Archives par étiquette : cinéma

Un beau dimanche de Nicole Garcia

Affiche de Un beau dimanche de Nicole GarciaNouvelle sortie au cinéma avec Un beau dimanche de Nicole Garcia. Une séance désagréable, toilettes bouchées au Castille à Poitiers, relents d’égouts pendant tout le film…

Le film : A la veille du week-end de la Pentecôte, près de Montpellier. Baptiste [Pierre Rochefort], instituteur remplaçant, s’aperçoit que l’un de ses élèves de CM2, Mathias [Mathias Brézot], est resté sur le trottoir. Son père a oublié de venir le chercher et a programmé un week-end avec sa copine. Baptiste se propose de le garder. Le lendemain, il l’emmène à la plage, où sa mère, Sandra [Louise Bourgoin], travaille comme saisonnière dans un restaurant. Mère intermittente, elle n’a pas prévu de garder son fils… Elle propose à Baptiste de passer le week-end avec eux, en gardant Mathias et en profitant de la plage. Elle est rattrapée par une dette de 50.000€, menacée par ceux qui lui ont avancé cette somme pour ouvrir un restaurant à Saint-Barthélemy. Baptiste propose de l’aider, et pour cela, renoue avec sa riche famille qu’il n’a pas vue depuis des années… pour des raisons que vous découvrirez en allant voir le film!

Mon avis : Nicole Garcia prend le temps d’installer son film, ses personnages, sauf pour l’introduction. Je n’ai pas bien compris la toute première scène, l’évacuation d’un squatt, manque de repère, qui est concerné, on ne le sait qu’après, sans doute, mais je n’ai pas bien fixé les personnages en ce début de film (oui, ma vue est encore floue et mon cerveau parfois lent), et donc pas fait le rapprochement avec la suite, un peu frustrant. La première partie montre la vie compliquée d’un petit garçon balloté entre ses parents qui se le passent comme un fardeau. La deuxième partie, dans la riche famille de Baptiste, montre un choc des cultures et le choix de vie de ce dernier, les raisons de sa rupture, l’incompréhension qui persiste des années après et explique pourquoi il ne se fixe nulle part, préfère changer de poste de remplacement en remplacement, refusant une titularisation. Pierre Rochefort (dans le civil fils de Nicole Garcia, la réalisatrice, et de Jean Rochefort) et  (revoir mon avis sur La fille de Monaco) sont excellents dans leurs rôles respectifs.

12 years a slave, de Steeve McQueen

Affiche sur 12 years a slave, de Steeve McQueenAprès vu récemment Django Unchained de Quentin Tarantino en rattrapage dans le cadre du festival Télérama 2014, voici un nouveau film américain qui se passe à la même période (avant la guerre de Sécession) et sur l’. J’ai donc vu 12 years a slave, de Steeve McQueen (revoir mon avis sur son précédent film, Hunger), qui a reçu le Golden Globes 2014 du meilleur film et est l’un des favoris des prochains Oscars.

Avant le film, pas de publicité (cinéma art et essai), mais quelques présentations de film, suivies de l’annonce d’un événement culturel qui aura lieu le week-end prochain (à partir de ce soir, jeudi 6 février 2014) à Poitiers, le WEE (week-end électro) organisé par le confort moderne, le théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, les Archives et le Météo. Je ne sais pas qui est l’agence de communication qui a fait ce clip (je n’ai pas vu la fin, j’ai fermé les yeux au bout de quelques secondes…), mais il m’a été plus que désagréable… Un fond foncé et apparition de points verts très brillants, formant des constellations (façon astronomie, le clip est visible sur la page d’accueil du site officiel du WEE). Cela a provoqué des stimulations visuelles et un bon mal de crâne, le bon point, c’est que c’est sans doute un signe que mon nerf optique gauche reste/redevient stimulable sur sa partie lésée… [PS: j’ai trouvé un copyright pour l’affiche de WEE, Michel & Michel, je suppose qu’ils sont aussi responsables du clip, mais sur leur site, consulté le 7 février 2014, on ne trouve que la version 2013 de ce WEE… nul pour une agence de comm’].

