Nieuwerkerke. Ces deux bâtiments ont été détruits et remplacés par des bâtiments quelconques dans la deuxième moitié du 20e siècle. Le musée est maintenant dans l’ancien évêché, près de la cathédrale.

Tours, les statues de Rabelais et Descartes à leur ancien emplacement Les deux statues, que l’on voit ici dans la perspective du pont, ont aussi été déplacées mais sont toujours à proximité, je vous les montrerai bientôt… en détail!

Monument aux morts de Sorigny (Indre-et-Loire)

Le monument aux morts de Sorigny par Gaumont, carte postale ancienne, 1, vue lointaine Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870 à Tours, dont le groupe sculpté est l’œuvre de Marcel-Armand dit Marcel Gaumont (1880 -1962), élève de François Sicard (voir ici à propos des atlantes du rez-de-chaussée de l’hôtel de ville de Tours). Marcel Gaumont fut premier grand prix de Rome de sculpture ex-aequo avec Henri Camille Crenier en 1908 et donc pensionnaire de la villa Médicis à Rome 1909 à 1912. En 1923, il fait don à sa « commune natale » (un peu comme Aymé Octobre à Angles-sur-l’Anglin, sauf que, voir plus bas, ce n’est pas sa commune natale… mais la commune où il a passé son enfance) d’un groupe sculpté posé sur un monument imposant conçu par l’architecte tourangeau Maurice Boille. Ce groupe représente une Victoire aux ailes largement déployées qui soutient le corps d’un soldat mort à la guerre. Je n’ai malheureusement pas pu aller à Sorigny, mais j’ai trouvé quelques cartes postales, que j’égraine tout au long de cet article.

Le monument aux morts de Sorigny par Gaumont, carte postale ancienne, 2, vue de face En cherchant des œuvres de Marcel Gaumont pour compléter cet article, j’ai vu qu’il y avait un micmac sur son lieu de naissance. Pourtant, je sais bien qu’il ne faut pas faire confiance à ce qui est écrit partout… et même sur le site de la commune de Sorigny… Il faut que je les prévienne, ils ont presque perdu un enfant du pays… Comme Amédée Brouillet n’est pas dans les registres de naissance de Châtain mais dans ceux de Charroux (Vienne), Marcel Gaumont pas dans celles de Sorigny… Il est pourtant écrit partout qu’il est né à Sorigny en 1880, décédé à Paris en 1962 et enterré à Sorigny… Il y a un Gaumont Stéphane Gabriel Roger né le 17 avril 1876 (c’est un cousin de l’artiste…), mais pas de Marcel Gaumont dans les tables décennales de naissance en 1880… je l’ai trouvé à Tours, où il est né le 28 janvier 1880 (n° d’ordre 85 des naissances de l’année 1880 à Tours). Certes, il apparaît dans la table nominative du recensement de l’Insee à Sorigny dès 1881, où il est inscrit comme petit-fils du chef de famille âgé de deux ans (en bas de la page 3 du registre numérisé), mais il n’est pas né dans la commune ! (Son oncle, sa tante et ses cousins sont sur la page suivante du registre). Donc s’il a passé son enfance à Sorigny, Marcel Gaumont est né à Tours…

Le monument aux morts de Sorigny par Gaumont, carte postale ancienne, 3, vu de trois quarts Marcel Gaumont a réalisé une œuvre importante, qui comprend des reliefs sur les murs du musée d’art moderne de la ville de Paris, quatre sculptures du beffroi de Cambrai à découvrir sur ce petit dossier réalisé par une classe de CM1 de Cambrai, les monuments aux morts de 1914-1918 de Laon (Aisne), du Blanc (Indre), les bas-reliefs du premier étage de la bibliothèque nationale (site historique rue de Richelieu à Paris), une statue de Jeanne d’Arc dans la chapelle Sainte-Jeanne-d’Arc de Gennevilliers, etc.

Le monument aux morts de Sorigny par Gaumont, carte postale ancienne, 4, vu de près Sur le thème des Victoires et autres allégories de la République, je vous invite à (re)lire ces articles sur les allégories de la république en Poitou-Charentes. Je vous en ai déjà montré quelques-unes, la Gloria Victis d’Antonin Mercié à Niort, la copie de la La Liberté guidant le peuple de Frédéric Auguste Bartholdi à Poitiers (Vienne) et Châteauneuf-la-Forêt (Haute-Vienne), les Victoires d’Aimé Octobre sur les monuments aux morts de 1914-1918 de Angles-sur-l’Anglin, et Poitiers, la Jeanne d’Arc de Réal del Sarte Maxime sur les monuments aux morts de Sommières-du-Clain, dans la Vienne, et de Briey (en Meurthe-et-Moselle), etc.

