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Richelieu, Kertész et Zola à Tours

Tours, la façade sur cour du musée des Beaux-Arts pendant l'exposition Richelieu Jeudi (avant-hier), j’ai profité d’une journée de congé pour aller visiter deux expositions à Tours. Je me suis d’abord rendue au musée des Beaux-Arts, dont je vous ai déjà parlé pour l’exposition Max Ernst, le monument à François Rude par Just Becquet et le cèdre et l’éléphant dans la cour. Jusqu’au 13 juin 2011, vous pouvez y voir l’exposition Richelieu à Richelieu, architecture et décors d’un château disparu (exposition qui est complémentaire de celles qui ont lieu à Richelieu et à Orléans). Tours accueille les décors de ce château détruit, pour l’occasion, les fenêtres du premier étage ont été occultées pour accueillir de grands panneaux de bois sur lesquels sont accrochées les œuvres (cela se voit à peine depuis la cour). Vous y verrez quelques sculptures antiques de la collection du cardinal de Richelieu, quelques tapisseries mais surtout les tableaux qui ornaient les pièces de cet immense château. Si vous n’aimez pas l’Antiquité, les tableaux classiques du 17e siècle inspirés de la mythologie et de la Bible ou à la gloire des souverains, vous ne l’apprécierez pas. Dans le cas contraire, vous serez comblé, avec des cartels un peu long qui mettent l’œuvre dans son contexte d’achat, sa situation dans le château et expliquent la scène représentée. À noter une magnifique reconstitution en maquette informatique 3D « comme si vous y étiez » du château et de ses abords.

Tours, la façade est du château pendant l'exposition Zola / Kertesz L’après-midi (après avoir fait une promenade et pris quelques photographies complémentaires sur Tours, la série sur mon blog continuera donc le mardi après-midi plus ou moins tous les quinze jours), je suis allée au château de Tours. Comme pour l’exposition Nadar, l’exposition actuelle est organisée dans le cadre de la convention avec le Musée du jeu de paume hors-les-murs. Elle se termine très bientôt (le 29 mai 2011). Elle est consacrée à Émile Zola photographe (au premier étage) et à André Kertész, L’intime plaisir de lire (retrouvez ici le petit journal de l’exposition pour et celui pour Kertész). Je trouve qu’elle n’a pas l’ampleur de l’exposition sur Nadar. Les deux films présentés à chaque étage sont pas mal (le dernier près de l’accueil est agaçant et dépassé…), mais je pensais y apprendre et y voir plus de chose. Par exemple, il nous est dit que Zola a beaucoup photographié l’exposition universelle de 1900, mais il n’en est montré que quelques exemplaires. Ses photographies de famille ou d’amis sont intéressantes, mais sans plus…

Pour André Kertész, la sélection vient de la médiathèque du patrimoine, qui conserve un fond de plus de 1000 clichés tous numérisés et disponibles dans la base de données Mémoire. Tous les clichés sélectionnés mettent en scène des lecteurs (de livres, de journaux, de lettres, parfois sans le lecteur). J’ai un petit faible pour la femme âge dans un lit des hospices de Beaune (encore en activité) en 1929.

Au bonheur des Dames de Zola

Logo du défi J'aime les classiques Couverture de Au bonheur des Dames de Zola Le défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie, s’est achevé fin 2010 mais j’ai décidé de le poursuivre avec une lecture chaque fin de mois. J’ai failli zapper février… Dans le cadre de ce défi, il me semblait indispensable de relire un livre d’Émile Zola… lequel choisir, L’assommoir? Germinal? Un moins connu, comme le docteur Pascal? Finalement, j’ai choisi un titre qui ne eut qu’intéresser les lectrices de ce blog et en particulier celles qui courent les grands magasins!

Le livre : Au bonheur des Dames (tome 11 des Rougon Macquart), d’Émile Zola, première édition en 1883 (lu en livre de poche n° 228, 1979, 504 pages 😉 Si vous avez la flemme de le relire, vous pouvez le télécharger sur ce site de littérature audio (c’est un site gratuit d’une association qui veut faire partager la littérature): il y en a pour un peu plus de 17h en tout, mais vous pouvez l’écouter chapitre par chapitre sur votre MP3!

L’histoire : de 1864 à 1869, sous le Second Empire, dans un Paris en pleine restructuration (avec notamment le percement des grands boulevards). Après la mort de sa mère puis de son père, Denise Baudu quitte sa Normandie pour s’installer à Paris, où l’a invité son oncle, qui possède une petite boutique de « nouveautés ». Elle prend donc le train avec ses deux frères, Jean et Pépé. Mais très vite, il lui faut survenir à leurs besoins, la boutique de son oncle connaît des difficultés, concurrencée par l’émergence des grands magasins. Fascinée par l’un de ceux-ci, Au bonheur des Dames, sur les grands boulevards, elle réussit à s’y faire embaucher. Mais le travail des vendeuses est pénible, le patron, un vrai tyran… Denise, qui vient de sa Normandie, a du mal à s’intégrer. Elle est cependant remarquée par le directeur, Octave Mouret. Très vite (il fait tout vite, agrandir sa boutique jusqu’à en faire un grand magasin, tuer le petit commerce du quartier), il souhaite l’épouser et lui donner la seconde place dans la direction du magasin. Venant du même milieu que les employés, sera-t-elle plus humaine avec eux?

Mon avis : Le débarquement à la gare Saint-Lazare et la description des Grands Magasins du boulevard Hausmann (même si les modèles de Zola sont le Bon Marché et les Grands Magasins du Louvre, devenus la Samaritaine avant qu’elle ne ferme il y a quelques années), ne dépayseront pas certaines d’entre vous, même s’ils ont vieilli depuis… la société de consommation naissante vaut de relire ce grand Zola! Tout y est déjà, l’achat m’as-tu-vu (pas pour une rollex, mais c’est pareil…), l’exploitation des vendeuses… et la lutte du petit commerce de proximité face aux gros nouveaux requins (les grands magasins, transposez aujourd’hui comme vous voulez). À lire ou relire absolument!

Pour aller plus loin : je vous conseille d’aller voir la très belle exposition virtuelle réalisée par la bibliothèque nationale de France.