Le film: aux États-Unis, en 1841. Solomon Northup [Chiwetel Ejiofor] est violonniste et vit dans l’État de New York. Un jour, alors que sa femme est partie avec leurs deux enfants travailler un peu plus loin pour trois semaines, lui-même se voit proposer un boulot à Wahington. Au cours d’une soirée, ses compagnons le saoûlent, il est enlevé et vendu comme esclave. Déporté vers le sud, il est d’abord acheté par un propriétaire, Ford [Benedict Cumberbatch], qui l’utilise dans une exploitation forestière, où il montre son ingéniosité. Mais cela fâche l’un des responsables blancs du chantier, Tibeats [Paul Dano], ils se battent, le propriétaire le sauve mais le revend « pour lui sauver la vie », le voici dans une exploitation de canne à sucre; à nouveau revendu, il se retrouve dans une exploitation de coton, celle de Edwin Epps [], qui a fait d’une autre esclave, Patsey [Lupita Nyong’o], son objet sexuel… L’espoir de liberté, plusieurs fois déçu, viendra de Bass [Brad Pitt], un charpentier canadien abolitionniste.

Mon avis : après les critiques et les avis d’amis, je m’attendais à un film ultra-violent. Alors certes, il y a des scènes à la limite du soutenable, en particulier vers la fin, lorsque Patsey [Lupita Nyong’o] est violemment fouettée, suivie d’un très long plan rapproché sur le visage de Solomon Northup [Chiwetel Ejiofor] complètement débordé par sa situation dont il pense ne jamais sortir. Finalement, je ne l’ai pas trouvé plus violent que Hunger. J’ai bien aimé aussi dans un second rôle Paul Dano, vu récemment dans Prisoners de Denis Villeneuve. Pourtant, cette partie se termine par une longue scène très dure, Solomon pendu à un arbre, avec juste la pointe des pieds au sol dans la boue, il faut à tout prix qu’il se maintienne pour ne pas être étranglé (le maître avait choisi de le sauver de la pendaison, mais il ne « pouvait » pas non plus risquer que d’autres esclaves se rebellent, la « punition » était inévitable). Des moments plus calmes aussi, avec de belles vues dans les champs de coton, ceux de cane à sucre ou la forêt de Louisiane. Un film dur, sur un sujet douloureux, mais un film superbe!

 

Lulu femme nue, de Sólveig Anspach

Affiche de Lulu femme nue, de Sólveig AnspachAprès La vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche, adaptation de Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, je suis allée voir Lulu femme nue, adaptation par Sólveig Anspach (avec Karin Viard dans le rôle titre) de la bande dessinée d’Étienne Davodeau (voir mes avis sur le tome 1 et le tome 2).

Le film : à Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée. Lulu [Karin Viard] sort d’un entretien d’embauche qui s’est mal passé. A la gare, elle rate le train du retour vers Angers, décide de passer la nuit sur place. Le lendemain, sur le quai de la gare, elle s’aperçoit qu’elle a perdu son alliance, retour à l’hôtel, elle décide de rester un peu sur place, plaque mari et enfants, Morgane [Solène Rigot] et les jumeaux, rencontre Charles [Bouli Lanners], un ex-tolard surveillé par ses frères, emménage avec lui au camping quand elle ne peut plus utiliser sa carte bancaire, bloquée par le mari. Quand elle s’aperçoit que sa soeur et sa fille sont à sa recherche, elle fuit à nouveau, se retrouve aux Sables-d’Olonne, tente maladroitement de braquer Marthe [Claude Gensac], une vieille dame qui finalement la recueille chez elle…

Mon avis: j’ai bien aimé le film, finalement assez proche de la bande dessinée, même s’il y a des modifications à la marge bien sûr, à un gros détail près : dans Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, Emma racontait aux parents de Clémentine (Adèle dans La vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche) le journal intime de leur fille après son décès, zappé dans le film. De même ici, Étienne Davodeau (voir mes avis sur le tome 1 et le tome 2) avait choisi de montrer la famille attendre le retour de Lulu, complètement passé sous silence dans le film de Sólveig Anspach. Bizarre, ce procédé du récit de la bande dessinée serait-il incompatible avec l’adaptation au cinéma? Revenons au film lui-même. Karine Viard incarne formidablement cette Lulu en quête d’un sens à sa vie. Elle passe à merveille de la quadragénaire effacée et soumise à son mari violent à une femme amoureuse de Charles (très bon aussi, Bouli Lanners) puis altruiste, venant en aide à Marthe et à la serveuse [Nina Meurice] maltraitée du bistrot du coin. Claude Gensac est une adorable Marthe. Un film à voir… et une bande dessinée à lire ou relire!

