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La fontaine du légat à Poitiers

La fontaine du légat, près du pont Joubert à Poitiers Il y a quelques mois, en vous parlant des escaliers des Dunes, je vous avais signalé cette fontaine, sans vous la montrer… Vous partez donc du centre-ville, jetez un petit coup d’œil à la façade de Notre-Dame-la-Grande (ou allez la redécouvrir par les liens sur la page des visites de Poitiers), descendez la Grand’Rue, traversez le pont Joubert (il faudra que je vous le fasse découvrir), et depuis le pont, vous découvrez la fontaine sur l’autre rive du Clain. Le square a été réaménagé il y a peu, les vieux arbres malades coupés et remplacés par d’autres.

La fontaine du légat et son lavoir, près du pont Joubert à Poitiers Son nom, fontaine du légat, semble venir d’un texte mal interprété, mais elle alimentait en haut potable ce quartier. L’eau pouvait aussi de déverser dans un petit lavoir avant de se jeter dans la rivière.

La fontaine du légat, près du pont Joubert à Poitiers : les armoiries du fronton Les armoiries du fronton avec une date (1579)…

La fontaine du légat, près du pont Joubert à Poitiers : le relief sur le bassin … et le relief au-dessus du bassin sont très endommagés. La date correspond à une restauration de l’édifice. Le blason du haut était celui des Sainte-Marthe (la famille qui compte dans ses rangs le poète Scévole qui a donné son nom à une petite rue perpendiculaire à la Grand’Rue, tout en haut). D’après E. Ginot (référence en bas de cet article), des textes signalent cette fontaine et des travaux à partir de 1443.

Le Clain au niveau du pont Joubert à Poitiers, le 23 août 2009 Et une petite vue sur le Clain, un peu bas en ce moment (mais je l’ai vu encore plus bas certaines années…).

Pour en savoir plus, voir (par exemple au fond patrimoine de la médiathèque de Poitiers) l’article de Émile Ginot, Le Pont-Joubert et ses fontaines, Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 3e série, tome 11, 1936-1938, p. 268-285.

Digne-les-Bains

Digne-les-Bains, archives départementales Il y a déjà un moment, plus de deux mois en fait, comme le temps passe, je vous promettais un article sur Digne-les-Bains… Le trajet est long… Poitiers, Paris-Montparnasse, Paris-Gare de Lyon, Aix-en-Provence-TGV, puis un bus… Le trajet passait par Manosque, super, je m’étais dit… Mais non, Manosque, c’est un péage, une zone commerciale, des ronds-points, le parking de la gare, retour à l’autoroute ! Rien vu du Manosque de Giono et d’aujourd’hui… Les formations sur le patrimoine rural, ça se mérite ! Le stage cette année avait lieu à Digne-les-Bains : l’année dernière, c’était à Chaumont-sur-Loire, carrément plus près de chez moi, sur le thème de la ferme-modèle. Je n’y étais pas allée il y a deux ans, j’ai aussi, à l’occasion de ce cycle, visité Carentan et l’architecture de terre dans les marais du Cotentin, et Pierre-de-Bresse en Bresse bourguignonne ! Cette année, bingo, un chef-lieu de département… et nous étions accueillis dans le bâtiment des archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, bâtiment neuf créé en 1996 (impossible de trouver le nom de l’architecte sur le site des archives). Le thème? L’architecture rurale des zones de moyenne montagne et les systèmes d’exploitation agricole.

Digne-les-Bains, les maisons en bordure de l'ancien rempart Si Digne-les-Bains a été fondée à l’époque romaine et est mentionnée en 78 par Pline l’Ancien (Dinia, capitale des Bodiontici)… la ville a subi de nombreux dommages au fil des siècles, il ne reste rien de la splendeur de ses thermes romains, les guerres de religion ont fait des ravages, puis le soucis de  » modernité  » du 19e siècle, sans compter le bombardement américain du 16 août 1944… Le rempart de la ville haute, autour de l’ancien château devenu prison, reste lisible dans le bâti et la forme des rues, mais guère au-delà.

