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Mascarades de Lyes Salem

N’y a-t-il donc aucun spectateur ou presque aux séances de 18h ? Comme pour Les trois singes de Nuri Bilge Ceylan, il n’y avait pas plus de 15 personnes à la projection de Mascarades de Lyes Salem. Ce film a obtenu des prix à plusieurs  » petits  » festivals en 2008 : le Valois d’or du meilleur film à Angoulême, le meilleur long métrage de fiction à Namur, le prix de la première œuvre et du meilleur espoir féminin aux journées cinématographiques de Carthage.

L’histoire : dans un village d’Algérie, dans les Aurès. Lors d’un mariage, les femmes présentes se moquent de Rym, qui est atteinte de narcolepsie ou maladie de Gélineau (elle s’endort à tout moment). Son jeune neveu le rapporte à son père, Mounir (joué par le réalisateur, Lyes Salem). Rentré saoul de cette soirée, il hurle sur la place du village qu’il va marier sa sœur à un riche homme d’affaire étranger. Dès lors, tout le monde le courtise, veut l’approcher et lui faire des cadeaux, puisqu’il risque ainsi d’être à une place influente. Mais c’est un mensonge, et Rym a un petit ami caché depuis quatre ans…

Mon avis : Un film sur la vie rurale en Algérie, l’envie, le rôle de la rumeur, la corruption, l’escroquerie. Et pas plus de ceinture de sécurité ici que dans le Liban de Je veux voir dont je vous parlerai bientôt ! Vraiment, un film où l’on passe un bon moment, même si ce n’est pas un grand film qui laissera une trace profonde chez le spectateur.

Pour aller plus loin : le site officiel du film, et le site de l’association française de narcolepsie, cataplexie et hypersomnie (ANC).

Yasmina Khadra, la rose de Blida

La façade de la librairie du Feu rouge à Poitiers Avant de vous parler de ce livre, je voudrais revenir sur le précédent de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit dont je vous ai parlé. Il a reçu le prix France Télévision, semble bien se vendre, mais a eu des critiques très sévères au Masque et la plume dimanche dernier sur France Inter. Je persiste dans mon avis favorable. Par ailleurs, j’ai reçu un commentaire (mais avec un mél qui ne fonctionne pas) qui dit ceci :  » L’histoire est bouleversante, sauf que c’est du déjà vu. En effet, le texte de Yasmina Khadra ressemble étrangement au roman Les amants de Padovani écrit en 2003 par l’écrivain algérien lui aussi Youcef Dris, et paru aux éditions Dalimen Alger […] « . Si cela est vrai, il s’agit d’un plagia, mais impossible de vérifier par moi-même, le livre publié en Algérie semble impossible à trouver…

Venons en maintenant au sujet du papier du jour.

Le livre : La rose de Blida, de Yasmina Khadra, collection des petits arrangements avec l’enfance, série La maîtresse en maillot de bain, aux éditions après la nuit, 2006, 54 pages, ISBN 2-35227-001-4. Je l’ai acheté dans la petite librairie du Feu rouge dans la Grand’Rue à Poitiers, qui vend des livres de petits éditeurs (dont les siens, aux éditions flbl, prononcer fleubeuleu, PS: elle a fermé depuis la rédaction de cet article). La collection est une collection jeunesse, d’actualité avec le salon de Montreuil, mais il peut être lu à tout âge.

L’histoire : le narrateur a 14 ans. Après la guerre d’Algérie, son père l’a envoyé dans une école au régime militaire très rude, avec prison etc. La maîtresse (en maillot de bain) n’apparaît pas vraiment… plutôt un rêve d’ado.

Mon avis : et bien, je ne sais pas… Le livre se lit très vite, l’histoire est narrée à la première personne, mais je n’y ai pas vraiment adhéré. Cependant, il faut faire vivre ces petits éditeurs, alors, malgré la crise, vous pouvez peut-être investir 6 euros pour vous faire votre propre opinion…

Je vous ai déjà parlé de ces quatre autres livres de Yasmina Khadra, réédités cet été sous le titre Le quatuor algérien quatre enquêtes du commissaire Llob, chez Folio : La part du mort ; Morituri ; Double blanc et L’automne des chimères. J’ai aussi lu La longue nuit d’un repenti, Les hirondelles de Kaboul.

Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra

Couverture de Ce que le jour doit à la nuit, de Yasmina Khadra Petit rappel : début août, je vous ai annoncé la parution de Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra, paru le 21 août chez Julliard (ISBN 2260017584). Je l’ai dévoré… Il n’y a pas de traducteur pour ce livre, Mohamed Moulessehoul écrit en français, il justifie son choix sur son site officiel.

Le début de l’histoire : dans les années 1930, le narrateur a neuf ans et vit à la campagne avec sa mère, son père et sa sœur. La récolte s’annonce prometteuse quand, juste avant la moisson, les champs sont détruits par un incendie criminel. Le père doit hypothéquer ses terres et décide de partir refaire sa vie à Oran, où habite son frère, pharmacien. Mais pas question de vivre de la charité de celui-ci, il s’installe dans un bidonville, survit comme il peut, puis finit par confier son fils, pour un meilleur avenir, à son frère qui n’a pas d’enfant et est marié à une française catholique. Le livre se poursuit avec la vie parallèle entre les quartiers européens, où vivent quelques privilégiés algériens, et les bidonvilles et la misère de la grande majorité de la population. Jusqu’à l’indépendance de l’Algérie et une fin très émouvante…

Mon avis : un livre écrit dans une langue limpide, un grand pas vers une meilleure compréhension des causes de la guerre d’Algérie (pardon, des « événements »), sur les relations entre les colonisateurs et certains colonisés, et leur aveuglement par rapport à la misère de la grande majorité du peuple. Un grand pas pour une meilleure réconciliation après cette période. Et aussi, en fond de l’histoire, la vie des adolescents, de leurs amours et déboires amoureux. À lire sans faute…

L’auteur : sous le pseudonyme de Yasmina Khadra se trouve Mohamed Moulessehoul (voir sur le site officiel de l’auteur l’explication de ce pseudonyme). Il vit en France avec sa famille depuis 2001. Ce que j’ai oublié de dire dans mes derniers articles, c’est qu’alors qu’il était Personna non gratta au centre culturel algérien à Paris, il en a été nommé directeur en novembre 2007. Du coup, la presse algérienne a accueilli ce nouveau livre avec des articles louangeurs, par exemple ici pour El Watan. Il faudra que j’aille visiter ce centre culturel lors d’un prochain voyage à Paris (il est dans le 15e arrondissement, 171 rue de la Croix-Nivert). Yasmina Khadra a aussi été accueilli à Oran à l’invitation de l’Assemblée populaire de wilaya (équivalent de nos préfectures) cet été pour présenter le livre. Vous pouvez trouver un article et des extraits publiés avec l’autorisation de l’auteur sur ce blog.

Je vous ai déjà parlé de ces quatre autres livres de Yasmina Khadra, réédités cet été sous le titre Le quatuor algérien quatre enquêtes du commissaire Llob, chez Folio : La part du mort ; Morituri ; Double blanc et L’automne des chimères. Puis La longue nuit d’un repentiLes hirondelles de Kaboul. Et aussi celui-ci, plus pour adolescents : La rose de Blida.

Lecture : L’automne des chimères, de Yasmina Khadra

Couverture du quattuor algérien de Yasmmina Khadra Petit rappel : les éditions Gallimard (collection Folio policier, n° 510, 2008, ISBN 978-2-07-035755-0 ) ont eu la très bonne idée de rééditer pour cet été sous le titre Le quatuor algérien quatre enquêtes du commisaire Llob, par Yasmina Khadra (pseudonyme de Mohamed Moulessehoul, voir sur le site officiel de l’auteur l’explication de ce pseudonyme). L’auteur a choisi la forme du roman policier pour dénoncer le terrorisme des années 1990, et surtout ses causes sous-jacentes, dont la corruption généralisée que tente de combattre le commisaire intègre Brahim Llob, ancien combattant de la première heure lors de la guerre d’indépendance. Les histoires sont éditées ici dans l’ordre du récit, et non dans l’ordre de parution. Il s’agit dans l’ordre de :
La part du mort, édité pour la première fois aux éditions Julliard en 2004 puis en 2005 dans la collection Folio policier, dont je vous ai parlé il y a trois semaines ;
Morituri, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1997 puis en 1999 dans la collection Folio policier et adapté au cinéma en 2007 par Okacha Touita et dont je vous ai parlé il y a quinze jours ;
Double blanc, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier, dont je vous ai parlé la semaine dernière ;
L’automne des chimères, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier.
Il n’y a pas de traducteur pour ces livres, Mohamed Moulessehoul écrit en français, il justifie son choix sur son site officiel. C’est également un ancien officier de l’armée algérienne, né en 1955, donc trop jeune pour avoir participé la guerre d’indépendance, mais qui a participé activement à celle contre le terrorisme. Son père a néanmoins rejoint l’ALN (armée de libération nationale) et est donc un résistant de la première heure, comme le commisaire Llob, héros de ces quatre romans (noirs plus que policiers). Il vit en France avec sa famille depuis 2001.

