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SOS cuisine d’Europe centrale…

Deux bières allemandes Ma moyenne surface de proximité a beaucoup moins de bières allemandes que de bières belges…

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Ceci étant, pour ce mois de mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’aimerais bien préparer quelques recettes d’Europe centrale, je me souviens avoir mangé d’excellents goulashs et de ces sortes de gros raviolis farcis au fromage blanc sucré que l’on mange aussi en Ukraine… Le week-end dernier, j’avais le bœuf, mais pas le paprika, du coup, je me suis fait un bœuf-carottes…

Je vous lance donc deux appels:

– aux amis poitevins : où trouver ici du bon paprika, si possible bio ancienne norme** ou de provenance garantie sans trop de pesticides* (genre label contrôlé, mais les AOC ne sont pas des garanties, voir ici pour le beurre Charente-Poitou ), et j’aimerais aussi du trouver du paprika fumé, mais ça ne va pas être facile…

– à tous : je suis à la recherche de recettes que vous auriez testées, j’en ai plein les livres de cuisine ou sur les sites spécialisés en ligne, mais quand pour une même recette, le temps de cuisson varie de 90 minutes à 3h, j’ai des doutes! Il faut aussi que la recette soit adaptable au régime sans sel, donc pas de conserve (mais les ingrédients sont souvent substituables avec des surgelés, certaines marques présentent leurs ingrédients surgelés sans aucun additif, d’autres les salent ou ajoutent d’autres ingrédients, mais j’ai l’habitude du rayon et des étiquettes…), ni de lardons, pas trop de fromage, etc… Je cherche donc des recettes que vous avez essayées vous-même, avec éventuellement vos modifications…

C’est parti, le marché, c’est demain (samedi) matin… premiers essais de cuisine ce week-end?

PS: depuis cet article, j’ai cuisiné:

– des pierogi aux pommes de terre et au fromage frais

*Je suis difficile, mais éviter les résidus de pesticides, c’est aussi limiter les risques de réactions immunitaires, et c’est important pour ma santé… Depuis que je fais attention aux pesticides et autres résidus chimiques, aux métaux lourds (éviter en particulier les poissons carnivores de fin de chaîne alimentaire, comme la roussette, le thon ou le panga, ce dernier posant en plus des problèmes de conditions d’élevage), aux conservateurs divers et variés (de toute façon, les plats préparés de l’industrie agro-alimentaire sont trop salés pour moi), aux produits de beauté (aucun, c’est plus simple, beaucoup ont des composants aux effets mal connus qui passent la barrière de la peau), je ne suis quasiment plus jamais malade, et n’ai pas décompensé mes problèmes endocriniens. Et oui, beaucoup de ces produits sont des perturbateurs endocriniens certains ou probables et peuvent entraîner des réactions immunitaires, les seuils de toxicité et surtout leurs interactions (effet cumulatif ou multiplicateur) ne sont pas connus, autant s’en passer chaque fois que c’est possible. Bon, moi aussi, j’ai cumulé les éléments bénéfiques, déplacements à pied en majorité, 5 à 10 km par jour, c’est bon pour la santé, pour le moral et cela évite de croiser les microbes qui trainent dans les transports en commun aux heures de pointe, aération régulière de l’appartement, pour finir d’évacuer ce qui peut se libérer des colles et autres meubles en aggloméré, même s’ils ont plus de 15 ans, ils peuvent encore libérer des composants pas sympas, etc. Et mon système immunitaire s’est peut-être aussi calmé…

** Pour le bio, attention, il y a bio et bio… Les nouvelles normes sont carrément laxistes… Un insecticide certifié « bio » reste un insecticide… qui tue les insectes et la biodiversité! Une production qui privilégie la lutte intégrée, en associant les espèces, en favorisant les prédateurs naturels (haies pour les hérissons et certaines espèces de chauve-souris, par exemple) sera toujours préférable à du bio qui tue les insectes. Il faut se méfier des agriculteurs nouveaux convertis (surtout s’ils adhèrent à la FNSEA , le syndicat productiviste et majoritaire), du bio intensif, privilégier des circuits courts, ceux qui proposent de visiter leur exploitation, ont une vraie démarche environnementale et ne font pas le choix de surfer sur une vague à la mode… Et bien sûr, bannir le bio importé de loin, d’Afrique ou d’Amérique, pour des produits hors saison, que l’on peut trouver ici quelques mois plus tard… Oui à la banane certifiée importée, non aux haricots verts « bios » du Brésil à noël… Quant aux AOC (appellation d’origine contrôlée) et aux IGP (Indication géographique protégée), je ne leur fais qu’une confiance très limitée… Tous leurs décrets et arrêtés sont en ligne sur Légifrance, à lire attentivement avant consommation… Le jambon de Bayonne qui peut être produit à partir de porcs élevés dans une porcherie industrielle de Chauvigny (dans la Vienne, à plus de 380 km de Bayonne… le « grand sud-ouest » du décret est vraiment très grand), non merci! Il vaut mieux privilégier des productions mieux contrôlées, plus restrictives, notamment sur l’élevage des animaux en attendant l’étiquetage « élevé sans OGM » (la nourriture OGM est pour l’instant interdite en bio)… Les labels rouges sont souvent plus restrictifs, mais il faut aussi lire leur cahier des charges pour savoir ce que l’on mange au final… Pas d’achat de bio de super-marchés, ils ne respectent pas les producteurs et achètent du bio calibré à des producteurs de « bio intensif », cultivé au goutte à goutte etc.

Plus cher, me direz-vous? Par rapport à l’agro-industrie des plats préparés, non, même parfois beaucoup moins cher (cf. soupe en brique infâme contre soupe de légumes de saison). Par rapport à la culture et à l’élevage intensif? Non pour les légumes de saison en circuit court au marché (attention aux marchands qui approvisionnent aux halles centrales) ou en paniers livrés, oui pour la viande, mais il ne faut pas oublier qu’un bon poulet est élevé beaucoup plus longtemps qu’un poulet de batterie (42 à 45 jours pour ces derniers, 81 à 90 jours pour certains labels rouges, jusqu’à 112 jours dans certaines AOC) dans un espace beaucoup plus grand, idem pour les autres bêtes…

Et tout le bio n’est pas forcément bon, il peut y avoir des micro-moisissures, qui peuvent être aussi toxiques… que les fongicides! Le risque est plus limité avec les circuits courts et la consommation rapide.

Et je ne suis pas non plus une intégriste du bio, je boirai les deux canettes de bière , même si je ne sais rien de la provenance et des conditions de culture du blé, de l’orge et du houblon qui la composent… mais au moins, la législation européenne interdit les conservateurs dans la bière! Contrairement au vin qui, même bio, contient des sulfites pour éviter son oxydation, quelques producteurs commencent à en mettre moins -en bio, la limite est plus restrictive- ou plus du tout, voir à nouveau les ignorants d’Étienne Davodeau.

Procès en appel des faucheurs volontaires d’OGM à Poitiers…

Janvier 2012, manifestation et stand lors du procès en appel des anti-OGM

Edit de 20h le 16 février 2012 : les faucheurs volontaires dont il est question plus bas, relaxés en première instance, ont été hélas condamnés en appel (voir plus bas…). Rendez-vous en cours de cassation?

Voici un long article sur un combat de longue haleine, loin d’être terminé, et qui demande une vigilance de tous les jours… L’article est long, mais j’espère que quelques-uns de mes lecteurs le liront en entier… et je reviendrai sans doute prochainement sur certains sujets, n’hésitez pas à suivre les liens.

Alors que le conseil d’État a annulé en novembre 2011 l’interdiction du maïs Monsanto 810 en France, des faucheurs volontaires ont détruit des semences prêtes à partir dans les champs sur un site de Monsanto dans l’Aube (voir l’article du Monde); le gouvernement a promis de reprendre un arrêté de moratoire avant les semis de printemps, cela reste toujours en attente… (il dit vouloir le prendre le plus tard possible),

… alors que wikileaks (télégramme 07PARIS4723 daté du 14 décembre 2007) a révélé une correspondance de l’ambassadeur des États-Unis en France prônant une riposte ferme au cas où la France suspendrait à nouveau l’autorisation des OGM en France (pour faire un exemple et éviter que d’autres Européens ne prennent les mêmes mesures),

…alors que BASF renonce aux recherches sur les pommes de terre OGM en Europe… car les organismes génétiquement modifiés (OGM) y sont trop mal vus (l’article du Monde),

… alors que les semences seront désormais taxées, et oui, plus le droit de faire ses propres semences (que l’on soit agriculteur ou même jardinier amateur!) en « lésant » les sociétés de biotechnologies qui ont tentent de mettre la main sur le génome et brevètent le vivant qui devrait être le bien de tous… même si vous faites vos semences, vous devez payer et cela sera reversé à ces firmes… (voir la loi n°2011-1843 du 8 décembre 2011 relative aux certificats d’obtention végétale, heureusement encore en attente de décrets, voir ici les article concernés dans le code de la propriété intellectuelle),

… alors que les producteurs d’OGM tentent de faire admettre en droit européen la coexistence: les deux types de cultures pourraient cohabiter, et pour éviter que le miel soit contaminé comme cela a été le cas en Allemagne, les apiculteurs n’auraient pas le droit de mettre leur ruche à moins de 3 km d’un champ d’OGM… et pourquoi pas l’inverse??? Les apiculteurs n’ont rien demandé, alors, il serait plus logique d’interdire la plantation d’OGM à moins de 3 km des ruches, surtout que les champs de Mon 810 par exemple sont plein d’herbicides et de round’up suspecté d’être toxique pour les abeilles, le but étant de rendre le maïs insensible au désherbant pour en arroser le champ (en Amérique du Nord, cela a entraîné une augmentation continue de ces produits sur ces champs OGM, les mauvaises herbes devenant très vite résistantes aux produits chimiques)…

…a eu lieu à Poitiers le 13 janvier 2012 le procès en appel de huit faucheurs volontaires (sur 150 ayant participé à l’opération) accusés d’avoir, à Valdivienne et Civaux (oui, à l’ombre de ma centrale nucléaire préférée), fauché des parcelles d’essais de maïs OGM Monsanto 810, le 15 août 2008. Ils avaient été relaxé en première instance (procès le 14 juin 2011, délibéré rendu le 28 juin 2011) sur des bases strictement juridiques, sans que le tribunal examine les questions de fond… le parquet avait fait appel au dernier moment… Edit de 20h le 16 février 2012: la cour d’appel de Poitiers les a condamnés à des jours-amendes, avec sursis pour 5 d’entre eux, fermes pour 3 autres (« récidivistes », dont José Bové et François Dufour), et à de lourds dommages et intérêts à verser à Monsanto et Idémaïs.

Le comité vigilance OGM 86 (qui réunit aussi bien des écologistes, des agriculteurs que des défenseurs des consommateurs, dont la Confédération paysanne, la Biocoop, Vienne Agrobio, Greenpeace, l’UFC Que Choisir, les Amis de la Terre, etc.) avait organisé la veille au soir un grand débat à la maison du peuple à Poitiers (pleine à craquer…), sorte de répétition générale pour les témoins appelés à la barre le lendemain, soit par ordre d’intervention et Pierre-Henri Gouyon. À la fin de la soirée, sept des huit inculpés, dont José Bové et François Dufour, vice-président Europe-écologie-les-Verts du conseil régional de Basse-Normandie, sont venus se présenter sur scène. Le jour du procès, le maire n’a pas osé faire enlevé leur stand, même s’ils vendaient sur la voie publique des boissons alcoolisées… à savoir un très bon vin chaud à base de vin bio… Et le soir a eu lieu une grande soirée au Plan B. Voici donc un bref aperçu de la conférence… toujours par ordre d’apparition.

Un message de Stéphane Hessel

Stéphane Hessel (l’auteur de Indignez-vous!) aurait pu venir au procès, mais il était soufrant. Il a fait passer un message enregistré (vu à la conférence, mais refusé au tribunal) : vous pouvez le voir sur le site de la Nouvelle-République.

L’avis d’un élu, Benoît Biteau. Que vaut l’AOC beurre Charente-Poitou???

Ingénieur agronome, conservateur territorial du patrimoine, Benoît Biteau est élu au conseil régional de Poitou-Charentes, chargé de l’agriculture. Il y a quelques années, il s’est mis en disponibilité de son poste de conservateur pour reprendre la ferme de son père à Sablonceaux près de Royan… 180 ha, dont 120 de maïs qui consommaient en eau l’équivalent d’une ville de 70.000 habitants. Avec son frère et un autre associé, ils ont repris l’exploitation, reconvertie à l’agriculture biologique avec une partie en vignes, une partie en cultures maraîchères et le reste (les anciens maïs) en polyculture et élevage notamment de vaches maraîchines… Voir l’aventure de cette reconversion sur son site. En 2011, cinq ans après la reprise, il y a eu zéro irrigation, et depuis le début, ils ont replanté des hectares de prairies et des milliers d’arbres… Il a expliqué sa démarche, et au passage, sérieusement égratigné le beurre AOC (appellation d’origine contrôlée) Charente Poitou, produit avec du lait de vaches nourries au maïs venant de partout et au colza OGM. Intriguée, je suis allée vérifier le décret de cette AOC… En effet, l’AOC du Beurre Charente Poitou et du beurre AOC des Deux-Sèvres, définis dans le même décret du 29 août 1979 publié au Journal officiel du 31 août 1979 mériterait un sérieux nettoyage pour avoir la moindre crédibilité. Les seules contraintes sont la zone d’élevage et d’implantation des usines de transformation (très très large, beaucoup plus que la région administrative), rien sur l’alimentation, la race des vaches, etc. La seule mention sanitaire? A l’article 2, les vaches doivent être soumises au dépistage de la tuberculose et de la brucellose… et le lait et la crème utilisés doivent être pasteurisés, la crème doit subir une maturation biologique. Je comprends mieux pourquoi je n’ai jamais trouvé de beurre différent des beurres pasteurisés ordinaires… Faudra-t-il se battre pour une révision des règles de cette AOC ? (sur un sujet voisin, voir les ignorants d’Étienne Davodeau, où Christian Richard explique pourquoi il est sorti de l’AOC d’Anjou où il est vigneron)…

Les OGM pour quoi faire ? par Jacques Testart

Jacques Testart retrace sa carrière, depuis le traitement des vaches pour qu’elles produisent plus de lait (alors que l’Europe s’acheminait vers la surproduction et les quotas laitiers), puis la conception des « bébés éprouvettes ». Il rappelle que si la fécondation in vitro pose des questions d’éthiques directes ou dérivées (que fait-on des embryons surnuméraires?), elle répond à une attente des parents stériles, alors que personne ne demande d’OGM à part les producteurs de semence et de produits chimiques.

OGM : une coexistence possible ? par Pierre-Henri Gouyon

Si vous écoutez (en direct ou comme moi en différé) la Tête au carré sur France Inter, vous l’entendez parfois le vendredi. Cet ingénieur agronome, docteur en génétique, aujourd’hui professeur au muséum national d’histoire naturelle (voir son long CV sur le site du Muséum), à l’AgroParisTech et à Sciences Po (Paris), spécialiste notamment de génétique des populations, a exposé le problème posé par le brevetage des semences, qu’elles soient OGM ou non, la conséquence sur la perte de diversité par rapport aux semences paysannes (réalisées sur la ferme), mais aussi l’enjeu financier pour le semenciers qui sont aussi souvent les fabricants d’herbicides et de pesticides… Il ne s’agit pas de faire mieux vivre la planète, d’avoir des rendements meilleurs, mais de contrôler la vente des semences et des pesticides. Il a aussi exposé les risques de contamination sur la même espèce, mais aussi sur les espèces voisines (c’est peu le cas pour le maïs, mais un fléau pour le colza). Il a montré en quoi Monsanto exerçait son lobbying partout (auprès du gouvernement américain, de a communauté européenne) en plaçant ses dirigeants aux postes clefs, en quoi l’équivalence en substance (une plante OGM serait identique à une autre plante non OGM car elle a quasiment le même génome… est une escroquerie… sur ce raisonnement, les vaches folles sont aussi des vaches comme les autres), le danger de la coexistence des deux types de cultures (voir plus haut en introduction).

Je n’ai plus de place pour vous parler du débat, mais les questions soulevées reviendront sans doute aussi ici…

PS : je vous recommande le film tous cobayes de Jean-Paul Jaud

Panem et circenses… Gaspillons tranquillement du fuel dans les stades…

Défi photo, Poitiers en blanc, février 2012, 6, Notre-Dame la Grande le 5 au matin Bon, je n’ai pas de photographie de stade en stock, alors je vous remets celle-ci de dimanche dernier… en attendant que ça neige à nouveau demain… je rentre d’un grand WE de 3 jours… Au retour, trottoirs toujours glacés à Poitiers, en tout cas entre la gare et chez moi et en particulier, comme d’habitude, devant le garage Renault qui n’a pas compris que l’on doit déneiger devant chez soi! Et neige puis verglas annoncés en fin de nuit qui vient… Vivement le redoux!

Arrivons au sujet du jour…

Ce soir, j’ai vraiment envie de pousser un nouveau coup de gu… Depuis deux semaines (et encore plus dans l’est de la France), de nombreux stades de football et de rugby ainsi que le stade de France sont chauffés jour et nuit pour éviter qu’ils ne gèlent et pour que la grand messe du sport dominical puisse avoir lieu… avec les revenus publicitaires qui vont avec. Quand, dans un reportage, je vois quelqu’un se plaindre parce qu’il est allé au stade de France et que le match a été annulé alors que « les irlandais étaient prêts à jouer », là, nous sommes franchement revenus aux gladiateurs des jeux romains… Tant pis si les joueurs se blessent, pourvu que l’on ait le spectacle pour lequel on a payé! J’ai cherché en vain la consommation totale du chauffage des pelouses, cela semble être secret défense, mais je suis sûre que les centaines de milliers de Français et autres Européens qui sont en situation de précarité énergétique apprécient d’avoir moins chaud chez eux qu’au ras d’une pelouse… En tout cas, ce sont des milliers de litres de pétrole qui sont partis en fumée… Rien que pour chauffer le stade de Reims en décembre 2010 pour un match, ce sont 6000 litres (oui, vous avez bien vu, voir dans l’Union l’Ardennais) qui ont été consommés… A la radio, j’ai entendu parler de 2000 litres par jour pour la pelouse de ne je sais pas quel stade de province (Nancy, cité dans Le Monde aussi?). A multiplier par deux semaines et le nombre de stades, de quoi chauffer des milliers de familles! Pourquoi ne pas interdire purement et simplement le chauffage des pelouses, alors qu’on nous rabâche qu’il faut faire attention au carburant, co-voiturer, prendre les transports en commun, reprendre le vélo et la marche à pied, car un jour, il n’y aura plus de pétrole… Quelle crédibilité de ce message face à un tel gaspillage???

Panem et circenses, du pain et des jeux, comme disait Juvénal… En donnant du pain et des jeux (du cirque, du stade…) au peuple, on se met les personnes ainsi récompensées dans la poche, on évite les révoltes… pas sûr que les gens en grande situation de précarité avec la crise le prennent comme ça, cette fois-ci…

PS: en plus, les stades français (y compris ceux des petites communes), selon une estimation de 2010, consommeraient au total 100 millions de mètres-cubes d’eau… soit la consommation de 2 millions d’habitants… On nous annonce que le grand stade du Havre, qui doit ouvrir cette année 2012, sera à énergie positive et avec un minimum de consommation d’eau, à vérifier en fonctionnement réel…

La vie de nos centrales nucléaires (suite)

Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centrale Civaux (Vienne), suite de la fuite de tritium

Je n’ai pas pu me retenir, la semaine dernière, j’ai sorti mon carnet à dessin, pas utilisé depuis longtemps… Les légendes, si vous ne pouvez pas les lire…

« – et pour réparer les fissures?

– Pas de problème, on a racheté le stock de silicone de PIP »… le tout sur une jolie nappe au tritium…

Ceci pour illustrer cet extrait du rapport rapport d’inspection de l’autorité de sûreté nucléaire disponible en pdf en cliquant ici:

« Les inspecteurs ont constaté que, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la capacité de rétention, des fissures sont présentes dans le béton, dont certaines ont manifestement fait l’objet d’une réparation d’étanchéité à l’aide de mastics ou de gels de silicone. Ils ont également relevé que le revêtement armé n’est pas intègre, qu’il présente de nombreux faïençages, écaillages, cloques. Certaines cloques sont percées, révélant la présence de liquide entre le revêtement et le béton qu’il est censé protéger« .

Le rapport d’inspection de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) à télécharger à partir de ce lien (7 pages à lire absolument) et la lettre de suite étaient sévères, les vues montrées sur France 3 montraient une fissure réparée comme une fuite de WC (celle non déclarée à l’ASN et réparée au silicone), mais bon, il paraît que la fuite est colmatée (réparation provisoire d’une valve) en attendant la vidange du bassin et sa vraie réparation… Il paraît que les taux de tritium dans la nappe phréatique décroissent, mais aucun chiffre n’a été donné récemment sur le site d’EDF ni sur celui de la commission locale d’information (CLI)… Bonjour la transparence! La dernière mesure dans la nappe sous la centrale donnait encore 320 bcq/l le 30 janvier 2012, soit trois fois la norme d’alerte européenne et française, contre 8 avant l’incident… et la fuite est censée avoir été réparée le 25 janvier, c’est une nappe stagnante ou il y a encore des arrivées de tritium depuis le bassin percé??? Ou bien le tritium est passé dans le calcaire sous la centrale et s’égoutte doucement dans la nappe?

En plus, je suis très fâchée, j’ai saisi par le formulaire ad hoc et reçu un accusé de réception le 14 janvier 2012 sur le site d’EDF et sur celui de la CLI pour savoir pourquoi c’était les normes très favorables de l’OMS et non les normes européennes (page 14 de la directive 98/83/CE) et françaises (arrêté SANP0720201A du 11 janvier 2007) qui étaient appliquées en référence de l’incident, je leur laisse jusqu’au 14 février (cela fera un mois) et je leur renvoie la même question en recommandé avec accusé de réception, copie à l’ASN et aux députés…

De son côté, le réseau sortir du nucléaire a porté plainte contre EdF pour cet incident, enfin, une simple anomalie de niveau 1 sur l’échelle de l’INES. Anomalie qui n’a toujours pas été reportée comme telle (un triangle vert avec un 1 à l’intérieur) en marge de l’événement concerné. Je croyais que la règlementation leur demandait de le faire SANS DELAI…

PS, septembre 2012: une inspection de l’autorité de sûreté nucléaire a donné lieu à un constat d’écart notable dans une nouvelle lettre adressée à EdF le 11 septembre 2012. Elle a eu son effet, la commission locale d’information claironne le 21 septembre 2012 que les travaux de réparation sont terminés (sans parler du rappel à l’ordre). Le taux de tritium dans la nappe était encore à 120 bq/l le 23/10, et avait baissé à 79 bq/l le 6/11 (il a culminé à 540 au début du constat de la fuite, le taux habituellement mesuré avant cette fuite était de 8 à 10 bq/l, nous ne sommes donc toujours pas revenus à la situation antérieure).

Civaux (Vienne), un nouvel incident…

Cette fois, il s’agit, d’après une brève parue dans la Nouvelle République, qui dit répercuter un communiqué de presse d’EdF, le 7 février 2012, la rupture d’une tuyauterie d’eau chaude sous pression a activé des détecteurs automatiques de fumée dans le dans le local de déminéralisation de la centrale nucléaire. Silence radio sur la page d’EDF sur les incidents de la centrale de Civaux ni sur la page d’actualité de la commission locale d’information (au moins rien encore hier soir jeudi 9 février à 22h). Bonjour la transparence revendiquée par EdF et la CLI.

Mais tout va bien à Civaux, si vous cliquez sur l’onglet voisin, vie de la centrale, vous verrez que 150 employés de cette centrale ont été médaillées, avec grand ramdam privé au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, honte à lui et aussi à l’artiste Yannick Jaulin qui me déçoit beaucoup pour avoir animé cette soirée, il faut bien qu’ils vivent, que ce soit l’artiste ou la salle de spectacle, mais ils pourraient mieux choisir leurs clients… L’argent (d’EdF) n’a pas d’odeur…

Golfech (Tarn-et-Garonne), un jugement en attente de délibéré

Dans le même ressort que nous en ce qui concerne l’autorité de sûreté nucléaire, pour la première fois, EdF était poursuivie par cette dernière pour des contraventions de 5e classe devant le tribunal d’instance de Castelsarrasin. D’après un article du Canard Enchaîné, EdF a tout fait pour se défendre et essayer d’échapper à cette condamnation qui même modeste (2000 euros d’amende requis) serait une grande première! Le jugement a été mis en délibéré au 29 mars 2012. Quel que soit le verdict, il y aura probablement appel d’une partie ou de l’autre… Wait and see… le jugement définitif après tous les recours va prendre du temps…

Juste pour vous donner une échelle de valeur… Pour avoir montré les failles de la sécurité des centrales nucléaires françaises et coupé quelques dizaines de centimètres de grillage, les militants de Greenpeace qui s’étaient introduits sur les centrales nucléaires en décembre risquent jusqu’à 5 ans de prison ferme (voire 7 ans suivant les qualifications retenues) et 75.000 euros d’amende (voir par exemple sur le site du Monde), mais EdF ne risque que des amendes de cinquième classe (1500 euros maximum par infraction).

PS : EDF a été condamnée en appel le 3 décembre 2012 à 4000€ d’amende et devra verser 4500 € de dommages et intérêts, soit 1500€ à chacune des trois parties civiles (Sortir du nucléaire, France nature environnement et les Amis de la Terre). Nul doute qu’il y aura un procès en cassation, EdF ne va pas laisser passer une première condamnation pour pollution, même confirmée en appel!

Cattenom (Moselle), un incident de niveau 2

Cette fois, l’ASN est vraiment fâchée, car elle a classé le dernier incident au niveau 2, ce qui implique également un signalement à l’AIEA, l’agence internationale de l’énergie atomique, pas bon pour EdF. La source la plus simple à consulter est la relation dans Le Monde. Les piscines des deux réacteurs de cette centrale se sont révélées non conformes suite à l’inspection post-Fukushima du 18 janvier 2012 et EdF a été contrainte par l’ASN à mener des travaux de réparation d’urgence. Encore un problème de tuyauterie (il faut dire qu’une centrale nucléaire, c’est une grosse bouilloire avec plein de tuyaux, de valves et de vannes), mais cette fois, il y avait une mise en danger des défenses de la centrale… ce qui en clair veut dire que s’il y avait eu un accident, le système de secours était inopérant. Super!

Pas de panique, tout va pour le mieux dans le nucléaire français… et gaspillons encore plus d’électricité

Plusieurs incidents de niveau zéro (écart à la production) par jour, un incident de niveau 1 (anomalie sans impact sur l’environnement) tous les trois jours en moyenne, quelques incidents de niveau 2 (impact significatif sur l’environnement ou irradiation du personnel ou défaut majeur de sécurité, environ 3 à 4 par an en moyenne sur les trente dernières années), espérons qu’il n’y en aura pas plus haut dans l’échelle internationale, 5, c’est par exemple la fusion partielle du cœur de Three Mile Island, 7, c’est Tchernobyl et Fukushima… En France, il y a eu deux fois un incident de niveau 4 (en 1969 et en 1980) à la centrale nucléaire de Saint-Laurent-les-Eaux (sur la Loire, dans le Loir-et-Cher, entre Orléans et Blois). Ces deux réacteurs ont été arrêtés respectivement en 1990 et 1992 (en même temps que toutes les autres vieilles centrales au graphite) et sont toujours en cours de démantèlement vingt ans plus tard… Et pour cause, ni EdF ni personne ne sait quoi faire des bétons fortement irradiés pour des centaines de milliers d’année : une des solutions, plutôt que de les enterrer dans l’Aube ou ailleurs, comme c’est prévu, un peu comme mettre la poussière sous le tapis, serait de les laisser sur place dans des sarcophages, plus faciles à surveiller et à garder en mémoire pour les milliers de générations qui vont hériter du joli bébé très radioactif. Et le budget officiel du démantèlement annoncé par EdF a été épinglé par la cour des comptes… Si on réintègre ces coûts faramineux dans le prix de l’électricité, le nucléaire n’est plus rentable.

