Archives de catégorie : Lecture / autres

Toutes mes lectures, à l’exception des bandes dessinées et des livres écrits par des prix Nobel de littérature, classés à part.

J’étais Dora Suarez de Robin Cook

Coffret de huit polars réédités par Télérama en 2010 Il y a quelques mois, Télérama a réédité une série de polars, dont celui-ci, de Robin Cook, l’auteur anglais (1931-1994), pas l’auteur américain (1940-) de polars à dominantes médicales (que j’ai à peu près tous lus).

Le livre : J’étais Dora Suarez, de Robin Cook, traduit de l’anglais par Jean-Paul Gratias, Télérama / Rivages / noir, 264 pages, 2010, ISBN 978-2-86930-476-5 (première édition en anglais : 1990, en français : chez Rivages en 1990).

L’histoire : à Londres, en 1990 (une victime, Betty Carstairs, a 86 ans et il est dit plus loin qu’elle est née en 1904). La prostituée Dora Suarez, âgée d’une trentaine d’années, est massacrée avec une extrême violence, à coups de haches. Son meurtrier a bu de son sang. La vieille dame qui la logeait, ayant surpris le meurtrier, est violemment projetée contre une vieille horloge et meurt aussi. La même nuit, Felix Roata, proxénète et copropriétaire d’un club très particulier, est abattu à quelques rues de là par le même tueur. La hiérarchie policière rappelle un des ses policiers solitaires qu’elle avait mis à pied pour avoir frappé un de ses supérieurs dans une précédente affaire. Il réintègre donc son service. Très vite, l’autopsie révèle que Dora Suarez était en train de mourir du SIDA (en phase terminale) et l’enquête qu’elle préparait son suicide pour le soir même. Coïncera-t-il le tueur?

Mon avis : noir, c’est noir… La narration est originale, alternant la troisième personne (surtout au début et à la fin) quand il s’agit du point de vue du tueur, et la première personne pour le point de vue du policier, qui reste sans nom tout au long du récit. Ce policier est un vrai écorché, sa femme avait sombré dans la folie et assassiné leur fille de neuf ans. Il mène l’enquête à sa façon, presque seul, il n’accepte l’aide que de l’enquêteur chargé du meurtre de Roanna. Où l’on touche de près la corruption de la police, mais notre enquêteur ne se laisse pas acheter, et la contamination criminelle de filles pour satisfaire de riches atteints (et le sachant) du SIDA.

Pour aller plus loin : ce volume est le quatrième de la série Factory qui comprend On ne meurt que deux fois (1984), Les mois d’avril sont meurtriers (1985), Comment vivent les morts (1986) et donc J’étais Dora Suarez (1990). Je ne me souviens pas avoir lu les premiers…

Retrouvez tout le coffret Télérama

Le cerveau de Kennedy de Henning Mankell

Couverture du cerveau de Kennedy de Mankell J’avais acheté ce livre en poche dans une librairie de la rue Mouffetard à Paris (retrouvez l’arbre à lettres sur leur blog), lors de mon séjour en février, pour le train… mais ne l’ai lu qu’un peu plus tard. Henning Mankell est un écrivain engagé, il a été arrêté le 31 mai 2010 dans les eaux internationales lors de la scandaleuse bavure d’Israël contre la flottille de la paix qui voulait ravitailler Gaza.

Le livre : Le cerveau de Kennedy, de Henning Mankell, traduit du suédois par Rémi Cassaigne, collection Points (n° 2301), éditions du Seuil, 426 pages, 2009, ISBN 9782757816356 (première édition en suédois : 2005, en français : 2009).

