Archives de catégorie : Lecture / BD

Les bandes dessinées que j’ai lues et le classement mensuel du top BD des blogueurs.

Putain de guerre!, de Tardi et Verney

pioche-en-bib.jpgPour cette semaine sur la première guerre mondiale, au rayon bande dessinée, j’ai emprunté à la médiathèque cet album de Tardi, mais vous pouvez aussi (re)lire:

Couverture de La Grande Guerre, le premier jour de la bataille de la Somme, 1er juillet 1916, de Joe SaccoLe premier jour de la bataille de la Somme, 1er juillet 1916 de (une vraie « merveille » malgré le thème)

– Mauvais genre de Chloé Cruchaudet

Couverture de Les folies Bergères de Porcel et ZidrouLes folies Bergères de Porcel et Zidrou

Couverture de Crevaisons de Larcenet et CasanaveCrevaisons (Une aventure rocambolesque du Soldat inconnu, tome 5) de Manu Larcenet et Daniel Casanave

Couverture de Putain de guerre!, de Tardi et VerneyLe livre: Putain de guerre! Tome 1: 1914, 1915, 1916, de Jacques Tardi (scénario et dessins) et Jean-Pierre Verney (dossier historique), éditions Casterman, 2008, 69 pages (dont un dossier d’une vingtaine de page), ISBN 9782203017399.

L’histoire: 1914. Un jeune ouvrier tourneur parisien est mobilisé.Train, manœuvres, et le voici sur le front, popote en fer blanc qui brille et tenue rouge et bleue, belle cible pour l’ennemi allemand, mieux armé, mieux préparé, plus rigoureux dans la construction des tranchées. Mais la guerre s’enlise, peu de permissions, et bientôt Verdun…

Mon avis: Paru à l’occasion du 90e anniversaire de l’armistice de 1918, cet album, devenu un classique étudié en classe, revient d’actualité pour le centenaire de 1914. Il était d’abord paru comme le journal de bord d’un soldat, en livrets avec 15 pages de bandes dessinées et 5 de textes illustrés par des archives photographiques (regroupées en fin d’ouvrage). Je ne pouvais que le lire enfin. Je l’avais déjà feuilleté et n’avais pas été séduite par le dessin. L’usage de l’argot dans les bulles et les légendes, censé rendre le texte plus prêt de la réalité du soldat, je suppose, pour moi nuit à la lecture.

 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Yossel, 19 avril 1943, de Joe Kubert

pioche-en-bib.jpgCouverture de Yossel, 19 avril 1943, de Joe KubertMardi (28 octobre 2014) a été inauguré à Varsovie le Musée de l’Histoire des Juifs Polonais (Muzeum Historii Żydów Polskich) ou Polin, dans le quartier qui a succédé à l’ancien ghetto, l’occasion pour moi de vous parler de cet album découvert chez Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Je n’avais aucune chance de le trouver « par hasard » dans les bacs de la médiathèque, vu qu’il est « enterré à la réserve », ce qui est dommage…

Le livre: Yossel, 19 avril 1943, de Joe Kubert, traduit de l’anglais par Anne Capuron, éditions Delcourt, 2003, 121 planches, ISBN 978-2847896695.

L’histoire: 19 avril 1943, terrés dans les égouts, les derniers survivants du ghetto de Varsovie attendent l’assaut final. Yossel, un jeune adolescent, dessine et dessine encore. Retour quelques années en arrière, en 1939. La vie n’est pas facile pour la famille de Yossel, à Yzeran près de Varsovie. Un jour, ils sont regroupés avec d’autres juifs et envoyés dans le ghetto de Varsovie. Yossel, repéré par les nazis, dessine pour eux jour après jour. Ceux-ci n’ont même pas à faire la sélection, le Conseil des Anciens s’en charge, sourd aux avertissements, persuadés que les gens partent dans un camp de travail. Un jour, un rabbin est envoyé avec eux à Auschwitz, affecté aux Sonderkommandos puis aux Fours crématoires. Il réussit miraculeusement à s’échapper, revenir dans le ghetto, témoigner. Errant, il rencontre Yossel, raconte son histoire, tente de convaincre les gens pour le soulèvement du ghetto…

