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Médecin de campagne de Thomas Lilti

Affiche de Médecin de campagne de Thomas LiltiDimanche dernier, je suis allée voir Médecin de campagne de Thomas Lilti [revoir mon avis sur Hippocrate].

Le film : de nos jours, dans une campagne reculée à la limite du Val-d’Oise et de la Normandie. Tous les jours, à domicile ou à son cabinet, Jean-Pierre Werner [François Cluzet] soigne avec engagement ses patients. Un jour, il doit consulter son ami Norès [Christophe Odent], le verdict tombe, tumeur au cerveau, il lui faut se soigner, se reposer, lever le pied. S’il accepte le traitement (chimio dans un premier temps), il ne ralentit pas son travail. Norès lui envoie Nathalie Delezia [Marianne Denicourt], une jeune consœur, une ancienne infirmière qui vient de terminer son internat et originaire d’un village voisin. Ils vont devoir petit à petit s’apprivoiser, Nathalie va aussi devoir se faire accepter par les patients…

Mon avis : un film touchant qui montre les différentes facettes du médecin de campagne, à la fois médecin, psychologue, assistante sociale, petit chirurgien, radiologue… Le film aborde également la question des déserts médicaux (débat sur la création d’une maison de santé, éloignement des hôpitaux et maternités), la question du maintien à domicile de certains patients. A travers le portrait du médecin, c’est toute la vie du village qui est tracée, sans pathos, avec des scènes assez drôles. J’ai beaucoup aimé ce film. Juste une petite remarque, l’héminégligence (le fait de ne pas « voir » la moitié de l’environnement, en fait l’œil voit bien mais le cerveau n’interprète pas l’image), conséquence de la tumeur au cerveau, s’exprime curieusement, juste sur l’assiette et lors d’un test neurologique (le genre de ceux que je réussis, ouf!, mais j’en réussis de plus en plus), pas dans le reste de la vie courante (se raser, se laver, etc.). Dans l’absolu, ce n’est pas très grave qu’un film simplifie l’héminégligence, sauf pour le message délivré à ceux qui en souffrent et à leurs proches: le médecin continue à conduire, alors que l’héminégligence est une contre-indication stricte à la conduite automobile (c’est d’ailleurs pour ça que j’ai été testée sur ce plan aussi, et de mon côté, je continue à passer d’autres tests pour vérifier mes capacités à conduire). C’est assez irresponsable de laisser croire que ce médecin est apte à la conduite!

La parenthèse d’Elodie Durand

Couverture de La Parenthèse d'Elodie Durand Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgJe réédite cet article paru il y a deux ans… Élodie Durand sera présente à Niort (hôpital) le vendredi 15 mars 2013 à 19h30 et à Poitiers (CHU) le samedi 16 mars à 17h30, pour un débat autour de l’épilepsie. Toutes les informations sur le site de l’association 9e art. L’album a reçu le prix de la révélation au festival d’Angoulême 2011 et le prix Libération.

Article du 25 mars 2011

J’ai lu une critique qui m’a tentée (oups, je n’ai pas noté, impossible de retrouver chez qui), je l’ai réservé à la médiathèque et l’ai lu juste avant qu’il ne reçoive le prix de la révélation au Festival d’Angoulême 2011.

Le livre : La parenthèse de Élodie Durand (scénario et dessin), collection Encrages, éditions Delcourt, 2010, 221 pages, ISBN 978-2-7560-1703-7.

L’histoire : Paris, au milieu des années 2000. Avec l’aide de ses proches, Judith tente de reconstituer son histoire. 1995. Judith a 20 ans, est étudiante en maîtrise. Cet été là, alors qu’elle est monitrice de colonie de vacances, elle ressent les premiers malaises, ou plutôt, ses camarades repèrent des malaises (absences, perte de l’équilibre…) dont elle ne se souvient pas. Elle finit par consulter un neurologue, elle souffre de crises d’épilepsie. Des crises de plus en plus fréquentes, résistantes aux multiples traitements, dont la cause finit par être être connue, elle a une minuscule tumeur (maligne ? bénigne ?) au cerveau. Le problème, en plus des crises d’épilepsie, c’est qu’elle est inaccessible à la chirurgie. Après la biopsie, une méthode expérimentale est tentée à Marseille… Le traitement, délicat, sera-t-il efficace ?

