Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

Pierre Albert-Birot au musée d’Angoulême

affiche de l'exposition Pierre Albert-Birot au musée d'AngoulêmeAu mois d’août, je suis allée voir avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise l’exposition Pierre Albert-Birot (1872-1967), l’artiste au pied de la lettre au musée des Beaux-Arts d’Angoulême (jusqu’au 6 janvier 2014, entrée gratuite, les supports sur papier vont changer à mi-course, pour des raisons de conservation, ceux qui ont déjà vu l’exposition peuvent donc y retourner!). Né à Angoulême, Pierre Albert-Birot (que j’ai découvert à l’occasion) a eu une œuvre foisonnante, sculpture (il fait la connaissance à 16 ans de Georges Achard qui le fait venir à Paris, où il découvre Alexandre Falguière), peinture, littérature -prose, théâtre et poésie (je vais essayer de le lire prochainement, notamment Grabinoulor), illustrations, etc. L’exposition s’appuie sur un don de la famille, l’achat du fond d’atelier par le musée d’Angoulême et de nombreux prêts, notamment du centre Georges-Pompidou. Bien que contemporain des surréalistes, il ne se mêle pas au groupe sauf avec Guillaume Apollinaire, dont il a illustré Les Mamelles de Tirésias. Il dirige pendant la première guerre mondiale, de 1916-1919, la revue avant-gardiste Sic (Sons Idées Couleurs, Formes), qui rassemble 54 numéros. Une belle découverte!

Dommage qu’il n’y ait pas (encore?) de catalogue pour accompagner l’exposition / la collection du musée d’Angoulême et celle du centre Georges-Pompidou. J’aurais bien aimé découvrir aussi sa sculpture… technique qu’il semble avoir abandonnée après la première guerre mondiale pour se consacrer à la peinture et à l’écriture.

Le tombeau d’Auguste Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, deux vues généralesJe vous ai beaucoup parlé d’Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904) ces dernières semaines (vous pouvez (re)voir sur mon blog la statue de Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier, la fontaine Bartholdi à Lyon, la statue du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise et la copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau à Paris, les copies de La Liberté éclairant le monde à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt)… Je continue avec son tombeau dont il a réalisé lui-même la sculpture du génie féminin ailé qui domine l’obélisque en porphyre rouge sur lequel est inscrit « Auteur / du lion de Belfort / et de la statue de la Liberté / éclairant le monde ». Il faudra que j’essaye de reprendre les photographies un jour à une autre heure, pour ne pas avoir cet horrible contre-jour…

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, le génie de face, vue générale et détailAuguste Bartholdi a exploité dans plusieurs autres œuvres le thème du génie funèbre, par exemple Le génie funèbre, réalisé en 1865 et présenté au salon des artistes français de 1866 sous le n° 2626, un génie recroquevillé qui se trouvait sur la tombe de Georges Nefftzer dans le même cimetière du Montparnasse (aujourd’hui au lycée Bartholdi à Colmar) ou le Génie sorti des griffes de la misère, présenté au salon des artistes français de 1859 sous le n° 3073 (plâtre préparatoire au musée de Colmar, un autre exemplaire déposé par ce même musée au musée de Belfort).

Ici, le génie semble s’élever vers le ciel, dans une composition très classique reprise aussi dans de nombreuses représentations des Victoires, main droite levée et main gauche vers le bas. Il s’agit d’ailleurs d’un génie féminin, si l’on en juge par les seins… et non d’un ange (sans sexe???) comme on le lit sur de nombreux sites en ligne…

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, le drapé au pied de l'obélisque et le génie de dosUn drapé est tombé au pied de l’obélisque. Comme de nombreuses figures allégoriques, le génie est représenté pieds nus.

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, médaillon en bronzeSur l’obélisque est apposé un médaillon en bronze avec les profils droits d’Auguste Bartholdi au premier plan et de sa femme, Jeanne Émilie Baheux de Puysieux, enterrée avec lui, à l’arrière.

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, signature de Auguste Rubin sur le médaillon en bronzeCe médaillon porte la signature « A mes / amis Bartholdi / A. Rubin / 1905 ». Il a été réalisé par Auguste Rubin (Grenoble ? – Paris, 1909). L’original en plâtre teinté se trouve au musée Bartholdi de Colmar, qui conserve également un autre tirage en bronze apposé sur la lucarne-pignon, au fond de la cour du musée.