Une double page de Yossel, 19 avril 1943, de Joe KubertMon avis: contrairement à Art Spiegelman (Maus, un survivant raconte : tome 1 : mon père saigne l’histoire ; tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé), Joe Kubert n’est pas le fils de l’un de ces déportés dont il raconte la (sur)vie. Il est né en 1926 de parents qui ont réussi à fuir la Pologne alors que sa mère était enceinte de lui. Arrivé à l’âge de deux mois à New-York, il explique dans son introduction qu’il a écrit ce roman graphique à partir de documentation et de témoignages, sans s’être rendu sur place, et son choix de laisser l’album au crayonné, sans procéder à son encrage, et en se libérant de la contrainte des cases. Cela donne une impression de spontanéité, mais donne parfois un dessin chargé, surtout qu’il y a un texte dense dans les phylactères.  Un roman graphique qui mérite son nom, roman, même s’il se base en grande partie sur des faits réels. Un peu comme un roman historique. Et qui au-delà, aborde la question de la survie (de Yossel grâce à ses dessins, du Sonderkommando, rabbin qui finit par ne plus croire en Dieu) et insiste sur le rôle clef du Conseil des Anciens dans la soumission du ghetto et l’envoi des « sélectionnés » aux camps… A découvrir, et pour la médiathèque de Poitiers, ça serait une bonne idée de le sortir de la réserve, que des lecteurs puissent « tomber dessus » par hasard, en cherchant de la lecture dans les bacs.

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Cent mille journées de prières (t. 2) de M. Sterckeman et Loo Hui Phang

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Cent mille journées de prière (t. 2) de M. Sterckeman et Loo Hui PhangCe titre m’a été suggéré par un lecteur suite à mes articles sur plusieurs BD concernant le Cambodge (suivre le mot-clef ou les liens en fin d’article). J’ai emprunté les deux tomes à la médiathèque (voir mon avis sur le tome 1)

Le livre: Cent mille journées de prières, livre second de Michaël Sterckeman (dessins) et Loo Hui Phan (scénario), éditions Futuropolis, 2012, 112 pages, ISBN 9782754803809.

L’histoire: dans les années 1980, quelque part en France. Le canari et confident de Louis est mort, mais il continue à être l’intermédiaire qui lui permet de découvrir qui était son père. L’arrivée d’une famille cambodgienne amie de sa mère infirmière française avait entrouvert la porte de la révélation. Ayant interprété des éléments lacunaires, l’enfant craignait que son père, chirurgien, n’ait fait partie des bourreaux. Il va enfin découvrir sa « véritable » histoire…

Mon avis: comme dans le tome 1, le canari (enfin le cadavre du canari) est le médiateur indispensable entre la mère qui a enfoui un lourd secret et l’enfant qui a besoin de comprendre qui était son père. Chez lui (au cours d’une longue sieste agitée, transporté sur un champ de cendres), puis dans Phnom Penh aux heures sombres de 1975 et enfin par un retour des années plus tard au Cambodge (dans l’épilogue), le passé émerge peu à peu.  «Même avec cent mille journées de prières, on ne peut rien changer », dit le canari (page 77). Le dessin me plaît beaucoup, un dessin à la plume avec des fonds gris plus ou moins foncés qui délimitent les cases. Si j’avais regretté la non traduction des caractères khmers dans le premier tome, ici, les phrases censées être dans cette langue sont écrites en français mais avec une graphie qui fait bien comprendre que l’on change de langue (dans l’épilogue en particulier). Un album à découvrir! Les deux tomes sont un peu différents dans leur approche d’un même thème, sans doute la scénariste a-t-elle évolué en même temps qu’elle avançait dans cette histoire (personnelle?).