L’histoire : à l’automne 2004, en Europe (Grèce, Suède, Espagne), en Australie, en Afrique (Afrique-du-Sud et Mozambique). L’archéologue Louise Cantor part de son chantier du Péloponnèse pour rentrer en Suède, où elle doit présenter une communication sur la céramique à un colloque. En sortant de la salle de conférence, elle se réjouit de revoir son fils Henrik. Mais celui-ci ne répond pas au téléphone, et pour cause, elle le retrouve quelques heures plus tard mort dans son lit. Suicide aux somnifères, dit la police. Elle croit plutôt à un meurtre, parce qu’il était en pyjama et n’en portait jamais… Elle part d’abord à la recherche de son ex-mari, Aron, crack d’informatique, qu’elle retrouve en Australie. Ils découvrent que Henrik avait un appartement inconnu d’eux, à Barcelone. Ils commencent une enquête à deux, mais très vite, Aron disparaît. Morte de peur, Louise poursuit son enquête au Mozambique, découvre que son fils était riche, et séropositif, en quête de réponse sur des mensonges d’État: qui a subtilisé le cerveau de Kennedy après sa mort, qui a tué Henrik, qu’avait-il découvert?

Mon avis : j’ai moins aimé que la série des Wallander, père et fille ensuite. Mais il s’agit d’une enquête dans un pays que Henning Mankell connaît bien, puisqu’il vit une partie de l’année au Mozambique. Il y décrit un pays littéralement décimé par le SIDA, abandonné par l’Occident, sauf quand des laboratoires sans scrupules décident de se servir de cobayes humains pour leurs recherches totalement illégales…

PS : depuis, je vous ai parlé, aussi de Mankell, des chaussures italiennes et de L’homme inquiet.

Les amants de la terre sauvage de Catherine Scholes

Couverture des amants de la terre sauvage de Kathrine Scholes Logo de Chez les filles J’ai reçu ce polar de la part du site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne), qui m’ont déjà envoyé d’autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.

Le livre : Les amants de la terre sauvage, de Catherine Scholes, traduit de l’anglais (Australie) par Françoise Rose, éditions Belfond, 331 pages, 2010, ISBN 978-2-7144-4561-2.

L’histoire : en 1968, en Tanzanie. Mara, originaire de Tasmanie, en Australie, 27 ans, habite depuis trois ans avec son mari John dans un lodge. Ils y vivent de safaris, de chasses aux éléphants et autres animaux de la savane, mais la situation financière est difficile. John a dû partir s’embaucher à l’autre bout du pays, il n’y a plus d’argent pour acheter du pétrole pour faire marcher le générateur électrique et donc le réfrigérateur. Avant le départ de John, elle s’est rendue compte qu’il l’a trompait. Allait-elle rester ici, retourner en Australie où ses parents désapprouvent son mariage ? Et voilà que débarque un producteur de cinéma américain, il souhaite louer le lodge pour terminer un film avec une équipe restreinte et deux acteurs vedettes. Très vite, Mara s’impose comme chef du lodge, des employés à la place de son mari, gère l’équipe qui sauvera peut-être l’entreprise, Lillian Lane, l’actrice qui a tendance à trop boire, qu’elle remplace comme doublure dans quelques scènes… et l’inévitable arrive, elle tombe amoureuse de l’acteur Peter Heath. restera-t-elle fidèle à son mari infidèle?

Mon avis : comment dire… Ce livre doit être pas mal pour la plage ou un trajet en train, moins pour une lecture matinale avant d’aller travailler. Des phrases simples, efficaces, un scénario sans originalité et éternellement repris, ici avec beaucoup moins de talent que Gustave Flaubert dans Madame Bovary ou Guy de Maupassant dans Une vie… Un décor plus exotique, l’Afrique de la fin des années 1960, juste après l’indépendance (le 26 avril 1964 pour la Tanzanie née de l’union du Tanganyika et de Zanzibar, mais ce sujet n’est pas abordé). Un style beaucoup moins riche, un récit assez prévisible… surtout que la quatrième de couverture en dévoile les trois quarts.

Delirium Tremens de Ken Bruen

Couverture de delirium tremens de Ken Bruen, en série noire pioche-en-bib.jpgJe poursuis mon exploration du rayon Ken Bruen à la médiathèque, suite à la venue de Aurélien Masson, le jeune directeur de publication de la série noire chez Gallimard, au club polar de la Fnac de Poitiers. Après Le gros coup, Le mutant apprivoisé et Les Mac Cabés dans la série R et B, j’attaque la série consacrée à Jack Taylor par le premier titre. Je l’ai emprunté à la médiathèque, en le faisant venir d’une autre bibliothèque du réseau.