Pour découvrir l’auteur de la bande dessinée : voir le site d’Étienne Davodeau, que je trouve très riche…En plus de ce site, vous pouvez aller voir le blog de la série Lulu femme nue, blog devenu inactif, la série étant terminée. Il y a aussi le blog du film, suivre cet autre lien

Pour rappel, je vous ai parlé de nombreux albums d’Étienne Davodeau

de Kris et Davodeau

et de Davodeau et Joub

 

L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Jean-Pierre Jeunet

Affiche de L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Jean-Pierre JeunetJ’ai terminé le festival Télérama 2014 avec L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Jean-Pierre Jeunet, classé jeune public et projeté en français au lieu de la version originale (c’est un « faux film américain » tourné en anglais au Canada et coproduit par la France et le Canada…), et en 2D et non en 3D (tant mieux, parce que la 3D, ce n’est pas possible pour moi en ce moment avec ma vue). J’avais bien aimé la présentation. Il est adapté d’un roman de Reif Larsen.

Le film: dans un ranch isolé du Montana à la fin du 20e siècle sans doute. Après la mort accidentelle de Layton, son frère jumeau [Jakob Davies] il y a un an, T.S. Spivet [Kyle Catlet], 10 ans, se réfugie dans la science et les expériences, entre son père éleveur [Callum Keith Rennie], sa mère entomologiste [Helena Bonham Carter] et sa grande sœur Gracie [Niamh Wilson] plus intéressée par les émissions de Miss que par la vie au ranch. Un jour, il reçoit un appel de G.H. Jibsen [Judy Davis], qui l’informe qu’il a remporté le prestigieux prix Baird du Musée Smithsonian de Washington pour sa machine à mouvement perpétuel. Enfin, plus exactement, elle croit que c’est le père, pas ce petit garçon qui a inventé cette machine. Il décide d’aller le recevoir, part seul vers Washington, à l’autre bout des États-Unis, à bord d’un train de marchandises puis d’un gros camion…

Mon avis : l’histoire d’une famille très particulière complètement isolée dans son ranch. Tous sont affectés par la mort du jumeau, même si personne n’en parle. La mère, docteur en entomologie, se noie dans l’étude de ses insectes, le père dans l’élevage, la sœur dans ses émissions de télévision, T.S. dans ses expériences, et même le chien est perturbé, qui mange les seaux en métal. J’ai préféré cette partie dans le Montana, le trajet vers Washington est assez réussi (Spivet est accompagné par le fantôme de son frère), j’ai moins aimé la dernière partie à Washington, la remise du prix et l’émission de télévision qui suit, même si certains passages de cette partie sont assez drôles, comme l’interprétation (graphique) des faux sourires des personnes qui assistent à la remise de son prix. Un conte sans doute plus pour adolescents ou grands enfants que pour le très jeune public…

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

Django Unchained de Quentin Tarantino

Affiche de Django Unchained de Quentin TarantinoVoici la suite de ma participation au festival Télérama 2014. Initialement, j’avais prévu d’aller voir A touch of Sin de Jia Zhang Ke. Mais il était dans une salle plus loin que celle où passait Django Unchained de Quentin Tarantino (revoir mon avis sur Inglorious Basterds). Ce dernier passait une demi heure plus tôt, mais était plus long. Il avait surtout l’avantage d’être en anglais (donc plus facile à comprendre que le chinois quand ma vue m’interdit de lire les sous-titres, environ 1h30 après le début du film), d’avoir remporté le Golden Globe du meilleur scénario et d’être chaudement recommandé par Ammaria (sans blog) et Emmanuelle / le Marquoir d’Élise. Il se passe à une époque et sur un sujet très proches de 12 years a slave de , sorti ce mercredi (revoir mon avis sur Hunger).

