Archives de catégorie : Poitiers, chroniques

Poitiers, la ville où je vis depuis 1992, son patrimoine et au quotidien…

Peaux de tigre et de pouilleux… à Poitiers!

L'hôtel de ville de Niort, 4, le blason Après un colloque consacré à Michel Foucault (né à Poitiers) en 2012 et un sur le genre, Miroir d’Éros, en 2013 (dans lequel le dernier film de François Ozon que j’ai vu hier aurait eu toute sa place), le théâtre et auditorium / TAP et l’université de Poitiers récidivent en organisant du 12 au 16 novembre 2014 avec Peaux de tigre et de pouilleux. Du colonisé à l’étranger. Un titre qui peut paraître mystérieux mais qui renvoie à la une du journal pour l’inauguration de l’exposition coloniale de 1931. Colloque, films, spectacle, conférences se répartiront sur ces 4 jours, en partie gratuits (attention, il faut réserver sa place pour les conférences de Lilian Thuram – au nom de sa fondation pour l’éducation contre le racisme – et de Christiane Taubira – comme ministre de la Justice PS: elle sera finalement absente).

Ils reviendront en partie sur le thème des zoos humains, un sujet que j’avais abordé à l’occasion de Exhibitions, exposition au musée du quai Branly à Paris en 2012 et qui m’avait un peu laissée perplexe dans son traitement.

Pour ma part, j’irai sans doute voir l’exposition dans le hall du TAP (tirée en partie de Exhibitions si j’ai bien compris) et j’ai une place, dans le cadre de ma saison 2014-2015 au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, pour Exhibit B de Bett Bailey (en 12 tableaux humains), un spectacle qui fait polémique surtout lorsqu’il n’a pas été mis dans son contexte (faire réfléchir sur l’exposition d’êtres humains), interdit à Londres et qui fait l’objet de pétitions pour sa suspension à Paris. Je vous en reparle très vite. Le reste du programme est alléchant, mais en journée, je travaille (et oui, j’ai repris plus ou moins à plein temps) et le soir… je dors très tôt (mon cerveau réclame encore beaucoup de sommeil même si cela fait presque un an jour pour jour que j’ai été opérée d’un méningiome). Voir le programme complet sur le site de l’université de Poitiers.

Paris, le palais des colonies de l'exposition coloniale de 1931Pour rebondir, je vous parlerai samedi prochain de la cité de l’immigration et du palais des colonies créé pour l’exposition coloniale de 1931 (devenu musée des arts africains et océaniens puis cité de l’immigration, avec aquarium au sous-sol) aux portes de Vincennes.

Couverture de Cacaouettes et bananes, de Jean-Richard BlochParu dans les mêmes années (1929), le livre Cacaouettes [sic] et bananes, de l’intellectuel communiste Jean-Richard Bloch, m’a surprise il y a quelques semaines par ses positions sur les « bienfaits du colonialisme ».

Illustration en tête de cet article : les armoiries de l’hôtel de ville de Niort.

Sur le site de l’INA, voir ce petit film sur l’exposition coloniale de 1931 à Vincennes

Poitiers et ses morts pour la France…

Poitiers, le monument aux morts de 1914-1918, 2, la VictoireDepuis de longs mois, je suis relancée par un de mes lecteurs pour souligner l’absence de liste exhaustive des morts pour la France à Poitiers. Comme je le disais dans mon article sur le monument aux morts de 1914-1918 de Poitiers (centre-ville)  par Aimé Octobre et comme Grégory l’a rappelé dans le dernier numéro de L’actualité Poitou-Charentes n° 106, automne 2014 (Aimé Octobre, de la femme éplorée à la Victoire, page 24), « les listes des morts de la Vienne ont été déposées dans le socle du monument inauguré le 15 mars 1925 ». Des listes partielles se trouvent dans les différents lieux et plaques commémoratives (revoir le carré militaire de la Pierre Levée et monument aux morts allemands, la plaque commémorative de 1939-1945 au cimetière de la Pierre-Levée, les plaques commémoratives des déportées du lycée Victor-Hugo, le monument au réseau Louis Renard dans le cimetière de Chilvert, également à la gare, à l’université, dans les églises, aux Coloniaux, sur le monument du parc de la Roseraie, sur le monument commémoratif du stade poitevin), mais il n’existe  pas de liste complète des morts pour la France de Poitiers et cela est assurément en contradiction avec les différentes lois commémoratives et la dernière en date, la loi n° 2012-273 du 28 février 2012 fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France qui précise dans son article 2: « Lorsque la mention « Mort pour la France » a été portée sur son acte de décès dans les conditions prévues à l’article L. 488 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre, l’inscription du nom du défunt sur le monument aux morts de sa commune de naissance ou de dernière domiciliation ou sur une stèle placée dans l’environnement immédiat de ce monument est obligatoire ».