Le livre : Delirium Tremens : une enquête deJack Taylor (tome 1), de Ken Bruen, traduction de Jean Esch, collection série noire, éditions Gallimard, 313 pages, 2004, ISBN 9782070304110 (existe aussi en Folio policier).

L’histoire : à Galway (Irlande), la date n’est pas précisée. Jack Taylor est un ancien policier qui a été viré pour cause d’alcoolisme chronique, qui a abouti à ce qu’il donne un coup de poing à un ministre. Il s’est installé comme détective privé… dans un bar. Un jour, une mère, Ann Henderson, vient le voir, elle ne croit pas au suicide par noyade de sa fille Sarah et lui demande d’enquêter et prouver qu’il s’agit d’un meurtre. Très vite, il apparaît que d’autres filles sont décédés dans les mêmes circonstances. Vague de suicides ou de meurtres ? Nous allons croiser trois autres personnages importants, Sean, le patron du pub, Padraig, le chef des clochards qui est une source d’informations, et Cathy, sorte d’assistante de Jack Taylor. Et surtout l’alcool et ses démons.

Mon avis : moins qu’un polar, l’enquête est au second plan dans ce roman, il s’agit d’un livre sur l’alcool, la déchéance qu’il entraîne, la cure de sevrage à l’hôpital psychiatrique, la brève sobriété, la rechute, etc. Il y a aussi le monde littéraire, avec de nombreuses citations, en tête de chapitre ou au fil du texte. Une écriture assez originale, et très différente de la série B et B du même auteur.

Pour aller plus loin : le site officiel de Ken Bruen (en anglais).

De cet auteur, j’ai aussi lu Le gros coup, une enquête des inspecteurs Roberts & Brant (R&B, tome 1), ; Le mutant apprivoisé (R&B, tome 2), Les Mac Cabés (R&B, tome 3), Calibre (R&B, tome 6) ; Delirium Tremens, une enquête de Jack Taylor (tome 1), En ce sanctuaire (Jack Taylor tome 7).

Un territoire fragile d’Eric Fottorino

couverture de Un territoire fragile de Fottorino, chez Stock Logo des coups de coeur de la blogosphère Theoma organise le challenge les coups de cœur de la blogosphère, que je regroupe pour ce qui me concerne sur cette page. J’ai commencé par Le village de l’Allemand de Boualem Sansal proposé par Amanda Meyre, poursuivi avec Romain Gary et Émile Ajar (les articles sont programmés), et ai eu envie d’essayer celui-ci, proposé par Antigone. J’avais été intriguée par la préface de Éric Fottorino à Lire tue de Nicolas Vial (depuis, j’ai aussi lu Le dos crawlé). J’ai emprunté ce livre à la médiathèque.

pioche-en-bib.jpgLe livre : Un territoire fragile, de Éric Fottorino, éditions Stock, 166 pages, 2000, ISBN 978-2-234-05273-4. (existe en édition de poche chez Folio et au livre de poche).

L’histoire : à Bergen en Norvège, à la fin du 20e siècle. Clara Werner, 23 ans, a décidé de fuir son passé en Norvège, à l’institut océanographique qui cherche une biologiste francophone, pour l’aider à comprendre la notice de l’ancien marégraphe de Marseille, qu’ils viennent d’acheter. Mais Clara semble émotive, se couvre d’eczéma. Son patron l’envoie chez un de ses amis, qui est « accordeur de corps » (plus ou moins chiropracteur si l’on veut). Petit à petit, il met à jour son passé, sa mère qui ne l’embrassait jamais, son mariage désastreux à Fez, puis sa vie à Dublin avec un mari qui la bat…

Mon avis : une façon originale de raconter l’histoire, tantôt avec Clara comme narratrice, tantôt l’accordeur. une histoire terrible, mais très sensible. Par ses doigts à fleur de peau, il fait ressortir peu à peu le passé de Clara, comme si cette peau avait gardé la mémoire des événements passés. Pas gai, ce livre, mais je l’ai dévoré d’une traite…

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

Quai des enfers d’Ingrid Astier

Couverture de Quai des enfers d'Ingris Astier pioche-en-bib.jpgJ’ai récupéré ce livre à la médiathèque, je l’avais noté dans le petit carnet offert par Emmanuelle, suite à la venue de Aurélien Masson, le jeune directeur de publication de la série noire chez Gallimard, au club polar de la Fnac de Poitiers.

