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1917 à Metz

Metz, le centre Pompidou Après le Jura, j’ai passé quelques jours à Metz, je n’avais pas encore vu le Centre Pompidou Metz et l’exposition 1917 m’y attirait irrésistiblement (elle a lieu jusqu’au 24 septembre 2012). Le centre s’organise sur quatre grands plateaux. Au rez-de-chaussée, je trouve que la boutique est ratée, trop petite, tout est entassé, impossible de circuler entre les étagères et les tables… Le bistrot et sa terrasse sont en revanche agréables, à des prix très raisonnables, je n’ai pas testé la restauration à l’étage. Les expositions s’organisent entre les quatre niveaux. Lors de ma visite, 1917 au rez-de-chaussée et au premier étage, Sol LeWitt au deuxième, et au troisième étage, l’exposition suivante était en cours d’installation.

L’exposition et mon avis :  1917, jusqu’au 24 septembre 2012. Informations pratiques sur le site du centre. Tout ce qui est présenté se rapporte à l’année 1917, ou à peu près… en effet, pour « l’art des tranchées » (un grand mur), impossible de savoir si tous ces objets réalisés à partir d’obus ont été réalisés cette année là.

Sur les conseils d’un ami, je l’ai visitée à l’inverse de ce qui est prévu par les scénographes et commissaires. Cela permet de voir d’abord la partie « dure » (photographies et moulages et « gueules cassées », films de propagande de l’armée) et de terminer par la partie plus « artistique », avec pour « clou » le très grand rideau de scène du ballet Parade, réalisé par Pablo Picasso.

Comme pour Dada il y a quelques années au centre Pompidou à Paris, l’exposition est organisée en petits modules, et le catalogue comme un gros dictionnaire: je ne l’ai pas acheté, en le feuilletant, j’ai été rebutée par le parti pris graphique, avec des bandeaux noirs (ou gris foncé) façon faire-part de décès entre les articles. Beaucoup m’ont semblé faire doublon avec le catalogue Dada. En plus, il n’y a qu’une version en couverture rigide, plus joli mais trop lourd pour la valise et les étagères.

Revenons à l’exposition. Comme d’habitude quand je parle d’expositions, la suite est un peu en vrac, au gré de mon ressenti…

Beaucoup d’artistes des avant-gardes, des « classiques » de Dada (voir exposition à Paris il y a quelques années) ou de l’avant-garde russe (voir exposition à Bruxelles il y a aussi quelques années). J’ai des interrogations sur les cartels et le parti pris de ne pas donner la nationalité des artistes, cela aurait été une information utile dans certains cas. De même, si je n’avais pas vu récemment l’exposition Jacques Villon à Angers, je n’aurai pas pu faire le rapprochement entre les trois frères de la famille Duchamp (Marcel, Jacques et Gaston), aucune indication dans l’exposition. Passons vite sur les « stars » déjà vues et revues, mais dont on ne se lasse pas (sans ordre, Fernand Léger, Otto Dix, Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso, Man Ray, Marcel Duchamp, George Grosz, Francis Picabia, Georges Rouault -voir des liens dans mon article sur l’exposition Georges Rouault au Centre Pompidou à Paris-, Kazimir Malevitch, Paul Klee, Amedeo Modigliani, Raoul Dufy, Giorgio De Chirico, Claude Monet, etc.), également des photographies de Jacques Henri Lartigue (voir plus sur le site de la fondation Lartigue) et André Kertész (mais pour ce dernier, rien ne vaut l’exposition vue à Tours ou le fond de plus de 1000 clichés tous numérisés et disponibles dans la base de données Mémoire). Quelques (re)découvertes pour moi : les clichés de Rodin sur son lit de mort, prises par plusieurs photographes le 18 novembre 1917, de nombreuses œuvres de Paul Nash, une série de xylographies intitulée Debout les morts, résurrection infernale, de Frans Masereel (un graveur belge d’origine flamande dont je découvrirais volontiers le reste de l’œuvre, voir sur le site de la fondation Frans Masereel, qui a organisé cette année une exposition à Nurenberg), des carnets de André Mare (oui, le décorateur « star » de l’art déco) sur les arbres de camouflage.

