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La fontaine ou monument mémorial américain de Tours

Tours, le mémorial américain, 1, vue générale

En 1918-1919, la ville de Tours a accueilli le quartier général des « Services of Supply » (SOS – Service de Soutien), chargé de fournir les équipements, les munitions et le ravitaillement vers le front. En retour, une fontaine monumentale dite monument américain ou mémorial américain a été construite sur un terrain acheté par les Américains (qui ont aussi financé le monument et l’entretiennent toujours dans le cadre de l’American battle monuments commission) sur le quai d’Orléans là où se trouvait auparavant un cirque en dur, que vous pouvez découvrir sur ce blog. Pour le monument lui même, je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre.

Tours, le mémorial américain, 2, la signature Arthur Loomis Harmon et la date Il est daté et signé « A.D. 1932 / American battle monuments commission / Arthur Loomis Harmon architect  » (né en 1878 à Chicago dans l’Illinois, mort en 1958). En 1929, il s’est associé à Richmond Harold Schreve et William Lamb pour fonder un cabinet qui a créé notamment l’Empire State Building à New-York en 1931. Il est aussi l’auteur du monument américain de Blanc-Mont à Sommepy Tahure dans la Marne.

Tours, le mémorial américain, 3, trois vues de détail La fontaine se compose d’un bassin au milieu duquel se dresse une vasque sur un socle (qui porte les armoiries des villes françaises qui ont accueilli le SOS, Tours, Brest, Saint-Nazaire, Le Mans, Is-sur-Tille, Nevers, Neufchateau et Bordeaux) et au milieu, un grand pilier encadré de statues allégoriques en pierre, surmonté d’un groupe sculpté en bronze doré avec un indien accroupi sur lequel vient se poser un aigle.

Tours, le mémorial américain, 4, les quatre allégories Sur le tour du pilier, quatre figures féminines vêtues de toges qui représentent (c’est écrit dessus…) la construction, qui tient un immeuble dans ses mains, l’administration, avec un rouleau de papier ou de parchemin, la distribution, avec ce qui doit symboliser un pain, et les achats (« procurement »), allégorie dont je n’ai pas identifié l’attribut dans la main gauche.

Tours, le mémorial américain, 5, les toiles d'araignées à contre jour Et une dernière vue… Restauré assez récemment, mais il est plein de toiles d’araignées, l’aigle… et même l’Indien…

Niort, le lycée de jeunes filles devenu musée Bernard d’Agesci

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 1, la façade avenue de Limoges

L’ancien lycée de jeunes filles de Niort a eu une gestation difficile dans les années 1890. Le maire d’alors, Ludovic Martin-Bastard, a été traîné dans la boue par la presse locale et ses adversaires politiques de l’époque pour avoir voulu construire un lycée de jeunes filles. C’est vrai, quoi, quelle idée de vouloir instruire les filles??? Heureux hasard, j’avais programmé cet article il y a une quinzaine de jours (et beaucoup d’autres… Niort reviendra ici le jeudi toutes les 4 semaines pendant de nombreux mois), et j’ai vu quelques jours plus tard que la presse locale lui consacrait un article… Le débat qui fit rage fut pire que ce que j’avais lu ailleurs… Depuis quelques années, il est devenu le musée Bernard-d’Agesci. Jusqu’au 2 Octobre 2011, vous pouvez y voir une exposition sur Cent ans d’automobile en Deux-Sèvres.

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 3, la porte et la signature Le bâtiment a été construit sur les plans de Georges Lasseron, qui a laissé sa signature sur la façade principale…

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 4, l'horloge et la date La date 1896-1897 est portée sous l’horloge de l’entrée principale de ce qui était le lycée de jeunes filles Jean Macé jusqu’en 1993.

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 2, détail de l'ornementation de la façade Le décor est sobre, un peu de motifs gravés, quelques céramiques non vernissées.

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 5, façade rue Mazagran L’autre façade, rue Mazagran, est plus qu’austère.

