Archives par étiquette : Poitiers

Trois immeubles des frères Martineau à Poitiers

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 1, rue des écossais, façade

Je vous ai déjà parlé des architectes Maurice (1887-1982) et Lucien (1890-1972) Martineau à propos de l’ancienne chambre de commerce rue du Marché, à Poitiers, ainsi que de leur père Léon Martineau (1853-1921), qui a réalisé notamment la maison Vannier. Les archives abondantes de ces trois architectes font l’objet d’un répertoire bien pratique mis en ligne par les archives départementales de la Vienne. Je vous montre aujourd’hui trois autres immeubles qu’ils ont construits dans les années 1930.

Je commence par le n° 13 rue des Écossais, juste à côté du temple protestant (qu’ils vont reconstruire une quinzaine d’années plus tard), se trouve cet immeuble de rapport de cinq étages construit en 1931. Ses plans ont été présentés en 1988 dans l’exposition « 37 » et l’architecture des années 1930 à Poitiers (c’était avant mon arrivée, mais le Picton en a publié un long compte rendu et il existe un petit journal de cette exposition, les deux autres immeubles de l’article du jour y figuraient aussi). L’immeuble a été construit par M. Fraillon, négociant en matériaux de construction.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 2, rue des écossais, façade Les architectes ont décidé de jouer sur une architecture avec des poteaux en béton bien visibles en façade. Le rez-de-chaussée, qui devait renfermer des bureaux, se présente comme un gros bloc en saillie. Le porche est traversant et donne accès à la cour en arrière. Pour les étages, éclairés par de larges fenêtres, ils ont joué sur les formes droites pour les avant-corps et arrondies au centre (formant une sorte de V en retrait par rapport à l’alignement de la rue). Au dernier étage, une fausse balustrade forme un garde-corps devant les grandes fenêtres. Le toit est débordant avec un décor de cercles sous le chéneau.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 3, rue d'Alsace-Lorraine, vue générale Pour l’immeuble construit pour le dentiste Rat aux 21 et 23 rue d’Alsace-Lorraine, ils ont choisi encore des formes rondes, mais en saillie cette fois, formant comme une ré-interprétation du bow-window. Comme dans l’immeuble précédent, le rez-de-chaussée est prévu pour des bureaux et le porche est traversant.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 4, rue d'Alsace-Lorraine, vue générale Ici aussi, la structure porteuse en béton est visible de l’extérieur, avec des colonnes rondes sur la partie en saillie.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 5, rue d'Alsace-Lorraine, la rête sculptée Seule concession au décor, cette tête de femme sculptée au-dessus de la fenêtre du rez-de-chaussée, aux cheveux enroulés en volute qui ne parviennent pas à animer sa face rigide.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 6, rue du marché, façade Le troisième immeuble que je souhaite vous présenter aujourd’hui se trouve rue du Marché. Il a été construit pour la Banque nationale de crédit (c’est aujourd’hui une boutique). Il a été réalisé en lien avec les frères Auguste (1874-1954) et Gustave (1876-1952) Perret, oui, ceux de la reconstruction du Havre, ils étaient alors les architectes de la Banque nationale de crédit à Paris. La rue manque sérieusement de recul pour prendre la photographie. Mais vu ainsi, on voit mieux que les fenêtres du haut sont plus enfoncées dans la façade que les fenêtres du premier et du deuxième étage. Nous sommes un peu avant la construction des deux immeubles précédents, en 1928-1929. Point de formes rondes ici, des lignes droites et rigides…

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 7, rue du marché, décor de la façade Un petit décor quand même sous la corniche, seule concession aux formes rondes… Je vous ai fait un assemblage sur la ligne du haut la partie gauche et sur la ligne du bas la partie droite. J’aurais peut-être dû corriger les déformations de mes photos, mais ça vous donne une idée…

Défi photo, la tête dans les nuages…

Défi photo, la tête dans les nuages, 9 décembre 2011, à la gare Monique / Bidouillette / Tibilisfil est revenue depuis quelques jours sur la blogosphère… et nous propose un nouveau défi photo, la tête dans les nuages. Et bien, depuis une semaine, les nuages, on n’en manque pas à Poitiers, voici deux photographies gris sur gris, prises hier à Poitiers. La première sur le parvis de la gare (où il faut toujours passer pour les malvoyants et aveugles entre des clous espacés et des piquets)… C’est l’un des mâts du rond-point, habillé de boules de noël (mauves)…

Défi photo, la tête dans les nuages, 9 décembre 2011, au-dessus de Notre-Dame-la-Grande La seconde, c’est le ciel au-dessus de Notre-Dame-la-Grande.

Nous sommes toujours en déficit de pluie, mais les nappes et les rivières vont finir par remonter un peu…

Histoire embrouillée des Brouillet… du grand-père au petit-fils

Je réédite cet article paru pour la première fois le 11 septembre 2011, car, grâce à la presse locale numérisée, j’ai trouvé une précision intéressante sur la mort d’André Brouillet, voir en fin d’article…Cela concerne le 7 décembre 1914, ce 8 décembre 2011 est presque l’anniversaire de ce drame… Confolens (prévu aujourd’hui) reviendra le mois prochain…

Dans la famille Brouillet, je demande le grand-père, André François Brouillet, né le 22 septembre 1788 à Charroux (Vienne) et décédé le 17 novembre 1864 à Charroux, connu des préhistoriens pour avoir trouvé en 1834 la grotte du Chaffaud à Savigné (Vienne), au bord de la Charente, et identifié une des premières œuvres d’art préhistorique identifiée comme « antédiluvienne », un os gravé de deux biches, aujourd’hui conservée au musée d’archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye. Si vous n’avez pas l’occasion d’y aller, vous pouvez la voir ici, et clic sur les vignettes pour voir les autres photographies. Il était notaire à Charroux, et pour les amateurs de généalogies, les archives contenant les papiers de son étude sont déposés aux archives de la Vienne à la cote 4 E 077. Pour information, Savigné se trouve à la sortie de Civray en allant vers Charroux, la grotte a fait l’objet d’un aménagement ces dernières années. Pour reconstituer le parcours de l’os gravé du Chaffaud au musée de Cluny (musée du Moyen-Âge à Paris), voir l’article « Les biches du Chaffaud (Vienne) : vicissitudes d’une découverte », par Suzanne de Saint-Mathurin, paru en 1971 dans la revue Antiquités nationales (pages 22-28).