Aujourd’hui, je vous parle donc de L’automne des chimères.

Le début de l’histoire : le commissaire Llob accompagne l’un de ses anciens camarades de maquis, devenu artiste, à l’enterrement de son frère dans son village natal. À son retour à Alger, il est convoqué chez son directeur : il est mis à la retraite anticipée pour avoir publié Morituri, dans lequel on l’accuse de dénigrer l’institution de la police et du pouvoir, alors que pour lui, il n’a fait que dresser un tableau honnête de la corruption ambiante. Il rencontre d’anciens camarades, essaye de remonter la pente alors que sa femme et ses enfants sont toujours à l’abri, loin de lui.

Mon avis : ce dernier volet ne comprend pas vraiment les intrigues policières des premiers et semble très autobiographique. À lire d’une traite (150 pages, deux très petites heures), mais un jour où vous avez le moral, il est quand même presque aussi noir que les précédents…

Et bientôt… Pour la rentrée littéraire, le prochain livre de Yasmina Khadra Ce que le jour doit à la nuit paraîtra le 21 août chez Julliard. Vous pouvez déjà en lire un extrait dans le numéro d’été de la revue Lire.

Post-scriptum : depuis la rédaction de cet article, j’ai aussi lu Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra, paru fin août 2008, La longue nuit d’un repentiLes hirondelles de Kaboul et La rose de Blida.

Lecture : Double Blanc, de Yasmina Khadra

Couverture du quattuor algérien de Yasmmina Khadra Petit rappel : les éditions Gallimard (collection Folio policier, n° 510, 2008, ISBN 978-2-07-035755-0 ) ont eu la très bonne idée de rééditer pour cet été sous le titre Le quatuor algérien quatre enquêtes du commisaire Llob, par Yasmina Khadra (pseudonyme de Mohamed Moulessehoul, voir sur le site officiel de l’auteur l’explication de ce pseudonyme). L’auteur a choisi la forme du roman policier pour dénoncer le terrorisme des années 1990, et surtout ses causes sous-jacentes, dont la corruption généralisée que tente de combattre le commisaire intègre Brahim Llob, ancien combattant de la première heure lors de la guerre d’indépendance. Les histoires sont éditées ici dans l’ordre du récit, et non dans l’ordre de parution. Il s’agit dans l’ordre de :
La part du mort, édité pour la première fois aux éditions Julliard en 2004 puis en 2005 dans la collection Folio policier, dont je vous ai parlé il y a quinze jours ;
Morituri, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1997 puis en 1999 dans la collection Folio policier et adapté au cinéma en 2007 par Okacha Touita et dont je vous ai parlé la semaine dernière ;
Double blanc, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier ;
L’automne des chimères, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier.
Il n’y a pas de traducteur pour ces livres, Mohamed Moulessehoul écrit en français, il justifie son choix sur son site officiel. C’est également un ancien officier de l’armée algérienne, né en 1955, donc trop jeune pour avoir participé la guerre d’indépendance, mais qui a participé activement à celle contre le terrorisme. Son père a néanmoins rejoint l’ALN (armée de libération nationale) et est donc un résistant de la première heure, comme le commissaire Llob, héros de ces quatre romans (noirs plus que policiers). Il vit en France avec sa famille depuis 2001.

Aujourd’hui, je vous parle donc de Double Blanc.