Une exposition très riche… à voir si vous passez par Metz… je vous conseille de faire comme moi, commencez à l’envers, par le rez-de-chaussée, si vous souhaitez commencer par les aspects « durs » de la guerre et finir par des œuvres plus loin de la guerre…

Pour aller plus loin:

Sur mon blog:

– au rayon expositions

l’exposition Georges Rouault au Centre Pompidou à Paris

l’exposition Jacques Villon à Angers

l’exposition André Kertész à Tours

– au rayon livres

A l’ouest rien de nouveau de Erich Maria Remarque

14 de Jean Echenoz

Le crime de l’Albatros de Thierry Bourcy (Les aventures de Célestin Louise, flic et soldat)

Crevaisons (Une aventure rocambolesque du Soldat inconnu, tome 5) de Manu Larcenet et Daniel Casanave.

– au rayon patrimoine

la page de liens sur les monuments aux morts

 

Voir un film sur la rééducation, 1er janvier 1918, sur le site de l’INA

 

Richelieu, Kertész et Zola à Tours

Tours, la façade sur cour du musée des Beaux-Arts pendant l'exposition Richelieu Jeudi (avant-hier), j’ai profité d’une journée de congé pour aller visiter deux expositions à Tours. Je me suis d’abord rendue au musée des Beaux-Arts, dont je vous ai déjà parlé pour l’exposition Max Ernst, le monument à François Rude par Just Becquet et le cèdre et l’éléphant dans la cour. Jusqu’au 13 juin 2011, vous pouvez y voir l’exposition Richelieu à Richelieu, architecture et décors d’un château disparu (exposition qui est complémentaire de celles qui ont lieu à Richelieu et à Orléans). Tours accueille les décors de ce château détruit, pour l’occasion, les fenêtres du premier étage ont été occultées pour accueillir de grands panneaux de bois sur lesquels sont accrochées les œuvres (cela se voit à peine depuis la cour). Vous y verrez quelques sculptures antiques de la collection du cardinal de Richelieu, quelques tapisseries mais surtout les tableaux qui ornaient les pièces de cet immense château. Si vous n’aimez pas l’Antiquité, les tableaux classiques du 17e siècle inspirés de la mythologie et de la Bible ou à la gloire des souverains, vous ne l’apprécierez pas. Dans le cas contraire, vous serez comblé, avec des cartels un peu long qui mettent l’œuvre dans son contexte d’achat, sa situation dans le château et expliquent la scène représentée. À noter une magnifique reconstitution en maquette informatique 3D « comme si vous y étiez » du château et de ses abords.

Tours, la façade est du château pendant l'exposition Zola / Kertesz L’après-midi (après avoir fait une promenade et pris quelques photographies complémentaires sur Tours, la série sur mon blog continuera donc le mardi après-midi plus ou moins tous les quinze jours), je suis allée au château de Tours. Comme pour l’exposition Nadar, l’exposition actuelle est organisée dans le cadre de la convention avec le Musée du jeu de paume hors-les-murs. Elle se termine très bientôt (le 29 mai 2011). Elle est consacrée à Émile Zola photographe (au premier étage) et à André Kertész, L’intime plaisir de lire (retrouvez ici le petit journal de l’exposition pour et celui pour Kertész). Je trouve qu’elle n’a pas l’ampleur de l’exposition sur Nadar. Les deux films présentés à chaque étage sont pas mal (le dernier près de l’accueil est agaçant et dépassé…), mais je pensais y apprendre et y voir plus de chose. Par exemple, il nous est dit que Zola a beaucoup photographié l’exposition universelle de 1900, mais il n’en est montré que quelques exemplaires. Ses photographies de famille ou d’amis sont intéressantes, mais sans plus…

Pour André Kertész, la sélection vient de la médiathèque du patrimoine, qui conserve un fond de plus de 1000 clichés tous numérisés et disponibles dans la base de données Mémoire. Tous les clichés sélectionnés mettent en scène des lecteurs (de livres, de journaux, de lettres, parfois sans le lecteur). J’ai un petit faible pour la femme âge dans un lit des hospices de Beaune (encore en activité) en 1929.