Poitiers, le cercle du commerce, le fronton avec l'llégorie de la CharitéL’un de ses fils, Pierre Amédée Brouillet dit Amédée Brouillet est né le 7 septembre 1826 à Charroux (Vienne), décédé le 12 février 1901 à Rochecorbon (Indre-et-Loire). Il était peintre et surtout sculpteur, et la plupart des livres (y compris dans la table topographique des artistes français publiée en 1886 donc du vivant de l’artiste, voir page 60) et des sites internet disent qu’il est né à Chatain, mais vérification faite dans les registres d’état civil (voir les pièces justificatives en bas de cet article), il est en fait né à Charroux. Je vous en ai parlé pour les peintures et la sculpture du tympan complètement inventé de l’église Saint-Nicolas à Civray ou encore pour les sculptures de l’ancien cercle industriel et de l’ancien cercle du commerce à Poitiers. Pour les préhistoriens, il est surtout connu pour sa publication des Époques antédiluvienne et celtique du Poitou (Poitiers, 1864, à la société des antiquaires de l’ouest, à lire sur le site Gallica de la bibliothèque nationale de France, première partie et deuxième partie) qu’il a publié avec le pharmacien, chimiste et géologue Meillet… malheureusement auteur de faux grossiers vite dénoncés qui ont complètement discrédité ce travail et par voie de conséquence la découverte de son père au Chaffaud. Il fut l’un des premiers conservateurs du Musée des Beaux-Arts de Poitiers et directeur de l’école des Beaux-Arts à Poitiers aussi.

Le petit-fils est Pierre Aristide André Brouillet , né le 1er septembre 1857 à Charroux (Vienne) et décédé à Couhé Vérac (Vienne)… à une date qui diffère suivant les sources, soit le 5, soit le 8 le 6 ou le 7 décembre 1914 (pour ces années là, les registres sont à consulter sur place et pas mis en ligne, protection de la vie privée oblige, recommandation de la CNIL de ne pas dépasser 1903 pour les mises en ligne, même si ces archives sont communicables après 75 ans), des suites d’une chute de vélo (ou plutôt sans doute d’un infarctus après avoir monté une côte à vélo, voir la transcription de l’article ci-dessous) alors qu’il allait porter des vêtements à des réfugiés de la Première Guerre mondiale. Peintre académique, il s’est spécialisé dans les scènes de genre. Vous pouvez voir certaines de ses œuvres dans la base Joconde, une de ses œuvres la plus célèbre est la leçon clinique à la Salpêtrière, présentée au salon des artistes français de 1887 et aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Nice. On y voit Charcot en train d’examiner l’une de ses hystériques préférées, Blanche Wittmann, lors d’une de ses célèbres séances du mardi à la Salpêtrière. Des élèves ont produit ce dossier qui présente entre autres les œuvres du musée de Poitiers.

Pièces justificatives sur les dates de naissance et de décès des trois hommes, sur les sites des archives départementales de la Vienne et d’Indre-et-Loire… Pour les premières, clic sur état civil, puis sélectionner la commune (Charroux dans tous les cas ici), choisir l’année et le bon registre (baptêmes avant 1789, naissance, décès), je vous ai simplifié la tâche en vous notant la page des registres numérisés… Pour l’Indre-et-Loire, les registres de naissance et décès ne sont pas encore en ligne (à la date du 31 août 2010), mais les tables décennales le sont. Les naissances, les décès et les mariages y sont classés par catégorie, sur dix ans, par ordre alphabétique (sur certains registres seulement à la même lettre) puis par année, avec renvoi au numéro de l’acte et report de la date de naissance/décès ou mariage.

André François Brouillet, né le 22 septembre 1788 à Charroux , voir l’acte de baptême dans le registre paroissial, page 104 sur 110 du registre numérisé, en haut à droite. Pour le
décès le 17 novembre 1864 à Charroux, acte n° 28 de l’année 1864 (page 22 sur 142 du registre numérisé, en haut à droite).

Pierre Amédée Brouillet, naissance à Charroux, prendre le registre de 1823-1832, aller à la page numérisée 34/105, il est à peu près au milieu du feuillet de gauche. Pour le décès, chercher le bon registre, clic sur l’espèce d’appareil photo tout à gauche, puis aller page 11.

Pierre Aristide André dit André Brouillet, naissance à Charroux le 1er septembre 1857, acte de naissance n° 42 de l’année 1857, page 81 sur 137, en haut à gauche du registre numérisé par les archives départementales de la Vienne. Pour le décès, invérifiable sur l’état civil en ligne.

Cependant, un article de presse permet de proposer la date du 6 ou du 7 décembre 1914 pour son décès.

Voici ce qu’en dit l’Avenir de la Vienne, 42e année, n° 298, daté du lundi 7 décembre 1914 (vue numérisée n° 7 de décembre 1914, page de droite) :

« Mort de M. André Brouillet. On nous téléphone de Couhé Vérac :
« Notre peintre poitevin M. André Brouillet, officier de la légion d’honneur, est mort cette nuit.
« On peut dire que l’excellent artiste est parti en faisant le bien, car, hier soir, il ne voulut pas attendre que l’on aille lui chercher un lot de vêtements qu’il avait préparé pour nos réfugiés belges : il tint à les apporter lui-même. Lorsqu’il eût gravi la côte de Valence, M. André Brouillet s’affaissa sur la route. Rassemblant alors ses forces, il parvint à se relever et, laissant le panier qu’il tenait à la main, il redescendit péniblement chez lui.
« Malgré les soins qui lui furent prodigués par M. le docteur Cousin, notre sympathique ami s’éteignit doucement ce matin à 4 heures.
« La nouvelle de la mort de M. André Brouillet se répandit dans notre commune comme une traînée de poudre et fit une profonde impression sur notre population qui connaissait le grand coeur de cet homme de talent et avait pour lui une haute estime.
« A la famille Brouillet, nous adressons l’expression émue de notre douloureuse sympathie ». »

Poitiers, des plaques de rue… les frères Lumière(S)?