Je ne suis pas sûre que le futur monument qui inscrira virtuellement le nom des morts pour la France dans le « béton connecté », d’abord annoncé dans le parc de Blossac puis près de l’ancien printemps, réponde à cette obligation. Ne me demandez pas comment ça marche, ni si ça vieillira bien, je n’ai pas bien compris ce qui était annoncé dans la presse.

Accès au monument aux morts du parc de la Tête d'Or à Lyon, accès fermé en avril 2012A ce propos, le parc de Blossac a été « judicieusement » contourné par le secteur sauvegardé de Poitiers, sans doute pour permettre ce genre d’aménagement, mais il reste un site classé au sens de la loi de 1930, et donc soumis à des permis d’aménager. Cependant un grand monument dans un parc ne me choque pas, voir à Lyon dans le parc de la Tête d’Or, où il était malheureusement en cours de réhabilitation lors de mon dernier passage à Lyon en avril 2012.

Dans les chefs-lieux de département, les listes des morts peuvent être longues et nécessitent de dresser des stèles ou des plaques sur une grande longueur. Les monuments sont alors souvent aussi dédiés aux morts du département et non aux seuls morts de la ville.

Angers, monument aux morts, 3, le groupe sculpté de plus prèsComme Poitiers, certaines villes n’ont pas de listes de morts sur leurs monument aux morts principal, comme ici à Angers

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin et de la République… ou à Angoulême (liste à l’intérieur, non visible du public)…

Metz, le monument aux morts de 1914-1918, carte postale des années 1930… ou encore à Metz, mais les communes d’Alsace et Moselle sont soumises à d’autres réglementations.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, face principaleCertaines villes ont choisi de mettre ces stèles à l’écart. Ainsi, il n’y a pas de liste de morts sur le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse.

Toulouse, monument aux morts de 1914-1918 au cimetière de SaloniqueMais les morts de la ville de Toulouse  figurent sur le monument aux morts du cimetière de Salonique.

Lons-le-Saunier, monument aux morts de 1914-1918, quatre vues de faceUne configuration en grand arc de cercle a aussi été retenu à Lons-le-Saunier.

Le monument aux morts de 1914-1918 à Nantes, vue actuelle (2012)Nantes a choisi de réaliser un grand mur de noms…

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de faceDans des villes plus petites, la liste tient à l’avant, comme à Cahors

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 4, le monument à son nouvel emplacement… ou à Niort, …

Monument aux morts de La Rochelle, 02, vu de face… ou derrière le monument comme ici à La Rochelle.

Affaire à suivre…

PS: un généalogiste poitevin, Frédéric Coussay, publie chaque jour jusqu’à la fin de conflit et au-delà (les soldats ou soignants morts après 1918 de leurs blessures de guerre ont pu être reconnus morts pour la France plus tard) au minimum la fiche de Mémoire des hommes, à la date de leur décès, des soldats nés dans la Vienne. Il ajoute dans la mesure du possible aux « morts pour la France » les autres morts (de maladie sans lien avec le conflit, suicidés, fusillés, etc.). A voir sur son blog.

Promotion de la langue des signes… initiatives à Poitiers et Toulouse!

Le « déménagement » du site du LM Café à Poitiers et un commentaire reçu hier sur mon blog m’incitent à vous parler aujourd’hui de Langue des signes (française) ou LSF. J’en avais appris quelques rudiments en prépa (oui, pas hier…) pour pouvoir échanger un minimum avec la fillette des gardiens du foyer de jeunes filles où je logeais. Chacun devrait connaître quelques mots, ne serait-ce que bonjour ou merci!

Le Grand Rond à Toulouse, la chienne de Pierre Rouillard, vue de face Le commentaire émanait de Frédéric Vaghi, qui me signalait la mise en ligne de sa vidéo sur la chienne et la louve de Pierre Rouillard, à Toulouse. J’ajoute le visualiseur à la fin de cet article et sur les deux articles… et ça m’incite à vous montrer d’autres œuvres de Pierre Rouillard (outre le cheval à la herse à Paris) que j’ai « en stock » parmi mes milliers de photographies.

Historiquement, Poitiers, par son institution de Larnay et l’accueil des sourds-aveugles, attire des familles qui savent pouvoir recevoir un enseignement de qualité en langue des signes françaises y compris dans des classes « ordinaires » et avec de nombreuses conférences et quelques spectacles « traduits » notamment par l’association Deux langues pour une éducation.

James et Odile, bénévolement, accueillent au LM Café rue Carnot:

– les premier et troisième lundis du mois de 18h à 19h un cours gratuit donné par Frédéric Boulin (sourd), du centre de recherche, de formation et de promotion de la LSF à Poitiers, pour y avoir participé plusieurs fois, on y apprend dans la bonne humeur (et éventuellement mais pas obligé avec un petit verre de liquide alcoolisé ou non) des mots sur le thème choisi ce jour-là;

– le deuxième mardi du mois, de 19h à 20h, Frédéric Boulin revient accompagné de Florence (entendante) pour une soirée de rencontre entre sourds et entendants, plutôt pour ceux qui ont déjà quelques notions de langue des signes

– le dernier vendredi du mois, de 18h30 à 20h30, Frédéric Boulin et M. Robin animent le bistrot des signes

– et chaque mercredi, Odile, « la patronne », mène d’un bon train (et dans la bonne humeur) sourds et entendants pour une randonnée d’une dizaine de kilomètres de 9h à 11h au départ, toujours du LM Café.

Le programme détaillé est publié dans la presse locale et sur la page facebook du LM-Café, où il se passe plein d’autres choses les autres soirs, autour de l’emploi tout court des handicapés en particulier, des initiatives économiques, etc. Et c’est aussi un bar de quartier sympa pour le petit café du matin, l’apéro du midi ou du soir!

Voir directement la vidéo de Frédéric Vaghi, présentant en LSF la chienne et la louve de Pierre Rouillard

Choc de simplification de la sécurité à Poitiers…

Le chantier de démolition de feue la verrue du Printemps à Poitiers se poursuit… mais avec des conceptions un peu curieuses de la sécurité. Je trouve très étrange la présence d’un ouvrier non casqué en contrebas d’une pelle mécanique qui charge tout en haut au-dessus de lui un godet de gravats (photographie prise le 28 octobre un peu après 12h30)… Même s’il ne venait donner qu’une consigne aux autres ouvriers, naviguer dans cette zone sans protection est peut-être un « choc de simplification administrative » (assouplir les normes…) mais peut aussi s’avérer un « choc mortel »! Ça serait dommage, même à la veille de la fête des morts…

Sinon, le chantier se poursuit à grand bruit, démolition du toit en cours (état hier en fin d’après-midi)… Il ne va pas rester grand chose de la structure d’origine. Une pensée pour tous les riverains et particulièrement pour Grégory!

Dimanche, péché de gourmandise?