Photographies de juin 2013.

Le pilori de Niort

Niort, le pilori, assemblage de quatre vues générales L’ancien hôtel de ville de Niort a été construit au 16e siècle, à partir de 1535, par Mathurin Berthomé (que l’on trouve aussi sur le chantier de l’église Notre-Dame) à l’emplacement de l’ancien pilori médiéval. Il a une forme trapézoïdale. Si l’horloge date de 1756, elle a subi comme le reste du bâtiment d’importantes restaurations entre 1877 et 1885 (le bâtiment est protégé au titre des monuments historiques sur la liste de 1879). Les lucarnes à fronton sculpté sont peut-être à peu près d’origine, mais les candélabres, les créneaux et les merlons soutenus par des consoles, les gargouilles semblent très largement refaits.

A la base du beffroi, vers la rue Saint-Gelais, se trouvent les anciennes armoiries de Niort avec deux sauvages placés de part et d’autre d’une tour, que l’on retrouve aussi sur l’actuel hôtel de ville.

Niort, les gargouilles du pilori Pour ces dernières, j’ai plus qu’un sérieux doute et suis presque certaine qu’elles datent de la restauration de l’édifice vers 1885, qui a aussi vu l’apparition d’un décor peint de Charles Lameire dans la grande salle du premier étage. Après le déménagement de l’hôtel de ville (d’abord dans un immeuble loué puis dans le nouvel hôtel de ville en 1901), le bâtiment a servi de musée lapidaire (dont le conservateur fut l’architecte , dont je vous reparlerai pour le relief sculpté à Sauquet-Javelot et un immeuble rue de la gare, tous deux à Niort). C’est aujourd’hui une salle d’expositions.

Les photographies datent de juillet 2011.

Mégots, chewing-gums et autres incivilités, ras-le-bol, exemples à Poitiers et Niort

Poitiers, mégots sous un banc près des jeux pour enfants au parc de BlossacCet été, Marisol Touraine, la ministre de la santé, a relancé le débat sur la place des fumeurs dans l’espace public, en proposant aux communes d’interdire aux fumeurs certaines plages, parcs, espaces de jeux pour enfants… Plus que l’odeur de fumée (quoique… le monsieur qui fume des cigarettes puantes sous l’abribus en bas de chez moi à 8h du matin me donne la nausée…), c’est l’incivilité des fumeurs qui sèment leurs mégots par terre qui me dérange le plus… les balayeurs municipaux ont beau passer chaque matin en ville, plusieurs fois par jour au parc, voici deux mégots sous un banc du jardin anglais en hiver dans le parc de Blossac à Poitiers, juste à côté des jeux pour enfants… Et tous ces mégots qui trainent par terre finissent dans les égouts puis les stations d’épuration, où le traitement de ce magma et des goudrons de ces 30 milliards de mégots jetés chaque année dans l’espace public en France coûtent une fortune

Au lieu d’interdire (mais on peut cibler les plages, les jeux pour enfant, les abribus), on pourrait peut-être frapper les fumeurs au porte-monnaie (un langage qu’ils semblent mieux comprendre que la civilité) en leur mettant des amendes comme au Canada? Là-bas, mégots, déjections canines, gommes (chewing-gums) jetés sur la voie publique peuvent vous valoir de lourdes amendes, plus de 100 € déjà en 2003! Lors de grandes manifestations et festivals, l’association Surfrider a distribué des cendriers de poche, mais la sensibilisation semble nulle, je n’ai jamais vu quelqu’un les utiliser…

Poitiers, chewing-gums dans une rue pavéeCôté incivilités, je ne reviens pas sur les déjections canines et les voitures mal garées, aucune amélioration à Poitiers, c’est encore plus criant avec la rentrée… Mais il y a aussi ces chewing-gums qui polluent les trottoirs. Pour nettoyer la grande place d’Armes toute pavée, la ville a même acheté une machine pour les décoller, manifestement sans grand succès.