Poitiers, plaque de la rue des frères Lumière avec et sans s Et c’est Dalinele qui a gagné la première manche du grand jeu des plaques de rue à Poitiers (un petit cadeau te parviendra prochainement!)… Cette fois, il ne s’agit pas d’une plaque neuve, et nous ne sommes pas en centre-ville mais en bordure du quartier de Beaulieu. Je passe environ une fois par mois du côté du centre commercial, où la rue est bien orthographiée: rue des Frères Lumière… Je pense que je n’étais jamais allée au bout de la rue, où il n’y a guère qu’un vétérinaire… Mais là, allez savoir pourquoi, quelqu’un a eu la très mauvaise idée d’accorder Lumières à frères!!! Ben oui, quoi, ils étaient plusieurs (Louis et Auguste)! Rue des Frères Lumières, original… Une correction pourrait peut-être entrer dans le programme des nouvelles plaques de rue de Poitiers?

Dans l’article précédent sur les plaques des rues Montgau(l)tier et du Souci(s), Chris / C en Roussillon proposait d’étendre le jeu à toute la France, pourquoi pas? Et à la Belgique aussi!!! Et à tous ceux qui veulent! Si vous en trouvez chez vous ou lors de vos voyages, n’hésitez pas à faire un petit article et à me le signaler, j’ouvrirai une page spéciale pour mettre les liens…

PS: en mars 2012, la plaque a été corrigée

Poitiers, plaque de la cité de la traverse

Je me rapproche maintenant de chez moi… avec cette « rue cité de la traverse ». Au passage, je me demande quel est l’intérêt de poser des plaques neuves qui laissent apparaître l’empreinte de la précédente dans l’enduit de la maison… Pas beau!!! Vous prenez donc la rue Aliénor d’Aquitaine (anciennement rue de la Traverse, la rue qui traversait le bourg Saint-Hilaire, voir la feuille I1 sur le cadastre ancien de Poitiers), elle est u milieu à peu près. Dans le courant du 19e siècle est aménagée une « cité » privée, qui prend le nom de cité de la Traverse, puisqu’elle donnait dans cette rue. Sur le plan Blaye de Poitiers (la dernière version avant le changement de sens des rues), c’est noté impasse, ce qui correspond mieux. C’est un cul de sac qui ne mène qu’à l’ancien rectorat, et maintenant à plusieurs services de la ville et de l’agglomération. Mais ils ne pouvaient sans doute pas avoir une adresse dans une cité ou une impasse???

Petit rappel budgétaire… Le prix de ces plaques, réalisées par la fonderie Doute au Lion-d’Angers et la société SES à Chambourg-sur-Indre, n’est pas négligeable. Le budget total de l’opération de changement de plaques (voté en 2010) est de 205.000 euros HT, soit de 35 à 53€ pour une plaque en émail et de 43 à 106€ pour une plaque en fonte, ce sont, si j’ai bien compris, les services de la ville qui les posent. Autant les relire avant, quand même…

Pour revoir les autres plaques…

rues Renaudot et Carnot (anciennes rues des Hautes Treilles, des Trois Piliers, des halles),

– rue de Blossac (toujours pas corrigée)

rues Montgau(l)tier et du Souci(s), toujours du scotch sur le s de souci, mais la rue Montgautier a été corrigée

rue des frères Lumière(s) et cité de la Traverse, les Lumières ont enfin perdu leur S (voir ici la plaque corrigée)

– la rue Sainte-Radegonde scotchée

– les rues Scheurer-Kestner (sans C), Augouard, Foch.

– et Philippe de Tout Poitiers en a trouvé une excellente pour la rue de la Cueille aigüe / aiguë / aigüë!

La Liberté de Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne le jour de l'inauguration

Je réédite aujourd’hui un article publié pour la première fois le 7 juin 2008. J’ai complété pour Poitiers, qui n’avait qu’une seule photographie… Aujourd’hui, à quelques jours de l’anniversaire de la loi de séparation des églises et de l’État (le 9 décembre 1905), m’a semblé le bon jour, chaque année, une manifestation des organisations laïques de Poitiers a lieu ce jour là au pied de la statue.

Poitiers, la statue de la Liberté, 7, la marque du sculpteur La statue de la Liberté (en fait, La Liberté éclairant le monde) de Frédéric [Auguste] Bartholdi, dont le modèle de 1878 est visible aux arts et métiers à Paris, a fait l’objet de dizaines de copies, plus de deux cents, d’après des sources sûres. Je vous en montre deux aujourd’hui. Elle existe toujours au catalogue du fondeur… Ici la marque, « Fonderie / Val d’Osne / 56 / Sommevoire / Paris », c’est la fonderie bien connue de Durenne. De [Frédéric] Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904), je vous ai déjà montré la fontaine monumentale à Lyon (1888), le sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise à Paris, le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier et les répliques des statues de la Liberté à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt, etc.

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne le jour de l'inauguration

La copie de la statue de la Liberté de Poitiers, financée par les francs-maçons de Poitiers et Neuville-du-Poitou (voir plus bas) a été inaugurée le 14 juillet 1903, cette première carte postale est une photographie de ce jour là. La place du Pilori avait été le lieu d’exécution des basses et hautes œuvres (« exposition » [peine infamante] des condamnés et exécutions), y installer la Liberté qui se libère de ses fers, voir le détail sur le modèle de 1878, était donc très symbolique.  Vous pouvez en lire la relation dans ce grand article de l’Avenir de la Vienne numérisé (sur la vue 21, 15 et 16 juillet 1903), consacré à l’inauguration de la copie de la statue de la Liberté à Poitiers et au monument aux morts de 1870 de Châtellerault.

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne, vue de près avec des enfants Sur cette autre carte postale ancienne, vous pouvez déjà voir les bancs qui existent toujours aujourd’hui sur la place.

Poitiers, la statue de la liberté, 1, vue de loin sur la place Vous les voyez?

Poitiers, la statue de la Liberté, 6, vue de face Bon, on s’approche pour mieux voir…

Poitiers, la statue de la liberté, 3, de dos Et la voici de dos.