Le film, présentation officielle:

Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz [Christoph Waltz], un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django [Jamie Foxx], un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.
Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda [Kerry Washington], sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves…
Lorsque Django et Schultz arrivent dans l’immense plantation du puissant Calvin Candie [Leonardo DiCaprio], ils éveillent les soupçons de Stephen [Samuel L. Jackson], un esclave qui sert Candie et a toute sa confiance. Le moindre de leurs mouvements est désormais épié par une dangereuse organisation de plus en plus proche… Si Django et Schultz veulent espérer s’enfuir avec Broomhilda, ils vont devoir choisir entre l’indépendance et la solidarité, entre le sacrifice et la survie…

Mon avis : un western comme je n’en ai pas vu depuis longtemps! Certes, il y a des scènes très violentes (un esclave fugitif qui ne voulait plus participer à des combats d’esclaves donné à dévorer par les chiens, les scènes finales, etc.), mais Quentin Tarantino revisite le style, le parodie, n’hésite pas à user des clichés du genre (grande scène devant le pub du village où il tue le sherif, recherché pour meurtre), mais aussi à montrer de grands paysages. Quand l’esclave opprimé devient lui-même le justicier, Leonardo DiCaprio un « méchant », que du bonheur!

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

 

La vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche

Affiche de La vie d'Adèle de Abdellatif KechicheJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec la Vie d’Adèle (chapitres 1 et 2) de Abdellatif Kechiche. En dépit de sa palme d’or à Cannes en 2013, j’hésitais à aller le voir parce que c’est un film très long (trop pour ma vue), et à cause des polémiques sur le non-respect du droit du travail par le réalisateur. J’avais adoré Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, dont est tiré le film.

Dans un style très différent sans doute, irais-je voir Lulu femme nue, adaptation par Sólveig Anspach (avec Karin Viard dans le rôle titre) de la bande dessinée d’Étienne Davodeau (voir mes avis sur le tome 1 et le tome 2) qui est sorti cette semaine?

Le film : de nos jours à Lille. Adèle [Adèle Exarchopoulos] est en première, intégrée dans un groupe de copines et de copains. Un jour, elle rencontre Emma [], une jeune femme aux cheveux bleus, artiste, étudiante aux beaux-arts. Commence alors entre elles une histoire d’amour, Adèle devient institutrice, Adèle est exposée dans une galerie…

Mon avis : je me suis ennuyée, au point de m’endormir au moment de la sortie dans une boîte de nuit gay (ça doit être vers la fin de la première heure). L’amie qui m’accompagnait m’a réveillée peu après… Je ne vois franchement pas l’intérêt de ces longues scènes d’amour entre filles. Dans la bande dessinée, Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, Emma était beaucoup plus humaine, moins calculatrice: Clémentine, devenue Adèle dans le film, devient bien son modèle et son amante (avec une relation plus complexe, plus houleuse aussi), mais ne semble pas « utilisée et jetée après usage » comme dans le film! Cela vient sans doute aussi de ce que Abdellatif Kechiche a choisi de passer sous silence et qui est comme le fil rouge de la bande dessinée: Emma y lit le journal intime de Clémentine, qui vient de mourir, et parle de leur relation aux parents de la jeune fille… le père qui refuse toujours son homosexualité, la mère qui accepte tant bien que mal. Dans le film, le choix a été de montrer une famille d’Emma riche (plateau de fruits de mer lors de la présentation d’Adèle) et acceptant le bonheur de leur fille, une famille d’Adèle plus modeste (des spaghetti au menu) et maintenue dans la fiction d’Emma aidant Adèle pour ses cours de philosohie. Je n’ai pas aimé non plus sa façon de tourner, les visages cadrés très serrés en particulier.

Vers la fin, ça aurait peut-être été une bonne idée de choisir une phrase moins sexiste pour la dictée (« Dans la cuisine, Maman épluche un oignon »)!

Des éléments qui apparaissent dans le film et que vous pouvez trouver sur mon blog:

Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh

– La Piscine à Roubaix : exposition Marc Chagall (et Robert Wehrlin), 2012

– Madame de Lafayette : Princesse de Clèves

– Jean-Paul Sartre  : Le Diable et le Bon Dieu, Les mots

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
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La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino

Affiche de La Grande Bellezza de Paolo SorrentinoJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, qui vient de recevoir le Golden Globes 2014 du meilleur film étranger.