Poitiers, chewing-gums sur le parvis de la gareQuoique, quand on voit l’état de l’espace devant la gare, peut-être bien que la super machine en enlève quand même quelques-uns… La ville avait aussi envisagé, au moment des réflexions sur Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille…, de mettre à disposition des gens des sortes de petits papiers (aussi supports publicitaires) où coller le chewing-gum avant de le jeter dans une poubelle, mais le projet a été abandonné.

Niort, panneau à chewing-gums place de la BrècheLa ville de Niort a opté pour une autre solution… Une espèce de panneau où coller le chewing-gum, vu au mois d’août sur la place de la Brèche à Niort. La ville de Poitiers pourrait peut-être se renseigner chez sa voisine pour savoir si c’est efficace? En tout cas, il y en a quelques-uns sur le panneau… A quel rythme la ville les nettoie? Aucune idée…

Poitiers, rue du Petit-Bonneveau, voitures sur les trottoirs le 8 septembre 2013 à 10h30 et 13h15PS: je suis allée aujourd’hui au cinéma, voir Gare du Nord de Claire Simon… je n’ai pas pu résister, voici les trottoirs de la rue du Petit-Bonneveau à Poitiers, toujours plus utilisés par les voitures comme stationnement… 7 véhicules garés à 10h30, 11 à 13h15, et aucun PV en vue… Que fait la police? Il y a un parking à 100m, au tarif de 1€ la demi-journée le dimanche.

Le lion de Belfort de Bartholdi place Denfert-Rochereau à Paris

Paris, copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau, vue généraleA Belfort, un énorme (22m de long sur 11m de haut) lion en grès réalisé par Auguste Bartholdi commémore la résistance héroïque menée par le colonel Pierre [Marie] Philippe [Aristide] Denfert-Rochereau (Saint-Maixent-l’École, 1823 – Versailles, 1878) lors de la guerre de 1870, la ville ayant résisté 104 jours (du 3 novembre 1870 au 18 février 1871) au siège des Prussiens. La sculpture a été commandée dès 1872, la réalisation commencée en 1875, terminée en 1879, et non inaugurée à l’époque… La maquette au tiers, en plâtre, a été présentée hors concours au salon des artistes français de 1878 sous le n° 4030 puis un modèle en cuivre martelé présenté au salon de 1880 sous le n° 7238 (d’après la fiche du musée d’Orsay à Paris… non trouvé dans le catalogue du salon des artistes français de 1880), et un bas-relief a également été réalisé, conservé au musée d’Orsay à Paris. C’est le modèle en cuivre martelé de 1880, réalisé par Mesureur Monduit, qui a été acquis par la ville de Paris et domine la place Denfert-Rochereau à Paris (et une autre réplique se trouve à Montréal, square Dorchester). Gare aux voitures pour prendre les photographies…

Paris, copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau, la signature de BartholdiElle porte la signature « A Bartholdi Sc-it » (Auguste Bartholdi m’a sculptée). Elle a été inaugurée le 21 septembre 1880. Du même artiste, vous pouvez (re)voir sur mon blog la statue de Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier, la fontaine Bartholdi à Lyon, la statue du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise à Paris, les copies de La Liberté éclairant le monde à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt. Pour la signature de Mesureur Monduit, sur la petite face à l’arrière, il faudra que je repasse à un moment avec moins de véhicules…

Paris, copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau, vue presque de faceLa réplique mesure donc 7 m de long sur 4 m de haut et est dédié « à la / défense nationale / 1870-1871 ».

Paris, copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau, le côté gaucheLe lion est majestueusement allongé sur son socle… et cerné par les voitures!

Paris, copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau, le médaillon de Denfert-RochereauSur la face avant, un médaillon en bronze représentant le colonel Denfert-Rochereau a été ajouté en 1920. Je n’ai pas trouvé de signature (photo prise d’assez loin en haute définition et retaillée, pas question de s’aventurer au pied du lion!) ni l’auteur de ce médaillon.

A proximité, vous pouvez aussi voir le monument à Ludovic Trarieux par Jean Boucher (et quelques autres monuments à découvrir dans les prochaines semaines).

Photographies de juin 2013.

