Archives de catégorie : Musique / Chansons / Spectacles

Les spectacles que j’ai vus, concert (surtout musique classique, musique du monde), théâtre, danse, cirque, magie

Ma saison 2013-2014 au TAP…

performance des artistes Boijeot, Renauld et Turon sur le parvis du TAP à Poitiers, 20 septembre 2013La saison 2013-2014 du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP a commencé cette semaine avec Jane Birkin, je n’ai pas pris le spectacle (reprise de Arabesque 10 ans après, le thème de la saison étant Méditerranée) mais compte aller voir sa présentation avec Agnès Varda du documentaire réalisé il y a quelques années (voir Jane B[irkin]). Pour accueillir le lancement des réservations hors-abonnement, la semaine dernière, du mobilier en bois s’est promené sur le parvis puis en ville… une performance diversement appréciée si j’en juge par les réactions entendues ici et là (et relayées aussi par Coccinelle à Poitiers dans cet article), surtout parce qu’elle n’a pas été du tout expliquée, et bien caché, impossible à retrouver sur le site du TAP. Le programme « papier » (heureusement qu’il existe encore) présentait la performance des artistes Boijeot, Renauld et Turon, annoncée les 20 et 21 septembre, mais elle s’est prolongée en début de semaine. Pour comparaison, vous pouvez revoir mes saisons 2012-2013, 2011-2012, 2010-2011 et 2009-2010.

Voici mon choix pour cette année:
– dans la programmation méditerranée :  le quatuor de Jérusalem et Lo còr de la Plana, un groupe marseillais qui semble assez déjanté, ajouté après leur présentation au lancement de saison
– l’un des spectacles de noël, El Niño Costrini de Sebastiàn Guz
– en musique classique : Zhu Xiao Mei avec un programme Haydn, Mozart et Bach (la démonstration des Variations Goldberg de Bach par Zhu Xiao Mei était magistrale lors de la présentation 2011-2012, mais je ne les avais pas retenues, mais impossible pour moi de ré-écouter les Variations Goldberg, même en CD ou à la radio, elles me rappellent le suicide de ma mère…) [spectacle annulé pour cause de maladie de la pianiste, remplacé par un récital de Bertrand Chamayou, dont le programme ne me disait rien, je l’ai remplacé par un spectacle de la saison méditerranéenne, Dorsaf Hamdani]
– un opéra en allemand sous-titré, écrit dans le camp de concentration de Terezin par Viktor Ullmann avec un livret de Peter Kien, L’empereur d’Atlantis, sous la direction de  Philippe Nahon (Ars Nova), mise en scène de Mouise Moaty
– en danse hip-hop : The Roots de Kader Attou, j’avais beaucoup aimé ses Petites histoires.com lors de la saison 2009-2010
– de la magie avec A l’envers, impossible de rater le retour de Scorpène après le spectacle que j’avais adoré en 2011-2012 (revoir Réalité non ordinaire de Scorpène).

Vous pouvez retrouver toute la programmation de l’année et des extraits des spectacles sur le site du TAP.

Roméo et Juliette par David Bobee

Le parvis du théâtre auditorium de PoitiersJ’ai terminé ma saison 2012-2013 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP mardi dernier (14 mai 2013) avec Roméo et Juliette de Shakespeare mis en scène par David Bobee et son collectif Rictus, sur une nouvelle traduction de Pascal et Antoine Collin.

D’abord, un grand bravo à l’équipe du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP qui a réussi, en deux ans, à passer d’un retard minimal de 20 minutes à chaque spectacle (quand ça n’a pas été de presque une heure pour Stéphane Guillon), à des spectacles qui commencent à l’heure! L’année dernière, ils avaient déjà programmé une mise en scène de Shakespeare par David Bobee, mais je n’avais pas eu envie de voir Hamlet avec un thanatopracteur dans un coin de la scène pendant le premier acte… Cette année, le TAP a choisi de programmer son Roméo et Juliette, suivi cette semaine (22 et 23 mai) par un autre mis en scène par Yves Beaunesne avec la Comédie Poitou-Charentes et transposé entre wallons (les Montaigu) et flamands (les Capulet)… Je n’ai pas pris cette deuxième version.

Le spectacle : sur une scène très sobre, quelques gros blocs parallélépipédiques. Est-il nécessaire de rappeler l’histoire? A Vérone, au 16e siècle. Deux familles, les Capulet (avec Juliette / Sara Llorca) et les Montaigu (avec Roméo / Mehdi Dehbi), s’affrontent et se chamaillent en permanence, sous l’arbitrage du Prince.