Poitiers, la statue de la Liberté, 8, la tête de la statue, son diadème et le flambeau La Liberté porte un flambeau de la main droite, sur les vues anciennes, vous pouvez voir que ce flambeau en forme de suppositoire a remplacé celui d’origine avec un globe, qui a été enlevé je ne sais pas quand…

Statue de la Liberté de Poitiers, avec son nouveau globe, vue rapprochée[PS: avril 2014, elle a retrouvé un flambeau… ou plutôt un  nouveau globe! à suivre bientôt ici! Un petit investissement de 2800€…].

Poitiers, la statue de la liberté, 2, de face Vous voulez la voir de face? Pas de panique… la voici.

Poitiers, la statue de la Liberté, 8, le détail des tables de la loi Dans la main gauche, elle tient les Tables de la Loi qui portent l’inscription  » 14 juillet / 1789 / 14 juillet / 1903″.

Poitiers, la statue de la liberté, 5, le profil gauche Elle est représentée à l’Antique, vêtue d’une longue robe avec une coiffure en chignon, recouvert d’un diadème comportant six pointes (l’original en comporte sept, symboles des sept océans).

Poitiers, la statue de la Liberté, 9, les faces avec du texte Sur le socle sont reportés les mots Poitiers et la devise républicaine Liberté, égalité, fraternité, avec un mot par face accompagné d’un texte plus long. Sur la face avec Poitiers, on peut lire « AUX / DEFENSEURS / DE LA LIBERTE ».

Sur la face Liberté (à droite quand on est face à la statue), « Délibération municipale du 1er Xbre 1902 / Gastonjolet préfet de la Vienne / Surreaux maire de Poitiers / Morain 1er adjoint / Chaveau 2e – / Lemoine entrepreneur ».

Sur la face « égalité » (au dos quand on est face à la statue) : « Quand l’innocence des citoyens / n’est pas assurée / la LIBERTE / ne l’est pas non plus / Montesquieu.

Sur la face « fraternité » (à gauche quand on est face à la statue) : « Élevé par souscriptions / sur l’initiative / des LOGES MACONNIQUES / de Poitiers et de Neuville ».

poitiers, la loge maçonnique rue du trottoir Il faut préciser que la grande loge est juste à côté, rue du trottoir.

La liberté de Châteauneuf-sur-Charente En juin 2008, je suivais un stage de couture à la ferme des Ribières à Châteauneuf-la-Forêt, en Haute-Vienne. En plus du site, vous pouvez aussi allez voir leur blog.

Mais cette commune a aussi la particularité d’avoir, comme Poitiers, une copie de la statue de la Liberté (en fait, La Liberté éclairant le monde) de Frédéric-Auguste Bartholdi. Or actuellement (en juin 2008) et depuis quelques semaines, je travaille pour établir la base de données (architecture, indexation des photographies) correspondant à l’ouvrage de Charlotte Pon sur Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes (ouf !) dans la collection Parcours du Patrimoine. Elles me poursuivent jusqu’en week-end (désolée pour la photo, temps déplorable et téléphone portable en guise d’appareil photo).

Mais c’est aussi pour moi l’occasion de vous faire partager le travail de l’inventaire général du patrimoine culturel. Nous étudions, recensons et faisons connaître, d’après la loi de 2004 sur les libertés locales, et aussi dans la réalité, avec dans chaque région des dizaines de milliers de dossiers documentaires sur l’architecture et les objets, et des centaines de milliers de photographies. Depuis février 2007, tous les services régionaux de l’inventaire ont été décentralisés et transférés aux Régions. Progressivement, chacun récupère ses données malmenées par le ministère de la culture pour mieux les valoriser. La masse documentaire est cependant énorme et il faudra plusieurs années pour la mettre totalement à disposition du public par voie numérique. Chaque service possède néanmoins un centre de documentation, généralement ouvert au public. Pour en revenir à Châteauneuf-la-Forêt, la commune a fait l’objet d’un inventaire au début des années 1980, partiellement disponible en ligne sur les bases de données du Ministère de la Culture.

Pour y accéder, c’est néanmoins un parcours du combattant ! Tout d’abord, aller sur la page des bases de données du patrimoine du ministère de la Culture. Cliquer sur  » accès géographique  » dans l’onglet du haut puis, dans la colonne de gauche, dans la case  » Accès aux bases de données « , cliquer sur  » Liste des communes de France par département  » puis cliquer sur le département 87 dans la carte, et enfin, sur l’un des petits carrés en face de Châteauneuf-la-Forêt, le premier correspond à l’architecture.

Pour avoir la fiche descriptive du monument aux morts, cliquer sur le petit bouton qui ressemble à une page écrite. Après seulement, sur le symbole de dossier vert, qui vous donnera le scan du dossier réalisé en 1981. Mais ce dernier est aussi accessible par ce lien direct (attention, lire 1ère moitié 20e siècle et pas 19e siècle, correction peu lisible au crayon à papier, le monument a été inauguré en 1924).

Je sais, ce n’est pas du tout ergonomique, mais le ministère de la culture à la fâcheuse habitude de modifier la structure de ces bases et les anciens liens d’accès directs à chaque commune, que nous pouvions trouver auparavant, ne fonctionnent plus depuis quelques mois.

Pour information, la colonne suivante dans la liste des communes vous donne accès aux dossiers d’objets mobiliers (pour cette commune tous consacrés au mobilier de l’église), la troisième colonne aux photographies, la dernière colonne aux références documentaires. Pour Châteauneuf-la-Forêt, elle n’est pas renseignée, parce qu’il s’agit de dossier ancien, mais le service régional de l’inventaire du Limousin a réalisé ce dépouillement bibliographique, il n’est  » juste  » pas pris en compte par le Ministère de la culture.

Pour ceux que ça intéresserait, voici le lien vers le site du service régional de l’inventaire de Poitou-Charentes, où je travaille. Sur ce site, vous trouverez notamment deux dossiers importants : l’un sur le patrimoine industriel, et l’autre sur la Nouvelle-France et ses traces en Poitou-Charentes… et des dizaines d’autres depuis la première publication de cet article en 2008…

Bonne découverte !