Le livre : Quai des enfers, d’Ingrid Astier, collection série noire, éditions Gallimard, 401 pages, 2010, ISBN 978-2-07-012710-8.

L’histoire : Paris, sur la Seine en contrebas du 36 quai des Orfèvres, tôt le matin du 18 décembre 2008 (l’année n’est pas citée, mais il y a le jour de la semaine pour de nombreuses dates, et le 12 avril pour Pâques vers la fin du livre, ce qui est arrivé en 2009). La brigade fluviale découvre une barque abandonnée avec un cadavre à bord. Elle a sur elle la carte de visite du parfumeur Camille Beaux, ami de l’un des inspecteurs. Vite identifiée comme Kéa Sambre, une mannequin qui présentait l’un de ses parfums. Très vite, l’enquête se tourne vers Jim Troppman, un directeur artistique qui a monté des shows à scandale, et dont la petite amie était décédée le 18 décembre 2003, et son factotum. Mais ceux-ci sont retrouvés morts, dans un mise en scène spectaculaire, et un nouveau cadavre est abandonné sur une autre barque. Que se passe-t-il à Paris ?

Mon avis : j’ai bien aimé ce livre où l’intrigue est une excuse pour visiter Paris et ses bistrots et restaurants, ses rues, le monde de la création des parfums, des artistes qui travaillent dans la provocation. Mais j’ai parfaitement conscience que ce livre est trop élitiste, il fait allusion à de très nombreuses références musicales, artistiques, littéraires, architecturales, et ne peut être lu en comprenant ces allusions que si l’on connaît déjà ces œuvres… je vous mets quelques pistes plus bas, pour ceux que cela intéresserait… C’est bien sûr une sélection très personnelle, il y a tant de références… Encore une petite remarque, si la date officielle de parution est le 14 janvier 2010, le colophon ou « achevé d’imprimer », en fin d’ouvrage, dit qu’il a été achevé d’imprimer… le 18 décembre 2009, clin d’œil aux dates du livre (18 décembre 2003 et 2008) ou est-ce un hasard ?

Quelques pistes sur quelques artistes cités dans le livre :

Grand théâtre de François Ferbos

couverture de Grand Théâtre par François Ferbos livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comAprès Traque en haute mer de François Ferbos il y a quelques mois, toujours dans le cadre de Masse critique, Babelio m’a envoyé Grand théâtre du même auteur. Entre temps, j’avais reçu Ils sont fous ces américains ! Guide de premiers secours pour survivre aux USA de Tamarik, en même temps que ce livre en fait, l’avant-dernière masse critique a télescopé la dernière en raison des délais des éditeurs.

Le livre : Grand théâtre, de François Ferbos, éditions Le Télégramme, 222 pages, 2010, ISBN 978-2848-33235-2.

L’histoire : à Bordeaux à la fin des années 1990. Le commissaire Laffargue, après ses exploits bretons, a été nommé à la brigade financière de sa ville natale. Son adjoint, Muller, y a aussi demandé sa mutation. Sa femme Sylvie et son fils Pierre prennent leurs marques. Comme Mea, le voilier, tout juste réparé. Vincent Laffargue est tout de suite mis en garde par le patron de la PJ: pas de zèle, pas de travail en solo, pas d’initiative, se contenter de faire le point sur les affaires en cours. Très vite, il repère un homme en vue localement, qui se fait appeler de Fronsac (un nom d’usage sans rapport avec son nom de famille), qui est mêlé à de nombreuses affaires… toutes enterrées. Une vieille dame vient porter plainte contre lui pour une sombre histoire à propos d’une vigne. Son mari, n’ayant pas cédé aux pressions, a vu ses récoltes sabotées et vient de se donner la mort… Quelle est la responsabilité de Fronsac dans cette affaire et d’autres? Candidat à la députation, il a de nombreux appuis et ne se laisse pas inculper…

Mon avis : pas mal, mais je suis moins séduite que par le précédent. D’abord, j’ai dû être agacée par les nombreuses coquilles (ca pour ça p. 70, va pour vas p. 80, ou pour où p. 93 et 157, du pour dû p. 192, une ponctuation défaillante dans les dialogues, etc.). L’éditeur devrait investir dans un bon correcteur d’épreuves. Le bateau et la voile sont moins présents que dans le précédent volume. L’histoire du clochard quasi sosie de de Fronsac aurait dû être moins mise en valeur vers le début du livre, cela nuit au suspense dans la suite du récit, je trouve. Essai pas tout à fait transformé, je trouve, pour ce deuxième roman.