Mon avis : presque trois heures de spectacle, sans entracte, menées à un train d’enfer par la troupe cosmopolite de David Bobee, entrecoupées de chants en arabe, d’acrobaties, de hip-hop, sur un texte modernisé (parfois osé…), vous pouvez les apercevoir sur la page officielle de la troupe. Cette tragédie a soulevé de nombreux rires dans la salle (la nourrice / Véronique Stas est irrésistible), avec des passages très légers, d’autres plus graves (et oui, Tybalt /Pierre Cartonnet meurt quand même, ainsi que Mercutio / Pierre Bolo, Roméo et Juliette). Un grand spectacle, il n’est pas si fréquent de voir une troupe de spectacles avec des acteurs venus de divers horizons, qui jouent avec leurs accents, leurs talents d’acrobates ou de danseurs, au service d’un texte qui, s’il est donné dans une nouvelle traduction, reste globalement fidèle à l’original. Si vous avez l’occasion de voir cette adaptation, n’hésitez pas, foncez!

 

Ciné-concert : The Thief de Russell Rouse accompagné par le Jérémy Baysse quintet

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelleC’était il y a déjà un mois, j’ai vu au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, dans le cadre de la saison 2012-2013, le ciné-concert proposé par Jérémy Baysse et son quintet. Chaque année, le TAP propose un ciné-concert. Cette programmation existe depuis longtemps, et avant même qu’il ne devienne le théâtre et auditorium… j’ai toujours un souvenir ému de l’intégrale des Vampires de Louis Feuillade, série policière en dix épisodes, tournés en 1915, en pleine première guerre mondiale, avec des acteurs qui meurent à la fin de certains épisodes… et ressuscitent ou pas suivant que les acteurs reviennent ou non du front. 8h de spectacle, entrecoupées de deux entractes, un grand moment! (vous pouvez les découvrir sur Youtube, lien vers la première partie). pour la saison 2010-2011, j’avais vu The Kid de Charlie Chaplin et la saison précédente, en 2009-2010, un ciné-bd-concert Un homme est mort adapté de la BD de Chris et Davodeau, par Christophe Rocher.

Le film : à New-York dans l’immédiate après-guerre. Un spécialiste de physique nucléaire espionne ses collègues pour une puissance étrangère (jamais vraiment désignée). Il est contacté par des sonneries de téléphone, file faire des photographies des documents secrets de ses collègues sur microfilm, puis remet ces documents dans un lieu public, en général une grande bibliothèque, le film passe alors de main en main jusqu’à sa destination finale. Un jour, l’une des personnes qui participent à cette chaîne de transmission meurt dans un accident de voiture, le FBI récupère le film et enquête pour identifier l’espion, qui est mis à l’abri dans un hôtel en attendant de trouver un moyen de lui faire quitter les États-Unis…

Mon avis : The Thief (l’espion) est un film très particulier, puisqu’il a été tourné sans parole en 1952, donc bien après l’apparition du cinéma parlant. Ce n’est d’ailleurs pas un film « muet », puis qu’il y a des bruitages, notamment l’entêtante sonnerie du téléphone. Un certain Fields est en cause dans le film… Pas le John Charles Fields de la médaille de mathématiques qui porte son nom, puisqu’il  est mort en 1932, mais c’est probablement un clin d’œil… Un film très daté, en pleine guerre froide, en pleine chasse paranoïaque aux espions…Les scènes dans l’Empire State Building sont intéressantes aussi d’un point de vue… architectural, on y voit les coulisses d’une tour géante…

La musique créée par Jérémy Baysse et jouée avec son quintet (Jérémy Baysse à la guitare, Fabrice Barré et ses clarinettes, Domi Sanyas au violoncelle, Tristan Pierron à la basse, François Luçon à la batterie) s’adapte parfaitement à l’ambiance du film (vous pouvez écouter un extrait sur son site). Je l’ai revu récemment seul en scène pour l’accompagnement de deux films de Buster Keaton, mais c’est une autre histoire dont je vous reparlerai…

Pour les amis de Châtellerault, The Thieff y sera donné le 6 mai 2013 au nouveau théâtre. Un dispque a aussi été produit à la Mouette à trois queues.

Pour aller plus loin, au rayon lecture sur mon blog:

Es-tu maître de l’aube ? de Pearl Buck

La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec

Théorème vivant de Cédric Villani

 

Il y a quelques années, Jérémy Baysse a aussi composé la musique de l’Art roman, un art à partager pour la Région Poitou-Charentes.

Le site internet de l’inventaire de Poitou-Charentes étant apparemment hors service ce week-end, je vous propose directement la vidéo…

Poitou-Charentes : l’art roman, un art à partager par Region-Poitou-Charentes

 

Damien Guillon chante Scarlatti, Vivaldi et Tartani au TAP

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelleC’était il y a déjà un mois, j’ai vu au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP le concert proposé par le banquet céleste, avec à sa tête le contre-ténor Damien Guillon. Vous pouvez suivre ici ma saison 2012-2013.

Le spectacle : Damien Guillon et son ensemble ont choisi un programme de musique baroque alternant des cantates et des morceaux sans voix, dont la très belle sonate pour violon de Giuseppe Tartini (1692-1770), compositeur que j’ai découvert ce soir-là.

Mon avis : les voix des contre-ténors, comme celles plus rares des hautes-contre, ne me laissent jamais indifférentes. Le répertoire choisi (Giuseppe Tartini, Antonio Vivaldi, Domenico Scarlatti), proposé avec une traduction dans le programme remis aux spectateurs, sublime les chants d’amour plus ou moins tristes.

Pour aller plus loin : voir un extrait sur le site du TAP.

Le Slava’s SnowShow

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelle Après Pierre et le loup l’année dernière, pour la saison 2012-2013, le théâtre et auditorium de Poitiers / TAP proposait comme spectacle de noël le Slava’s SnowShow, proposé par Slava Polunin et sa troupe cosmopolite.

Le spectacle : sept clowns sur scène, un orange et six verts avec de drôles de chapeaux… pas de paroles, mais un spectacle plein d’humour et de poésie, les spectateurs, petits en grands, emportés par la magie des bulles de savon, de la neige (aïe, gare au ménage, les petits papiers blancs volent partout), du voile de fils non tissés, des énormes ballons, des projections d’eau, qui accompagnent des scènes d’une grande beauté.

A voir absolument avec ou sans enfants, la tournée se poursuit partout dans le monde, et une version filmée en 3D est projetée en ce moment dans certains réseaux de cinéma (tarif similaire à celui des opéras re-diffusés)…

Pour aller plus loin : voir un extrait en vidéo.

The four saisons restaurant de Roméo Castellucci au TAP

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelle Je poursuis ma saison 2012-2013 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP avec The Four Saisons Restaurant de Roméo Castellucci. Pour rappel, je n’avais pas pris Sur le concept du visage du fils de Dieu (pas envie de voir un spectacle sur la déchéance d’un vieil homme), voir dans cet article.

Le spectacle : il commence par une immersion sonore au cœur d’un trou noir et une immersion sensorielle dans un final tourbillonnant… Entre deux, dix femmes, après s’être coupé la langue (elles seront déposées par terre et mangées par un chien), jouent une pièce à laquelle je n’ai pas compris grand chose…et que je ne peux donc pas vous raconter!

Mon avis : comment dire? Moins de provocations ici que dans les précédents spectacles que j’ai vus (revoir Hey Girl et Paradis). Cette fois, le haut niveau sonore ayant été signalé à l’avance, j’avais prévu les bouchons d’oreille, mais il y en avait aussi à disposition à l’entrée de la salle, et je n’ai pas eu mal aux oreilles ni de sifflements, contrairement à Etenesh Wassié et le tigre des platanes la saison dernière ou au seul et unique match de volley auquel j’ai assisté. Je n’ai absolument pas vu le rapport avec The Four Saisons Restaurant, ce restaurant new-yorkais où Rothko avait peint un décor qu’il a ensuite enlevé… Je n’ai pas compris le texte, traduit de l’allemand à l’italien (enregistré) puis au français (surtitré en fond de scène), il faudra que j’essaye de trouver La mort d’Empédocle de Hölderlin, un poète romantique allemand. Je n’ai pas compris l’irruption des armes (moins violentes finalement que dans Tout va bien de Alain Buffardlors de la saison 2011-2012. En revanche, lui qui nous habitué à la provocation, cette fois, Roméo Castellucci utilise la nudité de corps nus avec beaucoup de délicatesse et de beauté, dans une longue scène de « re »-naissance (enfin, je l’ai comprise comme ça…). Le final à lui seul vaut les quelques dizaines de minutes centrales de perplexité…

Le jeu des 1000 euros par Bertrand Bossard au TAP

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelle J’avais commencé ma saison 2012-2013 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP par la visite déguidée (hors abonnement) et une lecture de Bertrand Bossard, j’ai poursuivi avec son jeu de Mille euros.