Le film: de nos jours à Rome en plein été. Une grande fête est organisée pour célébrer les 65 ans de Jep Gambardella [Toni Servillo], écrivain qui n’a jamais écrit qu’un livre (L’apparato umano) il y a fort longtemps (40 ans), qui vit aujourd’hui comme journaliste et critique de théâtre. Il habite dans un grand appartement avec vue sur le Colisée, passe sa vie en dandy cynique, allant de soirées en soirées, sexe, drogue et performances d’art contemporain.

Mon avis : un film long, devenant de plus en plus flou vers la fin avec ma vue, en fermant l’oeil gauche, j’ai pu aller jusqu’au bout, tant pis pour la stimulation du nerf optique gauche qui a eu une heure supplémentaire (en plus de la sieste et des grosses nuits) sans informations. J’ai aussi été gênée par la bande son trop forte, surtout au moment des fêtes nocturnes. Bon, rien de cela n’est dû au réalisateur. Un film avec énormément de références cinématographiques, de belles vues de Rome, notamment de palais, de jardins, de l’aqueduc antique. Un manuel du parfait dandy aussi, vous saurez tout sur comment se tenir à un dîner, lors d’une performance d’art contemporain qui vous ennuie ou à un enterrement. Quelques scènes ou répliques très drôles, d’autres plus troublantes, comme ce chirurgien esthétique super-star qui administre en public à ses patients leur dose de Botox (pour 700 ou 1200 € la dose), ou ce cardinal obsédé par les recettes de cuisine… A côté des fêtards, on voit aussi beaucoup de religieuses, il y a beaucoup de couvents au centre de Rome, et Jep finit par recevoir chez lui une soirée en l’hommage d’une vieille religieuse (104 ans) qui vit en Afrique.

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

 

Frances Ha de Noah Baumbach

Affiche de Frances Ha de Noah BaumbachJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec Frances Ha de Noah Baumbach.

Le film: de nos jours à New-York. A 27 ans, Frances [Greta Gerwig] rêve de devenir chorégraphe. Plus étudiante ais toujours « apprentie » dans une compagnie, elle espère participer au spectacle de noël pour notamment avoir l’argent pour payer le loyer de sa colocation. Elle vient d’ailleurs de quitter l’appartement qu’elle partageait avec Sophie [Mickey Sumner], sa meilleure amie, trop cher, pour un autre, chez Benji [Michael Zegen], artiste et un peu amoureux d’elle. Entre la danse, les repas (avec la famille à Sacramento, avec les copains qui eux se sont établis dans la vie), elle peut prendre des décisions irrationnelles, comme s’endetter pour aller passer deux jours à Paris… et apprendre au retour qu’elle n’aura pas de place dans le spectacle de noël. Finira-t-elle par avoir un appartement à elle et un vrai boulot? Son amité avec Sophie survivra-t-elle au nouvel amour de cette dernière, qui va le suivre au Japon?

Mon avis : une option risquée choisie par la réalisatrice, faire un film en noir et blanc qui se passe de nos jours… Il ne m’avait pas tenté lors de sa sortie en salle, le festival Télérama 2014 a été une occasion de le repêcher. Je ne suis pas complètement convaincue par cette histoire d’adulescente, ado attardée qui peine à entrer dans la vie active. L’amitié avec Sophie semble un peu artificielle, alors qu’elle est censée être profonde et de longue date. Finalement, ce sont le week-end à Paris et le job d’été dans son ancienne université qui m’ont le plus plu.

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

 

L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie

Affiche de L’inconnu du lac d'Alain GuiraudieJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie.

Le film: de nos jours au bord d’un lac, une plage de naturistes et lieu de drague pour hommes. Frank [Pierre Deladonchamps] y vient pour la première fois de l’été, il se baigne, croise Michel [Christophe Paou], avec qui il serait bien sorti, mais celui-ci est attendu par un copain, Pascal [François Labarthe], à la sortie de l’eau… A l’écart de la plage, un homme seul, Henri [Patrick d’Assumçao], pas homo, il vient juste passer le temps, en vacances, sa femme vient de le plaquer. Un soir, il surprend Michel en train de noyer Pascal… Le lendemain, il couche avec Michel, le corps n’est retrouvé que trois jours plus tard, l’enquête commence, confiée à l’inspecteur Damroder [Jérôme Chappatte]…