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 6, la coursive du premier étage Il a été transformé ensuite par les architectes Bochet, Lajus et Pueyo en musée, rassemblant les collections du conservatoire de l’école, du muséum (qui était jusque là dans les locaux de l’ancienne école d’art) et le musée des Beaux-Arts. Les collections archéologiques sont elles présentées dans le donjon. Voici une vue depuis une salle largement vitrée du premier étage, qui donne sur la coursive (non accessible au public) et la cour.

Côté musée, il vaut vraiment la visite. Parmi mes œuvres préférées, voici un sélection très très subjective:

  • le meuble du cabinet de curiosité, création contemporaine de Zette Cazalas
  • le plafond en faïence de Parthenay, chef-d’œuvre réalisé par Prosper Jouneau pour l’exposition universelle de 1889 (à voir ici), plafond à caissons avec une coupole centrale encadrée de personnage en tenue Henri II. Prosper Jouneau refusa de le vendre à de riches collectionneurs, comptant sur un achat promis par l’État, achat qui ne vint jamais et le mena au bord de la ruine. Le plafond fut finalement vendu par son associé Henri Amirault pour un prix dérisoire, à Auguste Tolbecque, musicien et luthier niortais, dont les collections sont aussi présentées au musée d’Agesci
  • les collections issues du legs Piet-Lataudrie (1914) et notamment les splendides miniatures en ivoire du 14e siècle, dont il est vraiment dommage qu’il n’y ait pas de catalogue ni même de carte postale en vente à la boutique
  • la salle avec les sculptures de Pierre-Marie Poisson
  • la collection d’orfèvrerie et surtout le meuble alévolé qui les accueille
  • les panneaux peints du château détruit de La Mothe-Saint-Héray

Niort, rue Rabot, sculptures du musée

Alors que la ville, officiellement pour cause de travaux, a enlevé toutes les sculptures de la place de la Brèche et le groupe sculpté à Amable Ricard par Baujault près du donjon, et s’interroge sur leur remise en place à l’issue des travaux, le musée a mis dans la rue Rabot quelques-unes de ses œuvres, dont les deux montants de cheminée que vous voyez à droite. J’ai aussi mis la fontaine qui se trouve un peu plus loin, rue Sainte-Marthe.

Les photographies datent de mi juillet 2011.

Pour en savoir plus : voir Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.

Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…

  • 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
  • 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
  • 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
  • v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
  • 1896-1897: l’ancien lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
  • 1897-1901 : l’hôtel de ville
  • 1906 : le magasin A la ménagère
  • 1908 : le Grand café
  • 1913 : bains-douches dans la rue basse
  • 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
  • 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
  • et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières

Le parc Mirabeau à Tours (1) : le parc et la fontaine inaugurale

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 1, vue générale Le parc Mirabeau a été aménagé après le déménagement du cimetière Saint-Jean-des-Coups, fermé suite à l’inondation de 1856 (les tombes ne furent déménagées qu’en 1889). Ce cimetière, aussi appelé cimetière de l’est, avait lui-même été aménagé en 1777 dans les jardins d’un ancien prieuré. De ce cimetière subsiste une allée de marronniers qui conduisait à la chapelle. En 1891, il est réaménagé par Louis Ernest Madelin, jardinier en chef du jardin botanique. Sa partie nord a été amputée en 1957 pour l’agrandissement de l’école voisine dont je vous reparlerai pour sa plaque commémorant la déportation d’élèves juifs. Il a aujourd’hui une superficie de moins de 1ha.

Le kiosque, construit en béton imitant le bois, technique très à la mode à cette époque (vous pouvez revoir par exemple dans le même style les aménagements du jardin anglais dans le parc de Blossac à Poitiers), date de ce réaménagement et a été construit à la place d’une ancienne chapelle du 12e siècle, vestige du prieuré conservé lors de l’aménagement du cimetière.

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 2, la dédicace L’inauguration du parc a été marquée par la pose de cette fontaine originale, qui est à la fois le support de la mémoire de l’inauguration (« Parc Mirabeau / inauguré le 25 décembre 1891 / M. le Dr A. Fournier maire / MMrs E. Gorce et L. Loiseau adjoints »)…

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 3, le buste de Marianne de face …avec à son sommet un buste de la République (buste de Marianne), ce qui est plutôt rare dans un jardin public… Grâce au dossier sur les Marianne de Charlotte Pon, j’ai pu l’identifier au deuxième modèle d’Angelo Francia, créé pour le concours de la ville de Paris et très répandu.