Poitiers, place d’Armes (Leclerc), du mieux et du moins bien…

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 1, dégradations Cela fait… deux jours que je ne vous ai pas parlé de Poitiers!!! Je vous emmène cette fois de nouveau sur la place d’Armes (place Leclerc de son vrai nom)… Les photographies datent de la deuxième quinzaine de novembre, sur plusieurs passages. Sa ré-ouverture au public date du 21 juin 2011, donc a moins de six mois, et la place est déjà dégradée avec des dalles cassées et des épaufrures (des éclats détachés par accident) sur la plupart des bancs et certaines marches devant l’hôtel de ville. Qu’est-ce que ça va donner à moyen terme???

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 4, gare au gel, déjà avec l'eau, ce n'est pas terrible On peut aussi s’inquiéter pour les glissades dès que ça va geler… Il n’a pas plu sur l’image du haut, c’est juste la condensation de la nuit qui ne sèche pas de la journée dans la partie qui reste à l’ombre, quand ça va geler, il faudra peut-être un poste de secours avancé sur la place (et pour l’entrée de la rue des Grandes-Ecoles, très en pente avec le même revêtement, ça va être sportif)! La place deviendra-t-elle aussi une plage comme la grand’rue à chaque coup de gel (l’article date de janvier 2009, mais la scène se répète presque chaque année). L’ancien revêtement, au moins, accrochait un peu plus… Au passage, vous apercevez les installations en cours pour le marché de noël, plus de patinoire sur la place… Certes, une patinoire classique, ça consomme beaucoup d’eau et d’énergie, mais nos amis belges (dont Liège, Namur, Tournai depuis plusieurs années) et quelques villes françaises installent des patinoires à revêtement synthétique, qui n’ont pas ces inconvénients (mais peut-être d’autres?)…

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 2, petites améliorations

Je ne sais pas si c’est un effet de mon article sur Poitiers ville inaccessible, mais les ouvriers sont revenus pour essayer d’améliorer la situation entre l’hôtel de ville et la banque à l’angle de la rue des Grandes-Ecoles… En haut à gauche, en cours de montage la semaine dernière… L’escalier le plus en contre-bas a maintenant des bandes d’éveil de vigilance (les clous que chacun peu sentir et être ainsi alerté du danger) et une main-courante permet aussi le guidage ou l’appui, en fonction des besoins de chacun. Mais sur les photographies du bas, on voit bien qu’il reste les petites marches traitres dont je vous ai re-parlé dans l’article toujours des problèmes (du 9 novembre 2011). Dans le sens montée, ça peut aller, mais dans le sens descente, il y a toujours trop peu de contraste et beaucoup de monde (valide!) qui trébuche voire pire…

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 3, peu mieux faire, toujours casse-gueule Voici donc l’état de la situation au 30 novembre 2011 : en vert, ce qui a été considérablement amélioré, en rouge, les marches qui restent casse-gu…le. Et pour les 8% de messieurs daltoniens et susceptibles de passer sur mon blog… je n’ai pas réussi à trouver de contraste de couleur satisfaisant avant mon logiciel de test des images, alors, je vous ai fait une vue en noir et blanc, en gris clair, ce qui fonctionne et en gris foncé, ce qui est toujours problématique…

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 3, peu mieux faire, toujours casse-gueule, en niveau de gris

Poitiers, square de la République,6, coupe des grilles le 29 novembre 2011 Côté square de la République, je vous avais annoncé mardi 29 novembre le risque de massacre de ses grilles (et de deux arbres), les grilles ont été passées à la meuleuse dès le lendemain, voici une photographie en cours de découpe, envoyée par B.D. Il suggère que les grilles soient remployées rue des Quatre-roues, où une promenade vient d’être aménagée après le rachat par la ville des terrains riverains. C’est une très bonne idée, je trouve! J’ai des photos de l’aménagement, quand les travaux n’étaient pas tout à fait terminés, j’en referai aux beaux jours…

J’avais fais aussi des photographies le mercredi 30 novembre, je les ai ajoutées, avec celle-ci, sur le précédent article… Jeudi, les arbres étaient toujours là, je n’ai pas pu vérifier depuis, j’étais vendredi à un stage organisé par l’Inserm à Paris pour les associations de malades sur l’immunité (les cytokines n’ont plus aucun secret pour moi ou presque…), et aujourd’hui, je suis près de Poitiers à un stage de vannerie…

Poitiers, risque de massacre au square de la République

Poitiers, square de la République, 1, carte postale ancienne

De nouveaux massacres sont annoncé à Poitiers, cette fois dans le square de la République… [PS de du 24 février 2012: le massacre continue… le monument lui-même a subi un nettoyage intempestif, avec un décapage par hydrogommage, sablage si vous préférez. Sa restauration a commencé en juin 2012.].

Alerte pour la sauvegarde des grilles et de deux arbres

Le 19 novembre dernier, les Verts (Europe-Ecologie-les-Verts) organisaient une manifestation devant le square de la République (localement généralement appelé square Magenta). Parallèlement, en cherchant des informations sur le changement de nom des rues Renaudot et Carnot (dates précises toujours pas trouvées…), j’étais tombée sur un article de l’Avenir de la Vienne, 124e année, n° 301, mardi 24 et mercredi 25 décembre 1895, vues numérisées 41 et 42 notamment, racontant l’inauguration, avec les discours et le menu du banquet… Plus de détails sur l’article Le monument aux morts de 1870-1871, publié une première fois en janvier 2009 et complété en janvier 2010… puis au début du mois avec la presse locale.

Aujourd’hui, ce sont les grilles qui risquent d’être détruites. Depuis la fin de la semaine dernière (je l’ai vu dimanche, je n’avais pas mon appareil photo), le réaménagement de la zone de chantier laisse présager une intervention imminente. Celle-ci risque fort de se traduire par l’abattage de deux arbres (objet de la manifestation du 19 novembre), mais aussi par la destruction de la remarquable grille en fer forgé qui enclot le square. On la voit bien sur cette carte postale ancienne. [voir une vue du projet en commentaire ci-dessous et dans l’article de Grégory Vouhé : Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 95, 2012, p. 45]. Le soldat est une œuvre de Jules Félix Coutan, fonte des frères Thiébaut, le square et les grilles ont été dessinés par Édouard André, et le monument et les autres bronzes de Jean-Camille Formigé, le tout a été inauguré en 1895.