Mon avis : un témoignage puissant sur une tumeur mal placée au cerveau, mais surtout sur l’épilepsie non maîtrisée par les médicaments. Si ceux-ci ne parviennent pas à limiter les crises, ils shootent en revanche complètement Judith. La perte de mémoire, de plus en plus importante, jusqu’à perdre tous ses souvenirs, la lecture, l’écriture, est liée aux crises bien sûr, mais aussi aux traitements… Trois ans de longs traitements… Les dessins réalisés pendant sa maladie et réintégrés dans le récit sont d’une force terrifiante. Le dessin en noir et blanc est fort, tout au long du récit, avec par moment des cases pleines à craquer… Mais pourquoi avoir appelé le personnage Judith, alors qu’il s’agit apparemment d’un récit autobiographique d’Élodie Durand? Parce qu’en se reconstruisant, elle ne se reconnaît pas dans les souvenirs absents et reconstruits avec l’aide de ses proches et notamment de ses parents?

Pour aller plus loin : voir le site de Élodie Durand.

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

La guerre est déclarée de Valérie Donzelli

Affiche de La guerre est déclarée de Valérie Donzelli

Dans le cadre du festival télérama, j’ai aussi vu La guerre est déclarée de et avec Valérie Donzelli, qui était le film d’ouverture de la semaine internationale de la critique du festival de Cannes en 2011..

L’histoire : A Paris il y a une dizaine d’années. Dans une soirée, Juliette (Valérie Donzelli) tombe amoureuse de Roméo (Jérémie Elkaïm), un vrai coup de foudre, le mariage, la naissance d’un petit garçon, Adam. Un bébé qui pleure beaucoup pendant les trois premières semaines, mais grâce aux conseils de la pédiatre, tout rentre dans l’ordre… Adam a maintenant 18 mois. Les parents achètent un appartement, commencent à le retaper, Adam entre à la crèche. Les parents sont inquiets, il ne marche toujours pas, par deux fois, il a vomi violemment son repas. Il l’emmène chez le médecin… qui lui découvre une petite asymétrie du visage -ils avaient remarqué la veille qu’il avait la joue gonflée. Juliette devait aller à Marseille pour son boulot, grâce à des amis, ils décrochent un rendez-vous pour le lendemain chez une neurologue réputée de la Timone, le soir, le verdict tombe, Adam a une grosse tumeur au cerveau… Retour à Paris, à Necker, dans l’angoisse de l’attente de l’opération. Elle est vite réalisée, neuf heures d’intervention… et la mauvaise nouvelle, la tumeur était cancéreuse. Commence alors une longue bataille contre la maladie à l’institut Gustave Roussy à Villejuif.

Mon avis : Un film qui aborde un sujet difficile, la maladie d’un jeune enfant… L’histoire vraie vécue par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, qui jouent leur propre rôle… Mais pourquoi donc avoir inséré deux parties chantées dans ce film? La seconde peut encore se justifier (dans une soirée d’anniversaire), mais la première est complètement inutile, j’étais allée voir un film, pas une comédie musicale… Alors certes, c’est assez bref (pas comme dans l’exaspérant Les bien-aimés), mais ça m’a agacée. Sinon, j’ai plutôt bien aimé ce film, même si d’un point de vue cinématographique, il ne laissera pas un souvenir impérissable…

Ce film était sélectionné pour le festival télérama 2012. Voici les dix films que j’ai vus dans cette sélection de quinze films: