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La vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche

Affiche de La vie d'Adèle de Abdellatif KechicheJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec la Vie d’Adèle (chapitres 1 et 2) de Abdellatif Kechiche. En dépit de sa palme d’or à Cannes en 2013, j’hésitais à aller le voir parce que c’est un film très long (trop pour ma vue), et à cause des polémiques sur le non-respect du droit du travail par le réalisateur. J’avais adoré Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, dont est tiré le film.

Dans un style très différent sans doute, irais-je voir Lulu femme nue, adaptation par Sólveig Anspach (avec Karin Viard dans le rôle titre) de la bande dessinée d’Étienne Davodeau (voir mes avis sur le tome 1 et le tome 2) qui est sorti cette semaine?

Le film : de nos jours à Lille. Adèle [Adèle Exarchopoulos] est en première, intégrée dans un groupe de copines et de copains. Un jour, elle rencontre Emma [], une jeune femme aux cheveux bleus, artiste, étudiante aux beaux-arts. Commence alors entre elles une histoire d’amour, Adèle devient institutrice, Adèle est exposée dans une galerie…

Mon avis : je me suis ennuyée, au point de m’endormir au moment de la sortie dans une boîte de nuit gay (ça doit être vers la fin de la première heure). L’amie qui m’accompagnait m’a réveillée peu après… Je ne vois franchement pas l’intérêt de ces longues scènes d’amour entre filles. Dans la bande dessinée, Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, Emma était beaucoup plus humaine, moins calculatrice: Clémentine, devenue Adèle dans le film, devient bien son modèle et son amante (avec une relation plus complexe, plus houleuse aussi), mais ne semble pas « utilisée et jetée après usage » comme dans le film! Cela vient sans doute aussi de ce que Abdellatif Kechiche a choisi de passer sous silence et qui est comme le fil rouge de la bande dessinée: Emma y lit le journal intime de Clémentine, qui vient de mourir, et parle de leur relation aux parents de la jeune fille… le père qui refuse toujours son homosexualité, la mère qui accepte tant bien que mal. Dans le film, le choix a été de montrer une famille d’Emma riche (plateau de fruits de mer lors de la présentation d’Adèle) et acceptant le bonheur de leur fille, une famille d’Adèle plus modeste (des spaghetti au menu) et maintenue dans la fiction d’Emma aidant Adèle pour ses cours de philosohie. Je n’ai pas aimé non plus sa façon de tourner, les visages cadrés très serrés en particulier.

Vers la fin, ça aurait peut-être été une bonne idée de choisir une phrase moins sexiste pour la dictée (« Dans la cuisine, Maman épluche un oignon »)!

Des éléments qui apparaissent dans le film et que vous pouvez trouver sur mon blog:

Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh

– La Piscine à Roubaix : exposition Marc Chagall (et Robert Wehrlin), 2012

– Madame de Lafayette : Princesse de Clèves

– Jean-Paul Sartre  : Le Diable et le Bon Dieu, Les mots

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh

Couverture de Le bleu est une couleur chaude

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenJ’avais vu ce titre chez Audouchoc avant qu’elle ne lance ici le défi BD Libérez les femmes artistes et leur crayon du placard, qu’il rejoindra aussi. J’ai emprunté cet album à la médiathèque. Il a reçu le prix du public au dernier (2011) festival international de la bande dessinée à Angoulême.

PS: l’adaptation au cinéma par Abdellatif Kechiche et ses deux actrices, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, ont reçu la palme d’or du 66e festival de Cannes (2013) pour l’adaptation de cette bande dessinée, La vie d’Adèle, sortie prévue en octobre 2013 [Voir mon avis sur La vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche].

Le livre : Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh (scénario et dessin), hors collection, éditions Glénat, 2010, 156 planches, ISBN 978-2723467834.

L’histoire : Lille aujourd’hui (2010). Dans une petite pièce, Emma, une fille aux cheveux bleus, lit le journal intime de Clémentine, qui vient de mourir, et revient en arrière… Clémentine, 15 ans, commence à s’intéresser à l’amour. Elle croise un jour une jeune fille aux cheveux bleus qui la fait craquer… tomber amoureuse d’une fille ? Elle tente de résister, cède d’abord aux avances de Thomas, un garçon qui la draguait depuis un moment, mais finit par vivre une passion avec Emma, qui a en même temps une autre histoire amoureuse (houleuse) avec une femme plus âgée… Comment s’accepter soi-même en lesbienne, accepter le regard des autres et notamment de ses camarades de classe ?

Mon avis : j’ai beaucoup aimé cet album pour plusieurs raisons. D’abord le traitement d’hier (en noir et blanc, avec juste les cheveux d’Emma en bleu) et d’aujourd’hui (en couleur). Le scénario ensuite, une belle et terrible histoire d’amour, le père qui refuse, même au-delà de la mort, d’accepter l’homosexualité de sa fille… La fin tragique enfin, due à la prise de médicaments qui ont entraîné une dégénérescence cardiaque (l’album est paru avant que n’éclate le scandale du médiator, mais y ressemble fort, il peut aussi s’agir de la prise d’un coupe-faim…).

Pour aller plus loin sur l’auteure : voir le site de Julie Maroh.

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.