Mais bon, la France continue à privilégier les chauffages électriques énergivores, les travaux d’isolation (source d’économie d’énergie dont une bonne partie électrique) ne sont plus encouragés par des réductions d’impôts. L’éclairage et le gaspillage nocturne devaient être réduits suite au Grenelle de l’environnement… mais le décret a accouché d’une souris, seuls les vitrines de magasins devront être éteints de 2h à 6h du matin (pourquoi pas de 23h à 6h comme envisagé au départ?), et les panneaux publicitaires, dont les écrans vidéos très énergivores et le rétro-éclairage des publicités des abris de bus, resteront allumés toute la nuit. Après cela, avec le froid et les pics de consommation, on demande aux particuliers de faire attention à leur consommation, mais on ne va pas couper le courant à ces gaspilleurs…

 

 

Village toxique de Grégory Jarry et Otto T.

Couverture de Village toxique de Grégory Jarry et Otto T. pioche-en-bib.jpgDepuis la fermeture de la librairie du Feu rouge dans la Grand’Rue à Poitiers, je suis moins la production des éditions flbl (prononcer fleubeuleu) et c’est par Zazimuth que j’ai découvert cet album… Je l’ai trouvé à la médiathèque au rayon régional… Au passage, cela me rappelle qu’il faut aussi que je vous parle de leur collection sur la Petite histoire des colonies, des mêmes auteurs (voir tome 1, l’Amérique française, tome 2, l’Empire, tome 3, décolonisation, tome 4, la Françafrique). Elle a aussi donné lieu à une exposition créée pour le festival d’Angoulême de 2011, et présentée à la médiathèque de Poitiers jusqu’au 31 mars 2012.

Village toxique une co-édition flbl/ « Le Nombril du Monde », à Pougne-Hérisson dans les Deux-Sèvres, qui a également produit une pièce de théâtre sur le même thème, écrite par Nicolas Bonneau.

Le livre : Village toxique de Grégory Jarry et Otto T., éditions Flbl, 2010, 60 pages, ISBN 978-2-35761-022-4.

L’histoire : en Gâtine dans le nord des Deux-Sèvres, autour de Moncoutant et Secondigny, en février 1987 et dans les mois qui ont suivi. Après un rappel de l’histoire du nucléaire (militaire et civil) en France, on aborde le vif du sujet… Que faire des déchets à longue vie radioactive, où les enterrer? Pourquoi pas sous le granite de cette zone rurale et calme des Deux-Sèvres? On (le préfet, l’Andra, l’agence créée pour cette gestion) promet quelques millions de francs aux maires, des emplois dans cette zone peu peuplée, et ils ne pourront que dire oui… Sauf que ça ne se passe pas comme les autorités l’avaient prévu. Faisant fi de leurs divisions politiques voire religieuses, de leur place dans la société, les habitants s’organisent, réussissent pendant trois ans à empêcher le moindre forage de reconnaissance malgré les méthodes des autorités qui agitent tantôt la carotte (des emplois), tantôt le bâton (des gendarmes mobiles)…

Mon avis : j’ai beaucoup aimé cet album en noir et blanc sur fond vert… Le graphisme et le style rappellent beaucoup la Petite histoire des colonies, même si le format est différent (ici plus proche d’un album classique), des séries de petites vignettes presque muettes (mais pleines d’humour, comme par exemple la petite vignette sur la carte de la France contournée par le nuage de Tchernobyl) et un texte qui raconte et contextualisent l’histoire. Un livre engagé, comme la plupart des titres de cet éditeur, à lire absolument pour mieux comprendre les enjeux du nucléaire, l’enfouissement des déchets, et aussi la lutte qui peut payer si tout le monde est solidaire…

Pour aller plus loin, la suite de l’histoire : quand je suis arrivée en Poitou-Charentes en 1992, la bataille du nucléaire se poursuivait, avec la construction en cours alors de la centrale nucléaire de Civaux construite sur le karst (et ses problèmes avec la sécheresse et une fuite de tritium en janvier 2012 ). La « Loi Bataille » du 30 décembre 1991 venait de relancer les laboratoires d’enfouissement de déchets. Le granite de la Gâtine n’est plus d’actualité, mais des sites vont être recherchés au sud de la Vienne (dont le conseil général avait décidé à l’unanimité, de proposer le département comme lieu de recherche, délibération de décembre 1993), autour de Charroux, la Chapelle-Bâton et Chatain. Le maire de cette dernière commune, Michel Faudry, a été accusé par la presse d’avoir vendu sa commune à l’Andra, je me souviens très bien de cette violente campagne de presse, il n’a pas supporté la pression et s’est suicidé le 24 janvier 1994. Les recherches ont quand même encore un peu continué vers la Chapelle-Bâton, et ont été abandonnées, officiellement parce que le granite ne convenait pas…

Des cassettes vidéo de l'Andra... L’Andra arrosait alors beaucoup aussi en documents de communication. J’avais été destinataire de tout un lot de cassettes vidéo, au demeurant bien faites, sur la géologie… Elles sont toujours en bas de ma bibliothèque…

Voir aussi les travaux scientifiques de Olivier Fouché, dont sa thèse (2000), Caractérisation géologique et géométrique, et modélisation 3D, des réseaux de discontinuités d’un massif granitique reconnu par forages carottés (Charroux – Civray, Vienne), thèse de doctorat de l’ENPC, 2 vol., 296 p. + annexes.

Logo 2012 du Top BD des blogueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Fuite de tritium dans ma centrale nucléaire préférée (Civaux, suite…)

La centrale nucléaire de Civaux dans le département de la Vienne

Les épisodes précédents

Le feuilleton de la centrale nucléaire de continue… comme celui de toutes les centrales nucléaires de France. Elle est toujours construite sur le karst, sensible à la la sécheresse, aux inondations (elle n’avait pas aimé les algues lors de la dernière petite crue de la Vienne en décembre 2011), en décembre, l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait classé un « déplacement non prévu de combustible » (un camion qui se balade où il ne doit pas) en incident de niveau 1, il faudra attendre quelques mois pour savoir comment elle classera le nouvel « incident »… voir sur cette page d’EDF la description dans leurs termes techniques… Rappelons encore que quatre incidents avaient été classés au niveau 1 au mois de juin 2011, ce qui fait un nombre d’écarts aux normes importants sur un an à la centrale de Civaux. Il y a en France une centaine d’événements nucléaires par an classés au niveau 1 par l’ASN, il s’agit d’écart aux normes sans conséquences pour les personnes ou l’environnement, mais devant faire l’objet de modifications de fonctionnement suite au retour d’expérience.