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseDimanche, vous allez/avez trop mangé? Attention, vous avez commis un grave péché! Après l’avarice et l’orgueil, je vous montre aujourd’hui la gourmandise située sur les stalles du 13e siècle de la cathédrale de Poitiers. Désolée, c’est encore du côté sud donc mes photographies ne sont pas terribles.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, carte postale ancienne de Jules RobuchonVoici donc, comme précédemment, un cliché de Jules Robuchon qu’il a édité en carte postale. La gourmandise est représentée sous les traits d’un homme barbu et joufflu, assis devant une table sur laquelle repose un panier plein de bons gros pains ronds marqués d’une croix (croix qui rappelle les hosties?).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, l'homme avec un grand couteau, les painsIl tient l’un de ces pains de la main gauche et le découpe avec un grand couteau.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, l'ange lui souflant à l'oreilleDans le coin supérieur gauche, un ange (vous voyez son aile je pense), main droite le montrant de son index, lui murmure à l’oreille… sans doute que la gourmandise est un vilain défaut (péché)! Je vous montre très vite d’autres représentations des péchés capitaux… prises sur plusieurs édifices

Photographies de septembre 2014.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

Poitiers, (feue?) la verrue du Printemps

La façade de l'ex-printemps à Poitiers, mars 2014Puisque cette verrue ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir (attention, on sait ce qu’on perd, ce qu’on va gagner n’est pour l’instant qu’un dessin d’architecte apposé sur la palissade en mars 2014), je vais compléter l’article du 12 septembre 2010 avec quelques photographies de ces derniers jours.En fin d’article, vous trouverez les vues du début du 20e siècle, avec le beau bâtiment précédent…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, pelleteuse sur le toitAprès une longue phase de désamiantage, une pelleteuse était montée sur le toit début septembre (photographie du 3 septembre 2014). Une pensée pour Grégory, qui en riverain (à l’arrière) subit bruits et poussières depuis des semaines, et pour les autres voisins du chantier…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 12 octobre 2014, installation chantierDimanche dernier (12 octobre 2014), tout était prêt pour accueillir la grue et la grignoteuse, y compris une épaisse couche de sable pour protéger les pavés… Je ne donne pas cher des poiriers de Chine, mais vu la « grande qualité environnementale » 🙁 de cette espèce, ça ne sera pas une grande perte.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 14 octobre 2014, 18h, façade bien entaméeDès mardi soir, la façade a été bien entamée et rassemble de nombreux badauds.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 15 octobre 2014, midi, badauds sous la pluieMercredi midi, la pluie ne décourage pas les curieux.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 15 octobre 2014, soir, la démolition se poursuitLe soir, ils sont toujours là, mais presque plus la façade! Un gros tas de gravats en bas, ma grignoteuse casse, casse, un écran évite la projection des pierres…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 16 octobre 2014, soir, la façade sur place est presque entièrement détruiteJeudi 16 octobre 2014, toute la journée, la grignoteuse s’est attaquée à la « marquise » en béton qui couvrait le trottoir (disparu avec Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille) devant le magasin.

Vendredi 17 octobre, la démolition a dû se poursuivre sur la rue Victor-Hugo, comme je suis à Mouchin, j’ajouterai la photographie lundi!

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 20 octobre 2014, midi, façades place d'Armes détruite et rue Victor Hugo éventréeLundi 20 octobre, la façade sur la place est entièrement détruite, le tas de gravats pas encore évacué. Sur la rue Victor-Hugo, la frappe a été plus « chirurgicale »… Affaire à suivre dans les prochains mois!

Article du 12 septembre 2010

La façade du magasin Le Printemps à PoitiersAlors que la ville de Poitiers souhaite réhabiliter le centre-ville dans le cadre de l’opération Cœur d’agglomération et notamment la place d’armes (ce n’est pas son vrai nom, en fait, c’est la place du maréchal Leclerc, mais tout le monde l’appelle place d’armes…). De l’autre côté par rapport à l’hôtel de ville, juste à côté de l’ancien théâtre se trouve le grand magasin à l’enseigne du Printemps (grand, enfin, à la taille de Poitiers, donc minuscule et de plus en plus vide, car il a changé de gamme vers les prix exorbitants ces dernières années). Déjà qu’il n’était pas beau avec son architecture de 1963-1965, mais il est de pire en pire, avec des fissures bouchées au ciment. Il paraît, d’après le maire en réunion publique il y a des mois, qu’il appartient à un fond de pension et qu’il va y avoir des travaux… mais ça traîne et c’est de pire en pire… Cette photo a déjà quelques mois. Depuis, la façade a été couverte d’un filet de protection car des morceaux tombaient sur les passants. Au moment de sa construction (voir les articles de presse chez Pourquoi pas Poitiers ici pour le lancement des travaux et là pour l’inauguration et les 25 ans du magasin), il fut considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecte P. Grimm…