Poitiers, square de la République, 2, le pseudo affichage légal

Sur le dessin affiché sur les grilles de chantier (photographies du 19 novembre 2011 à midi), sur un panneau qui ne peut pas être considéré comme un affichage légal (il manque entre autre le numéro et la date du permis d’aménager…), les ateliers Lion, qui pilotent le projet Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…,ont supprimé les grilles de ferronnerie côté rue et remplacé les autres par quelque chose qui ressemble à des barreaux de prison. Du coup, si l’on en juge par la définition du mot square, ça n’en sera plus un : « Jardin public généralement peu étendu, entouré d’une grille, au milieu d’une place« . Il ne s’agira même plus d’un jardin, il n’y aura plus aucune herbe ni plante en dehors des bacs surélevés qui entoureront les arbres, juste des pavés, encore des pavés… Avant, il y avait un peu de verdure en périphérie du monument et autour du square…

 

Peut-on savoir quel sort est réservé à ces grilles en fer forgé??? La casse? Le remploi? La fonte? Aucune information n’a jamais été donnée à ce sujet.

Poitiers, square de la République, 3, l'affichage d'Europe Ecologie les Verts

Je vous mets aussi quelques photographies du 19 novembre 2011… de 15h à 16h environ, le temps de la manifestation. Les Verts y ont procédé à l’affichage légal du permis de construire, plus quelques slogans bien sentis sur la minéralisation du centre-ville (parmi les rares arbres plantés, il y a des poiriers de Chine sur lesquels je reviendrai bientôt… une espèce potentiellement invasive dont je vous ai déjà parlé cinq jours après le démarrage des travaux, il y a plus d’un an). Alors qu’en réunion publique, il avait été dit que les arbres du square de la République seraient sauvegardés, il est prévu d’en abattre deux pour créer une nouvelle rue au fond du square. Au fait, pourquoi tracer une rue alors que la philosophie de cœur d’agglo est de chasser les voitures du centre-ville? Je n’ai pas dû bien comprendre…

Poitiers, square de la République, 4, comparaison du montage de Lion et du monument il y a deux ans

Un dernier montage photo… A gauche, le projet de Yves Lion, à droite, une photographie du monument aux morts de 1870/1871 deux ans avant les travaux… Cherchez l’erreur? Allez, je vous aide, ce cabinet d’architecte en principe « mondialement réputé » () n’est même pas capable de mettre le bon monument aux morts sur son photo-montage! L’obélisque (la « pyramide » offerte par la famille Vareilles-Sommières, je cherche encore une source certaine comme quoi il s’agit de la pyramide de Saint-Hilaire, rapporté ici et là, mais aucune source primaire fiable et même il y a plutôt des arguments contre) a été remplacé par une colonne brisée, et le soldat est placé en miroir. Faut-il y voir aussi une menace sur le monument lui-même ou juste une bourde de l’architecte?

PS : dans le photo-montage plus récent sur le projet artistique, le soldat du monument est le bon… mais il n’y a même plus un brin de verdure au pied des arbres. Grrr!

Poitiers, square de la République,6, coupe des grilles le 29 novembre 2011 Mardi 29 novembre : les grilles ont été passées à la meuleuse, voici une photographie en cours de découpe, envoyée par B.D. Il suggère que les grilles soient remployées rue des Quatre roues, où une promenade vient d’être aménagée après le rachat par la ville des terrains riverains. C’est une très bonne idée, je trouve! J’ai des photos de l’aménagement, quand les travaux n’étaient pas tout à fait terminés, j’en referai aux beaux jours…

Poitiers, square de la République, 5, sans les grilles Mercredi 30 décembre 2011: photographies de ce midi… les grilles ont été enlevées dès hier, il n’en reste plus de trace, elles ont semble-t-il été découpées et entassées sur des camions sans ménagement hier. Pour quelle destination??? Pas la casse, j’espère… Au moins qu’elles puissent être remployées (rue des Quatre-Roues?).

PS2 : sur la pyramide de Saint-Hilaire: elle est signalée dans l’arrêté de protection du musée de Chièvres (dont je vous ai parlé pour le portail des Augustins, il faut d’ailleurs que je mette cet article à jour avec des photographies après restauration) : « Petit monument commémoratif dit Pyramide de Saint-Hilaire sis 21 rue Bourbeau démonté (au musée de Chièvres) en attente de réédification soit au musée même, soit dans la ville : inscription par arrêté du 21 juin 1952« .

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Édouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44.

Voici en complément une carte postale envoyée par Grégory montrant l’aménagement d’Édouard André, publiée dans cet article, il y a maintenant à la place une rue bétonnée…

Photo : Paysagiste de renommée internationale, Edouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l'emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : "Edouard André. Jardins pour Poitiers", L'Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.

Des statues religieuses au fil des rues de Poitiers

Poitiers, statues religieuses, 01, sainte Barbe rue de la Chaussée Poitiers, ville aux cent clochers… Mais en dehors des clochers, églises et autres institutions religieuses, il y a des statues qui se cachent dans des niches au fil des rues… Presque toutes semblent dater du 19e siècle. Je vous ai déjà montré saint Nicolas, voici quelques autres exemples aujourd’hui. Je commence rue de la Chaussée avec cette statue qui a pour attribut une tour. Il pourrait s’agir de sainte Barbe (fêtée dans quelques jours, le 4 décembre, juste avant saint Nicolas… le 6), dont les attributs sont une tour et une palme. Il y a pas très loin de là une chapelle sainte Barbe dans l’église Saint-Jean-de-Montierneuf. Il y avait des casernes dans ce quartier au 19e siècle (la caserne Dalesme dans les anciens bâtiments de l’abbaye Saint-Jean-de-Montierneuf, maintenant occupée par le rectorat, et ), dont le 20e puis le 109e régiment d’artillerie, sainte Barbe est la patronne des artilleurs (et des pompiers), ce pourrait être une piste. Mais pourquoi ici à l’écart de la caserne?