Tours, le monument aux morts de la guerre 1870-1871

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 1 : carte postale ancienne Quelques jours après la célébration de la fin de la guerre de 1870 (voir sur ce sujet mon article de l’année dernière, à propos du monument de Poitiers, l’histoire de ce conflit et des monuments érigés quelques années plus tard). À Tours, initialement installé place du Chardonnet (ici sur une carte postale ancienne)…

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 2, de loin près du pont de fil …il est maintenant, d’après le dossier documentaire du service régional de l’inventaire de la région Centre), quai d’Orléans (adresse qui n’existe pas sur le plan fourni par l’office de tourisme, ni l’emplacement du monument), ou, plus simplement, à l’entrée du pont suspendu dit pont de fil ou pont Saint-Symphorien, juste à côté du château.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 8, signature de l'architecte Conçu par l’architecte Bernard Chaussemiche, architecte qui à Tours réalisa aussi la façade du lycée Balzac vers 1900 et un immeuble situé 41et 41bis boulevard Heurteloup, à retrouver dans les dossiers établis par l’inventaire ici et ), le monument aux morts de 1870 fut inauguré à la veille (moins d’un mois avant le début) de la Première Guerre mondiale, le 12 juillet 1914. La signature de l’architecte figure sur le socle au dos, en bas à droite. Dans le dossier de l’inventaire, vous pouvez voir le plan d’installation initiale sur la place du Chardonnet, daté de février 1914.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 9, signature du sculpteur Gaumont Le groupe sculpté est l’œuvre de Marcel Gaumont (1880-1962), dont la signature est porté en bas à gauche au dos du socle.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 4, le groupe sculpté De face, on voit une femme, allégorie probable de la République, et un soldat debout, un peu penché en avant, poing serré, comme attendant une revanche…

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 5, de trois quarts dos Mais si vous contournez le monument…,

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 6, de dos … vous découvrirez un soldat mort, qui n’est pas mentionné dans les descriptions du monument.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 7, le soldat mort Il gît au sol, dans une position désarticulée.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 3, de face Sur la face principale, la dédicace est la suivante : « à la / mémoire / des officiers et soldats / du 88e régiment de mobiles / d’Indre-et-Loire / morts / pour la patrie / 1870-1871 ».

À Tours, un autre monuments aux morts de 1870 se trouve au cimetière de la Salle, où se trouve aussi un monument aux morts de 1914-1918. Pour la Première Guerre mondiale, le monument principal se trouve, configuration extrêmement rare, à l’intérieur de l’hôtel de ville, je n’ai pas pu faire de photographies mais vous le montrerai sur des cartes postales anciennes. Un autre monument imposant se trouve dans la cour du lycée Descartes, dont je vous parlerai aussi à partir de documents anciens. Diverses plaques commémoratives se trouvent aussi en ville, dont une accompagnée d’un relief sculpté aux postiers morts pour la France dans la grande poste boulevard boulanger ou une très émouvante aux élèves juifs et instituteurs résistants à l’entrée de l’école Mirabeau… Plusieurs articles en perspective. Je vous rappelle aussi que vous pouvez retrouver tous les artistes auteurs de statuaire publique et/ou commémorative, avec des liens sur les articles concernés, sur cette page spécifique.