Le centre d’art contemporain photographique / villa Pérochon à Niort

Niort, villa Pérochon restaurée, centre de la photographie, l'entrée et la façade postérieure aux volets closIl y a un peu plus d’un an, je vous ai parlé de la villa de Ernest Pérochon à Niort, à l’abandon depuis fort longtemps. Au printemps 2013, un centre d’art contemporain photographique (CAPC) a été ouvert dans cet espace par la ville de Niort. J’ai pu le visiter au mois d’août avec Nini 79. Premier constat, pas facile à trouver pour ceux qui ne connaissent pas. En partant du pilori (tiens, je pensais vous avoir parlé de ce lieu, mais il est dans les articles programmés pour prochainement) où se tient un complément de l’exposition actuelle (jusqu’au 14 septembre 2013, Des photographes et un territoire: La Haute-Normandie, plusieurs photographes, avec des approches sans risque pour le public, rien que du très classique, entrée libre), si vous ne savez pas exactement où vous allez, vous aurez du mal à trouver en suivant la signalétique très incomplète. Direction donc le musée Bernard-d’Agesci installé dans l’ancien lycée de jeunes filles de Niort, la villa est juste en face… Mais l’entrée qui a été choisie pour le centre de la photographie n’est pas l’entrée d’origine de la villa, il faut prendre la rue perpendiculaire (64, rue Paul-François Proust) et entrer par les anciens communs de l’ancien fond de la parcelle.

Niort, villa Pérochon restaurée, centre de la photographie, le jardin en fricheLe jardin est en friche, de la terre partout, bon, d’accord, le mauvais temps du printemps n’a pas dû permettre de plantations… En revanche, les pierres en vrac de la démolition d’un appentis auraient pu être enlevées… L’arrivée sur l’arrière de la villa avec tous les volets fermés n’est guère engageante. Certes, les photographies ont besoin, comme tous les supports papier, d’être peu éclairées, mais il y a d’autres solutions que les volets clos à l’extérieur. Et puis l’exposition n’est qu’au rez-de-chaussée, les volets de l’étage pourraient être ouverts en journée. En plus, l’éclairage des œuvres est très mauvais à l’intérieur, avec beaucoup de reflets sur les vitres qui protègent les photographies.

Niort, villa Pérochon restaurée, centre de la photographie, la façade principale aux volets clos avec des câbles qui pendouillentCôté façade principale, ce n’est pas mieux. Les volets sont également clos, l’ancienne plaque signalant la maison de Pérochon est toujours là, mais aucune indication pour diriger vers l’arrière ni même signaler l’existence d’un centre de la photographie… La façade a bien été nettoyée (pour les nostalgiques, une vue avant dans l’article sur Ernest Pérochon), mais les câbles des réseaux (électricité, téléphone) ont été grossièrement et fort disgracieusement accrochés sur la corniche. Un câble sort d’un curieux trou près d’une fenêtre de l’étage, un autre pendouille sous une fenêtre. Peu mieux faire!!!

Niort, le palais de justice et la prison

Niort, la prison, 2, du palais de justice à la prison Le palais de justice (à gauche de l’image) et la prison (à droite) de Niort sont construits dans le même îlot coincé entre l’hôtel de ville, l’ancien musée et la préfecture. Ils ont été construits en 1853 sur les plans de l’architecte  (1798-1864), qui à Niort a aussi construit  l’église Saint-Hilaire, l’église Saint-André et le bâtiment central de la préfecture des Deux-Sèvres.

Niort, la prison, 1, la façade côté Sèvre La prison, pour son plan très original en demi-cercle, dit panoptique, est protégée au titre des monuments historiques. Menacée de fermeture, elle était toujours en activité lors des photographies en juillet 2011. Sur ce site consacré au patrimoine carcéral, vous pouvez voir une vue intérieure qui permet de mieux comprendre le système panoptique, dans lequel le gardien a une vue sur toutes les cellules.

Niort, la prison, 3, le palais de justice et la prison, quatre vues Sur ce montage, vous pouvez voir la façade du palais de justice (en haut à gauche), la prison vue avec la préfecture (en bas à gauche) et deux autres vues de la prison derrière ses hauts murs (à droite).