Poitiers, statues religieuses, 03, Sacré-Coeur de Jésus rue Roche d'Argent Rue Roche-d’Argent, près du musée Sainte-Croix et du baptistère Saint-Jean, un Christ avec un sacré cœur semble faire du prosélytisme…

Poitiers, statues religieuses, 04, sainte rue Roche d'Argent Deux maisons plus loin se trouve cette religieuse en prière.

Poitiers, statues religieuses, 05, vierge à l'enfant, rue Orillard A l’angle de la rue Orillard et de la rue Jean-Jaurès se trouve cette Vierge à l’Enfant, avec Marie et Jésus couronnés.

Poitiers, statues religieuses, 02b, Vierge à l'Enfant terrassant le serpent, rue Orillard Toujours rue Orillard, mais au n° 22, une Vierge à l’Enfant terrasse un dragon… C’est une manière très inhabituelle de représenter la Vierge à l’Enfant… sauf si l’on se souvient que le dragon et le serpent, c’est la même chose, tout animal hybride à queue de serpent est un dragon. Et la Vierge terrassant le serpent se trouve assez fréquemment, le serpent symbolisant le mal, mais aussi la tentation d’Ève. Eva / Ave (Maria), Marie qui rachète la faute d’Ève (attention, je ne fais que vous expliquer la scène et les croyances…).

Poitiers, statues religieuses, 2, détail de la Vierge à l'Enfant terrassant le serpent, rue Orillard Voici un détail de la Vierge, couronnée, tenant Jésus dans ses bras, leurs deux mains tenant la lance qui terrasse le serpent/dragon.

Poitiers, statues religieuses, 02b, détail du serpent, rue Orillard

Et j’ai essayé de prendre cette bête sous plusieurs angles différents…

Poitiers, statues religieuses, 06, Vierge à l'Enfant, rue de Puygarreau On en trouve une autre rue de Puygareau, presque en face de la chapelle Saint-Louis. Jésus porte un sacré cœur dans sa main gauche.

Poitiers, statues religieuses, 07, anges, rue Faguet Plus loin, à l’angle de la rue Faguet et de la rue de la Cathédrale, en face de l’enseigne au coq, deux anges doivent venir d’un édifice détruit…

Poitiers, statues religieuses, 08, un des anges, rue Faguet Voici le premier…

Poitiers, statues religieuses, 09, le deuxième des anges, rue Faguet Et le second qui, a bien y regarder, ne porte pas d’aile et n’est donc sans doute pas un ange…

Poitiers, statues religieuses, 11, détail d'une tête d'ange, rue Faguet Voici sa tête…

J’en ai d’autres en stock, mais cet article est déjà assez long, ça sera pour une autre fois…

Pour aller plus loin, un ouvrage d’un autre temps… Joseph-Marie-Ulysse Béduchaud, Le culte de la très Sainte Vierge dans le Poitou, à travers les siècles jusqu’à nos jours : souvenirs et documents recueillis par J.-M.-U. Béduchaud, Poitiers, société française d’imprimerie et de librairie, 1912

Rues Montgau(l)tier et du Souci(s) à Poitiers…

Les deux plaques de la rue Montgautier à Poitiers Avec les nouvelles plaques de rue de Poitiers, il y a de quoi perdre la tête… Un journaliste 60 ans avant que le mot n’existe (rue Théophraste- Renaudot), un comte de Blossac mort après 1784 (rue de Blossac), pas faux mais loin de la réalité, il est mort en 1800… Cette fois, ce sont deux plaques avec une orthographe différente à chaque bout de la rue !

La rue Montgautier (et non pas Montgaultier!!!) est une petite petite rue relie la grand’rue, à peu près à la hauteur de l’hôtel du grand prieuré d’Aquitaine, à la rue de la cathédrale, au niveau de la Maison de Papier (une super boutique, plein de beaux papiers, de masking tape, etc.).

Il paraît que l’erreur doit être corrigée, et une nouvelle plaque posée, un peu de gaspillage en plus de mes impôts… et de ceux de tous les Poitevins.

Le nom de cette rue viendrait de Aaron Gaultier, procureur au présidial de Poitiers puis notaire royal au milieu du 17e siècle (il est né en 1637), qui y avait son hôtel particulier. Mais sur les divers plans de Poitiers, le L est tombé…

[Février 2012, la plaque de Montgaultier a été corrigée].

Poitiers, plaque de la rue du Souci Il sera moins facile de gommer le L de Montgaultier que le S final qui était apparu sur les trois plaques de la rue du Souci… La correction est assez discrète pour l’instant, sauf en lumière rasante… Mais la peinture bleue au-dessus de la correction va vieillir différemment du fond bleu de la plaque, c’est inévitable… et la correction va devenir de plus en plus visible.

Je lance un grand jeu pour les Poitevins (A. C. et G. V. peuvent continuer à jouer, ce sont eux qui m’ont signalé les deux dernières erreurs de cet article…) : n’hésitez pas à me signaler en commentaire ou par le lien contact en bas de la page toute plaque qui comporte une erreur! J’en ai déjà une en stock près de chez moi…

La « saga des nouvelles plaques de rue »:

rues Renaudot et Carnot (anciennes rues des Hautes Treilles, des Trois Piliers, des halles),

– rue de Blossac (toujours pas corrigée)

rues Montgau(l)tier et du Souci(s),toujours du scotch sur le s de souci, mais la rue Montgautier a été corrigée

rue des frères Lumière(s) et cité de la Traverse, les Lumières ont enfin perdu leur S (voir ici la plaque corrigée)

– la rue Sainte-Radegonde scotchée

– les rues Scheurer-Kestner (sans C), Augouard, Foch.

– et Philippe de Tout Poitiers en a trouvé une excellente pour la rue de la Cueille aigüe / aiguë / aigüë!