L’église Saint-Porchaire à Poitiers, quelques vues anciennes…

Poitiers, église Saint-Porchaire, 1, vue aére.ienne des années 1950 avec le théâtre Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 3 Hier, je vous disais que l’église Saint-Porchaire à Poitiers était à un peu plus de 500m de chez moi… Cela m’a donné envie de ressortir quelques cartes postales anciennes, qui permettent aussi de voir l’évolution du magasin voisin… des véhicules et des tenues de ces dames notamment. Je commence par une vue aérienne de la fin des années 1950 ou des années 1960 (en tout cas après 1954, date de sa reconstruction, et sans doute avant 1963, à gauche, c’est l’ancienne toiture des galeries devenues depuis le hideux Printemps). Au premier plan vers la gauche donc, vous voyez le théâtre et à peu près au milieu, l’église Saint-Porchaire, dont la seule partie romane conservée est le clocher porche, pour lequel je vous ai déjà montré Daniel dans la fosse aux lions [à voir désormais restauré en 2012 ici]. J’ai aussi quelques cartes postales intérieurs, et d’autres photographies d’aujourd’hui (enfin, l’année dernière plutôt…), je vous les montrerai et commenterai une autre fois, je vous laisse à ce voyage dans le passé, des années 1900 aux années 1950… mais surtout des années 1920. J’ai un faible pour la dernière, avec ces femmes en grande tenue devant le magasin de mode (aujourd’hui, il y a à la place le CRIJ).

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 5

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 6

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 8

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 9

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 4

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 2, carte-correspondance

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 10

Alerte à la crue à Poitiers (et ailleurs…)

Poitiers, la crue de 1904, 1, vers le pont Saint-Cyprien

Avec le retour de l’hiver et des crues, les rivières montent, rien de plus normal… Nous sommes en alerte jaune, je vous disais mardi que lors de la promenade nocturne, le Clain était assez haut. Le même jour, l’hebdomadaire gratuit de Poitiers, 7 à Poitiers parlait des crues page 17… Soit l’expert, soit le journaliste qui a transcrit l’information est tombé sur la tête… C’est sûr qu’il n’y a aucun risque d’une remontée de la marée comme à Cherbourg… Vu que l’eau du Clain, qui prend sa source à Hiesse (vous trouverez une photographie sur ce dossier documentaire), ne voit la mer qu’à Saint-Nazaire après être passée par la Vienne et la Loire… Cependant, il y a des crues qui peuvent être très sérieuses avec les rues basses bloquées, je l’ai vu deux années de suite à mon arrivée ici, en 1993 puis plus sérieusement en 1994, la même année, Courcoury, près de Saintes, a dû être ravitaillé par les véhicules amphibies de l’armée… À chaque retour de petite crue, mes amis Poitevins parlent de la crue de 1982. Côté cartes postales anciennes, voici quelques vues de la crue de février 1904… Et en 1896, ce fut aussi assez terrible sur la Vienne, à Confolens (voir dans cet article et les figures 63 à 66 de la présentation de la commune de Confolens) comme à Châtellerault. Dans l’ordre, les cartes postales vous montrent donc les maisons près du pont Saint-Cyprien (je pense que c’est le toit du lavoir qui dépasse tout juste de l’eau…),

Poitiers, la crue de 1904, 2, pont Saint-Cyprien et maréchaussée la maréchaussée de l’autre côté du pont recouvert d’eau,

Poitiers, la crue de 1904, 3, près de Sainte-Radegonde dans le même secteur, à côté de l’église Sainte-Radegonde,

Poitiers, la crue de 1904, 4, chemin de Tison et enfin plus dans les zones de jardin, en bas du chemin de Tison…

Poitiers, la crue le 24 décembre 2010, 1, le chemin de Trainebot En ce moment donc, nous en sommes loin de là… même si la ville a quand même prépositionné les passerelles métalliques et communiqué sur l’inscription au service d’alertes aux crues. Ne sachant pas si je pouvais passer par le chemin de la Cagouillère et surtout sous le pont de chemin de fer, je suis descendue par le chemin de Trainebot, encore un qui descend bien… et que je ne vous avais pas encore montré (ici dans le sens montée…).

Poitiers, la crue le 24 décembre 2010, 2, en bas des sables Arrivée à mi pente, je prends une petite vue, pas de doute, le Clain monte doucement et prend ses aises…

Poitiers, la crue le 24 décembre 2010, 3, mon jardin Arrivée à mon jardin, il est au sec… J’en profite quand même pour rassembler quelques outils que j’avais laissés dans la cabane et les remonter chez moi…

Poitiers, la crue le 24 décembre 2010, 4, le quai de mon jardin Il n’y a que la partie du quai qui est un peu sous l’eau.

