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Moi, Daniel Blake, de Ken Loach

Affiche de Moi, Daniel Blake, de Ken LoachHier, je suis allée au cinéma voir Moi, Daniel Blake, de Ken Loach, qui a reçu la palme d’or au dernier festival de Cannes (voir ou revoir mon avis sur Jimmy’s Hall).

L’histoire : de nos jours à Newcastle. Daniel Blake [Dave Johns], menuisier de 59 ans, veuf depuis peu, se remet doucement d’une crise cardiaque. Son médecin le juge encore inapte à reprendre le travail, mais une évaluation téléphonique par une société prestataire de pôle emploi estime qu’il n’a plus le droit aux indemnités d’invalidité et doit à nouveau chercher du travail. Le voici à pôle emploi, qui le renvoie à une inscription sur internet. Alors qu’il tente de reprendre ses esprits dans cette situation ubuesque, il tente de venir en aide à Katie [Hayley Squires], mère célibataire de deux enfants, qui est mise à la porte pour être en retard ; elle vient d’être relogée à 450 km au nord de Londres et s’est perdue dans la ville. Se sortiront-ils de cette situation?

Mon avis : un très beau film sur l’absurdité de l’administration de l’aide sociale en Angleterre, mais ce n’est sans doute pas très différent chez nous (voir ci-dessous). Quoi de mieux qu’une administration bornée (ou ses sous-traitants, plateforme d’appel ou gestionnaire de site internet) pour faire baisser les indemnisations pour inaptitude au travail ou les allocations chômage? Venir en aide aux plus précaires devrait être leur mission, la direction ne l’entend pas ainsi et remet à sa place l’employée qui tente de faire preuve d’humanité, comme les bénévoles de la banque alimentaire ou les usagers de la bibliothèque qui vont tenter de guider Daniel sur sa découverte d’internet – ou plutôt du formulaire en ligne de pôle emploi. Ken Loach filme avec justesse ce fossé entre la mission de pôle emploi et la capacité d’adaptation et de survie de ses deux personnages principaux, cabossés par des accidents de la vie. Quand on est une jeune femme et que l’on s’enfonce au fond du trou, devinez l’ultime solution proposée par un vigile de supérette un peu mac sur les bords? Les deux enfants donnent le contrepoint au film, le garçonnet agité après des mois passés dans une chambre en foyer à Londres, la fillette qui souffre du regard des autres à l’école, évoluent grâce à toute la gentillesse de Daniel Blake.

Il ne faut pas rire de l’absurdité du questionnaire qui ouvre le film, en disant ah ces Anglais, chez nous aussi, les formulaires d’évaluation des maisons départementales du handicap commencent par l’autonomie de la marche (50 m, 100 m etc.), de la réalisation des mouvements ou de « l’évacuation » [des sphincters], comme ils disent. C’est le même formulaire pour tout le monde, adapté sans doute aux personnes à mobilité réduite, pas du tout au handicap lié aux maladies. Le score obtenu (comme le 12 de Daniel Blake alors qu’il lui fallait 15) vous classera handicapé ou pas bien davantage que les certificats médicaux, dans certains départements -sans doute débordés, plusieurs mois d’attente d’instruction-, ceux-ci ne semblent lus que lors de l’appel des décisions lors des recours!

 

Phantom Boy, d’Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli

Affiche de Phantom Boy, d'Alain Gagnol et Jean-Loup FelicioliJ’ai commencé mon week-end « festival télérama 2016 » avec le dessin animé jeune public, Phantom Boy, d’Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli. Les noms entre crochets sont donc ceux des acteurs qui donnent leurs voix aux personnages.