Pour aller plus loin sur l’histoire du Cambodge, voir aussi:

L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993, de Séra

Cent mille journées de prières de Michaël Sterckeman et Loo Hui Phang, tome 1 et tome 2

L’année du Lièvre de Tian, tome 1, Au revoir Phnom Penh, tome 2, Ne vous inquiétez pas

L’élimination de Rithy Panh

Kampuchéa de Patrick Deville.

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Astuce et truc, par Fran6Co

Couverture de Astuce et truc, par Fran6CoIl y a déjà quelques mois que j’ai commandé (et reçu) cette bande dessinée par l’intermédiaire du financement participatif Ulule (voir la page du projet avec une vidéo ou le site de Fran6co pour avoir une idée de son univers). Alors qu’une plateforme locale (Poitou-Charentes) de financement solidaire, J’adopte un projet, sera lancée aujourd’hui (17 octobre 2014) à Niort à l’occasion du salon national de l’économie sociale et solidaire (ESS), cela m’a semblé une bonne idée de la mettre en valeur.

Dessin de Astuce et truc, par Fran6CoEn contrepartie de ma participation, j’ai reçu la bande dessinée (40 pages, format A5), un dessin à la fin,

Dédicace de Astuce et truc, par Fran6Coet une dédicace personnalisée au début, le nom dans la liste des contributeurs.

Le livre : Astuce et truc, par Fran6Co, imprimerie Grapho 12 à Villefranche-de-Rouergue, 2014, 40 pages, ISBN 9782953949230

L’histoire: en quarante pages, des trucs et des astuces de toutes sortes, distillées par Truc (le canard) et Astuce (la grenouille).

Mon avis: avec humour, Truc et Astuce distillent leurs conseils façon scout (allumer un feu, se faire un hamac avec une nappe, faire résonner une herbe entre ses pouces), « la maison pour les nuls » (décoder les étiquettes pour l’entretien du linge, par exemple) ou le journal de Mickey. Euh, je ne suis pas sûre que les conseils pour la taille du silex façon Rahan soit très claire, foi de lithicienne (page 32), pas plus que le tir au propulseur (page 24), si les enfants s’y lancent. Et puisque nous sommes au rayon archéologie, il manque dans les techniques d’ouvertures d’une bouteille… le sabrage à la truelle, très efficace! Mais je ne connaissais pas la percussion de la bouteille calée dans une chaussure (page 33). Les sujets abordés sont variés, traités avec humour, même si certaines planches sont un peu denses (merci à ma caméra). N’hésitez pas à la découvrir, vous pouvez toujours vous la procurer sur le site de Fran6co.

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Moi, assassin, d’Antonio Altarriba et Keko

Logo rentrée littéraire 2014Couverture de Moi, assassin, d'Antonio Altarriba et KekoCet album m’a été recommandé par Frank, le patron de Bulles d’encre, la librairie BD de Poitiers, qui l’a mis en avant en vitrine… Il entre aussi dans le cadre du défi de la rentrée littéraire organisé par Hérisson.

Le Livre : Moi, assassin, d’Antonio Altarriba et Keko, traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco, éditions Denoël, 2014, 136 pages, ISBN 9782207116883.

L’histoire: de nos jours au Pays Basque. Enrique Rodríguez Ramírez, 53 ans, professeur d’histoire de l’art à l’université, dirige un groupe de recherche à l’intitulé curieux, Chair souffrante, la représentation du supplice dans la peinture occidentale. Il ne se contente pas d’étudier les corps martyrisés dans la peinture classique (religieuse ou mythologique surtout) ou dans l’art contemporain, il le met en pratique en élevant le crime au statut de performance artistique. Mais un jour, son rival dans l’équipe de recherche, avec qui il est en conflit, est retrouvé assassiné, mis en scène comme dans un tableau de Goya, il est soupçonné par la police, mais cette fois, ce n’est pas lui l’assassin…