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 4, le buste de Marianne, côté droit Cette Marianne est représentée en buste, avec les épaules. Elle est coiffée d’un bonnet phrygien avec cocarde et d’une couronne végétale de laurier.

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 5, le buste de Marianne de dos Malgré l’ombre des feuilles, on voit peut-être mieux de dos cette superposition de la couronne végétale sur le bonnet phrygien.

Tours, parc Mirabeau, la colonne à Baric, 1 de loin Le parc renferme plusieurs statues dont je vous reparlerai : Les mystères douloureux du sculpteur Alaphilippe, une stèle aux céramistes tourangeaux du sculpteur Médéric Bruno et une colonne dédicacée à « JULES BARIC / 1825 / 1905 / AU MAÎTRE CARICATURISTE / SOUSCRIPTION PUBLIQUE »…

Tours, parc Mirabeau, la colonne à Baric, 2, la dédicace …que voici de plus près.

Défi photo: par temps sec, faisons couler l’eau…

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 1, place Lepetit Par temps sec, c’est sûr… Un petit « pipi d’oiseau hier matin », le gros orage d’il y a quinze jours est loin, quelques éleveurs de Poitou-Charentes commencent à abattre des vaches pour pouvoir nourrir le reste de leur troupeau… Bon, de l’eau, des fontaines, Poitiers en est pauvre, pas de grande fontaine monumentales comme à Toulouse (à redécouvrir pour la fontaine Belle-Paule, les Gloires de Toulouse ou encore la fontaine Boulbonne). Seule la fontaine aux Amours de Durenne dans le parc de Blossac à Poitiers pourrait avantageusement concurrencer les fontaines Wallace… Bon, sauf mention contraire, mes photographies datent du vendredi 13 mai 2011, le matin ou le soir… Je commence par la fontaine-lavage de voiture, fontaine abreuvoir, fontaine jeux d’enfants… devant le palais de justice (l’ancien palais des ducs d’Aquitaine). Bien sûr, le stationnement n’est pas autorisé ici, mais il y a toujours des voitures, le soir (comme ici) ,sans doute des riverains, dans la journée, des voitures de gendarmerie qui viennent au tribunal… (n° 1 sur le plan en fin d’article). Cette première photographie date d’une quinzaine de jours, je voulais faire quelque chose sur la laverie automatique gratuite en temps de pénurie d’eau, j’ai pris presque la même vendredi soir, mais il y a plus de passants à cacher… Pour les plaques d’immatriculation, je les laisse, ça fera les pieds à tous ces conducteurs inciviques (comme quoi la campagne de publicité sur panneaux et cartes à publicité ne sert à rien)…

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 2, place Lepetit Tôt vendredi matin, il ne restait qu’un seul véhicule… Cette fontaine pose quand même un problème de santé pour tous les enfants qui vont y jouer notamment le samedi après-midi et le dimanche, l’eau est en circuit fermé, alimentée en permanence par les déjections canines et les hydrocarbures des voitures…

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 3, place du marché Nous avons aussi beaucoup de fontaines à sec, au moins jusque ces dernières semaines… Un genre de grand abreuvoir (n° 2 du plan) près du le marché Notre-Dame, depuis presque 20 ans que j’habite à Poitiers, je ne pense pas y avoir vu d’eau…

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 4, place Charles-VII D’autres viennent d’être remises en état… Je vous ai montré celle-ci, place Charles VII, lors du défi sur les bancs publics (n° 4 de ce précédent défi), la voici de plus près (n° 3 du plan de cet article)…

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 5, devant Saint-Porchaire Une autre fontaine (n° 4 ici), près de l’église Saint-Porchaire, a une forme de gargouille et ne fonctionnait plus depuis longtemps… remise en eau en mars, j’ai bien cru vendredi matin qu’elle était à nouveau en panne, avec des algues qui se développent dans le bassin…