Les livres reçus dans le cadre de Masse critique de Babelio

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Ils sont fous ces américains ! par Tamarik

Ils sont fous ces américains ! Guide de premiers secours pour survivre aux USA par Tamarik livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com J’ai reçu ce livre la semaine dernière, dans le cadre de l’avant-dernière opération Masse critique, organisée par Babelio. L’éditeur avait pris un peu de retard dans la parution du livre… J’ai d’ailleurs reçu celui de la dernière masse critique, Grand théâtre de François Ferbos, le même jour.

Le livre : Ils sont fous ces américains ! Guide de premiers secours pour survivre aux USA, de Tamarik, éditions Les carnets de l’info, 173 pages, 2010, ISBN 978-2916-62863-9.

L’histoire : comment préparer un voyage aux États-Unis, du bouclage des bagages à la douane, puis sur place, que faire et ne pas faire pour ne pas paraître un OVNI, dans tous les domaines ou presque…

Mon avis : un livre au style direct, qui implique le lecteur (« vous » ceci ou cela). J’ai beaucoup souris à de nombreuses reprises. Jaune, pour le chapitre sur la contraception. Franchement, pour les longues marches en montagne et les grandes méchantes bêtes à affronter. Quelques astuces sans doute efficaces, mais pas forcément faciles à mettre en œuvre, comme par exemple enfermer la nourriture que vous pourriez vouloir envoyer à des amis aux États-Unis dans des boîtes de conserve métalliques scellées. Je ferai remarquer à l’auteur que la maladie de Lyme (p. 162) n’est pas une spécificité américaine, elle sévit aussi dans les forêts autour de Poitiers (n’oubliez pas votre tire-tique) et ailleurs en France. Sinon, cela m’a conforté dans mon avis de ne pas y aller, vous imaginez déjà à la douane avec mon passeport, à part le Canada, je peux dire tourisme pour le reste, à savoir la Turquie, l’Égypte et deux fois l’Algérie… Avec tout ça, je dois bien avoir des amis terroristes, et il me faudra des sérieux cours d’anglo-américain pour déjà passer ce premier obstacle. Si vous voulez passer un moment agréable de détente ou vous préparer à un futur voyage (attention, l’euro baisse, donc le voyage est moins intéressant qu’il y a quelques mois), n’hésitez pas à le lire. Le relecteur de l’éditeur a cependant un petit problème avec la distinction quant/quand, il a mis au moins deux fois le second pour le premier (p. 124 et 137). Quelques exercices de Bled en perspective ?

Les livres reçus dans le cadre de Masse critique de Babelio

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Les Mac Cabés de Ken Bruen

Couverture des Mac Cabées de Ken Bruen pioche-en-bib.jpgJe poursuis mon exploration du rayon Ken Bruen à la médiathèque, suite à la venue de Aurélien Masson, le jeune directeur de publication de la série noire chez Gallimard, au club polar de la Fnac de Poitiers. Après Le gros coup et Le mutant apprivoisé et avant Delirium Tremens, une enquête de Jack Taylor (tome 1), voici Les Mac Cabés.

Le livre : Les Mac Cabés : une enquête des inspecteurs Roberts & Brant (R&B, tome 3), de Ken Bruen, traduction de Marie Ploux et Catherine Cheval, collection série noire, éditions Gallimard, 167 pages, 2006, ISBN 978-2-07-031456-4.