Digne-les-Bains, la cathédrale Saint-Jérôme À l’extrême fin du 15e siècle, la cathédrale est déplacée du bourg de la vallée (actuelle église Notre-Dame) vers la ville haute, mais l’actuelle cathédrale Saint-Jérôme a été en grande partie reconstruite au 19e siècle et est encore en cours de travaux. la ville est plutôt morte sur le plan commercial, de nombreuses boutiques sont fermées (même la mercerie, pour cause de retraite, dit le panonceau), nous n’avons même pas croisé de curistes…

Digne-les-Bains, l'ancienne cathédrale Notre-Dame-du-Bourg Si vous passez par là (mais passe-t-on à Digne-les-Bains ?), jetez quand même un coup d’œil à l’ancienne cathédrale devenue église Notre-Dame-du-Bourg (quand même classée sur la première liste de monuments historiques de 1840) et visitez la crypte si possible (fermée aux heures où je fus libre)…

Digne-les-Bains, la fontaine monumentale Et aussi à la fontaine monumentale, pas très loin, inscrite monument historique en 1927, qui date du 19e siècle.

Je regrette vraiment de ne pas avoir pu visiter le musée Gassendi et surtout la réserve géologique et ses refuges d’art (site web en construction, dommage), plus grande collection des œuvres d’Andy Goldsworthy, dont j’ai vu de nombreuses photographies… et plus près d’ici, celle qui a réalisé dans le parc de sculpture du centre d’art et du paysage de Vassivière en Limousin.

Amours et nymphes

Nymphe de la fontaine de Durenne, parc de Blossac à Poitiers Amour de la fontaine de Durenne, parc de Blossac à Poitiers Dimanche dernier, je vous ai montré la fontaine aux amours et aux nymphes, par Antoine Durenne dans le parc de Blossac à Poitiers. À la demande de certain(e)s d’entre vous, voici le détail d’un amour et d’une nymphe. Celle-ci est signée  » A Durenne, Sommevoire, alors que l’Amour sur une panthère dans le même jardin anglais du parc, porte la mention  » A. Durenne Paris « . Cette sculpture est peut-être un peu plus ancienne, avant l’aménagement du fondeur à Sommevoire en Haute-Marne ? Mais cela se passait en 1857, et d’après la fiche du musée, cet amour date comme la fontaine de 1880/1885. Pourquoi cette mention de Paris, alors que Sommevoire figure aussi sur l’un des deux Faunes du parc, le second ne portant pas de signature ? Comme il s’agit d’œuvres de série, les tirages peuvent être tardifs avec un moule créé des années plus tôt, le lieu porté n’a alors pas une grande signification. Quant au second Amour (sur un dauphin) qui figure dans l’inventaire du musée, n’est pas actuellement dans le jardin anglais, ou au moins, je ne l’ai pas trouvé … il se cache ici Je vous montrerai les deux faunes une prochaine fois (Post-scriptum : ils sont maintenant en ligne, le Faune soufflant dans une corne et le Faune au coquillage). En attendant, vous pouvez voir plus en détail ici l’Amour sur un griffon ou une lionne,

L'amour sur un griffon de Durenne, de face L'amour sur un griffon de Durenne, de dos L'amour sur un griffon de Durenne, signature

Fontaine par Antoine Durenne à Poitiers

Fontaine de Durenne au parc de Blossac à Poitiers, vue 1 Fontaine de Durenne au parc de Blossac à Poitiers, vue 2 Cette semaine, Bidouillette/Tibilifils nous présentait sur son blog la fontaine avec la parabole des aveugles à Bruxelles.

Pour ce dimanche, Poitiers, midi pile, j’ai donc aussi choisi une fontaine. Pour cela, je vous emmène à nouveau au parc de Blossac. Cette fontaine se trouve dans le jardin anglais. Il s’agit de la Fontaine aux amours et aux nymphes, fondue par Antoine Durenne (Sommevoire) à la fin du 19e siècle, entre 1880 et 1885 d’après la fiche de la base Joconde de cette œuvre. Cette fontaine figure dans la planche n° 385 du catalogue des Fontaines à boire et de cour du fondeur Antoine Durenne (à Paris et à Sommevoire).