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 6, devant Saint-Porchaire Mais ouf, le soir, elle marchait ou plutôt crachait son eau. Ce sont juste les horaires annoncés (elle est censée cracher de 7h à 22h, mes photos ont été prises à 8h25, pas d’eau qui coule) qui sont faux…

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 7, place Leclerc J’en arrive à la dernière née (n° 5), pas encore en marche… dans l’angle le plus moche de la place d’Armes, avec les deux seules façades non rénovées ou en cours de rénovation (mais qui ont connu de meilleurs jours, surtout pour les bâtiments qui les ont précédés, à revoir ici pour le grand magasin et là pour l’ancien théâtre). Quant à la fontaine, pour l’instant, je la trouve moche, certains m’ont dit « attends, il va y avoir des jets d’eau », certes, mais pas en hiver, et si elle reste comme ça, elle sera aussi dangereuse pour les personnes au champ visuel restreint (et l’on sait le nombre de personnes âges en ville), basse et blanche sur blanc, cela va être comme pour les bancs devant l’office de tourisme, gare aux chutes… Coccinelle vous l’a montrée en cours d’installation il y a quelques jours… Pourtant, il y a un an et demi, en octobre 2009, lors d’une réunion publique à l’hôtel Aubaret (la veille du déchaînement des casseurs en ville), le cabinet Lion, chargé de cœur d’agglo, nous annonçait une belle fontaine devant le printemps, insistant, l’eau, c’est important dans une ville… Qu’en est-il aujourd’hui??? Un machin rond, bas, ridicule dans un coin de la place.

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 8, jet d'eau de Blossac Même le jet d’eau de Blossac (n° 6) est moins ridicule en dépit de sa grande banalité…

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 9, bornes-fontaines Nous avons aussi quelques bornes-fontaines avec de l’eau potable, en voici trois exemples pris au le jardin des plantes (n° 8), sur le mur nord de Notre-Dame-la-Grande (n° 7) et dans le parc de Blossac (n° 9).

La fontaine du légat et son lavoir, près du pont Joubert à PoitiersJe vous remets deux photographies que je vous ai montrées il y a déjà un certain temps… clic sur les liens pour les redécouvrir avec leur histoire… D’abord la fontaine du légat (n° 10)…

Le 29 janvier 2011 à Poitiers, 3, la fontaine aux amours de Durenne dans le parc de Blossac… et puis la fontaine aux Amours de Durenne (n° 11), dont je vous parlais au début de cet article…

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, plan du défi Et voici la position de ces fontaines…

La fontaine Boulbonne à Toulouse

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 1, vue générale Aujourd’hui, direction Toulouse, je vous rappelle que ces photographies datent de mars 2010. Nous allons à l’angle des rues Boulbonne (du nom d’une abbaye de l’Ariège qui avait un collège – équivalent d’une résidence universitaire pour ses novices – au 21 de cette rue du 13e au 16e siècle) et Cantegril, voir la fontaine…

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 2, signature C’est une œuvre signée du sculpteur toulousain Jules Jacques Théodore Dominique Labatut (né en 1851 à Toulouse et mort en 1935 à Biarritz, son prénom d’usage est Jacques), élève à l’école des Beaux-Arts de Paris notamment de François Jouffroy et d’Antonin Mercié, dont je vous ai déjà parlé pour le tirage de Gloria Victis (1881) place de Strasbourg à Niort et pour la statue équestre de Jeanne d’Arc (1902, inaugurée 1922) à Toulouse. La fontaine n’a été réaménagée qu’en 1984 par l’architecte Bernard Calley à partir de cette sculpture en calcaire, à l’emplacement où s’est trouvé le puits dit des Quatre-Carrés. De quand date la fontaine? Probablement de 1911, date à laquelle elle fait l’objet d’une critique féroce… Si on en croît ce document d’archive, je dirai finalement que la maquette a été réalisée (sans doute en plâtre) en 1900 et qu’un groupe sculpté en marbre, sans doute celui que nous avons sous les yeux, a été exécuté par l’atelier d’Atteni pour le salon des artistes français de 1911.