Mon avis : Les désastres de la guerre de Goya et autres chefs-d’œuvre de l’art occidental élevés en modèle de crimes, il fallait oser… Mais je trouve que c’est un excellent moyen de faire le tour de l’histoire de l’art ou de la littérature: il y a énormément de références citées ou dessinées dans le décor, reproductions ou couvertures de livres. Il va d’ailleurs falloir que je me lance vraiment dans la lecture des Chants de Maldoror, de Lautréamont, qui apparaissent dans les mains du héros, je me l’étais déjà dit après les deux spectacles de Scorpène (revoir Réalité non ordinaire et A l’envers). Revenons à notre bande dessinée… L’album est aussi une bonne critique du monde universitaire, les rivalités au sein des départements, les colloques aux titres pompeux (ce qui n’est pas sans rappeler ), sans oublier, contexte basque oblige, une dimension politique (peut-on absoudre l’ETA ou pas). Le dessin en noir et blanc avec des « touches » de rouge (enfin, touches, ça peut aller d’une pomme ou de la boule rouge d’un logo à un tableau / « performance criminelle » sanglant) sert bien le propos.

A signaler une curieuse faute dans le lettrage, non détectée par l’éditeur, aucun doute, les chiffres romains sont de moins en moins lus dans la société, et le sens absurde de 17e-12e siècles n’a pas dû lui apparaître, deux fois, pages 125 et 130, sur l’affiche avec l’intitulé d’un colloque: « Triomphes, gloires et apothéoses dans la peinture des XVIe et XVIIe siècle ».

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Cent mille journées de prières (t. 1) de M. Sterckeman et Loo Hui Phang

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Cent mille journées de prière (t. 1) de M. Sterckeman et Loo Hui PhangCe titre m’a été suggéré par un lecteur suite à mes articles sur plusieurs BD concernant le Cambodge (suivre le mot-clef ou les liens en fin d’article). J’ai emprunté les deux tomes à la médiathèque. [voir le tome 2].

Le livre: Cent mille journées de prières, livre premier de Michaël Sterckeman (dessins) et Loo Hui Phan (scénario), éditions Futuropolis, 2011, 120 pages, ISBN 9782754803793.

L’histoire: quelque part dans une campagne française, dans les années 1980. Louis, 8 ans, vit un peu seul avec son canari. Sa mère, Laurence, infirmière, travaille quand il part et revient de l’école, le laisse seul le mercredi au bac à sable, le fait conduire par une voisine qui ne lui parle guère. Seul eurasien de l’école, les autres enfants se moquent de lui, même s’il est premier de la classe. Qui est son père? Le « mystérieux Bruce Lee » lancé par ses camarades? Un chinois? Triste, sa mère refuse d’en parler, même lorsqu’il doit faire un devoir sur ses grands-parents à l’école. Quand arrive une famille réfugiée du Cambodge, dont le père lui confie une bague ayant appartenu à son père, acceptera-t-elle de lever le voile sur ce secret?

Mon avis: En noir et blanc, l’album mêle la vie réelle de l’enfant et un univers rêvé par l’intermédiaire de son confident, un canari (vivant puis mort) offert par sa mère. Je trouve un peu dommage qu’il n’y ait pas de traduction des quelques bulles en khmer. La mère dit cambodgien, mais linguistiquement, c’est du khmer, même si désormais ce mot est lourd de sous-entendus, mais le khmer (langue) et les Khmers (peuple) existaient avant les Khmers rouges. Certes, cette non-traduction renforce l’idée d’incompréhension de l’enfant, et la graphie est très belle, mais  Cet album aborde deux sujets: un enfant « différent » (métisse asiatique dans une « classe de blancs »), victime de racisme hélas ordinaire, et un lourd secret de famille. Le choix de la mère de vivre seule sa peine, sans parler à son fils, est lourd de conséquences pour lui. Il ne sait même pas de quel pays il est originaire. Abandonné de longues heures seul, il ne peut que gamberger, fantasmer son père (surtout après avoir trouvé une photographie bien cachée dans la chambre maternelle), lui offrir un canari comme confident est curieux. Quand ce dernier décède, il fait semblant de l’enterrer et continue à utiliser le cadavre caché dans sa chambre comme récepteur de ses préoccupations. L’album est intimiste, au point que l’on peut se demander quelle part intime y a été mise par la scénariste; son prénom, Loo Hui, est homophone de Louis, le prénom du petit garçon. Elle est née en 1974 au Laos (je n’ai rien trouvé d’autre sur ses origines), en plein dans le « créneau » de la République Khmère au Cambodge (Phnom Penh est cerné par les Khmers rouges le 1er janvier 1974). La dernière partie parle de l’accueil des réfugiés, de leurs conditions de logement, des catholiques qui se donnent bonne conscience en prenant des enfants chez eux, mais pas les parents et pas trop longtemps (page 101: « les gens confondent parfois solidarité et condescendance »), le racisme est plus présent, le voile du secret commence à se lever. En tout cas, un bel album, et très différent de l’approche de  ou de celle de  sur le même sujet…

