Archives par étiquette : prostitution

Good bye de Yoshihiro Tatsumi

Couverture de Good bye de Yoshihiro Tatsumi

pioche-en-bib.jpgAprès Les larmes de la bête, j’ai lu ce nouveau titre emprunté le même jour à la médiathèque.

Le livre : Good bye de Yoshihiro Tatsumi (scénario et dessin), traduit du japonais par Maho Nakamura, éditions Vertige Graphic, 2005, 94 pages, ISBN 9782908981964.

L’histoire : le volume comprend plusieurs histoires courtes assez intemporelles qui se passent pour la première à Paris et pour les autres au Japon. Dans La grue de papier, un étudiant japonais à Paris déprime après avoir eu des remarques sur sa prononciation du français. dans Monkey mon ami, métro, boulot, dodo… dans une minuscule pièce avec la photo grandeur nature de la personne aimée et un singe. Good bye met en scène une prostituée et un soldat américain après la seconde guerre mondiale, les rêves d’un ailleurs et le père qui joue les souteneurs de sa fille…

Mon avis : trois histoires pessimistes… Je ne regrette pas cette expérience « manga », mais je ne suis pas sûre d’y retourner tout de suite, je verrai bien, peut-être avec d’autres auteurs.

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Mygale de Thierry Jonquet

Couverture de Mygale de Thierry Jonquet pioche-en-bib.jpgAprès avoir vu La piel que habito de Pedro Almodóvar, j’ai eu envie de lire le livre dont il était adapté, Mygale de Thierry Jonquet, que j’ai emprunté à la médiathèque.

Le livre : Mygale de Thierry Jonquet, collection Folio policier, éditions Gallimard, réédit. 1999 (première édition 1984 en Série Noire), 157 pages, ISBN 978-2-07-040801-6.

L’histoire : dans les années 1980, au Vésinet. Richard Lafargue est un professeur de chirurgie esthétique et réparatrice reconnu, chef de service dans un hôpital parisien et propriétaire d’une clinique. Mais chez lui, il retient prisonnière Ève, qu’il force également à la prostitution dans un appartement parisien où il l’observe depuis l’appartement voisin. Sa fille est internée dans une clinique psychiatrique en Normandie, elle a sombré sans la folie. Parallèlement, Alex Barni a tué un flic et a été blessé par balle lors d’un casse. Son visage a été filmé par une caméra de surveillance, il veut forcer le chirurgien à lui changer le visage… Il y a quelques années, Vincent a été victime d’un enlèvement par Richard, qui l’enferme dans sa cave… Il faudra lire le livre pour comprendre les liens entre ces histoires…

Mon avis : un roman court, haletant comme tous les livres de Thierry Jonquet. Finalement quand même assez loin de l’adaptation de Pedro Almodóvar (La piel que habito), qui a beaucoup ajouté de choses… et enlevé la partie prostitution de la créature du chirurgien. Mais pas de doute, je préfère le livre au film! Beaucoup plus condensé, avec le style direct de l’auteur…

Post-scriptum : de Thierry Jonquet, décédé en août 2009, j’ai lu et parlé de :

Sex in America de Marilyn Jaye Lewis

Couverture de Sex in America de Marilyn Jaye Lewis J’ai reçu ce livre des éditions La Musardine, grâce à un partenariat proposé par Hérisson / délivrer des livres. Un grand merci à vous… La littérature érotique n’est pas ce que je lis habituellement… Une découverte pour moi…

Le livre : Sex in America de Marilyn Jaye Lewis, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christian Séruzier, éditions La Musardine, 2011, 152 pages, ISBN 978-2-84271-466-6.