Poitiers, la crue le 24 décembre 2010, 5, sous le chemin de fer Je repars avec mes affaires dans ma charrette de marché, et vais voir si ça passe sous le pont de chemin de fer… Le chemin principal est sous l’eau, mais le petit chemin surélevé (qui sert de siège en été aux jeunes qui viennent y boire de la bière et fumer pas toujours que du tabac) est encore praticable. Depuis, le niveau est stable ou légèrement en décrue, à ce que j’ai entendu…

La gare de Tours (4), des céramiques peintes

Les anciens guichets de la gare de Tours, carte postale ancienneLes anciens guichets ont disparu…

Tours, la gare, l'intérieur, 01, vue ancienne … mais dans la gare de Tours, dont vous pouvez voir les deux grandes nefs sur cette carte postale ancienne, se trouve une série de 18 panneaux de céramique peinte. Chaque panneau est composé de 120 carreaux de 15 cm de côté , 8 carreaux dans le sens de la largeur et 15 dans le sens de la hauteur. Ils représentent des sites touristiques de Touraine, de Bretagne, d’Auvergne, du Sud-Ouest et des colonies. Ils ont été placés sur les murs nord et sud de la gare, sur chaque pilier qui soutient l’imposante charpente métallique.

Tours, la gare, l'intérieur, 15, Amboise déposéIl s’agit bien de céramique peinte, et non de fresque, comme le laisserait supposer cette affichette de la SNCF apposée devant le panneau de la ville d’Amboise. La fresque a un sens très précis, il s’agit d’une technique particulière de peinture murale réalisée sur un enduit (appelé intonaco) quand il est encore frais (a fresco) et humide. Nous avons donc ici non pas des fresques, mais des carreaux de céramique peinte puis cuite. Cette technique était très prisée pour décorer l’intérieur comme l’extérieur de certaines demeures et lieux publics au tournant du 20e siècle et jusqu’à la Première Guerre Mondiale.

D’après le dossier documentaire établi par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Centre et les inscriptions portées sur les panneaux, celles-ci ont été réalisées à Sarreguemines. Il porte sur 16 des 18 panneaux, mettant à part Langeais et Chinon.

Tours, la gare, l'intérieur, 08, Chinon, signature J’ai en revanche un problème pour l’un des auteurs des peintures sur céramique. D’après le dossier documentaire, elles seraient de Eugène Martial Simas. Mais sur le panneau de Chinon porte la signature  » Alain Mothes / le 20.01.[18]92 [? 8] « . Je lis 92, mais il doit plus probablement s’agir de 1898, comme pour les autres panneaux datés et les sculptures de la façade. En 1892, le projet de gare de Tours n’était de toute façon pas arrêté. Ou alors, c’est du recyclage d’un panneau prévu pour un autre projet…. La même signature, sans date, se trouve sur le panneau de Langeais.

Tours, la gare, l'intérieur, 24, Biarritz signature Pour mieux comprendre les signatures, il faut reconstituer l’histoire des productions de Sarreguemines, très bien exposée sur le site de l’association Sarreguemines Passion, sur le site du musée de Sarreguemines et sur celui du musée de Digoin. Je résume ici juste ce qui permet de comprendre les œuvres de la gare de Tours. Fondée par Utzschneider, la guerre de 1870 (voir sur ce sujet mon article de l’année dernière, à propos du monument aux morts de 1870 de Poitiers, l’histoire de ce conflit et des monuments érigés quelques années plus tard). L’héritier de la manufacture, Alexandre de Geiger, bavarois naturalisé français en 1843, s’exile à Paris et confie la gestion du site de Sarreguemines à son fils Paul. Cela explique les marques AJG 172 avenue de Choisy à Paris, que l’on retrouve sur les sept premiers panneaux à droite quand on rentre dans la gare, soit ceux consacrés à Azay-le-Rideau, aux gorges du Tarn, à Loches, à Biarritz (la photo), à Belle-Ile, au château de Josselin et à Erdeven (pas d’inquitétude, vous les verrez bientôt en grand).

Alexandre de Geiger décide de construire en 1876 une usine à Digoin en Saône-et-Loire, ouverte en 1877. Elle sera rejointe un peu plus tard par une autre usine à Vitry-le-François dans la Marne, qui produira les poêles en faïence à partir de 1899, puis, après la mort d’Alexandre en 1891, son fils Paul fit construire une usine aux portes de Paris, à Saint-Maurice près de Sceaux, avec pour signature Saint-Maurice à Paris.