Le film : à New York, de nos jours. Depuis qu’il est atteint d’un cancer, Leo [Gaspard Gagnol], 11 ans, possède l’étrange pouvoir de sortir de son corps et de survoler la ville. Seule Titi, sa petite sœur [Noah X], connaît son secret. Hospitalisé pour une nouvelle chimiothérapie, il ramène les âmes égarées vers leur corps et tombe un jour sur celle d’un policier, Alex [Édouard Baer], grièvement blessé alors qu’il était tombé par hasard sur le port sur un bandit, « l’homme au visage cassé » [Jean-Pierre Marielle], qui menace de lancer un virus informatique pour détruire tous les systèmes de la ville s’il ne reçoit pas une rançon d’ici 24 heures. Mais le commissaire refuse de croire Alex, le flic casse-pied (et casse-matériel), aussi s’allie-t-il avec une journaliste, Mary [Audrey Tautou] et le petit garçon pour sauver la ville… avec l’aide de son indic gaffeur, la Taupe [Jackie Berroyer].

Mon avis : un très beau dessin animé, avec ce qu’il faut pour faire peur aux grands et aux petits… jusqu’à la fin! Les enfants juste derrière ne bougeaient plus du tout dans les dernières minutes 😉 Il faut dire que le dessin est très beau, avec les survols de New-York et des docks, qu’il y a un savant dosage entre les gentils et les méchants, plein d’humour, le petit chien infernal a beaucoup de succès auprès des petits, le tout dans un bain de musique [de Serge Besset] entraînant. En plus, les adultes aimeront l’ambiance « comics », omniprésente… N’hésitez pas à y aller en famille!

les films que j’ai vus avant le festival, 8 sur 16, c’est pas mal!

– les films que j’ai vus pendant le festival

– les films que je ne verrai pas, ceux qui ne me tentent pas et ceux qui ne passeront pas à Poitiers!

  • Life d’Anton Corbijn
  • Much loved de Nabil Ayouch
  • Birdman d’Alejandro González Iñárritu
  • Phoenix de Christian Petzold
  • Fatima de Philippe Faucon

Ne vous inquiétez pas, de Tian

pioche-en-bib.jpgCouverture de Ne vous inquiétez pas, de TianJ’ai emprunté à la médiathèque la suite de L’année du Lièvre, de Tian, (revoir le tome 1, Au revoir Phnom Penh). Un troisième tome est annoncé.

Le livre : L’année du Lièvre, tome 2 Ne vous inquiétez pas de Tian (scénario, dessins et couleur), collection Bayou, éditions Gallimard, 2013, 116 pages, ISBN 9782070629589.

La présentation de l’éditeur :

Phnom Penh, 1975. Après la prise du pouvoir par les Khmers rouges, Khim, Lina et leur famille sont obligés de quitter la ville sans savoir où aller. Pour avoir tenté de passer la frontière, ils sont arrêtés et transférés dans un village. Ils vont y subir de plein fouet la violence du nouveau régime : les adultes travaillent dans les champs sans relâche tandis que les enfants apprennent à devenir des espions et à se méfier de leurs parents…

Mon avis : un album en couleur moins sombre dans sa forme que d’autres que j’ai lu ces derniers mois sur le sujet du Cambodge, mais plus dur que le premier tome, Au revoir Phnom Penh. Ici, il s’agit de « casser » les intellectuels en les soumettant au travail agricole. Les enfants sont endoctrinés, élevés à dénoncer leurs parents s’ils ne se soumettent pas. Les délateurs peuvent se trouver partout, ne serait-ce que pour améliorer leur propre condition de vie (pas toujours avec succès d’ailleurs). Torture morale, torture physique, disparitions, espoirs des familles peuplent cet album qui donne une autre vision (autobiographique) du génocide khmer vécu de l’intérieur, ne pas oublier, tout montrer, mais avec plus de retenue que dans les albums de Séra  (voir L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993). A découvrir absolument, en attendant la parution de la suite!

Pour aller plus loin sur l’histoire du Cambodge, voir aussi:

L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993, de Séra

L’année du Lièvre, tome 1, Au revoir Phnom Penh, de Tian

L’élimination de Rithy Panh

Kampuchéa de Patrick Deville.