L’histoire : le volume rassemble deux récits. Le premier, Neptune Avenue. En 1955 à Coney Island. Un marin noir rencontre à chaque escale, plus ou moins une semaine chaque mois, une prostituée chinoise. Il tente de vivre avec elle quelques jours, mais quand il revient la fois suivante, elle a disparu. Il lui écrit pendant plusieurs mois. Quand enfin il la retrouve, elle est retournée chez sa mère, mère maquerelle au sens propre, et enceinte.
La fille de Gianni se passe à New-York en 1927. Gianni est la petite amie d’un gangster. Elle a volé de l’argent à un autre truand. Elle est emmenée de force dans un lieu où elle va devoir subir la vengeance de celui-ci…

Mon avis : si le premier récit, au-delà des quelques scènes érotiques, est plutôt soft et donne une image de la prostitution de mère en fille et de la pauvre vie affective du marin, le second m’a franchement gênée avec l’avilissement de la femme. La quatrième de couverture dit qu’elle « découvre la jouissance après s’être donnée à plusieurs hommes », je dirais plutôt qu’elle subit un viol en bande organisée! Je dis donc à lire si on veut pour le premier, à interdire pour incitation à la violence envers les femmes pour le second.

En chemin elle rencontre… BD contre la violence faite aux femmes

Achats au festival de la BD d'Angoulême en 2011 Logo BD for WomenDans la bulle des indépendants, lors du dernier festival de la bande dessinée d’Angoulême (janvier 2011), j’avais acheté ce volume, dédicacé par Marie Moinard, éditrice du volume et dont la terrible histoire est mise en scénario et en dessins (respectivement par Eric Corbeyran et Damien Vanders) dans le dernier récit.

Le livre : En chemin elle rencontre… les artistes se mobilisent contre la violence faite aux femmes (collectif), voir en fin d’article), édité par Des ronds dans l’O et Amnesty International, 2009, 96 pages, ISBN : 978-2-917237-06-9 (un second volume est paru en février 2011, après le festival d’Angoulême).

L’histoire : des histoires tragiques de femmes, mariages forcés, viols conjugaux, viols comme arme de guerre, excisions, prostitution forcée, violence conjugale, etc.

Mon avis : des récits très forts, entrecoupés d’extraits de textes légaux, de numéros d’urgence… pour que les victimes osent enfin porter plainte, que les témoins arrêtent de fermer les yeux. Un volume que chacun devrait lire…

Retrouvez tous les auteurs du volume (les liens sont ceux proposés par l’éditeur Des ronds dans l’O …) : Adeline Blondieau / Isabelle Bauthian / Philippe Caza / Daphné Collignon / Eric Corbeyran / Carine De Brab / Lucien De Gieter / Didjé / Renaud Dillies / Christian Durieux / René Follet / André Geerts / Fred Jannin / Kness / Kris / Kroll / Denis Lapière / Emmanuel Lepage / Magda / Malik / Charles Masson / Alain Maury / Marie Moinard / Rebecca Morse / Nicoby / Jeanne Puchol / Guy Raives / Sergio Salma / Aude Samama / Séraphine / Bernard Swysen / Turk / Damien Vanders / Philippe Xavier

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Les trésors de la mer rouge de Romain Gary

Couverture de légendes du je, de Gary et AjarJe poursuis la lecture des légendes du je, sélection de romans de Romain Gary / Émile Ajar (liste ci-dessous). Je l’ai lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma (clic sur le logo en fin d’article pour accéder à la liste).

Le livre : Les trésors de la mer rouge de Romain Gary. Première édition en 1971 (en 1970 en articles dans France-Soir). Je l’ai lu dans Romain Gary, Émile Ajar, Légendes du Je, récits, romans, collection Quarto, éditions Gallimard, 2009, 1428 pages (pages 729-796), ISBN 978-2070121861.

L’histoire : de Djibouti au Yemen à la fin des années 1970. Romain Gary, en narrateur et témoin, décrit Djibouti comme une terre délaissée, avec une armée française vouée à des actions humanitaires, des bataillons d’Afrique qui ressemblent à des bataillons humanitaires, un ambassadeur, Dominique Ponchardier, hanté par l’assassinat de son fils par l’OAS, des prostituées étrangères (les femmes du pays étant toutes infibulées), un fou, etc. Jusqu’au Yémen où, attendant au bord d’une route, il sera pris pour un autochtone et photographié comme tel par un Américain…

Mon avis : une série de portraits très touchants, comme celui de l’ambassadeur ou celui de l’instituteur, la description de la lutte des Afars et des Issas. Mais aussi au passage la dénonciation de pratiques comme l’infibulation, mutilation sexuelle qui touche à l’époque toutes les petites filles et qui est, à son grand désespoir, défendu par les femmes elles-mêmes (malheureusement, cette pratique recule mais existe toujours…). Des descriptions croquignolesques encore avec des tornades de sable, des invasion de crabes ou des serpents mortels qui s’insinuent partout…

Les titres du volume :

Logo des coups de coeur de la blogosphère Je l’ai lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma dont je regroupe mes articles sur cette page. Il était recommandé par Praline.

Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé

Couverture de Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé pioche-en-bib.jpgCette fois, j’ai sorti de la médiathèque un livre dont j’ai beaucoup entendu parlé depuis sa sortie pour la rentrée littéraire 2009… Il a d’ailleurs reçu le prix Renaudot des lycéens et le prix France Télévisions en 2009.

Le livre : Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé, éditions de l’Olivier, 2009, 293 pages, ISBN 978-2879296791.

L’histoire : ces soixante dernières années, sur l’île imaginaire de Vatapuna et sur le continent (Amérique du Sud) dans la ville de Lahomeria. Rose Bustamente, la grand-mère, prostituée puis vivant de sa pêche, avant d’être prise dans les filets de Jeronimo. Déjà âgée d’une quarantaine d’années, elle tombe enceinte, retourne vivre dans sa cabane où naît sa fille Violette. Celle-ci, un peu simplette, tombe enceinte très jeune… Maltraitant sa fille Vera Candida, celle-ci est élevée par sa grand-mère. Le jour où elle apprend la mort de sa mère, elle a alors 15 ans, elle doit aller annoncer la nouvelle à son grand-père… qui la viole! Elle tombe enceinte, s’enfuit à Lahomeria, trouve refuge chez une cousine, mais après la naissance de sa fille (oui, encore une fille), Monica Rose, elle va vivre dans un foyer de jeunes filles, où elle fait la rencontre, à l’occasion d’un reportage, du journaliste Itxaga. commence alors un lent apprivoisement…

Mon avis : un livre qui se lit bien, d’une traite, plaisant, mais je ne pense pas qu’il restera longtemps en ma mémoire… De ces livres qui laissent un vague souvenir à long terme, mais pas de ces grands livres dont on se souvient dans le détail des années plus tard…

Le baobab fou de Ken Bugul

Couverture du Baobab fou de Ken Bugul pioche-en-bib.jpgJ’ai pris ce livre sur une sélection de livres acquis récemment par la médiathèque. Il a été écrit par Ken Bugul, pseudonyme (qui veut dire « personne n’en veut » en wolof) de Mariètou Mbaye Bilèoma, née à Maleme Hodar au Sénégal en 1948.

Le livre : Le baobab fou de Ken Bugul, éditions Présence africaine, 2010, 222 pages, ISBN 978-2-7087-0803-7 (première édition en 1982).

L’histoire : dans les années 1950, dans le village de Ndoucoumane au Sénégal. Une petite fille vit avec son frère à l’ombre d’un baobab. Un jour, sa mère s’en va, sans qu’elle comprenne pourquoi… Nous la retrouvons une vingtaine d’année plus tard à Bruxelles, elle a reçu une bourse pour poursuivre ses études en Belgique. Débarquée dans une institution catholique, elle part vite vivre en colocation avec une jeune fille rencontrée dans ce foyer. Le choc des cultures, pas bien préparée, elle voit vite la différence entre ce qu’elle a lu de l’Europe dans les livres et la vie réelle. Elle commence par dépenser une partie de sa bourse en achats divers… très vite, elle fréquente le milieu artistique, mais plus l’école où elle est inscrite, tombe dans la prostitution pour payer sa drogue… tout en restant très lucide sur sa vie, entre plaisirs des fêtes et piège de la drogue.

Mon avis : un récit autobiographique très beau, très fort… Sexe, drogue, homosexualité, désillusion par rapport à l’image de l’Europe, mais aussi amitiés, fêtes, vie dans le milieu artistique de la fin des années 1970, ce livre ne laisse pas le lecteur indifférent. Le retour sur l’enfance, en fin de récit, éclaire beaucoup le début… Au passage, dans le contexte actuel belge, elle signale le sort d’un de ses amis africains. Repéré un jour par un religieux qui lui propose de lui payer ses études s’il vient dans son couvent, ce dernier vient dès le lendemain dans sa chambre lui demander un « paiement en nature »… Le jeune homme réussit à s’enfuir, renonce aux études, mais n’en sort pas indemne.