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 3, vue rapprochée de face Allez, on s’approche… La fontaine représente la Garonne offrant l’énergie électrique à la ville de Toulouse. Au centre trône une allégorie de Toulouse (à comparer avec celle-ci par Jean Antoine Injalbert sur la gare de Tours).

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 4, vue du côté gauche Toulouse est représentée sous les traits d’une femme assez jeune, assise sur l’arche d’un pont et tient dans sa main droite un gouvernail. Contrairement à la plupart des allégories de cette époque, vêtues à l’Antique (je vous en ai montré plein, à retrouver en liens à partir de cette page), elle est ici vêtue d’un costume traditionnel avec une sorte de grand foulard fermé par un grand nœud sur sa poitrine.

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 5, vue du côté gauche Son autre main est en appui sur les armoiries de la ville de Toulouse. Sous le pont coule la Garonne… personnifiée sous les traits d’une femme nue aux longs cheveux qui émerge à moitié en rampant en actionnant une roue à aubes. D’après la description de 1911, elle tenait de sa main gauche (levée mais aujourd’hui vide) une sorte de grosse canne dont le pommeau pourrait être une ampoule à incandescence…

Dernière précision, les trois têtes de lions qui crachent l’eau sont de Madeleine Tezenas du Montcel, dont je vous ai déjà montré le groupe sculpté de Saint-Exupéry et du Petit-Prince (et dont vous pouvez découvrir ici le site internet de l’artiste).

Des fontaines Wallace à Toulouse…

Toulouse, fontaine Wallace du Grand-Rond, 1, vue de loinCertain(e)s d’entre vous ont cru reconnaître une fontaine Wallace dans la fontaine aux amours de Durenne que je vous  ai montré à nouveau l’autre jour… Il s’agit en fait d’un autre modèle, mais qui peut aujourd’hui venir de la même fonderie de Sommevoire, où elles sont toujours au catalogue, en fonte de fer. Les fontaines Wallace sont dues à un autre sculpteur, Charles-Auguste Lebourg (Nantes, 1829 – Paris, 1906), et à la place des Amours de Durenne, il y a quatre cariatides qui représentent la simplicité, la bonté, la sobriété et la charité. Leurs tuniques en particulier sont toutes différentes. Il y en a plusieurs à Toulouse, Cathdragon, les as-tu toutes repérées ? Bon, de mon côté, j’en ai pris en photo il y a un an au Grand Rond (les premières photographies) et au jardin des plantes de Toulouse, mais il y en a aussi sur les places Saint-Georges, Henry Russell, R. Ferrières, du Ravelin, Laganne (devant la galerie du château d’eau) et sur le rond-point Alain Gazeaud dans le quartier de la Côte pavée…

Toulouse, fontaine Wallace du Grand-Rond, 2, de plus près Allez, on s’approche… Ne me demandez pas laquelle est la simplicité etc., je n’ai pas eu le temps d’approfondir la question…

Toulouse, fontaine Wallace du Grand-Rond, 3, la marque de la fonderie D'Osne Ici, la marque de fonderie est Val d’Osne… Il s’agit de la première fonderie qui les a réalisées, près de Saint-Dizier en Haute-Marne. Cette fonderie a par la suite été rachetée par Antoine Durenne, qui transfère la production à Sommevoire (et oui, délocalisation dès la fin du 19e siècle… mais à quelques dizaines de kilomètres, toujours en Haute-Marne), à la Générale d’hydraulique et de mécanique qui réalisait aussi toutes les fontes d’art de ce sculpteur.

Toulouse, fontaine Wallace du Grand-Rond, 4, la signature du sculpteur Lebourg Et la signature « CH. LEBOURG. SC[ulpteur]/1872 ». Charles-Auguste Lebourg a créé les cariatides qui ornent ces fontaines en 1872, mais elles sont toujours à la vente, en quatre modèles de taille et de fonctionnement différents.

Toulouse, fontaine Wallace du jardin des Plantes, vue d'ensemble En voici une autre dans le jardin des plantes de Toulouse…

Toulouse, fontaine Wallace du jardin des Plantes, la signature du sculpteur Lebourg La même signature, « CH. LEBOURG. SC[ulpteur]/1872 ».