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Clef USB d’alerte médicale…

Tour de cou publicitaire et clef USBDepuis fort longtemps, j’essaye de ne pas oublier de porter, un bracelet d’alerte médicale (revu par mes soins) , surtout en été, quand je quitte Poitiers, mon qui porte la mention de mon diabète insipide central, le traitement (Minirin) et au dos les personnes à prévenir. Je l’avais acheté (avec sa gravure) sur un site de malades aux USA, beaucoup moins cher que chez nous, où il y a un vrai marché d’arnaque au handicap et de surfacturation des équipements… Le neurochirurgien m’a conseillé d’avoir sur moi, quand je quitte la ville, une clef USB avec les données médicales (endocrinologie, neurologie, ophtalmologie, IRM, etc., et j’ai ajouté mes directives anticipées). Des sociétés peuvent vous le faire, pour très cher… j’ai juste numérisé ce qui était utile en pdf, bien classé le tout dans la clef que j’ai porté jusqu’ici dans mes rares déplacements dans ma poche, avec une petite étiquette scotchée « dossier médical », le but étant qu’en cas d’accident, les secours puissent la trouver facilement. Je peux aussi la donner à un médecin si j’ai besoin d’en voir un qui ne me connais pas. En prévision de voyages plus nombreux j’espère, je préfère la porter sur moi. En fouillant dans mes trucs et bidules, j’ai retrouvé ce cordon publicitaire.

Tour de cou portant une clef USBUn coup de découds-vite pour récupérer l’étrier avec le mousqueton, (euh, je ne sais pas ce que je vais faire du cordon publicitaire qui est retourné dans ma boîte à trucs) un petit tour chez Toto pour prendre 2m (j’en ai finalement utilisé 1,8m) de joli biais plutôt que du sergé ou du gros grain, et me voici face à ma machine à coudre… J’ai choisi de coudre le biais en double, avec une couture sur chaque long bord pour qu’il soit bien costaud, une petite couture pour tenir l’étrier, et voilà le résultat… Bon, il faudrait que j’améliore l’étiquette, sinon, c’est pas mal! Coût total: moins de 3€ pour le biais, moins de 12€ pour la clef USB (8Go, il reste de la place même avec 2 scanners et 4 IRM)… et un peu de temps pour scanner les documents.

Les hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les hirondelles de Kaboul de Yasmina KhadraJ’ai lu un certain nombre de livres de Yasmina Khadra (La part du mort, Morituri, Double blanc, L’automne des chimères, Ce que le jour doit à la nuit, La rose de Blida, La longue nuit d’un repenti), candidat aux prochaines élections présidentielles en Algérie. Mais je n’avais jamais lu l’un de ses plus connus, Les hirondelles de Kaboul, que j’ai trouvé au rayon large vision de la médiathèque.

Le livre : Les hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra, éditions Julliard, 2002, 192 pages, ISBN 978-2-260-01596-4 (lu en large vision, éditions de la loupe).

La présentation de l’éditeur :

«  Dans le Kaboul de l’an 2000, alors que les talibans font régner sur l’Afghanistan un régime atroce, quatre personnages inoubliables. Il y a Mohsen, qui descend d’une famille de commerçants prospères que les talibans ont ruinée; Zuneira, sa femme, qui fut une enseignante brillante et qui n’a plus le droit de sortir de chez elle… Ils survivent dans des conditions morales et matérielles abominables, soutenus par l’amour qu’ils se portent et le respect qu’ils doivent à l’intelligence et à la connaissance. Il y a aussi Atiq, gardien de prison qui a adhéré à l’idéologie des talibans avec sincérité et qui tente d’assurer son service dans le respect de sa foi, et Mussarat, sa femme, qui se meurt de maladie et de désespoir. Désespéré, oisif, exténué, Mohsen erre dans Kaboul quand il est entouré par une foule qui s’apprête à lapider une femme adultère. Comme anesthésié par l’atmosphère hystérique qui le cerne, Mohsen va, lui aussi, balancer de toutes ses forces quelques pierres au visage de la femme enterrée jusqu’à la taille. Ce geste insensé va faire basculer le destin de tous les protagonistes dans la tragédie… jusqu’au sacrifice ultime – et vain – de Mussarat, cette femme qui donnera sa vie pour permettre à l’homme qu’elle aime de retrouver sa capacité d’aimer. Rarement un écrivain a su mettre au jour avec autant de clarté et de lucidité la complexité des comportements et des situations dans les sociétés musulmanes déchirées entre le féodalisme et la modernité. »