Pour aller plus loin et comprendre le rejet que ce livre a suscité dans le milieu littéraire africain, je vous propose de lire l’avis de l’écrivain Sokhna Benga.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Sénégal, même si l’auteure habite aujourd’hui au Bénin.

Les amants de la mer Rouge, de Sulaiman Addonia

Couverture du livre de S. Addonia, les amants de la mer rouge J’ai reçu ce livre par le site Chez les filles.com, qui m’a déjà envoyé d’autres ouvrages (voir en fin d’article).

Le livre : Les Amants de la mer Rouge, de Sulaiman Addonia, éditions Flammarion, traduit de l’anglais par Anne Guitton, 2009, 305 pages, ISBN 978-2-0812-1707-2.

L’histoire : Fin des années 1980, au Soudan, dans un camp de réfugiés érythréens. Une mère confie ses deux fils à son frère, émigré à Djeddah, en Arabie Saoudite. Là-bas, son oncle s’occupe plus ou moins du narrateur, Nasser (avec deux s dans le livre, un seul en 4e de couverture et dans la communication de Flammarion, allez savoir pourquoi). Pour avoir et renouveler les papiers, les étrangers doivent avoir un Khafil, sorte de protecteur qu’ils doivent payer. Alors qu’il a quinze ans, l’oncle envoie Nasser chez le khafil qui, à défaut de paiement, viole le jeune garçon. Plus tard, abandonné par son oncle et son frère, il est obligé de travailler dans un café fréquenté par des homosexuels, ou du moins des hommes qui, à défaut de pouvoir accéder aux femmes, se payent des hommes. Très vite, il est prostitué par le patron. Une société en noir (les femmes couvertes de la tête aux pieds) et blanc (les hommes). Dans ce climat lourd, sous une surveillance permanente de la police religieuse, un jour, une femme fait tomber devant lui un papier dans lequel elle lui déclare leur amour. Seul signe distinctif, elle a réussi à se faire acheter des chaussures roses. Comment ces deux jeunes gens réussiront-ils à se voir ? À vous de le découvrir.

Mon avis : un livre plein d’amour malgré tout, qui se lit d’une traite, et qui m’a fait découvrir une société saoudienne si terrible que je ne l’imaginai pas ainsi, je pensais que c’était réservé à l’Iran et plus ouvert ici… Certes, le livre se passe il y a une vingtaine d’années. Le livre montre aussi subtilement que quels que soient la surveillance et la délation, des hommes réussissent à avoir des relations homosexuels, des hommes et des femmes à s’aimer, en dépit des terribles châtiments corporels (bastonnade, lapidation à mort, décapitation) qu’ils risquent. Ce livre semble très autobiographique, même si l’auteur et son frère sont désormais réfugiés à Londres.
Pour vous faire une idée par vous-même, vous pouvez télécharger le premier chapitre sur le site des éditions Flammarion.

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.

logo tour du monde en lecture J’ai sélectionné ce livre pour le tour du monde en lecture proposé par Livresque.

Lucy comme les chiens de Catherine Rey

Couverture de Lucy comme les chiens de Catherine Rey Le livre : Lucy comme les chiens de Catherine Rey, éditions Le temps qu’il fait (un éditeur de Cognac), 2001, ISBN 2-86853-342-6, 121 pages. Il a reçu le Prix du livre en Poitou-Charentes en 2002, c’est un prix qui récompense le livre d’un auteur originaire de la région (Catherine Rey est née à Saintes) ou vivant en Poitou-Charentes.