Une fuite de tritium radioactif…

Par les communiqués d’EdF et de la presse locale, 18 au 20 janvier 2012

En gros, le 13 janvier 2012, un taux anormalement élevé en tritium (hydrogène radioactif) de 540 Bq/l (au lieu de moins de 20, habituellement 8 à 10 sur ce point de contrôle). Bien sûr, EdF a tenté de minimiser, n’a annoncé cet incident sur son site que le 18 janvier, et précisé que cette dose serait inférieure à celle reçue en un mois de séjour en montagne (sauf que là, c’est une mesure ponctuelle, quelle est la dose totale qui s’est échappée?), il lui a fallu une semaine pour trouver l’origine de la fuite (attention, version d’EdF, voir complément en bas de cet article), une valve défectueuse sur une piscine de stockage. Il faut dire qu’avec la sécheresse de cet été, ces piscines ont été très remplies et plus longtemps que d’habitude, puisqu’il n’y avait pas la quantité d’eau minimale pour rejeter ces eaux chargées en tritium dans la rivière, cela a-t-il eu une influence? EdF évite soigneusement de parler de ces piscines, du stockage du tritium en période d’étiage et du rejet dans la Vienne…

Et vous savez ce qu’EdF fait pour remédier à la fuite pour l’instant (cf. la presse locale du 20 janvier 2012)? Elle a mis un seau sous la fuite pour recueillir les matières radioactives… Enfin, pas tout à fait un seau, mais un bac de récupération, comme pour une vulgaire fuite de WC ou de toiture! Date de réparation de la valve inconnue… (précision d’EdF le 24 janvier: réparation prévue le 25 janvier). Quel sera le classement de l’ASN? J’espère pas une simple « anomalie » de niveau 1… [edit du 25 janvier 2012: classement comme simple anomalie de niveau 1]. (voir aussi le PS ci-dessous). Par ailleurs, EdF se veut rassurante, ce tritium serait parti dans une nappe qui n’alimente pas la région en eau potable… Ils nous prennent pour des imbéciles ou quoi? Toutes les nappes communiquent les unes avec les autres et finissent par rejoindre des rivières… A Civaux, nous sommes sur le karst, les circulations souterraines y sont donc encore plus accentuées… Y a-t-il eu des prélèvements de contrôle à Lussac-les-Châteaux, à la source/résurgence de Font-Serein (juste au-dessus de la source, il y a de peintures préhistoriques… voir par ces liens le réseau Guy Martin et le terrain de jeu des spéléogues )?

Par le Journal du dimanche, le 22 janvier 2012

PS (article rédigé le 21 janvier, complété le 22… puis le 23) : D’après le JDD (22 janvier 2012), l’ASN est venue sur place le 17 janvier (silence radio d’EdF sur cette inspection, repris par la presse locale le 23 janvier) et a constaté des fissures dans ces bassins de stockage, et envisageait de porter plainte contre EdF pour cette pollution due à un défaut de suivi… EdF a communiqué à la presse locale que la cause de la fuite avait été identifiée le 20 janvier, en se gardant bien de parler de l’inspection de l’autorité de sûreté nucléaire le 17? Pourquoi parle-t-elle d’une fuite au goutte à goutte, mais pas des importantes anomalies et des fissures relevées par l’ASN le 17 janvier? A suivre!

Le rapport de l’autorité de sûreté nucléaire… 23 janvier 2012

L’ASN a été très réactive cette fois-ci: le rapport d’inspection a été mis en ligne sur leur site dès le lundi 23 janvier 2012: à télécharger à partir de ce lien (7 pages à lire absolument) [clic sur le fichier du 23 janvier, mais vous pouvez aussi aller lire par exemple le précédent incident, la petite promenade imprévue en camion de combustible radioactif, ou bien téléchargez-le directement en pdf en cliquant ici]… Une anomalie avait en fait été découverte dès le 3 janvier, mais l’opérateur n’a pas jugé bon de la signaler, un prélèvement devant être réalisé le lendemain… Sauf que ce prélèvement est fait sans signalement d’urgence ni de potentiel d’anomalie, le résultat ne tombe que le 9 janvier… Et le laboratoire, au lieu de penser à une fuite, pense à une erreur de mesure et de calcul (c’est logique… « nos centrales sont sûres, il ne peut pas y avoir de fui
te »… comme dirait le lobby du nucléaire), et vérifie par deux fois avant de donner le résultat seulement le 13 janvier. 10 jours de perdus, et combien de tritium dans la nature? L’affaire est loin d’être clause… EdF a deux mois pour répondre aux nombreuses observations et demandes de modifications de l’ASN. Celle-ci demande également une meilleure information du public par EdF (qui a « oublié » de prévenir un certain nombre d’institutions comme elle avait l’obligation de le faire dès qu’elle a connu connu la fuite, dont l’agence régionale de santé), la publication sur son site des résultats des analyses (elles n’y étaient toujours pas ce matin, 24 janvier 2012, la dernière note d’EdF sur son site dans la rubrique « événements » sur cette page d’EDF date du 18 janvier, les dernières mesures environnementales, dans l’onglet voisin, de décembre 2011). L’ASN demande aussi qu’un laboratoire indépendant agréé pour la mesure de la radioactivité fasse des mesures. Au fait, l’ASN a aussi trouvé des fissures bouchées avec du silicone… (pas l’idéal dans un bassin plein de tritium)… vous croyez qu’ils ont utilisé le silicone industriel que PIP ne pouvait plus mettre dans ses prothèses mammaires???

Petit complément personnel…

Il y a un truc qui n’est pas dans le rapport… Le directeur de la centrale a été absent à un moment par cette période… Il était à son procès pour harcèlement moral dans son précédent poste à la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes), mais chut… il est encore présumé innocent, jugement mis en délibéré au 15 février [édit du 16 février 2012 : il a été relaxé en première instance, je ne sais pas s’il y aura un procès en appel]… Cependant, il a peut-être été plus accaparé par sa défense au procès à Charleville-Mézières (l’audience était le 18 janvier… le lendemain de l’inspection de l’ASN) que par une fuite de tritium dans la centrale de Civaux?

Pour avoir montré les failles de la sécurité des centrales nucléaires françaises et coupé quelques dizaines de centimètres de grillage, les militants de Greenpeace qui s’étaient introduits sur les centrales nucléaires en décembre risquent jusqu’à 5 ans de prison ferme (voire 7 ans suivant les qualifications retenues) et 75.000 euros d’amende (voir par exemple sur le site du Monde), mais EdF, pour n’avoir pas entretenu correctement ses bassins de stockage de tritium à Civaux et pollué l’environnement, ne risquerait qu’une contravention de 5e classe, soit 1.500 euros d’amende… si le procureur daigne poursuivre. Où est l’erreur???