Mon avis : un roman très fort, comme tous les livres de Yasmina Khadra, d’autant plus fort que l’on suit via la parole des hommes la situation des femmes en Afghanistan du temps des Talibans, mais cela n’a pas beaucoup changé plus de dix ans plus tard. En ayant choisi pour l’un de ses personnages un homme instruit (Mohsen) qui se laisse entraîner par la folie ambiante et en arrive à participer à la lapidation d’une femme, il montre que les dérives ne viennent pas seulement du manque d’éducation ou de la seule manipulation de quelques dirigeants fanatisés et de leur sbires comme Atiq. Malgré leur enfermement dans les maisons (la tentative de sortie de Zuneira, avec son mari, se solde par une journée dramatique), les femmes ne se laissent pas dominer et tentent d’exister malgré tout. Un livre à découvrir si vous ne l’avez pas encore lu.

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Yasmina Khadra et revoir les articles des livres et bandes dessinées qui traitent de l’Afghanistan et dont je vous ai parlé au fil des six années de mon blog… qui fête son anniversaire!

Des fourmis dans les jambes d’Arnaud Gautelier et Renaud Pennelle

pioche-en-bib.jpgCouverture de Des fourmis dans les jambes d'Arnaud Gautelier et Renaud PennelleUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque. Elle a reçu le prix 2012 Paroles de patients et le trophée « Les Bds qui font la différence » au festival de la bande dessinée d’Angoulême en 2013.

Le livre : Des fourmis dans les jambes, de Arnaud Gautelier (scénario) et Renaud Pennelle (dessins), collection Atmosphères, éditions Emmanuel Proust, 2012, 139 pages suivies d’un dossier de trois pages du Dr David Laplaud, ISBN 978-2848103914.

L’histoire : de nos jours à Paris puis à Nantes. Alex Gaultier, graphiste en publicité, a 33 ans et vit depuis une grosse dizaine d’années avec une sclérose en plaques, marche avec difficulté avec des béquilles ou se déplace avec le « tank de la sécu » (le lourd fauteuil roulant de base) pour les trajets plus longs. Sa femme, Chloé, est au chômage, ils vivent dans un appartement avec Marion, leur fillette de 5 ans. Paris est complètement inadapté au handicap, inaccessibilité des trottoirs, des transports en commun, difficulté pour qu’on lui laisse une place. A l’hôpital, il est complètement dépersonnalisé (le neurologue l’appelle « on » et pas « vous », les traitements d’urgence aux corticoïdes en cas de poussée se font dans une salle bondée). Aussi, quand Chloé se voit proposer un travail à Nantes, plus près de chez ses parents, ils hésitent un moment (Alex est un « pur parisien » à qui « la province » fait peur) mais finissent par partir et trouvent un monde très différent, mieux adapté, des gens prêts à l’aider dans les transports, un suivi plus humain à l’hôpital, une prise en charge active…

Mon avis : l’album, basé sur l’histoire personnelle d’Arnaud Gautelier, aborde les diverses difficultés de la sclérose en plaques, les douleurs, les traitements, mais aussi la vie de couple, l’insertion dans la vie quotidienne et professionnelle, le regard des autres, très différent entre Paris et Nantes, avec de nombreuses touches d’humour. D’un point de vue graphique, le dessin au crayon rehaussé de lavis m’a un peu déroutée au début, surtout le traitement des visages, mais je me suis laissée portée par le récit.