Le début de l’histoire : Ben Ouda, diplomate, est sauvagement assassiné alors qu’il venait de rencontrer son ancien camarade de maquis, le commissaire Llob. Avant de mourir, il a tracé dans avec son sang les lettres HIV. Son jeune compagnon ne le supporte pas et se suicide du cinquième étage. HIV pour SIDA donc ? Pas sûr… Sur fond de guerre des polices et de terrorisme à son apogée, qui décime militaires, policiers, artistes, enseignants, écrivains etc. Il éloigne sa femme et ses enfants d’Alger, pour ne pas leur faire prendre de risque supplémentaire. Un nouveau flic fait son apparition dans l’équipe, en remplacement de celui qui a été victime d’un attentat dans Morituri. Si le commissaire reste incorruptible, il finit par se livrer à des actes de torture contre des suspects.

Mon avis : ce roman est peut-être encore plus noir que les précédents… et dérangeant par l’accumulation des actes atroces des terroristes mais aussi des ripostes des forces de l’ordre.

Post-scriptum : depuis la rédaction de cet article, j’ai aussi lu Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra, paru fin août 2008, La longue nuit d’un repenti, Les hirondelles de Kaboul et La rose de Blida.

Lecture : Morituri, de Yasmina Khadra

Couverture du quattuor algérien de Yasmmina Khadra Petit rappel : les éditions Gallimard (collection Folio policier, n° 510, 2008, ISBN 978-2-07-035755-0 ) ont eu la très bonne idée de rééditer pour cet été sous le titre Le quatuor algérien quatre enquêtes du commissaire Llob, par Yasmina Khadra (pseudonyme de Mohamed Moulessehoul, voir sur le site officiel de l’auteur l’explication de ce pseudonyme). L’auteur a choisi la forme du roman policier pour dénoncer le terrorisme des années 1990, et surtout ses causes sous-jacentes, dont la corruption généralisée que tente de combattre le commissaire intègre Brahim Llob, ancien combattant de la première heure lors de la guerre d’indépendance. Les histoires sont éditées ici dans l’ordre du récit, et non dans l’ordre de parution. Il s’agit dans l’ordre de :
La part du mort, édité pour la première fois aux éditions Julliard en 2004 puis en 2005 dans la collection Folio policier, dont je vous ai parlé la semaine dernière ;
Morituri, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1997 puis en 1999 dans la collection Folio policier et adapté au cinéma en 2007 par Okacha Touita ;
Double blanc, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier ;
L’automne des chimères, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier.

Une petite précision suite à une question que j’ai reçue : il n’y a pas de traducteur pour ces livres, Mohamed Moulessehoul écrit en français, il justifie son choix sur son site officiel. C’est également un ancien officier de l’armée algérienne, né en 1955, donc trop jeune pour avoir participé la guerre d’indépendance, mais qui a participé activement à celle contre le terrorisme. Son père a néanmoins rejoint l’ALN (armée de libération nationale) et est donc un résistant de la première heure, comme le commissaire Llob, héros de ces quatre romans (noirs plus que policiers). Il vit en France avec sa famille depuis 2001.

Aujourd’hui, je vous parle donc de Morituri.

Le début de l’histoire : la fille d’un ancien homme politique encore influent, Ghoul Malek, a disparu, le commissaire Llob est chargé de la retrouver. Sa carrière stage parce qu’il refuse de se livrer aux mêmes magouilles que ses collègues. Le BRQ, bulletin quotidien de la police, fait état des attentats commis pendant les dernières 24 heures. Prostitution, drogue, alcool (qui semble couler flot dans certains milieux), peuple dans la misère noire, terroristes, anciens résistants de la guerre de libération (les vrais et ceux de la dernière heure),corruption, mouvements mafieux, tous ces milieux sont abordés.

Mon avis : Un roman très, très noir, mais j’ai adoré ! Il manque quand même la petite pointe d’espoir en l’avenir, mais il faut rappeler que ce live a été écrit par l’auteur alors qu’il venait d’assister à un attentat contre des scouts dans un cimetière alors qu’ils célébraient les quarante ans du déclenchement de la guerre de libération (voir la préface). Je n’ai pas vu l’adaptation de ce livre au cinéma l’année dernière.

Post-scriptum : depuis la rédaction de cet article, j’ai aussi lu Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra, paru fin août 2008, La longue nuit d’un repenti, Les hirondelles de Kaboul et La rose de Blida.