Juillet 2011, art contemporain, 1 la façade du printemps à Poitiers [Edit de juin 2011 : la fermeture du magasin est maintenant programmée pour la fin de l’année 2011. Des plaisantins l’ont décoré de couleurs vives].

poitiers place arme nouveau theatre anciennes galeries text Ce magasin a succédé à des galeries qui ont été détruites par un violent incendie en 1961. Cette première vue date entre 1954 (construction du nouveau théâtre) et 1961 (incendie des galeries).

Poitiers, place d'armes, au fond, les anciennes galeries et l'ancien théâtre

Ce Bazar des Augustins, que l’on voit ici sur une carte postale ancienne, à côté du premier théâtre de Poitiers, avait été construit en style art nouveau à la fin du 19e siècle, à l’emplacement de l’ancien couvent des Augustins, vendu comme Bien national à la Révolution et dont je vous ai déjà montré le portail aujourd’hui remonté à l’entrée de la cour du musée de Chièvres (il est lui en cours de restauration).

Poitiers, coeur d'agglo, 30 août 2010, vue 7, rue Victor-Hugo Je vous remets aussi l’image du côté rue Victor-Hugo, prise le 30 août, le jour de fermeture de la rue…

Place d'Armes à Poitiers, tramway devant l'ancien théâtre et les anciennes galeriesAllez, pas de doute, c’était mieux avant, avec le tramway… remplacé plus tard par un trolley-bus.

Attention, péchés capitaux!

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avaricePetite révision… les péchés capitaux, ça vous dit quelque chose? Vous vous souvenez de la liste? Un truc que l’Église catholique met toujours dans son catéchisme et source de bien des frustrations, pour sauver votre tête (caput > capital), vous êtes prié de vous tenir à l’écart de l’orgueil (superbia), de l’avarice (avaritia), de l’envie (invidia), de la colère (ira), de la luxure (luxuria), de la gourmandise (gula) et de l’acédie ou paresse spirituelle (acedia)… En cherchant, je me suis aperçue que j’en ai plein en stock dans mes photos! Je pense en faire une petite série, parfois contrebalancée par les vertus associées! Je ne sais pas encore si je vous les présenterai par site (tous les vices de l’église Saint-Denis d’Amboise par exemple) ou par thème (vice après vice…). Qu’en pensez-vous? Aujourd’hui, direction la cathédrale de Poitiers et ses stalles du 13e siècle pour vous présenter l’avarice et l’orgueil.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avarice, carte postale ancienne Jules RobuchonComme ma photographie n’est pas terrible (toujours le contre-jour gênant pour les stalles côté sud), voici un cliché de Jules Robuchon sur une carte postale ancienne. Une femme est assise sur un tabouret (ou un banc) devant un coffre qui déborde de pièces (vous distinguez bien je pense sur la carte postale les petits ronds des pièces) au point qu’il est impossible de fermer le couvercle. Un sac suspendu derrière elle doit contenir d’autres trésors, et pourtant, elle semble de pas avoir les moyens de s’acheter des chaussures, vous voyez son pied nu?

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avarice, détailElle ne dépense pas non plus ses richesses pour refaire ses vêtements: vous voyez sur ce détail, sa robe est trouée au niveau du coude. Ses cheveux longs tressés sont retenus par un foulard noué à l’arrière. Elle tient de sa main gauche une coupe et plonge la droite dans le coffre, comme pour se rassurer sur la présence de ses pièces. « Ma cassette, ma cassette », semble-t-elle prête à crier comme l’avare de Molière!

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilL’orgueil n’est pas mieux sur ma photographie…

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueil, carte postale ancienne Jules Robuchon… voici donc celle de Jules Robuchon. Comme dans d’autres représentations du 13e siècle, l’orgueil est représenté comme un homme qui tombe de cheval. Du cheval, on voit le dos et la très belle queue. La selle est bien en place. L’orgueilleux cavalier est lui dans une position grotesque, la tête en bas, les fesses au niveau de la selle, les jambes grands écartées, l’une en appui sur le bord de l’écoinçon, l’autre avec le pied replié vers l’encolure du cheval.  La chute de cheval de Gurbanguli Berdymukhamedov, président dictateur du Turkmenistan, a été censurée en 2013! Orgueil, avez-vous dit?