Tours, la gare, l'intérieur, 12, Cahors, signature À partir des années 1880 et surtout 1890, Sarreguemines (sur place et celle exilée à Digoin et Paris) produit des céramiques du bâtiment et notamment des panneaux décoratifs qui sont exportés dans le monde entier. Et voilà pourquoi on retrouve la mention Sarreguemines Digoin Paris sur les panneaux de Carcassone, Cahors (la photo) et Fontarabié.

Tours, la gare, l'intérieur, 14, le Mont-Dore, signature Sur les panneaux d’Arcachon et du Mont-Dore (la photo), on lit UC Digoin Paris, UC pour Utzschneider et Compagnie.

Tours, la gare, l'intérieur, 34, Fontarabie, signature Simas Par ailleurs, les modèles sont peints dans l’atelier de la Porte Blanche à Paris par des peintres décorateurs qui acquièrent une certaine notoriété, comme Eugène Martial Simas (retrouvez ses œuvres dans la base Joconde, dont on retrouve la marque isolée sur le panneau de Luchon ou associée aux précédentes pour Arcachon, Cahors, le Mont-Dore, Saint-Jean-de-Luz et Fontarabie (la photo) où elle est dans le coin opposé à la marque de fabrique. Il a aussi réalisé la décoration du pavillon Lefèvre-Utile (LU) à l’Exposition universelle de 1900 ou un décor pour le château Laurens à Agde.

Et Alain Mothes, alors? Et bien, mystère… Il devait être un autre peintre de l’atelier.

Gare de Tours, panneaux en céramique déposés en 2016

PS: lors d’un passage dans la gare en novembre 2016, j’ai vu que les panneaux peints ont été déposés pour restauration…

Tous les articles sur la gare de Tours : l’ancien embarcadère, la façade par le sculpteur Henri Varenne et le projet de l’architecte Victor Laloux, les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, allégories de Bordeaux et Toulouse par Jean-Antoine Injalbert, les céramiques peintes du côté nord (Carcassonne, Langeais, Chinon, Arcachon, Cahors, Luchon et, pas photographiés, Vicq-sur-Cère et Amboise), du côté sud (Azay-le-Rideau, les gorges du Tarn, Loches, Biarritz, Belle-Isle -en-Mer, Josslin, Erdeven, Saint-Jean-de-Luz et Fontarabie) et leurs signatures (Utzschneider et Compagnie, Alexandre de Geiger, Digoin, Paris, Sarreguemines, Simas, Alain Mothes).

L’hôtel de Beaucé à Poitiers

Poitiers, hôtel Jean Beaucé, carte postale ancienne, façade vue de près Poitiers, hôtel Jean Beaucé, 1, la façade Je ne vous ai pas beaucoup parlé de la période de la Renaissance sur Poitiers. Elle s’y développe vers 1525 avec la fin du chantier du château de Bonnivet (commune de Vendeuvre), château aujourd’hui détruit et auquel le musée de Poitiers avait consacré une exposition il y a quelque temps (à découvrir sur le dossier en ligne. Si vous passez à Poitiers, vous pourrez admirer le riche décor de l’hôtel Berthelot (1529). Pour la seconde Renaissance, les hôtels se multiplient avec l’hôtel Pélisson (1557) ou celui de Jean Beaucé (1554). C’est de ce dernier que je vais parler aujourd’hui… [l’article est illustré de cartes postales anciennes, de photographies avant restauration en septembre 2010, complétées par les photographies après restauration en janvier 2014].

Poitiers, hôtel Jean Beaucé, 3, les deux travées de gaucheBon, nous sommes rue Lebascle, juste derrière l’hôtel de ville, en plein secteur de cœur d’agglomération (d’où les barrières), mais ici, le ravalement n’a pas commencé (la photographie date de septembre 2010)… Il en aurait pourtant bien besoin!

L'hôtel Jean Beaucé après restauration, en janvier 2014[et maintenant, c’est fait! voici ce que ça donne après restauration!]

Jean Beaucé était un financier. Il prêta son hôtel particulier en 1558 pour le colloque fondateur des églises réformées de France, puis en 1561 pour le deuxième synode national des églises réformées.

L'hôtel Jean Beaucé après restauration, en janvier 2014, les deux travées gauchesIl a accordé un soin tout particulier au décor des fenêtres. Pas de petits motifs sculptés sous chaque appui comme on peut en voir à la maison des Trois-Clous dans la Grand’Rue ou à l’hôtel Fumé (université de lettres, rue René-Descartes), exemples poitevins que je vous monterai un jour, mais oui, c’est promis, mais quand même un décor soigné, qui joue sur le vocabulaire de l’architecture, tour d’escalier hors-œuvre entre la deuxième et la troisième travée, pilastres cannelés, etc. (il faudra que je complète ma page sur le vocabulaire d’architecture…).