L’histoire : au fin fond du bush australien, où vit l’auteure, à une époque non spécifiée. Lucy est un peu simplette, en langue courante, ou babache en ch’ti, déficiente mentale légère, en terme politiquement correct. Nane, sa mère, qui n’arrête pas de changer d’ami, alcoolique, la laisse juste dormir dans l’écurie. Un jour, elle la vend purement et simplement à un vieux monsieur, veuf, qui habite à trois jours de là en train. Elle devient sa bonne et son objet sexuel, il la quitte toute la journée en fermant tout à clef dans sa maison, la nourrit à peine, la bat. Un jour, il n’a pas payé la mensualité pour sa  » femme « …

Mon avis : un roman écrit dans une langue familière, un peu déroutante au départ, car le récit se déroule du point de vue de Lucy, la narratrice. Une histoire sombre, sordide, qui même si elle a peu de risque de se présenter exactement dans les mêmes termes, n’en doit pas moins encore exister. En plaçant le récit en Australie, l’auteure permet de prendre du recul, mais pas de s’interroger malgré tout sur ce qui peut se passer n’importe où… Un récit beaucoup plus sombre que Le pays sans adultes de Ondine Khayat, qui portait sur un thème proche (une femme et des enfants battus, avec un enfant d’une douzaine d’années comme narrateur).

Pour aller plus loin, voir les prix du livre en Poitou-Charentes.

 

Lecture : Morituri, de Yasmina Khadra

Couverture du quattuor algérien de Yasmmina Khadra Petit rappel : les éditions Gallimard (collection Folio policier, n° 510, 2008, ISBN 978-2-07-035755-0 ) ont eu la très bonne idée de rééditer pour cet été sous le titre Le quatuor algérien quatre enquêtes du commissaire Llob, par Yasmina Khadra (pseudonyme de Mohamed Moulessehoul, voir sur le site officiel de l’auteur l’explication de ce pseudonyme). L’auteur a choisi la forme du roman policier pour dénoncer le terrorisme des années 1990, et surtout ses causes sous-jacentes, dont la corruption généralisée que tente de combattre le commissaire intègre Brahim Llob, ancien combattant de la première heure lors de la guerre d’indépendance. Les histoires sont éditées ici dans l’ordre du récit, et non dans l’ordre de parution. Il s’agit dans l’ordre de :
La part du mort, édité pour la première fois aux éditions Julliard en 2004 puis en 2005 dans la collection Folio policier, dont je vous ai parlé la semaine dernière ;
Morituri, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1997 puis en 1999 dans la collection Folio policier et adapté au cinéma en 2007 par Okacha Touita ;
Double blanc, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier ;
L’automne des chimères, édité pour la première fois aux éditions La Baleine en 1998 puis en 2000 dans la collection Folio policier.

Une petite précision suite à une question que j’ai reçue : il n’y a pas de traducteur pour ces livres, Mohamed Moulessehoul écrit en français, il justifie son choix sur son site officiel. C’est également un ancien officier de l’armée algérienne, né en 1955, donc trop jeune pour avoir participé la guerre d’indépendance, mais qui a participé activement à celle contre le terrorisme. Son père a néanmoins rejoint l’ALN (armée de libération nationale) et est donc un résistant de la première heure, comme le commissaire Llob, héros de ces quatre romans (noirs plus que policiers). Il vit en France avec sa famille depuis 2001.

Aujourd’hui, je vous parle donc de Morituri.

Le début de l’histoire : la fille d’un ancien homme politique encore influent, Ghoul Malek, a disparu, le commissaire Llob est chargé de la retrouver. Sa carrière stage parce qu’il refuse de se livrer aux mêmes magouilles que ses collègues. Le BRQ, bulletin quotidien de la police, fait état des attentats commis pendant les dernières 24 heures. Prostitution, drogue, alcool (qui semble couler flot dans certains milieux), peuple dans la misère noire, terroristes, anciens résistants de la guerre de libération (les vrais et ceux de la dernière heure),corruption, mouvements mafieux, tous ces milieux sont abordés.

Mon avis : Un roman très, très noir, mais j’ai adoré ! Il manque quand même la petite pointe d’espoir en l’avenir, mais il faut rappeler que ce live a été écrit par l’auteur alors qu’il venait d’assister à un attentat contre des scouts dans un cimetière alors qu’ils célébraient les quarante ans du déclenchement de la guerre de libération (voir la préface). Je n’ai pas vu l’adaptation de ce livre au cinéma l’année dernière.

Post-scriptum : depuis la rédaction de cet article, j’ai aussi lu Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra, paru fin août 2008, La longue nuit d’un repenti, Les hirondelles de Kaboul et La rose de Blida.