[info complémentaire : La base de données Joconde du ministère de la Culture regroupe les inventaires des différents musées de France, chacun versant ses données petit à petit].
Signature du fondeur A Durenne Sommevoire D’autres sculptures du même fondeur Antoine Durenne sont présentes dans le jardin anglais du parc de Blossac à Poitiers : le Faune soufflant dans une corne, le Faune au coquillage, un Amour sur un griffon ou une lionne, et un Amour sur un dauphin. Le sculpteur semble inconnu, du moins n’est-il pas inscrit dans la base de données. Mais une petite recherche rapide m’a livré cette page consacrée au fondeur Antoine Durenne et à Sommevoire, commune de Haute-Marne où il avait son atelier. Vous y découvrirez ses œuvres, par exemple les sculptures du pont Alexandre III à Paris et de nombreuses autres sculptures monumentales, mais j’aime bien les petites réalisations du parc de Blossac… Tout le monde passe à côté d’elles sans y faire attention, mais si vous passez par là, regardez un peu plus attentivement la fontaine et les autres sculptures.

Je vous en montrerai des photographies des amours et des faunes une prochaine fois… Je dois maintenant préparer les articles pour la semaine prochaine.

Voyage en mer Egée (2) : Ephèse (1)

Le site d'Éphèse avec la bibliothèque au fond, en bas Suite de mon voyage en Grèce. Je n’ai pas pu rédiger cet article hier soir, je me rattrape donc ce matin… Mardi 30, à l’aube, nous débarquons en Turquie, à Kusadasi. Direction la soit-disant maison de la Vierge, aucun intérêt, c’est une création récente, sauf un petit baptistère reconverti en citerne à eau dans les premiers siècles de notre ère. Ensuite, direction le site archéologique d’Éphèse. Impossible de tout voir en moins de deux heures, ni de tout vous montrer en un seul article. Voici donc pour commencer l’Artémison, dédié à Artémis et considéré dans l’Antiquité comme l’une des sept merveilles du monde. Et bien non, puisqu’il n’y a presque plus rien à voir de ce temple, incendié en 356 avant J.-C. et reconstruit puis détruit en 262 par les envahisseurs barbares… Une partie du décor sculpté se trouve au British museum à Londres…
La foule sur le chemin vers la bibliothèque Je commence donc cette visite par la bibliothèque, que l’on voit vraiment depuis le haut du site et quasiment tout au long de la visite. C’est un monument romain, construit à partir de 117 de notre ère par un gouverneur de la ville, Julius Aquila, et dédiée à son père, Celsus Polemaneus.

La façade de la bibliothèque d'Eacute;phèseContrairement à ce qu’à dit le guide, l’emplacement de cette bibliothèque n’était donc pas prévu à l’avance mais a été le résultat d’une évolution de l’urbanisme de la ville, bien après la construction de la grande voie menant de la ville administrative et des palais à cette bibliothèque. Attention, il s’agit bien sûr d’une reconstruction, à partir d’éléments trouvés sur place… entre 1970 et 1978. Elle aurait contenu jusqu’à 12000 rouleaux, tous incendiés lors des invasions dites barbares (incendie par les Goths en 263 de notre ère).

La fontaine voisine a quant à elle été construite avec les débris à la suite de cet incendie. Toute cette complexité chronologique n’a absolument pas été abordée par le guide sur place… Et comme vous le voyez, nous n’étions pas seuls !
Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa ;
  13. Rhodes, le départ
  14. et bientôt la suite…

Palais de Tokyo, Hôtel Everland, versus Nantes, place royale

Hôtel Everland, palais de Tokyo, Paris Jusqu’en décembre 2008, Sabina Lang et Daniel Baumann ont réalisé sur le toit du palais de Tokyo à Paris un hôtel provisoire, où l’on peut dormir la nuit, mais qui est visitable le jour. Si le module est plus joli de l’extérieur, je trouve que c’est moins original que le projet que j’ai visité l’année dernière dans le cadre de la manifestation Estuaire 2007, Nantes-Saint-Nazaire, qui était dû à Tatzu Nishi.

Nantes, place royale, estuaire 2007 Il avait installé une structure d’échafaudage autour de la fontaine de la Place Royale à Nantes. La nuit y était à un prix plus raisonnable, et des visites étaient aussi organisées dans la journée. Pour ceux qui ont eu la chance de dormir juste à côté de la statue et de la vasque de la fontaine, ça devait être magique !