Vu l’état de ce bâtiment, je retournerai faire des photographies de détail après restauration (j’en ai aussi prises maintenant), les propriétaires de la place ont tous été sommés de procéder à un ravalement dans les deux à trois ans selon le cas. Il paraît, si j’en crois Centre presse du 20 novembre 2010, que le maître d’œuvre a été choisi…

L'hôtel Jean Beaucé après restauration, en janvier 2014, les trois lucarnes[… et voici le résultat, très réussi!]

L'hôtel Jean Beaucé après restauration, en janvier 2014, détail de la lucarne gauche[Et la lucarne gauche, désormais lisible, mérite que l’on s’y penche de plus près, voir la belle lucarne révélée par la restauration]

Poitiers, hôtel Jean Beaucé, carte postale ancienne, façade vue de loin Allez, je vous mets une autre carte postale ancienne, on y voit moins son état de délabrement! Et je vous épargne la façade néo-renaissance construite à l’arrière en 1912 rue Louis-Renard [après restauration, elle mériterait quand même un article]. L’hôtel fut occupé par la Feldgendarmerie durant la Seconde Guerre mondiale, mais c’est une autre histoire que je vous raconterai peut-être un jour.

Poitiers, hôtel Jean Beaucé, 4, la partie 19e siècle La tour d’escalier que l’on devine sur le côté à droite est une création du 19e siècle, lorsque l’hôtel particulier a été agrandi [oups, j’ai oublié de reprendre une photo après restauration].

Poitiers, carte postale, vue aérienne, hôtel de ville, hôtel de Beaucé, chapelle Saint-Louis Et pour vous repérer, voici une photographie aérienne publiée en carte postale dans les années 1960, recadrée sur l’hôtel de ville, l’hôtel de Beaucé, le collège Henri IV et la chapelle Saint-Louis.

Léon Bazile Perrault par Sudre, parc de Blossac à Poitiers

Poitiers, carte postale ancienne, le parc de Blossac, le pont et Perrault par Sudre

Je n’ai pas fini de vous présenter les statues du parc de Blossac à Poitiers (voir les liens en fin d’article). Je vous emmène aujourd’hui dans le jardin anglais… Après la carte postale ancienne où on aperçoit ce groupe sculpté au fond, sans doute assez peu de temps après son inauguration en 1910.

Poitiers, carte postale ancienne, le monument de Perrault par Léon Sudre Voici une autre carte postale ancienne où on le voit de plus près.

Poitiers, parc de Blossac, le monument à Perrault par Sudre, 1, vue générale La voici en septembre 2010.

Poitiers, parc de Blossac, le monument à Perrault par Sudre, 2, le buste et le piédestal Approchons-nous, au sommet, le buste de Léon Bazile Perrault, peintre né le 16 juin 1832 à Poitiers et décédé le 6 août 1908 à Royan. Il est inhumé au cimetière de Passy (près du Trocadéro à Paris). Il réalisait des oeuvres vraiment trop académiques à mon goût, beaucoup de portraits… Je n’apprécie guère que ses paysages. Vous pouvez voir quelques-unes de ses réalisations à Poitiers au musée Sainte-Croix, ou dans l’hôtel de ville (voir le plafond et le trumeau de la cheminée de la salle des mariages). D’autres sont visibles dans la base de données Joconde. La plupart de ses œuvres connues ont été réunies dans le livre de Christian Auclair, Léon-Bazile Perrault, peintre (1832-1908), de Poitiers à Paris, éditions Kerboisière, 2008 (ISBN 978-2-9532-8650-0). Remarquez sur le piédestal de la statue, la palette de peintre sculptée en bas-relief, qui rappelle la profession de Perrault.

Poitiers, parc de Blossac, le monument à Perrault par Sudre, 3 la signature de Sudre et la date 1910 Mais aujourd’hui, je ne vous parle pas tant de Perrault que du groupe sculpté du parc de Blossac. Il est l’œuvre de Raymond Sudre, dont je vous ai déjà parlé pour le monument au comte de Blossac, situé pas très loin. Le monument a été commandé par la ville de Poitiers peu après son décès et a été inauguré en octobre 1910.