L’histoire : au début des années 2000, dans un quartier défavorisé de Londres. Deux flics, Roberts et Brant. S’ils n’ont pas encore été virés de la police pour leurs bavures et autres propos limites (racistes, homophobes, etc.), c’est parce qu’ils ont résolu, parfois malgré eux, quelques grosses affaires. Roberts est même devenu commissaire, mais n’a pas perdu ses mauvaises habitudes. Une nuit, il est réveillé par un coup de fil de son frère, qu’il n’a pas vu depuis des années. Celui-ci est mourant, il a juste le temps de le rejoindre, de recueillir une confidence (qu’il ne partagera pas avec les autres enquêteurs) et d’assister à son décès. Parallèlement, Brant et l’agent Falls (noire, ce qui a son importance au niveau de racisme de ces policiers), partent à la recherche d’un violeur en série qui sévit dans les boîtes de nuit, Falls servira d’appât. L’arrestation tourne mal, Brant tue de sang froid le violeur et fait croire à la légitime défense. Mais un nouveau viol est commis, alors que Roberts cherche toujours activement le meurtrier de son frère.

Mon avis : le style de cette série a beaucoup évolué, le récit est mieux construit, le vocabulaire moins familier. Ces policiers sont toujours au-delà de la limite de l’illégalité. Je pense que je vais poursuivre l’exploration des bas-fonds de Londres avec Ken Bruen, j’essayerais bien quand même de découvrir aussi l’Irlande de Jack Taylor, l’ancien flic devenu détective privé, du même auteur, il faut que je fasse venir le premier volume, Delirium Tremens, d’une bibliothèque de quartier dès que j’ai une place libre sur les trois réservations simultanées auxquelles j’ai droit.

Pour aller plus loin : le site officiel de Ken Bruen (en anglais).

De cet auteur, j’ai aussi lu Le gros coup, une enquête des inspecteurs Roberts & Brant (R&B, tome 1), ; Le mutant apprivoisé (R&B, tome 2), Les Mac Cabés (R&B, tome 3), Calibre (R&B, tome 6) ; Delirium Tremens, une enquête de Jack Taylor (tome 1), En ce sanctuaire (Jack Taylor tome 7).

Chez les fous d’Albert Londres

Couverture de Chez les fous de Albert Londres au serpent à plumes Dans le cadre du défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie, la relecture d’un Albert Londres s’imposait. J’avais acheté et dévoré tous les titres parus dans la collection Motifs du serpent à plumes, et vous recommande particulièrement, si vous ne les avez jamais lu, Au bagne, Les Forçats de la route ou Tour de France, tour de souffrance, Pêcheurs de perles, Terre d’ébène et Dans la Russie des Soviets

Le livre : Chez les fous, d’Albert Londres, collection Motifs, éditions du serpent à plumes, 173 pages, 1995, ISBN 978-2-84261-033-4 (première édition chez Albin Michel en 1925).

L’histoire : en 1925, Albert Londres décide de partir en guerre contre le scandale des asiles psychiatriques en France. Il tente d’abord d’obtenir une autorisation officielle, refusée. Il essaye alors de se faire passer pour fou, mais le médecin de garde le connaît et refuse de l’admettre dans son service. Il finit par pouvoir visiter plusieurs asiles, publics ou privés. En une série de douze chapitres (douze articles), il dénonce les mauvais traitements (malades mis à l’isolement, tabassés), le manque de moyens et de nourriture, montre un établissement plus innovant, où les malades ne sont pas brutalisés (mais l’un d’eux a assassiné le précédent directeur), etc. Il ouvre aussi le débat sur la privation de liberté au bon vouloir des médecins, la question des personnes guéries qui ne sont pas libérées et vice versa (des fous criminels remis dans la société et qui récidivent).

Mon avis : à lire absolument, même si la psychiatrie a beaucoup évolué depuis, et cette série d’articles y a beaucoup participé en faisant grand bruit à son époque. Tiens, je l’enverrais bien à un certain agité qui, vus les critères de l’époque, aurait certainement fini enfermé! Et aussi comme base de réflexion sur le taux anormalement élevé de malades psychiques graves dans les prisons françaises (10% d’après un rapport de la semaine dernière).

Logo du défi J'aime les classiques Je l’ai lu dans le cadre du défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie. Je ne sais pas encore ce que je lirai le mois prochain…