Pour aller plus loin: voir le blog d’Arnaud Gautelier.

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Nouvelles sur ordonnance de Denis Labayle

Couverture de Nouvelles sur ordonnance de Denis LabayleUn livre qui m’a été envoyé par Zazimuth. il y a déjà un moment… Elle l’avait reçu dans le cadre d’une opération masse critique de Babelio  (elle en a parlé ici). A mon tour, je peux le faire circuler, s’il intéresse quelqu’un..

Le livre : Nouvelles sur ordonnance, de Denis Labayle, éditions Dialogues, 2013, 151 pages, ISBN 9782369450214.

L’histoire : un recueil de dix nouvelles dont le narrateur est un médecin qui rapporte diverses relations avec ses patients, praticien hospitalier parisien. Il s’ouvre par Le mensonge amoureux, le médecin d’abord troublé par une patiente impertinente d’une vingtaine d’années, qui s’avère avoir un grave cancer et que l’on suit au fil de sa maladie, invasion de la chambre par ses amis de banlieue, opération, traitements éprouvants. Dans Le secret du père Jérôme, il est à nouveau question de cancer, mais cette fois d’un ami perdu de vue depuis vingt ans, mais plus que de la maladie, il est ici question du passé des deux hommes et d’un enfant secret… Au fil des nouvelles, vous trouverez aussi une médecin en burn-out (La dérive), un condamné qui sauve un enfant par le don d’un lobe de son foie (Le repenti), l’infarctus du voisin de la maison de campagne (Le jour du 14 juillet), un vieux couple de sans domiciles fixes pour lequel le médecin va découvrir un inhumain centre de séjour (La révoltée des quatre saisons), encore un cancer pour cette femme soumise à son mari entrepreneur (L’inquiétant M. Kervel), le choc des cultures avec la togolaise Célestine (Le ventre de Célestine), l’aide à un ami alcoolique (Bistrot), un cancer qui mène à un grand concert (Docteur Schumann).

Mon avis : Merci à toi, Zazimuth, pour ce livre qui m’a bien plu… et n’hésitez pas à lire son article. Des nouvelles de longueurs variables, de quelques pages à une trentaine de pages, qui sont le reflet de la carrière d’un médecin, de ses amitiés, de ses relations avec ses patients. Il y est aussi question d’éthique, d’adaptation au monde différent de certains patients, du sors réservé aux SdF dans des lieux qui n’ont pas beaucoup évolué depuis les hospices médiévaux, à commencer par le manque d’hygiène et l’éloignement de la ville. Des nouvelles souvent graves, parfois drôles, toujours empreintes d’humanité… à découvrir absolument!

La parenthèse d’Elodie Durand

Couverture de La Parenthèse d'Elodie Durand Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgJe réédite cet article paru il y a deux ans… Élodie Durand sera présente à Niort (hôpital) le vendredi 15 mars 2013 à 19h30 et à Poitiers (CHU) le samedi 16 mars à 17h30, pour un débat autour de l’épilepsie. Toutes les informations sur le site de l’association 9e art. L’album a reçu le prix de la révélation au festival d’Angoulême 2011 et le prix Libération.

Article du 25 mars 2011

J’ai lu une critique qui m’a tentée (oups, je n’ai pas noté, impossible de retrouver chez qui), je l’ai réservé à la médiathèque et l’ai lu juste avant qu’il ne reçoive le prix de la révélation au Festival d’Angoulême 2011.

Le livre : La parenthèse de Élodie Durand (scénario et dessin), collection Encrages, éditions Delcourt, 2010, 221 pages, ISBN 978-2-7560-1703-7.