Lecture : La part du mort, de Yasmina Khadra

Couverture du quattuor algérien de Yasmmina Khadra Les éditions Gallimard (collection Folio policier, n° 510, 2008, ISBN 978-2-07-035755-0 ) ont eu la très bonne idée de rééditer pour cet été sous le titre Le quatuor algérien quatre enquêtes du commissaire Llob, par Yasmina Khadra (pseudonyme de Mohamed Moulessehoul, voir sur le site officiel de l’auteur l’explication de ce pseudonyme féminin). L’auteur a choisi la forme du roman policier pour dénoncer le terrorisme des années 1990, et surtout ses causes sous-jacentes, dont la corruption généralisée que tente de combattre le commissaire intègre Brahim Llob, ancien combattant de la première heure lors de la guerre d’indépendance. Les histoires sont éditées ici dans l’ordre du récit, et non dans l’ordre de parution. Il s’agit dans l’ordre de :
La part du mort, édité pour la première fois aux éditions Julliard en 2004 puis en 2005 dans la collection Folio policier ;
Morituri, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1997 puis en 1999 dans la collection Folio policier et adapté au cinéma en 2007 par Okacha Touita ;
Double blanc, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier ;
L’automne des chimères, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier.

Aujourd’hui, je vous parle donc de La part du mort, qui occupe presque la moitié de ce volume (452 pages sur 920). L’histoire se déroule à l’extrême fin des années 1980, juste avant l’explosion des attentats terroristes des années 1990.

Le début de l’histoire : un psychopathe, dont le procès a été bâclé il y a une dix-sept ans, est en passe d’être libéré par grâce présidentielle après avoir alterné prison et asile psychiatrique. Parallèlement, Lino, l’adjoint du commissaire, sort avec une fille qui n’est pas de son monde, s’endette pour acheter des vêtements à la mode. M. Thobane, un riche dirigeant, fait pression contre lui auprès de sa hiérarchie… La suite en lisant le livre !

Mon avis : si l’histoire policière n’est pas le point fort de ce livre, il est, comme le voulait l’auteur, l’occasion de dresser un vaste tableau de l’Algérie et des germes de violence qu’elle portait avant l’explosion du terrorisme (et est-ce que cela a vraiment changé aujourd’hui ?). J’ai vraiment beaucoup aimé, même si le tableau est noir, très noir même. En dehors de la dénonciation de la corruption généralisée, de l’absentéisme, de l’alcoolisme de certaines élites, de l’écart entre les quartiers de villas et des taudis, la fascination des marques de vêtements et autre américaines et européennes, de petites remarques laissent entrevoir un vrai problème récurrent en Algérie : alors que c’est l’un des pays les plus riches d’Afrique (grâce au pétrole), l’eau ne coule qu’épisodiquement au robinet. Du coup, quand elle arrive, tous les récipients (et les baignoires, bien sûr) sont remplis… Il y a deux ans, lors de mon dernier séjour, c’était toujours un problème en dépit de la construction de plusieurs barrages.

Ce livre a reçu plusieurs prix littéraires, dont le prix du Meilleur polar francophone de Montigny en 2004 et le prix Beur FM Méditerranée en 2005.

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Lecture : Pierre Sang Papier ou Cendre de Maïssa Bey

Couverture de Pierre Sang Papier ou Cendre de Maïssa Bey Le livre : Pierre Sang Papier ou Cendre de Maïssa Bey, aux éditions de l’Aube, 2008, ISBN 978-2-7526-04460.

L’histoire : il s’agit d’un tableau de l’Algérie depuis la colonisation par la France en 1830 jusqu’au départ des colons en 1962. Cette suite de petits tableaux met en scène un enfant et Mme Lafrance (colonisatrice, institutrice, etc.), parfois avec M. Laloi.

Mon avis : L’auteure a directement été concernée par cette période, son père, instituteur, a été capturé et assassiné pendant la guerre d’Algérie. Personne ne peut rester indifférent face à ce livre, n’hésitez pas à vous y plonger. À noter que ce livre a été joué (lu ?) par la Compagnie de l’œil du tigre à Reims en février 2008, sous le titre de Mme Lafrance. Il semblerait qu’elle soit prochainement (6 et 7 mai) présentée au théâtre d’Épernay.

Et pour mes fidèles amies brodeuses et tous mes visiteurs, je vous rappelle que j’ai brodé pour un colis de nouvelle année une carte d’Algérie au point de croix, qui est maintenant dans un joli intérieur près de Constantine.

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De la même auteure, j’ai aussi lu Surtout ne te retourne pas.