Photographies de septembre 2014.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

L’architecte des stalles de la cathédrale de Poitiers

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie,La semaine dernière, je recevais un commentaire à propos d’un vieil article sur le buste de Paul Abadie par Gabriel Jules THOMAS à Angoulême:

« Sous son buste sont sculptés les outils de l’architecte, équerre et compas », nous dites-vous. Sans doute. Mais n’Est-ce pas aussi les symboles de sont appartenance à la franc-maçonnerie ? [sic pour l’orthographe]

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteEn lui répondant que vu le métier de Paul Abadie, il s’agit d’abord des attributs d’un architecte et qu’il faudrait arrêter de voir des symboles maçonniques partout. Je voulais le renvoyer à l’architecte des stalles de la cathédrale de Poitiers, auxquelles j’ai consacré il y a déjà longtemps une série d’articles: point de franc-maçonnerie au 13e siècle, mais bien l’équerre, le compas et le niveau comme attribut de l’architecte (et aussi du maçon… non franc!).

Zut, je ne l’avais point montré, les stalles du côté sud étant souvent à contre-jour, les photographies sont floues ou trop sombres. J’ai cherché dans d’autres photos prises depuis, très moyen, j’y suis donc retournée cette semaine… un peu mieux, j’en ai profité pour changer les photographies des précédents articles (liens à la fin).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecte, détail du niveauDerrière le personnage donc se trouve un niveau, avec le petit plomb suspendu à une cordelette tressée (là où nous avons maintenant un tube avec une bulle… enfin, dépassé par les niveaux au laser)…

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecte, détail du compasL’architecte, bien jeune, dessine sur sa table avec un compas (qui a perdu l’une de ses branches).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecte, détail du compasDevant, dans l’angle de l’écoinçon se trouve l’équerre.

Bon, du coup, il me reste à vous montrer les merveilles de ces stalles pas encore publiées ici!

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

La maison des 3 Quartiers et l’hôpital de la Charité à Poitiers

Arbres de Karlito à la maison des Trois-Quartiers à PoitiersCe week-end, la maison des Trois-Quartiers (M3Q pour les intimes) fête ses trente ans avec une série de manifestations dans le quartier de Montierneuf (voir l’église Saint-Jean-de-Montierneuf), vide-grenier annuel et conférences. Pour l’occasion, deux « arbres » ont été plantés à l’entrée, il était encore en cours de soudure samedi après-midi. Ces deux arbres sont l’œuvre de Karlito, un artiste du collectif Zo Prod.

Poitiers, hôpital de la Charité, la chapelle et la M3QElle a été installée dans ce qui était la chapelle de l’hôpital de la Charité.

Poitiers, hôpital de la Charité, la chapelleLa voici sous un autre angle.

Poitiers, hôpital de la CharitéA côté de ce bâtiment de la fin du 19e siècle largement remanié, l’ancien bâtiment du 17e siècle de l’hôpital de la Charité, établi en 1688, est occupé par divers locataires.

Poitiers, hôpital de la Charité, fenêtre reprise au cimentIl aurait besoin d’un nettoyage et d’une restauration de meilleure qualité que les reprises en ciment des fenêtres, notamment au rez-de-chaussée.

Poitiers, hôpital de la Charité, la façadeLa façade ne manque pas d’intérêt…

Poitiers, hôpital de la Charité, la façade, portail et niche… notamment le portail, surmonté d’une niche qui a perdu sa statue.

Poitiers, hôpital de la Charité, la façade, inscription, partie gaucheL’inscription est un mélange de deux inscriptions… Elle a connu une réfection, avec une partie recouverte par un enduit qui a disparu…

Poitiers, hôpital de la Charité, la façade, inscription, partie droiteOn a donc l’impression qu’elle balbutie:

L’hôpital des / L’hospital de / de la
religieux / la charité / charité

Soit:

L’hôpital des / religieux / de la / charité
L’hospital de / la charité

Photographies de juin 2011 (hôpital et chapelle) et septembre 2014 (arbres).