Poitiers, parc de Blossac, le monument à Perrault par Sudre, 4, les enfants au pied du monument Au pied du haut socle ont pris place deux enfants qui jouent ensembles, un garçon et une fillette. D’après les informations que j’ai trouvées, le peintre n’avait qu’une fille.

Poitiers, parc de Blossac, le monument à Perrault par Sudre, 5, les enfants au pied du monument Je ne sais pas ce que Raymond Sudre a voulu montrer ici avec ces deux enfants qui semblent vivre une histoire d’amour d’enfance… Le jeune couple Perrault, peut-être?

Poitiers, rue carnot, plaque commémorative à Louis Bazile Perrault En 2008, pour le centenaire de sa mort, le comité de quartier Saint-Hilaire à Poitiers a fait apposer une plaque sur sa maison natale rue Carnot (juste devant les Trois-Piliers, qui sont aujourd’hui dans la cour d’un restaurant et dont il faudra que je vous parle un jour).

Vous pouvez découvrir ici une photographie de l’artiste prise par la photographe poitevine Hélène Plessis…

Les autres articles sur le parc de Blosssac

Le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse (4), Camille Raynaud

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Raynaud, 1918 Après la présentation générale et les sculptures de André Abbal et Henri Raphaël Moncassin, je termine en ce 11 novembre la visite du monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse avec la présentation des reliefs de Camille Raynaud.

Camille Raynaud (1868-19?) a été chargé des deux reliefs monumentaux sur les faces internes de l’arc de triomphe. La commande stipulait de glorifier les combattants (voir le dossier établi par les archives de la ville de Toulouse, la date de décès de Camille Raynaud semble inconnue). Il a choisi un relief très fort, presque du haut-relief (quand la sculpture se détache complètement du fond) par endroits.

Sur le piédroit (mur) situé droite lorsque l’on se met face à la face principale (celle avec le char), le relief a pour titre 1918. Camille Raynaud a choisi de représenter les Poilus démobilisés. Il se présentent comme une foule compacte, véritable cohue d’hommes pour les uns en tenue militaire, coiffés du casque de Poilu, pour d’autres en civil, tendant leur chapeau. Tous sont joyeux et souriants, pas de gueule cassée dans cette frise.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Raynaud, 1918, détail, couple enlacé Quelques femmes ont réussi à s’introduire dans ce flux de soldat. Au centre en haut, un couple enlacé s’embrasse avec fougue…

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Raynaud, 1918, détail d'un couple en bas …alors que tout en bas, les retrouvailles de cet autre couple sont plus sobres.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Raynaud, Victoire Sur le piédroit gauche, la Victoire, très différente des allégories de la République que l’on trouve habituellement et a fait scandale.

Un peu grassouillette, elle est représentée nue, avec juste un casque de Poilu sur la tête. Elle est assise dans une position abandonnée sur un gros rocher, les ailes déployées et repliées sur les côtés à cause des bords du cadre.

Les anciens combattants ont jugé cette allégorie indigne de traduire les intérêts moraux des victimes de la guerre et des anciens soldats. Si vous aller feuilleter l’album photographique réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes), vous verrez en effet le décalage avec les autres allégories de la République, qu’il s’agisse de Victoire ou autre Marianne. Les monuments aux morts étaient alors soumis à une commission départementale à l’état de projet puis pour le versement de la subvention allouée (proportionnelle au nombre de morts de la commune, rappelons-le). Ici, l’affaire est allée jusqu’au Conseil d’État, qui rejeta la requête du comité le 17 juillet 1935, en particulier à cause du surcoût qu’entraînerait le remplacement du haut-relief…

Le Poilu du monument aux morts de Saint-Lys, (chef-lieu de canton de l’arrondissement de Muret, toujours en Haute-Garonne) réalisé par Camille Raynaud, semble avoir posé moins de problème.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, carte postale ancienne, vue frontale Sur les cartes postales anciennes, la Victoire est soigneusement cachée. Sur la première que je vous ai sélectionné, fait rare, l’ensemble des artistes qui sont intervenus sont signalés.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, carte postale ancienne, vue de trois-quarts La seconde est celle que j’ai trouvé où l’on devine le mieux le relief les sculptures de Raynaud… mais la partie 1918, pas la Victoire. Vous jugerez vous-même.