L’histoire : Paris, au milieu des années 2000. Avec l’aide de ses proches, Judith tente de reconstituer son histoire. 1995. Judith a 20 ans, est étudiante en maîtrise. Cet été là, alors qu’elle est monitrice de colonie de vacances, elle ressent les premiers malaises, ou plutôt, ses camarades repèrent des malaises (absences, perte de l’équilibre…) dont elle ne se souvient pas. Elle finit par consulter un neurologue, elle souffre de crises d’épilepsie. Des crises de plus en plus fréquentes, résistantes aux multiples traitements, dont la cause finit par être être connue, elle a une minuscule tumeur (maligne ? bénigne ?) au cerveau. Le problème, en plus des crises d’épilepsie, c’est qu’elle est inaccessible à la chirurgie. Après la biopsie, une méthode expérimentale est tentée à Marseille… Le traitement, délicat, sera-t-il efficace ?

Mon avis : un témoignage puissant sur une tumeur mal placée au cerveau, mais surtout sur l’épilepsie non maîtrisée par les médicaments. Si ceux-ci ne parviennent pas à limiter les crises, ils shootent en revanche complètement Judith. La perte de mémoire, de plus en plus importante, jusqu’à perdre tous ses souvenirs, la lecture, l’écriture, est liée aux crises bien sûr, mais aussi aux traitements… Trois ans de longs traitements… Les dessins réalisés pendant sa maladie et réintégrés dans le récit sont d’une force terrifiante. Le dessin en noir et blanc est fort, tout au long du récit, avec par moment des cases pleines à craquer… Mais pourquoi avoir appelé le personnage Judith, alors qu’il s’agit apparemment d’un récit autobiographique d’Élodie Durand? Parce qu’en se reconstruisant, elle ne se reconnaît pas dans les souvenirs absents et reconstruits avec l’aide de ses proches et notamment de ses parents?

Pour aller plus loin : voir le site de Élodie Durand.

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Papa est un peu fatigué de Ville Ranta

Couverture de Papa est un peu fatigué de Ville Ranta pioche-en-bib.jpgL’article aurait dû être publié vendredi, le voici en ce dimanche… (la rubrique Poitiers reviendra la semaine prochaine). J’avais déjà lu un album (L’exilé du Kalevala et depuis j’ai aussi lu Suite paradisiaque et Sept saisons) de cet auteur, j’ai trouvé celui-ci dans les bacs de la médiathèque. Yaneck / Les chroniques de l’invisible, excuse-moi, je n’ai pas encore mis à jour le logo du top-BD 😉

Le livrePapa est un peu fatigué de Ville Ranta (scénario et dessin), traduit du finnois par Kirsi Kinnunen avec la collaboration de Stéphanie Dubois, éditions Çà et Là, 2006, 144 pages, ISBN 978-2-916207-12-4.

L’histoire : septembre 2004, des vacances en famille à Barcelone pour Ville Ranta, sa femme Aino et leur fille Fiinu, qui doit avoir moins de deux ans. Retour en Finlande. Depuis que sa femme a repris ses études, Ville est en congé parental avec une bourse et tente de concilier la vie de père au foyer et de responsable d’une petite boîte d’édition. Quand sa fille commence à avoir des symptômes inquiétants, mi octobre 2004, elle boit trop, urine trop, finit par somnoler… Diagnostic à l’hôpital: Fiinu a un diabète. Ville s’interroge sur sa capacité à être père, avant la maladie et encore plus après…

Mon avis : beaucoup d’humour pour traiter sans complaisance un sujet autobiographique difficile: Ville Ranta est ravi d’être père… Mais quand c’est à son tour de devenir père au foyer, il panique, il déprime, pas facile de s’occuper d’un bébé à plein temps et d’essayer de continuer à dessiner et à s’occuper de sa boîte d’édition. Quand survient la maladie resurgit aussi la peur de la maladie, des hôpitaux, il sombre encore plus profondément dans la dépression et la perte d’estime de soi. Mais sans perdre son humour…

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Les génies sont fous de Boureima Gazibo

Couverture de Les génies sont fous de Boureima Gazibo pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Les génies sont fous de Boureima Gazibo, éditions de L’Harmattan, 2011, 208 pages, ISBN 978-2-296-55229-6.