Pour aller plus loin : un livre et un article de Chantal Callais, architecte qui a fait une thèse sur l’architecte Segretain:

– Callais, Chantal , La première prison panoptique demi-circulaire en France : une aventure humaine et technique. Pierre-Théophile Segretain (1798-1864) et la prison de Niort (1828-1853), actes du colloque « L’architecture carcérale, des mots et des murs », ENAP, Agen, déc. 2010.

– Callais, Chantal, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (Niort, 1798-1864). Les architectes et la fonction publique d’État au XIXe siècle, Niort, Geste éditions et Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (ouvrage issu de la thèse de doctorat soutenue en janvier 2009), 2010.

Photographies de mi juillet 2011.

Louis Desnoyers par Auguste Préault à Paris

tombe de Louis Desnoyers par Auguste Préault au Père Lachaise à ParisDans le cimetière du Père-Lachaise à Paris se trouve la tombe toute simple de l’écrivain Louis Desnoyers (1805-1868), fondateur avec Balzac de la Société des gens de lettres en 1838, pour protéger les intérêts des membres contre le plagiat (et oui!).

tombe de Louis Desnoyers par Auguste Préault au Père Lachaise à Paris, signature de PréaultLe médaillon, commandé par la Société des gens de lettres, a été réalisé par Antoine Augustin dit Auguste Préault (Paris, 1809 – Paris, 1879), élève de et Antonin Moine. Voici la signature, « A. Préault ».

tombe de Louis Desnoyers par Auguste Préault au Père Lachaise à Paris, le médaillonLouis Desnoyers est représenté de profil, ce qui est très classique pour ce genre de médaillon

Photographies de novembre 2012.

Le jardin des plantes de Niort

Niort, le jardin des plantes, 1, entrée place Chanzy Le premier jardin botanique de Niort se trouvait près du donjon. Il a été déplacé en 1828 à cet emplacement suite à la construction de la préfecture des Deux-Sèvres où il se trouvait. Le nouveau jardin des plantes a été aménagé sur le coteau en bord de Sèvre en contrebas casernes Du Guesclin.

Niort, le jardin des plantes, 2, la grille avec la date 1853 et Junin aîné Sa grille d’entrée porte la date et le nom de son rénovateur : « Junin aîné / 1853 ».

Niort, le jardin des plantes, 3, diverses vues du jardin

Parmi les aménagements, vous pouvez voir ces fameux faux bois en béton que l’on trouve dans presque tous les jardins publics de la deuxième moitié du 19e siècle. La promenade est très agréable pour descendre jusqu’au bord de la Sèvre.

Niort, le jardin des plantes, 4, relief en bord de Sèvre Tout en bas se trouvent des armoiries déposées là, sans explication, encadrées d’un couple de lions (enfin, un lion et une lionne).

Et pour les curieux, allez donc voir cet article de Pourquoi pas Poitiers sur l’expression aller / battre à Niort.

Les photographies datent de juillet 2011.

La mairie de Montreuil-Bonnin par Marie Baranger

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1Après les peintures murales de Marie Baranger dans l’église Sainte-Thérèse à Poitiers (son chemin de croix, les peintures des murs nord et sud du transept et les autels secondaires), je vous propose de découvrir celles qu’elle a réalisées en 1945 dans la mairie de Montreuil-Bonnin, une commune située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Poitiers, où elle résidait à l’époque. Les scènes illustrent la vie rurale et la vie de famille. Merci à Christian Rome pour ses photographies de 2010 qui illustrent cet article ainsi qu’à Brigitte Montagne, qui m’a permis de consulter l’important dossier qu’elle a recueilli auprès de la famille de Marie Baranger.

Mairie de Montreuil-Bonnin, signature de Marie BarangerCet ensemble porte la signature « 1945 / peint par / Marie Baranger / conseillère / municipale ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, partie gauche, plan cadastral redessinéJe commence par le mur est (vue générale en première photographie de l’article). Sur la partie gauche, un ensemble de champs stylisés avec quelques indications géographiques (dans le cercle, « Montreuil-Bonnin », les routes « vers Poitiers », « vers Vouillé », des hameaux « le Four » et illisibles, la rivière « la Boivre » (oui, celle qui se jette dans le Clain à Poitiers, et une série de visages qui seraient ceux des élus du conseil municipal de 1945 (celui de Marie Baranger, en haut à gauche, est signalé par une croix blanche).