Deux athlètes gardent le stade de Poitiers

Le stade de PoitiersJe suis rentrée pour la première fois en plus de 20 ans que je suis ici au stade Rébeilleau à Poitiers au printemps dernier, à l’occasion de la Rencontre malgache sportive 2014 qui avait lieu ici, échanges culturels et sportifs pendant trois jours de la communauté malgache européenne. Je vous ai déjà montré le monument commémoratif du stade poitevin (Joffre Laurentin et deux conflits mondiaux).

Stade poitevin, l'escalier gardé par deux statuesDeux statues, un peu plus grandes que nature (2,08 et 2,35 m), gardent l’escalier. Comme le monument au comte de Blossac de Raymond Sudre ou le lion amoureux d’Étienne Hippolyte Maindron, dans le parc de Blossac, elles sont un dépôt du Fonds national d’art contemporain.

Stade poitevin, Athlète de Léopold KretzA gauche donc, nous avons Athlète, en pierre taillée, un « beau jeune homme » aux lignes étirées et épurées. Enfin, beau, tout est une question de point de vue, LOL!

Stade poitevin, Athlète de Léopold Kretz, signatureCommandé en 1939, daté 1941, et mis en dépôt en 1947, Athlète est une œuvre de Léopold Kretz (Lwov, en Ukraine,1907 –  Paris, 1990), avec la signature « Kretz 1941 ». Le fond d’atelier de cet artiste a été légué par sa veuve en 2012 au musée Despiau-Wlérick à Mont-de-Marsan (après une tentative avortée en 2003 à Marq-en-Baroeul), avec des centaines de dessins préparatoires.

Stade poitevin, AthlèteJ’ai un problème pour l’œuvre de droite… Spontanément, je ne pensais pas que c’était le même auteur, style différent, mais je n’ai pas vu de signature. En « feuilletant » le catalogue (base de données plutôt) du Fonds national d’art contemporain, pour Poitou-Charentes et Léopold Kretz, je trouve une Femme assise à Bressuire et…  Vénus debout à Poitiers (présente dans Joconde et dans les Dépôts de l’État). Euh, vu les attributs de la statue, ce n’est certainement pas une Vénus. De plus, la fiche précise « terre cuite ». Me voici donc cherchant parmi les 380 dépôts de l’État à Poitiers (musée, mairie, préfecture, rectorat), si on réduit à la sculpture 93 œuvres (92 plutôt, les Trois Nymphes de Maillol y sont deux fois, avec Attribution par l’Office des Biens et Intérêts privés / MNR : œuvre récupérée en Allemagne après la chute du IIIème Reich, une fois par le musée d’Orsay et une fois par le musée national d’art moderne) … sans succès dans un premier temps. Mais qui est cet homme nu, plus musclé que l’autre? Au passage, j’ai retrouvé, outre les œuvres déjà citées plus haut, la science et l’agriculture de Barrias,  La douleur maternelle et Le bonheur maternel (1866) d’Antoine Etex. Têtue, j’ai recommencé quelques semaines plus tard et j’ai fini par trouver! C’est encore un Athlète (quelle originalité du titre), d’Ulysse Gemignani (Paris, 1906 – Paris, 1973), commandée en 1947 et déposée en 1948. Oups, je ne connaissais pas cet artiste même s’il est grand prix de Rome de sculpture 1933 et l’auteur de l’une des sculptures du mémorial du mont Valérien. Visiblement, j’ai raté la signature sur la base (U. Gemignani), je vais devoir retourner au stade un de ces jours pour me glisser derrière le buisson pour voir si elle s’y cache! Le musée de Poitiers conserve trois autres œuvres de cet artiste, deux maquettes d’un monument commémoratif aux victimes de la guerre et de la libération et une porteuse de gerbes.

Les deux Athlètes sont indiqués avec comme localisation… la mairie, comme les œuvres du parc de Blossac.

Photographies avril 2014