Pour aller plus loin sur l’histoire du Cambodge, voir aussi:

L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993, de Séra

L’année du Lièvre de Tian, tome 1, Au revoir Phnom Penh, tome 2, Ne vous inquiétez pas

L’élimination de Rithy Panh

Kampuchéa de Patrick Deville.

Logo top BD des bloggueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Top BD des blogueurs, septembre 2014

Logo top BD des bloggueursLe classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois de septembre 2014 est arrivé… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation! Bravo à lui, voir ses commentaires dans son article! En gras, ceux (qui deviennent rares) que j’ai lus.

Couverture de Les ignorants d'Etienne DavodeauLes ignorants d’Étienne Davodeau descend peu à peu dans le classement et va sans doute bientôt sortir, il est maintenant en dernière position…

Couverture de Un printemps à Tchernobyl d'Emmanuel LepageHeureusement, je viens de lire Un printemps à Tchernobyl d’Emmanuel Lepage (il a descendu ce mois-ci de la 8e à la 13e place)

Couverture de Les derniers jours de Stefan Zweig de Sorel et Seksiket Les derniers jours de Stefan Zweig, de L. Seksik et G. Sorel (à la 33e place).

1- (=) Le journal de mon père, 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
2- (=) Asterios Polyp, 18.65, David Mazzuchelli, Casterman
3- (=) Persépolis, 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
4- (N) Ceux qui me restent, 18.63, Damien Marie, Laurent Bonneau, Bamboo
5- (=) Le loup des mers, 18.55, Riff Reb, Soleil
6- (=) Idées Noires, 18.5, Franquin, Fluide Glacial
7- (=) NonNonBâ, 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius
8- (=) Maus, 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
9- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici 18.41, Tome 1, Tome 2,
10- (=) Tout seul, 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
11- (+) Les vieux fourneaux tome 1, 18.35, Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, Dargaud
12- (=) Le sommet des dieux 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
13- (=) Un printemps à Tchernobyl, 18.28, Emmanuel Lepage, Futuropolis, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
14- (=) Daytripper, 18.27, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
15- (=) V pour Vendetta, 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
16- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
17- (-) Universal War One 18.14, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
18- (=) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes?, 18.13, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud
19- (=) Les ombres, 18.1, Zabus, Hippolyte, Phébus
20- (=) Abélard, 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2.
21- (=) Universal War Two tome 1, 18, Denis Bajram, Casterman
22- (=) La fille maudite du capitaine pirate, 18, Jérémy Bastian, Editions de la Cerise
23- (=) Le muret, 18, Pierre Bailly, Céline Fraipont, Casterman
24- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
25- (=) Habibi, 17.95, Craig Thompson, Casterman
26- (-) Herakles, 17.92, Édouard Cour, Akileos, Tome 1, Tome 2,
27- (=) Les derniers jours d’un immortel, 17.92, Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Futuropolis
28- (=) Gaza 1956, 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
29- (=) Scalped, 17.86, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,
30- (=) Manabé Shima, 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
31- (+) Urban, 17.79, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3,
32- (=) Trois Ombres, 17.78, Cyril Pedrosa, Delcourt
33- (-) Les derniers jours de Stefan Zweig, 17.75, L. Seksik, G. Sorel, Casterman, voir mon avis sur Les derniers jours de Stefan Zweig
34- (=) Anjin-san, 17.75, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
35- (=) Joker, 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
36- (=) Mon arbre, 17.75, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
37- (=) L’histoire des trois Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
38- (=) Blankets, 17.73, Craig Thompson, Casterman
39- (=) Le pouvoir des innocents Cycle 3- Les enfants de Jessica tome 1, 17.73, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
40- (=) Holmes, 17.7, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3.
41- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,
42- (=) Les seigneurs de Bagdad, 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
43- (=) Washita, 17.69, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.
44- (=) Lorenzaccio, 17.67, Régis Peynet, 12 Bis
45- (=) Match!, 17.67, Grégory Panaccione, Editions Delcourt
46- (=) Tokyo Home, 17.67, Thierry Gloris, Cyrielle, Kana
47- (=) Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Soleil, Tome 1, Tome 2,
48- (=) L’Orchestre des doigts, 17.65, Osamu Yamamoto, Editions Milan, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.
49- (=)Melvile, 17.64, Romain Renard, Le Lombard
50- (=) Les ignorants, 17.63, Étienne Davodeau, Futuropolis, je l’ai beaucoup aimé