Mais pourquoi fontaines Wallace, si elles portent des cariatides et sont dues au sculpteur Lebourg ? Parce que c’est le philanthrope britannique Richard Wallace qui finança à Paris l’installation de ces nombreux points d’eau potable. C’est lui qui a conçu le dessin des fontaines, seules les cariatides sont de Lebourg.

Vous trouverez plus d’information sur ces fontaines et Charles Auguste Lebourg sur ce site

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Le Grand-Rond à Toulouse (4) : Izaure ou Toulouse…

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, bassin central avec jet d'eau et parterre de fleurs Comme je vous le disais il y a quelques semaines, le centre du Grand-Rond a connu de nombreuses évolutions… Je vous invite à une petite visite en cartes postales anciennes, toutes ne sont pas datées, je n’ai pas eu le courage de rechercher les dates d’activité des différents éditeurs…

Sur la première vue, il y a un bassin entouré de parterres de fleurs, avec un petit jet d’eau au milieu.

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, bassin central avec jet d'eau et parterre de fleurs Sur la seconde vue, le jet d’eau est tout petit, le bassin est toujours entouré de fleurs.

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, monument à Clémence Isaure de Paul Ducuing, dans un bassin Sur la vue suivante, légendée statue de Clémence Isaure ou Izaure (dont je vous ai parlé pour une autre fontaine ici), un groupe sculpté occupe le centre d’un bassin. Au sommet, sur un piédestal se tient, telle une madone, la légendaire Clémence Isaure vêtue d’une longue robe (vous pouvez lire une version de la légende sur le site du musée des Jacobins). Sur un socle, à ses pieds, quatre personnages sont assis. Si vous avez des informations, j’aimerais bien les identifier, il y a au moins un homme et une femme… Peut-être des allégories ? Autour de l’îlot central, quatre animaux (grenouilles en bronze ?) crachent de l’eau dans le bassin.

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, monument à Clémence Isaure de Paul Ducuing, sans bassin Sur d’autres vues, comme ici, le même groupe sculpté porte la légende  » monument à la gloire de Toulouse « , ce qui est un peu la même chose, si Isaure symbolise la ville. Vous remarquerez qu’ici, il n’y a pas de bassin, le monument se dresse juste au centre du Grand-Rond.

Qui est l’auteur de ce groupe sculpté ? Plusieurs cartes postales l’attribuent à Paul Ducuing (1867-1949), qui a aussi réalisé le monument à Auguste Fourès et la poésie romane, qui se trouvait dans le même parc. Il pourrait correspondre à La Toulousaine présentée par Paul Ducuing au salon des artistes français de 1903 sous le n° 2735.

Je n’ai pas pu reconstituer la chronologie de ces vues, mais je pense que l’ordre est l’inverse de ce que je vous montre ici…

Pour en savoir plus sur Paul Ducuing, je vous conseille la lecture de cet article, de Luce RIVET, Le sculpteur toulousain Paul Ducuing (1867-1949) : un artiste officiel sous la Troisième République, Annales du Midi, 1988 (2e trimestre), p. 181-192.

Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux…

Post-scriptum : j’ai oublié de préciser… Cette statue là n’existe plus. Elle a très probablement été fondue suite à la loi du 11 octobre 1941 et aux instructions de 1942, qui ordonnaient la fonte des monuments en bronze à l’exception des monuments aux morts, des saints, des saintes, des rois et des reines…

Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse (détruit).

Retour sur la fontaine Belle-Paule à Toulouse

Toulouse, fontaine Belle Paule, deux crapauds en bronzeVous avez été nombreux à réagir à mon article sur la fontaine Belle-Paule à Toulouse. Amaryllis, Dianou / Claudiane et Virjaja ont notamment parlé des petits animaux, grenouilles et autres au pied du socle… En cherchant de la documentation sur une autre fontaine avec Clémence Isaure, aujourd’hui disparue (Les Gloires de Toulouse), et son sculpteur, Paul Ducuing, dont je vous parlerai dans quelques mois (patience !), je suis tombée sur cet article du journal des débats politiques et littéraires n° 176 du 25 juin 1912 (que vous pouvez lire en entier sur le site de la Bibliothèque nationale de France. Je vous livre donc ce texte, paru peu après l’inauguration de la fontaine dont le chroniqueur n’aime pas la modernité, et notamment pas ces petits animaux… J’ai mis en avant quelques passages en caractères gras.