Poitiers, le sacrifice des guichets et des mosaïques de la poste

Poitiers, l'intérieur de la poste, 1, avant travaux en 2011, cliché A.C. Je vous ai parlé de l’extérieur de la grande poste de Poitiers en novembre 2008, article repris avec plus de photographies en avril 2011. Depuis, il y a eu de nombreux débats en ville autour de cet édifice : la poste (ou plus exactement sa filiale Post’immo, propriétaire du bâtiment) a décidé de la « moderniser », en supprimant les guichets pour en faire un édifice à la mode d’aujourd’hui, c’est-à-dire un truc foutoir avec des petits comptoirs en plastique partout… Une pétition (voir ici dans la tribune de l’art) n’a eu aucun effet, l’édifice n’est pas protégé au titre des monuments historiques et l’architecte des bâtiments de France a validé le permis de construire. Un article paru le 11 novembre dans la Nouvelle République m’a fait bondir, déjà le titre, L’art nouveau renouvelé, puis les premières lignes…  » Les esprits se sont calmés «  … ben voyons… Il ne s’agit ici ni d’une restauration, ni même d’une restitution, mais bien d’une dénaturation (suivre les liens ou voir en fin d’article) du projet d’origine de l’architecte Hilaire Guinet. Le hall de la poste rouvrira le 5 décembre 2011, à quelques jours du centenaire de la pose officielle de la première pierre (le 17 décembre 1911). L’inauguration du nouvel espace est prévue pour début février 2012.

Au début du mois, Grégory Vouhé a publié un bel article sur le sujet dans l’Actualité Poitou-Charentes n° 94 (voir en fin d’article). Je le cite pour la description de l’intérieur de la poste :

« Cette façade invite à gagner la grande salle, où Guinet a déployé toute la mesure de son talent, cette fois en collaboration avec les fameux mosaïstes Alphonse Gentil et Eugène Bourdet qui s’étaient associés en 1901 pour fonder une société de grès et céramique installée à Billancourt. De la piscine de Roubaix,actuel musée d’Art et d’Industrie, aux mosaïques du centre de tri postal Saint-Jean de Bordeaux en passant par de nombreux décors réalisés à Nancy, la plupart de leurs oeuvres sont reconnues et protégées au titre des Monuments historiques, mais non le décor poitevin, destiné à être pour partie refait à neuf, pour partie dénaturé. De grandes qualités, sol et guichet s’inscrivent pourtant dans le plan ovale très original dessiné par Guinet, auquel répond aussi le plafond porté par des piliers dont les chapiteaux ornés de lis constituent les rares exemples de style Art nouveau en Poitou« .

Poitiers, l'intérieur de la poste, 2, guichet avant travaux en 2011, cliché A.C Sur la première photographie, avant travaux, on voit les guichets qui portent des panneaux de mosaïque, le sol réalisé dans la même technique… Voici un détail de l’un de ces guichets…

Poitiers, l'intérieur de la poste, 6, sol de mosaïque, cliché G.V. … et la mosaïque centrale.

Poitiers, l'intérieur de la poste, 2bis, détail mosaïque d'un guichet, cliché G.V. Voici un détail de l’un des coqs en mosaïque…

Poitiers, l'intérieur de la poste, 3, signature da la mosaïque, cliché G.V. Ces mosaïques portent la signature « Gentil Bourdet / Billancourt – Paris », l’un des principaux mosaïstes parisiens des années 1920 (à retrouver sur leur site) : en 1925, à l’exposition internationale des arts décoratifs à Paris, dans la galerie des marbres (Plumet), la décoration en mosaïque a été confiée sur onze travées à la Maison Biret (qui a aussi réalisé les mosaïques de la gare de la Rochelle) et pour treize travées à la Maison Gentil et Bourdet… (voir aussi la citation plus haut pour d’autres réalisations). Ils sont également les auteurs des carreaux de céramique que l’on voit en bas des guichets sur la photographie précédente.

Poitiers, l'intérieur de la poste, 4, guichets sacrifiés, cliché G.V. Pour les besoins de leur bureau de poste qui ressemblera à un supermarché bourré d’automates et où il impossible de trouver quelqu’un pour poster une lettre avec des beaux timbres (en tout cas, c’est le cas dans les bureaux déjà transformés que j’ai fréquentés…), les guichets ont été massacrés, transformés en consoles, la partie latérale a été « démontée » ainsi que plusieurs éléments (boiseries mais aussi les panneaux de mosaïque et les carreaux de céramique, qui formaient un tout) pour faire de la place (enfin, « démontés », c’est ce que dit la poste, j’espère qu’ils sont conservés en lieu sûr et ne seront pas détruits ou vendus à des antiquaires). Le permis de construire (consultable à la mairie) disait : « une travée [du guichet] ne sera pas reposée pour permettre le passage. Des éléments de bois moulurés dans l’esprit des consoles [sic, il s’agissait de guichets…] seront posés pour fermer les deux extrémités du caisson« . En réalité, les éléments déposés semblent bien plus importants.

Poitiers, l'intérieur de la poste, 5, guichets sacrifiés, cliché G.V. A l’origine, la mosaïque s’arrêtait au niveau des guichets. En les reculant, il a fallu combler le vide. Pour cela, une mosaïque neuve a été réalisée par la société périgourdine Socra, pour l’essentiel « reprise à l’identique » (dixit la presse sous la dictée de post-immo), elle a été en réalité créée d’après l’original, avec un seul gros quart de « mosaïque existante conservée et rénovée » !!

Merci à G. V. et A. C. qui m’ont confié les photographies qui illustrent cet article.

Quelque définitions…

Si vous avez la flemme de suivre les liens qui mènent vers le centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL), voici quelques définitions tirés de ce dictionnaire de référence…

Restauration : « b) Mod., ARTS . Remise en état d’une œuvre artistique, d’un monument ancien, en essayant de respecter l’état primitif, le style; activité, métier de restaurateur« .

Restitution : « ARCHÉOL., ÉPIGR. Action de restituer, de rétablir dans son état premier, original, ce qui a subi des altérations; résultat de cette action« .

Dénaturer : « 1. Changer dans sa nature, dans son apparence ou sa présentation, par une modification spontanée ou voulue; priver de son caractère naturel. (Quasi-)synon. contrefaire« .

Pour en savoir plus, voir:

Un article de Grégory Vouhé paru dans l’Actualité Poitou-Charentes n° 94 (automne 2011) : Le chef-d’oeuvre d’Hilaire Guinet, p. 20-23.

– le site des mosaïstes Gentil et Bourdet.