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

– le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux morts des quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

La gare de Tours (1), la façade

Tours, la gare, 1, la façade La gare de Tours a été remarquablement restaurée en 2006, avec notamment la mise en place de dorures à la feuille prévues dans le projet initial de Victor Laloux et jamais réalisées. Je vous prépare plusieurs articles et commence comme il se doit par la façade, je vous parlerai prochainement de l’intérieur et notamment des remarquables céramiques peintes. Pour rédiger ce texte, je tire l’essentiel des données (auteurs, dates) du dossier documentaire du service régional de l’inventaire de la région Centre). Je vous invite vivement à suivre le lien si vous voulez voir des photographies des plans et du projet en cours de construction. Si vous avez déjà pris le train de Paris à Bordeaux, la ligne ne passe pas par Tours mais par Saint-Pierre-des-Corps, la ville de Tours n’ayant pas voulu de gare dans les années 1840. Une gare/embarcadère avait finalement été construite à Tours en 1846 par Phidias Vestier. Elle était (et est toujours) en cul-de-sac. Une autre gare, sur un autre réseau, desservait Les Sables-d’Olonne. Toutes deux furent détruites en 1895 pour laisser la place à ce bâtiment monumental.

Tours, la gare, 2, la façade sur une carte postale ancienne Comme nous ne voyons pas grand chose aujourd’hui, à cause des arbres, des fils et autres signalétiques urbaines, voici une carte postale ancienne où la façade est mieux mise en valeur. La gare de Tours a été construite entre 1896 et 1898 sous la direction de l’architecte tourangeau Victor Laloux, l’architecte de la gare d’Orsay à Paris ou, comme je vous en ai déjà parlé, de l’hôtel de ville et de la nouvelle basilique Saint-Martin à Tours. Il avait réalisé son projet auparavant (il a été approuvé par décision ministérielle du 23 avril 1894).

Tours, la gare, 3, le mascaron en façade Finalement, de ce projet, seule la façade et ses ornements ont été réalisés suivant le projet de l’architecte, pour le reste, ce sont les ingénieurs de la compagnie des chemins de fer Paris-Orléans qui sont intervenus. Ainsi, si la façade annonce la présence de deux nefs, Victor Laloux avait proposé à la Compagnie du Paris-Orléans, concessionnaire de la gare, une grande halle unique de 62 mètres de portée. Les ingénieurs ont trouvé qu’il y avait beaucoup moins de contraintes techniques à réaliser des halles juxtaposées de 31 mètres de portée chacune, qui n’en sont pas moins des prouesses d’architecture à charpente métallique (réalisées par l’entreprise Moisant Laurent et Savey). En façade, chaque nef se présente avec un grand pignon triangulaire et une vaste ouverture en plein cintre. Dans l’espace compris entre l’arc et la pointe du pignon a pris place, sur chaque nef, une tête ceinte d’un diadème orné de rayons, qui ne sont pas sans rappeler celui de la Liberté guidant le peuple de Bartholdi. Tout le décor de la façade est dû au sculpteur Henri Varenne, à l’exception des statues monumentales, allégories des villes desservies par la Compagnie Paris-Orléans, qu’il a néanmoins réalisé en fait d’après les maquettes des deux sculpteurs retenus, Jean Hugues et Jean-Antoine Injalbert, avec qui il travaillera également quelques années plus tard sur le chantier de l’hôtel de ville, dont il réalisera aussi le décor d’ensemble. Toujours à Tours, Henri Varenne réalisa en 1928 la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin.

Tous les articles sur la gare de Tours : l’ancien embarcadère, la façade par le sculpteur Henri Varenne et le projet de l’architecte Victor Laloux, les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, allégories de Bordeaux et Toulouse par Jean-Antoine Injalbert, les céramiques peintes du côté nord (Carcassonne, Langeais, Chinon, Arcachon, Cahors, Luchon et, pas photographiés, Vicq-sur-Cère et Amboise), du côté sud (Azay-le-Rideau, les gorges du Tarn, Loches, Biarritz, Belle-Isle -en-Mer, Josslin, Erdeven, Saint-Jean-de-Luz et Fontarabie) et leurs signatures (Utzschneider et Compagnie, Alexandre de Geiger, Digoin, Paris, Sarreguemines, Simas, Alain Mothes).