Le spectacle : il s’inspire du jeu des 1000€ sur France-Inter. Deux acteurs en tenue d’astronomes arrivent sur scène, la culture a disparu, ils veulent la remettre au goût du jour grâce à une résurrection du célèbre jeu, sélection dans la salle et métalophone compris…

Mon avis : j’ai plutôt aimé la première partie, mais après l’intermède musical, je me suis ennuyée dans les longueurs, le spectacle partant dans tous les sens… dommage!

Ce soir, je retourne au TAP, cette fois pour voir The Four Saisons Restaurant de Roméo Castellucci. Je n’avais pas pris Sur le concept du visage du fils de Dieu (pas envie de voir un spectacle sur la déchéance d’un vieil homme), joué sous protection policière (contrôle avant l’accès au parvis) la semaine dernière suite à des menaces de perturbations d’extrémistes soit-disant catholiques, sans la scène avec les enfants (dérogation refusée pour la première fois en France)… et en présence de l’archevêque de Poitiers, Mgr Wintzer, mardi dernier (voir compte rendu de la presse locale)… Mais finalement, contrairement à ce qui s’est passé ailleurs depuis un an, les intégristes (80 environ) se sont réfugiés dans leur chapelle.

Visite déguidée et lecture de Bertrand Bossard au TAP

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelle J’ai commencé ma saison 2012-2013 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP par un spectacle hors abonnement de Bertrand Bossard, une Visite déguidée du théâtre, de l’auditorium et des espaces de service, une visite complètement déjantée, menée à un train d’enfer (et très différente de la visite par l’architecte). Je ne vous en dirait pas beaucoup plus, car d’autres visites sont organisées les 27 et 28 octobre 2012, s’il reste des places (visites en petits groupes d’une trentaine de personnes, six représentations sur le week-end), n’hésitez pas à vous inscrire… et à mettre des baskets plutôt que des chaussures à talon pour les filles…

J’ai aussi assisté à la Lecture qu’il a donnée en lecture-sandwitch (gratuite) sur le plateau B. une lecture proposée avec 2LPECO (deux langues pour une éducation Centre-Ouest). trois acteurs en scène, Bertrand Bossard, Alexia Krioucoff et Maud Thibault, une actrice sourde. Ainsi qu’une interprète en langue des signes française (LSF), Magdaléna Lacroix, pour les parties sans les acteurs… Une première représentation avait eu lieu la veille au soir plutôt à destination du public sourd (invitation spécifique aux associations). Accueil tonitruant (il va falloir que je pense à emporter des bouchons d’oreille à chaque fois que je vais au spectacle) sur Nirvana. Puis une lecture à trois voix (les deux acteurs entendants se relayaient, l’actrice sourde lisait seule à son rythme en LSF) de textes de Martha Nussbaum, un peu rude, la philosophie à midi et demie… Puis vient un extrait du film Pater d’Alain Cavalier (l’épisode de l’installation de l’ascenseur). Après une courte leçon pour apprendre à dire oui et non en LSF, la lecture s’est poursuivie par un texte d’Albert Camus extrait de l’ouvrage collectif L’existence. La lecture s’est poursuivi avec une conférence prononcée par Gilles Deleuze en 1987, avant de se terminer par un texte d’André Malraux sur l’œuvre d’art.

la maison natale de Michel Foucauld, 10 rue Arthur Ranc à Poitiers Dans le texte de Gilles Deleuze, il fut question de Michel Foucault (1926-1984), l’occasion de vous monter sa maison natale au 10, rue Arthur Ranc à Poitiers (en face de la direction de l’équipement, rue actuellement en travaux, comme vous pouvez voir). L’université et le TAP organiseront d’ailleurs cette année des rencontres et un spectacle, Foucault 71, sur les actions concrètes du philosophe en 1971 (indignation en direct dans la rue), du 25 au 27 mars 2013.