Les damnés de Paris de Mickaël Le Galli et Marie Jaffredo

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Les damnés de Paris de Mickaël Le Galli et Marie JaffredoCela faisait un moment que je n’avais pas alimenté la rubrique auteures féminines de bande dessinée, difficile de tenir la parité (un article sur deux) tant le monde de la bande dessinée est masculinisé.  Un album trouvé dans la sélection des bibliothécaires de à la médiathèque.

Le livre: Les damnés de Paris de Mickaël Le Galli (scénario) et Marie Jaffredo (dessins), éditions Vent d’Ouest, 2014, 128 pages, ISBN 9782749306957.

L’histoire: mai 1869 à Paris. Une jeune provinciale, Constance Desprez, débarque gare Saint-Lazare. Vulnérable, elle échappe à l’exploitation dans un nlogement trop cher (qu’elle pourrait payer par la prostitution) et grâce à un gavroche, Darius, trouve une chambre sur la butte Montmartre. Elle veut retrouver son fils de dix ans, qu’elle a eu avec le fils du notaire local, enlevé à sa naissance pour être adopté tandis qu’elle était envoyée au couvent. Elle n’a que le prénom qui lui a été donné, le père est mort à la guerre. La voici plongée dans la capitale, aidée d’André Gill, caricaturiste. Retrouvera-t-elle son fils?

Mon avis: j’ai beaucoup aimé le dessin à la plume joliment encré, très fouillé, très documenté du Paris de 1869, à la veille de la Commune, en plein travaux Hausmanniens. L’héroïne croise le « beau monde » de l’époque, Léon Gambetta, Gustave Courbet, Nadar, Émile Zola, la « publicité à la mode », peinte sur les murs (comme le poëlle Godin page 70), les halles reconstruites depuis une dizaine d’années, etc. Le scénariopêhce un peu par son aspect « gentillet », recherchant plus à « faire croiser des personnalités », par moment, mais l’histoire est néanmoins lisible. Juste une incongruité à la fin, sur la tombe, les dates 1849-1869 sont invraisemblables. Même précoce, une jeune femme de 20 ans ne peut pas voir un fils de dix ans… qu’elle aurait donc conçu à 9 ans!