Petite question subsidiairesur les normes du tritium. Pour se défendre et nier la gravité de l’incident, EdF a dit que la norme de l’OMS pour la potabilité de l’eau était de 7.800 Bq/litre… (en fait, l’OMS a calculé un seuil de 7610 Bq/l, arrondi à 10.000 Bq/l…). Pour l’Union européenne (voir l’Avis du Parlement européen du 12 décembre 1996, de la Position commune du Conseil du 19 décembre 1997 et de la Décision du Parlement européen et du Conseil du 13 mai 1998, voir page 14 de la directive 98/83/CE), le seuil d’alerte officiel, facultatif pour les Etats membres mais transposé dans la plupart des pays de l’union européenne est de 100 Bq/l, et oui, cent fois moins que l’OMS (voir l’analyse de l’autorité de sûreté nucléaire du Canada). La France a transposé cette norme européenne dans l’annexe 1 du décret n° 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, à l’exclusion des eaux minérales naturelles (annexe non reproduite sur le site légifrance, mais reconfirmée dans l’arrêté SANP0720201A du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine(aller à la page 6 pour les seuils de qualité du tritium). Pour le Canada, cette dose a été ramenée à 20 Bq/l.

Or si j’ai bien compris, la dose mesurée dans la nappe sous la centrale est de 540Bq/litre sur le prélèvement du 4 janvier, encore plus de 400 (420 d’après la presse locale, mais EdF n’a pas publié les chiffres officiels, contrairement à la demande expresse de l’ASN) dans les nouvelles analyses du week-end dernier, et la dose qui s’applique dans notre législation est de 100 Bq, pas de 7610! Certes, personne ne va boire l’eau sous la centrale (quoique… on pourrait offrir un verre sorti du piézomètre au directeur de la centrale, pour voir s’il oserait le boire…), cette eau sera diluée avant d’arrivée dans l’eau du robinet, mais quand même…Et l’effet sur la faune et la flore?

L’avis d’incident de l’ASN du 25 janvier 2012: anomalie de niveau 1

Le verdict est tombé dès le 25 janvier… L’ASN estime qu’il n’y a pas eu d’impact significatif de cet incident sur le personnel ni sur l’environnement et l’a classé comme simple anomalie de niveau 1… Elle précise juste qu’elle a mis le 24 janvier EdF en demeure de faire des travaux (colmatage de la fuite sous 10 jours, réparation définitive avant le 31 août 2012). Il est vrai que ce tritium aurait de toute façon été rejeté, après dilution, dans la Vienne, c’est son mode habituel d’élimination… Mais une forte concentration peut être dommageable à la faune et à la flore… Le plus grave reste toutes les erreurs d’EdF: défaut dans la surveillance et l’entretien des bassins, personnel mal formé (qui ne met pas les bonnes mesures en place pour détecter le tritium dans la zone de rétention), chaîne de décision défaillante, soupçonner d’abord et pendant plusieurs jour une erreur de mesure plutôt qu’une fuite… Et si ça avait été sur un organe beaucoup plus grave pour la sécurité???

La planète disneylandisée, de Sylvie Brunel

Couverture de La planète disneylandisée, de Sylvie Brunel

Ce livre m’a été prêté par une amie.

Le livre : La planète disneylandisée, chroniques d’un tour du monde de Sylvie Brunel, éditions Sciences humaines, 2006, 276 pages, ISBN 978-2912601391.

L’histoire : été 2005, autour du monde… Une famille (la mère, humanitaire et géographe, le père, qui veut en profiter pour des contacts pour son entreprise, deux ados et une pré-ado) profite de gros travaux d’adduction d’eau qui empêche l’accès à leur maison pour entreprendre un tour du monde en 40 jours. Nouvelle-Zélande, Australie, Tahiti, États-Unis, Canada, Brésil, Costa Rica… Quelques jours pour chaque escale, pour voir des merveilles de la nature, le plus souvent protégées par l’Unesco, mais toujours une nature mise en scène, aménagée pour le touriste, différemment selon l’endroit du monde où l’on se trouve. La nature mise en scène pour le touriste, mais n’y trouve-t-il pas son compte?

Mon avis : un récit enlevé, qui décrit avec humour certaines situations : les douaniers de Nouvelle-Zélande et d’Australie qui traquent toute entrée de plantes et d’animaux pour protéger les leurs, ceux des États-Unis complètement paranoïaque, les hôtels réservés à l’avance, parfois douteux comme à Los Angelès. La nature manipulée, comme ces geysers que l’on fait jaillir en Nouvelle-Zélande avec une poignée de lessive, la nature pour laquelle il faut payer, y compris le parking, la nature mise en scène, disneylandisée, vendue bien propre au touriste. Le passage sur la barrière de corail est savoureux… Le choix des Australiens est d’en sacrifier quelques points, usines à touristes (encadrés) et de protéger le reste. Et les populations locales? Ne seraient-elles parfois pas moins considérées que la faune et la flore à protéger absolument? Certains profitent de la manne des touristes (qui injectent plus d’argent que les ONG), beaucoup ne sont pas dupes du spectacle mis en scène, certains sont chassés de chez eux pour laisser la place aux touristes…

Crue et décrue? Des nouvelles de mon jardin et de la centrale nucléaire de Civaux

Poitiers, au pont Saint-Cyprien, la crue du Clain le 20 décembre 2011 Après la tempête de la nuit de jeudi à vendredi dernier et la crue de ces derniers jours, dimanche, il y avait un bon mètre d’eau sous le pont de chemin de fer qui permet l’accès à mon jardin, où le niveau du Clain était encore très très bas mi-octobre:on voyait à peine le haut des oreilles de l’éléphant, mais j’avais oublié mon appareil photo chez moi. Je suis passée hier midi (20 décembre 2011) au pont Saint-Cyprien… Le niveau à un peu baissé, mais reste nettement trop haut pour passer chez moi et voir s’il y a eu des dégâts avec la tempête… Il faudra attendre encore un peu pour aller voir ce qui s’y passe…

Une crue plus forte que celle de l’année dernière, mais beaucoup moins que la crue centenaire de 1904, à revoir dans cet article sur les crues du Clain : d’hier (février 1904) et aujourd’hui (décembre 2010). Vous y trouverez aussi des liens pour la crue de 1896 qui a surtout été forte sur la Vienne.

Par ailleurs, Grégory Vouhé m’a signalé ce article du dimanche 6 avril 1913 de L’avenir de la Vienne, qui montre sur la vue numérisée n° 11/51 la crue du Clain au pont Saint-Cyprien, à peu près au même endroit que la photographie ci-contre.