Ma saison 2012-2013 au TAP…

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelle Cette année, j’ai pris un tout petit abonnement au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP. J’ai pris seulement 6 spectacles dans l’abonnement, après les bugs du nouveau système de réservations en ligne, coupures multiples à l’ouverture des réservations, trop de connexions en même temps, puis j’ai réussi à aller jusqu’au paiement, mais avec le système 3D-secure, mon boîtier était sur un autre ordinateur, le temps de le brancher sur le bon ordinateur, la connexion avait échoué, j’ai fini par faire un dossier papier…). J’ai également pris un spectacle hors abonnement, déjà vu, extra, je vous en reparle très vite (voir visite déguidée)! Pour comparaison, vous pouvez revoir mes saisons 2011-2012, 2010-2011 et 2009-2010. Après quelques déceptions la saison dernière, cette année, j’ai joué la carte des valeurs sûres ou presque, et éliminé d’emblée le nouveau spectacle des Chiens de Navarre (voir l’année dernière Une raclette), le spectacle de Découflé, Panorama, parce que beaucoup de critiques, lors de la création à Paris cette été, déploraient l’absence de décor et je préfère rester sur les souvenirs des spectacles vus individuellement plutôt qu’un « best-off » sans décor de sa compagnie DCA (voir mon avis sur Cœur croisé). Quant à Roméo Castellucci, j’ai longuement hésité, après Hey Girl et Paradis, je n’ai pas pris la pièce religieuse, Sur le concept du visage du fils de Dieu (avec un fils soignant son père âgé et dépendant sur scène, non merci) mais ai finalement gardé The Four Saisons Restaurant (en prévoyant les bouchons d’oreille, il est signalé un haut niveau sonore).

Voici donc ma sélection finale :

– de Bertrand Bossard, en résidence au TAP cette année, la visite déguidée (hors abonnement), une lecture (gratuite) et le jeu des 1000 euros

The Four Saisons Restaurant de Roméo Castellucci

– un des deux Roméo et Juliette, celui proposé par David Bobee (j’avais renoncé au Hamlet, l’année dernière, pas envie de voir la scène noire, mais l’idée de mélanger des acteurs handicapés et venant de divers milieux comme le cirque me séduit assez…)

– en musique classique, Scarlatti, Vivaldi et Tartani par Le Banquet Céleste / Damien Guillon

– le spectacle de noël Slava’s Snowshow

-et le ciné-concert, The Thief, du cinéaste américain Russell Rouse accompagné par le quintet Jérémy Baysse.

Vous pouvez retrouver toute la programmation de l’année et des extraits des spectacles sur le site du TAP.

La robe bleue – Camille Claudel par la Cie Tuchenn

Poitiers, le musée Sainte-Croix, 01, la cour Le musée Sainte-Croix à Poitiers propose cet été deux représentations de La Robe bleue par la compagnie Tuchenn, de Rennes (mise en scène Bernard Colin, interprétation Michèle Kerhoas et Violaine Vérité). J’étais à la première représentation le 17 juillet 2012, vous pouvez encore assister à celle du 7 août (à 19h, gratuit, ouverture des portes 20 minutes avant, attention, il y a du monde…). Une visite guidée des œuvres de Camille Claudel était organisée avant la pièce (je n’y ai pas assisté).

La pièce est adaptée du livre de Michèle Desbordes, La robe bleue, aux éditions Verdier, 2004, sur la vie de Camille (et Paul) Claudel. J’aime bien les choix éditoriaux de cette maison d’édition, qui a aussi publié, sur un sujet voisin, Ferdière, psychiatre d’Antonin Artaud, de Emmanuel Venet (2006).

Le spectacle : deux femmes racontent la vie de Camille Claudel, son amour pour Auguste Rodin mais surtout son internement pendant plus de 30 ans à Ville-Evrard puis à l’asile de Montdevergues à Montfavet, dans le Vaucluse près d’Avignon, et surtout le rôle de sa mère et de son frère Paul dans cet internement puis son maintien à l’asile, avec de très rares visites de Paul.

Mon avis : un texte fort, avec des projections de photographies anciennes tout au long du spectacle, qui raconte bien le rapport complexe de Camille et de Paul Claudel, elle en admiration, lui niant tout simplement son existence. Je regrette juste que le texte, s’il ne donne certes pas la beau rôle à Paul Claudel, ne dise pas plus précisément à la fin que celui-ci a laissé mourir de faim sa sœur à l’asile, en toute connaissance de cause, et alors qu’il aurait eu la possibilité de la faire sortir au début de la seconde guerre mondiale comme à n’importe quel moment entre 1913 et 1943. Apparemment, bon nombre de spectateurs découvraient cet aspect de la vie de Camille et Paul Claudel, alors que c’est une tragédie bien connue – ou qui devrait l’être, et qui m’a été racontée dès la plus jeune enfance chaque fois que l’on croisait une œuvre de Rodin ou de Camille Claudel – qui fait que j’ai toujours détesté Paul Claudel et n’arrive absolument pas à lire ses textes.