Mon avis : étonnante unité de lieux pour ce film… le parking, le chemin à travers le bois, le bois pour les relations entre hommes, le lac, la plage de galets. Un ciel presque toujours bleu. Lors de sa sortie, je me souviens d’un débat sur le fait de montrer ainsi des relations homosexuelles entre hommes, de l’affiche interdite à Paris… Pourtant, cela reste relativement soft, des hommes à poil sur une plage, des baisers, des pipes, des masturbations, une ou deux scènes plus explicites, mais surtout beaucoup de suggestions (comme aussi pour le cadavre, jamais montré). Des relations entre hommes, plus explicites que dans Yves Saint-Laurent, mais guère plus que dans la plupart des films qui montrent des relations hétéros. Des interrogations sur l’usage du préservatif… beaucoup (utilisés) traînent dans le bois, un amant de Frank refuse toute relation (y compris la fellation) sans protection, mais ce dernier ne prend aucune précaution avec Michel (sauf à lui demander si l’absence de préservatif le gêne). Pas responsable, mais en accord avec le « relâchement » dénoncé par les associations de prévention du SIDA. Pas de doute sur le coupable, connu dès le début, mais la fin reste ouverte. Le spectateur est aussi amené à s’interroger sur le pourquoi de l’attitude de Frank : pourquoi ne dénonce-t-il pas son nouvel amant? Il vous reste quelques jours pour le voir en « rattrapage » au cinéma, sinon en vidéo ou prochainement sans doute à la télévision…

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

 

Prisoners de Denis Villeneuve (festival Télérama 2014)

Affiche du festival Télérama 2014J’ai affiné ma programmation pour le festival Télérama 2014, commencé hier… Voici donc:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai prévus de voir

– les films que je verrai peut-être

  • La Vie d’Adèle, Abdellatif Kechiche (j’avais adoré Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, j’hésite encore un peu, trop long je pense pour ma vue et les polémiques sur le respect du droit du travail par le réalisateur me font hésiter),
  • Le Géant égoïste, Clio Barnard

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis, Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie, François Dupeyron

les films qui me tentent peu…

  • Django Unchained de Quentin Tarantino
  • Snowpiercer, Le Transperceneige, Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad, Alejandro Jodorowsky

Affiche de Prisoners de Denis Villeneuve… et celui que j’ai vu hier, Prisoners de Denis Villeneuve

Le film : à Boston de nos jours. Les Dover, Keller [Hugh Jackman], Grace [Maria Bello] et leurs deux enfants vont fêter Thanksgiving chez leurs voisins, les Birch, Franklin [Terrence Howard], Nancy [Viola Davis] et leurs deux filles. Les deux aînés, adolescents, accompagnent une première fois les deux filles, Anna et Joy, 6 ans, pour un tour du lotissement, mais plus tard, elles ressortent seules et disparaissent. L’inspecteur Loki [Jake Gyllenhaal] est chargé de l’enquête. Un jeune homme benêt, Alex Jones [Paul Dano], qui stationnait un peu plus tôt dans le lotissement est arrêté puis relâché. Furieux, Keller décide de l’enlever et de le faire parler… alors que l’enquête se poursuit dans les milieux pédophiles.

Mon avis: bon, le film dure 2h33… heureusement qu’il est en anglais et que j’ai pu me passer des sous-titres, devenus vraiment trop flous pendant la dernière heure à cause de ma vue (enfin, pas tout à fait à cause de la vue, mais du cerveau qui n’aime pas trier les informations contradictoires en provenance des deux nerfs optiques). Le film aussi n’était plus très net… ce qui permet encore plus d’imaginer la fin laissée en suspens par l’auteur 😉 Il y a de superbes images, par exemple dans la forêt, les troncs d’arbre devant la maison juste après la découverte de l’enlèvement des fillettes, la sortie des serpents des malles, les scènes sous la pluie, etc. L’ambiance générale est angoissante à souhait pour un thriller, mais la violence est souvent plus suggérée que montrée. Le scénario est sombre, laissant un doute sur la légitimité de la torture pour un père aveuglé par la disparition de sa fille, mais aussi sur l’influence qu’il peut avoir sur son voisin, qui l’accompagne à reculons mais quand même… Il est aussi tortueux que les labyrinthes du dernier tiers (revoir mon article sur les labyrinthes médiévaux, les mêmes motifs vous parleront…). J’ai beaucoup aimé!