Défi photo, jardins, 2, Poitiers, pont Saint-Cyprien Pour mémoire, voici le même endroit que la photographie du haut prise en juillet 2011, c’était alors une période de sécheresse… L’eau montait encore hier plus haut que le haut de l’escalier…

Du côté de la centrale nucléaire de Civaux (sur la Vienne, et pas sur la Loire, comme l’a écrit le Canard enchaîné dans son dossier spécial nucléaire), il y a un mois, le niveau était toujours limite très bas, autour de 15 mètres-cubes par seconde, l’interruption est à 10 mètres-cubes, toujours très proche de la sécheresse, d’autant plus qu’il semble que tout l’été, EDF a calculé un débit surestimé par rapport à la réalité et à ce qui était mesuré en amont par le syndicat des eaux. Avec la pluie de la dernière quinzaine, il était remonté à près de 100 mètres-cubes par seconde. Samedi et dimanche, un pic a été atteint plus de 650 mètres-cubes par seconde en moyenne (voir les relevés sur le site d’EDF), avec un pic à plus de 850. Il a rebaissé en-dessous de 300, mais un réacteur a été coupé hier pour cause d’invasion d’algues dans les grilles… l’incident est reporté sur cette autre page d’EDF. Et oui, la jussie, même si elle n’est pas citée, ça semblait bien être elle sur le reportage de France 3 hier, s’en est donné à cœur joie cet été avec la sécheresse, elle étouffe peu à peu nos rivières, en couvrant la surface et en diminuant l’oxygénation de l’eau)… et finira peut-être par avoir la peau de la centrale???

Côté sécurité de cette centrale, ça devient limite… Il y a eu deux autres coupures en un mois pour dégagement de fumée (le 30 novembre et le 8 décembre 2011) suite au redémarrage de la tranche 1 après la visite décennale (réalisée 16 ans et non 10 après sa mise en service en 1995). Le 14 novembre, il y a eu un incident classé niveau 1 (les autres sont à zéro…) : un camion avait oublié de décharger sa remorque pleine de matières radioactives, pudiquement, pour EdF, ça s’appelle un déplacement non prévu de combustible. En juin, il y avait eu 4 autres incidents classés au niveau 1, si on ajoute celui du mois de janvier, ça fait beaucoup sur l’année 2011 (6 incidents de niveau 1, l’autorité de sûreté nucléaire n’a pas encore rendu son avis sur le classement des « anomalies » de décembre). La plupart sont présentés comme des erreurs humaines… Vive la sécurité renforcée des centrales après Fukushima!!!

Poitiers, grrr! retour sur les poiriers de Chine

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 7, place LeclercSur la place d’Armes (place Leclerc) à Poitiers, le projet de cœur d’agglomération prévoyait la réalisation d’une « placette » (??? elle n’est pas séparée du reste de la place, cette photographie date de mai 2011) dans l’angle formé par la verrue du printemps et l’ancien théâtre. La ridicule fontaine devait être encadrée d’arbres, dont des poiriers de Chine ou Pyrus calleryana (aussi appelés Bradford pear), qui sont devenus au moins en Amérique du Nord une espèce est classée sur la liste des espèces invasives, voir ici. Je vous en avais parlé dans cet article publié cinq jours après le grand bouleversement du 30 août 2010 dans le cadre de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…

Le projet initial pour les plantations sur la place pour compenser le massacre des arbres mentionnait la plantation de 11 Sophora japonica à l’emplacement des anciens tilleuls, 16 poiriers de Chine le long des façades ainsi que 3 Micocouliers au sein d’un bosquet près de la place d’Armes, plus quelques autres dans le futur jardin de Puygarreau. En plus d’être potentiellement une plante invasive, le bois du poirier de Chine est assez cassant, ses fleurs ne sentent pas très bon et son pollen provoque des allergies. La plantation des Sophoras a eu lieu en décembre 2010. Pour le reste…

– les arbres du square de la République, près du monument aux morts de 1870-1871 vers la rue Magenta ont été abattus hier 12 décembre 2011 (et il a perdu ses grilles un peu avant)

– des poiriers de Chine ont été plantés en fait au printemps dernier, en bordure nord et sud de la place d’Armes, devant les bistrots et rue Claveurier

– comme annoncé dans Poitiers magazine n° 192 daté de novembre 2011, dans une note d’actualité signée « Nadia Herbreteau / ilex », page 6, il y a eu ces derniers jours la plantation de « 8 sophora japonica […] place Aristide Briand, 16 gleditsia rue Victor Hugo et 3 celtis austalis [sic] au coin du Printemps« . Les Sophora japonica, je vous en ai parlé dans le même article, les Celtis austRalis (avec un R, c’est mieux), ce sont les micocouliers (un bois idéal pour fabriquer les aiguilles à tricoter et les cravaches ), les gleditsia sont des féviers (à voir ici si vous ne connaissez pas).

Alors certes, comme l’a dit le maire, en nombre, à la fin de cœur d’agglo, il y aura plus d’arbres qu’avant, mais en qualité, nous aurons perdu les essences locales au profit d’arbres d’ornementation qui n’ont rien à voir avec notre région ni même notre continent…

Et si vous voulez rire (en tout cas, cela a égayé ma soirée l’autre jour), je vous invite à aller lire ce Poitiers magazine en ligne, sur la même page 6, juste au-dessus de la note sur les plantations, il y a une saisie d’écran d’info travaux quasiment identique à celle que je vous ai montrée avec la rue des Hautes-Treilles à la place de la rue Théophraste-Renaudot (nom qu’elle a depuis 1895 voire 1894, un très gros siècle en tout cas) et la rue Lazare Carnot à la place de la rue (Sadi) Carnot! Mais pas de souci… le service communication m’a rassurée l’autre jour (un mél arrivé après la publication de mon article, soit plus de 15 jours après le message que j’avais adressé à info travaux pour signaler l’erreur), la ville n’a jamais demandé à Google Map de mettre rue des Hautes-Treilles à cet emplacement (je n’en ai jamais douté!!!) et a demandé une rectification… Wait and see… une petite récompense « maison » (DIY / do it yourself) au premier qui me signalera en commentaire que mister G a corrigé le plan de la ville de Poitiers!

Poitiers l’été : une guinguette et des pigeons…

Guinguette sur l'île Jouteau à Poitiers Quelques nouvelles de Poitiers… en dehors des articles sur les monuments de la ville le dimanche à midi.

Tout d’abord, Jacques Dupuy, de la médiathèque, m’a envoyé cette affiche avec un petit rappel pour la grande guinguette de dimanche prochain (28 août 2011) à 15h en face de l’île Jouteau (dont je vous ai déjà parlé de l’ancienne piscine). Je ne suis pas sûre d’y aller, mais pour ceux qui seraient à Poitiers, allez y, c’est l’une des dernières manifestations de Poitiers l’été (bon, ça ne s’appelle plus comme ça, mais c’est pareil, un ensemble de spectacles gratuits en centre-ville et dans les quartiers). En plus, il y aura une exposition de photographies des bords du Clain par Jacques Dupuy.

PS : j’ai mis ici deux photographies

Des pigeons place d'Armes à Poitiers le 21 juin 2011

Dans la presse locale, j’ai lu que la ville allait diminuer la population de pigeons, par piégeage et euthanasie… Voici une photographie que j’avais prise lors de la ré-ouverture de la place d’Armes le 21 juin 2011, sur le toit voisin de l’ancien théâtre. Il fallait bien faire quelque chose…