L’histoire : au Niger de nos jours. Kaïla Hari a quitté son village natal pour la capitale, Niamey, il y a douze ans, il y a trouvé sa femme, eu deux enfants, est devenu fonctionnaire… et est tombé gravement malade. Depuis des mois, il erre d’hôpitaux en hôpitaux, de médecins en médecins, a perdu du poids, mal au ventre, aucun diagnostic précis… Alors, aujourd’hui, il rentre, seul, au village. Avec l’aide de son oncle et de son cousin, bien que réticent, il va remettre son sort à la médecine traditionnelle…

Mon avis : un texte qui m’a bien plu, mais desservi par une orthographe et des coquilles à la pelle, qui parfois rendent même difficile la compréhension du texte… Sans parler de la concordance des temps, etc. Il n’y a donc plus de relecteur chez l’Harmattan??? Je n’ai pas résisté, j’en ai marqué une partie ci-dessous, et encore, je n’ai pas fait une lecture spécifique sur les fautes… Franchement agaçant… Mais ce livre est quand même une plongée intéressante dans l’opposition entre la vie à la ville et celle au village, la médecine traditionnelle et la médecine occidentale (toutes deux en échec, au final).

Petit florilège de coquilles, et encore, je n’ai pas noté les fautes de virgules (toujours mal placées après mais et car), tirets, majuscules en début de phrase, formats variables de guillemets et d’apostrophes… et je n’ai sans doute repéré qu’une petite partie des erreurs…

Page 20 : il sentit la remarqua

Page 43 : le bruit de [pour que] cela

Page 52 : ils eurent finirent

Page 74 : qu’elle le souhaiterai[t]

Page 74 : pour qu’il soit revienne [???]

Page 78 : si demain par exemple tu voudras me voir

Page 86 : comment in grand soldat comme lui puisse-t-il

Page 86 : ce n’était pas sa faute que cet accident soit arrivé

Page 87 (et aussi pages124 et 125), une apostrophe avant ou après y (il ‘y en a, il y’ aura, il y’ a)

Page 91 : Peut-être tu ‘es laissé aller

Page 92 : je ne [me] suis pas laissé

Page 92 : accent circonflexe manquant sur paraît (aussi pages 155 et 158)

Page 98 : ils n’en attrapaient [pas] en couple

Page 102 : les écarts de langages

Page 106 : Hamsou Hamani parût gênée

Page 107 : s’il te plaît

Page 108 : mais, écoute-moi, bien (les virgules mal placées perturbent la lecture)

Page 114 : il y avait de marabouts (de pour des, deux ?)

Page 135 : ils pourront […]se retrouver balancer dans la nature

Page 136 : la boîte de nuit

Page 138 : Alarba venant ‘accoucher [d’accoucher?] d’un garçon

Page 142 : ravi d’avoir retrouvé sa source, de sa jeunesse et un pan de son passé

Page 144 : en venant danser, bousculer, et de déranger

Page 154 : il ne se passait [pas] de semaine

Page 168 : le piroguier ne semblait [pas] avoir été ému

Page 199 : il lâcherait, la tête du bouc […] ainsi [que] le canard

Page 204 : il n’avait [pas] bougé

Page 205 : accepterait-il d’enregistrerait

Page 206 : il avait à peine levé les yeux sur […] qui, pourtant, l’interrogerait du regard

Page 207 : restées accrochées à [la] grand poutre

logo tour du monde en lecture J’ai sélectionné ce livre pour le tour du monde en lecture proposé par Livresque, au titre du Niger… Les cinquante livres de cinquante auteurs de pays différents sont dépassés, mais je poursuis ce tour du monde!