Gambetta par Falguières à Cahors, 5, deux vues de face Voir exposition Nadar, à Tours il  a quelques années, le monument à Léon Gambetta à Cahors, De briques et de sangde Régis Hautière et David François (sur l’usine Godin à Guise), Au Bonheur des Dames d’Émile Zola…

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Vigiprimate, Silex and the City, tome 5, de Jul

Logo rentrée littéraire 2014Couverture de Vigiprimate,  Silex and the City, tome 5, de JulJe vous parle de cette série dans le désordre… Comme le tome 5 vient de paraître, je suis passée à ma librairie BD préférée. Il sera donc le premier livre rubrique BD lu dans le cadre du défi de la rentrée littéraire organisé par Hérisson. Voir les épisodes précédents, en attendant que j’aborde aussi le tome 4 : voir tome 1, le tome 2 Réduction du temps de Trouvaille), et le tome 3 : Le néolithique, c’est pas automatique.

Le livreSilex and the City, tome 5, Vigiprimate, de Jul (scénario et dessin), éditions Dargaud, 2009, 46 pages, ISBN 9782205061383.

La présentation de l’éditeur:

Menace terroriste, prises d’otages, attentats, islamophobie et bonne conscience humanitaire sur fond de tourisme de masse… Autant de sujets brûlants traités avec humour devant lesquels Silex and the City ne recule pas avec ce 5e tome !

Mon avis : la présentation de l’éditeur ne dit pas grand chose… Les enfants Dotcom quittent le nid (oups) la grotte pour la première fois! Web part avec son amoureux Rahan de la Pétaudière à New Rock, URL en mission humanitaire dans le Sahel, les parents en vacances à Bab-el-Bipède (après avoir hésité avec Lascaux de Janeiro)… quand Web est pris en otage. Si les jeux de mots sont toujours là, la réflexion sur l’actualité aussi (printemps arabe, plan vigipirate, otages au Sahel), j’ai trouvé l’ensemble un cran en dessous des précédents et de leur adaptation en dessin animé sur Arte. Peut-être est-ce justement le délai obligatoire, sortir l’album pour la rentrée, qui donne une impression de « pas tout à fait abouti ». Dommage… mais je suivrai quand même la série sur Arte (à 20h45), si vous ne connaissez pas, vous pouvez aussi la découvrir en ligne.

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Les derniers jours de Stefan Zweig de Sorel et Seksik

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les derniers jours de Stefan Zweig de Sorel et SeksikUn album trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Les derniers jours de Stefan Zweig de Guillaume Sorel (dessins) et Laurent Seksik (roman et adaptation du scénario), éditions Casterman, 2012, 88 pages, ISBN 9782203041769.

L’histoire: septembre 1941. Un bateau quitte New-York, à son bord, Stefan Zweig et sa femme, Lotte, qui ont fui l’Autriche annexée par l’Allemagne nazie et poursuivent leur exil vers le Brésil. De leur arrivée à leur suicide le 22 février 1942  à Petropolis, sur les hauteurs de Rio, Stefan Zweig et sa femme avaient été accueillis avec brio dans la bonne société. Mais l’auteur est nostalgique du passé, des fastes de Vienne, ne se remet pas de l’autodafe de ses ouvrages puis de sa fuite en Angleterre, s’inquiète de la situation en Europe, n’arrive pas à se concentrer sur son nouveau livre (Le monde d’hier) ou sa nouvelle vie.

Mon avis: un album qui figure depuis plusieurs mois dans le TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible, sur un auteur que j’ai pas mal lu en VO en prépa… et plus jamais depuis plus de 20 ans! Laurent Seksik a adapté en scénario son roman écrit deux ans auparavant. Il a choisi de « boucher les trous » dans ces six derniers mois de la vie de Stefan Zweig et de sa femme, qu’il présente comme un homme désespéré par la situation en Europe, nostalgique du passé (avec de belles planches autour de Gustav Klimt à Vienne), mais ne se remettant pas de l’autodafe de ses ouvrages, de la disparition ou de l’exil de ses amis (Max Ernst, Walter Benjamin), un homme que la vie intellectuelle à Rio (des locaux rejoints par de nombreux exilés) et l’amour de sa femme sont incapables de le sortir de ses idées noires. Guillaume Sorel a peint de très beaux paysages qui contrastent avec les intérieurs sombres des intérieurs de la vie à Rio ou les tons ocres du passé viennois.

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