 » […] M. Laporte Blairzy, autre enfant du pays, a été désigné pour  » ériger sur une place publique de Toulouse une fontaine monumentale à la mémoire de Clémence Isaure  » et on ne saurait lui reprocher d’avoir démesurément grandi un bibelot pour en faire un monument. Je lui reprocherais peut-être bien aussi, ayant coiffé Clémence Isaure du hennin d’Isabeau de Bavière, l’avoir juchée sur un socle modern style qui, n’étant pas très beau en soi, produit, par la juxtaposition brusque et le contraste, un effet de surprise assez déplaisant. Aux pieds de Clémence Isaure, au lieu des gloires de Toulouse, c’est ici un chœur de grenouilles qui apparaît. Et les exégètes de l’avenir découvriront peut-être dans la présence de ces batraciens un symbolisme très profond  » (extrait du journal des débats politiques et littéraires n° 176 du 25 juin 1912). Les goûts et les couleurs, la position face à l’art contemporain… mieux accepté presque cent ans après. Toutes les photos sont dans cet article.

Voyage en mer Egée (14), la Crête, Heraklion…

Heraklion, la fontaine Morosini À tous les lecteurs européens, vous avez froid en ce moment ? C’est normal, c’est l’hiver… En Nouvelle-Zélande, c’est déjà le début de l’été, et pour ma part, je vous emmène au soleil, en Crête, début octobre 2008. Après Knossos, nous avions un petit temps livre en ville, à Heraklion. Une petite photographie de la fontaine Morosini (construite en 1628), en bonne touriste…

Heraklion, l'ancienne église Saint-Marc, aujourd'hui musée des Beaux-Arts Ouf, il n’y a pas que des touristes, enfin, il faut bien regarder pour voir des habitants… Comme je vous l’ai déjà dit, le musée archéologique était fermé pour travaux… Ici, l’ancienne église Saint-Marc des Vénitiens, transformée en musée des beaux-arts.

Heraklion, le départ En début d’après-midi, départ pour…

Heraklion, le départ … pour où ? La suite au prochain épisode ! Un indice, c’est une île majeure pour ceux qui ont un peu étudié la géologie…

 

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa envahie par la végétation ;
  13. Rhodes, le départ ;
  14. la Crête, Knossos ;
  15. et bientôt la suite…

Voyage en Corse (7) : Corte

Le parlement de Corte Après Ajaccio, direction Corte. Ancienne capitale de la Corse indépendante, siège d’une grande université. Voici la maison où se réunit le premier parlement indépendant, fondé par Pascal Paoli…

La citadelle de Corte La vieille ville m’a beaucoup plus… Un petit tour à la citadelle…

le musée corse à Corte …mais pas au musée de Corse…

La fontaine aux amours de Direnne à Corte Après une petite promenade dans la ville haute, nous redescendons, tiens, un des tirages de la fontaine aux amours de Durenne…

Signature de Durenne sur la fontaine de Corte Mais si, vous vous souvenez de ce sculpteur, j’en suis sûre, il y a plusieurs de ses œuvres dans le parc de Blossac à Poitiers. Sauf qu’à Corte, il s’agit d’un tirage de qualité très moyenne, regardez la signature, complètement empâtée…

Sur le GR 20 vers la cascade des anglais Sur la route du retour, nous nous arrêtons pour déjeuner à Vivario, sans électricité car EDF réparait des lignes un peu plus loin, puis arrêt pour une promenade dans la montagne en laissant la voiture à la gare de Vizzavona…

La cascade des Anglais sur le GR 20 … un tout petit bout du célèbre GR 20, mais dans un parcours très facile jusqu’à la cascade des Anglais. Deux heures de promenade bien agréables.

Et pour retrouver le voyage de 2009 en Corse, suivez les liens…