Pour le défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie et en cette année Camus, je ne pouvais pas ne pas en (re)lire un… J’ai choisi le premier roman qu’il a publié.
Le livre : L’étranger, de Albert Camus, paru en 1942. Dans ma bibliothèque, je l’avais en collection Foilio, n° 2, 1986, 186 pages. Je ne vous mets pas l’ISBN, vous trouverez plus facilement des éditions plus récentes.
L’histoire : dans les années 1930, à Alger. Meursault reçoit un télégramme lui annonçant le décès de sa mère à l’asile de vieillards où a dû la placer (il ne pouvait plus travailler et s’en occuper), à 80 km d’Alger. Il assiste à la veillée funèbre par les amis de sa mère sans vouloir la voir une dernière fois (le cercueil est fermé mais non scellé), puis suit dans un état second, apparemment indifférent, les obsèques qui ont été organisées par le directeur. De retour à Alger, il rencontre une ancienne amie, Marie, qui devient son amante. Il croise le vieux Salamano, qui bat son chien. Il témoigne aussi en faveur de son voisin, Raymond Sintès, qui vient de battre sa maîtresse arabe (mauresque dit le texte). Ils se retrouvent tous quelques jours plus tard sur une plage, où ils sont invités dans la cabane d’un ami de Raymond. Au cours d’une promenade, ils croisent deux hommes, dont le frère de la femme battue par Raymond. Ce dernier est blessé au couteau, Meursault récupère son révolver. Quelques heures plus tard, dans la chaleur de l’été, il retourne dans ce coin de la plage, tombe à nouveau sur ce frère, et l’abat froidement quand il ressort son couteau. Sa vie bascule, la deuxième partie est consacrée à la vie en prison, l’attente du procès puis de l’exécution de la sentence. Son apparente indifférence à l’enterrement de sa mère et dans les jours qui suivent (aller à la plage, coucher avec Marie) jouera un rôle important dans le verdict.
Mon avis : la narration à la première personne dans la peau de Meursault est particulièrement efficace. Un ton neutre, et une interrogation sur l’enchaînement des événements, la justice et la peine de mort derrière un récit qui se lit d’une traite. Le rapprochement du chien battu par Salamano et de la maîtresse arabe battue par Raymond est saisissant… Le passage avec la confrontation avec l’aumônier de la prison est aussi très fort.
L’avis des savants : L’étranger prend place dans la trilogie que Albert Camus a nommé le cycle de l’absurde, avec les deux pièces de théâtre Caligula et Le Malentendu. Il faut ajouter à ce cycle Le mythe de Sisyphe, un essai philosophique. Sisyphe, vous le trouvez chez Homère, il est condamné dans les enfers à pousser éternellement un gros rocher au sommet d’une montagne d’où il retombe sans cesse pour son rôle dans une sombre et énième histoire d’amour de Zeus.
Je l’ai lu dans le cadre du défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie. Je ne sais pas encore ce que je lirai le mois prochain…
J’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.