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, dessus de porte, guitare d'après Picasso

Au-dessus de la porte, la guitare puise son inspiration dans la Guitare, de Pablo Picasso, 1916 [selon ses notes, ou 1918, sur le schéma joint à son projet]. A droite, un texte, « Foyer de la culture ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, partie droite, repas familial

La partie droite est occupée par une scène de partage du pain par le père d’une famille… très nombreuse: un bébé avec sa poupée dans les bras de la mère, une silhouette d’enfant à gauche du père, et sur le grand côté de la table, sept enfants (et un chat) classés façon « Dalton », du plus grand au plus petit… sans oublier le cheval qui passe la tête par la porte.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, quatre détails de la table familiale

Voici quelques détails, certains touchants, la poupée, la caresse du chat ou l’enfant dessiné au trait qui semble bien isolé et bien triste.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 2, vue générale

Le mur sud comprend trois panneaux peints très différents.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 2, partie gauche

Sur la gauche, Marie Baranger a écrit qu’elle s’était inspiré d’un dessin, La jeune morte, paru dans un livre de Jean Hannoteaux, 1945 (d’après le site consacré à Jean Hannoteaux, ce recueil date de 1942).

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 2, partie centrale, marianne, danse, boeufs

Au centre, autour de la Marianne sont indiqués plusieurs lieux-dits et noms de pièces de terre : « Les justices », « Terre de Grassais », « Terre de Preuille » (sur le boeuf), « Camp de la Motte » et, masqué par le buste, « la fosse », un bœuf et un mouton. Sur la droite, le couple est inspiré des Fiancés (dans les Acrobates du cirque, Bâle, 1918), de Fernand Léger.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 2, partie droite, vaches et tuerie du cochon

Sur la droite, quelques vaches au fond et surtout, au premier plan, la tuerie du cochon avec cette légende : « On fait boucherie ». Dans ses notes, Marie Baranger précise qu’il s’agit de la ferme des Boissonnet.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur ouest

Le mur ouest est consacré aux travaux de la ferme. Lors d’une restauration par l’artiste en 1968,  la cour de ferme a été reprise avec la suppression d’un arbre et des chênes.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur ouest, partie gauche, cour de ferme

Sur la partie gauche, les dépendances de la ferme organisées autour d’une cour avec une fermière qui donne à manger aux poules… regroupées autour du chien.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur ouest, partie droite, veau dans un paysage

Sur la partie droite du mur ouest, des veaux paissent et se reposent à l’avant d’un paysage avec une ferme à l’arrière-plan au fond à droite. En bas à droite, ce petit texte : « il était une fois / un berger ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur nord, vue générale

Le mur nord comprend des scènes assez différentes.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 4, partie gauche, bergère, et texte sur la porte

Sur la partie gauche, une jeune femme garde des moutons dessinés au trait, à l’arrière, peut-être l’évocation du château. Au-dessus de la porte, un texte comme Marie Baranger en a écrit beaucoup sur ses peintures religieuses, ici en rapport avec le lieu : « L’organisme social / tout le le corps coordonné / est uni par les liens des / membres qui se prettent [SIC] / un mutuel secours / chacun opère selon sa / mesure d’activité, grandit / et se perfectionne dans la / charité ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 4, partie droite, le coq

Sur la partie droite, le long de la porte, un ensemble d’outils (échelle, pince, équerre, marteau, faucille). Plus à droite, au-dessus de la cheminée, le Coq gaulois inspiré d’après ses notes du Coq de Joan Miró,  publié en 1940 dans la revue Verve, n° 8. En bas à droite, un texte en « patois »: « En bas à droite du coq: « Eh ma boune / tchi quole / tcheu ? ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, ébrasements des portes-fenêtres, motifs géométriques et ethniques

Dans l’ébrasement des porte-fenêtres, des motifs ethniques inspirés de « tous les peuples du monde », ces peuples qu’elle a longuement visité, notamment en Afrique et en Asie, dans les années suivantes…

Photographies de 2010, de Chistian Rome, que je remercie beaucoup.